• Après la démission de Macron, Sapin nommé ministre de l’économie et des finances

    Après la démission de Macron, Sapin nommé ministre de l’économie et des finances

    Le Monde.fr avec AFP | 30.08.2016 à 17h37 • Mis à jour le 30.08.2016 à 20h10   LIEN

     

    Après des mois de rumeurs et des signes de plus en plus clairs d’émancipation, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, a démissionné du gouvernement, mardi 30 août. C’est Michel Sapin, jusqu’ici uniquement ministre des finances, qui lui succède, a annoncé l’Elysée dans l’après-midi.

    Selon la présidence, M. Macron a décidé de démissionner « pour se consacrer entièrement à son mouvement politique, En marche ! » Le ministre « a vu le président à 15 heures pour lui remettre en main propre sa lettre de démission », a rapporté une porte-parole d’En Marche !, selon laquellei « il va reprendre sa liberté pour continuer à construire une nouvelle offre politique ».

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    « Une nouvelle étape de mon combat »

    Dans une déclaration à Bercy, l’ancien ministre a dit avoir « touché du doigt les limites de notre système politique », évoquant les « compromis de dernière minute », « les peurs des uns et des autres »..« Je n’ai pas tout réussi, certaines entreprises ont connu la faillite. (...) J’ai parfois échoué à faire partager la nécessité que j’éprouvais de poursuivre et amplifier le travail de transformation en profondeur de l’économie », a-t-il reconnu.

    Sans se déclarer officiellement candidat à l’élection présidentielle de 2017, M. Macron a souligné que « dans notre Ve République, le seul moment où les débats nécessaires pour décider ces transformations peuvent utilement avoir lieu sont les campagnes présidentielles ». « Je souhaite entamer une nouvelle étape de mon combat et construire un projet qui serve l’intérêt général », a-t-il poursuivi, appelant au rassemblement de tous, « quelles que soient leurs sensibilités politiques et même s’ils ne croient plus à la politique ».

    Un projet qui « n’est pas compatible avec l’appartenance à un gouvernement », et nécessite, a-t-il estimé, d’être « libre de dire, de proposer, d’agir, de rassembler ». Comme s’il avait déjà tourné la page du chef de l’Etat, il s’est dit « convaincu que les Français rendraient justice à François Hollande d’avoir fait face à des difficultés exceptionnelles ».

    Tournant libéral de la présidence

    Emmanuel Macron, ancien banquier de chez Rothschild, avait pris ses fonctions en août 2014. Proche du monde de l’entreprise, à l’aise à l’international, ce social-libéral de 38 ans a bataillé pour renforcer l’attractivité de la France dans les milieux d’affaires.

    Enarque de la promotion Senghor (2004) et jeune inspecteur des finances, il fut aux côtés de François Hollande à l’Elysée durant les deux premières années du quinquennat, comme secrétaire général adjoint et conseiller pour les affaires économiques. Il est présenté comme l’un des inspirateurs du CICE et du pacte de responsabilité, cette politique de l’offre honnie par la gauche du PS et ses alliés.

    Principal fait d’armes du ministre : avoir élaboré la loi qui porte son nom – officiellement loi « pour l’activité, la croissance et l’égalité des chances économiques » – promulguée sans vote, au moyen du 49-3, en août 2015, avec après huit mois de bras de fer politique. Extension du travail le dimanche, réforme des prud’hommes, liberté d’installation des notaires... Ce texte fleuve, inspiré des travaux de la commission Attali, dont il fut rapporteur général adjoint en 2007, a fait de lui le symbole du tournant libéral de la présidence Hollande.

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    « Pas socialiste »

    Parmi les ministres les plus appréciés de l’opinion, il multipliait depuis plusieurs mois les provocations, entre le lancement de son mouvement, « En marche », et ses déclarations tapageuses. Il y a quelques semaines encore, il avait expliqué que « l’honnêteté (l’)obligeait à dire » qu’il n’était « pas socialiste ». Manuel Valls ne cachait plus son agacement à l’égard de son ministre, qui lui disputait le créneau de la gauche réformiste. L’ultime avertissement était venu de François Hollande lui-même, qui avait dû entamer la traditionnelle interview du 14 juillet par un énième recadrage, deux jours après un premier meeting parisien du mouvement En Marche !, créé en avril.

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    « Son positionnement a priori original relève, en réalité, d’une imposture de la part de quelqu’un qui a conseillé François Hollande à l’Elysée avant d’être son ministre de l’économie pendant deux ans. Comment Emmanuel Macron peut-il espérer s’exonérer du bilan de celui à qui il doit tout ? », questionnent de leur côté les Républicains, qui dénoncent « la provocation qu’il a poussée jusqu’à créer depuis son ministère un parti destiné à le porter à l’Elysée ».

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    La ministre de l’outre-mer, George Pau-Langevin, a par ailleurs démissionné « pour raisons personnelles », et est remplacée à son poste par Ericka Bareigts, précédemment secrétaire d’Etat chargée de l’égalité réelle.

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