• Interdisons l’abattage des vaches gestantes !

    Chaque année, près de 2 millions de vaches sont tuées en France. Les récentes enquêtes révélées ces derniers mois par L214 ont permis d’entrevoir ce qu’elles endurent derrière les murs des abattoirs. Aujourd’hui, les images de l’abattoir de Limoges mettent en lumière une autre facette de la violence des abattoirs : celle de l’abattage des vaches gestantes. Les études disponibles estiment qu’environ 10% des vaches abattues sont gestantes et parfois prêtes à mettre bas.

    Chaque jour, des veaux sur le point de naître meurent lentement dans le ventre de leur mère, s’asphyxiant pendant que leur mère est tuée et découpée. Ils sont ensuite jetés à la poubelle, comme des déchets. 

    Conscients de l’enjeu éthique présenté par cette situation, des ministres allemand, danois, néerlandais et suédois ont saisi l’EFSA afin d’obtenir un avis scientifique sur les risques pour des fœtus suffisamment développés d’être exposés à la souffrance et à la douleur.

    Par ailleurs, le gouvernement allemand vient de soumettre à la Commission européenne une proposition visant à interdire l’abattage des vaches gestantes au moins lors du dernier tiers de leur gestation, soulignant qu’il est établi scientifiquement que les veaux ont la capacité de souffrir à ce stade de leur développement.

    Nous, signataires, demandons au Ministre de l’agriculture de soumettre au vote du Parlement français un projet de loi visant à interdire la mise à mort de vaches gestantes, au moins lors du dernier tiers de leur gestation.

    Plus d'infos : http://limoges.abattoir-made-in-france.com/

    Cette pétition sera remise à:
    • Ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt
      M. Stéphane Le Foll


    • abattage

    L214 - Éthique & Animaux a lancé cette pétition avec seulement une signature au départ et il y a maintenant 134 444 signataires. Lancez votre pétition pour créer le changement que vous souhaitez voir.

    Mises à jour

    1. il y a 7 jours
      100 000 soutiens
    2. il y a 1 semaine
      L214 - Éthique & Animaux a lancé cette pétition

     

     

     

     

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  • Compass n’utilisera plus d’œufs de batterie, partout dans le monde

        LIEN
     
    Communiqué de presse L214 - Éthique & Animaux

    L’engagement annoncé ce matin par le groupe s’appliquera en France et dans l’ensemble des 50 pays où l’enseigne est présente, en Europe, en Chine, en Inde ou encore en Australie, d’ici 2025.

    Cette nouvelle politique d’approvisionnement est le résultat d’une négociation de l’enseigne avec The Humane League et l’Open Wing Alliance, coalition mondiale d’associations dont L214 est le représentant en France, qui affiche l'objectif d'éliminer l’élevage en batterie des poules.

    L214 se réjouit de l’orientation prise par Compass Group. Pour Brigitte Gothière, porte-parole de L214 :”Le refus de l’élevage en cage par le secteur agroalimentaire constitue une avancée majeure et un mouvement de fond qui signera la fin de l’élevage des poules en batterie d’ici quelques années.”

    En juillet dernier, le groupe Sodexo, concurrent de Compass, avait annoncé un engagement mondial similaire. En avril dernier, Monoprix avait initié le changement en France en supprimant de ses rayons tous les œufs de poules élevées en cages. McDonald’s avait suivi en mai en annonçant un approvisionnement exclusif en oeufs de poules élevées en plein air, tandis qu’Aldi affichait en juillet son objectif de supprimer tous les oeufs de batterie d’ici 2025.

    Avec un chiffre d’affaire de 20 milliards d’euros et 4 milliards de repas servis, Compass compte parmi les 15 plus grands employeurs dans le monde.

    En France, diminution l’élevage en cage

    En France, la part des poules élevées en cage est passée de 96% en 1990, à 68% en 2014, un chiffre qui reste 10% supérieur à la moyenne européenne. Le volume d’œufs de poules en cages acheté par les ménages en supermarchés a lui aussi chuté, passant de 64% en 2012 à 52% des achats en 2014 (source: Itavi).

    Trente-deux millions de poules sont détenues en batterie en France. Ces conditions d’élevage impliquent de maintenir les poules enfermées dans des cages où la surface allouée à chaque oiseau ne dépasse pas celle d’une feuille de papier A4. De nombreuses études scientifiques ont mis en évidence les sévères privations comportementales et la souffrance des poules associées à ce mode d’élevage.

    En France, des vidéos accablantes

    L214, qui révèle régulièrement des vidéos montrant les conditions d'élevage des poules en batterie, sollicite l'engagement des enseignes de la grande distribution. Sur Internet, plus de 100 000 signataires se sont joints à la pétition de L214 adressée aux magasins U.

    En mai, l'association avait rendu publiques les images choquantes d’un élevage industriel de 200 000 poules élevées en cages, produisant des œufs pour la marque Matines et distribués par Auchan, Carrefour, Casino, Intermarché et Super U.

    Suite au scandale public, l'élevage a cessé son activité.

    → Photos de poules en cage en France (libres d'utilisation)

    → Vidéos de poules en cage en France (YouTube L214)

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    Les Etats refusent de renforcer la protection des éléphants d'Afrique

    Biodiversité  |  03 octobre 2016  |  Laurent Radisson       LIEN

    Les Etats parties à la Convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction (Cites) ont refusé d'inscrire la totalité des éléphants d'Afrique dans son annexe I censée apporter la protection la plus forte. Cette décision a été prise lundi 3 octobre lors de la 17e conférences des parties (COP17) qui se tient en ce moment à Johannesbourg (Afrique du Sud).

    "C'est une tragédie pour les éléphants. Alors que nous assistons à une augmentation si dramatique de l'abattage des éléphants pour l'ivoire, le moment était venu pour la communauté internationale de monter au créneau et de dire « plus jamais ça ! »", réagit Kelvin Alie, directeur du programme de la faune sauvage du Fonds international pour la protection des animaux (Ifaw).

    "L'Annexe I aurait contribué à rétablir la paix", réagit l'association Robin des Bois à cette "mauvaise nouvelle". Pour l'ONG, le braconnage engendre la guerre civile. "Les gardes, les braconniers meurent par centaines et laissent derrière eux des épouses et des orphelins", dénonce-t-elle.

    Au final, les Parties se sont mises d'accord sur un simple encouragement des Etats à fermer leur marché s'il est démontré qu'il contribue au braconnage et au commerce illégal. "Il est vraiment dommage que des pays possédant un marché de l'ivoire légal ignorent les risques que comportent ces marchés pour les populations d'éléphants et les populations locales, car ils offrent la possibilité de blanchir l'ivoire illégal, sous couvert de légalité", déplore Kelvin Alie qui se félicite toutefois de l'engagement de la Chine à œuvrer pour la fermeture des marchés domestiques.

    La réouverture du commerce international refusée

    Les Parties à la convention ont en revanche rejeté les propositions de la Namibie et du Zimbabwe de supprimer les restrictions sur le commerce de leur population d'éléphants, ce qui aurait rouvert le commerce international de l'ivoire.

    "Rouvrir un quelconque commerce de l'ivoire viendrait compromettre les efforts mis en œuvre pour protéger les éléphants, réagit Ginette Hemley du Fonds mondial pour la nature (WWF) en se félicitant de ce vote. Cela donnerait aussi aux organisations criminelles l'opportunité de blanchir l'ivoire issu du braconnage, empêchant la bonne application des lois, et ruinerait le travail entrepris pour réduire la demande des consommateurs qui est à l'origine de ce braconnage de masse", explique-t-elle.

     
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    La communauté internationale échoue à renforcer la protection des éléphants et des lions d'Afrique

    La 17e conférence des parties à la Cites renforce la protection de plusieurs espèces menacées comme le pangolin ou le perroquet gris. En revanche, les populations d'éléphants et de lions risquent de s'effondrer un peu plus.

    Biodiversité  |  05 octobre 2016  |  Laurent Radisson         LIEN
     

    La 17e conférence des parties à la convention (COP17) sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites) s'est achevée mardi 5 octobre à Johannesbourg (Afrique du Sud). Le secrétaire général de la convention John E. Scalon n'a pas hésité à parler "d'un moment historique durant lequel le vent a tourné en faveur de la protection des nos espèces sauvages les plus vulnérables". Un optimisme partagé par le WWF qui salue "une réussite majeure pour la protection des espèces sauvages" ou encore l'ONG Traffic qui applaudit "une réunion très positive".

    Qu'est-ce qui explique ce concert de louanges ? Les 152 délégations gouvernementales réunies lors de cette conférence internationale qui a lieu tous les trois ans sont effectivement parvenues à renforcer les règles régissant le commerce de nombreuses espèces menacées. Elles ont également adopté des mesures transversales portant sur la corruption, la cybercriminalité de la faune, la traçabilité, l'élevage en captivité ou encore la réduction de la consommation d'espèces menacées. Mais les mesures adoptées en faveur de certaines espèces comme les éléphants et les lions semblent cosmétiques et ne devraient pas permettre d'enrayer l'effondrement de leur population.

    Perroquets et pangolins mieux protégés

    Parmi les avancées les plus notables figure le classement du perroquet gris du Gabon dans l'annexe I de la convention, qui assure le plus haut niveau de protection. "C'est un grand jour pour cette espèce menacée simplement par sa popularité en tant qu'animal de compagnie", réagit Kelvin Alie, directeur du programme Protection et conservation des animaux au Fonds international pour la protection des animaux (Ifaw).

    De la même façon, les pangolins, ces mammifères couverts d'écailles parmi les plus braconnés au monde, ont été classés dans l'annexe I. "Cette décision donne un réel espoir d'éviter l'extinction" de l'espèce, se réjouit Mark Hofberg, chargé de campagne à Ifaw. Les macaques de Barbarie bénéficient du même classement. Cette décision "va aider l'Algérie et le Maroc dans leurs efforts pour protéger cette espèce unique en renforçant les législations nationales et en permettant des sanctions plus sévères en cas de braconnage ou de commerce illicite", explique Rikkert Reijnen, responsable de campagne au sein de cette même ONG.

    Requins et bois de rose davantage régulés

    Les parties à la convention ont également pris des dispositions concernant le commerce du requin soyeux, du requin-renard et de la raie Manta, qui se voient inscrits à l'annexe II de la convention. "Les nageoires de requin et les branchies de raie sont quelques uns des produits issus des poissons les plus rentables du monde, les prises non-réglementées sont courantes, et il y a peu de systèmes de suivi et d'information en place pour les contrôler (…). Cette décision va aider à remédier à cet état de fait", se félicite Elsayed Ahmed Mohamed, directeur Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Ifaw. "L'Union européenne a capitulé devant l'Indonésie", dénonce en revanche l'association Robin des bois suite au retrait de la proposition d'inscription du poisson-cardinal de Banggaï dans cette annexe.

    Des mesures ont également été prises en faveur d'espèces végétales comme le bois de rose. "L'inscription de toutes les espèces du genre Dalbergia à l'annexe II (…) va faciliter le dépistage de la contrebande et freiner une exploitation débridée", se réjouit Robin des bois, qui salue également l'inscription du bois de vène et de trois espèces de bubingas. "Ce qui est bon pour les forêts tropicales ne l'est pas forcément pour les forêts tempérées", avertit toutefois l'association qui craint les effets de report. "Pour endiguer la demande forcenée de bois de la Chine, il serait prudent que l'Union européenne se prépare à proposer à la Cites l'inscription à l'annexe II de certaines espèces comme les chênes et les hêtres", suggère l'ONG.

    Eléphants et lions oubliés

    En revanche, la protection des éléphants et la réglementation du commerce d'ivoire sont sources de nombreuses tensions et n'ont pas connu de réelles avancées. Les Etats parties à la convention se sont contentés d'appeler à fermer les marchés intérieurs de l'ivoire et à accepter les plans d'action nationaux pour l'ivoire comme outil pour lutter contre le commerce illégal.

    Mais ils ont refusé d'inscrire la totalité des éléphants d'Afrique dans l'annexe I qui leur aurait apporté la protection la plus forte. Un refus qui a été soutenu par l'Union européenne, au grand dam des associations de protection de la nature. "Malgré les suppliques de la France, l'UE n'a pas encore interdit dans tous les Etats qui la composent les ventes d'ivoire brut et permet ainsi à de l'ivoire scandaleusement légal de cacher de l'ivoire scandaleusement sale", s'indigne Robin des bois.

    L'ONG salue en revanche la position "courageuse et contagieuse" du Botswana qui s'est désolidarisée des pays d'Afrique australe qui encouragent habituellement la légalisation des ventes d'ivoire. "Le braconnage est si intense qu'en l'espace de dix ans, nous pourrions perdre la moitié de la population restante d'éléphants. Dans les pays abritant de petites populations isolées, il y a de fortes chances pour que les éléphants disparaissent", a expliqué Tshekedi Khama, ministre de l'Environnement du Botswana. "A la prochaine conférence des parties à Colombo au Sri Lanka en 2019, l'annexe I sera perçue comme une évidence. Mais d'ici là, 100.000 éléphants auront été tués et des centaines, voire des milliers de familles de rangers et de braconniers seront déchirées", prophétise Robin des bois.

    Même déception pour les lions. Les Etats ont échoué à s'entendre sur une interdiction totale du commerce international de cette espèce mais ont adopté une décision ambiguë sur le commerce de ses os, qui reconnaît l'existence d'un marché légal en Afrique du Sud pouvant encourager le braconnage.

    "Les Parties de la Cites n'ont pas réussi à se rendre compte de la situation désespérée des lions d'Afrique et du fait qu'il est nécessaire d'agir rapidement si nous voulons éviter que reculent encore des populations de lions déjà affaiblies", déplore Jeffrey Flocken, directeur Amérique du Nord d'Ifaw. Selon les données scientifiques les plus fiables, rapporte l'ONG, 43% de la population de lions a été décimée au cours des trois dernières générations et il ne pourrait rester que 20.000 lions à l'état sauvage en Afrique.

           
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  • Espèces sauvages : le parlement européen veut intensifier la lutte contre les trafics

    Le Parlement européen va se prononcer en novembre prochain sur le plan d'actions contre le trafic d'espèces sauvages présenté par la Commission européenne. Les parlementaires ont d'ores et déjà appelé à aller plus loin pour enrayer un phénomène exponentiel.

    Infographie  |  Biodiversité  |  17 octobre 2016  |  Florence Roussel        LIEN
    Le trafic d'espèces sauvages

    Avec ses 8 à 20 milliards d'euros de bénéfices par an, le trafic d'espèces sauvages est la quatrième activité illicite la plus lucrative après le trafic de drogues, la traite d'êtres humains et le commerce des armes. De grands animaux emblématiques comme le rhinocéros, l'éléphant ou encore les grands singes sont concernés, ce qui n'est pas sans impact sur la survie de ces espèces.

    L'Union européenne est à la fois une région de destination, de transit et d'origine. La Commission européenne a décidé de renforcer la lutte avec un plan d'actions. Présenté en février 2016, ce plan va être analysé par le Parlement européen en novembre 2016 et devra être mis en œuvre d'ici à 2020. Ce plan poursuit trois grands objectifs : la prévention du trafic et la lutte contre ses causes profondes, le renforcement et la mise en œuvre des règles existantes, et la coopération entre pays d'origine, de destination et de transit.

    La députée libérale britannique Catherine Bearder est en charge du dossier au Parlement européen. Selon elle, "les Etats membres doivent se partager les responsabilités afin de relever ce défi et de lutter contre cette forme de criminalité organisée et destructrice qui déstabilise de nombreuses régions dans le monde".

    Le texte sera débattu et voté par l'ensemble des députés réunis en session plénière le 23 novembre.

         
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    Vidéo choc de L214 : comment des vaches en gestation atterrissent à l'abattoir

    Vidéo choc de L214 : comment des vaches en gestation atterrissent à l'abattoirL214 dénonce dans une vidéo choc l'abattage des vaches gestantes à Limoges, le 3 novembre 2016. (Capture d'écran / L214)

    Une nouvelle vidéo choc de l’association végane L214 rappelle que des vaches gestantes sont abattues en France, et leurs fœtus jetés à l’équarrissage. Décryptage.

    Des sacs amniotiques découpés par une main gantée, un fœtus mou et rosâtre qui en sort en glissant. Un gros veau, déjà poilu et apparemment proche du terme, jeté à la poubelle avec les viscères de sa mère tuée quelques instants plus tôt... Ces images, écoeurantes, sont le moment fort de la dernière vidéo choc produite par l’association végane L214, jeudi 3 novembre. Elles ont été filmées à l’abattoir de Limoges par un opérateur indigné, qui s’est mû en lanceur d’alerte. Et diffusées tout en précisant qu'il s'agit d'une pratique légale. Ce qui les rend plus insoutenables encore. Décryptage. 

    Des veaux prêts à naître jetés à la poubelle : dans l'enfer d'un abattoir

    Comment expliquer qu’une vache "pleine" se retrouve à l’abattoir ?

    Il y a deux cas de figure. L’éleveur peut être de bonne foi, et ne pas s’être aperçu que la vache attendait un veau. Avant six ou sept mois de gestation, l’état de la bête ne se voit pas forcément.

    "Cela peut arriver dans de petits élevages dans lequel les vaches vivent dehors. Il peut y avoir eu une saillie naturelle, sans que l’éleveur ne l'ait constatée. C'est donc qu'il y a une mauvaise gestion de l’élevage, sans planning valable des vêlages : l’éleveur ne sait plus quelle vache est pleine ou vide. Mais il peut faire passer le vétérinaire, qui lui dira facilement."

    Second cas de figure : l’éleveur fait "un vulgaire calcul", selon les mots de Frédéric Freund, directeur de l’OABA (Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoir), association qui lutte contre la souffrance en abattoir. Il feint l’innocence, sans aucun souci pour le bien-être animal. Il sait que sa vache attend un petit mais ne souhaite pas la nourrir plus longtemps.

     
    "Imaginons un éleveur qui a besoin d’argent, ce qui arrive d’autant plus avec la crise qui les touche, poursuit le spécialiste. Si sa vache est proche de vêler, mieux vaut la nourrir encore un ou deux mois. Mais s’il faut attendre sept mois, avec le risque d’avoir un veau mâle qui ne vaut que 10-15 euros, contre dix fois plus pour une femelle en race laitière, le calcul est vite fait. L’éleveur préfère avoir tout de suite 600 euros pour sa vache, à 2 euros le kilo."

    Les militants avancent souvent que les éleveurs veulent faire plus de poids, et donc plus d’argent, avec une vache pleine. "C’est complètement faux puisque l’éleveur est payé sur carcasse, post mortem."

    N’est-il pas interdit d’abattre une vache "pleine" ?

    "Non, il n’y a pas de réglementation qui empêche d’abattre les vaches gestantes", explique Me Eric Alligné, avocat au barreau de Paris et spécialiste du droit des animaux.

    "Seul un règlement européen de 2004 bannit le transport de 'femelles gravides qui ont passé au moins 90% de la période de gestation prévue ou de femelles qui ont mis bas au cours de la semaine précédente'."

    La gestation d'une vache durant 9 mois, cela revient de fait à empêcher d’abattre une bête portant un fœtus de plus de huit mois. Si tel est le cas, le transporteur doit refuser de l'embarquer. S'il ne l'a pas fait, le vétérinaire de l’abattoir, qui examine obligatoirement tout animal ante mortem, devra dresser un procès-verbal, avec une contravention de 4e classe. L’amende que l'éleveur devra acquitter peut monter jusqu’à 750 euros, devant le tribunal.

    Que devient la vache "pleine" ?

    "Une fois descendue du camion dans l’abattoir, une vache doit être abattue, c’est la règle", explique Frédéric Freund.

    "Si le vétérinaire voit qu’elle est proche du terme, elle est mise en consigne jusqu’à ce qu’elle vêle, ce qui peut arriver vite en raison du stress du transport. Après le vêlage, elle sera abattue et son veau, euthanasié. Mais elle ne peut pas rester en consigne deux-trois semaines… Dans ce cas, elle sera abattue."

    Il n’y a pas de données sur le nombre de vaches arrivant gestantes à l’abattage. L214 milite pour l’interdiction totale, qu’elle réclame dans une pétition en ligne. L'association trouve un soutien outre-Rhin, comme l'explique explique Me Alligné :

    "L’Allemagne vient de soumettre à la Commission européenne une proposition visant à interdire l’abattage des vaches gestantes, au moins lors du dernier tiers de leur gestation. Si cette loi européenne était promulguée, elle serait applicable en France."

    Le veau souffre-t-il ?

    Lorsque sa mère est abattue et saignée, le veau met trois-quatre minutes à mourir, asphyxié. "Lorsqu’il faut tuer une vache gestante, les 'bonnes pratiques' recommandent donc d’attendre cinq minutes avant d’éviscérer la vache, afin que le fœtus soit bien mort, poursuit Frédéric Freund.

    "Mais encore faut-il savoir que la vache est gestante ! Si le fœtus a moins de quatre mois, l’opérateur le découvrira en ouvrant la vache."

    Sur les images de L214, certains fœtus ont l’air jeunes, et la gestation de la vache n’a peut-être pas été repérée. Le choix de faire naître le veau à la consigne pour l’euthanasier a pour but de lui éviter les souffrances de l’asphyxie. "Mieux vaut ça pour lui que mourir in utero", estime le directeur de l’OABA. Si, sur les images de L214, l’opérateur ouvre les sacs amniotiques, c’est probablement pour s’assurer que le fœtus est bien mort. Dans le cas contraire, il doit l’achever.

    Que faire pour éviter cette situation ?

    Il serait possible de renforcer les contraventions sur le transport des animaux. "En passant d’une 4e à une 5e classe, on passe à 1.500 euros d’amende, voire 3.000 en cas de récidive. Cela pourrait dissuader des éleveurs", conclut Frédéric Freund. Autre solution, comme le souhaite L214 : ne plus manger de viande.

    Cécile Deffontaines, avec Amandine Schmitt

    Cécile Deffontaines

    Cécile Deffontaines

    Journaliste

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  • La CBI refuse la création d’un sanctuaire baleinier

    C’est décidé : les baleines ne pourront pas avoir de sanctuaire dans l’Atlantique sud. Le vote sur la création d’une zone protégée pour les cétacés n’a pas récolté suffisament de voix pour, lors des travaux de la Commission baleinière internationale (CBI) !

    Rédigé par Anton Kunin, le 26 oct 2016, à 11 h 35 min     LIEN
     
    La CBI refuse la création d'un sanctuaire baleinier

    Le congrès a réuni 88 pays membres de cette commission dans le but de discuter des dangers que subit cette espèce, ainsi que des voies possibles pour la protéger. Si la proposition de création d’un sanctuaire avait été votée, celui-ci aurait représenté une zone marine de 20 millions de km2 dans l’Atlantique sud, exempte de toute activité humaine pouvant mettre les baleines en danger.

    Pas de sanctuaire baleinier malgré les dangers auxquels font face les cétacés

    Si la majorité des pays côtiers acceptent aujourd’hui l’interdiction de chasser les baleines, la Norvège et le Japon s’y opposent toujours. Pourtant, les discussions sur la création d’un sanctuaire n’ont toujours pas réussi convaincre 24 des États membres de la CBI, et seuls 38 pays ont voté pour, ce qui est loin des 75 % nécessaires à l’adoption.

    Les dangers auxquels font face les baleines sont multiples : pollutions toxiques dues à une mauvaise gestion des pêcheries, pollutions sonores provenant des sonars des navires de pêche et militaires, tests sismiques utilisés dans le cadre des forages offshore… D’après Greenpeace(1), le XXe siècle a vu la disparition de 3 millions de baleines aux mains de chasseurs, et 71 % d’entre elles ont été tuées dans l’hémisphère sud, par des États de l’hémisphère nord !

    chasse à la baleine, sanctuaire baleinier, CBI

    Station baleinière en Islande (1986) © Jean Bazard (ayant droit Jean-Pierre Bazard Jpbazard) (GFDL ou CC BY-SA 3.0)] via Wikimedia Commons

    Le premier accord international sur la chasse à la baleine a été signé en 1937, suivi quelques années plus tard par une Convention Internationale sur la Régulation de la Chasse à la Baleine, singée par 15 États : c’est la naissance de la CBI. Sa principale réussite reste le vote en 1982 d’un moratoire sur la chasse commerciale à la baleine.

    Cependant, des voies existent toujours pour le contourner, l’exemple le plus frappant étant le Japon, qui se donne le droit de chasser cette espèce dans un but dit scientifique. Cette pratique a d’ailleurs été condamnée en 2014 par la Cour Internationale de Justice.

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  • 27 chevaux sauvés par 30 millions d’amis

    Le 25 octobre dans le Gard, l’association 30 millions d’amis a découvert un élevage de chevaux en état de dénutrition sévère. Récit d’un sauvetage.

    Rédigé par Maylis Choné, le 27 oct 2016, à 10 h 15 min    LIEN
     
    27 chevaux sauvés par 30 millions d'amis

    C’est à Générac dans le Gard que l’association 30 millions d’amis a sauvé 27 équidés dont huit poulains et

                    un âne d’une mort certaine.

    30 millions d’amis découvre des animaux dénutris

    Dans le même centre, gisaient les cadavres de deux chevaux et d’un poulain déjà morts de faim. Les plus chanceux étaient en état de « cachexie ». En d’autres termes, tout leur organisme était extrêmement affaibli à cause d’une profonde dénutrition. On a du mal à croire qu’une telle situation puisse se produire, mais les faits sont bel et bien réels.

    Les animaux seront soignés puis placés

    VIDEO

    C’est à la suite d’une inspection sanitaire de la DDPP, (Direction Départementale de la Protection des Populations) que l’alarme a été tirée. L’état de maigreur de animaux a alerté les agents, et ils ont contacté l’association 30 millions d’amis.

    Après avoir été nourris en urgence, certains animaux ont été placés dans une structure spécifique pour équidés maltraités (Chem) dans le Cher afin d’y être soignés, d’autres, trop faibles pour voyager, ont été pris en charge par la fondation Brigitte Bardot. Le but est de les remettre sur « pieds » pour ensuite les confier à des centres qui prendront soin d’eux.

    L’association s’inquiète car  ces situations de maltraitance envers les animaux sont de plus en plus fréquentes. Elle s’est constituée partie civile, a lancé une procédure judiciaire et poursuit le propriétaire pour « abandon ».

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    Le 21 septembre dernier, la Cour de justice de l'Union Européenne a pris un arrêté historique contre les produits cosmétiques dont les ingrédients ont fait l'objet d'expérimentations animales. Une décision prise après que la Cour ait été saisie par une juridiction britannique demandant les risques encourus par trois sociétés. Grâce à l'aide d'un expert du droit de l'UE proche du dossier, on vous explique ce que cet arrêté va changer ou non.

    Que dit l'arrêté ?

    Partons de ce postulat de départ : pour pouvoir commercialiser les produits cosmétiques en Chine, la loi du pays oblige les producteurs à tester les produits sur les animaux avant de les mettre sur le marché. Des entreprises européennes se sont conformées à cette loi chinoise et ont donc fait des expérimentations sur les animaux avant de commercialiser leur marchandise dans ce pays. Or désormais, la mise sur le marché de l'UE peut être interdite lorsque les marques utilisent les résultats des expérimentations animales pour prouver la sécurité du produit. Les fabricants doivent faire d'autres tests autorisés pour la démontrer.

    Pourquoi cet arrêté est ambigu ?

    L'enjeu était de savoir si l'on pouvait mettre sur le marché européen des produits ayant fait l'objet d'expérimentations animales en dehors du territoire de l'UE. La réponse est oui, si le fabriquant ne se base pas sur les résultats de ces expérimentations animales pour prouver la sécurité du produit.

    S'il arrive à la prouver par d'autres tests, d'autres moyens, à ce moment-là le produit peut être vendu sur le territoire européen, même s'il a fait l'objet d'expérimentations animales à l'étranger. "On ne peut pas promettre au consommateur qu'il ne va plus jamais acheter un produit cosmétique qui n'a pas fait l'objet d'expérimentations animales", nous explique notre expert.

    Les marques peuvent-elles toujours contourner cet arrêté ?

    Bien sûr, car il suffit de prouver la sécurité du produit par tout autre moyen que l'expérimentation animale. Il suffit de regarder le règlement du 30 novembre 2009 relatif aux produits cosmétiques. Il est bien écrit que l'expérimentation animale est interdite, mais que la sécurité du produit peut être prouvée par d'autres moyens.

    Par exemple, L'Oréal est obligé de faire des expérimentations animales pour investir le marché chinois. Rien ne l'empêche de tester par d'autres moyens pour pouvoir investir à la fois le marché chinois et le marché européen. L'UE ne prendrait en compte que le fait que la marque ait testé ses produits autrement, même s'ils l'ont également été sur des animaux.

    Le consommateur peut-il se renseigner sur chaque produit ?

    Si un cosmétique vendu dans l'UE a été testé ailleurs sur des animaux, ce doit être mentionné dans le dossier d'information du produit élaboré par le fabriquant. Le règlement dit que ce dossier d'information est accessible au consommateur. Mais bien sûr, il s'agit d'un document à demander et seuls les consommateurs les plus motivés le feront. C'est pourtant le seul moyen, puisque ce ne sera pas écrit sur le produit lui-même.

    Quand l'arrêté sera-t-il appliqué ?

    Les arrêts de la Cour ont la même force que des textes de loi, et sont donc immédiatement applicables. La Cour a ainsi indiqué que la mise sur le marché de l'Union de certains produits cosmétiques pouvait être interdite dans ce cas précis. Les Etats membres doivent donc tirer les conséquences de cet arrêté, mais il y a toujours un certain délai pour qu'ils réagissent et mettent en conformité leur législation. Cela peut prendre de quelques semaines à quelques mois.

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  • Abattoirs: la commission d'enquête parlementaire révèle ses conclusions

    Abattoirs: la commission d'enquête parlementaire révèle ses conclusionsAbattoir municipal de Pezenas, le 29 juin 2016 ((c) Afp)

    Paris (AFP) - Formation, contrôles vétérinaires, vidéosurveillance, la commission d'enquête parlementaire sur l'abattage des animaux de boucherie rend mardi ses conclusions et propositions pour améliorer le fonctionnement des abattoirs.

    Ces sont les images choc de souffrance et de détresse animale, tournées dans des abattoirs publiées par l'association L214, qui sont à l'origine de cette commission d'enquête initiée en mars par le député Olivier Falorni (groupe des Radicaux de gauche).

    Son rapporteur Jean?Yves Caullet (Yonne, Socialiste, écologiste et républicain), doit présenter mardi matin le résultat des travaux lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale.

    En trois mois d'auditions, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, mais aussi des dirigeants d'abattoirs, vétérinaires, membres de l'administration, syndicalistes agricoles, dignitaires religieux, chercheurs et représentants d'associations de défense des animaux ont donné leur point de vue sur ce qui peut-être amélioré dans le domaine du bien-être animal en abattoirs.

    Les investigations des députés ont notamment porté sur la formation du personnel d'abattoir, jugée insuffisante.

    Pour rendre le métier plus attractif, ces salariés ont besoin d'une solide formation "initiale et continue", ainsi qu'un suivi pour "faire évoluer les carrières", a ainsi estimé M. Le Foll.

    - vidéosurveillance -

    Les députés ont aussi interrogé toutes les personnes auditionnées sur l'intérêt d'installer des caméras vidéos pour assurer une surveillance des opérations et du matériel des abattoirs, recueillant des avis mitigés.

    Les principaux syndicats agricoles s'y sont déclarés défavorables, au contraire des associations de protection des animaux, qui demandent plus de transparence sur le monde fermé des abattoirs.

    Une demande de regard relayée par les éleveurs qui aimeraient eux aussi pouvoir suivre ce qui se passe pour les animaux qu'ils emmènent à l'abattoir au travers par exemple de comités d'éthique.

    Les missions d'inspection de l'administration ont également été longuement questionnées, tant du point de vue des effectifs et des moyens que de leur rôle, car les auditions ont montré que l'accent est davantage mis sur la surveillance sanitaire que sur le bien-être animal.

    "Il est possible que la réduction des effectifs, de moins 20% dans l'administration, ait eu comme conséquence un allégement du nombre et de la fréquence des contrôles en protection animale", a reconnu Laurent Lasne, président du Syndicat national des inspecteurs en santé publique vétérinaire (SNISPV).

    La question de l'étourdissement des animaux a également occupé les débats car, parfois mal réalisé sur des animaux qui continuent donc à souffrir, il est à l'origine de nombreuses séquences des vidéos de L214, association qui milite pour le bien-être animal et prône une alimentation végétarienne.

    Cela a amené les députés à s'interroger sur les pratiques religieuses juives et musulmanes qui imposent de ne pas étourdir l'animal. Là aussi, la question de la formation s'est imposée.

    "Le principal problème est le non respect des procédures établies et non que l'abattage se fasse ou non selon un rite religieux", a toutefois estimé le au ministère de l'intérieur .

    La question de l'investissement dans du matériel qui permettrait d'assurer un abattage plus efficace et plus rapide et donc d'améliorer le bien être animal s'est également posé pour les plus petits abattoirs.

    M. Le Foll avait révélé en mai que des manquements graves avaient été relevés sur 5% des lignes d'abattage de 259 abattoirs français inspectés (sur 263) au mois d'avril, après la diffusion de vidéos de l'association L214. Trois établissements avaient été fermés.

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