• Billet

    Ce député LR qui veut lier les aides sociales à un «engagement républicain»

    Par Kim Hullot-Guiot 22 février 2016 à 12:09    Lien
     
    Edouard Courtial, conseiller politique du parti Les Républicains, en avril 2015 à Gouvieux, dans l'Oise.
     

    Edouard Courtial, conseiller politique du parti Les Républicains, en avril 2015 à Gouvieux, dans l'Oise. Photo Kenzo Tribouillard. AFP

     

    La proposition, avancée cette fois-ci par Edouard Courtial, revient régulièrement : elle laisse entendre que les plus pauvres sont toujours les plus suspects.

     

     

    Contre la fraude sociale, le député Les Républicains et président du conseil départemental de l’Oise, Edouard Courtial, proche de Nicolas Sarkozy, a une solution miracle – du moins le croit-il : faire signer à chaque bénéficiaire d’aides sociales, au logement ou d’allocations familiales un «engagement républicain», une sorte de charte qui les engagerait par écrit à respecter «les principes fondamentaux de la République française» (soit), mais aussi, tiens tiens, «la laïcité et l’égalité homme-femmes». On n’ose trop comprendre le sous-entendu. Est-ce à dire que les bénéficiaires d’aides sociales devraient davantage que les autres gagner leur certificat de citoyenneté ?

     

    Pour justifier une telle proposition de loi, qu'il devrait déposer cette semain selon le Parisien, le député – c’est décidément la mode – cite Victor Hugo : «La République affirme le droit et impose le devoir.» Pas sûr que l’auteur des Misérables, qui a aussi affirmé «la République est l’incarnation même du progrès», ait envisagé qu’on le cite pour justifier des mesures d'une nature si peu fraternelle. Edouard Courtial a un autre argument massue : «Laisser au FN ce type d’initiative, c’est lui donner les clés des institutions.»  Ah. Nous, on croyait que c'était plutôt le suffrage universel qui donnait éventuellement au FN les clés des institutions, mais proposons donc à Edouard Courtial de lire le programme intégral du FN pour puiser ses prochaines idées, histoire d'être bien sûr de ne pas laisser les idées d’extrême droite à l’extrême droite.

     

    La fraude fiscale quatre fois plus coûteuse que la fraude sociale

     

    Au reste, Edouard Courtial ne dit rien des dispositifs de contrôle d’une telle mesure. Les bénéficiaires des allocs devront-ils passer un test d’égalité tous les x temps ? Subir d’importuns contrôles à domicile ? Quoi, madame est à la cuisine et monsieur devant la télé, hop, au revoir les allocs ? Ah, ça, avec trois heures et trente minutes quotidiennes de tâches ménagères pour les femmes contre deux pour les hommes en moyenne, on en ferait de belles économies !

     

    Pour finir, rappelons à Edouard Courtial que si la fraude sociale représente effectivement plusieurs centaines de millions d’euros en France (694,77 millions en fraude à la Sécu et à Pôle emploi et 143,32 millions de fraude aux prestations familiales, logement, RSA), la fraude fiscale, elle, représente 3,43 milliards d’euros par an. Voilà qui mériterait de se pencher sur l'adhésion aux valeurs républicaines. Bref, on n’est que lundi, mais on parie que cette proposition pourra remporter la palme de la semaine du populisme… et de l’inefficacité.

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Code du travail

    La pétition contre le projet

    de loi El Khomri cartonne

    Par Amandine Cailhol 21 février 2016 à 17:41 (mis à jour à 17:46)  Lien
     

    Visuel de la pétition «Loi travail, non merci» DR

     

    Lancée il y a trois jours par des militants associatifs et syndicaux, le texte recueillait, dimanche en fin de journée, plus de 150 000 signatures.

     

     

    «Ulcérés», «choqués», «trahis», ils sont nombreux à faire éclater leur colère sous la pétition en ligne «Loi Travail : non, merci !» Lancée il y a trois jours par des militants associatifs et syndicalistes, elle comptabilisait, dimanche après-midi, près de 156 000 signatures. Celles de salariés, retraités et même indépendants, craignant que le projet de loi de la ministre du Travail, Myriam El Khomri, qui sera présenté le 9 mars en Conseil des ministres, n’entraîne un retour «cent ans en arrière», «au temps de l’Assommoir et de Germinal». A l’instar de ce signataire qui «n’accepte pas qu’un gouvernement qui se dit de gauche mène une politique que la droite n’aurait même pas osé tenter». Ou encore de ce petit patron trouvant «inadmissible» ce texte qui, dit-il, «servira uniquement les grosses entreprises».

    «Rassembler rapidement pour agir avec l’ensemble des syndicats»

    La pétition s’accompagne d’une plateforme proposant un décryptage du projet de loi. En treize boîtes de couleurs, la page dénonce les principaux points contestés du projet de loi : «En cas de licenciement illégal, l’indemnité prud’homale est plafonnée à 15 mois de salaire», «il suffit d’un accord d’entreprise pour que les heures supplémentaires soient 5 fois moins majorées», «les apprentis mineurs pourront travailler 10 heures par jour et 40 heures par semaine»

    «Nous avons voulu créer un site citoyen d’information permettant de comprendre et d’agir contre ce texte dangereux», explique Sophie Binet, secrétaire générale adjointe de l’UGICT-CGT (cadres), à l’initiative de la mobilisation avec une poignée d’autres militants, «dont plusieurs anciens de la lutte contre le contrat première embauche (CPE) de 2006». Et d’ajouter : «Nous ne voulions pas faire un site uniquement CGT.»

    Loi travail : non merci ! Découvrez le projet de @MyriamElKhomri et participez à la mobilisation #loitravailnonmerci https://t.co/mSzLl9Shgb

     

    De quoi irriter le gouvernement qui s’est empressé, dès samedi, de publier un vrai-faux sur l’ensemble des attaques dirigées contre son projet de loi. Un exercice de «mauvaise foi, pointe Sophie Binet. D’ailleurs, c’est un grand classique, chaque fois qu’il y a de la contestation, on nous répond par de la soi-disant pédagogie». Sauf que les questions-réponses du gouvernement sont parfois assez étonnantes. Exemple avec la question de la durée de travail des apprentis. Dans son vrai-faux, l’exécutif précise que les apprentis ne vont pas «tous devoir travailler plus». «Mais nous n’avons jamais dit cela !» s’agace Binet. Quant aux autres précisions apportées par le gouvernement pour rassurer les troupes, certaines sont un peu tirées par les cheveux, voire erronées.

    Du côté des contestataires, quelques raccourcis ou imprécisions sont aussi à relever. Ainsi, quand les pétitionnaires déclarent que «les 11 heures de repos obligatoires par tranche de 24 heures peuvent être fractionnées» avec le projet de loi, ils oublient de préciser que cette mesure ne concernera que les salariés au forfait. Même chose quand ils expliquent que «par simple accord, [le projet de loi permet] de passer de 10h à 12h de travail maximum par jour». Une disposition qui existe déjà aujourd’hui, depuis un décret de 2008, mais qui ne figure pas dans la loi et reste peu connue. Ou lorsqu'ils affirment que «le plancher de 24 heures hebdomadaires pour un contrat à temps partiel n’est plus la règle dans la loi», alors que des dérogations sont d'ores et déjà possibles. «De manière plus générale, c’est le danger de l’inversion de la hiérarchie des normes que nous dénonçons», conclut Binet.

    Amandine Cailhol
    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Début de négociations sous tension sur l’assurance-chômage

    Le Monde.fr | 22.02.2016 à 06h44 • Mis à jour le 22.02.2016 à 09h01    Lien

    Lors d'une manifestation à Paris le 19 décembre 2014.

    Plusieurs semaines de négociations sur l’assurance-chômage s’ouvrent lundi entre le patronat et les syndicats, qui vont devoir s’entendre sur de nouvelles règles d’indemnisation des chômeurs. Des discussions qui s’annoncent difficiles alors que l’Unédic est confrontée à un chômage et un déficit records. Les partenaires sociaux qui gèrent l’Unedic ont jusqu’à l’été pour renégocier la convention de 2014, qui arrive à échéance en juin 2016.

    L’enjeu des discussions est de permettre à l’organisme paritaire, lourdement endetté, de faire face à la montée du chômage. Le déficit de l’assurance-chômage pour 2015 est estimé aujourd’hui à 4,4 milliards d’euros et pourrait atteindre 3,3 milliards d’euros en 2016. Sa dette cumulée devrait atteindre 25,8 milliards d’euros fin 2015 et 29,4 milliards d’euros fin 2016, selon l’Unédic.

    Le chômage, lui, a poursuivi sa progression en 2015. Le nombre d’inscrits dans la catégorie A (sans aucune activité) a battu un nouveau record en décembre : un peu plus de 3,59 millions (presque 3,85 millions en intégrant l’ outre-mer). En 2015, le chômage a augmenté de 2,6 %, un rythme toutefois moins soutenu qu’en 2014 (+ 5,7 %).

    Parmi les sujets qui devraient revenir dans les discussions figurent l’explosion des contrats de travail de très courte durée, qui pèse sur les comptes de l’Unédic, la question de l’incitation à la reprise d’un emploi, l’accès des chômeurs à la formation ou bien encore le régime spécial des intermittents du spectacle.

    Allocation dégressive

    L’exécutif a accentué ces dernières semaines la pression sur les partenaires sociaux, incités à engager des réformes des règles d’indemnisation. Le 18 janvier, le président François Hollande rappelait ainsi que la France est le pays d’Europe où la couverture offerte aux demandeurs d’emploi est la plus longue. Quelques jours plus tard, la ministre du travail, Myriam El Khomri, et son homologue chargé des finances, Michel Sapin, évoquaient l’idée de verser une allocation dégressive aux personnes privées d’emploi, perspective rejetée par les syndicats.

    Créée en 1958, l’Unédic est une association relevant de la loi de 1901, chargée de gérer l’assurance-chômage. Cet organisme paritaire est placé sous la responsabilité des organisations représentatives d’employeurs et de salariés. C’est l’un des rares secteurs du système de protection sociale où elles disposent de réelles marges de manœuvre et d’authentiques pouvoirs de décision – avec le système des retraites complémentaires Agirc-Arrco.

    Les conventions Unédic sont mises au point par le patronat et par les syndicats sans qu’ils aient à suivre une feuille de route préalablement dictée par le gouvernement – contrairement aux accords nationaux interprofessionnels qui préfigurent des textes de loi (par exemple celui sur l’emploi de juin 2013). Mais l’exécutif peut reprendre la main si les partenaires sociaux n’arrivent pas à s’entendre.

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •  

     
    Actualités > Monde > Boris Johnson, Nigel Farage... Les visages des pro-Brexit

    Boris Johnson, Nigel Farage... Les visages des pro-Brexit

    Donald Hebert

     Voir tous ses articles

    Publié le 22-02-2016 à 10h34

    Qui, comme le maire de Londres, défend la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne ?

    Lien

    La maire de Londres conservateur Boris Johnson, s'est déclaré pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. (Sipa)La maire de Londres conservateur Boris Johnson, s'est déclaré pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. (Sipa)
     

    À lire aussi

    Le Brexit se rapproche. Le Premier ministre David Cameron qui, bien qu'il soit instigateur du référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, fait campagne pour le "in", a signé en fin de semaine dernière un accord "unanime" avec ses homologues européens. Mais il semble que les concessions qu'il a obtenues ne suffisent pas à convaincre dans son propre parti, celui des conservateurs. Et le camp des pro-Brexit, de ceux qui appellent à voter "out" le 23 juin prochain, s'agrandit.

    # Boris l'ambitieux

    Cela ressemble à un coup de grâce. Le maire de Londres, Boris Johnson, a choisi son timing pour faire défaut. Considéré comme l'homme qui pouvait faire basculer le camp des "Tories" vers l'Union européenne, l'eurosceptique a attendu que David Cameron montre ses cartes au retour de Bruxelles pour se déclarer définitivement pro-Brexit.

    "Je ferai campagne pour partir, a-t-il déclaré devant son domicile d'Islington, il ne faut pas confondre les merveilles de l'Europe, les vacances en Europe, la nourriture fantastique et les amitiés etc... avec un projet politique qui est en marche depuis des décennies et menace maintenant d'échapper au contrôle démocratique."

    David Cameron avait pourtant multiplié les appels du pied à l'édile, lui faisant miroiter un poste de ministre. Mais selon les observateurs, Boris Johnson a pour ambition de remplacer David Cameron au 10 Downing street. Et comme lui, il semble prêt à jouer avec l'avenir du continent européen pour servir ses intérêts, quitte à retourner sa veste. "Je veux une communauté européenne où l'on peut bouffer des croissants, boire du délicieux café, apprendre des langues étrangères et en général faire l'amour à de très belles femmes", déclarait le populiste en 1997.

    # Six ministres contre Cameron

     

    The safe option is to

    Du côté conservateur, on comptait six ministres, dont le ministre de la Justice, proche de David Cameron et un candidat à la mairie de Londres, dans le camp du Brexit. Mais il semble que certains d'entre eux pourraient tout de même soutenir le Premier ministre.

    # Ukip, le parti europhobe

    Ces nationalistes sont devenus la troisième force politique du pays, avec 13% des votes aux législatives de mai dernier. Ils ont même emporté les élections européennes en 2014 avec 27,5% des suffrages.

    La perspective de collaborer avec [le chef du parti europhobe Ukip] Nigel Farage ["Vote leave"] et [l'ex-député] George Galloway ["Leave.EU"] et de faire un saut dans l'inconnu n'est pas la bonne voie pour notre pays", a mis en garde David Cameron, faisant référence aux figures de proue anti-européens.

    Ukip, qui tient un discours anti-immigration, est financé par deux millionnaires : Arron Banks et Richard Tice, relève "Le Monde".

    # Des travaillistes

    L'un des plus gros donateurs du parti d'opposition, John Mills, défend le Brexit, et a entraîné quelques travaillistes dans son sillage, contre la consigne du parti.

    # 33% des sondés

    48% des Britanniques interrogés ne veulent pas quitter l'Union européenne, 33% sont pro-Brexit et 19% sont encore indécis, selon le premier sondage réalisé depuis l'accord, pour le "Mail on Sunday". 

    # Des patrons

    Même si la City craint une sortie de l'Union européenne, et que certains noms comme la banque américaine Goldman Sachs ont officiellement pris position contre le Brexit, de nombreux patrons sont eurosceptiques. On évoque dans la presse le patron de la marque de sport Reebok. C'est aussi le cas des membres de "Business for Britain", dont le vice-président, Alan Halsall (le roi du landau de luxe). Jusqu'ici, il se défendait de faire campagne explicitement pour le Brexit, tout en disant clairement ne pas se satisfaire de l'actuel statut quo. Quel sera sa position ?

    D.H.

     

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •   

     

    Boris Johnson se présente en champion d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne

     

    Le Monde.fr | 21.02.2016 à 21h31 • Mis à jour le 21.02.2016 à 21h57 |  Par Philippe Bernard  Lien

    (Londres, correspondant)

     

     

     

    Le maire de Londres s'est déclaré pour un "Brexit", dimanche soir 21 février, lors d’une déclaration devant son domicile pour laquelle il avait, une fois n'est pas coutume, discipliné ses cheveux.

     

    Moins d’Europe et plus de politique intérieure. Le référendum britannique du 23 juin sur le maintien ou non dans l’Union européenne (UE) risque de se jouer moins sur la relation avec l’Europe que sur le nom du futur premier ministre, après l’annonce dimanche 21 février par le maire de Londres, Boris Johnson, de sa décision de faire campagne pour le « Brexit » (« British exit » ou sortie de l’UE). Moins de 48 heures après que David Cameron a obtenu un accord à Bruxelles sur les réformes qu’il exigeait pour entrer lui-même en campagne pour le « in » (maintien dans l’UE), Boris Johnson, figure des Tories et l’un de ses amis politiques les plus proches, passe dans le camp adverse et lui lance un double défi : pour le leadership du parti conservateur, et pour la succession à Downing Street. De ce fait, les concessions péniblement arrachées aux 27 partenaires de l’UE passent au second plan

     

    « Je ferai campagne pour sortir de l’UE parce que je veux un meilleur contrat pour le peuple de ce pays, pour qu’il économise de l’argent et reprenne le contrôle », a déclaré M. Johnson, dimanche en fin d’après-midi, après un faux suspense médiatique qui a brouillé le début de campagne du premier ministre. « Je souhaite une nouvelle relation [avec l’UE] davantage basée sur le commerce, la coopération, avec beaucoup moins de contenu supranational », a lancé le maire devant son domicile du nord de Londres, vêtu d’un costume-cravate et coiffé, alors qu’il apparaît souvent ébouriffé et en doudoune. « Il ne faut pas confondre les merveilles de l’Europe, les vacances en Europe, la nourriture fantastique et les amitiés avec un projet politique qui est en marche depuis des décennies et menace maintenant d’échapper au contrôle démocratique », s’est-t-il encore justifié.

     

    Notre analyse sur   le début d’une campagne périlleuse pour David Cameron

     

    Le parti conservateur affaibli

     

    Alors qu’il a renoncé à briguer un troisième mandat de maire en mai prochain et ne cache ni son vif euroscepticisme ni ses ambitions de succéder à M. Cameron, celui que les Britanniques nomment couramment « Boris » a affirmé que sa décision avait été « atrocement difficile » à prendre. Il a même assuré que son choix lui avait causé « beaucoup de maux de tête » car « la dernière chose qu’[il] voulait était de s’opposer à David Cameron ou au gouvernement ». De façon appuyée, il a été jusqu’à rendre hommage au premier ministre : « Compte tenu du temps qu’il avait, [il] s’est très bien débrouillé » dans sa renégociation avec ses partenaires européens, a salué M. Johnson. « Mais je pense que personne ne peut prétendre que [cet accord] est une réforme fondamentale de l’UE ou de la relation de la Grande-Bretagne avec l’UE », a-t-il estimé. David Cameron a affirmé voici quelques semaines qu’il entendait rester premier ministre si le « out » l’emportait. La décision de M. Johnson rend cette hypothèse peu probable, tant un vote en faveur du « Brexit » poserait la question de la direction des Tories et du pays.

     

    La principale motivation mise en avant par le maire de Londres concerne la souveraineté du Royaume-Uni. Pour M. Johnson, le projet politique européen « court le danger d’échapper à un contrôle démocratique normal ». « La souveraineté est la possibilité pour les gens de contrôler leurs vies et de s’assurer que leurs élus peuvent voter les lois qui les concernent. L’ennui est qu’avec l’Europe, cela est en train d’être gravement rogné », a-t-il déclaré.

     

    Johnson à la tête du camp du « out »

     

    La défection de M. Johnson constitue un lourd revers pour David Cameron et le camp du « in ». Les partisans du « Brexit » manquaient jusqu’à présent d’un porte-parole de poids et menaçaient d’être conduits par le leader d’extrême-droite Nigel Farage. Le talent de bateleur de « Boris » pourrait faire la différence. Une très récente enquête d’opinion indiquait que l’avis de M. Johnson serait « important » dans le choix de 32 % des électeurs (44 % pour M. Cameron). Selon le premier sondage réalisé depuis l’accord de Bruxelles pour le Mail on Sunday, 48 % des Britanniques ne veulent pas quitter l’UE, 33 % sont pro-« Brexit » et 19 % sont encore indécis. Mais la personnalité fantasque et l’opportunisme politique de M. Johnson agace d’autre part bien des Britanniques.

     

    Lire aussi :   Qui sont les partisans du « Brexit » ?

     

    La fracture du parti conservateur, que M. Cameron ambitionne de réduire avec son référendum, apparaît plus ouverte que jamais. Le maire de Londres rejoint en effet dans le camp du « out » cinq ministres – dont le titulaire du portefeuille de la justice, Michael Gove, ami personnel de Cameron –, et le candidat conservateur à la mairie, Zac Goldsmith.

     

    Dimanche matin, David Cameron, lors d’une émission télévisée très regardée qui a signé son entrée en campagne pour le « in », avait tenté de retenir son ami « Boris » « Je voudrais dire à Boris ce que je dis à tout le monde, à savoir que nous serons plus en sécurité, plus forts et plus prospères dans l’Union européenne ». Lors de cette apparition, le premier ministre a qualifié à plusieurs reprises la sortie de l’UE de « saut dans le vide ».

     

    Dimanche soir, Downing Street a réagi de façon laconique à la « sortie » de Boris Johnson. « Notre message à chacun est que nous souhaitons que la Grande-Bretagne ait le meilleur des deux mondes : tous les avantages des emplois et des investissements liés à l’appartenance à l’UE, sans les inconvénients de l’euro et des frontières ouvertes. » Le nom du dissident « Boris », dont la décision est une bénédiction pour la campagne adverse, n’était évidemment pas cité.

