Pour diminuer leur température corporelle, les oiseaux peuvent se mettre à l’ombre ou se baigner. Mais en plein soleil ou quand il n’y a pas d’eau disponible, par exemple quand ils couvent sur leur nid, ils doivent trouver d’autres solutions : ils peuvent ouvrir leur bec, écarter leurs ailes ou chez certaines familles comme les Ciconiidés et les Cathartidés (les vautours du Nouveau Monde), pratiquer l’urohydrose. Il s’agit d’un comportement étonnant et méconnu qui consiste à déféquer et uriner (les fientes sont composées des selles et de l’urine) sur la partie déplumée de leurs pattes en profitant de l’évaporation de l’eau de leurs fientes : en effet, leurs pattes sont richement irriguées, et un refroidissement du sang qui y circule réduit la température générale du corps.
Après une présentation de l’urohydrose et de son mécanisme d’action, nous indiquons les espèces qui l’utilisent. Nous remercions Marc Fasol pour ses photos.
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Par Marialis2 le 15 Juin 2022 à 20:28
L’urohydrose, un comportement étonnant utilisé par certains oiseaux pour se rafraîchir
Quand il fait chaud et qu'ils ne peuvent pas se rafraîchir autrement, certains oiseaux urinent sur leurs pattes.15/06/2022 | Validé par le comité de lectureShare to PinterestShare to TwitterShare to Email
Cigogne blanche (Ciconia ciconia) s’abreuvant dans une mare en Espagne et ayant pratiqué l’urohydrose sur ses pattes (voir la marque blanche) pour se rafraîchir.
Photographie : Marc FasolIntroduction
Abstract
To decrease their body temperature, birds can go in the shade or bath. But in full sun or when there is no water available, for example when they are incubating on their nest, they must find other solutions: they can open their bills, spread their wings or in some families like Ciconiidae and the Cathartidae (the vultures of the New World), practice urohidrosis. This is a surprising behavior that consists of defecating / urinating (the droppings contain both feces and urine) on the unfeathered legs, using the evaporation of water from their droppings: indeed, their legs are richly irrigated, and a cooling of the blood circulating there can effectively reduce the general temperature of their body.
After a presentation of urohidrosis and its action, we list the species that us this behavior. We thank Marc Fasol for his photos.Les pattes des oiseaux : des échangeurs de chaleur à contre-courant
Fonctionnement du système d’échange de chaleur à contre-courant dans les pattes des oiseaux aquatiques.
Schéma : Ornithomedia.com d’après l’Université de FlorideLes pattes des oiseaux sont richement irriguées et constituent de véritables échangeurs de chaleur à contre-courant : les flux sanguins dans les artères et les veines adjacentes qui les parcourent s’écoulent en effet dans des sens opposés. Les artères amènent dans les pattes du sang chaud venant centre du corps (cœur), et la chaleur est en partie évacuée grâce à l’absence de plumes. Le sang qui remonte via les veines adjacentes est donc relativement frais.
Grâce à cet échange, la chaleur excessive produite par le reste du corps est partiellement éliminée, ce qui est utile par temps chaud, mais aussi quand il fait froid car cela évite que les pattes ne gèlent quand elles sont en contact avec une surface glacée (lire Les adaptations des oiseaux pour supporter le froid). Lorsque les oiseaux prennent un bain par forte chaleur, l’eau refroidit le sang qui circule dans leurs pattes, ce qui diminue légèrement leur température générale quand il remonte vers le centre du corps (lire Fournir de l’eau aux oiseaux toute l’année).
On a mesuré la proportion de la production totale de la chaleur des hérons et des goélands qui était est dissipée dans de l’eau froide ou dans l’air ambiant entourant leurs pattes a été mesurée : aux basses températures ambiantes, moins de 10 % de la chaleur métabolique sont perdus au niveau des pattes, tandis qu’à des températures plus élevées, une part importante de la chaleur métabolique est dissipée via celles-ci. On estime qu’à 35 ° C, la quasi-totalité de la production de chaleur est évacuée par les pattes, et cela est encore plus rapide quand elles sont plongées dans l’eau. On a aussi noté que le halètement (ouverture du bec) cessait immédiatement lorsque les pattes étaient aspergées d’eau froide. Celles-ci servent donc de conduits très efficaces pour la thermorégulation.
Quand les oiseaux se baignent, ils immergent aussi leur ventre et secouent leurs ailes pour s’asperger d’eau, ce qui contribue aussi à refroidir leur corps par radiation et par convection.L’urohydrose, un comportement étonnant
Cigogne blanche (Ciconia ciconia) ayant pratiqué l’urohydrose (voir la marque blanche sur l’une de ses pattes) en Espagne.
Photographie : Marc FasolSi l’eau et les courants d’air frais sont efficaces pour refroidir les oiseaux, il existe des situations où la chaleur est éprouvante et où il n’y a pas de possibilité de se baigner ou de se mettre au frais, par exemple quand une femelle couve ses œufs en plein soleil sur son nid. Pour diminuer leur température interne, ils peuvent alors ouvrir leur bec (halètement) et/ou étaler leurs ailes (le dos orienté vers le soleil pour essayer de créer de l’ombre vers l’avant), ou bien pratiquer l’urohydrose. Ce comportement étonnant et méconnu, qui ne concerne pas tous les oiseaux, consiste à déféquer des fientes sur les parties écailleuses et dénudées des pattes pour refroidir le sang qui y circule suite à l’évaporation de l’eau contenu dans leurs déjections.
En effet, contrairement aux mammifères, les oiseaux éliminent tous les déchets en même temps car ils n’ont qu’une seule issue, le cloaque, pour leurs voies reproductrices, digestives et urinaires (lire Le système urinaire des oiseaux). L’urine et les matières fécales (souvent brun-verdâtre) sont donc expulsées du même endroit et au même moment, même si elles proviennent de deux voies différentes. L’urine, est riche en acide urique, d’où sa teinte blanchâtre : les oiseaux qui pratiquent l’urohydrose ont donc souvent les pattes colorées de blanc, ce qui peut gêner la lecture d’éventuelles bagues. Cette accumulation de fientes peut aussi provoquer des blessures, des infections ou des gonflements à cause de l’accumulation de matières fécales sur les bagues.
L’urohydrose est généralement suivie dès que possible par un bain.Les espèces qui pratiquent l’urohydrose
Les deux principales familles qui pratiquent l’urohydrose sont les Ciconiidés (cigognes, tantales, jabirus, marabouts et becs-ouverts) et les Cathartidés, c’est-à-dire les vautours du Nouveau Monde (condors, urubus et sarcoramphe). Ces familles sont d’ailleurs assez étroitement apparentées.
Toutefois, d’autres espèces appartenant à d’autres familles utilisent aussi cette technique de refroidissement, mais leur nombre est certainement sous-estimé car ce comportement est peu étudié. Un jeune Fou du Cap (Morus capensis) soumis à des températures élevées en laboratoire avait ainsi réagi en dressant la tête, en ouvrant le bec, et entrouvrant les ailes vers le bec et en déféquant sur ses pattes.Une vidéo montrant des Tantales d’Amérique pratiquant l’urohydrose
Comme précisé plus haut, l’urohydrose est pratiquée par plusieurs espèces de la famille des Ciconiidés : c’est par exemple le cas du Tantale d’Amérique (Mycteria americana), une espèce qui se reproduit en Amérique centrale et du Sud et des Caraïbes. Il se reproduit aussi localement aux États-Unis (en Floride, en Géorgie et en Caroline du Nord et Sud). Dans la vidéo ci-dessous réalisée dans le Harris Neck National Wildlife Refuge et montrant une colonie active de Tantales d’Amérique en train de nidifier, on peut voir que plusieurs adultes ont uriné sur leurs pattes, des traces blanches étant visibles.
Vidéo d’une colonie de Tantales d’Amérique (Mycteria americana) dans le Harris Neck National Wildlife Refuge en Géorgie (États-Unis), dans laquelle on voit plusieurs adultes ayant pratiqué l’urohydrose.
Source : Karen Marts
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Par Marialis2 le 23 Mai 2022 à 20:11
À 9 ans , un petit garçon nourrit des chiens errants
avec son argent de poche avant de créer son propre refuge
juillet 19, 2021Dans l’article d’aujourd’hui, nous avons décidé de vous raconter une belle histoire qui s’est déroulée aux Philippines il n’y a pas si longtemps et qui a changé et continue de changer la vie de nombreux chiens pour leur bonheur !
C’est l’histoire de Ken Amante, un garçon de seulement neuf ans qui, depuis les premières années de sa vie, a un amour presque infini pour les animaux.
Allez, prêt pour entendre cette histoire incroyable? C’est parti !
Le début de l’histoire…
Chaque jour, pendant deux ans, le père de Ken Amante a vu son fils prendre son sac à dos et s’éloigner de la maison pendant des heures. Imaginez la perplexité et surtout l’inquiétude qu’il a dû éprouver pour son enfant ! C’est pourquoi, un jour, il a finalement décidé de le suivre et cela en valait vraiment la peine. Ken, en effet, avait l’habitude d’apporter de la nourriture aux chiens errants qu’il rencontrait lors de ses promenades avec son chien.
Au début, pendant les premières années d’école, le petit garçon ramenait en douce quelque chose à manger de chez lui et essayait de nourrir les animaux errants de son quartier. Il avait déjà compris que son but dans la vie serait de soulager la souffrance de ces chiots en les aidant de toutes ses forces.
Le père de Ken a été immédiatement impressionné par le grand amour de Ken pour les animaux et a décidé de l’aider. Ensemble, ils ont apporté de la nourriture aux chiens errants, ont soigné leur peau abîmée et ont travaillé dur pour leur trouver un foyer permanent.
Pour le petit Ken, cependant, cela ne semblait toujours pas suffisant. Après avoir découvert que de nombreux refuges pour chiens ont recours à l’euthanasie pour cause de surpopulation ou de maladie, il a eu un nouveau rêve : ouvrir un refuge pour ses amis les animaux.
Le projet Happy Animals Club de Ken Amante
Les photos de Ken ont fait le tour du monde et beaucoup ont été émus de voir un garçon de seulement 9 ans s’occuper, avec tant d’amour, de ces malheureux chiens. C’est ainsi que les premières aides et donations sont arrivées, permettant à Ken d’ouvrir le refuge pour animaux dont il rêvait : le Happy Animals Club.
Avec l’argent des dons, Ken a pu louer un terrain de 10 000 mètres carrés et a commencé son activité. C’est ainsi qu’est né le Happy Animals Club, le premier refuge pour animaux à but non lucratif (s’engageant à ne pas euthanasier les animaux) de cette région des Philippines.
Sur le site du Happy Animals Club, vous trouverez de nombreuses photos du refuge, des animaux qu’il abrite et l’histoire racontée à la première personne par le petit Ken qui, personnellement, a vraiment conquis notre cœur ! À ce jour, l’objectif de notre petit héros reste d’aider ces animaux à trouver un foyer et, en attendant, de s’en occuper aussi de la meilleure façon possible.
Qui est responsable des chiens errants ?
Voilà une question à laquelle il est très difficile de répondre. Tout d’abord, les raisons ne sont pas les mêmes selon les pays. Aux Philippines par exemple, de très nombreux chiens errants dans les villes sont livrés à eux-mêmes dès leur naissance. Autrement dit, ils sont mis au monde en dehors de toute famille d’accueil et de structure, ils vivent à l’état sauvage pour ainsi dire et leur destin c’est la rue. Pour autant, cela n’a rien de vraiment normal et de nombreux chiens errants aux Philippines et ailleurs sont dans un état de malheur total.
D’autres raisons expliquent également la présence de chiens errant dans les grandes villes notamment. En effet, il y a aussi des propriétaires de chiens peu scrupuleux qui pour différentes raisons décident un jour ou l’autre abandonné l’argent. Certains ne se sont pas capables de l’éduquer correctement, d’autres décident de s’en séparer pour cause de déménagement, etc…
Tous ces problèmes sont bien connus des associations, des refuges des vétérinaires. Mais le problème perdure et nécessite beaucoup d’énergie à fin seulement de trouver des solutions possibles matériellement et financièrement.
En tout cas, une chose est certaine, lorsque l’on voit qu’un petit garçon de seulement neuf ans est capable de monopoliser autant d’énergie pour sauver des chiens en détresse, alors on se dit que l’espoir existe.
Aider les animaux en souffrance : Mais, que pouvez-vous faire ?
Quand on a de la bonne volonté et surtout du cœur, il existe en fait mille et une façons de venir en aide aux animaux errants et qui sont en souffrance. Voici quelques pistes qui pourraient vous inspirer pour à votre tour participé à la grande cause du bien-être animal
• Inspirez-vous de cette histoire et aidez les animaux de votre région en vous inscrivant comme bénévole dans les refuges pour animaux ou en donnant ne serait-ce qu’une petite somme d’argent qui peut leur garantir une nourriture et des soins adéquats.
• Adoptez un animal si vous en avez l’occasion ! Cette grande et généreuse décision remplira de joie le cœur de ce pauvre animal malheureux. Mais certainement aussi le vôtre !
• Faites un petit don au Happy Animals Club pour soutenir la belle initiative du petit Ken.
N’oubliez pas que Ken Amante n’est qu’un enfant de 9 ans et que, en très peu de temps, il a réussi à aider bien plus que ce que beaucoup d’autres voudraient faire dans toute une vie. Alors, pensez-vous vraiment qu’il y a encore des excuses pour ne pas agir ? Et, que pensez-vous de l’initiative de Ken ? Vous pouvez nous faire savoir si vous avez aimé l’histoire avec un commentaire ou en partageant l’article sur vos réseaux sociaux si vous le souhaitez !
En tout cas, nous souhaitons terminer cet article en félicitant encore une fois le courage et avant tout le grand cœur de Ken Amate, un petit garçon qui sert désormais d’exemple lorsque l’on évoque le problème des chiens errant dans les villes et partout ailleurs !
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