• Turquie

    Procès Dündar: Erdogan furieux de la présence de diplomates étrangers



     

    Recep Tayyip Erdogan, le 24 février, à Ankara.

     

    Recep Tayyip Erdogan, le 24 février, à Ankara. Photo Adem Altan. AFP

    Plusieurs diplomates européens ont assisté au début de l’audience vendredi du procès de deux journalistes, avant que le huis-clos ne soit imposé.

    Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est agacé samedi de la présence la veille de diplomates étrangers au procès à Istanbul de deux journalistes d’opposition, accusés d’espionnage et coup d’Etat, dans un dossier considéré comme un test pour la liberté de la presse dans ce pays. «Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous faîtes là ?», s’est énervé le président dans un discours télévisé à Istanbul, accusant ces diplomates d’avoir tenté «une démonstration de force». «Ici ce n’est pas votre pays, ici c’est la Turquie», a-t-il ajouté, affirmant qu’ils pouvaient agir dans le cadre de leurs consultats. «Ailleurs, cela nécessite une permission», a-t-il ajouté.

    Quelque 200 personnes - collègues, députés d’oppostition et simples citoyens - ont accompagné vendredi Can Dündar, rédacteur en chef du quotidien Cumhuriyet (retrouvez ici notre interview exclusive), et Erdem Gül, son chef de bureau à Ankara, au palais de justice d’Istanbul. Plusieurs diplomates européens, dont la consule générale de France et l’ambassadeur d’Allemagne à Ankara, ont également assisté à l’audience. Farouches critiques du régime islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan, les deux journalistes risquent la prison à vie pour avoir accusé, en mai 2014 dans leurs colonnes, le gouvernement de leur pays d’avoir livré des armes aux rebelles islamistes de Syrie.

    Leur long papier, agrémenté de photos et d’une vidéo, qui faisait état de livraisons d’armes par des camions des services de renseignement turcs (MIT) à des rebelles islamistes en Syrie en janvier 2014, avait provoqué la fureur du président Erdogan.

     

    «Celui qui a publié cette information va payer le prix fort, je ne vais pas le lâcher comme ça», avait-il promis. Le débats à peine commencés vendredi, le tribunal pénal a décidé, sur réquisitions du procureur, de les poursuivre à huis clos pour des raisons de «sécurité nationale», provoquant la colère du public. A la reprise de l’audience, le refus de plusieurs députés d’opposition de quitter la salle avait ensuite provoqué un incident de séance et poussé le président à ajourner le procès au 1er avril.

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  • Pyongyang simule une attaque nucléaire sur Washington

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    La Corée du Nord a diffusé samedi une nouvelle vidéo de propagande montrant une attaque nucléaire simulée sur Washington. Pyongyang a par ailleurs menacé la Corée du Sud d'une "attaque militaire sans merci" pour avoir calomnié son leader Kim Jong-un.


    Intitulée "La dernière chance", la vidéo de quatre minutes diffusée par Pyongyang montre un missile tiré depuis un sous-marin. Peu après, le Capitole, siège du Congrès américain, explose et un message apparaît sur l'écran, en coréen: "Si les impérialistes américains bougent d'un pouce en notre direction, nous les frapperons immédiatement avec notre force nucléaire".


    La Corée du Nord a diffusé des vidéos similaires par le passé, dont une en 2013 montrant la Maison Blanche dans le viseur d'un tireur, ainsi que l'explosion du Capitole. La dernière vidéo a été publiée par le site Internet de propagande "dprktoday.com".


    Depuis le quatrième essai nucléaire du Nord le 6 janvier, le climat s'est particulièrement dégradé sur la péninsule. Kim Jong-un menace de procéder à de nouveaux essais nucléaires et à des tirs de missiles, en réponse à des manœuvres militaires entre la Corée du Sud et les États-Unis.


    Ultimatum à la Corée du Sud
    Par ailleurs, l'artillerie de l'Armée populaire de Corée a posé un "ultimatum" samedi à la présidente sud-coréenne Park Geun-hye. Pyongyang exige qu'elle s'excuse après des déclarations à Séoul sur l'opportunité de "décapiter" la direction nord-coréenne.


    "Si la traître Park Geun-Hye et sa bande ne répondent pas... l'artillerie de longue portée de l'armée coréenne lancera une action militaire sans merci", assure un communiqué diffusé par l'agence de presse officielle de Corée du Nord KCNA.


    Milliers de tracts
    De leur côté, des militants sud-coréens ont lancé samedi vers la Corée du Nord des dizaines de milliers de tracts s'en prenant au régime de Pyongyang. Cette initiative risque d'aggraver des tensions déjà exacerbées dans la péninsule.


    Park Sang-hak, un Nord-Coréen devenu militant, et ses amis, ont envoyé 50'000 tracts attachés à trois gros ballons depuis un terrain situé près de la ville de Paju, près de la frontière nord-coréenne. Cette action marque l'anniversaire du torpillage de la corvette sud-coréenne Cheonan en 2010, qui avait causé la mort de 46 marins sud-coréens. Séoul avait à l'époque accusé Pyongyang de ce drame et interrompu son commerce et ses investissements avec le Nord.


    "Déluge de feu..."
    Un des trois ballons lâchés par les militants était relié à une grande banderole portant une image du leader nord-coréen Kim Jong-un souriant, avec en toile de fond un missile en cours d'assemblage et le slogan "Faites tomber un déluge de feu sur le forcené nucléaire Kim Jong-un".


    "Nous prévoyons de lancer au total 10 millions de tracts vers le Nord dans les trois prochains mois pour condamner les essais nucléaires de la Corée du Nord", a expliqué M. Park à la presse.


    (ats / 26.03.2016 18h19)

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  • Turquie: Les juges ordonnent que le procès de 2 journalistesanti-Erdogan se déroule à huis clos

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    Istanbul - Une cour criminelle d'Istanbul devant laquelle s'est ouverte vendredi le procès emblématique de deux journalistes connus d' opposition a décidé que les audiences se dérouleront à huis clos pour raisons de sécurité nationale, a rapporté un journaliste de l'AFP.

    Critiques du régime islamo- conservateur du président Recep Tayyip Erdogan, Can Dündar, rédacteur en chef du quotidien Cumhuriyet, et Erdem Gül, son chef de bureau à Ankara , sont accusés d' espionnage , divulgation de secrets d'Etat et tentative de coup d'Etat pour un article accusant leur pays d'avoir livré des armes aux rebelles islamistes syriens.

    Les deux hommes , qui risquent la prison à vie, sont arrivés au palais de justice sous les applaudissements d' environ 200 partisans, collègues, élus de l'opposition ou simples citoyens , qui les ont escortés jusqu'au tribunal aux cris de vous ne ferez pas taire la liberté de la presse.

    Les deux journalistes, qui ont déjà passé plus de 90 jours en détention provisoire ont publié en mai 2014 un long article, agrémenté de photos et d'une vidéo, faisant état de livraisons d'armes par des camions des services de renseignement turcs (MIT) à des rebelles islamistes en Syrie en janvier 2014.

    Ce papier a provoqué la fureur de M. Erdogan, qui a toujours nié soutenir les mouvements radicaux hostiles au régime de Damas avec lequel son régime a rompu.

    Lors de ce premier procès, M. Erdogan, qui avait personellement porté plainte contre les deux hommes, et le MIT, se sont constitués partie civile.


    (©AFP / 25 mars 2016 11h29)
     
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  • Attentats : la « marche contre la peur » annulée à Bruxelles

    Le Monde.fr avec AFP | 26.03.2016 à 16h13 • Mis à jour le 26.03.2016 à 17h02    Lien

     

    La « marche contre la peur » prévue dimanche 27 mars à Bruxelles, n’aura pas lieu. Ses organisateurs ont annoncé, samedi, qu’ils renonçaient à la maintenir, peu après que les autorités ont invité la population à ne pas y participer pour des raisons de sécurité.

    « Vu le niveau 3 [sur une échelle de 4] de la menace qui reste maintenu, vu les enquêtes en cours et étant donné la mobilisation et la capacité policière sur le terrain, nous voulons inviter les citoyens à ne pas manifester demain », a déclaré lors d’une conférence de presse le maire de Bruxelles, Yvan Mayeur. L’édile a invité les Belges à « reporter leur manifestation à dans quelques semaines ». Le ministre de l’intérieur, Jan Jambon, a appuyé sa requête.

    Les attentats à l’aéroport et dans une station de métro de Bruxelles, mardi 22 mars, ont fait 31 morts et au moins 270 blessés. La police belge recherche toujours plusieurs suspects et notamment deux hommes qui ont été filmés au côté des trois kamikazes. Fayçal Cheffou a été mis en examen, samedi 26 mars, pour assassinats terroristes.

    Lire aussi :   Attentats de Bruxelles : un suspect, Fayçal Cheffou, inculpé d’assassinats terroristes

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  • Super League : victoire des Dragons Catalans 26 à 12 à Salford

    Les Perpignanais l’emportent avec un doublé du 2ème ligne Dave Taylor et grâce à la réussite de leur buteur Pat Richards (5 essais sur 6).

    • Par Fabrice Dubault
    • Publié le 25/03/2016 | 18:26, mis à jour le 25/03/2016 | 19:52    Lien
    A Perpignan, le stade Gilbert-Brutus était quasi comble dans les Pyrénées-Orientales. © bein sports

    © bein sports A Perpignan, le stade Gilbert-Brutus était quasi comble dans les Pyrénées-Orientales.


    C'est la 4e victoire de Perpignan en 7 matchs, dont 3 à l'extérieur.

    Perpignan revient de Salford avec un joueur blessé, Justin Horo. Cela va obliger l'entraîneur a remanier les lignes arrières.

    Toutes les infos sur le site des Dragons Catalans.

    Au classement de Super League, les Dragons Catalans sont 6e sur 12.

    1 Warrington Wolves 14
    2 Widnes Vikings 12
    3 Wigan Warriors 12
    4 Hull FC 8
    (...)
    6 Dragons Catalans 8

    Prochain match, lundi à 18h, à Perpignan, les Dragons (6e) reçoivent Castleford (7e).
     
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  • Syrie: le numéro deux du groupe EI tué par les Etats-Unis

    media Le numéro deux du groupe Etat islamique, Abdel Rahmane al-Qadouli, a été tué dans un raid américain en Syrie, le 25 mars 2016. AFP/US DEPARTMENT OF STATE

    Plusieurs responsables de l'organisation Etat islamique ont été tués cette semaine par des bombardements américains en Syrie, dont le numéro deux du groupe terroriste, a annoncé vendredi le secrétaire à la Défense, parlant d'une offensive majeure contre le mouvement djihadiste. Pour Ashton Carter, la mort de c va donner « un coup de frein aux capacités aux capacités de l'EI à conduire des opérations en Irak et en Syrie, et à l'étranger ».

    « L’armée a tué plusieurs terroristes importants cette semaine dont, nous croyons, Hadji Iman, qui était un chef de l’organisation Etat islamique servant en tant que ministre des Finances et qui était aussi responsable de certaines opérations extérieures », a annoncé Ashton Carter ajoutant que les Etats-Unis étaient en train d’éliminer systématiquement les dirigeants du mouvement terroriste, rapporte notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet.

    Hadji Iman, également connu sous le d’Abdel Rahmane al-Qadouli a été tué par une frappe aérienne effectuée par les forces spéciales américaines dans l’est de la Syrie. Le département d’Etat avait offert 7 millions de dollars pour sa capture. Cet ancien proche de Ben Laden avait rejoint le groupe Etat islamique dont il était devenu le numéro 2 et le successeur potentiel d’Abou Bakr al-Baghdadi.

    Mais son élimination et celle de quelques autres cadres, comme l’a souligné Ashton Carter, ne signifie pas, en dépit des succès militaires sur le terrain, que l’organisation est démantelée: « Frapper le leadership est nécessaire, mais ce n’est pas suffisant, reconnaît le secrétaire américain à la Défense. Eliminer ses chefs est un objectif important, mais ils seront remplacés et nous continuerons de les cibler. »

    Le chef d’état-major inter-armées, le général Dunford, a pour sa part annoncé que le Pentagone allait soumettre prochainement au président Obama des propositions pour renforcer les forces américaines en Irak, en prévision de la reprise de Mossoul.

    L'argentier de Daech

    Tuer Abdel Rahmane al-Qadouli, c’est aussi éliminer l’argentier du groupe Etat islamique. De son surnom Imam Haji, l’homme gérait la trésorerie du groupe EI en tant que ministre des Finances. Le jihadiste avait été donné par certaines rumeurs comme un successeur éventuel du chef du groupe, Abou Bakr al-Baghdadi.

    Le secrétaire d’Etat américain à la Défense s’est réjoui : sa disparition aura un impact direct sur les opérations menées par le groupe terroriste aussi bien en Irak qu’en Syrie, mais aussi à l’étranger.

    Depuis le Pentagone, Ashton Carter a également détaillé la stratégie menée par son pays dans la lutte contre l’organisation EI : « Nous éliminons systématiquement le cercle des dirigeants de l'EI, et cette semaine l’armée américaine a tué plusieurs d’entre eux », en indiquant que d'autres responsables de l'EI avaient été tués cette semaine.

     

    Le secrétaire d’Etat américain à la Défense, Ashton Carter, et le chef d'état-major des armées des Etats-Unis, Joseph Dunford, lors d’une conférence de presse au Pentagone, à Washington, le 25 mars 2016. AFP/SAUL LOEB

     


    Une tête mise à prix

    « Il y a quelques mois, j'ai dit qu'on s'attaquerait à l'infrastructure financière de l'EI, on a commencé à frapper les sites de stockage d'argent liquide, et maintenant on se débarrasse de leurs leaders qui gèrent leurs finances », a précisé Ashton Carter.

    La tête de Abdel Rahmane al-Qadouli était mise à prix depuis des mois. Le ministère américain de la Justice avait offert jusqu'à sept millions de dollars pour les informations conduisant à cet homme.

    La mort du financier de l’organisation EI pourrait affaiblir le groupe jihadiste et atténuer sa capacité à payer et à engager de nouvelles recrues d’autant que les Etats-Unis s’attaquent également au nerf de la guerre : des sites de stockage d’argent liquide des jihadistes ont été bombardés.

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  • Les possibles conséquences de la reprise de Palmyre par le régime syrien

    Le Monde.fr | 25.03.2016 à 14h52 • Mis à jour le 25.03.2016 à 16h35 | Par Louis Imbert et Madjid Zerrouky

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    Des troupes de l'armée syrienne avancent vers un bâtiment appartenant à la famille royale qatarie, dans la périphérie de Palmyre, le 24 mars 2016.

    Vendredi 25 mars, les forces armées syriennes paraissaient sur le point de reprendre la ville de Palmyre à l’organisation Etat islamique (EI), qui l’occupe depuis près d’un an. Cette bataille se déroule alors que s’est achevé, jeudi, un cycle de négociations intersyriennes à Genève, sans grands résultats. Elle permet à Damas, puissamment soutenu par l’aviation russe, de s’afficher à l’offensive contre les djihadistes, dans une ville où la destruction d’un patrimoine archéologique majeur a choqué les opinions publiques occidentales.

    • Quelle est la situation à Palmyre ?

    L’armée et les milices syriennes sont appuyées à Palmyre par le Hezbollah libanais, qui joue un rôle majeur, ainsi que par une unité afghane des Gardiens de la révolution iraniens. Ces troupes combattent désormais près de l’hôtel Semiramis, qui jouxte le vaste périmètre des ruines antiques, à quelques kilomètres du centre-ville. Elles ont également pris le château médiéval qui domine la cité, ce qui leur permet d’avoir toute la ville en ligne de mire.

    Lancée il y a quelques semaines, l’offensive gouvernementale s’est brusquement accélérée ces derniers jours, après une succession de reculs de l’EI, soumis à d’intenses bombardements. Le ministère de la défense russe a affirmé que ses avions avaient frappé 146 cibles dans les environs de Palmyre entre dimanche et mercredi.

    Une vingtaine de civils auraient été tués dans la ville ces derniers jours, selon des activistes locaux. L’EI aurait ordonné à la population d’évacuer la ville jeudi, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Des images diffusées par l’organisation djihadiste jeudi après-midi montrent d’ailleurs une ville qui semble avoir été désertée par ses habitants.

    • Qu’est-ce qui a permis l’offensive du régime ?

    Tout comme le Front Al-Nosra, la branche d’Al-Qaida en Syrie, les djihadistes de l’EI ne sont pas concernés par la cessation des hostilités décrétée par le régime et les rebelles syriens le 27 février. Cette trêve, plutôt respectée dans le nord du pays, a permis aux forces gouvernementales de redéployer une partie de leurs troupes et de se concentrer sur les fronts où elles font face à l’EI : dans la région de Homs et, surtout, de Palmyre.

    La chute de la ville, en mai 2015, après une débandade de l’armée syrienne, avait mis en lumière l’état d’épuisement des forces gouvernementales, qui reculaient alors sur tous les fronts, relançant les spéculations sur un possible effondrement du régime de Bachar Al-Assad.

    Lire aussi :   Les troupes gouvernementales syriennes aux portes de Palmyre

    Remis en selle militairement par l’intervention russe, débutée il y a six mois, et par un afflux de miliciens chiites organisé par l’Iran, le président syrien entend désormais revenir dans Palmyre en gloire. Il se présente comme le libérateur du site de l’Antiquité gréco-romaine, que l’EI s’était attaché à détruire pièce par pièce, au printemps et à l’été dernier, choquant l’opinion occidentale.

    Jeudi, le directeur général des antiquités et des musées de Syrie, Maamoun Abdulkarim, déclarait que la bataille de Palmyre était « une bataille culturelle pour le monde entier, et pour tous ceux qui croient en un héritage commun à l’humanité ». Il ne mentionnait pas que l’armée syrienne avait pris sa part des destructions du site antique lorsqu’elle tenait encore la ville.

    • Quelles sont les implications militaires et politiques d’une reprise de la ville ?

    Faire sauter le verrou de Palmyre permettrait au régime, qui se présente comme la seule force à même de lutter contre les djihadistes, de progresser plus à l’est dans le désert syrien, en direction de la frontière avec l’Irak, que contrôle l’EI. Cela lui ouvrirait la route de Deir ez-Zor, où une garnison gouvernementale assiégée par l’EI n’est plus ravitaillée que par les airs ; ainsi que la route de Raqqa, la « capitale » de l’EI en Syrie, dont les forces kurdes s’approchent, dans le Nord.

    En avançant vers Deir ez-Zor, le régime priverait également l’EI de champs de gaz et de pétrole qu’il exploite, dans le cadre d’une stratégie d’autosuffisance énergétique, et dont il a vendu occasionnellement le produit au régime.

    Dans le même temps, les négociateurs de Damas faisaient traîner les négociations de paix intersyriennes, qui se sont ouvertes le 14 mars à Genève et se sont achevées jeudi. Les pourparlers avaient buté sur le refus de la délégation gouvernementale d’entrer dans des discussions sur la transition politique, qu’elle juge prématurées. Cette transition est prévue par la résolution 2254 des Nations unies, adoptée au mois de décembre 2015.

    Jeudi, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a rencontré à Moscou son homologue russe, Sergueï Lavrov, et Vladimir Poutine. M. Kerry a annoncé qu’il était convenu avec le président russe de « peser sur le régime de Damas et l’opposition » afin de « promouvoir » la transition politique et « mettre fin au chapitre noir de la guerre ».

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  • Attentats de Bruxelles : un suspect, Fayçal C., inculpé d’assassinats terroristes

    Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 26.03.2016 à 13h57 • Mis à jour le 26.03.2016 à 14h20

     

    Fayçal C. a été inculpé, samedi 26 mars, d’assassinats terroristes et de tentative d’assassinats terroristes dans le cadre de l’enquête ouverte en Belgique après les attentats de Bruxelles. Il avait été arrêté jeudi 24 mars avec deux autres personnes devant le parquet fédéral, en plein centre de Bruxelles. Le parquet a précisé dans un communiqué qu’aucune arme ni explosif n’a été trouvé lors d’une perquisition à son domicile. L’inculpation de Fayçal C. est la première depuis les attentats qui ont tué 31 personnes dans la capitale belge.

    Un autre suspect, Rabah N., arrêté à Bruxelles dans le cadre de l’enquête sur un projet d’attentat déjoué cette semaine en France, a été inculpé pour participation aux activités d’un groupe terroriste, a précisé le parquet.

    Un troisième homme arrêté jeudi à Bruxelles, Aboubakar A., a également été inculpé pour participation aux activités d’un groupe terroriste.

    Lire aussi :   La cellule terroriste de Paris et Bruxelles a-t-elle été « anéantie » ?

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  • Attentat déjoué en France : gros coup de filet à Bruxelles

    Attentat déjoué en France : gros coup de filet à BruxellesSelon l'AFP, l'opération en cours à Schaerbeek serait liée à l'arrestation de Reda Kriket, arrêté à Argenteuil, qui préparait un attentat en France. Selon nos informations, il s'agirait d'un proche. Un homme aurait été neutralisé (NouvelObs Montage)

    Trois personnes ont été interpellées dans le cadre d'une vaste opération anti-terroriste menée à Schaerbeek, Forest et Saint-Gilles. L'un des interpellés serait un proche de Reda Kriket.

    Après l'arrestation jeudi matin de Reda Kriket, suspecté d'être impliqué dans un projet d'attentat en France, trois personnes ont été interpellées vendredi à Bruxelles dans le cadre de cette enquête, selon le parquet fédéral. Une opération anti-terroriste de grande envergure a été diligentée dans plusieurs communes bruxelloises, laissant paraître des connexions entre les djihadistes français et belges. 

    Un proche de Reda Kriket arrêté

    Une perquisition a été effectuée, vendredi matin, à Forest, rue de Belgrade, où le nommé Tawfik A. a été arrêté. L'homme a été blessée à la jambe lors de son interpellation. A Saint-Gilles, le nommé Salah A. a été arrêté rue de Mérode. Enfin, un individu a été neutralisé en début d'après-midi avenue Rogier, dans la commune de Schaerbeek. L'homme était visiblement sous surveillance étroite. Au moment où il quittait son domicile muni d'un sac à dos, il aurait refusé de se plier aux injonctions des forces de l'ordre. Il a été blessé à la jambe par un tir de policier.

    Une partie de l'intervention de Schaerbeek a été captée par plusieurs vidéos amateurs. Elles montrent un homme étendu à une station de tram, touché aux jambes, et une voiture noire en travers des rails. Selon la RTBF, l'homme neutralisé était en possession d'explosifs. Le sac à dos du suspect a été examiné par un robot démineur.

    Selon une source proche de l'enquête, l'homme neutralisé serait un proche de Reda Kriket. Le bourgmestre de Schaerbeek, cité par la RTBF, a indiqué quant à lui que l'opération est en lien avec les attentats de Bruxelles. Le parquet n'a pas donné son identité. D'après plusieurs médias belges, qui citent des sources policières, il s'agirait d'un "gros poisson".

     

    Le parquet fédéral belge ne s'est pour l'heure pas exprimé sur les connexions éventuelles entre cet homme et les attentats de Bruxelles ou l'interpellation de Reda Kriket.

    Vincent Monnier avec Paul Conge

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  • Crimes

    Radovan Karadzic condamné à

    quarante ans de prison pour génocide

    Par Hélène Despic-Popovic 24 mars 2016 à 15:43  lien
     
     

    Radovan Karadzic à l'écoute du verdict, jeudi après-midi, au Tribunal pénal international de La Haye. Photo Robin Van Lonkhuijsen. AFP

    A 70 ans, l'ancien psychiatre serbe de Sarajevo qui plaidait non coupable des crimes de guerre commis en son nom en Bosnie de 1992 à 1995, vient d'être condamné à quarante ans de prison par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.

     

    Vingt-quatre ans après le début de la guerre en Bosnie-Herzégovine, le leader des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic a été condamné à quarante ans de prison jeudi par la justice internationale à La Haye. Le procureur qui le poursuivait pour onze chefs d’accusations, dont deux de génocide, avait dans son réquisitoire réclamé la prison à vie pour l’accusé. C’est la première fois qu’un responsable politique de ce niveau est condamné par le Tribunal, une institution créée par l’Onu en 1993 avec l’idée que la peur du jugement pourrait convaincre les leaders de l’ex-Yougoslavie de faire cesser les violences déchirant la région depuis 1991.

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    Costume foncé, cravate rayée, Karadzic, 70 ans, a écouté dans le calme l’énoncé de ce verdict qui dans l’ensemble a suivi le réquisitoire. A une exception près. Le Tribunal n’a pas retenu la qualification de génocide pour les massacres qui ont eu lieu dans les villes de Bosnie autres que Srebrenica. Mais il a souligné que l’accusé était «pénalement responsable» des souffrances endurées par Sarajevo pendant les années de siège et qu’il avait lui-même ordonné la prise de Srebrenica. Douze mille personnes ont été tuées à Sarajevo par les tirs incessants des forces serbes de Bosnie juchés sur les collines, tandis que 8 000 autres musulmans sont morts à Srebrenica, essentiellement des hommes adultes exécutés sommairement, avec le «consentement» de Karadzic, selon le juge.

    A-t-il seulement jamais compris que ses gesticulations désordonnées et ses rodomontades décousues d’insomniaque discourant jusqu’au petit matin ont été à l’origine des pires crimes commis en Europe à la fin du XXe siècle? A le voir sagement assis au banc des accusés du Tribunal pénal international qui vient de le condamner à quarante années de prison, on pourrait penser que non. Malgré ses huit ans en détention, Radovan Karadzic, qui plaidait non coupable de tout ces crimes de guerre commis en son nom en Bosnie de 1992 à 1995, n’a pas intégré la réalité, celle du siège de Sarajevo sous la mitraille, du génocide de Srebrenica et de ces cohortes de réfugiés bosniaques musulmans arrachés à leurs foyers parce qu’ils n’étaient pas de la bonne ethnie ni de la bonne foi. Et, la veille du verdict, l’homme aujourd’hui âgé de 70 ans, avait affirmé dans une interview, sans la moindre ironie qu’il s’attendait à être acquitté des onze chefs d’accusation -dont deux pour génocide- pour lesquels il comparaissait devant le Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie à La Haye. «Mes attentes sont les mêmes. Je sais ce que je voulais, ce que j’ai fait, et ce dont j’avais rêvé. Il n’existe pas un tribunal raisonnable qui me condamnerait», a déclaré Karadzic, à Birn, un réseau régional d’information sur des sujets de justice, en se présentant comme «un homme de paix».

    Lire aussi: Poète raté mais vrai criminel de guerre

    Visage émacié

    Le psychiatre serbe de Sarajevo n’a plus la crinière flamboyante qui, au début des années 90, le rendait reconnaissable de loin, tant sur les fronts que dans les salles feutrées des négociations. Les vingt années passées depuis les faits l’ont passablement vieilli. Son visage est émacié, ses cheveux blancs et plats, et ses yeux n’ont plus le pétillant des années de guerre, celles que son collaborateur Nikola Koljevic, professeur spécialiste de Shakespeare, qui s’est suicidé à la fin du conflit, décrivait comme «la formidable aventure de la création d’un Etat». Karadzic, le leader politique des Serbes de Bosnie, tout comme son chef militaire, le général Ratko Mladic, ont perdu la guerre et sont tous deux emprisonnés à La Haye, mais ils n’ont pas complètement perdu la paix, puisque leur création, la Republika Srpska, a été reconnue comme partie intégrante mais séparée d’une Bosnie-Herzégovine fédéralisée par les accords de Dayton en 1995. Le verdict prononcé le 24 mars contre Karadzic, tout comme celui qui frappera plus tard Mladic dont le procès traîne en longueur, entre autres en raison à cause de sa mauvaise santé, panseront peut-être les plaies d’une partie des victimes et familles de victimes de la guerre en Bosnie, mais ils ne changeront rien aux institutions de la Bosnie, qui restera le pays le plus divisé et le moins fonctionnel d’Europe. Il n’aura aucun impact non plus sur la manière dont les Serbes de Bosnie perçoivent encore aujourd’hui la guerre des années 90. «L’armée de la République serbe de Bosnie a mené une guerre juste et honnête, autant que faire se peut» souligne, dans la dernière livraison de Politique internationale (Hiver 2015-2016), Milorad Dodik, l’actuel président social-démocrate de la Republika Srpska, qui n’a jamais appartenu au parti nationaliste créé par Karadzic dans les années 90. Quant au Tribunal pénal de La Haye, «la partialité de ses décisions a été évidente», fait remarquer le même Dodik, reprochant par là au Tribunal d’avoir essentiellement jugé des Serbes.

    Bosnian Serb wartime leader Radovan Karadzic appears in the courtroom for his appeal judgement at the International Criminal Tribunal for Former Yugoslavia (ICTY) in The Hague, The Netherlands, on July 11 2013. AFP PHOTO/ POOL/MICHAEL KOOREN / AFP / POOL / MICHAEL KOORENRadovan Karadzic au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie à La Haye, le 11 juillet 2013.

    Photo Michael Kooren. AFP

    «La conscience claire mais le cœur gros»

    A la fin des années 80, il était clair que la Yougoslavie socialiste, orpheline de Tito, n’en avait plus pour longtemps à vivre. Les républiques les plus riches, Slovénie et Croatie en tête, mais aussi les régions pauvres, comme le Kosovo, rêvaient d’indépendance. Disséminées sur plusieurs de ces territoires, avant tout en Croatie et en Bosnie, les populations serbes craignaient de se voir coupées de leurs frères de Serbie. Des rencontres de leurs représentants avec l’homme fort de Serbie, Slobodan Milosevic, un politicien madré qui se voyait déjà en nouveau Tito, naquit le projet de contrer, par la force, ces tendances centrifuges, voire de redessiner les frontières du pays de manière à regrouper les Serbes dans un seul et même pays. Avant cette rencontre funeste, Karadzic n’est qu’un psychiatre provincial qui se pique de poésie. Un montagnard issu d’un village du Monténégro qui se sent mal à l’aise dans ce milieu très urbain et multiculturel qu’est Sarajevo. Même devenu médecin, il reste un fils de Tchetnik, ce mouvement de résistants royalistes qui finirent par collaborer avec les nazis par anticommunisme, une étiquette dure à porter dans une Bosnie qui se pique alors d’être la région restée la plus fidèle à Tito. Emprisonné pendant onze mois pour une histoire peu claire de détournement de fonds (son père fit cinq ans de prison en tant que Tchetnik), Karadzic se croit victime de persécutions politiques. Sa vision du monde est apocalyptique, sa poésie noire, à l’image des vers de son poème consacré à Sarajevo: «Čujem korake razaranja, Grad gori kao tamjan u crkvi, U dimu vidim našu savest» (J’entends les pas de la destruction, La ville brûle comme de l’encens à l’église, Dans la fumée, je vois notre conscience.)

     La faute à la «guerre civile»

    Alors que le pays se défait, Karadzic agite des idées simples: si les peuples de l’ex-Yougoslavie ne peuvent plus vivre ensemble, pourquoi les peuples de Bosnie (Serbes, Croates et Bosniaques musulmans qu’on appelle à l’époque Musulmans -avec un grand M) le pourraient-ils? L’objectif des nationalistes serbes devient alors de les séparer. Peu importe qu’ils vivent souvent, en ville surtout, dans les mêmes maisons, les mêmes immeubles, et que les villages soient eux-mêmes multiethniques. Peu importent les volontés individuelles. Les cartographes se piquent de déterminer qui est majoritaire où et à qui appartiennent les terres. On dessine, on découpe. Les nationalistes serbes réclament 70% du territoire. Sur le terrain, de sinistres milices éjectent les populations non désirables: c’est le nettoyage ethnique qui, de Mostar à Jajce en passant par Sarajevo, Bihac et Banja Luka, outre qu’il fait des dizaines de milliers de morts, déplace des centaines de milliers d’autres personnes. Dans la multitude de rencontres qu’il a, à l’époque, avec la presse, Karadzic qui, un rien cabotin, adore être sous le feu des projecteurs, est bien contraint de reconnaître l’existence de nombreux crimes. «C’était le chaos, se justifiait-il alors, les routes étaient coupées, les ordres ne passaient pas.» La faute à la «guerre civile», dira-t-il dans son adresse finale à la Cour présidée par le juge coréen O-Gon Kwon, le 7 octobre 2014. «J’ai la conscience claire mais le cœur gros», poursuivra-t-il en soulignant qu’il y avait eu des crimes, mais qu’il mettait la Cour au défi de trouver le moindre document prouvant qu’ils avaient été ordonnés par ses soins.

    Le verdict du procès Karadzic (600 témoins, 48000 pages de procès-verbaux, 11500 éléments de preuve) constitue le clou de l’existence du Tribunal pénal international de La Haye, une juridiction ad hoc instituée le 25 mai 1993 par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui a déjà traité 149 affaires et condamné 80 accusés. Il devrait achever ses travaux en 2017 après avoir jugé le général Mladic. La cavale des deux hommes (Karadzic a été arrêté en 2008 sous les traits grimés du bon Dr Dabic, un naturopathe exerçant à Belgrade, et Mladic en 2011 alors qu’il se cachait dans la maison d’un vague cousin en Voïvodine) a certainement rallongé les travaux du Tribunal pénal. Et l’histoire dira si la décision de juger les protagonistes des guerres yougoslaves si loin du théâtre d’opérations et des yeux lassés des opinions publiques aura contribué, comme l’entendaient les hommes qui ont créé ce Tribunal, à réconcilier entre eux les nations de l’ex-Yougoslavie.

    Hélène Despic-Popovic
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