     

    Revue de presse :   La presse conservatrice accueille froidement le« deal » anti-Brexit de David Cameron

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Irak: fin des combats à Fallouja, des dizaines d’habitants enlevés par l’EI

     

    Par AFP 20 février 2016 à 16:30 (mis à jour le 21 février 2016 à 14:46 ) Lien
     
    Un drapeau irakien flotte le 11 février 2016 près d'un poste avançé pour la reconquête de la ville de Fallouja, aux prises du groupe Etat islamique (EI)
     
     

     

     

    Un drapeau irakien flotte le 11 février 2016 près d'un poste avançé pour la reconquête de la ville de Fallouja, aux prises du groupe Etat islamique (EI) Photo AHMAD AL-RUBAYE. AFP

     

     

    Les combats entre des tribus et le groupe Etat islamique (EI) à Fallouja ont pris fin après que l’ organisation jihadiste a enlevé plusieurs dizaines d’habitants de cette ville à l’ouest de Bagdad, ont indiqué dimanche des responsables.

    Après deux jours d’affrontements, les combattants des tribus «se sont retirés, craignant pour le sort des prisonniers», a indiqué à l’AFP un lieutenant-colonel de l’armée irakienne sous couvert d’anonymat.

    «Les combats ont cessé à cause du déséquilibre des forces et la crainte que les prisonniers soient exécutés», a déclaré Issa Sayir, nommé par le gouverneur de la province d’Al-Anbar - dont dépend Fallouja - pour administrer cette ville.

    «Nous craignons désormais que l’organisation (Etat islamique) organise un massacre dans la ville», a confié Raja Barakat, membre du conseil de la province d’Al-Anbar.

    Selon M. Sayir, le nombre de prisonniers oscille autour de 60, contre 110 selon le lieutenant-colonel et plus de 100 d’après un responsable d’une tribu.

    Le cheikh Majid al-Juraissi, chef de l’une des tribus qui ont combattu les jihadistes, a précisé que les prisonniers avaient été enlevés au cours des deux derniers jours.

    «Nous tenons le Premier ministre responsable de tout massacre mené contre la population de Fallouja», a lancé M. Barakat, appelant l’armée à lancer une opération pour reprendre le contrôle de la ville.

    Samedi, plusieurs responsables avaient appelé le gouvernement à l’aide, évoquant le risque de «massacre».

    Fallouja, située à 50 km à l’ouest de Bagdad, est l’une des deux dernières grandes villes irakiennes sous contrôle de l’EI avec Mossoul dans le nord du pays.

    Ces combats meurtriers opposaient depuis vendredi plusieurs tribus à des membres de l’EI de la branche Al-Hisba, qui a imposé des restrictions religieuses dans la ville, ont indiqué des responsables.

    Le groupe jihadiste s’est emparé de larges pans de territoire en 2014, mais les forces de sécurité irakiennes, appuyées par les milices chiites et les frappes aériennes de la coalition internationale , sont parvenues à reprendre de nombreuses villes dont Tikrit, au nord de Bagdad, et Ramadi dans Al-Anbar.

    AFP
    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire

  • Couac gouvernemental sur Notre-Dame-des-Landes

    Julie Chauveau / Chef de service | Le 21/02 à 15:45, mis à jour à 17:14Lien
    Ségolène Royal Jean-Marc Ayrault 2012 lors d’un meeting dansla région ¨Poitou Charente. Les ministres s’opposent projet construction l’aéroport Notre Dame LandesSégolène Royal et Jean-Marc Ayrault en 2012 lors d’un meeting dansla région ¨Poitou Charente. Les deux ministres s’opposent sur le projet de construction de l’aéroport de Notre Dame des Landes - PATRICK KOVARIK /AFP
     
     

    La ministre de l’Environnement Ségolène Royal s’est prononcée en faveur de l’élargissement du périmètre sur lequel pourrait être organisé le référendum sur l’aéroport de Notre dame des landes. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et ancien maire de nantes ne le souhaite pas.

    Le référendum sur l’aéroport de Notre Dame des Landes sème la confusion au gouvernement, comme beaucoup le craignaient. Au «  Grand Rendez-Vous » sur Europe 1/ »Le Monde »/iTélé.la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, s’est prononcée en faveur d’un élargissement à d’autres départements que la Loire-Atlantique du référendum local promis voilà dix jours par le chef de l’Etat.«  Au départ, tout le monde était contre et maintenant, ce référendum est réclamé » a-t-elle expliqué. A la question êtes vous pour ou contre la participation des quatre départements limitrophes de la Loire-Atlantique (Ile-et-Vilaine, Maine-et-Loire, Morbihan et Vendée) qui ont exprimé leur volonté de participer à la consultation, la ministre a répondu  : « Oui, bien sûr, cela va dans le bon sens puisqu’au départ personne n’en voulait ».

     

    Une décision dans un mois

    Une prise de position qui va à l’encontre de la volonté exprimée par le Premier Ministre Manuel Vals qui avait suggéré la semaine dernière de se limiter à la Loire-Atlantique avant de reconnaître que les modalités juridiques devraient être précisées « au plus tard dans un mois  ». Sans surprise, le ministre des Affaires étrangères et ancien maire de Nantes Jean-Marc Ayrault s’est, lui, prononcé dimanche, sur France 3 en faveur de la position du Premier Ministre. « Il faut que ce soit le périmètre le plus proche du territoire impacté  », a-t-il estimé, tout en soulignant qu’il laisse le gouvernement choisir le périmètre.Le chef de l’Etat avait annoncé le 11 février la tenue de ce référendum local espérant sortir de ce dossier qui oppose depuis des décennies les partisans d’un projet de développement permettant de fermer un aéroport situé près de la ville aux associations de défense de l’environnement qui dénoncent un « vieux » projet, contraire aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et dont le coût empêcherait les collectivités de développer des modes de transport doux.

    Un dossier vieux de 50 ans

    Cette guérilla ne faiblit pas. La région Pays de la Loire dirigée par le Répubicain Bruno Retailleau a lancé une pétition demandant l’évacuation de la ZAD, affirmant avoir déjà 15.000 signatures, mais son site a été piraté début février. Les associations viennent aussi de brandir une note de la direction régionale de l’environnement qui contredit les arguments pointant l’impossibilité d’agrandir l’aéroport actuel et son impact sur l’environnement. Et en coulisse, les juristes planchent sur le projet d’ordonnance sur la démocratie environnementale, dont un chapitre porte sur la consultation des électeurs sur des projets relevant de la compétence de l’Etat. Un texte qui rendrait organisable le référendum promis. De fait, une collectivité locale ne peut demander à ses électeurs de se prononcer que sur des projets qui la concernent. Or la construction de l’aéroport est du ressort de la compétence del'Etat, sous la houlette de la direction générale de l’aviation civile. « En l’absence de texte adopté il n’existe pas d’outil juridique pour faire un référendum ou une consultation » souligne l’avocat spécialiste du droit de l’environnement Arnaud Gossement.

    Julie Chauveau
    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Les îles Fidji se remettent lentement du passage du cyclone Winston

     

    media Déblayage d'une route de la capitale Suva après le passage du cyclone Winston qui a ravagé les îles Fidji, le 21 février 2016. REUTERS/Taniela Qalilawa/Handout

     

    Les vents à près de 300 km/h ont fait beaucoup de dégâts et ce dimanche, les opérations de nettoyage avaient commencé pour remettre sur pied les infrastructures et une économie très dépendante du tourisme.

     

    Les îles Fidji se sont lancées ce dimanche dans de gigantesques opérations de nettoyage après le passage du cyclone tropical Winston sur l'archipel du Pacifique, le plus puissant de son histoire. Un passage qui a occasionné de nombreux dégâts et causé la mort de 5 personnes, selon le bilan annoncé par le Premier ministre Voreqe Bainimarama.

     

    Winston est le seul cyclone de catégorie 5 à jamais toucher l'archipel mélanésien très dépendant du tourisme, où vivent 900 000 habitants. Le cyclone a frappé l'île principale de Veti Levu, mais a relativement épargné la capitale, Suva.

     

    Interrogée par l’AFP, Iris Low-McKenzie, la directrice locale de l'ONG Save the Children, a expliqué qu'il était trop tôt pour évaluer les dégâts sur les îles les plus reculées de l'archipel, qui en compte environ 330 : « Je suis spécialement inquiète quant au sort des communautés qui vivent dans des îles éloignées que nous n'avons pas encore pu joindre. » Des milliers de logements auraient été détruits, selon des informations non confirmées.

     

    Etat de catastrophe naturelle

     

    Pour l'heure, l'état de catastrophe naturelle a été décrété pour un mois. Un couvre-feu, instauré pour « assurer les sécurité de tous les Fidjiens », sera levé lundi. Beaucoup d’habitants de ces zones ont passé la nuit dans des écoles, transformées en refuges d’urgence. Ecoles qui resteront d’ailleurs fermées pendant une semaine.

     

    Des chutes d'arbres ont barré des routes et provoqué des coupures de courants sur Viti Levu et tous les vols ont été annulés à l'aéroport international Nadi. La compagnie Virgin Australia devrait toutefois reprendre ses vols à partir de lundi.

     

    (Avec AFP)

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Brexit: Le référendum sur

    l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE le 23 juin

     

    EUROPE Le dirigeant britannique a réitéré que le Royaume-Uni sera « plus fort, plus en sécurité et plus prospère au sein d’une union européenne réformée »…

    Lien

     

     

    David Cameron après le sommet européen à Bruxelles, le 19 février 2016.

    David Cameron après le sommet européen à Bruxelles, le 19 février 2016. - THIERRY CHARLIER / AFP

     

    20 Minutes avec AFP

     

     

    Le Premier ministre britannique David Cameron s’est lancé samedi dans la bataille pour convaincre les Britanniques de voter en faveur du maintien dans l’UE, annonçant la tenue d’un référendum le 23 juin.

     

    Au lendemain de l’accord arraché à Bruxelles à ses homologues européens, le dirigeant britannique a réitéré que le Royaume-Uni sera « plus fort, plus en sécurité et plus prospère au sein d’une union européenne réformée », lors d’une brève allocution devant le 10 Downing Street, à l’issue d’un Conseil des ministres de deux heures.

     

    >> A lire aussi : Qu’a obtenu David Cameron dans l’accord avec l’UE ?

     

    « L’une des plus importantes décisions de notre vie »

     

    « Nous sommes proches de l’une des plus importantes décisions de notre vie », a souligné David Cameron, qui joue là sa place dans l’Histoire.

     

    Plaidant pour le maintien de son pays dans l’UE, il a souligné que cela « nous donne le meilleur des deux mondes », estimant que la quitter serait « un plongeon dans l’incertitude » et menacerait l’économie et la sécurité du Royaume-Uni.

     

    L’accord accueilli avec scepticisme

     

    La partie s’annonce très délicate : avec 53 %, les Britanniques partisans d’une sortie de l’UE devançaient en janvier ceux d’un maintien (47 %), selon un sondage de l’institut Survation.

     

    Si l’accord qu’il a négocié à Bruxelles a été accueilli avec scepticisme par la presse conservatrice David Cameron a reçu un appui de poids de sa ministre de l’Intérieur, Therese May, eurosceptique notoire, qui s’est rangée dans la campagne pour le oui.

     

    Dans la foulée de la réunion du cabinet, cinq ministres ont annoncé leur volonté de faire campagne pour une sortie de l'UE, dont ceux de la Justice, Michael Gove, et du Travail Iain Duncan Smith, membres déclarés du puissant courant eurosceptique au sein du parti Tory.

     

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Hillary Clinton bat Bernie Sanders et remporte le Nevada

    Le Monde.fr | 20.02.2016 à 23h46 • Mis à jour le 20.02.2016 à 23h51     Lien

    Elle devrait terminer quelques points devant le sénateur du Vermont aux « caucus » organisés par le parti démocrate.

    Hillary Clinton a remporté samedi 20  février de peu les consultations démocrates du Nevada contre Bernie Sanders , troisième étape des primaires pour la Maison Blanche , selon les projections de plusieurs médias américains.

    « À tous ceux qui ont participé dans chaque coin du Nevada avec détermination et c œ ur : c’ est votre victoire . Merci » , s’est immédiatement félicitée l’ex-secrétaire d’Etat sur Twitter.

    Elle devrait terminer quelques points devant le sénateur du Vermont aux « caucus » organisés par le parti démocrate , selon les chaînes Fox News , NBC, CNN et l’ agence de presse AP. Ce sont des rassemblements d’électeurs, sans bulletin de vote.

    Mais le faible écart attendu entre les deux candidats – à 68 % du dépouillement, Hillary Clinton obtenait 52,2 % des délégués, contre 47,7 % pour Bernie Sanders – montre que la popularité de Bernie Sanders dépasse le seul électorat blanc ou l’Etat du New Hampshire , où il avait engrangé une grande victoire au début du mois . Dans l’Iowa, il n’avait perdu que d’un cheveu face à Hillary Clinton.

    Les sondages réalisés à l’entrée des « caucus » du Nevada montrent que 54 % des électeurs hispaniques ont choisi Bernie Sanders, contre 43 % pour Hillary Clinton. Celle -ci avait mené une campagne intense auprès des hispaniques, qui représentent plus du quart de la population.

    Lire aussi :   Dans le Nevada, les démocrates convoitent le vote des Latinos

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire