• Ligue des champions : Le Real de Zidane remporte sa « Undecima »

    LE MONDE | 28.05.2016 à 23h41 • Mis à jour le 29.05.2016 à 00h10 | Par Rémi Dupré (Milan, envoyé spécial) LIEN

    Zinédine Zidane et Cristiano Ronaldo, le 28 mai, à Milan. Zinédine Zidane et Cristiano Ronaldo, le 28 mai, à Milan. GERARD JULIEN / AFP

    Club le plus riche du monde (577 millions de revenus en 2014/2015), le Real Madrid a étoffé sa légende, samedi 28 mai, au stade San Siro de Milan, en remportant la Ligue des champions pour la onzième fois de son histoire. Entraînés depuis janvier par l’icône française Zinédine Zidane, les Merengue ont décroché leur « undécima » en battant (1-1) aux tirs au but leurs frères ennemis de l’Atlético au terme d’un derby électrique. Supérieurs techniquement mais dépassés tactiquement, les Galactiques ont ouvert le score grâce à un but de leur capitaine emblématique Sergio Ramos.

    En 2014, déjà face aux Colchoneros, c’est Ramos qui avait égalisé dans les arrêts de jeu avant que son équipe prenne le large (4-1) en prolongations et glane son dixième trophée aux grandes oreilles : sa « décima ». Le Belge Yannick Carrasco a, lui, égalisé en seconde période pour l’Atlético. L’échec est rude pour le club de l’entraîneur argentin Diego Simeone, incapable de prendre sa revanche. C’est la troisième fois que la formation du sud de Madrid s’incline en finale de la Ligue des champions après ses revers concédés en 2014 et en 1974.

     

    Ligue des champions :   Madrid, capitale du football européen

    Sous un soleil de plomb, les supporteurs des deux clubs rivaux ont d’abord répété leur chant sur la Piazza del Duomo, se chambrant volontiers. Sur la ligne 1 du métro, les fans du Real et de l’Atlético ont ensuite trouvé un compromis en conspuant l’ennemi commun, le FC Barcelone, vainqueur de l’édition 2015 de la Ligue des champions. A l’entrée du stade San Siro, les carabiniers italiens ont ensuite séparé les tifosi en fonction de leurs couleurs, les dirigeant vers leurs tribunes respectives.

    A l’intérieur de la monumentale enceinte de San Siro, jamais rénovée depuis le Mondial italien de 1990, la tension a monté d’un cran alors que la chanteuse new-yorkaise Alicia Keys et le ténor transalpin Andrea Bocelli venaient de terminer leur « show ». Souliers cirés et costume noir, Zinédine Zidane s’est installé sur son banc, scrutant ses protégés placés au centre du terrain. Les cheveux gominés, son homologue Diego Simeone s’est alors dirigé vers lui pour le saluer.

    A l’entame du match, les premiers contacts sont particulièrement rugueux. Taulier de la défense des Colchoneros, l’Uruguayen Diego Godin est obligé de dégager le ballon en tribunes suite à un débordement de Cristiano Ronaldo (1ère minute). Sur un coup franc de Gareth Bale, le Français Karim Benzema a l’occasion d’ouvrir la marque pour le Real (5e). Mais le numéro 9 des Merengue trouve devant lui Jan Oblak, le gardien slovène de l’Atlético, auteur d’une parade réflexe. Sous les imposantes arcanes métalliques de San Siro, le « peuple blanc » retient sa respiration avant de manifester sa frustration.

    Le but de Sergio Ramos

    Alors que ses joueurs multiplient les fautes sur les « artistes » du Real, Diego Simeone trépigne le long du terrain. A quelques mètres, le sphinx Zidane prodigue ses conseils, le regard grave. A la quatorzième minute, les Galactiques héritent d’un énième coup franc. Bien placé, le Gallois Gareth Bale prolonge le ballon de la tête pour Sergio Ramos qui devance Jan Oblak pour ouvrir le score. Au bord de la pelouse, Zinédine Zidane contient sa joie. Le public « madridiste », lui, ronronne dans les travées vertigineuses de San Siro.

    Le rythme de la rencontre se ralentit après la réalisation du Real. Piqués au vif, les joueurs de l’Atlético tentent de poser leur jeu. Juanfran expédie une frappe dévissée (24e) dans les nuages. Puis le François Antoine Griezmann décoche une salve à ras de terre et bien négociée par Keylor Navas (39e), le portier de la Casa blanca. Comme groggy, les Colchoneros regagnent les vestiaires à la mi-temps sous le regard déterminé de Diego Simeone.

    De retour sur la pelouse, l’Atlético hausse le ton. Dans la surface de réparation du Real, Fernando Torres s’écroule suite à une intervention irrégulière du défenseur portugais Pepe (46e). L’arbitre anglais Mark Clattenburg désigne alors le point de penalty. Auteur de 32 buts en 53 matches cette saison, Antoine Griezmann est chargé de transformer la sentence. La pépite des Bleus s’élance mais sa lourde frappe percute le dessous de la barre de Keylor Navas. Les supporteurs du Real exultent tandis que Zinédine Zidane, les mains dans les poches, reste de marbre.

    L’ex-numéro 10 des Tricolores est ensuite contraint de sortir Dani Carjaval, blessé, pour faire entrer dans l’arène le Brésilien Danilo. De plus en plus pressant, l’Atlético se rue sur la cage de Navas et le défenseur Stefan Savic est un zeste trop court pour dévier le ballon au fond des filets du Real (53e). A l’image de Koke, auteur d’une belle demi-volée (54e), les Colchoneros dominent les débats. Désireux de galvaniser ses joueurs, Diego Simeone fait de grands gestes pour « chauffer » ses supporteurs. Le crâne luisant, constamment debout, Zinédine Zidane donne, lui, ses consignes.

    L’égalisation de Carrasco

    L’ex-star des Galactiques (2001-2006) hurle de rage lorsque Karim Benzema, bien lancé par Luka Modric, perd son duel avec Jan Oblak (70e) et manque l’occasion de « tuer » la rencontre. Dans la foulée, « ZZ » fait entrer le prodige espagnol Isco à la place de l’Allemand Toni Kroos. Il décide ensuite de remplacer Karim Benzema par Lucas Vazquez. A la 77ème minute, Cristiano Ronaldo voit son tir bien capté par Jan Oblak. Le match s’emballe et « CR7 » bute encore sur Jan Oblak, impérial. Gareth Bale a bien suivi mais sa frappe croisée est détournée sur sa ligne par un défenseur de l’Atlético.

    Sur l’action qui suit, Juanfran adresse un centre tendu du plat du pied à Yannick Carrasco. A l’affût au second poteau, l’ex-attaquant belge de Monaco crucifie Navas et égalise (78e). La coulée rouge et blanche fait alors trembler les travées de San Siro. Extatique, Diego Simeone communie avec ses joueurs qui forment une pyramide humaine.

     

    Yannick Ferreira Carrasco égalise pour l’Atlético Madrid, le 28 mai, en finale de la Ligue des champions.

    Percutant, Gareth Bale a l’occasion d’offrir la victoire au Real. Mais sa frappe est détournée par Jan Oblak (85e). Recroquevillés en défense, les joueurs de l’Atlético voient les centres adverses fuser à plusieurs reprises devant leur cage. Les arrêts de jeu s’éternisent et Sergio Ramos écope d’un carton jaune pour avoir fauché Yannick Carrasco, qui s’apprêtait à mettre sur orbite Antoine Griezmann. Si les supporteurs du Real se murent dans le silence, ceux de l’Atlético exultent lorsque Mark Clattenburg donne le coup de sifflet final, synonyme de prolongations crispantes.

    Guerre mentale

    Au centre du terrain, les deux équipes se désaltèrent avant la guerre mentale qui s’annonce. Dès les premières minutes, Danilo écope d’un carton jaune pour avoir retenu du bras Yannick Carrasco, qui filait le long de la ligne de touche. Dans la foulée, Cristiano Ronaldo décoche une tête puissante mais le ballon atterrit dans les gants de Jan Oblak, vigilant (94e). Soucieux d’éviter la moindre erreur, les deux rivaux temporisent, faisant tourner le ballon. Le long du terrain, Zidane échange alors à plusieurs reprises avec son ami David Bettoni, son discret adjoint depuis 2014.

    Le Real tente de forcer le verrou et la frappe supersonique de Gareth Bale (100ème) est contrée de justesse par l’arrière-garde des Colchoneros. Antoine Griezmann, lui, épate vainement la galerie en réalisant un retourné acrobatique (105e). A la pause, les joueurs s’étirent alors qu’apparaissent les premières crampes. Epuisé, l’arrière de l’Atlético Felipe Luis cède sa place au prodige français Lucas Hernandez, 20 ans. Idem pour Koke, suppléé par le Ghanéen Thomas Partey. En fin de prolongations, le Merengue Lucas Vazquez pense offrir la victoire à sa formation mais sa frappe est repoussée par un pied adverse. L’arbitre ouvre alors la séance des tirs au but sous le regard dépité de Zidane.

    Chaque entraîneur consulte ses joueurs pour savoir qui, parmi eux, a encore la force de frapper. Le Merengue Lucas Vazquez transforme son penalty. Il est imité par Antoine Griezmann. A l’instar du Brésilien Marcelo, Gabi, le capitaine de l’Atlético, marque en finesse. Gareth Bale, Saul Niguez et Sergio Ramos ne tremblent pas. Juanfran, lui, expédie le ballon sur le poteau gauche. Il n’en faut pas plus pour Cristiano Ronaldo qui offre la victoire à sa formation.

    Apothéose pour Zidane

    Le sacre du Real s’apparente à une apothéose pour l’apprenti Zidane, qui, cinq mois après son intronisation, décroche le plus prestigieux des trophées européens. Lui qui a gravi tous les échelons du Real, devenant tour à tour directeur sportif, conseiller zélé du président du Real Florentino Pérez, adjoint de Carlo Ancelotti (2013/2014), puis entraîneur de l’équipe réserve. A 44 ans, Zidane devient le premier français à remporter la Ligue des champions comme joueur (en 2002, avec le Real) puis comme entraîneur.

    Avant lui, seul son compatriote Helenio Herrera, vainqueur avec l’Inter Milan en 1964 et 1965, avait réussi à glaner le trophée sur un banc de touche. Sous contrat avec le Real jusqu’en 2018, « Zizou » fait une entrée fracassante dans la sphère des entraîneurs de haut niveau. Le surdoué rejoint les illustres Miguel Munoz, Giovanni Trapattoni, Johan Cruyff, Carlo Ancelotti, Frank Rijkaard et Pep Guardiola au panthéon des techniciens qui ont raflé la Ligue des champions après l’avoir remporté comme joueur.

    Ligue des champions :   Le mystère Zidane

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Ligue des champions : Madrid, capitale

    du football européen

    LE MONDE | 28.05.2016 à 15h22 | Par Sandrine Morel (Madrid, correspondance) LIEN

    Les supporters de l’Atletico Madrid dans les rues de Milan avant la finale face au Real, le 28 mai.

    Gregorio Ramos, « Goyo » pour les amis, a acheté 12 kg de jamón, lomo et chorizo et plusieurs caisses de bière. A Valdemoro, une ville populaire de la banlieue de Madrid, ce socio de l’Atlético de Madrid depuis trente-trois ans s’affaire pour tout préparer avant le grand voyage. Avec 52 membres de sa peña, l’une de ces traditionnelles associations de supporters qui pullulent en Espagne, il va parcourir les 1 600 km qui le séparent de Milan, en bus, pour assister à la finale de la ligue des Champions qui oppose samedi 28 mai les Rojiblancos au Real Madrid, les frères ennemis de la capitale espagnole. Une finale européenne, certes, mais qui aura la saveur et l’intensité d’un derby.

    Départ dans la nuit, retour tout de suite après le match : le voyage s’annonce épuisant, mais pas question de manquer cet événement « historique ». « L’Europe nous doit une coupe, s’exclame cet inspecteur technique ferroviaire de 54 ans qui se réunit toutes les semaines avec d’autres aficionados pour partager sa passion. Les deux que nous avons perdues sont si injustes, ce sont des défaites si amères, que celle-là doit nous revenir. »

    Ligue des champions :   Le mystère Zidane

    L’Atlético associé aux quartiers populaires de Madrid

    L’effervescence est à son comble dans les 742 peñas que compte l’Atlético, dont 39 à l’étranger. L’enjeu est de taille : il s’agit de prendre sa revanche sur le Real qu’ils affrontaient – déjà – au même stade de la compétition en 2014.

    Ce jour-là, à Lisbonne, l’Atlético a touché la « coupe aux grandes oreilles » du bout des doigts. A la 90e minute, il menait 1-0 sur le Real. Mais deux minutes avant la fin du temps additionnel, le défenseur Sergio Ramos marque le but de l’égalisation. Durant les prolongations, les Merengues y ajoutent trois autres buts… Les Rojiblancos croient alors vivre un cauchemar. Ou plutôt en revivre un. Celui de 1974 à Bruxelles, lors de leur première – et jusqu’alors unique – participation à une finale de C1. Après avoir ouvert le score durant les prolongations, l’Atlético avait encaissé le but d’égalisation du Bayern de Munich, 20 secondes avant le coup de sifflet final. A l’époque, il n’y a pas de tirs au but. Lors du match rejoué deux jours plus tard, l’Atléti est balayé 4-0.

    De ce jour noir dans l’histoire du club lui vient le surnom de Pupas, les « bobos », les petites blessures. Et une réputation : celle d’un club de la souffrance, des larmes, des défaites sur le fil. Ses supporters, les « meilleurs du monde », disent-ils, ne se résignent pas, ils le soutiennent vaille que vaille, ne sifflent jamais les joueurs.

    Des durs au mal ces Colchoneros (« matelassiers », du nom de la couleur des couvre-lits typiques rouges et blancs comme leur maillot), associés aux quartiers populaires de Madrid, comme ceux qui entourent leur stade Vicente Calderon. Aux antipodes de ceux, très chics, qui bordent le Santiago Bernabeu du Real Madrid.

    Une onzième Ligue des champions pour le Real ?

    Il faut dire que la « Maison blanche » est synonyme de pouvoir, de stars millionnaires, d’enchaînement des titres… Samedi, il entend bien décrocher la 11e ligue des Champions de son histoire. Dans ses 2 300 peñas, dont plus d’une centaine à l’étranger, malgré la menace que représentent les hommes du charismatique Argentin Diego Simeone, les supporters du Real se veulent confiants, sûrs de leur supériorité. Il faut dire que les pires ennemis du club restent les Catalans du FC Barcelone. Et jusqu’à la finale de 2014, l’Atlético était davantage l’objet de railleries que de craintes.

    Mais beaucoup de choses ont changé depuis la finale de Lisbonne. Le budget de l’Atlético a doublé entre 2013 et 2016, passant de 120 à 240 millions d’euros, même s’il reste encore loin des 581 millions du Real Madrid. Il a de nouveaux joueurs, comme Fernando Torres, Saul Ñigez ou Jan Oblak. Et en début d’année, le milliardaire chinois Wang Jianlin a même acheté 20 % de l’Atlético pour 45 millions d’euros.

    Le Real aussi a changé. C’est aujourd’hui Zinédine Zidane qui pilote les joueurs depuis le début de l’année. Et pas question de flancher face à la deuxième équipe de la capitale espagnole.

    Lire aussi :   La presse espagnole fête Madrid, « capitale » de la Ligue des champions



    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Benzema-Griezmann, le duel dans la finale

     

    (Reuters)

     

    Par Sylvain Labbe
    Publié le 28 mai 2016 à 15h25Mis à jour le 28 mai 2016 à 15h44

     

    A défaut de se disputer (ou de partager) le leadership de l’attaque de l’équipe de France durant l’Euro 2016 en France, Karim Benzema et Antoine Griezmann se feront face ce samedi soir, à San Siro (20h45), en finale de la Ligue des champions. L’aboutissement d’une saison exceptionnelle, mais contrastée pour les deux attaquants français.

    Leur rêve bleu

    Des trajectoires opposées. En novembre dernier, Karim Benzema entrait dans le tourbillon judiciaire de l’affaire du chantage à la sextape sans en deviner sans doute encore alors l’issue fatale. Un maillot bleu sous lequel Antoine Griezmann, au fil d’une saison de plus en plus remarquable en club, va lui exploser. Au point d’acquérir une épaisseur et une notoriété qui le propulsent rapidement au rang de chouchou de l’équipe de France. Quand Benzema, critiqué de toute part, va naviguer en eaux troubles jusqu’à être déclaré non sélectionnable. Il aurait pu sombrer, mais sa saison avec le Real, la meilleure de sa carrière madrilène, parle pour lui. Au moins autant que Griezmann.       

    Leur saison d’exception

    Les deux attaquants ont beaucoup marqué cette saison. 34 buts pour Antoine Griezmann, dont 7 en Ligue des champions, parmi les plus décisifs de la saison des Colchoneros, contre 30 pour Karim Benzema (4 en Coupe d’Europe), mais le Merengue, perturbé par des pépins physiques à répétition et indisponible de longues semaines, affiche une meilleure efficacité au regard de son temps de jeu avec 12 matches de moins que son compatriote. Et donc une moyenne de buts par match en Liga de 0,89. Seuls Luis Suarez (1,14) et Cristiano Ronaldo (0,97) sont devant et Griezmann, lui, est loin derrière (0,58). Il n’empêche, déjà buteur l’un comme l’autre lors des deux derbys de la saison (Benzema à Vicente-Calderon et Griezmann à Santiago-Bernabeu), ils ont au bout du pied ce but ou cette passe décisive susceptible de faire basculer la finale de San Siro.    

    Leur finale   

    Karim Benzema, à la différence d’Antoine Griezmann, novice à ce stade de la compétition, peut bien avoir déjà joué et gagné une première finale de Ligue des champions à Lisbonne, en 2014 (face à l’Atlético), ce choc de San Siro revêt évidemment une importance toute particulière pour l’ancien Lyonnais, contraint malgré lui de mettre à l’issue de cette rencontre un point final à sa saison. Sans pouvoir se projeter sur cet Euro 2016, dont Griezmann pourrait devenir l’une des stars.  

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Blocages: l'approvisionnement en carburant s'améliore

    Chargement en cours
    File d\
     
    File d'attente d'automobilistes à une station-service le 27 mai 2016 à Ajaccio
    1/5
    © AFP, PASCAL POCHARD-CASABIANCA

    AFP, publié le samedi 28 mai 2016 à 14h01      LIEN

    Loi travail: Valls a promis de poursuivre les déblocages en recevant pétroliers et transporteurs, faisant état d'une amélioration

    Manuel Valls a promis de poursuivre les déblocages en recevant  samedi à Matignon les pétroliers et les transporteurs, faisant état d'une amélioration de l'approvisionnement en carburant, même si les perturbations se poursuivent.

     

    "Ma responsabilité comme chef du gouvernement, c'est de faire en sorte que les Français puissent s'approvisionner en essence, que les entreprises ne soient pas pénalisées par des blocages", a affirmé le Premier ministre face à des lecteurs d'Aujourd'hui en France/Le Parisien.

    "Donc nous continuerons avec détermination à évacuer", a promis M. Valls qui a réitéré ces propos lors d'une réunion en fin de matinée à Matignon avec les pétroliers et les transporteurs, faisant le point sur l'approvisionnement en carburant, fortement perturbé depuis une semaine par la fronde contre le projet de loi travail.

    "La situation ce matin est une situation qui s'améliore, une situation dans laquelle, dans certaines régions, nous sommes presque revenus à la normale et dans d'autres, nous restons très attentifs", a indiqué le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies, après la réunion.

    Mais "nous ne pouvons pas parler d'une crise qui est terminée", a-t-il admis.

    "Sur les deux dernières journées, on a considérablement amélioré la situation, même si elle reste assez tendue dans certains secteurs", a confirmé le président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP), Francis Duseux.

    - "Pas de retrait" de l'article 2 - M. Valls a laissé la "porte ouverte" à des discussions sur la loi travail mais s'est empressé de réitérer qu'il ne toucherait pas à l' article 2. Celui-ci consacre, dans la plupart des cas, la primauté de l'accord d'entreprise sur la convention de branche en matière d'aménagement du temps de travail, au grand dam des opposants au projet qui craignent l'instauration d'un "code de travail par entreprise".

    "Il n'y aura pas de retrait du texte, pas de retrait de l'article 2 qui vise à décentraliser le dialogue social parce que c'est le coeur de ce texte de loi", a-t-il répété.

    Au sein de la gauche, une cinquantaine de députés PS "frondeurs", écologistes et du Front de gauche ont écrit à François Hollande pour lui demander "d'agir sans attendre pour une sortie de crise" tenant compte "de l'opposition majoritaire en France" au projet de loi.

    Selon un sondage Tilder/LCI/Opinionway, 66% des Français pensent que le gouvernement doit retirer le texte.

    Les hôteliers et restaurateurs se sont aussi alarmés d'"annulations importantes" à Paris et dans le Grand Ouest, en raison des mouvements de grève et des problèmes de carburant de ces derniers jours.

    En France continentale, tous les dépôts pétroliers bloqués ont été libérés, sauf celui de Gargenville (Yvelines), selon le secrétariat d'Etat aux Transports.

    En revanche, six des huit raffineries du pays étaient toujours à l'arrêt ou au ralenti samedi.

    - La situation s'améliore à la pompe - Du côté des stations-service, la situation s'est améliorée depuis jeudi. Chez Total un peu moins d'un tiers (659) des 2.200 stations étaient en difficulté, contre 815 jeudi.

    Dans le nord-ouest, la préfecture de l'Eure a fait état d'une "très nette amélioration des stocks de carburants" avec "seulement 15% des stations du département" fermées ou en difficulté, tandis que le préfet des Côtes-d'Armor a abrogé un arrêté restreignant la vente de carburants.

    En Auvergne-Rhône-Alpes, c'est le statu quo avec toujours 464 stations en rupture ou difficulté sur 1780, selon la préfecture. La situation pourrait se gâter lundi notamment pour les entreprises de la vallée de la chimie.

    En revanche, les préfets de Corse-du-Sud et de Haute-Corse ont imposé vendredi soir des limitations par jour et par véhicule et interdit la distribution de carburant dans des récipients portables.

    Les opposants à la loi travail sont loin de baisser les bras. L'intersyndicale (CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, Fidl, UNL) a ainsi appelé "à poursuivre et amplifier les mobilisations", avant la prochaine journée nationale d'action le 14 juin.

    En attendant, la grève a été reconduite jusqu'à lundi aux terminaux pétroliers du Havre qui alimentent notamment les aéroports parisiens d'Orly et Roissy en kérosène. Mais le gouvernement a imposé un service minimum, permettant une reprise partielle des expéditions d'hydrocarbures. 

    Les vannes restent fermées dans les terminaux pétroliers de Marseille, où l'arrêt de travail des personnels a été prolongé jusqu'à mardi.

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Intempéries

    Paris : onze blessés par la foudre

    au parc Monceau

    Par LIBERATION, avec AFP 28 mai 2016 à 16:35 (mis à jour à 17:12) LIEN

     

     

    Les pompiers entrent dans le parc Monceau, à Paris, après que onze personnes ont été blessées par la foudre, le 28 mai 2016. Photo Matthieu Alexandre. AFP

     

    Des enfants ont notamment été touchés. Six personnes se trouvent en urgence absolue.

     

     

    Conséquence de la foudre qui a frappé la capitale, «il y a à l’heure actuelle onze blessés» qui se trouvaient au parc Monceau, a déclaré sur i-Télé Vincent Baladi, maire adjoint chargé notamment de la sécurité du VIIIarrondissement. Lui parle de «dix enfants et un adulte qui les accompagnait», quand la préfecture de police recense huit enfants et trois adultes. «On en a six [enfants, ndlr] en urgence absolue, mais on espère qu’ils s’en sortent tous», a ajouté l’élu. Les blessés «ont été touchés par la foudre, on a des brûlures».

    1/2 Parc Monceau 8 enfants et 3 adultes ont été touchés par la foudre. 6 personnes sont en urgence absolue 5 en urgence relative

    Selon les toutes premières informations disponibles, les enfants n’ont pas été blessés par la chute d’un arbre, a précisé à l’AFP un porte-parole des sapeurs-pompiers de Paris.

    2/2 Une cellule d'urgence médico psychologique mise en place. Pour les familles uniquement: contacter le 15 ou se rendre à Necker

    D'après Olivier Boy, journaliste à France Info, ils étaient réfugiés sous un arbre quand la foudre a frappé.

    Un violent orage s’est abattu en milieu d’après-midi sur Paris, qui ne figurait pas parmi les régions placées en alerte orange par Météo-France. «La foudre a frappé très brusquement», a souligné Vincent Baladi, indiquant que le parc Monceau est fréquenté le week-end par de nombreuses familles. Les pompiers et le Samu sont sur place, a-t-il précisé.

    L’alerte orange déclenchée par Météo-France, courant de samedi 16 heures à dimanche 6 heures, concerne les régions Midi-Pyrénées et Auvergne, ainsi que l’Aude, la Corrèze, la Dordogne, la Loire, le Lot-et-Garonne, les Pyrénées-Atlantiques et le Rhône.

    LIBERATION avec AFP
    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    2 commentaires
  • Rugby à XIII

    Lucas Albert ( Dragons Catalans),

    dans la cour des grands à 17 ans

    Par Cyrille Manière, France Bleu Roussillon vendredi 27 mai 2016 à 17:55 LIEN

     

    Lucas Albert : première titularisation à 17 ans avec les Dragons Lucas Albert : première titularisation à 17 ans avec les Dragons - Cyrille Manière

     

    Il n'a pas 18 ans (il les aura le 4 juillet) et pourtant Lucas Albert va célébrer ce samedi contre Hull KR sa première titularisation en Super league. Le plus jeune joueur de l'histoire des Dracs avance à grands pas, son ambition est immense. Quant à la pression, il ne sait pas ce que c'est.

    France Bleu Roussillon : Quel sentiment avant cette première titularisation à Brutus ?

    Lucas Albert : C'est sûr, ça fait quelque chose de jouer devant nos supporters et de rentrer dans cette équipe de haut niveau. En tout cas, j'étais vraiment très content quand j'ai appris ma titularisation, c'est le travail qui paye. Je me dis que je ne suis pas si loin que ça donc ça encourage à bosser tous les jours pour être meilleur. Pour le match, il va y avoir tous mes amis, ma famille et je vais essayer de les rendre heureux.

     

     

    Lucas Albert : "c'est le travail qui paye"

     

    FBR : Ne ressentez-vous pas trop de pression ?

    LA : Non, je n'ai pas la pression quand je joue. Je joue les matchs comme ça vient, je me dis qu'il ne peut y avoir que du positif donc je ne me pose pas de questions.

    FBR : En un an, avez-vous beaucoup progressé ?

    LA : Oui ! Il y a un an il me manquait quelques trucs encore que je continue de régler à l'entraînement. Je pense que c'est beaucoup mieux que l'année dernière.

    Lucas ALbert : en plus il bute ! - MaxpppLucas ALbert : en plus il bute ! © Maxppp -Michel Clementz

    FBR : En quoi avez-vous progressé ?

    LA : Dans mon plaquage, dans ma profondeur et dans ma vision du jeu. J'ai travaillé dur pour y arriver et je pense que ça commencera à payer sur ce match.

    FBR : Comment vous sentez-vous au milieu de tous ces grands joueurs ?

    LA : Ils me voient comme un jeune bien sûr mais là, je suis le meneur de l'équipe pour ce match avec Todd (Carney). Ils essayent de me mettre dans les meilleures conditions. Je me sens bien encadré, il y a des grands joueurs à côté de moi qui m'aident beaucoup et c'est toujours plus facile.

    FBR : C'est toujours bien de sentir que le club fait confiance à de très jeunes joueurs comme vous...

     

    LA : Oui, c'est sûr, ça fait plaisir. Ça encourage les autres jeunes à travailler quand ils voient que je suis récompensé tout comme Fouad (Yaha). Les jeunes peuvent se dire que ce n'est pas si loin, que les Dragons font jouer des jeunes comme nous et ça donne de l'espoir pour la suite.

     

    Lucas ALbert : "Les jeunes peuvent se dire que les Dragons ne sont pas si loin"

     

    "Je suis toujours dans les clous pour être le demi des Dragons numéro un !"

    FBR : Vous portez un peu les couleurs des U19 sur ce match...

    LA : Oui, c'est clair. J'espère qu'ils vont faire aussi un beau match contre Hull City malgré les nombreuses absences dans l'équipe. Il va falloir qu'ils soient solidaires et que les anciens prennent les choses en mains.

    Lucas Albert demandé par les medias avant sa première - Radio FranceLucas Albert demandé par les medias avant sa première © Radio France -Cyrille Manière

    FBR : Et concernant les Dragons alors, comment sentez-vous le match contre Hull KR?

    LA : C'est un match important après la défaite en magic week-end. On ne devait pas perdre et ça doit être le match qui nous relance même si on est toujours en confiance. On sait pourquoi on a perdu, sur ce match les autres ont été meilleurs mais c'est surtout qu'on n'a pas bien joué. Cette fois, devant nos supporters, il ne va pas falloir décevoir. Les gens commencent à parler comme quoi les Dragons ça fait deux fois qu'ils perdent mais bon, nous on lève la tête et on continue de jouer comme on sait.

     

    Lucas ALbert : "Je suis dans les clous"

     

    FBR : Pour terminer, toujours l'année dernière quand on vous avait rencontré pour vous présenter comme un "champion de demain", vous aviez affirmé haut et fort que vous vouliez devenir au plus vite le meneur des Dragons, l'ambition est toujours la même ?

    LA : Oui, oui, le club me fait confiance et je ne veux pas le décevoir alors oui je suis toujours dans les clous pour être le demi des Dragons numéro un !

    L'avis de l'entraîneur Laurent Frayssinous

     

    Laurent frayssinous (entraîneur) : "je suis impatient de le voir"

     

    "Il mérite sa place. Il y a un an il était rentré dans cette équipe parce qu'il avait du potentiel et parce qu'il y avait des blessés. Aujourd'hui, il rentre dans une équipe qui est dans le Top 4 , qui est en confiance et il mérite sa titularisation. Il a montré des bribes de performances contre Batley et je veux le voir contre une équipe de Super League. Il va être testé et il a besoin de l'être à ce niveau là. Il est un des meilleurs joueurs de la compétition des U19, si ce n'est le meilleur joueur. Il a besoin de voir autre chose et d'être confronté à d'autres situations. Il est puissant pour son âge, il a de très bon appuis, un très bon jeu au pied et il l'a montré à Batley. C'est un contexte pour lui qui est favorable devant ses fans, je suis impatient de le voir et je sais qu'il est aussi impatient de faire une performance".

    A lire

    • Il y a un an, France Bleu Roussillon consacrait un article à Lucas Albert dans le cadre d'une série "les champions de demain du pays catalan". Retrouvez le portrait de Lucas Albert (juillet 2015).
    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •  

    Joris Zylberman Headshot

    Que dit cette publicité raciste pour une lessive sur la Chine d'aujourd'hui?

    Publication: 27/05/2016 17h56 CEST Mis à jour: 27/05/2016 22h07    LIEN
     

     

     
     

    La Chine raciste ? Un peu comme la France des colonies, diront certains. Une brève recherche sur Internet permet de trouver une affiche publicitaire pour un savon datée des années 1950. On y voit un jeune homme noir qui se lave les mains en disant : "Le savon Dirtoff me blanchit." Résultat de ce savon "miraculeux", sa main prend la couleur de celle d'un homme blanc. Conclusion au bas de l'affiche : "Le savon Dirtoff pour mécaniciens, automobilistes et ménagères nettoie tout !"

    Nul besoin de remonter aussi loin pour trouver l'origine de la dernière publicité chinoise incroyablement raciste qui fait scandale sur Internet. Qiaobi, la marque de lessive incriminée, n'a rien inventé : elle est allée chercher son inspiration en Occident. Comme le signale le site anglophone Shanghaiist, elle imite "presque" en tous points une publicité italienne de 2007 : une jeune femme plonge un homme blanc en slip ridicule dans son lave-linge, d'où ressort un homme noir fringuant et musclé. De la grande finesse.

    Alors que la phrase de chute de la pub italienne est : "Colours are better", la pub chinoise, à l'inverse, fait plonger un jeune playboy noir et légèrement recouvert de tâches de peinture dans un lave-linge. La ménagère chinoise, à l'imitation de son modèle italien, a fait mine de vouloir se laisser embrasser pour mieux piéger le jeune homme, en rajoutant un détail d'importance : elle prend soin de lui glisser dans la bouche une capsule de lessive, avant de s'assoir, l'air espiègle, sur la machine alors qu'on entend des cris. En un clin d'œil ressort du lave-linge un apollon chinois, d'une blancheur éblouissante, qui rend la capsule de lessive intacte avec un clin d'œil à la ménagère ébahie. « Miracle » d'efficacité du marketing à la chinoise.

    Que dit exactement cette publicité sur la Chine d'aujourd'hui ? Qu'elle a certainement un problème avec la couleur de la peau. La blancheur est le critère de beauté ultime. Par contraste, une peau foncée est synonyme de saleté et de pauvreté, comme les visages tannés par le soleil des personnes issues des ethnies minoritaires chinoises, souvent déclassées et méprisées. Alors que dire des noirs dans les yeux des Chinois ?! Les clichés y ont la vie dure, comme au bon vieux temps des colonies en France. Avoir la peau noire signifie qu'on ne se lave pas, qu'on sent mauvais et qu'on donne de soi une image satanique. Or, la jeune femme chinoise moderne aspire à un mari modèle, "propre", dans un intérieur aussi neutre que spacieux, comme dans la publicité scandaleuse. Elle habite sans doute dans une mégapole côtière, Shanghai ou Shenzhen. Bref, elle représente l'idéal de chaque famille chinoise, qui "perd la face" si sa fille n'est pas mariée assez tôt avec un mari chinois possédant un appartement, un bon boulot et une grosse voiture.

    La valorisation de la blancheur s'accompagne de la suprématie de l'ethnie Han (92% de la population chinoise) sur les autres dans le reste du pays, en particulier les Tibétains et les Ouïghours musulmans. C'est ce qu'apprennent à l'école tous les Chinois, comme en France avec "nos ancêtres les Gaulois".

    Tous ces clichés combinés expliquent en partie le problème des Chinois avec les Africains. Très mal connus dans le pays, ils sont souvent considérés comme des "populations faibles de pays sous-développés", contrairement aux Occidentaux blancs perçus comme "puissants et avancés". La Chine populaire a déjà connu des crises racistes à la fin des années 1970 et des années 1980, juste avant le mouvement de Tian'anmen. Des milliers d'étudiants chinois avaient alors manifesté au cri de "Va-t-en, fantôme noir !", pour protester contre l'inégalité de traitement avec leurs condisciples africains, autorisés à loger dans des chambres de deux contre des chambres à huit lits pour les Chinois. Plus récemment, les habitants de Canton ont "découvert" après un recensement que 300 000 Congolais, Guinéens, Maliens ou Nigérians formaient une "ville africaine", désormais partie intégrante de la mégapole du sud du pays. En juillet 2012, un mois avant un sommet Chine-Afrique, des Africains ont violemment manifesté à Canton après qu'un Nigérian a été retrouvé mort alors qu'il était aux mains de la police chinoise.

    Un autre exemple plus récent qui montre la "banalité" en Chine de l'image diabolique des noirs : dans la foulée des attentats du 13 novembre à Paris, l'université de Hangzhou au sud de Shanghai a mené un exercice militaire pour répéter une attaque terroriste, en choisissant des étudiants africains pour jouer les terroristes. Sur les photos édifiantes de l'exercice, ces derniers retiennent en otage une jeune Chinoise en menaçant la police armée avec une machette en céramique.

    Comment la Chine espère-t-elle "conquérir les cœurs" hors de chez elle via un soft power mâtiné de culture traditionnelle, si elle autorise des publicités d'un racisme aussi éhonté ? Que les entreprises chinoises ne voient aucun problème à produire une publicité aussi indigne, parce que cela ne choque personne en Chine, est fort déplorable. Mais comment accepter que les autorités de Pékin ne disent rien, alors qu'elles n'hésitent pas à censurer tout objet audiovisuel "politiquement déviant"? Pour l'instant, les médias officiels sont dans le déni.

    Cela rappelle la réponse aux critiques des fans du dernier épisode de Star Wars. Sur la version chinoise de l'affiche du film, la taille de l'acteur noir John Boyega avait été considérablement réduite, sans raison. A l'époque, le quotidien officiel chinois Global Times avait nié tout racisme en citant des experts. "La Chine est un pays multi-ethnique, il n'y a pas de discrimination contre les personnes noires, affirmait Steven Dong, professeur à l'Université de la Communication de Chine. Les Chinois et les Africains ont su maintenir une relation d'amitié." On serait tenté de dire que le racisme en Chine est comme la pollution de l'air à Pékin : longtemps le gouvernement a prétendu qu'elle n'existait pas. Mais au final, il a été forcé de l'admettre pour éviter de se mettre en danger. C'est aussi parce que la société civile a fait pression.

    En France, ce n'est qu'à la fin du XXème siècle que les publicités ouvertement racistes n'ont plus eu droit de cité. Avec l'émergence d'associations comme SOS Racisme, les mœurs et surtout le gouvernement ont évolué vers une éducation populaire antiraciste, avec la publicité comme vecteur de contre-attaque. Sur ce plan, le changement en Chine demande une prise de conscience d'une partie de la société. A moins que le gouvernement souhaite éviter de perdre la face devant les étrangers. Pour les Jeux Olympiques de Pékin en 2008, les Chinois avaient été interdits de cracher car cela faisait mauvais genre aux yeux des visiteurs. Le racisme aussi est une perte de face.

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Orages : alerte orange dans une dizaine de départements

    Le Monde.fr avec AFP | 28.05.2016 à 12h07    LIEN

    Une vingtaine de départements ont été placés en vigilance orange en raison d’un risque d’orages violents. Une vingtaine de départements ont été placés en vigilance orange en raison d’un risque d’orages violents. Flickr / ComputerHotline

    Météo France a placé les régions Auvergne, Midi-Pyrénées ainsi que sept départements proches en alerte orange en raison d’un risque d’orages qui pourront être « localement violents » entre samedi 28 mai dans l’après-midi et dimanche matin.

    « Après un beau début de journée, des orages vont se déclencher en cours d’après-midi du Sud-Ouest au Lyonnais et se généraliser en soirée. Ils devraient être localement violents, accompagnés de grêle et pourront donner de fortes intensités de précipitations », explique Météo France.

    « Cet événement ne présente pas un caractère hautement exceptionnel », tempère l’agence, mais « justifie une vigilance toute particulière ». Outre les régions Midi-Pyrénées et Auvergne, l’alerte concerne les départements de l’Aude, la Corrèze, la Dordogne, la Loire, du Lot-et-Garonne, des Pyrénées-Atlantiques et du Rhône.



    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Plan d’éliminations d’opposants en Amérique du sud: verdict historique

     

    Par AFP 27 mai 2016 à 04:27   LIEN
     

     

     

    Marche silencieuse en mémoire des victimes du Plan Condor, un système d'élimination d'opposants aux dictatures d'Amérique du Sud dans les années 1970 et 1980, le 21 mars à Montevideo Photo Miguel Rojo . AFP

     

     

    Dix-huit militaires, dont un ancien dictateur argentin, seront probablement condamnés vendredi par un tribunal de Buenos Aires pour avoir participé au Plan Condor, un système d’élimination d’opposants aux dictatures d’Amérique du Sud dans les années 1970 et 1980.

    Washington était au courant de l’existence du Plan Condor, et ne s’y est pas opposé.

    «S’il y a des choses qui doivent être faites, faites-les rapidement. Mais vous devez reprendre rapidement les procédures normales», a répondu le secrétaire d’Etat Henry Kissinger à un ministre argentin qui l’informait de l’opération, selon un document versé au dossier d’accusation.

    C’est la première fois qu’un procès est consacré au Plan Condor en tant qu’organisation criminelle, même si des militaires sud-américains ont déjà été condamnés pour des meurtres perpétrés dans le cadre de ce plan.

    Le verdict prononcé vendredi mettra fin à un procès qui a débuté en février 2013. Ils étaient 25 accusés, ils ne sont plus que 18, âgés de 77 à 92 ans. Sept sont décédés, notamment l’ancien dictateur argentin Jorge Videla (1976-1981), trouvé mort dans sa prison, trois jours après son témoignage. Il avait été précédemment condamné pour crime contre l’humanité.

    - Plan institutionnalisé -

    Parmi les 105 victimes du Plan Condor, la plupart étaient des réfugiés politiques qui avaient fui leur pays: 45 Uruguayens, 22 Chiliens, 13 Paraguayens, 11 Boliviens et 14 Argentins.

    La plupart des exécutions ou enlèvements (89) ont été perpétrés en Argentine, où de nombreux Uruguayens, Chiliens et Paraguayens ayant fui leur pays vivaient comme réfugiés politiques.

    «C’est le premier procès qui établit ce qu’on sait depuis des dizaines d’années: l’existence d’un plan criminel qui a été le Plan Condor (...), un système criminel et institutionnalisé», note Luz Palmas, l’avocate du Centre d’études légales et sociales (CELS), ONG argentine défendant les droits de l’Homme et représentant les intérêts des familles de victimes.

    «De nombreux pays latino-américains attendent le verdict comme un des évènements judiciaires les plus importants», souligne-t-elle.

    Le procès se tient à Buenos Aires, car la plupart des crimes ont été commis en Argentine, mais surtout parce que l’Argentine est le seul pays d’Amérique latine ayant entrepris une sorte de Nuremberg de la dictature qui a dirigé le pays de 1976 à 1980.

    La justice argentine a jugé et condamné plusieurs centaines de militaires, reconnus coupables de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité.

    Dans d’autres pays de la région, de nombreux dirigeants de l’armée impliqués dans des actes de répression ont été amnistiés.

    - 300 témoins -

    Environ 300 témoins ont été appelés à la barre durant les trois ans du procès.

    Les magistrats se sont appuyés sur ce que l’on appelle les Archives de la terreur, découvertes au Paraguay dans les années 1990, et sur des documents déclassifiés par les Etats-Unis.

    Le dernier dictateur de l’Argentine, Reynaldo Bignone (1982-1983), 88 ans, l’ex-général Santiago Omar Riveros, 92 ans, et l’ancien colonel uruguayen Manuel Cordero Piacentini, 77 ans, qui rapatriait les opposants uruguayens, figurent parmi les accusés de plus haut rang.

    Si leur pays d’origine avait accepté leur demande d’extradition, le nombre des accusés aurait été supérieur.

    Le Plan Condor prévoyait trois phases, détaille l’avocate argentine. Premièrement, l’identification des opposants. Deuxièmement, leur élimination ou leur enlèvement dans les pays sud-américains.

    La troisième phase, la neutralisation d’exilés en Europe ou à l’extérieur de l’Amérique du sud, poursuit Luz Palmas, a finalement été suspendue après l’attentat mené par un agent des services chiliens, un ancien de la CIA, contre Orlando Letelier.

    Letelier, ancien ministre de Salvador Allende, a été tué lors d’un attentat à la voiture piégée à Washington le 21 septembre 1976, considéré comme l’une des premières attaques terroristes sur le sol américain. Sa collaboratrice américaine Ronni Moffitt a elle aussi péri dans l’attentat.

    «Des opérations étaient en préparation en France et au Portugal. Mais il y a eu des fuites et tout a été annulé», indique Luz Palmas.

    L’énoncé du verdict devait débuter vers 17H00 locales (20H00 GMT).

    AFP
    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire