• Baisse de la production de pétrole : quatre questions sur l’accord de l’OPEP

    LE MONDE ECONOMIE | 29.09.2016 à 10h54 • Mis à jour le 29.09.2016 à 15h50 | Par Jean-Michel Bezat

    LIEN

    Le ministre de l’énergie saoudien, Khalid Al-Falih, lors de la réunion des membres de l’OPEP à Alger, le 28 septembre.

    Les quatorze membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), réunis mercredi 28 septembre à Alger, sont finalement parvenus à dégager un accord de principe sur la baisse de la production, afin de faire remonter les cours du pétrole. L’organisation ramènerait sa production entre 32,5 et 33 millions de barils par jour (contre 33,24 millions aujourd’hui). C’est la première fois que le cartel réagit ainsi depuis 2008, quand la crise financière post-Lehman Brothers avait fait plonger le baril de 147 dollars au cours de l’été à moins de 35 dollars six mois plus tard.

    Lire aussi :   Pétrole : les pays membres de l’OPEP s’accordent pour limiter leur production

    • Quel sera l’impact sur les prix ?

    Même fragile, cet accord devrait faire repasser le pétrole au-dessus de 50 dollars le baril, encore loin des 114 dollars atteints en juin 2014. Cette baisse de la production – la première depuis 2008 – devrait être de l’ordre de 700 000 barils par jour, soit entre un tiers et la moitié de l’excédent de production mondiale.

    Les marchés ont salué cette décision : en fin d’après-midi, le cours du brut léger américain West Texas Intermediate (WTI) a clôturé en progression de 5,3 % (47,05 dollars) à New York. En quatre jours, le WTI et le brent de la mer du Nord ont regagné 6 %. En Bourse, les valeurs pétrolières flambaient jeudi matin en Europe. A Paris, Technip, Total, CGG ou Vallourec bondissaient en début de séance.

    • Pourquoi cet accord est-il une surprise ?

    La veille de la réunion, Bijan Zanganeh, le ministre iranien du pétrole, réaffirmait qu’un tel accord n’était pas envisageable en deux jours. Et pourtant, c’est bien un rapprochement des points de vue entre les deux frères ennemis du cartel, l’Arabie saoudite et l’Iran, qui a permis de dégager ce consensus. « L’OPEP a pris une décision exceptionnelle aujourd’hui. Après deux ans et demi, l’OPEP a atteint un consensus pour piloter le marché », a déclaré Bijan Zanganeh. L’accord d’Alger constitue un net progrès par rapport à l’échec du sommet de Doha (Qatar), le 15 avril, où les Saoudiens et les Iraniens n’étaient pas parvenus à s’entendre.

    Lire aussi :   Les cours du pétrole rechutent après l’échec de la réunion de Doha

    • Pourquoi un tel revirement de l’Arabie saoudite ?

    L’Arabie saoudite a un besoin urgent de pétrodollars supplémentaires. La situation financière du royaume wahhabite, premier exportateur mondial de brut, s’est fortement dégradée. Le déficit budgétaire a atteint 98 milliards de dollars en 2015 et il représentera près de 14 % de son PIB cette année. Riyad a dû se résoudre à annoncer des réductions de salaire de ses fonctionnaires, une mesure sans précédent dans son histoire. À plus long terme, le pays veut sortir de sa dépendance à l’or noir.

    Lire aussi :   Le pétrole, autre guerre entre l’Iran et l’Arabie saoudite

    • Pourquoi les analystes restent-ils sceptiques ?

    Après cette décision, le plus dur reste à faire lors de la réunion de l’OPEP, le 30 novembre, à Vienne. Il faudra en effet déterminer la contribution de chaque pays. Riyad a visiblement assoupli sa position, qui consistait à refuser tout gel tant que Téhéran et des pays non-OPEP comme la Russie ne seraient pas prêts à partager l’effort.

    Lire aussi :   Baisse du prix du pétrole : qu’est-ce que l’OPEP ?

    Finalement, trois pays seraient autorisés à produire « à des niveaux maximum qui font sens », a indiqué le ministre saoudien du pétrole, Khalid Al Falih : l’Iran, pénalisé par les sanctions internationales ; le Nigeria, touché par des attaques de rebelles sur ses installations pétrolières du delta du Niger ; et la Libye, ravagée par la guerre civile.

    Mais les analystes savent aussi que les membres de l’OPEP n’ont pas toujours respecté les quotas de production qui leur étaient attribués. Et que les Russes, en dépit de leurs déclarations, n’ont jamais fait de gros efforts pour resserrer les vannes. Signe que les analystes ne surestiment pas l’importance de cet accord d’Alger, les cours du pétrole sont repartis à la baisse, jeudi après-midi, en Asie.

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •  
    De faucon à colombe

    Ainsi était le vrai Shimon Peres

     
    Icône de la diplomatie internationale, faucon devenu colombe, le prix Nobel de la paix n’a jamais renoncé au rêve d’une terre pour deux peuples.
    Shimon Peres défendant les accords de paix avec les palestiniens a la Knesset. Jerusalem, ISRAEL - 9 septembre 1993 - LEMMER/SIPA

    Il n’aimait pas qu’on le lui rappelle. Au début des années 1970, Shimon Peres était reçu avec effusion au Goush Emounim, le Bloc de la foi, fer de lance de la colonisation en Cisjordanie. Il occupait alors successivement, et à peu de temps d’intervalle, les fonctions de ministre des immigrants, des transports puis de l’information. Une ronde sans surprise dans l’étourdissant ballet politique qui assura son omniprésence, avec de rares éclipses, dans tous les gouvernements de l’Etat hébreu jusqu’à la fonction suprême : la présidence, de 2007 à 2014. L’Israël de Netanyahou affrontait la réprobation internationale mais la réputation de Shimon Peres planait au dessus de tout ça. Dans le vieil homme chargé d’honneurs,  au français fleuri d’un accent plus yiddish qu’hébraique, on saluait l’Israël idéal. Personne ne se souvenait que le prix Nobel de la Paix, promoteur avec Yitzhak Rabin et Yasser Arafat des accords d’Oslo, avait qualifié naguère de « pionniers » les premiers colons qui plantaient leur caravane sur les monts de Samarie, aux alentours de Naplouse, la Sichem biblique.

    A l’époque, les leaders d’Israël étaient en plein débat sur l’avenir des territoires conquis pendant la guerre des Six-Jours. Moshe Dayan, l’artisan de la victoire, doutait. Tout en affirmant publiquement son attachement à la nouvelle « profondeur stratégique » offerte au pays, il restait secrètement troublé par le premier rapport des renseignements militaires remis au lendemain même de la guerre-éclair. Le général Shlomo Gazit y préconisait un retrait rapide sur la base d’un règlement avec « les Arabes », le terme de « Palestiniens » étant proscrit. Rabin, lui, voyait avec dégoût se développer l’idolâtrie de la terre. Le Bloc de la foi, écrira-t-il dans ses mémoires, était « un cancer au sein de la démocratie israélienne, mais le combat ne pouvait réussir alors que le parti travailliste était profondément divisé face aux militants du Goush Emounim, des gens que le ministre de la Défense, Shimon Peres, qualifiait de véritables idéalistes et soutenait... »

    En Israël, le passé de faucon de cette colombe internationale est un secret de PolichinellePour Peres, le « Goush » était moins celui de la foi que de la sécurité. Les premières implantations tenaient la ligne des crêtes, vitale pour la survie d’Israël, pensait-il comme Golda Méir. « Il considère qu’Israël est soumis à des menaces permanentes, écrit Alain Dieckhoff, et qu’il faut parer à toute attaque éventuelle par le renforcement constant de ses capacités militaires ».

    L’homme, que l’on accusera de ne jamais porter un fusil, a en réalité combattu dans la Haganah et fut un spécialiste de la commercialisation des mitraillettes Uzi. Il a commencé sa carrière dans l’ombre de David Ben Gourion. Son protecteur en fait rapidement un haut responsable de la Défense. C’est Peres qui va renforcer l’alliance entre la France et Israël mais elle ne survivra pas à la guerre des Six-Jours. Commis-voyageur d’un pays en quête d’armes et d’alliés, ce jeune homme dont toute la famille restée en Pologne a été exterminée, incarne alors, aux yeux de ses interlocuteurs, un Israël miraculé et héroïque. Quand son pays perdra cette image, lui la conservera pour toujours. Car Shimon Peres est l’homme de l’extérieur, par opposition à Yitzhak Rabin, l’Israélien de l’intérieur, le sabra, aussi introverti qu’il est extraverti et séducteur. De là aussi, viennent les dissensions entre les deux hommes qui partagèrent pourtant le même Nobel en 1993.

    En 1970, l’allergie de Rabin à Peres est manifeste. Dans la biographie très documentée qu’il lui a consacré, Michel Bar Zohar confirme :

     

    « Yitzhak Rabin considérait Peres comme le cheval de Troie du Goush Emounim au sein du parti travailliste. Non seulement il apporta une aide décisive aux projets de colonisation en Samarie mais il favorisa aussi la construction des grandes implantations qui devaient devenir des centres urbains importants, comme Ariel ».

    Le Shimon des Européens a une toute autre histoire. Elle touche à la légendeEn Israël, le passé de faucon de cette colombe internationale est un secret de Polichinelle. Mais le Shimon des Européens a une toute autre histoire. Elle touche à la légende. Alors que le Moyen-Orient devient un cauchemar et que son pays semble engagé dans une guerre de mille ans avec le monde arabe, Peres cultive l’art de faire rêver. « Les gens, répète-t-il, ont le droit de rêver comme de boire et de manger ». Les rêves se partagent. La métamorphose qui conduira le faucon à accompagner les accords d’Oslo s’opère peu à peu, dans la compagnie des dirigeants de la planète qui l’ont tous reçu. « Ce qui a changé Peres, c’est le monde, explique l’écrivain Amos Oz au journaliste Ari Shavit (Ma terre promise, J.C. Lattès) Il a visité de nombreux pays, il a écouté puis il a compris : il ne voulait pas qu’Israël soit la nouvelle Afrique du Sud. Rabin et Peres ont saisi l’un et l’autre la nécessité de mettre un terme au conflit. Les faucons prévisibles qu’ils étaient se sont mués en colombes hésitantes. »

    "Les faucons prévisibles qu’ils étaient se sont mués en colombes hésitantes."Après les accords d’Oslo et dans l’illusoire euphorie du processus de paix, il lance le concept de « nouveau Moyen-Orient ». Basée sur les capacités rédemptrices de la prospérité économique, la vision est adoptée avec enthousiasme, sinon par les intéressés, Israéliens et Palestiniens enlisés, du moins par les observateurs, en quête de miracle libéral. Le « Centre Peres pour la paix » est fondé en 1996, un an après l’assassinat de Yitzhak Rabin par l’extrémiste juif, Yigal Amir. Shimon vient d’être battu par Benyamin Netanyahou. Il n’a pas osé, dans sa campagne, confronter la droite à ses responsabilités dans l’atmosphère qui a conduit au meurtre. Arafat, de son côté, n’a pas osé imposer sa loi au Hamas qui a multiplié les attentats. L’ambiguité et la peur ramènent donc le Likoud au pouvoir.

    La mollesse de Peres à ce moment décisif lui sera lourdement reprochée à gauche. Elle lui vaudra des amitiés à droite et sa longévité politique, malgré la chute des travaillistes, aux côtés d’Ariel Sharon, puis d’Ehud Olmert. A-t-il oublié le rêve ou tenté de le ressusciter avec les accommodements les plus insolites ? « Les intellectuels israéliens parlent de Peres comme d’un héros de tragédie, résume le journaliste Robert Littell. Un héros à cause de sa formidable contribution à l’établissement de l’Etat juif pendant cinquante ans, une tragédie parce que les électeurs n’ont pas voulu le laisser terminer ce qu’il avait commencé : le processus de paix engagé à Oslo. »

    Le père de la bombe israélienne

    C’était à la fin des années 1950. Fringant directeur général du ministère de Défense et envoyé spécial de David Ben Gurion, Shimon Peres est parvenu à force de persuasion, de charme et de manœuvres à conclure des accords avec la France qui ont permis à Israël de se doter de l’arsenal nucléaire. Quelques exemples de sa « hutzpa », culot en hébreu ? Il a persuadé en 1957 le président du conseil de l'époque Maurice Bourgès-Maunoury, dont le gouvernement venait pourtant de tomber, d'antidater un document sur la fourniture d'uranium enrichi. « Entre amis,  24 heures cela ne compte pas... », a-t-il  coutume de confier en souriant. Pour financer l'ensemble du projet, Shimon Peres s'est aussi démené aux Etats-Unis où il a récolté l'équivalent de 240 millions de dollars auprès des juifs américains pour un programme nucléaire que l'Etat hébreu n'avait pas les moyens de financer. Il aurait également organisé en secret l'exportation illégale d'uranium hautement enrichi stocké en Pennsylvanie. Enfin, sur le front diplomatique, il a raconté lui-même comment, pris de court dans un couloir de la Maison Blanche par John Kennedy qui exigeait des explications sur l'objectif de la centrale nucléaire de Dimona construite par la France, il a improvisé une « formule » floue. Un pieux mensonge, devenu le véritable leitmotiv officiel depuis plus d'un demi-siècle : Shimon Peres assure à Kennedy  qu'Israël « ne sera pas le premier pays à introduire l'arme nucléaire au Moyen-Orient »...

    Julien Lacorie

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Chemises arrachées à Air France: 2 à 4 mois de prison requis pour cinq prévenus

    media
    Le 5 octobre 2015, le directeur des ressources humaines Xavier Broseta s'est enfui torse nu du Comité d'entreprise d'Air France
    à Roissy, après s'être fait arracher sa chemise par des manifestants, REUTERS/Jacky Naegelen

    Le procureur a requis mercredi 28 septembre des peines de 1000 euros d'amende pour les dix prévenus poursuivis pour dégradation et de 2 à 4 mois de prison avec sursis pour les cinq prévenus poursuivis pour violence en réunion.

    Le procureur Philippe en est sûr, l’interruption violente du comité d’entreprise d’Air France était une opération organisée et il pointe du doigt la responsabilité des syndicats dans cette dérive. Aux yeux du procureur, les quinze prévenus ont été instrumentalisés, mis au service d’une action qui devait dégénérer, mais dont on ne voulait pas forcément qu’elle dégénérât à ce point.

    Et le représentant de l’accusation fait cette analyse : chaque membre de la horde dans cette transe collective y est allé volontiers, car c’était une faute commune, chacun pouvait penser qu’il ne serait pas poursuivi individuellement.

    D’un revers de manche, le procureur balaie les arguments des prévenus et de leurs avocats qui estiment qu’on ne voit rien sur les vidéos. « Observer les images dixième de seconde par dixième de seconde, dit-il, elles donnent corps aux accusations ». Et il ironise : « C’est fou, cette propension à perdre l’équilibre et à se rattraper sur les costumes des DRH ! On n’a enlevé que le haut, mais l’objectif, dit-encore, c’était bien à poil ». « Une opération de casseurs et de voyous », conclut le procureur, avant de réclamer pour les cinq prévenus auteurs de violence de deux à quatre mois de prison avec sursis.

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •  

    11 Septembre : le Sénat passe outre

    le veto d'Obama

    La chambre haute, à majorité républicaine, autorise donc les proches des victimes de l'attentat terroriste du 11 Septembre à poursuivre l'Arabie saoudite.

    Source AFP
    Publié le 28/09/2016 à 19:45 | Le Point.fr      LIEN
     
    La Maison-Blanche estimait que le texte affaiblirait le principe d'immunité qui protège les États (et leurs diplomates) de poursuites judiciaires.
    La Maison-Blanche estimait que le texte affaiblirait le principe d'immunité qui protège les États (et leurs diplomates) de poursuites judiciaires. © YURI GRIPAS
    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • L'ancien patron du renseignement Bernard Squarcini mis en examen et placé sous contrôle judiciaire

    La justice le soupçonne d'avoir utilisé ses réseaux au sein de la police au service de son cabinet privé, fondé en 2013 après son départ du Renseignement intérieur.

    Bernard Squarcini, alors patron du renseignement intérieur, à l'Elysée, le 13 novembre 2008.Bernard Squarcini, alors patron du renseignement intérieur, à l'Elysée, le 13 novembre 2008. (PHILIPPE WOJAZER / REUTERS)

    franceinfo avec AFP et ReutersFrance Télévisions

    Mis à jour le 28/09/2016 | 19:51
    publié le 28/09/2016 | 19:05

    LIEN

    L'ancien patron du renseignement Bernard Squarcini a été mis en examen, mercredi 28 septembre, pour trafic d'influence, violation du secret professionnel et détournement de fonds publics par un particulier, indique son avocat à franceinfo. L'ex-"grand-flic" a aussi été placé sous contrôle judiciaire.

    Il reconnaît les faits, mais les minimise

    En juin, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire visant Bernard Squarcini pour des soupçons de trafic d'influence liés à ses activités de consultant. La justice le soupçonne d'avoir utilisé ses réseaux au sein de la police, au service de son cabinet Kyrnos, fondé en 2013 après son départ de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur.

    L'avocat de Bernard Squarcini a indiqué que son client avait reconnu les faits en garde à vue, mais en les minimisant. Bernard Squarcini a passé 48 heures en garde à vue et a été interrogé par l'IGPN, la police des polices. 

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Monde  

    VIDEO. Syrie: Un drone survole Alep en ruines et c’est impressionnant

    DESTRUCTIONS La ville du nord de la Syrie est le théâtre de violents combats entre forces loyalistes soutenues par la Russie et rebelles...

    Des habitants d'Alep cherchent des survivants après des frappes gouvernementales, mardi 27 septembre.
    Des habitants d'Alep cherchent des survivants après des frappes gouvernementales, mardi 27 septembre. - KARAM AL-MASRI / AFP

    G. N.

    Alep n’est plus qu’un vaste champ de ruines. Un drone a survolé la principale ville du nord de la Syrie et le résultat est époustouflant. Pratiquement aucun bâtiment n’a été laissé intact par les combats qui font rage entre les forces gouvernementales, appuyées par les avions russes et la coalition rebelle, piégée dans la partie Est de la cité.

    Quasi quotidiennement, les quartiers rebelles sont victimes de bombardements aériens gouvernementaux et russes. Ce mercredi, ce sont les deux plus grands hôpitaux de la ville qui ont ainsi été touchés par des frappes, les rendant inutilisables. En réaction, Médecins sans frontières (MSF) a demandé à la tribune de l’ONU de faire cesser les attaques contre les structures sanitaires.

    « Nos collègues syriens nous disent qu’ils vont mourir là, avec leurs patients. Lorsque ce sera leur tour »   http://bit.ly/2d9ww14 

    De son côté, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a menacé son homologue russe Sergueï Lavrov de geler toute coopération sur la Syrie à moins que Moscou mette fin aux bombardements sur la ville d’Alep.

    >> A lire aussi: Alep sous les bombes, la Russie en accusation à l'ONU

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • INFO OBS. 55% des réacteurs nucléaires français défectueux selon un rapport

    INFO OBS. 55% des réacteurs nucléaires français défectueux selon un rapportnucleaire (mbenyezzar)

    Un expert indépendant tire la sonnette d’alarme : 32 réacteurs sur 58 ont été mal usinés et ne résisteraient pas en cas de surchauffe. 

    "Je n’ai jamais vu de problèmes aussi graves à une échelle nationale." La confidence émane d’un homme qui en a pourtant vu d’autres, le Britannique John Large. Cet expert internationalement reconnu pour les questions de sécurité nucléaire a déjà été réquisitionné par le passé pour enquêter sur les sous-marins russes ou sur les survols des centrales françaises par des drones. Cette fois, c’est sur les cuves des réacteurs et générateurs de vapeur des centrales qu’il s’est penché pour le compte de l’ONG Greenpeace, et le résultat est, comme il le dit, "pas seulement inquiétant, mais franchement préoccupant".

    Qu’indique son rapport, rendu public ce jeudi 29 septembre, et que "l’Obs" a pu se procurer en exclusivité ? Qu'une bonne moitié (55%) au moins des réacteurs nucléaires français – peut-être davantage - comportent des pièces défectueuses.

    On savait certes, grâce à un document rendu public par l’ASN le 23 septembre dernier, que les centrales tricolores comptaient 87 pièces irrégulières. Mais le rapport Large enfonce le clou : il en a déniché 107, et n’a probablement pas terminé son travail. Ces pièces ont été commandées par Areva et fondues par l’entreprise Creusot Forge ces dernières décennies.

    Vous aimez cet article ?Inscrivez-vous à la Newsletter de l'Obs

    Des Fukushima possibles

    Leur grande faiblesse porte un nom : "anomalie de la teneur en carbone". C’est-à-dire qu’elles ont été fondues en laissant une trop grande teneur en carbone dans certaines zones. En cas de choc thermique (c’est-à-dire à l’envoi d’eau glacée pour refroidir l’emballement d’un réacteur, action déployée en cas de surchauffe), ce trop-plein de carbone rend l’acier cassant, donc vulnérable à la fissuration, voire à la déchirure.

    Autrement dit, elles ne résisteraient pas et les conséquences en seraient évidemment catastrophiques. John Large alerte : 

    "Ce sont autant de Fukushima possibles !"

    Il n’est pas allé par lui-même vérifier toutes ces pièces, mais s’est plongé pendant plusieurs mois dans la volumineuse documentation technique fournie par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le gendarme français de l’atome. L'expert déplore : 

    "Faute de moyens légaux, et peut-être humains, l’ASN n’est pas allée enquêter trop profondément sur ces dysfonctionnements. Elle a dû attendre qu’Areva lui signale les anomalies, au cas par cas. On ne sait donc probablement pas tout !"

    Malfaçons

    A l’heure actuelle, au moins 32 réacteurs dans 14 centrales françaises sont concernés par ces anomalies, qui affectent les fonds et les calottes des cuves des réacteurs - c’est le cas, par exemple, à l’EPR de Flamanville, sur lequel John Large a longuement enquêté – mais aussi des générateurs de vapeur et des pressuriseurs.

    Et ces anomalies ne datent pas d’aujourd’hui. John Large explique : 

    "Même si l’on dispose d’informations précises, on constate que les pièces fabriquées depuis 1965 au Creusot souffrent de ces irrégularités. Et que les vérifications techniques effectuées par Areva ne sont pas fiables, pas plus que les certifications de l’ASN."

    Pour autant, les malfaçons ne sont pas réservées aux réacteurs les plus anciens, puisqu’une dizaine, soit un petit tiers d’entre eux, sont de fabrication récente. Pour Cyrille Cormier, chargé de campagne chez Greenpeace :

    "C’est toute la chaîne du nucléaire français, de la fabrication à la vérification, qui est discréditée par le travail du cabinet Large. Et nous ne sommes pas au bout de nos découvertes, il en reste probablement beaucoup à connaître ! C’est le signe qu’il est urgent de mettre hors d’état de nuire un grand nombre de ces centrales."

    EDF n’a pas encore réagi au rapport Large, mais l’énergéticien a déjà relativisé la portée des accusations portées par l’ASN sur la cuve du réacteur de Flamanville le 23 septembre dernier. EDF a tranché :

    "Aucune pièce n'est affectée par des problèmes de teneur en carbone."

    Une allégation que conteste aujourd’hui John Large, preuves à l'appui.

    Arnaud Gonzague

    Arnaud Gonzague

    Arnaud Gonzague

     

     

     
    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Rouen Fac de Rouen évacuée. Le suspect, fiché S, en fuite, arrêté en Bulgarie !

    Affaire de la fac de Rouen (Seine-Maritime). Le fiché S, domicilié à Val-de-Reuil (Eure), placé sous contrôle judiciaire, a été intercepté en Bulgarie, mercredi 28 septembre 2016.

    Mise à jour : 28/09/2016 à 18:43 par Julien Bouteiller    LIEN

     

    Le suspect placé sous contrôle judiciaire après la fausse alerte terroriste à la fac de Rouen (Seine-Maritime) a été interpellé en Bulgarie, mercredi 28 septembre 2016, une semaine après sa garde à vue (photo ©FM/Normandie-actu)
    Le suspect, placé sous contrôle judiciaire après la « fausse alerte terroriste » à la fac de Rouen (Seine-Maritime), a été interpellé en Bulgarie, mercredi 28 septembre 2016, une semaine après sa garde à vue ! (Photo ©FM/Normandie-actu)

    Le « fiché S » n’a pas respecté son contrôle judiciaire tout récent. Le jeune homme de 20 ans, domicilié à Val-de-Reuil (Eure), mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour consultation de sites jihadistes, a été interpellé… en Bulgarie, mercredi 28 septembre 2016, vers 11h, annonce le vice-procureur de la République d’Évreux à Normandie-actu. Le jeune converti avait été mis en examen après l’alerte terroriste à l’Université de Rouen (Seine-Maritime), mercredi 21 septembre 2016. Le point sur l’enquête.

    L’essentiel. Le jeune fiché S, domicilié dans l’Eure, qui venait d’être mis en examen pour consultation de sites djihadistes et placé sous contrôle judiciaire… s’est enfui et a été arrêté en Bulgarie, mercredi 28 septembre 2016, selon le parquet d’Évreux, contacté par Normandie-actu. Ce jeune converti à l’islam de 20 ans avait été interpellé après avoir été repéré rôdant en djellaba à la faculté de droit de Rouen, mercredi 21 septembre, avec « un comportement suspect ». Récemment converti et radicalisé, ce jeune mis en examen devait pointer chaque jour au poste de police de Val-de-Reuil (Eure). Mais, mardi soir, il a pris son véhicule et s’est enfui. « Son signalement a été diffusé et le juge d’instruction a délivré un mandat d’arrêt européen », a précisé le parquet d’Évreux, « il est actuellement entre les mains de la police bulgare » « Quand il sera rapatrié en France, il y aura une réquisition du parquet pour un mandat de dépôt », a poursuivi le vice-procureur.

    L’affaire de la fac de Rouen. Le mercredi 21 septembre 2016, le comportement suspect d’un individu dans les locaux de la faculté de droit de Rouen (Seine-Maritime), était porté à la connaissance des forces de l’ordre. Les vérifications menées (la plaque d’immatriculation du véhicule du mis en cause, en djellaba) ont permis de de l’identifier. Domicilié dans l’Eure, à Val-de-Reuil, ayant fait l’objet précédemment d’une perquisition administrative (qui n’a rien donné) et d’une fiche S, il a été placé en garde à vue par le Service régional de la police judiciaire (SRPJ). À l’issue de la garde à vue, « au vu des éléments recueillis, il n’a pas été en l’état procédé à la saisine de la section antiterroriste du parquet de Paris», indiquait le parquet de Rouen. Les investigations menées ont néanmoins fait apparaître des éléments relatifs à la consultation régulière de sites djihadistes par le mis en cause. La peine encourue pour cette infraction est de deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. Le jeune homme a finalement été mis en examen devant le parquet d’Évreux pour « consultation habituelle d’un service de communication au public en ligne mettant à disposition des messages, images ou représentations provoquant à des actes de terrorisme ou en faisant l’apologie ». Il avait été placé sous contrôle judiciaire et avait l’interdiction de se rendre aux abords des établissements scolaires et universitaires.

    Un mandat d’arrêt européen délivré

    Le suspect, qui devait respecter un pointage quotidien au commissariat de Val-de-Reuil dans le cadre de son contrôle judiciaire, a été interpellé peu après 11h, mercredi 28 septembre 2016… en Bulgarie, non loin de la frontière avec la Turquie. Un mandat d’arrêt européen avait été délivré. Il devrait être prochainement remis à la France. Le parquet d’Évreux fait savoir qu’il va certainement « requérir un placement en détention provisoire ». On ignore pour l’heure vers quelle destination le jeune fiché S voulait se rendre. Plus d’infos à venir sur Normandie-actu

    Julien Bouteiller
     
    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Le missile qui a abattu le vol MH17 en Ukraine avait été acheminé de Russie

    Le parquet néerlandais a présenté mercredi ses premières conclusions dans l’enquête sur le crash de l’avion de la Malaysia Airlines le 17 juillet 2014.

    Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 28.09.2016 à 13h53 • Mis à jour le 28.09.2016 à 16h58     LIEN

     
    Le missile qui a abattu le vol MH17 de la Malaysia Airlines le 17 juillet 2014 dans l’est de l’Ukraine a été tiré du village de Pervomaïsk, selon les enquêteurs néerlandais.

    Le missile qui a abattu l’avion du vol MH17 de Malaysia Airlines le 17 juillet 2014 dans l’est de l’Ukraine avait été acheminé de Russie avant d’être tiré, a affirmé le parquet néerlandais au cours d’une conférence de presse de présentation des premiers résultats de cette enquête pénale, mercredi 28 septembre. Il a également souligné qu’une centaine de personnes ayant « joué un rôle actif » dans ce drame avaient été identifiées.

    L’enquête a par ailleurs confirmé que le missile avait été tiré d’un champ alors situé sur le territoire contrôlé par les séparatistes prorusses. Les 298 personnes présentes à bord du Boeing 777 reliant Amsterdam à Kuala Lumpur, passagers et membres d’équipage, avaient été tuées. La majorité des victimes étaient de nationalité néerlandaise.

    « Sur la base de l’enquête pénale, nous pouvons conclure que l’avion du vol MH17 a été abattu le 17 juillet 2014 par un missile BUK apporté du territoire de la Fédération de Russie et qu’après le tir le système a été réacheminé en Russie », a affirmé Wilbert Paulissen, l’un des responsables de l’enquête.

    Lire aussi :   MH17 : missile russe et écran de fumée

    Une centaine de personnes ont joué un rôle actif

    Les enquêteurs ont identifié une centaine de personnes « ayant joué un rôle actif dans l’armement du système BUK ou dans son transport, ainsi que des personnes qui ont facilité ou aidé » à son transport, a affirmé le coordinateur de l’enquête, Fred Westerbeke.

    « Aucune de ces personnes n’est automatiquement considérée comme un suspect », a-t-il ajouté, appelant celles-ci à contacter les enquêteurs pour expliquer leur rôle ou donner des informations supplémentaires.

    Sur la base de photos, vidéos, témoignages, données de télécommunication et conversations téléphoniques, les enquêteurs ont recréé l’itinéraire emprunté par le convoi ayant transporté le BUK. « Notre enquête a montré que l’endroit duquel le missile a été tiré était aux mains des rebelles », a affirmé Wilbert Paulissen.

    Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a insisté mercredi sur le fait que la Russie avait fourni « des informations complètes » aux enquêteurs. « Les données sont sans équivoque et, dans ces données, il n’y a pas de missile, a-t-il affirmé. Donc, s’il y a eu un missile, il n’aurait pu être tiré que d’un autre territoire. »

    Les séparatistes prorusses nient avoir tiré

    Les premiers résultats de l’enquête pénale montrent « l’implication directe » de la Russie, a réagi le ministère des affaires étrangères ukrainien.

    De leur côté, les rebelles prorusses de l’est de l’Ukraine ont nié avoir tiré de missile BUK contre le vol MH17, expliquant ne pas avoir de telles armes en leur possession. La Russie s’est pour sa part dite « déçue », dénonçant un rapport « biaisé et politiquement motivé ».

    Une autre enquête, coordonnée par le Bureau néerlandais d’enquête pour la sécurité (OVV), avait conclu l’an dernier que le Boeing 777 avait été abattu par un missile sol-air de fabrication russe BUK à partir d’une zone tenue par des séparatistes prorusses, sans identifier les auteurs du tir. Moscou et les séparatistes démentent toutefois cette version et renvoient la responsabilité sur forces ukrainiennes.

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Budget 2017: Ce qu’il faut retenir du projet de loi de finances 2017

    C.P. avec AFP

    Le ministère de l'économie et des finances, Bercy, à Paris, le 28 janvier 2013.Le ministère de l'économie et des finances, Bercy, à Paris, le 28 janvier 2013. - A. GELEBART / 20 MINUTES

    ECONOMIE Le gouvernement a présenté ce mercredi matin sa recette budgétaire pour faire passer le déficit public sous la barre des 3 % en 2017…

    Un dernier budget avant la présidentielle et une mesure fiscale « historique ». Le ministre de l’Economie et des Finances Michel Sapin n’a pas mâché ses mots ce mercredi matin lors de lors de la présentation à Bercy du projet de budget pour l’année prochaine. Au menu : des baisses d’impôts quelques ruses fiscales mais surtout l’adoption du prélèvement à source de l’impôt sur le revenu. 20 Minutes fait le point sur les principales nouveautés de ce PLF 2017.

    >> A lire aussi : Prélèvement à la source: Pourquoi ça semble plus compliqué en France qu'ailleurs?

    Le « prélèvement à la source » de l’impôt sur le revenu

    Après des décennies d’atermoiements, le gouvernement a enfin franchi le pas : la France s’apprête à adopter le prélèvement à la source » de l’impôt sur le revenu, déjà en vigueur dans de très nombreux pays. Objectif : supprimer le décalage d’un an entre la perception des revenus et leur impositio

    Cette réforme, prévue pour entrer en vigueur au 1er janvier 2018, mais qu’une partie de la droite promet de supprimer, sera soumise au Parlement à l’automne a rappelé ce mercredi le secrétaire d’Etat au Budget, Christian Eckert, assurant qu’elle « bénéficiera à tous les Français », leur permettant « de mieux affronter (…) certains moments importants de leur vie ».

    Concrètement l’adoption de cette réforme obligera les entreprises à se préparer dès 2017, en adaptant par exemple leurs logiciels de paye. Chez les salariés, l’impôt sera prélevé directement par l’employeur sur la base d’un taux transmis par le fisc. Chez les retraités, la collecte sera réalisée par la caisse de retraite. Les travailleurs indépendants verseront quant à eux un acompte mensuel ou trimestriel, calculé en fonction de leurs revenus des mois précédents.

    >> A lire aussi : Impôts: Ce que le prélèvement à la source va changer pour vous (et pour votre employeur)

    Nouvelles baisses d’impôts

    En finir avec le « ras-le-bol fiscal », suscité par les fortes hausses des impôts du début du quinquennat. C’est l’autre objectif de cet ultime budget. Le PLF 2017 prévoit ainsi une baisse de l’impôt sur le revenu d’un milliard d’euros ciblée sur les classes moyennes, qui touchera cinq millions de foyers fiscaux, mais aussi une extension à tous les ménages du crédit d’impôt pour les services à la personne.

    Ce geste s’ajoutera à un nouveau train de mesures en faveur des entreprises, dans le cadre du pacte de responsabilité. D’un montant de cinq milliards d’euros, ce paquet fiscal prendra la forme d’un renforcement du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et d’une baisse ciblée de l’impôt sur les sociétés, pour un montant de cinq milliards d’euros. Les artisans bénéficieront quant à eux d’environ 100 millions d’allégements de charges.

    >> A lire aussi : Manuels Valls confirme une baisse de l'impôt sur le revenu en 2017

    Des dépenses ciblées (mais en hausse)

    L’Etat devrait dépenser 381,7 milliards d’euros en 2017, soit 7,4 milliards de plus qu’en 2016. En cause : les multiples mesures annoncées depuis le début de l’année face aux priorités de l’actualité, comme le plan pour l’emploi, et le renforcement de la sécurité sur le territoire après les attentats.

    Le projet de loi de finances prévoit la création nette de 13.847 emplois de fonctionnaires d’Etat. Dans le détail,11.712 postes seront créés dans l’Education nationale, l’enseignement supérieur et la recherche, 2.100 à la Justice et 1.746 à l’Intérieur. Les autres ministères verront leurs effectifs réduits de 2.521 postes, dont 1.540 pour le seul ministère des Finances.

    La hausse des dépenses prévue dans le cadre du projet de budget 2017 profitera principalement à l’enseignement et la recherche, dont l’enveloppe grimpera de 2,1 milliards d’euros, et à l’emploi, qui verra son budget augmenter de 1,8 milliard. La sécurité, la justice et la défense, en première ligne depuis les attentats, gagneront quant à elles 440 millions, 290 millions et 600 millions.

    >> A lire aussi : Education nationale: Comme promis, Hollande aura bien créé 60.000 postes supplémentaires

    Des économies surtout à la Sécu

    Pour les compenser, Bercy prévoit des efforts supplémentaires du côté de la Sécurité sociale (1,5 milliard d’euros).

    Bercy prévoit pas moins de 1,2 milliard d’économies supplémentaires en 2017 sur la charge d’intérêt de la dette. Les taux d’emprunt de la France à 10 ans sont aujourd’hui au plus bas, à 0,3 %. Michel Sapin se base sur un « scénario prudent de remontée du taux » à 1,25 % fin 2017.

    Le gouvernement table aussi des rentrées d’argent plus fortes que prévu dans la lutte contre la fraude fiscale. : Avec un secret bancaire sur le point de disparaître, en raison de la prochaine application de l’échange automatique d’informations, le retour de capitaux s’est accéléré ces dernières années. Les propriétaires de comptes non déclarés à l’étranger accourent désormais à Bercy pour régulariser leur situation. Cette année, l’Etat table sur 1,9 milliard de recettes supplémentaires issues de la lutte contre la fraude fiscale. Il maintient le même objectif pour l’année prochaine.

    L’objectif de 50 milliards d’euros d’économies en trois ans, promis à Bruxelles en 2014, ne sera pour sa part pas tenu, mais atteindront "46 milliards entre 2015 et 2017", selon Bercy.

    Des astuces fiscales

    Pour boucler son budget, Bercy mise également sur des astuces fiscales. Le recours au CICE pour remplacer la suppression de la C3S (contribution sociale de solidarité des sociétés) initialement prévue, permettra ainsi à l’Etat d’économiser 3,3 milliards d’euros, les crédits d’impôt pour l’année 2017 étant dus… en 2018.

    Le montant du dernier acompte de l’impôt sur les sociétés, versé en décembre, sera quant à lui augmenté pour les grandes entreprises. Ce qui permettra de faire glisser sur 2017 près de 400 millions d’euros qui auraient normalement dû être touchés l’année suivante.

    Un cadrage serré

    Malgré le scepticisme du Haut conseil des finances publiques (HCFP), qui a jugé mardi la prévision de croissance du gouvernement (1,5 %) « optimiste » et l’objectif de 2,7 % de déficit public « improbable », le ministre des Finances Michel Sapin, a de nouveau vanté ce mercredi le « sérieux budgétaire » du gouvernement. « Il n’y aura aucun dérapage des finances publiques dans ce budget, dans tous les cas tant que nous en aurons la responsabilité », a promis le ministre, qui s’est engagé à ramener le déficit public sous la barre des 3 % imposée par Bruxelles.

    >> A lire aussi : «Cadavres fiscaux» ou «sérieux budgétaire» pour le dernier budget du gouvernement ?

    L’équation apparaît néanmoins serrée. L’activité s’est contractée au deuxième trimestre, pour atteindre -0,1 %. Et le vote en faveur du Brexit a fait naître une série d’inquiétudes, poussant les grandes organisations à revoir à la baisse leurs prévisions pour 2017, à l’image du FMI (qui prévoit 1,2 %) et de l’OCDE (1,3 %).

    « L’élan pris par la croissance va se poursuivre », martèle de son côté Michel Sapin. Qui juge que les « moteurs internes » de la croissance française restent « vigoureux ».

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire