• Comment rendre le Tour de France passionnant à nouveau

    Comment rendre le Tour de France

    passionnant à nouveau

    Publication: 24/07/2016 17h17 CEST Mis à jour: il y a 3 heures
     
    TOUR DE FRANCE

     

     

     

     

    SPORT - Le Tour de l'ennui. Certes les suiveurs auront applaudi Chris Froome lors de sa victoire roublarde à Montpellier. Ils se seront amusés de la flamme rouge s'effondrant sur Adam Yates et interrogé devant un maillot jaune courant dans la montagne dans un état second. Mais dans l'ensemble, cette 103ème édition de la Grande Boucle fut un lent spectacle de monotonie.

    Seul rayon de soleil? La victoire fantastique de Romain Bardet à Saint-Jean-de-Maurienne. Sans chauvinisme déplacé, l'Auvergnat de l'équipe AG2R a été le seul favori à faire preuve de panache, en attaquant au pied du dernier col de l'étape dans une descente rendue très délicate par les fortes pluies. Résultat, il devient le dauphin de Chris Froome ce dimanche 24 juillet alors que l'ultime étape s'est terminée comme prévu sur un sprint massif.

    Alpes, Massif Central, Pyrénées, même constat. Le peloton est resté figé dans un schéma de course dont il ne sait plus s'extraire. Celle d'une échappée prenant le large et d'un groupe de favoris compact, grimpant à la même allure. Laissant ainsi le champ libre au maillot jaune.

    Le train "Sky", indécrochable

    Finies les grandes bagarres, les coups de bluffs et les retournements de situations. Comment expliquer une telle inertie de la part des favoris? La première raison se trouve du côté de la "Sky", l'équipe archi-dominatrice de Chris Froome. Depuis 2012 et la victoire de Bradley Wiggins le train noir règne sans partage sur les routes du Tour. Avec toujours le même schéma, celui d'un leader incontesté assisté d'un fidèle lieutenant et d'une équipe soudée... et très très forte.

    En plusieurs points, l'équipe de Froome ressemble à l'armada "US Postal" de l'aire Armstrong. Capable d’attirer les leaders d’équipes adverses pour les mettre au service d'un seul homme en juillet. "Nous sommes cinq coureurs ayant gagné de grandes courses et sacrifiant ici nos ambitions personnelles pour la victoire de Chris", expliquait par exemple le dévoué Geraint Thomas, pourtant vainqueur de Paris-Nice en mars dernier. Bref, l'équipe est au Tour ce que le PSG est à la ligue 1, un leader ultra-dominateur et étouffant.

    Sky est au ce que le PSG est à la Ligue 1 http://bit.ly/2ahwotq  par @JeuneGuillou

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    Sky est au Tour de France ce que le PSG est à la Ligue 1

    L’équipe de Christopher Froome a fait main basse sur la Grande Boucle. Au point de tuer tout intérêt sportif.

    lemonde.fr

    Des favoris à la peine

    Une domination totale qui n'incite pas les autres favoris à l'attaque. Beaucoup d'entre eux s'intéressaient plus à défendre leur place dans le top 10 -une nécessité pour les sponsors et les classements de fin de saison- que pour renverser le solide leader. Le "vélo s
    Cyclisme - Tour de France : Barguil «Il faisait... par lequipespectacle", le "vélo champagne" qui est revenu dans d’autres épreuves comme le Critérium du Dauphiné, ne se pratique pas dans le Tour. Les enjeux sont trop importants.

    "Certains sont là, ils sont contents et voilà. Je me suis mis directement à rouler devant. Contador ne voulait pas trop rouler. Keldermann, lui, ne roule jamais de toute façon, c’est un attentiste. Des mecs comme ça, ça m’énerve", déclarait par exemple le grimpeur français Warren Barguil après la première semaine de course


    Cyclisme - Tour de France : Barguil «Il faisait... par lequipe

    En ce sens, Alberto Contador ou Vincenzo Nibali auraient tout tenté. Les deux champions ne goûtent pas spécialement aux places d'honneurs et ont pour habitude de courir pour le titre, quitte à tout perdre. Seulement l'Espagnol a dû abandonner après une chute et l'Italien -vainqueur du Giro quelques semaines auparavant- n'était pas au mieux physiquement et n'a rien pu faire face à Froome.

    La fin du dopage

    Les autres étaient visiblement trop fatigués pour s'attaquer au mur "Sky". Le jeune coureur colombien, Nairo Quintana, grand favori aux côtés du leader Sky - que l'on disait aérien en montagne - a été particulièrement décevant dans son inaction.

    Cette inertie peut se révéler encourageante sur le plan de la lutte contre le dopage. Aucun signe de performance grotesque à l'image par exemple de la renaissance de Floyd Landis dans le col de Joux-Plane après sa défaillance dans la Toussuire en 2006.

    Qu'on le veuille ou non, si la généralisation du dopage continue de faiblir comme depuis quelques années maintenant, il faudra se faire à la raréfaction des attaques. Libération révèle d'ailleurs que plusieurs acteurs du peloton proposent ce dilemme, micro fermé: "Entre spectacle échevelé et course à l’eau claire, il faudra choisir."

    Alors, comment retrouver la flamme? Deux pistes...

    Réglementer le "cyclism business"

    "Sky est au Tour de France ce que le PSG est à la Ligue 1", écrivait donc Le Monde vendredi 22 juillet. Comme le quotidien l'explique, "l'argent revient souvent au premier rang des arguments pour expliquer la supériorité de la formation de Brailsford". Évalue à 35 millions d’euros, le budget du train noir serait deux fois supérieur à celui de l’équipe Movistar de Nairo Quintana, et le triple d'AG2R de Romain Bardet.

    Dès lors, avec une telle puissance financière, il est plus facile d'attirer les meilleurs coureurs dans sa formation pour régner en maître sur les routes de la Grande Boucle. Alors pour remédier à cela, et ajouter un peu plus de suspens, certains imaginent une réglementation du "cyclism business".

    Une révolution très vite éteinte par le mode de financement du cyclisme. Prenons l'exemple d'Alberto Contador, qui touche entre quatre et cinq millions d'euros par an. Plus de la moitié de son salaire est payé par son équipementier Specialized, qui est aussi son sponsor. Dès lors, il devient délicat de réglementer les budgets de certaines formations, qui s'arrangeraient pour nouer des partenariats avec d'autres marques.

    Et quoi qu'il en soit, le monde du vélo a besoin de ses sponsors pour exister. Si l'on encadre ces sommes, certains sponsors pourraient décider de se retirer du peloton, laissant une cinquantaine de coureur sur le carreau.

    Supprimer les barrières technologiques

    C'est une question récurrente dans le monde du vélo. "Le cyclisme est devenu un sport qui se prédit, plus un sport de risque. Mais c’est toute la société qui a évolué dans cette direction" expliquait Bernard Thévenet, le double lauréat du Tour de France à Libération le 17 juillet.

    "Maintenant, les coureurs ont sous les yeux leurs capteurs qui leur donnent leur puissance instantanée. Ils savent à quel moment ils sont en train de produire leur effort maximum, et ils peuvent se décourager. A notre époque, nous ne savions rien, alors nous roulions jusqu’à l’épuisement"

    C'est notamment la question de l'oreillette qui se pose. Si elle est utile pour les consignes de sécurité - quand un idiot déverse des clous sur la route par exemple - elle peut s'avérer néfaste pour le spectacle. Preuve en est, les mots de Romain Bardet après sa magnifique victoire lors de la 19ème étape: "quand on nous disait de freiner dans la descente, avec Mika, on a enlevé l'oreillette, on a fait ce qu'on avait à faire", expliquait-il.

    En somme, si l'Auvergnat avait écouté les consignes de son directeur sportif, il n'aurait pas gagné l'étape et ne serait pas le dauphin de Christopher Froome, aujourd’hui, sur les Champs-Elysées.

    Fin d'une semaine alpestre unique. Paris ma jolie, nous voici 
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