• « Brexit », Syrie, travail : ce qu’il faut retenir de l’intervention de Hollande sur France Inter

    « Brexit », Syrie, travail : ce qu’il faut retenir de l’intervention de Hollande

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    Le Monde.fr | 19.02.2016 à 20h06 • Mis à jour le 19.02.2016 à 20h33  Lien

    François Hollande à Bruxelles vendredi 19 février pour le sommet européen.

    Interrogé dans l’émission « Le téléphone sonne », sur France Inter, le président de la République, François Hollande, est longuement revenu, vendredi 19 février, de 18 heures à 20 heures, sur la politique étrangère de la France — en particulier sur la crise des migrants et sur l’avenir du Royaume-Uni dans l’Union européenne.

     
    • Sur le « Brexit »

    Alors que des négociations cruciales sont en cours à Bruxelles, entre Londres et les vingt-sept autres Etats membres, pour modifier les modalités de l’adhésion du Royaume-Uni à l’UE, le chef de l’Etat a assuré qu’il faisait « ce qu’il faut pour que nous puissions garder le Royaume-Uni dans l’Europe ». « Mais à condition que l’Europe puisse avancer », a-t-il poursuivi. « Si les Britanniques veulent sortir, je le regretterai pour l’Europe, pour la Grande-Bretagne, pour la France, mais j’en prendrai acte », a-t-il dit.

    « Il peut y avoir une prise en compte de ce qu’est la City pour l’Europe (...) mais il ne peut pas y avoir de règles particulières pour la City », a-t-il aussi déclaré, en référence à l’un des points de blocage des discussions concernant la première place financière européenne. 

    « La Grande-Bretagne voudrait avoir un statut un peu particulier [pour son marché financier]. Je ne peux pas l’accepter, cela voudrait dire que les banques françaises ou d’autres nationalités européennes n’auraient pas les mêmes contraintes ou facilités que d’autres établissements financiers au prétexte qu’ils sont à Londres. »

    Lire (en édition abonnés) :   Pour conserver son influence, la City veut rester en Europe

    « Ce qui manque à l’Europe, c’est un projet », a encore soutenu M. Hollande. « Je vais prendre des initiatives, que la Grande-Bretagne reste ou ne reste pas dans l’Europe, pour que la zone euro puisse être encore plus forte et plus dynamique », a-t-il promis.

    Le premier ministre britannique, David Cameron, espère arracher un accord lui permettant d’organiser dès juin un référendum à haut risque sur l’appartenance de son pays à l’UE — laissant planer la perspective d’un « Brexit », une sortie du Royaume-Uni de l’Union.

    Lire :   « Brexit » : ballet européen pour un accord sur mesure

    • Sur la crise des migrants

    Le président Hollande a estimé qu’il n’était « pas souhaitable » qu’autant de réfugiés aillent en Allemagne :

    « L’Allemagne ne pourra pas (...) accueillir encore des dizaines de milliers de réfugiés. (...) Je ne veux pas que l’Allemagne un jour nous dise : “A ce moment-là, je rétablis ma frontière intérieure. Donc, nous devons tout faire avec l’Allemagne, avec l’Europe, pour qu’il y ait un mécanisme de protection des frontières extérieures, de soutien aux réfugiés là où ils sont aujourd’hui installés, c’est-à-dire en Turquie, en Jordanie et au Liban. (...) Il faut tarir ce flux. »

    Lire :   Réfugiés : à Bruxelles, Angela Merkel joue son va-tout face aux Européens

    • Sur l’extrême droite en Europe

    Interrogé sur la situation politique de la Hongrie et de la Pologne, M. Hollande a affirmé que si « un parti d’extrême droite prenait le pouvoir », « il y aurait des procédures qui s’appliqueraient ». « On peut suspendre un pays du droit de rester dans l’Union européenne », a rappelé le chef de l’Etat. Selon François Hollande, « lorsqu’il y a des atteintes aux libertés des médias, cela arrive, lorsqu’il y a des atteintes aux Constitutions, aux droits de l’homme, l’Europe ne doit pas être uniquement une corde de rappel ». « Il y a des contrôles qui peuvent être faits, notamment en ce moment pour la Pologne », a-t-il précisé.

    Lire :   Tribunal constitutionnel, médias : les réformes controversées menées en Pologne

    • Sur la guerre en Syrie

    « La Russie ne s’en sortira pas en soutenant unilatéralement Bachar Al-Assad », a déclaré François Hollande, appelant à exercer une « pression » sur Moscou pour des négociations sur la Syrie. « Je ne veux pas écarter la Russie de la solution. (...) Mais je ne peux pas accepter qu’en même temps qu’on négocie, on bombarde des populations civiles », a-t-il ajouté. « La Turquie est impliquée en Syrie (...) Là, il y a un risque de guerre » avec la Russie, estime-t-il.

    Quant aux Etats-Unis, le président a déclaré qu’il préférerait qu’ils « soient encore davantage actifs » pour tenter de régler le conflit syrien. « Les Américains considèrent qu’ils n’ont plus à être partout présents dans le monde, comme ils l’étaient auparavant », a-t-il souligné. « Donc les Etats-Unis se sont mis en retrait », a-t-il poursuivi, rappelant que Washington avait abandonné Paris, qui voulait à l’été 2013 frapper la Syrie après l’utilisation d’armes chimiques par l’armée de Bachar Al-Assad. « Qui doit prendre le relais, qui doit agir, qui doit être présent, qui doit porter les valeurs et les idéaux de la démocratie ? L’Europe. Et la France, en tout cas, en fera la démonstration », a-t-il assuré.

    Les frappes contre le groupe Etat islamique « ont leur efficacité » et ont abouti à « des résultats », a-t-il encore assuré.

    Lire aussi :   Syrie : de l’aide humanitaire livrée aux villes assiégées

    • Sur la réforme du droit du travail

    Le président de la République a dit que « les salariés français ne verront aucun de leurs droits remis en cause » par la réforme du droit du travail qui sera présentée en mars, très critiquée par les syndicats et une par partie de la gauche. « Je veux qu’il y ait plus de négociation collective, je veux qu’il y ait plus de souplesse, plus de sécurité, plus de visibilité », a-t-il ajouté.

    Le président a par ailleurs réaffirmé qu’il ne serait pas candidat à un nouveau mandat s’il n’y avait « pas de baisse du chômage ».

    « Je me suis engagé personnellement. J’ai dit que je serais jugé sur cette question-là. Je ne me déroberai pas. (...) J’ai été candidat pour que nous créions les conditions pour qu’il y ait une baisse du chômage et il doit y avoir une baisse du chômage. »

    Lire aussi :   Droit du travail : une réforme directement inspirée de propositions du Medef et de la droite

    Ce rendez-vous radiophonique, diffusé à la veille des vacances scolaires parisiennes, vient clore une séquence politique marquée par le remaniement gouvernemental et l’adoption à l’Assemblée de la réforme constitutionnelle. Hormis son interview sur France 2 et TF1 dans la foulée du remaniement il y a une semaine, la dernière expression du chef de l’Etat dans les médias remonte à ses vœux de Nouvel An.

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