•  Jean-Pierre Chevènement,

    sur le burkini : «Le but doit être l’apaisement»

    LIEN

     

    Sur le burkini, la polémique – rentrée politique «oblige» – continue. Si les dérives droitières ou obsessions de certains de nos élus laissent parfois perplexes, Jean-Pierre Chevènement est revenu ce matin sur le débat de ces dernières semaines avec des mots simples : «On parle d’un problème de laïcité là où il n’existe pas vraiment. La plage est espace public, bien sûr […]. Par conséquent, je rappelle un principe qui est un principe républicain : tout ce que la loi n’interdit pas est permis. Autrement dit, les mœurs sont libres.»
    Après avoir incité au début du mois les musulmans à la «discrétion», l’ancien ministre de l’Intérieur (1997-2000) et très probable futur président de la Fondation pour l'islam de France est revenu sur ses propos : «Il y a un problème, qui est celui de l’intégration. […] Je crois que Bernard Cazeneuve a rappelé que le but doit être l’apaisement, la non-stigmatisation mais, en même temps, chacun doit faire un effort.» Sylvain Moreau

     


    Jean-Pierre Chevènement, sur le burkini : «Le... par libezap

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •  
     

    En Syrie, l’offensive militaire turque s’attaque aux rebelles kurdes

    LE MONDE | 28.08.2016 à 17h58 • Mis à jour le 29.08.2016 à 05h59     LIEN

     

    Des soldats turcs à bord d’un blindé, le 26 août.

    Des dizaines de personnes ont été tuées, dimanche 28 août, dans le nord de la Syrie, par d’intenses bombardements de l’armée turque, au cinquième jour de son opération « Bouclier de l’Euphrate ».

    Cette offensive militaire sans précédent a permis à des rebelles syriens soutenus par les forces d’Ankara de reprendre la ville de Djarabulus aux djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI), mais aussi de progresser dans des territoires contrôlés par les Forces démocratiques syriennes (FDS) – la coalition que forment des groupes arabes et les combattants kurdes syriens proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

    Erdogan à Gaziantep

    La Turquie veut lutter avec « la même détermination » contre les combattants kurdes et contre l’EI, a affirmé, dimanche, lors d’un discours à Gaziantep (sud-est du pays) le président turc, Recep Tayyip Erdogan. « Nous avons la même détermination » à combattre le Parti de l’union démocratique (PYD) en Syrie que l’EI, a-t-il lancé devant la foule, une semaine après un attentat qui a tué 55 personnes dans cette ville proche de la frontière syrienne. « Nous n’accepterons aucune activité terroriste à, ou près de, nos frontières », a-t-il insisté après avoir présenté ses condoléances aux familles endeuillées.

    Alors que l’armée turque annonce avoir tué « vingt-cinq terroristes du PKK-PYD », en référence aux forces kurdes et pro-kurdes, un porte-parole de l’administration semi-autonome instaurée par les Kurdes en Syrie depuis 2012 à la faveur de la guerre a pour sa part donné un bilan de 75 civils tués dans deux villages situés au sud de Djarabulus.

    L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) fait état pour sa part de la mort de 40 civils dans ces deux localités. « Toutes les mesures ont été prises pour empêcher que les populations civiles ne soient touchées », a rétorqué l’armée turque.

    Dans un communiqué, les Kurdes ont accusé Ankara de « vouloir élargir son occupation pour parvenir à d’autres régions syriennes ». D’après les rebelles syriens soutenus par Ankara, au moins neuf villages et localités, dont Djarabulus, ont été repris depuis mercredi à l’EI (territoires en noir) et aux forces pro-kurdes (en jaune). Au moins une dizaine de combattants kurdes auraient été faits prisonniers ce week-end, selon des images diffusées par les rebelles.

    Contrer l’avancée des milices kurdes

    L’opération turque vise à chasser l’EI de la zone et à contrer l’avancée des milices kurdes, une nouvelle étape dans le conflit. Sous le nom « Forces démocratiques syriennes », les forces autonomistes kurdes en Syrie sont alliées, depuis octobre 2015, avec des combattants arabes locaux dans les provinces d’Alep, de Rakka (Nord) et de Hassaké (Nord-Est).

    Cette alliance, appuyée par les Etats-Unis, a pu chasser l’EI de plusieurs localités et villes, dont Manbij (Nord) début août, mais sa progression a suscité l’inquiétude d’Ankara, qui considère le Parti de l’union démocratique (PYD), principal groupe kurde de Syrie, et son aile militaire, les YPG (Unités de protection du peuple kurde) comme des organisations « terroristes ».

    Lire aussi :   Les Kurdes syriens face à l’intervention turque

    Un soldat turc tué

    D’après la télévision turque NTV, l’artillerie et les avions turcs ont bombardé toute la nuit et dans la matinée des éléments des YPG. Samedi, des affrontements directs avaient éclaté pour la première fois entre des chars turcs et des combattants kurdes ou soutenus par ces derniers à Al-Amarné. Ils ont provoqué la première mort, côté turc, d’un soldat, tué dans une attaque à la roquette menée contre deux chars par les YPG.

    Un aéroport turc visé par des tirs de roquettes

    Quatre roquettes ont été tirées, samedi soir 27 août, contre l’aéroport de Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, a rapporté l’agence de presse Dogan, attribuant l’attaque au PKK. La salve s’est abattue sur un terrain vide à proximité d’un point de contrôle de la police et n’a pas fait de blessé, a précisé Dogan. L’attaque survient au lendemain d’un attentat au véhicule piégé qui a fait au moins onze morts dans les rangs de la police et des dizaines de blessés à Cizre, également dans le sud-est de la Turquie.

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Bon Aprés-midi!

    Lien

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •    Pour sa créatrice australienne, le burkini

    est un outil d'intégration...

    Aheda Zanetti, qui a créé le burkini en Australie, estime que ce vêtement lui a permis de pratiquer des activités qui lui étaient jusqu'ici interdites.

    Source AFP
    Modifié le 19/08/2016 à 11:11 - Publié le 19/08/2016 à 11:02 | Le Point.fr      LIEN
    Aheda Zanetti, la créatrice du burkini, tente de défendre le maillot qu'elle a créé malgré la polémique en France.

    Aheda Zanetti, la créatrice du burkini, tente de défendre le maillot qu'elle a créé malgré la polémique en France.

    © AFP/ SAEED KHAN

    Si le burkini fait polémique en France, il fait fureur en Australie, pays où il a été créé par Aheda Zanetti, originaire du Liban. Elle estime d'ailleurs que ce costume de bain qui recouvre l'ensemble du corps a permis à de nombreuses femmes musulmanes de profiter des joies de la plage. Une partie de la classe politique française s'insurge contre cette tenue de bain islamique accusée de faire le jeu du communautarisme. Et le Premier ministre Manuel Valls a apporté son soutien aux maires - majoritairement de droite - qui ont interdit le port du burkini sur les plages.

    Aheda Zanetti, une Australienne d'origine libanaise de 48 ans, explique qu'elle a dessiné il y a plus de 10 ans à Sydney ce costume de bain qui enveloppe l'ensemble du corps, des cheveux jusqu'aux chevilles, avec pour objectif de permettre aux musulmanes de profiter de la plage tout en respectant les préceptes de leur religion. "La plage, le surf, le soleil et le sport font partie de la culture australienne et j'avais le sentiment d'avoir été privée de toutes ces activités pendant ma jeunesse", raconte cette femme voilée.

    700 000 ventes

    L'idée du burkini lui est venue en regardant sa nièce jouer au netball. "Je voulais que personne ne soit plus privé d'activités sportives du fait des restrictions imposées par la pudeur." Aheda Zanetti a ouvert son premier magasin à Sydney en 2005. Depuis, cette mère de trois enfants a écoulé plus de 700 000 burkinis et fournit des grossistes jusqu'en Suisse, en Grande-Bretagne, à Bahreïn ou en Afrique du Sud.

    L'apparition du burkini a été concomitante des graves émeutes qui avaient éclaté sur la plage de Cronulla, à Sydney, entre des jeunes originaires du Moyen-Orient et des Australiens blancs venus "reprendre possession" du rivage. Ces violences avaient profondément choqué en Australie, ce qui avait amené l'association de sauveteurs Surf Life Saving Australia (SLSA) à diversifier son recrutement, et à engager notamment des musulmans. Aheda Zanetti avait alors reçu une commande pour des burkinis jaunes et rouges, les couleurs emblématiques de la SLSA.

    "Plus je peux mettre mon burkini, plus je suis contente"

    Le burkini est ce qui a permis à Siham Karra-Hassan de plonger à nouveau dans une piscine, deux décennies après en avoir été chassée, car elle n'avait pas le droit de porter des habits en coton dans l'eau. "Les choses ont changé très vite avec le burkini", explique cette mère de six enfants, dont la fille de 25 ans est monitrice de natation en burkini. "Je suis quelqu'un de très actif. Alors plus je peux faire de l'exercice, plus je peux aller dans l'eau, plus je peux mettre mon burkini, plus je suis contente."

    Les autres nageurs la regardaient au départ avec de gros yeux puis les choses sont rentrées dans l'ordre, affirme-t-elle. Certaines femmes, y compris non musulmanes, viennent lui poser des questions sur le burkini et pensent en acheter un pour se protéger du soleil brûlant australien. Fatma Taha, professeur de fitness, anime elle des séances d'aérobic aquatique réservées aux femmes dans l'ouest de Sydney. Selon elle, le burkini a facilité la participation de certaines musulmanes.

    Pas de liens avec le terrorisme

    Aheda Zanetti, qui a déposé les marques "burkini" et burqini" (contraction de burqa et bikini), se désole de la connotation négative associée à ces produits en France. Les hommes politiques français "utilisent le mot burkini comme un mauvais concept islamique alors que c'est juste un mot", déclare-t-elle.

    "C'est un mot que j'ai créé pour désigner un produit que je fabrique. Nous ne cachons pas de bombe dessous, il ne sert pas à entraîner des terroristes", poursuit-elle. "Un vêtement est là pour satisfaire un type de besoin spécifique. Un burkini est un type de tenue pour une activité spécifique. Et, si ça peut aider, on porte toujours un bikini en dessous."

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • LIEN 

    #CeuxQuiFont : Elle donne aux enfants des clés  

    pour comprendre les religions


     

    Marine Quenin,

    la connaissance avant la croyance 

     

     

    Après avoir constaté que sa fille ignorait tout du fait religieux, Marine Quenin a fondé l’association Enquête, 

    qui sensibilise les enfants aux religions et leur enseigne la laïcité. 

    C’est à un public particulier que s’adresse l’imam de la mosquée Omar en cet après-midi de juin. Dans une trentaine de minutes, 

    il délivrera son prêche du vendredi, les fidèles commencent déjà à arriver rue Jean-Pierre-Timbaud, à Paris. Mais, pour l’heure, 

    il répond aux questions d’un petit groupe d’enfants, accueilli au premier étage de la mosquée. L’atmosphère est calme, les 

    échanges bercés par le souffle des ventilateurs. « Il est écrit quoi sur le tableau accroché derrière vous ? Pourquoi vous utilisez 

    le calendrier lunaire ? De quelle heure à quelle heure faites-vous la prière ? » 

    Pour Marine Quenin, qui les accompagne ce jour-là, c’est comme ça que tout a commencé. Par des questions d’enfants. Il y a 

    huit ans, pendant la visite d’une église, sa fille aînée Agathe lui demande si des gens dorment à l’« autel ». Un soir, elle rentre de l’école  

    affolée : son ami Elias « est très malade », il a mangé du porc par mégarde. Un autre, elle se réjouit d’être « en vacances  

    de la Poussin ». Certains auraient pu s’amuser de ces interprétations infantiles ; juger qu’avec le temps tout ça finirait par avoir 

    du sens. Elle a vu dans ces remarques de profondes lacunes sur des sujets essentiels. 

    « Indispensable pour comprendre le monde » 

    « Je me suis rendu compte qu’il y avait un réel besoin de donner des clés aux enfants sur les religions »,explique avec énergie 

    cette mère de trois enfants. D’un geste rapide, elle dégage une mèche de cheveux blonds de son visage, puis reprend : « C’est indispensable 

    pour qu’ils comprennent le monde dans lequel ils évoluent. » Déterminée, elle se met alors, parallèlement à son métier de cheffe de projet, à réfléchir

    à un moyen de combler ces lacunes. 

      

     

    Elle se tourne d’abord vers les manuels scolaires, « convaincue » que sa fille allait aborder ces sujets-là à l’école. Les questions relatives à la  

    religion sont bien au programme, constate-t-elle, mais elles ne sont pas traitées dans les classes pour autant. 

    Marine Quenin évoque une série de raisons à cela : des programmes trop chargés, une méconnaissance de la part des 

    enseignants, et, surtout, le tabou concernant tout ce qui touche à la religion en France. Or, pour elle, qui est agnostique, 

    impossible de « bien vivre ensemble » dans une société multiculturelle si l’on ignore tout des croyances de son voisin. 

    Soutenue par son mari, elle décide de créer l’association Enquête, pour sensibiliser les enfants au fait religieux, en s’appuyant 

    sur la laïcité. Ce principe fournit « un cadre très clair » à sa démarche, car il permet de parler de religion « de manière apaisée », sous l’angle 

    de la connaissance et non de la croyance. Au premier étage de la mosquée Omar, Marine Quenin incite les enfants à observer : « Qu’est-ce qui, autour de vous, vous interpelle ? » 

    « Ne pas continuer à ne rien faire » 

    Depuis six ans maintenant, Enquête organise des ateliers dans des centres sociaux et des écoles pour des enfants entre 7 et 11  

    ans. Réparties sur un trimestre ou une année scolaire entière, les séances alternent cours classiques et jeux inspirés du Taboo, 

    du memory ou du pendu, afin de rendre les enfants acteurs de leur réflexion. Les trois dernières séances sont généralement consacrées à des  

    visites culturelles de lieux de culte de leur quartier. Avant la mosquée, le groupe a visité une église et une synagogue. 

    A 42 ans, Marine Quenin a toujours travaillé dans le « domaine de l’intérêt général ». A la tête de l’incubateur social d’une école 

    de commerce, elle avait à l’esprit depuis quelque temps de monter son propre projet plutôt que de travailler sur ceux des autres. « Je me suis 

    lancée le jour où j’ai pris conscience qu’il n’était pas nécessaire d’avoir une idée géniale pour changer les choses. » 

    Une « bonne idée » pouvait déjà faire beaucoup. « La mienne n’est pas révolutionnaire, mais elle est nécessaire », résume-t-elle 

    sans rougir. 

      

     

    Enquête est de plus en plus sollicitée. Au point que Marine Quenin a fini par quitter son poste, pour se consacrer entièrement 

    à la petite association dont elle est aujourd’hui salariée. « Après les attentats de 2015, ceux qui travaillaient dans le monde de l’éducation se  

    sont rendu compte qu’on ne pouvait plus continuer à ne rien faire », relève-t-elle, convaincue. Consécration, en  

    2015, cinq ans après sa création, Enquête a reçu l’agrément de l’éducation nationale, qui rend possible l’intervention de ses animateurs dans  

    les écoles publiques. 

    Priorité à la formation d’animateurs 

    En six ans, Marine Quenin a vu des enfants évoluer. « Parvenir en fin d’année à faire visiter une synagogue à un enfant qui 

    tenait auparavant des propos ouvertement antisémites montre qu’on a réussi à le faire bouger »,sourit-elle. Mais, à l’heure où 

    « la prise de conscience est collective » sur ces questions, Enquête est confrontée à ses limites. Avec ses moyens actuels, l’association 

    touche 800 élèves alors qu’ils sont 100 000 par classe d’âge. La priorité est donc désormais la formation 

    d’animateurs directement dans les centres sociaux. « Il faut qu’on travaille à être repris par d’autres », anticipe Marine 

    Quenin. 

    Jules, 10 ans, lève la main : « Pourquoi il y a marqué 1437 sur l’horloge derrière vous ? »,demande-t-il à l’imam, qui plisse les yeux et sourit.  

    Il n’a pas l’habitude de répondre à ce genre d’interrogation concrète. Il détaille qu’il y a mille quatre cent trente-sept ans Mahomet quittait La Mecque pour Médine. « Alors, c’est l’année de naissance de l’islam », comprend Martin, même âge que Jules. 

    Il réfléchit et ajoute : « L’islam ne commence pas au moment de la naissance de Jésus. » Il vient de saisir une différence fondamentale entre 

    les deux religions. 

    La troisième édition du Monde Festival se tient à Paris du 16 au 19 septembre 2016 sur le thème « Agir ». Retrouvez le programme du Monde Festival et envoyez-nous vos idées de portraits et d'initiatives à agir@lemonde.fr. 

      

    Après avoir constaté que sa fille ignorait tout du fait religieux, Marine Quenin a fondé l’association Enquête, 

    qui sensibilise les enfants aux religions et leur enseigne la laïcité. 

    C’est à un public particulier que s’adresse l’imam de la mosquée Omar en cet après-midi de juin. Dans une trentaine de minutes, 

    il délivrera son prêche du vendredi, les fidèles commencent déjà à arriver rue Jean-Pierre-Timbaud, à Paris. Mais, pour l’heure, 

    il répond aux questions d’un petit groupe d’enfants, accueilli au premier étage de la mosquée. L’atmosphère est calme, les 

    échanges bercés par le souffle des ventilateurs. « Il est écrit quoi sur le tableau accroché derrière vous ? Pourquoi vous utilisez le calendrier lunaire ? De quelle heure à quelle heure faites-vous la prière ? » 

    Pour Marine Quenin, qui les accompagne ce jour-là, c’est comme ça que tout a commencé. Par des questions d’enfants. Il y a huit ans, pendant  

    la visite d’une église, sa fille aînée Agathe lui demande si des gens dorment à l’« autel ». Un soir, elle rentre de l’école affolée : son ami Elias  

    « est très malade », il a mangé du porc par mégarde. Un autre, elle se réjouit d’être « en vacances de la Poussin ». Certains auraient pu s’amuser  

    de ces interprétations infantiles ; juger qu’avec le temps tout ça finirait par avoir du 

    sens. Elle a vu dans ces remarques de profondes lacunes sur des sujets essentiels. 

    « Indispensable pour comprendre le monde » 

    « Je me suis rendu compte qu’il y avait un réel besoin de donner des clés aux enfants sur les religions »,explique avec énergie cette mère de 

    trois enfants. D’un geste rapide, elle dégage une mèche de cheveux blonds de son visage, puis reprend : « C’est indispensable pour qu’ils comprennent le monde dans lequel ils évoluent. » Déterminée, elle se met alors, parallèlement à son métier de cheffe de projet, à réfléchir à  

    un moyen de combler ces lacunes. 

      


     

    Elle se tourne d’abord vers les manuels scolaires, « convaincue » que sa fille allait aborder ces sujets-là à l’école. Les questions relatives à la 

    religion sont bien au programme, constate-t-elle, mais elles ne sont pas traitées dans les classes pour autant. Marine Quenin évoque une série  

    de raisons à cela : des programmes trop chargés, une méconnaissance de la part des enseignants, et, surtout, le tabou concernant tout ce qui touche à la religion en France. Or, pour elle, qui est agnostique, impossible de « bien vivre ensemble » dans une société multiculturelle si l’on  ignore tout des croyances de son voisin. 

    Soutenue par son mari, elle décide de créer l’association Enquête, pour sensibiliser les enfants au fait religieux, en s’appuyant sur la laïcité. Ce principe fournit « un cadre très clair » à sa démarche, car il permet de parler de religion « de manière apaisée », sous l’angle de la connaissance et non de la croyance. Au premier étage de la mosquée Omar, Marine Quenin incite les enfants à observer : « Qu’est-ce qui, autour de vous, vous interpelle ? » 

    « Ne pas continuer à ne rien faire » 

    Depuis six ans maintenant, Enquête organise des ateliers dans des centres sociaux et des écoles pour des enfants entre 7 et 11 ans. Réparties sur  

    un trimestre ou une année scolaire entière, les séances alternent cours classiques et jeux inspirés du Taboo, du memory ou du pendu, afin de  

    rendre les enfants acteurs de leur réflexion. Les trois dernières séances sont généralement consacrées à des visites culturelles de lieux de culte 

    de leur quartier. Avant la mosquée, le groupe a visité une église et une synagogue. 

    A 42 ans, Marine Quenin a toujours travaillé dans le « domaine de l’intérêt général ». A la tête de l’incubateur social d’une école de commerce,  

    elle avait à l’esprit depuis quelque temps de monter son propre projet plutôt que de travailler sur ceux des autres. « Je me suis lancée le jour où 

    j’ai pris conscience qu’il n’était pas nécessaire d’avoir une idée géniale pour changer les choses. » Une « bonne idée » pouvait déjà faire  

    beaucoup. « La mienne n’est pas révolutionnaire, mais elle est nécessaire », résume-t-elle sans rougir. 

      

     

    Enquête est de plus en plus sollicitée. Au point que Marine Quenin a fini par quitter son poste, pour se consacrer entièrement à la petite  

    association dont elle est aujourd’hui salariée. « Après les attentats de 2015, ceux qui travaillaient dans le monde de l’éducation se sont rendu compte qu’on ne pouvait plus continuer à ne rien faire », relève-t-elle, convaincue. Consécration, en 2015, cinq ans après sa création, Enquête  

    a reçu l’agrément de l’éducation nationale, qui rend possible l’intervention de ses animateurs dans les écoles publiques. 

    Priorité à la formation d’animateurs 

    En six ans, Marine Quenin a vu des enfants évoluer. « Parvenir en fin d’année à faire visiter une synagogue à un enfant qui tenait auparavant 

    des propos ouvertement antisémites montre qu’on a réussi à le faire bouger »,sourit-elle. Mais, à l’heure où « la prise de conscience est  

    collective » sur ces questions, Enquête est confrontée à ses limites. Avec ses moyens actuels, l’association touche 800 élèves alors qu’ils sont 100 000 par classe d’âge. La priorité est donc désormais la formation d’animateurs directement dans les centres sociaux. « Il faut qu’on  

    travaille à être repris par d’autres », anticipe Marine Quenin. 

    Jules, 10 ans, lève la main : « Pourquoi il y a marqué 1437 sur l’horloge derrière vous ? »,demande-t-il à l’imam, qui plisse les yeux et sourit.  

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Le patron du PS prévoit de décentraliser son université d'été

    Le patron du PS prévoit de décentraliser son université d'été

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis souhaite remplacer la traditionnelle université d'été de sa formation par une série de séminaires organisés dans plusieurs villes de France en septembre. /Photo d'archives/REUTERS/Stéphane Mahé ((c) Reuters)     LIEN

     

    PARIS (Reuters) - Le premier secrétaire du Parti socialiste souhaite remplacer la traditionnelle université d'été de sa formation par une série de séminaires organisés dans plusieurs villes de France en septembre, a-t-on appris lundi auprès d'une porte-parole.

    Jean-Christophe Cambadélis a annoncé dimanche le report probable, voire la suspension de ce rendez-vous annuel, qui devait se tenir à Nantes le dernier week-end du mois d'août, en invoquant le climat social propice aux violences.

    Finalement, il compte proposer aux dirigeants socialistes, réunis ce lundi en bureau national, de délocaliser l'université d'été dans cinq ou six villes qui restent à choisir, selon Corinne Narassiguin, porte-parole du parti.

    Dans les jours à venir, le numéro un du PS doit en informer ses partenaires de la Belle Alliance populaire (BAP), une coalition entre le PS et de petites formations satellites, qui devaient être associés à l'organisation.Les dates et le format exact de ces universités décentralisées seront précisés au cours des prochaines semaines, toujours selon Corinne Narassiguin.

    "Il s'agira d'événements plus réduits que d'habitude, un peu comme de grands séminaires, probablement sur une journée. Le but est de les rendre plus simples à organiser et à sécuriser", ajoute-t-elle.

    Pour justifier sa décision, Jean-Christophe Cambadélis a mis en avant le risque de voir, notamment, des opposants au projet de loi de réforme du Code du travail s'inviter à la réunion de famille des socialistes.

    INFORMATIONS DU MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR

    Depuis le début de la contestation contre le texte de Myriam El Khomri, en février, plusieurs permanences du PS ont fait l'objet de dégradations - le siège de la fédération de l'Isère a même été visé par des tirs.

    Et, le mois dernier, un collectif réunissant "étudiants", "syndicalistes" et opposants à la construction d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), près de Nantes, a appelé à "rendre impossible cette université d’été".

    "Les idées fusent déjà, on projette des blocages, on imagine une occupation de la ville, une manif monstre, une université d'été du peuple", pouvait-on lire dans ce texte intitulé "A l'abordage !".

    D'après Corinne Narassiguin, le ministère de l'Intérieur a par ailleurs reçu des informations selon lesquelles des groupes "y compris de l'extérieur de la France" ont commencé à se préparer "quasiment comme des commandos" pour perturber l'université d'été initialement prévue.

    Depuis 1993, La Rochelle (Charente-Maritime) était devenue le point de ralliement des socialistes, qui profitaient de ces grands week-ends de fin d'été pour organiser des meetings mais aussi des conciliabules entre ténors à la table des restaurants.

    En février, Jean-Christophe Cambadélis avait dit vouloir transférer à Nantes l'édition 2016, la dernière avant la prochaine présidentielle, afin de mieux accueillir les partenaires de la BAP.

    (Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Un milliard d’euros pour revaloriser les salaires des profs d’ici à 2020

    LE MONDE | 31.05.2016 à 04h10 • Mis à jour le 31.05.2016 à 15h46 | LIEN   Par Aurélie Collas

    Cours au collège Gabriel-Guist’Hau de Nantes, en 2012.
    Cours au collège Gabriel-Guist’Hau de Nantes, en 2012. FRANK PERRY / AFP

    A un an de l’élection présidentielle, la gauche s’apprête à décider d’un vaste plan de revalorisation salariale en direction d’un électorat qui lui est traditionnellement acquis : les enseignants. Le ministère de l’éducation nationale ouvre, mercredi 1er juin, des négociations avec les organisations syndicales sur de nouvelles mesures de revalorisation et de déroulement de carrière qui toucheront progressivement, dans les trois prochaines années, l’ensemble des enseignants et personnels d’éducation.

    Cette déclinaison pour les enseignants du protocole « parcours professionnels, carrières et rémunérations » (PPCR) dans la fonction publique, validé à l’automne 2015, entraîne pour le seul ministère de l’éducation un budget prévu d’un milliard d’euros de hausses de salaires d’ici à 2020, dont la moitié en 2017.

    L’opposition ne manquera pas d’y voir autant de cadeaux distribués dans le cadre d’une opération de reconquête électorale

    C’est donc une nouvelle page qui s’ouvre au chapitre de la revalorisation des enseignants, après l’annonce, début mai, de l’alignement de la prime des professeurs des écoles sur celle du secondaire (1 200 euros par an) et celle, en mars, du dégel du point d’indice des fonctionnaires. L’opposition ne manquera pas d’y voir autant de cadeaux distribués dans le cadre d’une opération de reconquête électorale. Toujours est-il que ces nouvelles mesures arrivent à point nommé, dans un contexte de contestations de la réforme du collège. D’une manière générale, les enseignants, bousculés depuis le début du quinquennat par une longue série de réformes, n’ont pas toujours compris le sens des orientations prises, ni perçu les effets concrets des 47 000 postes créés (sur les 60 000 promis d’ici à 2017).

    Lire aussi :   « Collège 2016 » : le gouvernement prend le risque de rendre illisible la « refondation » de l’école

    « Rattraper le retard de la France »

    Les effets de cette revalorisation devraient, en revanche, être bel et bien visibles sur la fiche de paie. « Ces nouvelles mesures vont permettre de replacer la France au-dessus de la moyenne de l’OCDE, et d’atteindre, en fin de carrière, le niveau des pays les plus favorables, se félicite la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Sur ce sujet, la France était à la traîne ; nous allons rattraper ce retard. »

    Dans la grille de rémunération des professeurs, tous les échelons vont monter d’un cran (de 9 à 40 points) d’ici à 2020. Un enseignant certifié gagnera 23 000 euros de plus sur l’ensemble de sa carrière. L’effort est particulièrement soutenu à l’entrée dans le métier : les stagiaires percevront 1 400 euros bruts par an de plus qu’actuellement.

    « Ce troisième grade, c’est un peu l’agrégation pour tous : elle donne la possibilité d’atteindre un niveau de rémunération proche de celui d’un agrégé en fin de carrière, soit 4 500 euros nets par mois » Frédéric Sève, SGEN-CFDT

    A ces gains s’ajoute une amélioration de la carrière. Aujourd’hui, celle-ci est divisée en deux « grades » : une « classe normale », dans laquelle les enseignants sont recrutés, et une « hors-classe », dans laquelle ils peuvent être promus selon des critères plus ou moins flous. A compter de 2017, tous accéderont au grade hors-classe. De plus, un nouvel étage supérieur sera créé : une « classe exceptionnelle », accessible en priorité à ceux ayant exercé en éducation prioritaire, ou ayant occupé des responsabilités (directeur d’école, formateur, conseiller pédagogique…) pendant au moins huit ans. « Ce troisième grade, c’est un peu l’agrégation pour tous : elle donne la possibilité d’atteindre un niveau de rémunération proche de celui d’un agrégé en fin de carrière, soit 4 500 euros bruts par mois », salue Frédéric Sève, du SGEN-CFDT.

    Lire aussi :   « Refondation » de l’école : le gouvernement fait son show

    Autant de mesures consensuelles, qui ne devraient guère être révisées lors des négociations.

    « La dernière revalorisation des enseignants remonte à plus d’un quart de siècle, sous Lionel Jospin [alors ministre de l’éducation] qui, en 1989, avait créé la hors-classe. Il y avait nécessité absolue », souligne Christian Chevalier, du SE-UNSA.

    Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, une revalorisation avait été annoncée en échange de suppressions de postes. Mais hormis la défiscalisation des heures supplémentaires et un geste pour les débuts de carrière, elle n’a jamais eu lieu.

    Premier syndicat du secondaire, le SNES-FSU reconnaît « un premier pas que nous actons positivement. Même si dans un contexte de crise de recrutement, il en faudrait davantage pour rendre nos professions plus attractives », estime Xavier Marand, secrétaire général adjoint.

    L’autre volet de la négociation, qui concerne l’évaluation des professeurs, risque de créer plus de clivages. Aujourd’hui, les enseignants sont inspectés en moyenne tous les cinq ans. En fonction de la note qui en découle, couplée avec celle du chef d’établissement, ils changent d’échelon selon trois rythmes : « ancienneté », « choix » et « grand choix ». Conséquence du PPCR, l’évolution dans la carrière se fera désormais au même rythme pour tous.

    Les trois rythmes d’avancement disparaissent donc, tout comme la double notation. Mais le ministère ne remet pas pour autant en cause le principe d’une évolution de carrière au mérite :

    « Nous proposons quatre rendez-vous de carrière pour apprécier la valeur professionnelle des enseignants : après sept ans, treize ans, vingt ans et en fin de carrière. A chacun de ces rendez-vous, un enseignant pourra se voir proposer une accélération de carrière et de nouvelles perspectives. »

    Lire aussi :   Du latin aux classes bilangues, un an de polémiques sur la réforme du collège

    Qui évaluera les enseignants ?

    En dehors de ces quatre moments, « les finalités de l’évaluation des enseignants seront réorientées vers l’accompagnement, la formation continue, le conseil individuel et collectif », précise le ministère. Reste à savoir qui évaluera les enseignants lors de ces rendez-vous, comment et sur quels critères. « Dans ce schéma, l’inspection continuera à être ballottée entre deux objectifs : le jugement, avec un impact sur la carrière, et l’accompagnement. On reste au milieu du gué », déplore Sébastien Sihr, du SNUipp-FSU, principal syndicat dans le primaire.

    Un groupe de travail doit plancher sur le sujet pour une remise de copie avant la fin du mois de juillet. La dernière réforme de l’évaluation des enseignants, conçue par la droite – qui faisait endosser au chef d’établissement le rôle d’évaluateur en lieu et place de l’inspecteur –, avait été très contestée. Publiée au lendemain de la présidentielle de 2012, elle avait été aussitôt recalée par la gauche, dès l’entrée en fonction de François Hollande.

    Lire aussi :   Réforme du collège : un an de préparation, et toujours beaucoup d’inquiétudes

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Loi travail : vers une nouvelle semaine

    de colère

    Loi travail : vers une nouvelle semaine de colèreManifestation contre le projet de Loi travail à Paris, jeudi 19 mai. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

    Une nouvelle journée nationale de grèves et de manifestations est notamment prévue ce jeudi.

       

      La mobilisation continue. La contestation devrait se durcir un peu plus, avec une nouvelle manifestation prévue jeudi, des raffineries et des ports bloqués. A l’inverse, le mouvement des routiers marque une perte de vitesse.

      # Nouvelle journée de mobilisation jeudi

      Les opposants au projet de loi travail battront le pavé lors d'une huitième journée nationale de grèves et de manifestations à l'appel de l'intersyndicale CGT-FO-Solidaires-FSU-Unef-Fidl-UNL. Une neuvième journée est déjà programmée le 14 juin, avec ce jour-là, un rassemblement unique à Paris. Alors que le mouvement semblait s'essouffler depuis le 31 mars (entre 390.000 et 1,2 millions de manifestants), il a repris de l'ampleur jeudi, avec entre 128.000 et 400.000 manifestants.

      Les manifestations perdent toutefois du crédit dans l'opinion, selon un sondage BVA pour iTELE : près de six Français sur dix souhaitent qu'elles cessent. L'enjeu, pour les syndicats, est désormais de propager la mobilisation de la rue aux entreprises, en multipliant les arrêts de travail. Le leader cégétiste Philippe Martinez a appelé mardi à "généraliser les grèves".

      Jeudi, l'objectif sera de "s'appuyer sur les secteurs en grève reconductible - raffineries, cheminots - pour faire la jonction avec ceux qui vont entrer dans le mouvement", expliquait vendredi Fabrice Angéi (CGT).

      Vous aimez cet article ?Inscrivez-vous à la Newsletter de l'Obs
       

      # Le blocage des raffineries se poursuit

      C'est désormais l'épicentre de la contestation. Quatre des huit raffineries françaises, qui représentent près de 50% de la capacité de raffinage, sont affectées : certaines unités de Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime), Donges (Loire-Atlantique) et Feyzin (Lyon) sont à l'arrêt, tandis que Grandpuits (Seine-et-Marne) tourne au ralenti.

      Tout le week-end, les automobilistes ont pris d'assaut les pompes à essence du nord-ouest. Résultat : 1.500 stations en rupture partielle ou totale, sur 12.000 en France, selon le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies. Plusieurs départements ont pris des arrêtés limitant la distribution de carburant.

      "Nous sommes très déterminés à ce qu'il n'y ait aucune pénurie en France", a prévenu dimanche Manuel Valls. "Nous allons continuer à évacuer un certain nombre de sites et notamment les dépôts", a-t-il affirmé.

      Vendredi et dimanche, les forces de l'ordre ont débloqué plusieurs importants dépôts, permettant de réalimenter certaines stations, mais au risque de mettre de l'huile sur le feu. "Hollande et Valls utilisent les mêmes méthodes que M. Sarkozy en 2010. Face à la lutte des salariés, ils envoient les forces de l'ordre pour casser les grèves", a dénoncé Philippe Martinez, promettant "une réaction à la hauteur de ce que le gouvernement fait". "Des discussions et des assemblées générales sont engagées pour amplifier le mouvement" dans le secteur, a-t-il prévenu. Jean-Claude Mailly (FO), quant à lui, s'en est remis au choix des salariés. "S'ils décident de poursuivre le mouvement, on le soutiendra", a-t-il déclaré dimanche soir.

      # Nouvelles actions dans les ports

      La CGT appelle les dockers à suivre les appels à la grève des 26 mai et 14 juin. "L'activité sera à zéro dans la plupart des ports", a prévenu Tony Hautbois, secrétaire général de la fédération des ports et docks.

      D'ici là, "on appelle nos camarades à être solidaires des initiatives territoriales", après des actions dans les ports de Nantes-Saint-Nazaire, du Havre ou encore de Lorient la semaine dernière. A Nantes-Saint-Nazaire, quatrième port français, le personnel a reconduit jusqu'à lundi sa grève, qui empêche tout mouvement de bateau. Une nouvelle assemblée générale se tiendra à 8h pour décider des suites du mouvement.

      # Incendie éteint chez les routiers ?

      Le gouvernement espère avoir désamorcé le mouvement des routiers, en leur promettant que la réforme n'aurait pas d'effets sur leurs heures supplémentaires, qui ne pourront donc pas être majorées de moins de 25%. Une "très bonne nouvelle" saluée par la CGT et FO, qui ont toutefois appelé à poursuivre les opérations escargots, blocages de zones logistiques et autres barrages filtrants. Mais pas sûr que la base suive, selon une source syndicale : "On appelle à poursuivre jusqu'au retrait du projet de loi, mais on sait que la réaction des salariés ne sera pas tout à fait la même. Les heures supplémentaires, c'est vraiment ce qui crispait."

      L'Obs

      L'Obs

      Journaliste

      Dernières vidéos

      Partager via GmailGoogle Bookmarks

      votre commentaire
    • Norbert Hofer, ou l’extrême droite présidentiable

      Autriche Face à l’indépendant Van der Bellen, le candidat du FPÖ reste le grand favori de l'élection présidentielle de dimanche.

      Norbert Hofer, à gauche, et Van der Bellen, à droite, lors d'un débat télévisé.

      Norbert Hofer, à gauche, et Van der Bellen, à droite, lors d'un débat télévisé. Image: Keystone


        LIEN
         
         
         
         
       
       
       
       

      Faisant de lui le favori du second tour de ce dimanche, son score du premier round, le 24 avril, a provoqué un séisme politique dont les répliques ont été ressenties bien au-delà des frontières autrichiennes. Avec 35% des suffrages, Norbert Hofer a en effet réalisé le meilleur résultat de sa formation dans une élection nationale.

       

      Pour la première fois dans l’histoire de la République alpine, un candidat du FPÖ (Parti de la liberté, extrême droite) virait largement en tête d’un scrutin présidentiel, devançant de plus de 13 points son futur adversaire, l’indépendant et ancien vert Alexander Van der Bellen (21,3%).

      Partis traditionnels exclus

      Mais surtout, surfant sur la crise des migrants et la désaffection des électeurs pour la grande coalition au pouvoir, Norbert Hofer excluait du second tour les candidats des deux grands partis traditionnels – SPÖ (social-démocrate) et ÖVP (conservateur), qui recueillaient moins de 12% des voix chacun. Du jamais vu.

       

      Mais qui est cet ingénieur aéronautique de 45 ans, au discours policé et au physique avenant – malgré un léger handicap dû à un accident de parapente – dont les Autrichiens pourraient faire dimanche leur président? «Il ne faut pas s’y tromper, Norbert Hofer est ce que j’appelle un extrémiste de droite en complet veston», explique Gilbert Casasus, professeur en études européennes à la Faculté des lettres de l’Université de Fribourg et spécialiste des droites européennes. «Homme de second plan, Hofer a toujours travaillé dans l’ombre, ce qui fait croire qu’il est un homme neuf. Mais cela fait vingt ans qu’il œuvre au sein du FPÖ dont il défend les thèses dures du leader Heinz-Christian Strache.»

      Ligne dure

      A ce propos, il est éclairant de rappeler qu’en 2005, alors que Jörg Haider, débordé sur sa droite par Strache, cédait les rênes du FPÖ à ce dernier et créait sa propre formation, Hofer optait pour la ligne dure du nouveau chef.

       

      L’élection présidentielle de cette année va faire sortir Hofer de l’ombre. Son parti le met en avant car il présente un profil de gendre idéal. Il a un discours apparemment plus modéré dont il a exclu les expressions ouvertement xénophobes et antisémites. Il met l’accent sur le pouvoir d’achat et les questions sociales, captant de nombreux électeurs du SPÖ. Bref, il offre un visage beaucoup plus rassurant que celui de Strache. «Il n’en est pas moins dangereux», met en garde Gilbert Casasus.

       

      Cela dit, si la question des migrants a joué un rôle important dans la percée du candidat Hofer, le professeur Casasus y voit un phénomène circonstanciel. «En fait, cela fait depuis la prise du FPÖ par Haider en 1986 que l’Autriche est confrontée à une extrême droite forte. Une extrême droite qui, rappelle l’universitaire, a été aux responsabilités – Haider fut gouverneur de Carinthie et le FPÖ dans le gouvernement Schüssel en 2000.

      Victoire possible

      Est-ce à dire que les Autrichiens vont faire le pas dimanche et élire Norbert Hofer à la présidence? «C’est possible, estime Gilbert Casasus, dans la mesure où il n’y a pas eu vraiment de sursaut républicain entre les deux tours.»

       

      «Ce qui est clair, conclut l’analyste, c’est qu’une victoire, dimanche, de l’indépendant Van der Bellen serait un vote de raison, alors que celle de Hofer serait non seulement celle de la déraison, mais elle plongerait l’Autriche dans un abîme politique.»

      (24 heures)(Créé: 20.05.2016, 18h03)

      Partager via GmailGoogle Bookmarks

      votre commentaire


      Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
      Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique