• Primaires américaines : Donald Trump promet d’annuler l’accord de Paris

    sur le climat

    LE MONDE | 27.05.2016 à 02h14 • Mis à jour le 27.05.2016 à 09h40 | Par Stéphane Lauer (New York, correspondant)

    Donald Trump lors d’une conférence de presse jeudi 26 mai à Bismarck (Dakota du Nord).

    Jusqu’à présent, Donald Trump avait été assez peu loquace sur la politique énergétique qu’il mènerait s’il était élu à la Maison Blanche. Le candidat républicain, qui a atteint officiellement, jeudi 26 mai, la majorité de délégués requise pour l’investiture de son parti à l’élection présidentielle du mois de novembre, a dévoilé le même jour à Bismarck (Dakota du Nord) les grandes lignes de son programme dans ce domaine. Celui-ci est sans ambiguïté : l’objectif est de déréguler le secteur pour exploiter au maximum les ressources présentes dans le sous-sol américain et rendre les Etats-Unis indépendants sur le plan énergétique.

    M. Trump veut faire de l’énergie « un objectif de politique étrangère et un objectif stratégique », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse. Pour lui, « il faut se débarrasser de certaines régulations », estimant que « le gouvernement fédéral doit se tenir à l’écart du secteur de l’énergie ». « Je vais annuler l’accord de Paris sur le climat », a-t-il promis. Selon lui, les règles visant à limiter le réchauffement climatique, adoptées en décembre 2015 lors de la COP21, vont « tuer l’emploi et le commerce », ajoutant que « cet accord donne à des bureaucrates étrangers le contrôle sur la façon et la quantité d’énergie que nous pouvons consommer dans notre pays. Pas question ! », s’est-il enflammé.

    Lire aussi :   Corée du Nord, accord de Paris : ce que changerait l’élection de Donald Trump

    Ressusciter le projet d’oléoduc Keystone XL

    Le candidat républicain s’est dit, en outre, prêt à revenir sur bon nombre de décisions prises par Barack Obama au cours de ses deux mandats concernant l’environnement. C’est le cas de l’annulation du projet d’oléoduc Keystone XL, qui devait relier le Canada au Golfe du Mexique pour transporter les sables bitumineux de l’Alberta vers les raffineries américaines.

    M. Trump a affirmé qu’il approuverait ce chantier « sans hésitation, à 100 %, mais je voudrais un accord plus favorable ». Il a précisé qu’il exigerait que les bénéfices reversés aux États-Unis soient plus importants que ce qui était prévu dans le projet initial.

    Même discours sur l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste. « Si nous ne développons pas la fracturation hydraulique, nous resterons dépendants du Moyen-Orient pour notre énergie », a insisté le candidat. M. Trump s’est ainsi dit prêt à assouplir la réglementation du secteur pour permettre aux entreprises de forage et aux sociétés minières d’être plus compétitives. « L’Amérique a un potentiel énergétique incroyable qui reste inexploité », a-t-il lancé.

    Il a aussi remis en cause les récentes mesures prises par l’administration Obama sur le charbon : « Les régulations qui ferment des centaines de centrales à charbon et bloquent la construction de nouvelles, quelle stupidité ! »

    Il a par ailleurs prévenu que si Hillary Clinton était élue à la Maison Blanche, les choses iraient « beaucoup plus mal » pour le secteur. La candidate démocrate plaide pour que les États-Unis limitent leur dépendance à l’industrie du charbon, régulent plus fortement la fracturation hydraulique et développent la production d’énergies renouvelables. Des mesures qui conduiraient à l’appauvrissement des Américains, selon M. Trump.

    Le candidat a enfin promis qu’il couperait tous les financements américains destinés à des programmes en faveur de la lutte contre le réchauffement de la planète.

    Lire aussi :   Donald Trump piège Hillary Clinton dans un duel homme-femme

    Un climatosceptique comme conseiller

    Si son discours est sans ambiguïté sur le changement climatique, il recèle en revanche un certain nombre de contradictions. Comme l’a souligné David Sandalow, ancien sous-secrétaire à l’énergie d’Obama, M. Trump « a dit qu’il allait redonner du travail aux gens dans les mines de charbon, mais il n’a pas dit comment. Et dans le même temps, il dit qu’il veut développer la fracturation hydraulique, qui pourtant est le principal facteur qui a fait baisser les prix du gaz et qui a mis les mineurs au chômage », a-t-il pointé sur la chaîne CNBC.

    Les orientations du programme de M. Trump ne sont guère surprenantes quand on sait qu’il a choisi, il y a quelques jours, Kevin Kramer comme conseiller pour les questions énergétiques. Ce représentant républicain du Dakota du Nord, un Etat qui recèle l’un des principaux gisements de gaz et de pétrole de schiste du pays, est un climatosceptique patenté, qui n’a de cesse de vouloir réduire le poids des impôts et l’excès de régulations qui pèse sur le secteur énergétique.

    Même si le magnat de l’immobilier a affirmé récemment que le réchauffement climatique est « un canular complet », une « connerie » et de la « pseudoscience », le site Politico vient de révéler qu’il avait déposé récemment un permis de construire pour édifier un mur dans le but de protéger de la montée des eaux l’un de ses golfs situé sur le littoral irlandais. On n’est jamais trop prudent.

    Stéphane Lauer (New York, correspon

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •  

     

    Roland-Garros : les tribunes, miroir de la fracture sociale

    Roland-Garros : les tribunes, miroir de la fracture socialeA Roland-Garros, le chapeau de paille panama est de rigueur pour une partie du public. (PIERRE VERDY / AFP)

    LIEN

    Les tribunes du court central reflètent les inégalités de statut dans notre société.

     

    Leonardo Di Caprio, Patrick Bruel, Elsa Zylberstein, Jean Dujardin, Hugh Grant... Chaque année, les tribunes de Roland-Garros se garnissent de célébrités du monde entier. Panama vissé sur la tête, elles sont au premier rang des plus grands matches du tournoi, quand les spectateurs lambda se trouvent relégués loin en haut du court central, voire sur les courts annexes.

    Si le tennis s'est indéniablement démocratisé au tournant des années 1960-1970, les nouvelles fractures de la société française sont plus que jamais visibles dans les tribunes, explique Patrick Clastres (1), historien du sport, spécialiste du tennis, et professeur à l’Université de Lausanne. 

    Une société fragmentée socialement

    Les gradins de Roland-Garros sont aujourd'hui bien plus hétérogènes que dans les années 1930, quand ce sport n'était réservé qu'à la classe de loisir parisienne - mélange de grands bourgeois et d'une vieille aristocratie. Mais si les classes moyennes ont fait leur apparition dans les tribunes, les fractures sociales n'ont pas disparu. Loin de là.

    A partir des années 1970-1980, la montée en puissance des enjeux économiques et du sponsoring a conduit à une forte segmentation sociale entre tribunes et au sein des tribunes du court central, explique Patrick Clastres :


     
    "A Roland-Garros, on a fini par distinguer à la fin des années 1970 la 'mondaine', à savoir la tribune présidentielle, et le 'poulailler', c’est-à-dire les gradins réservés au public des anonymes."

    Et ce n'est pas tout : "Cette segmentation, inspirée de la ségrégation sociale au sein des théâtres, s’est accentuée par la multiplication des espaces réservés aux partenaires, les loges installées au bord du terrain et les premiers rangs juste derrière. Des espaces souvent vides à l’heure des déjeuners offerts par les sociétés qui invitent, peu importe la qualité du match…"

    Pour l'historien, le port du panama - ce chapeau de paille très prisé à Roland-Garros - est un symbole de cette polarisation. Son usage n’est pas nouveau, mais il s’est répandu dans la tribune présidentielle au cours des années 2000, puis banalisé au sein de ses fameux premiers rangs et des loges. Le président de la Fédération française de tennis (FFT) et les partenaires en ont fait une marque distinctive. Patrick Clastres :

    "L’idée, ici, est de singulariser le public privilégié en le séparant symboliquement du tout-venant. D’une certaine manière, on assiste depuis une quinzaine d’années à un retour à une société de privilégiés que confirment les écarts de richesse et les rapports inégaux à l’institution judiciaire."

    Sauf que rares sont ceux qui s'en aperçoivent :

    "Ces nouveaux privilèges sont masqués par la focalisation médiatique sur les people, lesquels exercent en retour une fascination ambiguë sur les non-privilégiés."

    Peopolisation des tribunes et des écrans

    La présence des people dans les tribunes de Roland-Garros, quant à elle, n’est pas nouvelle, mais elle a changé de nature. Dès les années 1930, les célébrités y sont venues en nombre et leur présence a perduré depuis. Mais avec de nets changements d’échelle. 

    En 1928, pour la première édition, le "Tout-Paris" du cinéma, de la mode, de la chanson se pressait pour admirer les prouesses des mythiques Mousquetaires et de Suzanne Lenglen. Le tournoi est alors l’objet de multiples comptes-rendus dans la presse y compris la presse populaire quotidienne. Il s'agissait déjà un événement où il fallait être vu.

    Dans les années 1970, le président Philippe Chatrier initie même une politique discrète pour faire venir à Roland-Garros les stars du cinéma présents au festival de Cannes, comme Claude Lelouch ou Jean-Paul Belmondo. La télévision prend une importance majeure, et la présence de stars en vient à représenter un moteur d’audiences.

    Au cours des années 1990, la peopolisation s’est accélérée. De plus en plus de stars nationales et internationales garnissent les tribunes. Mannequins et sportifs de haut niveau venus d’autres sports, hommes et femmes politiques se font de plus en plus nombreux. Là encore, les sponsors jouent un rôle majeur dans ce processus en multipliant les invitations dans leurs loges, mais aussi dans le carré VIP dénommé "Le Village". "Jamais les journalistes de télévision ne se risquent à décrypter pour les téléspectateurs qui invite qui", fait remarquer Patrick Clastres.

    Les écrans installés dans le stade dans les années 2000 ont accentué ce jeu narcissique du voir et d’être vu. "Certes, on y voit des ralentis de séquences de jeu, mais aussi des gros plans sur les célébrités et les supporters les plus outranciers. Signe que le tennis, comme l’ensemble de la société, est définitivement entré dans l’ère de l’entertainment et de l’affichage de soi.

    "Plus que jamais, le spectacle n’est pas uniquement sur le terrain mais aussi en tribune, où chacun est en quête de sa minute de gloire sur les écrans."

    Sébastien Billard

    1968 : le peuple arrive dans les tribunes de Roland-Garros

    Le tennis est longtemps demeuré un sport réservé à une élite. Quand le tournoi de Roland-Garros se tient pour la première fois en 1928, dans le stade, l’entre soi est extrêmement fort. "On trouve dans les tribunes uniquement un mélange de grands bourgeois parisiens et de vieille aristocratie, à savoir les membres des premiers clubs de tennis parisiens (Racing, Stade français…)", explique Patrick Clastres. 

    À l'époque, ce public a ses codes : "Les spectateurs sont endimanchés, portent chemise blanche et cravate. La manière d’être est toute en retenue. Il est rare de voir ou d’entendre autre chose que de simples applaudissements entre les points. Une ambiance très feutrée règne, même si le Mousquetaire Jean Borotra a pu se plaindre que les applaudissements interrompent les joueurs."

    Tout change au tournant des années 1960-1970. Le tennis entre alors dans l’ère Open, celle du professionnalisme. Au même moment, la grève générale de mai 1968 fait exploser l'affluence de Roland-Garros : plus de 100.000 spectateurs assistent à des matches pendant la quinzaine, un record à l'époque qui s’explique par l’absence des employés aux guichets.

    Mais la démocratisation de Roland-Garros est à mettre au crédit de la FFT, et de la présidence Philippe Chatrier (1973-1993). Cet homme d’affaires et journaliste, proche politiquement de Valéry Giscard d’Estaing, décide de mettre en place une politique commerciale de démocratisation afin de convertir les classes moyennes à ce sport. De 1974 à 1978, l’affluence est multipliée par quatre, et au cours de la décennie 1970, le nombre de licenciés passe de 200.000 à 1 million. En même temps que l’origine sociale des joueurs se diversifie, le public de Roland-Garros se démocratise. Et les retransmissions télévisées vont accompagner cette dynamique.

    À nouveau public, nouveaux codes. "À partir des années 1970, et plus encore dans les années 1980, un nouveau public apparaît dans les tribunes de Roland-Garros et donc de nouvelles pratiques", détaille Patrick Clastres. "Chemisettes et T-shirt remplacent les chemises et les cravates. Les débardeurs pour les spectatrices, mais aussi bobs puis casquettes font aussi leur apparition."

    Le public se manifeste davantage : "En 1974, la télévision s’attarde sur un jeune adolescent torse nu dans les tribunes, tant c’est du jamais-vu ! Les enfants commencent à descendre des gradins pour s’approcher au plus près des joueurs et on entend les premiers cris interpellant et encourageant les joueurs comme Adriano Panatta". La fameuse "ola" arrivera deux décennies plus tard...

    S.B.

    (1) Patrick Clastres

    Sébastien Billard

    Sébastien Billard

    Journaliste

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •  

    Hiroshima : "Il ne faudrait pas que cette visite d'Obama occulte

    le devoir de mémoire des Japonais"

      12h38, le 27 mai 2016, modifié à 12h54, le 27 mai 2016
    Hiroshima : "Il ne faudrait pas que cette visite d'Obama occulte le devoir de mémoire des Japonais"
    Barack Obama est le premier président américain en exercice à se rendre dans la ville japonaise
    depuis son bombardement en 1945.@ JIM WATSON / AFP
     

    Barack Obama est le premier président américain en exercice à se rendre dans la ville japonaise d'Hiroshima depuis son bombardement en 1945.

    INTERVIEW

    "Il y a 71 ans, la mort est tombée du ciel". C’est par ces mots que Barack Obama a entamé son discours, vendredi, à Hiroshima, au Japon. Une visite historique. François Durpaire, historien et spécialiste des Etats-Unis, revient sur la portée politique et symbolique de la venue du président américain sur le sol japonais, plus de 70 ans après le bombardement d’Hiroshima le 6 mai 1945.

    Aucun président américain en exercice ne s’était rendu à Hiroshima. Pourquoi Barack Obama a-t-il décidé d’y aller ?

    Barack Obama est en fin de mandat, et donc il cherche à créer des images historiques et symboliques. Il prépare son héritage. Et il y a dans cette visite une dimension historique très forte : il ne faut pas oublier qu’il y a eu 11 présidents américains depuis que Truman a utilisé la bombe nucléaire.

    Par ailleurs, cette visite d’Obama au Japon, s’inscrit dans une politique étrangère américaine de rapprochement voulue par Barack Obama. On l’a vu avec l’Iran, avec Cuba, mais aussi avec le Vietnam où il était en début de semaine.

    Une visite chargée de symboles, mais au cours de laquelle le président américain ne s’est pas excusé pour les 140.000 morts causées par les radiations. Pourquoi ?

    Tout d’abord, cela serait très mal perçu par l’opinion publique américaine. Les Républicains attaquent Obama depuis longtemps sur cette idée de "tournée d’excuses" qu’a opérée le président américain sur sa fin de mandat. Et puis cela serait mal vécu par les partenaires asiatiques des Etats-Unis, comme la Corée du Sud. Séoul aimerait que le Japon fasse le même pas en avant que les Etats-Unis, dans le devoir de mémoire. Les Coréens se souviennent encore bien des crimes de guerre commis par les Japonais, ils se souviennent des esclaves sexuelles. Et ils aimeraient que les Japonais le reconnaissent. Mais Tokyo ne semble pas prêt à le faire.

    Est-ce que vous sous-entendez que les Japonais utilisent la visite de Barack Obama pour se positionner comme victimes ?

    Oui, les Japonais se considèrent comme les victimes d’Hiroshima. Ce qui est vrai. Mais se considèrent-ils comme des agresseurs de la Seconde Guerre mondiale ? Je vous rappelle que ce ne sont pas les Etats-Unis qui ont attaqué les Japonais, mais ce sont ces derniers qui ont attaqué à Pearl Harbor. C’est pour cela que le discours de Shinzo Ave, le Premier ministre japonais, était très attendu. Certains espéraient qu’il reconnaisse le Japon comme agresseur.  

    En fait, le Japon n’a jamais fait son devoir de mémoire comme l’ont fait d’autres pays. Shinzo Abe n’a jamais fait comme le chancelier allemand Willy Brandt qui s’est agenouillé devant le ghetto de Varsovie, après la Seconde Guerre mondiale. L’Asie n’a pas fait le travail qu’a fait l’Europe après la guerre. Or, il ne faudrait pas que cette visite de Barack Obama occulte le devoir de mémoire des Japonais.

    Est-ce que cette visite marque le début d’une nouvelle ère pour les relations sino-américaines ?

    C’est la levée d’un certain tabou. Si Barack Obama n’a pas présenté d’excuses, il a néanmoins exprimé, à demi-mot, des regrets. C’est dit et c’est fait de manière très subtile. Le président américain a par exemple serré la main d’un survivant. C’est donc un premier pas. Maintenant on attend un pas du côté du Japon.

    Il faut aussi replacer cette visite à Hiroshima dans son contexte actuel. Barack Obama a commencé son mandat avec des tournées asiatiques et des discours dans lesquels il disait que l’avenir du monde était dans les relations entre les Etats-Unis et la Chine et le reste de l’Asie. Mais il ne faut pas que cette visite à Hiroshima cache le reste de la tournée qu’a effectuée Obama cette semaine en Asie. Il y a eu des moments très très forts, notamment lorsque le tapis rouge a été déployé, pour lui, à Hanoï. Quel symbole ! 

    Par Maud Descamps
    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Olympique Lyonnais' players celebrate after winning the UEFA Women's Champions League Final football match VFL Wolfsburg vs Lyon at the Citta del Tricolore stadium in Reggio Emilia on May 26, 2016. Lyon won the final in the penalty shoot-out (4-3; 1-1)  / AFP PHOTO / GIUSEPPE CACACE
     

    Lors du sacre des Lyonnaises hier soir, l’heure était à l’émotion dans les déclarations d’après-match, et notamment pour Ada Hegerberg.

    Avec R.B, notre envoyé spécial à Reggio Emilia.

    Alors que Lotta Schelin disputait son dernier match sous les couleurs lyonnaises, sa coéquipière Ada Hegerberg a vécu elle aussi un moment particulier. En effet, la jeune buteuse norvégienne voue une grande admiration à Schelin, qui était son « idole » lorsqu’elle était petite. Après avoir ouvert le score à la 12e minute, Hegerberg est passé par tous les sentiments : « Il y a beaucoup d’émotions, c’est peut-être la plus belle journée de ma vie, s’amuse-t-elle. On a réussi à gagner le triplé, je n’ai plus les mots. Ce match était difficile, il n’y avait plus que deux minutes à jouer, et prendre un but comme ça, c’est dur mentalement. » Au cours de la séance de tirs au but, elle manque cependant la première tentative rhodanienne : « Je voulais ouvrir mon pied, mais c’était mon geste était mal fait, et j’ai eu un peu peur, explique la buteuse. Je ne réalise pas encore que nous sommes championnes, c’est incroyable, je pense qu’on pourrait se rendre compte de ce que l’on a fait dès demain. » 

    « On savait qu’on irait chercher la victoire »

    La gardienne de l’OL Sarah Bouhaddi aura elle aussi connu des émotions diverses, elle qui manque sa sortie sur l’égalisation mais qui réussi à stopper deux pénaltys : « On s’attendait à un match plus ouvert, avoue l’internationale française. Ça reste quand même une belle soirée ! Quand on voit la 88e minute et l’égalisation, on se dit, p…. qu’est-ce qui se passe ? Mais, cette année, on est devenue très fortes mentalement et on savait qu’on irait chercher la victoire, affirme-t-elle. »

    « Une explosion de joie, un accomplissement »

    Malgré cette égalisation à deux minutes du terme, les Fenottes ont tout de même réussi à faire pencher la balance de leur côté, pour la dernière d’Amandine Henry, laquelle s’exclame : « C’est une explosion de joie, un accomplissement. Je pense que même si on a eu peur, c’était écrit quelque part que nous allions gagner, et ça a été un bel ascenseur émotionnel. Personnellement, partir sur un triplé est ce dont je pouvais rêver de mieux, confie la future milieu de Portland. » Pour la capitaine Wendie Renard, les échecs de 2014 et 2015 appartiennent au passé : « C’est derrière nous, on a gagné et c’est vraiment beau. On s’est remotivées après l’égalisation, et même si on a mal démarré on a réussi à faire pencher la balance de notre côté. C’est la plus belle finale depuis 2014, plaisante-t-elle. » Comme les garçons, les filles de l’OL vont partir fêter ce triplé pendant trois jours, à Saint-Tropez.

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Le patronat remet en cause

    la rémunération de Carlos Ghosn

    Clémence Apetogbor
    Le PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, pose aux côtés de la Kwid. Le PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, pose aux côtés de la Kwid. - Arun Sankar K./AP/SIPA

    GROS SALAIRES L’Afep-Medef revient sur le rejet par les actionnaires de Renault de la rémunération attribuée à Carlos Ghosn pour 2015, une « première en France »…

    Alors que les députés ont rendu contraignant le vote des assemblées générales d’actionnaires sur les rémunérations des dirigeants d’entreprises, le Medef est-il en train de lâcher les grands patrons ?

    Dans une lettre confidentielle, dont Les Echos ont eu une copie, l’Afep-Medef pointe du doigt la double rémunération de Carlos Ghosn, le PDG de Renault et de Nissan, et appelle le patron à la « mesure ».

    Une rémunération à l’origine du scandale

    Le courrier, daté du 19 mai, est signé par le haut comité de gouvernement d’entreprise (HCGE) de l’Afep-Medef. Le document de deux pages, remet en cause la rémunération globale du double PDG.

    L’Afep-Medef revient sur le rejet par les actionnaires de Renault (à 54 %) de la rémunération attribuée à Carlos Ghosn au titre de 2015, une « première en France », qui a fait grand bruit jusqu’au sommet de l’Etat et conduit les députés à voter un texte sur le sujet.

    >> A lire aussi : Cacophonie au gouvernement sur la rémunération des patrons... Macron contredit Valls et Hollande

    Le 19 mai, le HCGE avait indiqué avoir transmis dans un courrier à Carlos Ghosn et au président du Comité des rémunérations de Renault, Patrick Thomas, « ses recommandations concernant la prise en compte du vote négatif des actionnaires » sur le salaire en 2015 du PDG.

    Une double situation particulière 

    Mais dans les faits, le courrier est bien plus sévère à l’encontre du PDG de Renault-Nissan. Le HCGE pointe du doigt la trop grande « rapidité » avec laquelle le conseil d’administration de Renault a choisi, malgré l’avis des actionnaires, de maintenir la rémunération du PDG, rappellent Les Echos.

    Le « montant global », les 7,2 millions d’euros perçus chez Renault, mais aussi les 8 millions d’euros attribués par Nissan sont pour le HCGE source de l’opposition des actionnaires. Ce dernier rappelle que la « mesure » est un des principes du code Afep-Medef, tout comme la prise en compte de « l’opinion en général ».

    >> A lire aussi : La CGT dénonce l'augmentation du PDG de Capgemini

    Et le Haut comité de s’interroger sur « la situation très particulière constituée par le cumul de la rémunération attribuée (à Carlos Ghosn) par Renault et celle au titre de la présidence de Nissan ». « Ou bien Renault et Nissan sont effectivement deux grandes entreprises autonomes, et dans ce cas, il faudrait justifier soigneusement comment, en termes de disponibilité, la direction générale peut être exercée par une seule personne et écarter la critique de certains observateurs qui considèrent que la rémunération très élevée dans le cadre de Renault correspond à une fonction à "mi-temps" », se demande le HCGE.

    >> A lire aussi : Carlos Ghosn, sauveur de Nissan, fait un pari audacieux avec Mitsubishi Motors

    « Ou bien, compte tenu de la proportion des actifs et de la contribution aux résultats de Renault représentées par cette participation, la performance du dirigeant de Renault est indissociable de celle du président de Nissan et le conseil d’administration du premier doit raisonner sur l’ensemble des deux fonctions, en termes de rémunération et d’appréciation de la performance du dirigeant », poursuit-il. « Dans ce cas en outre, les actionnaires de Renault devraient disposer d’informations détaillées sur la rémunération au titre de Nissan, et sur les mécanismes incitatifs qu’elle comporte, pour se prononcer en toute connaissance de cause », assure le HCGE.

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • La crise sociale en France inquiète

    aussi à l'étranger

    Les forces de l'ordre sont intervenues à Doucy-les-Mines pour débloquer la raffinerie, mercredi.

    Les forces de l'ordre sont intervenues à Doucy-les-Mines pour débloquer la raffinerie, mercredi. Crédits photo : FRANCOIS LO PRESTI/AFP

    REVUE DE PRESSE - À deux semaines du début de l'Euro de football, la presse étrangère s'alarme de la révolte sociale en France et du climat de violence, accusant la CGT et François Hollande.

    C'est peut-être outre-Manche que les médias sont les plus alarmistes. Dans The Guardian, journal d'inspiration social-libérale, la liste des menaces qui guettent le pays fait froid dans le dos: grèves et pénurie de carburants, paralysie potentielle des transports, risque terroriste, état d'urgence et climat de tension et de violence entre les manifestants et la police. «François Hollande affronte sa crise la plus dure et explosive. Ce n'est pas seulement la survie de la politique de Hollande qui est en jeu, mais l'image de la France elle-même», écrit le quotidien, qui analyse la fronde sociale à l'aune du contexte politique. «De l'étranger, on pourrait penser que ces scènes de grèves des salariés des raffineries agitant des drapeaux au-dessus de piquets de grève en flamme est une image assez banale, mais en fait non. (...) Hollande est un président de gauche contesté par des syndicats de gauche. La France est désormais bloquée, dans l'impasse», peut-on encore lire. Dans un autre article consacré à la France, publié mercredi, The Guardian relaie l'inquiétude des touristes: certains Britanniques réfléchissent actuellement à annuler leur déplacement en France pour l'Euro de football ou à rechercher d‘autres moyens de se déplacer.

    Toujours en Angleterre, le Daily Mail a lancé un appel à temoins sur les blocages de raffineries et s'inquiète de l'escalade de violence. «Des bagarres éclatent à présent dans les stations-service», relate le quotidien populaire. «‘Un de mes amis qui habite au Mans m'a raconté qu'il y a deux jours, des gens se sont battus avec la personne chargée de réguler le débit à la pompe à 20 litres par personne'», témoigne James, un lecteur. «Si vous devez traverser la France, remplissez votre réservoir avant de quitter le Royaume-Uni!», conseille un voyagiste. Le Telegraph prévient de son côté que les investissements étrangers pourraient également pâtir de la situation explosive.

    En Allemagne, l'attitude des syndicats interpelle. «Ils ne devraient pas avoir le droit de remettre en cause une loi qui est passée au Parlement», écrit Handelsblatt, le journal de Düsseldorf. En Belgique, le conflit entre la CGT et le gouvernement fait aussi la Une du quotidien Le Soir, alors que le rail est également paralysé dans le sud du pays par une grève des cheminots belges. «La CGT souffle sur les braises de la loi Travail», titre le journal. En Suisse, le journal Le Temps consacre un dossier spécial cette semaine à «la France qui craque», lançant un hashtag du même nom sur Twitter. «La fin du quinquennat de François Hollande ressemble à une guerre de tranchées», écrit Richard Werly, le correspondant du journal de Lausanne à Paris. «La France nous inquiète», insiste-t-il. À l'approche de l'Euro de football, «des dérapages et des bavures peuvent toujours survenir», prévient-il encore.

    «Il a suffi que quelques étudiants descendent dans les rues et que les syndicats fassent la grosse voix pour que le gouvernement délégitimé par son impopularité, son manque de courage et ses propres hésitations, engage la marche arrière»

    Il Sole, quotidien italien

    En Italie, le journal financier Il Sole-24 Ore se désole de son côté que la France rechigne à adopter des mesures de flexibilisation que plusieurs autres pays européens ont consenti à mettre en oeuvre. «Hier [24 mai], le contraste était frappant», écrit Il Sole, comme l'a repéré Courrier International. «D'un côté nous parvenaient les nouvelles d'Athènes, où le Parlement a approuvé un nouveau paquet de réformes structurelles indispensables au possible accord d'aujourd'hui à l'Eurogroupe, de l'autre nous parvenaient les images d'une France prise en otage par les revendications outrancières de certaines organisations syndicales qui prétendent au retrait de la loi sur le marché du travail.» Pour le quotidien libéral, qui semble apprécier le ministre de l'Économie français Emmanuel Macron, la loi El Khomri était pourtant «très prometteuse». «Il a suffi que quelques étudiants descendent dans les rues et que les syndicats fassent la grosse voix pour que le gouvernement - délégitimé par son impopularité, son manque de courage et ses propres hésitations, engage la marche arrière. [Et s'oriente vers] une version édulcorée», déplore Il Sole.

    Les manifestations et les grèves en France sont souvent observées aux États-Unis. Le quotidien américain International New York Times a choisi de mettre à sa Une jeudi une photo de CRS confrontés à des manifestants aux abords de la raffinerie de Douchy-les-Mines, où les forces de l'ordre sont intervenues mercredi.

     

     

     

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Dix millions de tonnes de nourriture sont gaspillées tous les ans en France

    LE MONDE | 26.05.2016 à 12h27 • Mis à jour le 26.05.2016 à 13h36 | Par Laetitia Van Eeckhout

    Dix millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année en France. Soit l’équivalent de 16 milliards d’euros et de 15,3 millions de tonnes de CO2. Ce sont les chiffres d’une étude, inédite par son ampleur, publiée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), jeudi 26 mai. L’organisme, qui lance une vaste campagne de communication et de sensibilisation « Ça suffit le gâchis », confirme que le gaspillage alimentaire est bel et bien une aberration, tant éthique qu’économique et écologique.

    Les 15,3 millions de tonnes de dioxyde de carbone représentent en effet 3 % de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre de la France. Ou encore cinq fois les émissions du trafic aérien intérieur et un tiers de celles émises par le parc de voitures individuelles.

    Lire :   La loi sur la lutte contre le gaspillage alimentaire adoptée au Parlement

    29 kg de nourriture jetés chaque année par habitant

    L’étude, dont la publication intervient trois mois après le vote par le Parlement d’une série de mesures de lutte contre le gaspillage alimentaire, mesure les pertes et les gaspillages générés sur plus de 80 % des produits consommés en France, globalement et à chaque étape de la chaîne alimentaire. Ainsi, 29 kg de nourriture par habitant sont jetés chaque année, et 155 kg par personne sur l’ensemble de la chaîne alimentaire. La valeur de l’alimentation ainsi perdue représente quelque 240 euros par an et par personne.


     Illustration issue de l'une des affichettes de la campagne de l'Ademe contre le gaspillage alimentaire.
    Illustration issue de l'une des affichettes de la campagne de l'Adem
    contre le gaspillage alimentaire. Ademe

    Contrairement à une idée largement répandue, l’ensemble du gaspillage et des pertes ne sont pas concentrés sur la phase de consommation. Producteurs, transformateurs, distributeurs, restaurateurs, ménages, tous les acteurs sont concernés. Sur les 10 millions de tonnes perdues et gaspillées par an, 33 % le sont lors de la consommation, 32 % de la production, 21 % de la transformation et 14 % de la distribution. En revanche, en termes de valeur économique, plus de 40 % du gâchis concernent l’étape de la consommation.

    « Pour chacun des acteurs, la part des pertes représente un poids relativement faible, entre 3,3 % et 7,3 % des tonnages gérés. Ce qui rend peu visible le gâchis et ne favorise pas la prise de conscience, relève Antoine Vernier, chargé de mission Gaspillage alimentaire à l’Ademe, qui a piloté cette étude. Mais pour certains acteurs économiques, ces pertes peuvent être, en valeur, du même ordre de grandeur que leur marge brute. Et mis bout à bout, sur toute la chaîne alimentaire, cela finit par faire des volumes importants. »

    Normes sociales et hygiénistes

    Le gaspillage s’explique en grande partie par la prééminence de normes sociales et hygiénistes (ne pas utiliser les restes pour éviter une intoxication, servir à des convives un repas suffisamment généreux, pour le distributeur avoir une offre abondante…). « N’aide pas non plus à la prise de conscience, la dégradation de la valeur économique de l’alimentation. Celle-ci représentait 30 % du budget d’un ménage dans les années 1960 et ne pèse plus que 20 % », observe l’expert de l’Ademe.

    Ces « contraintes » pèsent chez soi mais encore plus à l’extérieur. Si les pertes s’élèvent à 29 kg par personne et par an à domicile, elles grimpent à 50 kg si l’on tient compte des repas pris en restauration collective et/ou au restaurant. Alors qu’on ne prend qu’un repas sur six hors de chez soi, on gaspille quatre fois plus en restauration collective et commerciale, car on a moins de choix : on ne décide pas de la quantité, on perçoit moins la valeur de l’alimentation, et on ne peut encore que rarement conserver les restes.

    Lire :   Cinq questions sur le gaspillage alimentaire

    L’Ademe, qui a suivi une vingtaine de foyers témoins durant trois semaines, observe que ces blocages culturels peuvent être surmontés par des actions relativement simples : meilleure connaissance des techniques de conservation et compréhension des dates de péremption, sensibilisation à la qualité intrinsèque des produits plutôt qu’à leur aspect… Les ménages témoins suivis par l’agence ont ainsi réduit de moitié leurs pertes et gaspillages et économisé près de 60 euros par an et par personne. « Il se produit un effet vertueux car en réduisant leurs pertes et gaspillages, les personnes reprennent conscience de la valeur de l’alimentation. Et davantage respectée, celle-ci est moins jetée », observe Antoine Vernier.

    « Chacun des acteurs peut, à son niveau, obtenir des résultats rapides. Mais c’est l’ensemble de la chaîne alimentaire qui doit être structurellement modifié si l’on veut significativement réduire le gaspillage, insiste celui-ci. A l’échelle d’un territoire, il est important d’avoir un dialogue entre les différents acteurs pour faire évoluer la chaîne alimentaire, et éviter que les comportements des uns ne conduisent pas à des pertes pour les autres, ou n’augmentent pas d’autres impacts comme les déchets d’emballages ou la consommation d’énergie. »

    En réduisant de 80 % ses pertes et gaspillages, Mouans-Sartoux, ville des Alpes-Maritimes de 11 000 habitants, a ainsi pu passer ses cantines scolaires au bio, à coût constant. Et ce faisant, favoriser la conversion des agriculteurs locaux au bio. Les parents, quant à eux, non indifférents à ce qui se passe à l’école de leur enfant, sont amenés eux-mêmes à changer leurs habitudes.

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Valls sur la loi Travail : 

    "On ne touchera pas à l'article 2"

    EN DIRECT - Les opposants au projet de loi travail multiplient jeudi les actions pour tenter de faire vaciller la détermination du gouvernement. Des manifestations sont prévues à Paris et en province, tandis que les blocages - dans les raffineries, les ports, les centrales électriques ou même dans la presse - continuent.     LIEN

    Manuel Valls jeudi matin sur BFMTV

    La CGT continue ses actions de blocage. (Capture d'écran)

    10h07 : le mouvement social est "justifié" pour une majorité de Français
    Six Français sur dix (62%) estiment le mouvement contre la loi travail "justifié", selon un sondage Ifop pour RTL réalisé après le début des blocages de raffineries et dépôts de carburants et publié ce jeudi. 62% des personnes interrogées estiment le mouvement "justifié" (34% "tout à fait justifié" et 28% "plutôt justifié"). Par proximité partisane, les sympathisants du Front de gauche et du Front national sont les plus nombreux à juger le mouvement justifié, avec respectivement 88% et 78% d'entre eux. A l'inverse, les sympathisants socialistes ne sont que 49% à comprendre le mouvement et ceux du parti Les Républicains 43%.

    Sondage réalisé en ligne auprès d'un échantillon de 1.265 personnes majeures (méthode des quotas), interrogées entre le 23 et le 25 mai, soit après le début des blocages orchestrés dans les raffineries de France.

    9h58 : le site DCNS de sous-marins nucléaires à Cherbourg "totalement bloqué" 
    L'usine de sous-marins nucléaires du groupe DCNS à Cherbourg, dans la Manche, ancien fief électoral du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, est "totalement bloqué" dans le cadre des manifestations contre la loi travail, a-t-on appris auprès de la police. Selon la radio France Bleu Cotentin, le blocage de ce site, qui fabrique tous les sous-marins nucléaires français, est une première.

    9h28 : "Peut-être qu'il faut toucher à l'article 2", estime Michel Sapin

    "Peut-être qu'il faut toucher à l'article 2" sur certains "points", a déclaré le ministre des Finances, interrogé sur LCP sur des éventuelles évolutions concernant cet article contesté par les syndicats hostiles au texte. "Il faut regarder tout cela dans le détail", et "en finesse", a ajouté le ministre. Des propos qui tranchent avec ce que venait de déclarer un peu plus tôt Manuel Valls, évoquant des "modifications" mais sans citer l'article deux.

    9h38 : Sapin aussitôt recadré par Valls

    Toujours à l'antenne sur RMC, Manuel Valls a aussitôt été interrogé sur les déclarations de son ministre Michel Sapin : "On ne touchera pas à l'article 2", a déclaré le Premier ministre.

    9h15 : La grève votée dans "toutes les centrales nucléaires"

    La centrale nucléaire de Civaux, dans la Vienne. Sipa.

    La grève a été votée dans "toutes les centrales nucléaires" de France, soit 19, pour cette 8e journée de mobilisation contre la loi travail, a indiqué la CGT. "Douze" d'entre elles ont même procédé à des baisses de production dans la nuit, a précisé la porte-parole de la fédération Mines Energie de la CGT, Marie-Claire Cailletaud. Dans la journée, "on va certainement être dans une position où on va devoir importer" de l'électricité, a-t-elle souligné.

    Une première annonce mercredi soir faisait état du vote de la grève dans 16 des 19 centrales nucléaires françaises. 

    9h02 : le pont de Tancarville bloqué, celui de Normandie libéré
    Avec le pont de Normandie, celui de Tancarville, traversant la Seine près du Havre, a lui aussi été bloqué à l'aube par par des manifestants contre la loi travail. Des déviations ont été mises en place, a-t-on indiqué à la gendarmerie. Après plus de deux heures de blocage, le pont de Normandie a quant à lui été libéré peu avant 8h30, les manifestants partant d'eux-mêmes sans intervention des forces de l'ordre.

    8h59 : "des avancées", mais pas "de réécriture" possible, selon Bruno Le Roux
    Le président des députés PS a évoqué à nouveau des "avancées" selon lui "possibles" sur le projet de loi travail mais sans envisager une "réécriture" du texte. "Je ne veux pas qu'on caricature des débats importants, je n'ai jamais parlé de réécriture. Réécriture, ça voudrait dire changer la logique", a assuré Bruno Le Roux sur le plateau de France 2, sommé de s'expliquer sur sa prise de position la veille en faveur d'une évolution de l'article 2 sur les accords d'entreprise.

    8h55 : Moscovici juge "indispensable" une réforme du marché du travail
    Sur France Inter, le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, a affirmé que les pays "qui ont fait une réforme du marché du travail, c'est-à-dire ceux qui ont fait en sorte qu'on puisse entrer plus facilement sur le marché du travail, qu'on puisse en sortir avec sécurité, sont ceux qui ont réussi à faire baisser le chômage". "Ceux qui se sont refusés aux réformes du marché du travail sont ceux qui ont la moins bonne performance. Et quand on regarde la France, on constate qu'elle est 21e sur 28, ça n'est pas quelque chose dont on peut se glorifier. Je le dis sans me prononcer sur cette réforme (la loi Travail, NDLR), sans entrer dans le débat interne français", a-t-il toutefois précisé. 

    8h48 : Valls n'a jamais envisagé de "démissionner"
    Le Premier ministre-a-t-il songé à démissionner? "Non, non", a répondu Manuel Valls sur BFMTV, qui n'exclut pas de recourir à nouveau à l'article 49-3 en deuxième lecture à l'Assemblée fin juin, début juillet. Il a ajouté ne pas "avoir de doute" du soutien de François Hollande dans cette période.

    8h46 : "Pas de retrait du texte" mais "il peut toujours y avoir des modifications"

    "Le retrait du texte, ce n'est pas possible", a insisté Manuel Valls à l'antenne de BFMTV. "Mais il peut toujours y avoir des modifications,des améliorations", a nuancé le Premier ministre. Sur le controversé article 2, il rappelle le soutien à ce sujet de la CFDT. "Vous pouvez avoir tel ou tel élément de négociation" mais le principe des accords de branche est fixé, a-t-il dit. Dément-il lâcher du lest, comme l'écrit Le Parisien? "Qu'est-ce que ça veut dire lâcher du leste? S'il faut discuter...", a répondu le chef du gouvernement, sans terminer sa phrase.

    Lire aussi : Le gouvernement prêt à assouplir l'article 2?

    8h37 : Valls "n'est pas dans un mano a mano avec Philippe Martinez" 

    Invité de BFMTV, Manuel Valls refuse d'être présenté dans un duel face au patron. "Cette loi est bonne pour les entreprises (...) Elle est bonne pour les salariés", a-t-il répété, se disant "serein, déterminé". "Ce n'est pas la CGT qui peut bloquer le pays", a-t-il ajouté, en écho à ses propos tenus la veille à l'Assemblée nationale.

    8h12 : barrage filtrant devant la centrale nucléaire de Gravelines
    Quelque 80 agents grévistes de la centrale nucléaire de Gravelines (Nord), la plus puissante de France, effectuent ce jeudi matin un barrage filtrant à proximité de la centrale, contre la loi travail, assurant cependant qu'aucune baisse de charge n'avait lieu. A l'appel de la CGT, les grévistes ont mis le feu à des pneus sur la chaussée à 500 mètres du site nucléaire, occasionnant plusieurs kilomètres de bouchon, distribuaient des tracts contre la loi travail et appelaient les automobilistes, compréhensifs, à rejoindre la manifestation de 15 heures à Dunkerque.

    7h48 : raffineries et dépôts pétroliers toujours au coeur de la mobilisation
    L'acheminement du pétrole sera encore plus compliqué, ce jeudi en France, avec des arrêts de travail prévus dans "la plupart des ports", à l'appel de la fédération CGT des ports et docks. "En réponse à la répression" lors du déblocage des accès au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer, le syndicat a prolongé son mouvement de 24 heures, jusqu'à vendrediDes "initiatives territoriales" ont déjà perturbé ces derniers jours l'activité de plusieurs ports, à Saint-Nazaire, Lorient et Brest. Mercredi, cinq raffineries sur huit étaient perturbées et plus de 4.000 stations d'essence en rupture totale ou partielle, selon l'application mobile "Essence" très utilisée par les automobilistes en quête de carburant

    7h30 : Hollande prêt à faire une concession sur l'article 2?

    François Hollande et Manuel Valls sont "prêts à lâcher du lest", titre Le Parisien jeudi. Si officiellement, l'exécutif reste ferme vis à vis des opposants au texte, "l'idée de modifier l'article 2 (du projet de loi) en introduisant la possibilité que les représentants de branche valident a priori les accords d'entreprises est bel et bien dans les tuyaux" à l'Elysée, écrit le quotidien. "Il n'est pas question de retirer un seul article, mais le débat continue", confie un conseiller élyséen.

    Lire aussi : Pourquoi gouvernement et syndicats s'écharpent sur l'article 2 de la loi Travail

    7h25 : à la SNCF, le trafic est peu perturbé
    Pas de grandes perturbations jeudi matin malgré la poursuite de la grève lancée par la CGT-Cheminots et SUD-rail pour peser dans les négociations sociales du rail et demander le retrait de la loi travail, a indiqué un porte-parole de la SNCF. Comme prévu mercredi soir par la compagnie ferroviaire, il y a eu un "léger mieux" sur les TGV (4 sur 5) et, en région parisienne, sur le RER où le trafic est annoncé "quasi normal" sauf sur la ligne B où quatre RER sur cinq circulent malgré tout et le réseau Transilien (4 sur 5). Sur les autres lignes, les perturbations devaient rester identiques à mercredi avec 2 TER sur 3 (y compris bus de remplacement) et 6 Intercités sur 10.

    7h14 : le pont de Normandie bloqué

    Le pont de Normandie bloqué mercredi. Sipa.

    Quelque 500 manifestants commençaient à bloquer tôt jeudi matin le pont de Normandie, qui traverse l'estuaire de la Seine, face à l'arrivée en masse des forces de l'ordre dans la ville du Havre, a annoncé un représentant syndical. Le pont de Normandie, que l'autoroute A29 emprunte pour relier Le Havre à Honfleur (Calvados), a déjà été bloqué mercredi pendant deux heures dans le cadre des manifestations contre le projet de réforme du code du travail. 

    7h05 : aucun quotidien national n'est sorti
    Les quotidiens nationaux français ne paraîtront pas jeudi, à l'exception notable de L'Humanité, une situation vécue comme une "prise en otage" par le syndicat de la presse quotidienne nationale. "Pour la troisième fois au cours de ces 2 derniers mois, la CGT bloque l'impression et la distribution des quotidiens nationaux, ce jeudi 26 mai", a regretté le syndicat dans un communiqué envoyé mercredi.

    7h : au moins 16 centrales nucléaires ont voté la grève, selon la CGT

    "Dans toutes les centrales où la CGT est majoritaire, soit 16 sur 19, il y a eu des assemblées générales et la grève a été votée", a annoncé mercredi soir à l'AFP un porte-parole de la CGT Energie. Trois centrales thermiques sont déjà à l'arrêt : Cordemais (Loire-Atlantique), Gardanne (Bouches-du-Rhône) et Porcheville (Yvelynes). Quelles conséquences sur les consommateurs? Une éventuelle baisse d'électricité dépendra du nombre de grévistes et de la phase de production, qui permet ou non des baisses de charge, avait précédemment expliqué à l'AFP Jean-Luc Daganaud, délégué syndical CGT de la centrale nucléaire de Civaux (Vienne) qui a également voté la grève à partir de mercredi 21h.

    Retrouvez toute l'actualité de mercredi autour de la loi Travail
    Valls sur les blocages : "La CGT ne fait pas la loi dans ce pays"

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Ce qui se joue derrière la loi El Khomri

    Ce qui se joue derrière la loi El Khomri
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    Manuel Valls, Myriam El Khomri et Emmanuel Macron à Chalampe, le 22 février 2016 (K. ZIHNIOGLU/SIPA)

    Au-delà des tactiques du gouvernement ou des syndicats, c'est bien un changement de paradigme qui est à l’œuvre : l'accouchement douloureux d'une démocratie sociale à la française.

     

    Qu’est-ce qui se joue vraiment derrière la mobilisation contre la loi El Khomri ? Un pari politique en forme de va-tout de la part du pouvoir ? Ou un réflexe de survie sur fond de colère sociale pour les syndicats ? Les deux, à l’évidence.

    Obnubilé par son agenda, chaque camp durcit ses positions, obéissant à des logiques internes qui dépassent largement le seul débat sur la réforme du code du travail. Après avoir multiplié les maladresses et les provocations, le gouvernement y voit la dernière occasion avant la présidentielle d’opérer une grande clarification entre deux gauches qu’il juge désormais irréconciliables.

    Fragilisées dans les entreprises par une série de défaites aux élections professionnelles, incapables de mobiliser dans les cortèges, les centrales syndicales contestataires – CGT en tête – ont fait entrer leurs bastions dans la danse pour tenter de mettre le pays à l’arrêt et prouver qu’elles sont toujours là.

    Raffineries : entre Valls et la CGT, bras de fer et dialogue de sourds

    La vraie révolution

    Et pourtant, derrière ces considérations tactiques, c’est bien un changement de paradigme qui est à l’œuvre. Amorcé il y a déjà quelques années et notamment depuis le début du quinquennat Hollande, ce mouvement marque un accouchement douloureux : celui d’une démocratie sociale à la française, où employeurs et salariés parviendraient à s’entendre et à fixer des règles, sans s’en remettre systématiquement à l’Etat.

    De ce point de vue, la vraie révolution de la loi El Khomri réside dans ce que les juristes appellent l’inversion de la hiérarchie des normes. C’est-à-dire l’autorisation, sous certaines conditions, de déroger à la loi pour coller au plus près aux attentes et aux besoins du terrain.

    Pour la gauche, qui a longtemps estimé que le rapport de force était par nature défavorable aux salariés dans les entreprises et fait primer la loi sur le contrat, c’est un sacré aggiornamento. Mais ce pari-là ne peut fonctionner que sur un dialogue social constructif et donc avec des partenaires sociaux à la fois représentatifs et soucieux d’intérêt général.

    Le défi de la gauche réformiste

    Nous en sommes hélas encore loin. Le taux de syndicalisation en France est l’un des plus faibles d’Europe. Et le patronat hexagonal reste sans doute un des plus archaïques, comme en témoignent les provocations répétées du numéro un du Medef Pierre Gattaz.

    Loi Travail : Gattaz-Valls, l'autre bras de fer

    Contrairement à ce qui existe en Allemagne, dans les pays scandinaves ou encore aux Pays-Bas, la tradition du rapport de forces, l’obsession de la victoire ou de la défaite l’emportent trop souvent sur la recherche du compromis, synonyme pour beaucoup de compromission.

    Là est le grand défi de la gauche réformiste. Trouver le courage nécessaire pour rétablir la confiance plutôt que la confrontation, comprendre les mutations du monde du travail, reconnaître les contraintes des chefs d’entreprise et, par-dessus tout, favoriser la reconnaissance du fait syndical. Vaste programme !

    Matthieu Croissandeau

    Matthieu Croissandeau

    Matthieu Croissandeau

    Journaliste

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • 25Valls veut cacher
    • EXCLUSIF. Temps de travail des fonctionnaires : le rapport que Valls veut cacher

      EXCLUSIF. Temps de travail des fonctionnaires : le rapport que Valls veut cacher
    • LIEN
    • En moyenne, les agents des administrations travaillent 15 journées de moins par an que les salariés du privé. C'est ce que révèle une étude qui devait être remise ce jeudi au Premier ministre. Avant d'être ajournée in extremis... "L'Obs" en dévoile les principales conclusions.

      L'ObsPublié le 25 mai 2016 à 09h57
     

    Lire le dossier "Les fonctionnaires devront-ils travailler plus ?" dans "l'Obs", en kiosque jeudi 26 mai.

    Les gros bras de la CGT ne sont sans doute pas prêts d’obtenir le retrait du projet de loi sur le Travail comme ils le revendiquent en organisant un blocus des raffineries pétrolières et des centrales nucléaires. Mais en appelant à la grève générale ce jeudi, ils ont déjà provoqué l’ajournement d’un rapport sur "le temps de travail dans la fonction publique", qui promettait de faire grand bruit.

    "La remise à été décalée pour des raisons de calendrier", a-t-on appris de Matignon, le 24 mai dans la matinée. In extremis, l'exécutif a préféré ne pas ajouter une provocation au programme, très chargé, des affrontements sociaux. Les observations et les pistes de réformes formulées par le rapporteur Philippe Laurent, maire UDI de Sceaux et ami de Valls, pour faire respecter la durée légale de 35 heures hebdomadaires dans les administrations, sont soudain apparues inopportunes. Annick Girardin, la ministre de la Fonction publique, déclare :

    "Le Premier ministre devait faire un discours. Mais une question de temps s'est posé à nous en raison des déplacements de Manuel Valls à l'international et de la situation sociale dans le pays. Je le regrette mais je partage son avis."

    "L’Obs" s’est procuré le fameux rapport que Matignon ne saurait ouvrir pour l’instant. Diplomatique dans la forme mais net sur le fond, Philippe Laurent formule 34 recommandations pour "mettre fin au maintien de régimes dérogatoires à la base légale de 1.607 heures et à l'attribution de jours d'absence dépourvus de base légale". Il s’agit rien moins que de mettre enfin les 5 millions de fonctionnaires français au même régime horaire de travail.

     

    15 jours de travail de moins que dans le privé

    Une petite révolution, car en un an, les fonctionnaires français bossent en moyenne 110 heures de moins – 15 journées de moins que les salariés du privé. A la clé, des millions d’heures de travail qui pourraient faire progresser la productivité des services publics en épargnant le budget de l’Etat.

    Les comparaisons internationales ne sont guère favorables aux fonctionnaires français. Avec une durée légale hebdomadaire du temps de travail théorique de 35 heures dans les administrations, la France se situe en queue de peloton. La moyenne dans les administrations centrales des pays de l’OCDE est de 37,6 heures.

    Examinant les nombreux régimes horaires en vigueur dans les différents corps de la fonction publique, le rapport Laurent relève aussi des pratiques courantes à faire pâlir le moindre auditeur à la Cour des Comptes.

    Congés payés, RTT, jours fériés…

    Trop d’agents et de gestionnaires confondent allègrement congés payés et jours de RTT (réduction du temps de travail). Ici, les jours fériés ont aussi tendance à se multiplier : les agents des départements d’Outre-Mer bénéficient du jour de la célébration de l’abolition de l’esclavage, complété en Guadeloupe et en Martinique d'un jour supplémentaire de repos en l'honneur de l’abolitionniste Victor Schœlcher. S’y ajoutent six jours chômés en Guadeloupe (lundi gras, mardi gras, mercredi des cendres, mi-carême, Vendredi Saint, jour des défunts), et quatre en Guyane (lundi gras, mardi gras, mercredi des cendres, festival de Cayenne).

    Dans certains services, des évènements familiaux peuvent donner lieu à des autorisations spéciales d'absence. "Chaque collectivité a développé sa propre doctrine en la matière", est-il noté. Ici c'est trois jours de congés, hors congés payés, qui sont accordés pour un mariage, ailleurs dix jours. Ceci à la discrétion de l'employeur.

    Jours de fractionnement et compte-épargne temps

    Autre pratique douteuse : les jours de fractionnement. Un agent qui divise ses congés annuels en trois périodes d’au moins cinq jours ouvrés bénéficie d’un jour ou deux de congés supplémentaires. Philippe Laurent écrit :

    "Initialement prévue pour engager les agents à mieux étaler leurs congés quand ils en avaient moins, dans un souci de bonne marche des services, cette incitation a perdu sa justification à partir du moment où les agents disposent d’un volume de jours RTT et de jours de congés tel qu’il est devenu aisé d’étaler ceux-ci tout au long de l’année."

    Le zélé rapporteur souligne aussi le risque financier que fait peser le mécanisme du "compte épargne temps", qui permet aux agents de stocker leurs jours de repos non consommés afin de les utiliser plus tard ou de se les faire rembourser par l’Etat-employeur. Rien que dans les hôpitaux et la police, cette thésaurisation provoque l’immobilisation de 3 à 4 milliards d’euros qui s’apparentent à une dette.

    Mais qui osera désormais s’attaquer à ce chantier périlleux ? "La fonction publique doit être exemplaire", déclare Annick Girardin, prête à engager "très vite" une réflexion avec les organisations syndicales et les employeurs "pour discuter de la suite et de la forme à donner à ce rapport".

    A entendre certains syndicalistes contactés par "l’Obs", la discussion s’annonce difficile. Philippe Soubirous, de FO Fonction publique, dénonce :

    "On entretient le fantasme selon lequel les fonctionnaires travailleraient moins que les salariés, c'est faux."

    Seule la CFDT semble partager les objectifs réformateurs du gouvernement. Brigitte Jumel, de la CFDT Fonction Publique, déclare :

    "Si des agents font moins que la durée légale de 1.607 heures, on peut en discuter. Il n'est dans l'intérêt de personne de laisser penser qu'il y a plus de 5 millions de fonctionnaires qui se tournent les pouces."

    Chiche ? 

    Denis Demonpion et Sophie Fay

    L'Obs

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire