• Espagne, Italie, Etats-Unis… l’interdiction du « burkini » en France vivement critiquée dans les médias étrangers

    LE MONDE | 16.08.2016 à 16h18 • Mis à jour le 16.08.2016 à 16h39   LIEN

    Le port du burkini a été interdit dans trois villes en France, en cet été 2016. Le port du burkini a été interdit dans trois villes en France, en cet été 2016. AP

    Faut-il autoriser ou non le port du « burkini » sur les plages ? En France, trois municipalités – Villeneuve-Loubet, Cannes, Sisco – ont pris des arrêtés pour interdire cette tenue de bain portée par certaines femmes de confession musulmane qui recouvre tout le corps.

    Lire aussi :   Le « burkini » en question après que l’interdit sur la plage de Cannes a été validé

    D’autres pays européens se posent également la question. Ainsi, le quotidien El Pais affichait sur sa « une » mardi 16 août : « La polémique du burkini arrive sur les plages espagnoles ». D’après lui, « la récente interdiction du burkini sur les plages françaises de Cannes et Sisco a rouvert le débat sur le port du voile dans les lieux publics ».

    La polémique du burkini arrive sur les plages espagnoles (Une El Pais, Madrid, avec photo)

    Une trentaine de municipalités catalanes ont interdit la burqa

    Le quotidien explique qu’en Espagne, une trentaine de municipalités catalanes ont voté depuis 2010 l’interdiction du port de la burqa dans les établissements publics. Mais en 2013, la Cour suprême a estimé que les municipalités n’étaient pas compétentes pour restreindre un droit aussi fondamental que la liberté religieuse.

    Et en 2014, au Pays basque, le maire de Vitoria, Javier Maroto, a toutefois interdit à la baignade, dans les piscines publiques, toute personne voilée ou habillée. Ce dernier a toutefois autorisé les combinaisons en lycra. Un burkini dans cette matière peut donc être utilisé.

    Sur le site d’El Pais, la journaliste et écrivaine Berna Gonzalez Harbour s’en prend aux arguments des maires français qui ont interdit le port de ce vêtement. « Si c’est un problème d’hygiène, comme le justifie si bien le maire (de Villeneuve-Loubet), il faudrait peut-être alors réfléchir à l’interdiction des maillots, des lunettes de plongée et des combinaisons thermiques pour les frileux », ironise-t-elle.

    Lire aussi :   Marseille : annulation de la « journée burkini »

    L’écrivaine revient ensuite sur les différents attentats qui ont touché la France. Mais selon elle, « l’inquiétude de la population et les précautions prises par les autorités sont des réactions compréhensibles. Mais de la précaution et des ressources nécessaires à la lutte antiterroriste, à l’intolérance irrationnelle, il y a un pas que la France ne doit pas franchir. »

    « Je ne peux pas interdire à une femme de se baigner habillée »

    En Italie, la Nuova di Venezia revient également sur le sujet. Pour le quotidien local, les édiles de la côte vénitienne, à l’est du pays, « ne semblent pas particulièrement troublés » par le port du burkini sur leurs plages. « Aucun n’a ainsi prévu de prendre des arrêtés », poursuit la Nuova di Venezia.

    Interrogé, le maire de Jesolo, Valerio Zoggia, n’estime pas nécessaire d’intervenir sur la question. « Il n’y a pas eu encore de problème, selon lui. Je me soucie de la question de la sécurité dans son ensemble, mais je ne peux pas interdire à une femme de se baigner habillée. »

    Plus au nord de l’Europe, certains médias anglo-saxons n’hésitent pas à se moquer de la polémique. Le Guardian dresse ainsi « cinq raisons de porter un burkini – et pas seulement pour embêter les Français ».

    La journaliste du quotidien britannique, Remona Aly, liste ces « raisons de défier ces idioties » : « Rendre fou les médias », « économiser de la crème solaire », « diversifier la libération de la femme », « souligner le ridicule de la situation » et « célébrer la liberté ».

    « Une attaque islamophobe contre les musulmans »

    De son côté, la BBC prévient avec ironie que les autorités françaises « devront distinguer les nageurs en burkini et ceux en combinaison de plongée ».

    La chaîne britannique a également demandé à des femmes de confession musulmane ce qu’elles pensaient de l’interdiction du port du burkini sur certaines plages françaises. Pour Aysha Ziauddin, de Norfolk, à l’est de l’Angleterre, ces arrêtés municipaux « sont une attaque islamophobe contre les musulmans ». « Le burkini me donne la liberté de nager et d’aller à la plage sans avoir l’impression de compromettre mes croyances », poursuit-elle.

    Le Telegraph se montre également très virulent contre ces arrêtés municipaux. Pour le quotidien conservateur : « Les vrais ennemis de la liberté ne sont pas les femmes qui portent des burkinis, mais les politiques qui veulent les interdire. »

    « Comme un régime théocratique, l’interdiction du burkini à Cannes oblige les femmes musulmanes à choisir entre leur religion et leur identité nationale, et suggère pernicieusement que leur choix du vêtement est une déclaration politique, que ce soit le cas ou non. »

    « La France désigne la dernière menace pour sa sécurité : le burkini »

    Enfin, la polémique sur le burkini a même traversé l’Atlantique. Dans son édition internationale, samedi, le New York Times affichait en « une » : « La France désigne la dernière menace pour sa sécurité : le burkini. »

     

    Je pense que l'International New York Times se fout un peu de notre gueule

    Pour le quotidien américain, cette interdiction « peut parfois sembler étrange pour les étrangers ». Ainsi « aux Jeux olympiques de Rio, plusieurs femmes musulmanes ont participé à des épreuves avec des vêtements qui couvrent leurs cheveux et leur cou. Des maillots de bain couvrant le visage, portés par des baigneurs inquiets d’une exposition trop forte au soleil, ont également été repérés en Chine et dans d’autres endroits ».

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Tribune

    «Ne soyons pas naïfs sur le symbole

    de cette étoffe» par Aalam Wassef

    17 août 2016 à 11:45      LIEN
     
     
     
     

    Capture d'écran de la boutique en ligne de Marks & Spencer, qui propose des «burkinis» à la vente. Photo DR

    L'éditeur égyptien Aalam Wassef met en garde contre l'influence en France du wahhabisme, dont le burkini serait l'un des symboles.

    Au lendemain de l’interdiction du port du burkini à Cannes puis en Corse, le Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF) a dénoncé un acte islamophobe et une atteinte à la liberté d’expression des femmes musulmanes. Cette dénonciation mérite qu’on s’y attarde et qu’on l’explique.

    En adoptant cette position le CCIF s’érige en défenseur non pas «des musulmans de France», mais d’une mouvance extrémiste très singulière, le wahhabisme de France. Si le CCIF est libre de s’associer au wahhabisme par choix ou par ignorance, il est en revanche du devoir de l’État français d’en protéger l’ensemble de ses citoyens.

    Pour des raisons historiques et idéologiques le mot wahhabisme est interchangeable avec celui de salafisme, plus connu des Français. Les wahhabis eux-mêmes préfèrent se décrire comme «salafistes» pour se distancier d’une appellation péjorative deux fois centenaire. Au milieu du XVIIIe siècle, quand il émerge dans les zones arides du Najd, de l’actuelle Arabie saoudite, le wahhabisme est immédiatement mis au ban de l’Islam. Puritains autoproclamés, les wahhabis promeuvent en effet un rejet total et meurtrier de toute forme d’Islam ou de pratique religieuse différente de la leur.

    Le wahhabisme, le courant religieux le plus riche du monde

    Dès les années 1970, l’Arabie saoudite modernisée, désormais à la tête de la plus grande fortune au monde, s’emploie à exporter son idéologie: universités, écoles, livres, cassettes, DVD, universités, bourses d’études, fondations caritatives, formation d’imams, chaînes satellites, mode de vie, mode vestimentaire, voile, niqab, burkini, lieux de rencontre et de culte, sites Internet, quotidiens et hebdomadaires… Depuis 1970, on évalue les sommes investies dans la propagation du wahhabisme à 100 milliards dollars. C’est à ce prix que le wahhabisme donne l’illusion d’être l’Islam «le plus authentique», «le plus pur». Ni plus authentique, ni plus pur, le wahhabisme est simplement le courant religieux le plus jeune, et le plus riche au monde.

    Occupés à convertir le monde entier depuis moins de quarante ans, les pétro-wahhabis ne se laissent pas pour autant divertir et se préoccupent tout particulièrement des femmes, de leur corps, de leurs devoirs, de leur pudeur et, peut-on entendre aussi, de leur honneur. En 2016 une femme saoudienne digne de ce nom ne circule qu’en compagnie d’un homme, dissimule son corps tout entier et ne conduit pas. Son apparence et son comportement public sont les unités de mesure par lesquelles s’évalue la dignité de son mari et de sa communauté tout entière. Les écarts sont sanctionnés lourdement. Derrière le niqab ou le burkini, c’est aussi cela qui s’exporte en France, mais dans des versions nécessairement édulcorées parce que la loi française protège les femmes.

    Confronté à la juridiction française le wahhabisme militant doit composer avec un contexte qui lui résiste, mais dans lequel les brèches semblent nombreuses. La première d’entre elles, et la plus dangereuse, c’est la culture contemporaine des «droits individuels» ou s’est abîmée la liberté. Il est fréquent d’entendre que le niqab, le voile ou le burkini relèvent de «la liberté d’expression» ou du «droit des femmes à disposer de leur corps». S’y opposer, c’est être «islamophobe», c’est-à-dire s’attaquer à tous les musulmans. L’objectif est naturellement que toute condamnation justifiée du wahhabisme institutionnel en particulier soit rapidement perçue et narrée comme visant les musulmans français en général.

    Barrer la route à l’extrémisme islamiste

    Bien sûr toutes les femmes qui portent des burkinis en France ne sont pas des émissaires wahhabites mais ne soyons pas naïfs sur le symbole de cette étoffe. Il n’y a aucune honte à condamner l’extrémisme islamiste et à lui barrer la route par tous les moyens légaux possibles. Il n’y a là rien de politiquement incorrect ou de comparable au discours raciste et antimusulman du Front National. Cela ne revient pas non plus à ignorer que des actes antimusulmans sont perpétrés en France. Leur nombre de 140 en 2014 a triplé durant la triste année 2015. David Lisnard, le maire de Cannes, a fait dans sa ville ce qu’il fallait faire. Interdire les burkinis dont le nom s’amuse jusqu’à la nausée de la burqa des talibans n’est pas un acte islamophobe. C’est plutôt le signe que nous n’avons pas peur de dire qu’Islam et wahhabisme sont deux choses radicalement distinctes, et que le second menace le premier depuis plus de deux siècles.

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Affaire des courriels

    Clinton sommée de se prononcer par écrit

    Agence France-Presse

    HIllary Clinton Campaigns In Cleveland

    AFP

    Un juge fédéral américain a ordonné à Hillary Clinton de répondre par écrit à une série de questions posées par une organisation conservatrice sur sa messagerie privée, faisant ressortir une affaire susceptible de nuire à la campagne de la candidate démocrate à la présidence.

    La justice américaine a clairement énoncé début juillet qu'elle ne poursuivrait pas Mme Clinton pour avoir utilisé des serveurs et une messagerie de courriels privés quand elle dirigeait le département d'État. L'organisation Judicial Watch a toutefois décidé d'engager des poursuites contre la candidate dans ce dossier.

    Le juge Emmet Sullivan n'a pas accédé à la principale demande de Judicial Watch, qui exigeait qu'Hillary Clinton témoigne en personne, mais la candidate devra répondre sous 30 jours par écrit aux questions posées par l'association, indique le jugement de deux pages rendu vendredi par ce juge fédéral.

    La ministre de la Justice Loretta Lynch avait expliqué en juillet que la décision de ne pas inculper Mme Clinton se basait sur les recommandations du FBI.

     

    Le directeur de cette institution, James Comey, avait cependant déclaré que l'enquête du FBI avait établi que Mme Clinton avait été «extrêmement négligente» en envoyant des informations secrètes depuis son compte courriel personnel lorsqu'elle était à la tête de la diplomatie américaine entre 2009 et 2013.

    Hillary Clinton avait présenté ses excuses pour son usage de cette messagerie privée, mais l'affaire a été l'occasion pour ses opposants de mettre en doute la fiabilité et la sincérité de la candidate. Les poursuites engagées par Judicial Watch risquent d'entraver à nouveau sa course vers la Maison-Blanche, à moins de 100 jours de l'élection.

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • JO

    Basket (Femmes) L'équipe de France à bout de souffle face à la Serbie et privée de médaille

    Le 20/08/2016 à 18:13:00 | Mis à jour le 20/08/2016 à 20:19:56 | LIEN
     
    Extrêmement maladroites, les Bleues ont laissé filer la médaille de bronze au profit des championnes d'Europe serbes (63-70), samedi à Rio.
     
    Basket - Basket - Les Françaises ont perdu contre la Serbie. (P. Lahalle/L'Equipe)

    Les Françaises ont perdu contre la Serbie. (P. Lahalle/L'Equipe)

    Le match : 63-70

    Etait-ce l’horaire matinal (11h30 à Rio) ? La fatigue accumulée ? Le poids de l’enjeu ? Toujours est-il que les deux équipes ont connu les plus grandes difficultés à faire avancer le score au tableau d’affichage en première mi-temps. Les Bleues n’ont ainsi inscrit leur premier panier qu’après 5’34 de jeu et se sont retrouvées menées de 11 points (7-18, 7e). Mais à leur 3/16 aux tirs du premier quart-temps a répondu un 3/16 de leurs adversaires dans le deuxième.

    Restées huit minutes sans marquer, les Serbes sont rejointes à la 19e minute sur un trois points de Marine Johannes (27-27). La réussite monte d’un cran au début de la seconde période avant que les Bleues ne retombent dans leurs travers en ne marquant plus entre la 25e la 30e minute. Les Serbes creusent le plus gros écart du match en passant un 16-0 (40-53, 27e), dont cinq points consécutifs à une faute antisportive d’Olivia Epoupa.

    Le début du dernier quart-temps n’est pas plus engageant avec trois balles perdues consécutives mais les Bleues n’abdiquent pas, grattent des ballons et reviennent à huit longueurs (52-60, 36e). Néanmoins, leur maladresse les empêche de recoller vraiment et un panier primé de Tamara Radocaj à trois minutes de la fin (52-63) indique que les espoirs sont désormais éteints.
    39% La réussite, ou plutôt le manque de réussite aux tirs des Bleues, qui ont aussi laissé beaucoup de lancers-francs en route (12/20). Un gaspi auquel il faut aussi ajouter 20 balles perdues, leur péché mignon.

    Le bilan

    Evidemment, la déception est de mise pour les Bleues, passées près d’une médaille. D’autant que les Serbes étaient semble-t-il prenables ce samedi. Mais au final, cette quatrième place est un résultat de belle facture pour une équipe privée de sa capitaine Céline Dumerc et qui a beaucoup demandé à de jeunes joueuses (Ayayi, Epoupa et Johannes).

    Montée sur le podium des quatre derniers Euros, l’équipe de France s’annonce une nouvelle fois comme candidate au titre pour la prochaine édition en République tchèque (16-27 juin 2017).
    X. C., à Rio

    INFOS

    France (FRA)
    France (FRA)
    Dernier match : Sam. 20/08 FRANCE / SERBIE
    Prochain match : Sam. 19/11 FRANCE / PAYS-BAS
    SERBIE (SRB)
    SERBIE (SRB)
    Dernier match : Sam. 20/08 AUSTRALIE / SERBIE
    Prochain match : Dim. 21/08 SERBIE / ETATS-UNIS
    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • JO 2016 - boxe : Sarah Ourahmoune prend l’argent

    LE MONDE | 20.08.2016 à 19h15 • Mis à jour le 20.08.2016 à 19h23 | Par Anthony Hernandez (envoyé spécial à Rio)

    Sarah Ourahmoune est médaillée d’argent de la catégorie des - 51 kg.

    Pour une deuxième médaille d’or de la boxe française à Rio, il faudra encore patienter. Samedi au Pavillon 6 du Riocentro, Sarah Ourahmoune a été battue par la Britannique Nicola Adams, championne du monde en championne olympique en titre, dans la catégorie des - 51 kg. La boxeuse apporte tout de même à son sport la cinquième médaille française de ces JO, la deuxième d’une boxeuse française après l’or d’Estelle Mossely la veille (- 60 kg). La pratique féminine n’a été introduite aux Jeux olympiques qu’en 2012.

    À 34 ans, battue sur décision unanime des juges, l’aînée de l’équipe de France de boxe a tout de même réussi un retour fracassant pour réaliser son rêve olympique. Quatre ans plus tôt, la championne du monde 2008 avait échoué à se qualifier pour les Jeux de Londres. Dans la foulée, elle mettait entre parenthèses sa carrière de boxeuse pour donner naissance à sa fille. Ce n’est qu’en 2014, deux ans avant Rio, qu’elle faisait son retour sur les rings. « Sarah a relancé son projet après sa maternité. Elle a un tempérament d’acier. Il y a eu des moments durs. Elle travaillait beaucoup et les résultats ne suivaient pas. Lors des Mondiaux 2014, son premier grand championnat depuis son retour, elle était sortie au premier tour », se rappelle, Anthony Veniant, entraîneur de l’équipe féminine.

    Lire aussi :   JO 2016 : Estelle Mossely, la pionnière de la boxe française

    Pas de risque de « petite mort » du sportif après cette consécration olympique, la licenciée du Boxing Beats d’Aubervilliers ne manque pas d’activité en dehors de sa vie de boxeuse de haut niveau. Elle donne des cours aux mamans qui veulent boxer, grâce à une structure qui garde leurs enfants pendant les leçons au sein même du club. Diplômée de Science Po en communication, elle exerce également la profession d’éducatrice spécialisée pour des enfants atteints de handicaps mentaux. Enfin, elle se fait conférencière en entreprise, toujours en utilisant l’outil de la boxe.

    L’insouciance qui fait du bien

    Après sa victoire en quart de finale, contre la Kazakhe Shekerbekova, qui lui assurait une médaille, la Francilienne faisait part de son soulagement : « Je m’imaginais partir sans médaille et ça me faisait peur au vu de ce projet collectif et familial lourd. C’est un gros poids en moins cette médaille. Je me sens de mieux en mieux. Ma fille ne me manque pas tant que ça. Les jours passent vite. Je me sens bien. » Son coach expliquait comment il avait tenté de la libérer : « Elle avait quelques incertitudes. Il faut aller chercher un sourire, faire sortir la joie qu’elle a en elle ».

    Avec six médailles assurées -pour le moment une en or, deux en argent et deux en bronze- l’équipe de France de boxe réalise le meilleur total de son histoire. La mixité récente apporte une dynamique nouvelle. « On bosse beaucoup mais on rigole aussi. Il n’y a pas de clan. L’encadrement fait en sorte que l’on partage des moments. J’apprends de tous. Je suis fan par exemple de Sofiane (Oumiha, 21 ans et médaillé d’argent - 60 kg). En général, l’insouciance de mes coéquipiers me fait du bien », décrit Sarah Ourahmoune.

    Dimanche, le poids super-lourds (+ 91 kg) Tony Yoka tentera de clôturer en beauté cet exceptionnel bilan. Il combattra pour le titre olympique face à un autre Britannique, Joseph Joyce. Avec une unique ambition, décrocher l’or et rejoindre sa compagne Estelle Mossely sur le toit de l’Olympe.

    Anthony Hernandez (envoyé spécial à Rio)

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Un parfum de Guerre froide sur la péninsule coréenne

    Par AFP 18 août 2016 à 09:05     LIEN
     
     
     
     

    Des soldats nord-coréens à la frontière avec la Corée du Sud , le 27 juillet 2016 Photo KIM HONG-JI. AFP

    En août 2015, Séoul et Pyongyang rivalisaient d’optimisme après de fructueuses négociations marathon. Un an plus tard, toutes les communications sont coupées et un parfum de Guerre froide flotte sur la péninsule coréenne.

    Les défections en série, les messages codés pour les espions et la diffusion d’une propagande criarde sont autant d’illustrations d’une tension particulièrement élevée entre frères ennemis.

    «Les relations entre Nord et Sud n’avaient plus été aussi tendues depuis la période de la Guerre froide dans les années 1970», estime Kim Yong-Hyun, spécialiste de la Corée du Nord à l’Université Dongguk.

    Les défections de haut rang en sont sans doute le symptôme le plus remarquable. Le numéro deux de l’ambassade de Corée du Nord à Londres, Thae Yong-Ho, vient d’offrir un joli coup de pub et de propagande à Séoul.

    Les raisons qui l’ont poussé à passer au Sud sont sans doute aussi personnelles qu’idéologiques - il a deux enfants dont l’un est toujours scolarisé. Mais Séoul a eu beau jeu de présenter l’affaire comme un choix binaire entre le Bien et le Mal.

    M. Thae a justifié sa trahison par «son dégoût» pour le régime nord-coréen et «son admiration pour le système libre et démocratique» sud-coréen, a claironné le porte-parole du ministère sud-coréen de l’Unification.

    En l’absence totale de contacts intercoréens, ces fanfaronnades diplomatiques sont presque une figure obligée.

    - Mystérieux messages codés -

    Quand le climat s’est brutalement dégradé après le quatrième essai nord-coréen en janvier, Pyongyang a fermé les deux lignes de communication qui existaient avec le Sud.

    En juillet, la Corée du Nord a coupé l’un des derniers canaux encore existants avec Washington, en cessant tous ses contacts avec le gouvernement américain via la mission nord-coréenne à l’ONU.

    «L’absence total de canaux de communication entre les deux Corées ainsi qu’entre Pyongyang et Washington est une vraie source d’inquiétude», a déclaré Kim Yong-Hyun.

    Cela signifie que les deux voisins en sont désormais réduits à hurler par delà la frontière s’ils souhaitent se parler.

    La zone démilitarisée (DMZ) n’était de toute façon plus un havre de paix puisque dans la foulée de l’essai nucléaire nord-coréen, les deux pays ont ressorti des cartons les murs de haut-parleurs qui diffusent une bruyante propagande à destination de l’ennemi.

    Autre résurgence de la Guerre froide, Pyongyang semble avoir repris la transmission de messages codés sur la radio publique, vraisemblablement à destination de ses agents opérant au Sud.

    On n’avait plus entendu depuis une vingtaine d’années ces émissions en onde courte, repérées mi-juin par les renseignements sud-coréens, et qui consistent en une énumération de chiffres pendant plusieurs minutes par une speakerine.

    Les choses, pourtant, n’auraient pas dû en être ainsi.

    Nord et Sud avaient annoncé le 25 août 2015 un compromis pour mettre fin à une crise qui menaçait de les précipiter dans un conflit armé.

    «Un tournant dramatique», avait alors dit un négociateur nord-coréen. Un «nouvel élan», avait commenté le chef des négociateurs sud-coréens.

    - 'Relations jamais aussi mauvaises' -

    Las, dix jours plus tard, la guerre des mots reprenait de plus belle entre les deux Corées qui parviendront toutefois à tenir en décembre des discussions au niveau de leurs vice-ministres.

    Celles-ci ont accouché d’une souris et l’essai nucléaire nord-coréen de janvier a fait exploser pour de bon les espoirs de dialogue, déclenchant de nouvelles sanctions contre Pyongyang et entraînant la fermeture du complexe industriel de Kaesong, ultime projet de coopération intercoréenne.

    «En temps de paix, les relations intercoréennes n’ont jamais été aussi mauvaises, avec la fin du commerce, des échanges et du dialogue», observe Yang Moo-Jin, professeur à l’Université des études nord-coréennes.

    Les médias publics nord-coréens sont désormais embarqués à coeur joie dans une surenchère de violence verbale sexiste contre la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye.

    Et les tensions pourraient redoubler la semaine prochaine avec le lancement de deux semaines de manoeuvres militaires conjointes entre Séoul et Washington, impliquant des dizaines de milliers de soldats.

    Pour Yang Moo-Jin, Pyongyang pourrait, contrairement à son habitude, être tenté par une riposte modérée à ces exercices pour préserver un équilibre de tensions qui lui va bien, en cela qu’il semble polariser la communauté internationale comme au bon vieux temps de la Guerre froide.

    La décision sud-coréenne d’accepter le déploiement sur son sol d’un système antimissile américain a en effet soulevé un déluge de critiques de Pékin et Moscou.

    AFP
    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • JO 2016 - kayak en ligne : le Français Maxime Beaumont médaillé d’argent du K1 200 m

    Le Monde.fr avec AFP | 20.08.2016 à 14h27 • Mis à jour le 20.08.2016 à 14h38      LIEN

     

    Maxime Beaumont a décroché samedi à Rio la médaille d’argent de sprint en kayak monoplace (K1) sur 200m.

    Maxime Beaumont a décroché samedi 20 août à Rio la médaille d’argent de sprint en kayak monoplace (K1) sur 200m, régate remportée par le Britannique Liam Heath. L’Espagnol Saul Craviotto, médaillé d’argent sur l’épreuve aux JO de Londres en 2012, et l’Allemand Ronald Rauhe ont pris la médaille de bronze ex aequo.

    La médaille d’argent de Beaumont efface le zéro pointé subi en 2012 à Londres. L’équipage du kayak quadriplace (K4), invité de dernière minute, rêve d’un coup d’éclat en finale à 10 h 12 (15 h 12 françaises).

    Premier podium depuis 2008

    Deuxième temps des demi-finales vendredi derrière Heath, champion d’Europe en titre de la distance, Beaumont avait avoué viser le « Graal » d’un titre olympique samedi. « Plus que jamais, ça m’encourage à viser l’or », avait déclaré le vice-champion du monde 2015 de la distance après sa demi-finale.

    Maxime Beaumont et Sébastien Jouve avaient échoué à la 7e place de la finale du 200 m en kayak biplace (K2), jeudi. La lagune Rodrigo de Freitas sourit enfin à l’équipe de France de canoë-kayak en ligne, qui décroche son premier podium olympique depuis 2008, au dernier jour des épreuves.

    Lire aussi :   La gazette des Jeux : J-2, explosion de joie, et troubles digestifs

    Record de Pékin battu

    Avec la médaille d’argent de Maxime Beaumont, l’équipe de France olympique est assurée de 42 médailles et donc de dépasser le cap des 41 podiums des JO de Pékin, record de l’après-guerre pour les Bleus.

    Sur ces 42 médailles, 38 sont d’ores et déjà au cou de leurs propriétaires, quatre autres restant encore à forger, avec l’argent ou l’or comme métal, en hand masculin et féminin et via Sarah Ourahmoune et Tony Yoka en finale en boxe.

    Le record de médailles pour l’équipe de France depuis le début des Jeux de l’ère moderne en 1896 à Athènes remonte aux JO de Paris 1900, quand les sportifs français avaient signé 91 podiums, pour 27 titres.

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Cécile Duflot candidate à la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts pour la présidentielle de 2017

    LE MONDE | 20.08.2016 à 13h07 • Mis à jour le 20.08.2016 à 14h19 | Par Le Monde.fr LIEN

    L'ancienne ministre du logement Cécile Duflot a publié dimanche 4 janvier une tribune appelant à "mettre en échec" la loi Macron. L'ancienne ministre du logement Cécile Duflot a publié dimanche 4 janvier une tribune appelant à "mettre en échec" la loi Macron. AFP/KENZO TRIBOUILLARD

    « Je n’ai jamais fait mystère que je me préparais à cette échéance. » Cécile Duflot, 41 ans, a officialisé samedi 20 août sa candidature à la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) pour la présidentielle de 2017. Mme Duflot en a fait l’annonce dans une lettre adressée aux adhérents du parti écologiste et publiée par Libération.

    « Au travers de la primaire de l’écologie, j’ai décidé de concourir à l’élection présidentielle de 2017 », écrit l’ancienne ministre du logement, qui avait quitté le gouvernement en 2014. « La bataille à venir s’annonce rude », pronostique Cécile Duflot, pour qui « l’espace est mince. Mais il existe ».

    « C’est un immense honneur bien évidemment mais c’est avant tout une épreuve (…) La présidentielle est un marathon. Pas un sprint. On ne s’improvise pas candidat. »

    La députée écologiste revient ensuite sur son parcours pour appuyer sa candidature, disant être « née écologiste, parce que mes parents m’ont transmis l’amour de la nature et le souci de sa préservation ». Elle rappelle ensuite ses années « de militantisme associatif », notamment son engagement féministe.

    Lire aussi :   Cécile Duflot : « Je me battrai pour que notre candidature à la présidentielle soit la plus efficace possible »

    « Nous devons relever la tête »

    Dans sa lettre aux adhérents, Cécile Duflot, qui dirigea EELV de 2006 à 2012, revient notamment sur les dissensions au sein de son parti :

    « Je serai fière de vous représenter dans les batailles à venir. Je prends ma part de notre histoire commune, de nos succès comme de nos échecs. Les derniers mois en particulier ont été douloureux pour l’écologie politique. Les divisions organisées, les débauchages orchestrés, les déceptions mal maîtrisées nous ont considérablement affaiblis. Mais nous devons impérativement relever la tête. »

    En quatre ans, le mouvement écologiste a perdu plus de la moitié de ses députés européens et de ses conseillers régionaux. Une bonne partie de la formation a claqué la porte pour se rapprocher du PS, à commencer par leur secrétaire nationale, Emmanuelle Cosse, qui a rejoint le gouvernement en février contre l’avis d’EELV. Sans oublier les défections de Stéphane Sitbon-Gomez, Jean-Vincent Placé et François de Rugy.

    Un chemin qui s’annonce sinueux

    Les obstacles sont en effet nombreux sur la route de Mme Duflot, qui devra faire face à l’offensive de Jean-Luc Mélenchon sur l’environnement. Il y a aussi les sondages qui ne sont pas bons : entre 1 % et 3 % des intentions de vote. Dans le parti, sa candidature ne va pas non plus de soi. Elle doit en effet se soumettre à une primaire en interne.

    Si elle remporte la primaire, il lui faudra aussi réunir les cinq cents parrainages nécessaires pour pouvoir se présenter. Si le Nouveau Parti anticapitaliste y parvient depuis 2002, les écologistes devraient aussi pouvoir s’en sortir, mais cela suppose de s’y prendre tôt et d’y mettre des forces.

    Lire aussi :   2017 : la course d’obstacles de Cécile Duflot

    Exangue, le parti ne pourra pas non plus mettre la main à la poche, même s’il a enfin vendu son siège parisien. Mme Duflot devra se contenter de l’argent alloué par l’Etat pour les candidats ayant réuni les signatures – soit 800 000 euros en 2012 – et des dons de ses soutiens.

    • Le Monde.fr
      Journaliste au Monde
    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • 3 000 km sans boire ni manger : pour les jeunes veaux, le transport est un supplice

    LE MONDE | 19.08.2016 à 18h01 • Mis à jour le 20.08.2016 à 07h03 | Par Pierre Le Hir

    LIEN

    Des jeunes veaux (non sevrés) sont transportés sur près de 3 000 kilomètres sans être ni nourris ni abreuvés.
    Des jeunes veaux (non sevrés) sont transportés sur près de 3 000 kilomètres sans être
    ni nourris ni abreuvés. AWF/TSB

    C’est une nouvelle illustration de la maltraitance animale, qui met une fois de plus en cause des pratiques de l’industrie agroalimentaire. Les images ne sont pas aussi insoutenables que celles tournées dans des abattoirs par l’association L214, qui ont ému l’opinion publique ces derniers mois. Elles n’en révèlent pas moins la souffrance infligée à des animaux, au mépris de la réglementation.

    L’ONG de défense du bien-être animal Compassion in World Farming (CIWF) vient de rendre publique une enquête, menée par les associations allemande et suisse, Animal Welfare Foundation et Tierschutzbund Zürich, sur les conditions de transport des jeunes veaux entre pays européens. Il s’agit de bovins non sevrés, âgés de seulement dix jours, issus de la filière laitière : des mâles qui, par définition, ne produiront pas de lait, et des femelles (des velles) non destinées au renouvellement du cheptel. Tous sont expédiés vers des centres d’engraissement intensif, avant de finir sur l’étal des bouchers.

    Plus de quarante heures de route

    Les associations ont suivi et filmé, entre 2014 et 2016, dix camions convoyant les animaux depuis les élevages laitiers et les marchés aux bestiaux jusqu’aux centres d’engraissement. La majorité part d’Allemagne, de France, d’Irlande, de Pologne, de Lituanie et de Lettonie, pour rejoindre les Pays-Bas, l’Espagne et l’Italie. Soit des trajets pouvant atteindre près de 3 000 kilomètres et plus de quarante heures de route.

    Les images diffusées montrent les terribles conditions dans lesquelles s’effectuent ces déplacements. On y voit des veaux affamés et assoiffés léchant les barreaux des camions, dans un espace confiné où ils sont entassés sans pouvoir ni se tenir droit ni se coucher. Cela, par des températures glaciales ou au contraire des chaleurs extrêmes. Certains sont frappés lors des déchargements. Et les plus faibles meurent avant d’être arrivés à destination.

    « Violation des réglementations »

    « Il est totalement anormal que des veaux aussi jeunes soient transportés sur des durées aussi longues, en violation des réglementations françaises et européennes », proteste Agathe Gignoux, de CIWF France. Les règles communautaires relatives à la protection des animaux pendant le transport (règlement CE 1/2005) posent en effet comme principe que « nul ne transporte ou ne fait transporter des animaux dans des conditions telles qu’ils risquent d’être blessés ou de subir des souffrances inutiles ».

     

    La France est le deuxième exportateur européen de veaux non sevrés. La France est le deuxième exportateur européen de veaux non sevrés. AWF/TSB

    Elles édictent en particulier que « la durée de voyage ne doit pas dépasser huit heures ». Des dérogations sont certes possibles, mais elles exigent que les besoins des animaux soient satisfaits pendant le voyage et qu’ils soient nourris avec des substances appropriées, soit, dans le cas des tout jeunes veaux, avec du lait ou un substitut de lait. Or, constate l’ONG, ces conditions ne sont en réalité jamais remplies.

    « Il est impossible de transporter des veaux non sevrés durant plus de huit heures en respectant le bien-être animal », conclut l’association CIWF. Aussi demande-t-elle l’interdiction pure et simple de leur transport sur de longues distances, afin de mettre fin à leur « calvaire ». L’Association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes (Interbev) n’a pas répondu aux sollicitations du Monde.

    La France, deuxième pays exportateur

     

    Les animaux voyagent dans des espaces confinés

    En 2015, un peu plus de 1,3 million de jeunes veaux ont circulé entre les pays européens, l’Allemagne étant, à elle seule, à l’origine de 50 % de ce trafic. La France se classe au deuxième rang des pays exportateurs, avec près de 12 % du total, devant la Pologne (7 %) et l’Irlande (6 %). Selon les derniers chiffres de l’établissement public FranceAgriMer, l’Hexagone a exporté, en 2015, 152 700 petits veaux (13,9 % de plus qu’en 2014), principalement en Espagne.

    Ces jeunes bovins ne sont pas les seuls à souffrir de tels transferts. Le CIWF prépare, pour le 29 août, la première journée internationale d’action contre les transports de longue distance, avec comme mot d’ordre : « Des animaux, pas des marchandises ! » La mobilisation portera aussi sur le sort fait par l’homme aux agneaux, cochons, volailles et chevaux.

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Islamisme radical : assigné à résidence à Toulouse et indemnisé par erreur

    Islamisme radical : assigné à résidence à Toulouse et indemnisé par erreur Un cafouillage judiciaire a permis à un homme assigné à résidence, soupçonné d'appartenir à la mouvance de l'islamisme radical, de toucher 12 000 euros de dédommagement.
    ILLUSTRATION AFP / PHILIPPE HUGUEN

    L e ministère de la Justice a indiqué jeudi 18 août avoir versé à tort près de 12 000 euros à un homme soupçonné d'appartenir à la mouvance islamiste radicale, et qui avait déjà été au centre fin juillet d'un cafouillage judiciaire. 

    Connu comme un proche de Fabien Clain, voix de la revendication des attentats parisiens de novembre 2015, Farouk Ben Abbes, un Belge d'origine tunisienne, a reçu 18 960 euros plus des intérêts de la part de la Chancellerie en réparation d'une période de détention provisoire dans une enquête terroriste conclue par un non-lieu.

     

    Il n'avait droit qu'à une somme d'environ 7 000 euros selon un communiqué du ministère, confirmant des informations du Parisien. Dans un premier temps, en mars 2014, la Cour d'appel de Paris avait octroyé à cet homme de 31 ans 6 000 euros au titre du "préjudice moral", 11 960 euros pour le "préjudice matériel", et 1 000 euros pour frais de procédure.

    Dédommagement pour sa détention provisoire avant un non-lieu

    La loi prévoit en France des réparations pour les personnes qui ont fait de la prison avant de bénéficier d'un non-lieu, d'être relaxées ou acquittées. "Il n'y a plus d'Etat de droit si la loi est d'application variable selon les individus", a déclaré son avocat William Bourdon, à l'intention de ceux qui dénonceraient cette indemnisation et voudraient "exclure du bénéfice de la loi des personnes au motif qu'elles étaient soupçonnées de terrorisme".

    Ben Abbes avait été placé en détention provisoire du 20 juillet 2010 au 9 décembre 2011 dans le cadre d'une enquête pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, notamment sur un projet d'attentat visant la salle de spectacle du Bataclan. Les juges d'instruction antiterroristes avaient rendu en septembre 2012 un non-lieu faute de "charges suffisantes".

    Une deuxième juridiction, la Commission nationale de réparation des détentions, rattachée à la Cour de cassation, avait nettement diminué en janvier 2015 le montant de l'indemnisation, en infirmant la notion de "préjudice matériel" et en ramenant la somme à quelque 7 000 euros. Mais cette décision échappe au ministère, qui suit la première juridiction et verse donc à Ben Abbes, en plus de la somme due, 11 960 euros augmentés des intérêts.

    Interdit de quitter le territoire, et assigné à résidence à Toulouse

    "Naturellement, les causes de cette erreur seront identifiées mais, sans attendre, tous les moyens seront utilisés (...) pour récupérer le trop-perçu", selon le communiqué de la Chancellerie. "S'il y a un trop-perçu, Farouk Ben Abbes remboursera", a assuré son avocat. "Ce trop-perçu est un non-sujet s'agissant d'une simple erreur administrative, ridicule par rapport à l'incroyable bévue" sur son expulsion avortée fin juillet, a-t-il commenté.

    Le 22 juillet, Farouk Ben Abbes, proche de Fabien Clain, vétéran du jihadisme français et voix de la revendication des attentats du 13 novembre 2015 par l'organisation Etat islamique, s'était déjà trouvé au centre d'un cafouillage judiciaire. Son expulsion vers la Tunisie avait été empêchée à la dernière minute, les autorités constatant que l'homme était soumis à un contrôle judiciaire lui interdisant de quitter le territoire français, dans le cadre d'une autre enquête ouverte pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".

    Farouk Ben Abbes reste mis en examen dans cette enquête portant sur le site internet francophone pro-jihad Ansar Al-Haqq. Il avait par ailleurs été assigné à résidence à Toulouse au lendemain du 13 novembre, et condamné à trois mois de prison ferme pour ne pas avoir respecté les conditions de cette assignation. Assigné à résidence à Brienne-le-Château (Aube) à sa sortie de prison, il a regagné Toulouse, toujours dans le cadre de cette mesure administrative.

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire