•      Police : le gouvernement annonce

         de

          nouvelles mesures

     

     

    Après dix jours de mobilisation, Bernard Cazeneuve devait annoncer mercredi 26 octobre au soir, de nouvelles mesures pour calmer la fronde des policiers de terrain.

     

    Rassemblement de policiers devant l’Assemblée nationale, le 26 octobre 2016. ZOOM

    Rassemblement de policiers devant l’Assemblée nationale, le 26 octobre 2016. / Alain Jocard/AFP

     

    Après les services de renseignements et les brigades anticriminalité, Bernard Cazeneuve devait annoncer mercredi 26 octobre au soir de nouveaux moyens matériels pour les policiers de terrain. Une enveloppe de 250 millions d’euros (dont une partie figure déjà au budget de 2017) sera ainsi intégralement consacrée « au renouvellement des équipements » des policiers des compagnies départementales d’intervention et de Police Secours.

    > Relire : Le profond malaise des policiers

    Dans un déluge de chiffres, le ministère a annoncé des achats de casques et boucliers balistiques, des gilets pare-balles ainsi que des fusils d’assaut pour les compagnies d’intervention. « Leur armement sera aligné sur celui des brigades anticriminalité », résume la Place Beauvau.

    De même, les effectifs de Police Secours, particulièrement mobilisés ces derniers jours, recevront de nouveaux casques, gilets et armes. Les Flash-Ball, dont la précision est contestée, continueront par ailleurs à être remplacés par des lanceurs de balles de défense. Enfin, les achats de voitures neuves et, pour certaines, mieux protégées, devraient se poursuivre.

    « Redonner du sens » aux missions

    Le ministère devrait aussi annoncer des mesures pour « redonner du sens » aux missions des policiers. Ainsi, les gardes statiques devant les tribunaux et les préfectures devraient « immédiatement » être déléguées à des entreprises privées ou remplacées par de la vidéosurveillance, « le temps de recruter ces agents », a néanmoins précisé le ministère. Une réflexion est aussi en cours pour déléguer les transferts de détenus à l’administration pénitentiaire. Mais celle-ci manque pour le moment de moyens.

    > À lire : Police et gendarmerie, les effectifs augmentent lentement

    Déjà sur les rails, l’anonymisation des policiers dans les procédures a été confirmée. Elle devrait figurer dans un texte de loi d’ici à fin février. Par ailleurs, les peines encourues pour outrage aux forces de l’ordre devraient être alignées sur celles des outrages à magistrat, « ce qui constitue un doublement des peines », a assuré le ministère.

    Légitime défense

    Enfin, le ministre s’est engagé à « regarder les conditions de la légitime défense ». C’est une des principales revendications des policiers, qui demandent un assouplissement de la légitime défense, c’est-à-dire un alignement sur les règles qui s’appliquent aux gendarmes. En réalité, Bernard Cazeneuve a déjà conduit des réflexions en ce sens… qui ne sont pas allées aussi loin que les policiers l’espéraient.

    Elles ont abouti à la loi du 3 juin 2016 sur le terrorisme, qui assouplit les conditions d’ouverture du feu, mais seulement dans le cas de tueries de masse. « Il faut réfléchir à des solutions qui tiennent debout, dans le cadre de l’État de droit », a précisé le ministère. Le ministère devrait présenter ses conclusions fin novembre.

    > Lire aussi : À droite, la sécurité au cœur de la primaire

     

    Flore Thomasset
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  • …tandis que le nombre de chômeurs baisse fort

    Par Luc Peillon 25 octobre 2016 à 19:51       LIEN

    Le recul en catégorie A pourrait ne pas durer. L’Elysée s’appuyera certainement sur les chiffres plus favorables de l’Insee.

    Après la déprime d’août, l’euphorie de septembre. Dans un numéro de yo-yo dont elles sont désormais coutumières, les statistiques de Pôle Emploi ont fait un plongeon le mois dernier, avec une chute libre de 66 300 du nombre d’inscrits en catégorie A (sans activité), après une envolée de 50 200 en août. Soit une diminution de 1,9 % sur un mois, et de 1,7 % sur un an. Résultat : le nombre total de chômeurs s’élève désormais à 3,49 millions (3,75 millions avec les DOM), en réduction de 100 000 par rapport à son pic de février. Bémol, cependant : les catégories B et C (chômeurs ayant exercé une activité réduite) continuent de progresser, avec 28 300 inscrits supplémentaires en septembre.

    Prudence. Du côté de l’exécutif, on se frotte les mains. La «bataille [n’est] pas terminée», mais c’est la «confirmation d’une tendance installée depuis début [2016]», s’est empressé de déclarer le président de la République, mardi soir. «Il s’agit du troisième trimestre consécutif de baisse, ce qui n’avait pas été constaté depuis début 2008», détaillait, pour sa part, la ministre du Travail, Myriam El Khomri.

    Pari gagné pour Hollande, alors qu’il ne reste plus qu’un mois de publication des chiffres avant l’annonce éventuelle de sa candidature, mi-décembre ? Patience… D’abord parce qu’en raison de leur caractère erratique, les données mensuelles de Pôle Emploi pourraient justement réserver une mauvaise surprise au gouvernement le mois prochain, les chiffres, depuis un an, progressant après avoir baissé, et inversement. Une prudence d’autant plus de mise que l’Insee a révisé récemment à la baisse sa prévision de croissance pour 2016, de 1,6 % à 1,3 %. Et même si décrue il y a, elle n’effacera jamais, en un mois, la forte hausse enregistrée depuis mai 2012, qui s’élève, en septembre, à + 570 000 inscrits en catégorie A…

    D’où la tentation, pour l’Elysée, d’orienter les regards vers un indicateur plus favorable : le taux de chômage au sens du BIT (Bureau international du travail, publié chaque trimestre par l’Insee). «C’est le véritable indicateur, le seul qui est utilisé dans les comparaisons internationales», expliquait ainsi, il y a deux semaines, un ministre proche de Hollande. Le seul qui permette aussi au Président de présenter un bilan un peu moins morose sur le front de l’emploi.

    Indicateur. Selon la dernière fournée de cet indicateur, le taux de chômage en France s’élevait, en effet, à 9,9 % de la population active au deuxième trimestre, en baisse de 0,5 point sur un an. La prochaine publication, concernant le troisième trimestre 2016, aura lieu le 17 novembre, soit quelques semaines avant que le chef de l’Etat ne se prononce sur sa candidature. En cas de baisse de 0,2 point seulement, le taux de chômage reviendrait alors à son niveau du deuxième trimestre 2012 (9,7 %), quand François Hollande arrivait au pouvoir. Nul doute que l’Elysée en fera alors l’indicateur phare. Mais en cas de hausse, le roi serait définitivement nu.

    Luc Peillon
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  • Justice

    CGT Goodyear : «Si j’avais su que c’était moi qui allais peut-être finir en prison»

    Par Amandine Cailhol 19 octobre 2016 à 14:39
     
     

    Manifestation se dirigeant vers le palais de justice d'Amiens (Somme) ce mercredi, où des anciens salariés CGT de Goodyear sont jugés en appel pour avoir séquestré plusieurs cadres de l'entreprise en janvier 2014. Photo François Nascimbeni. AFP

    Mickaël Wamen, ex-leader de la CGT au sein de l'usine de pneumatique d'Amiens, est jugé en appel ce mercredi matin avec sept autre anciens salariés pour séquestration de cadres de l'entreprise, en 2014. Il y a un an, ils avaient écopé de neuf mois ferme.

    Au banc des accusés ils sont huit, en jeans, bras ou jambes croisés. De temps à autre, ils échangent quelques mots, un sourire, une tape sur l’épaule. Tour à tour, ils sont appelés, ce mercredi matin, devant le juge de la cour d’appel d’Amiens (Somme). «Le climat était anxiogène, très tendu, on était en congés imposés», explique l’un d’eux, invité à revenir sur la journée du lundi 6 janvier 2014. Ce jour-là, deux cadres de l’entreprise Goodyear à Amiens sont retenus près de trente heures par des salariés de l’usine condamnée à la fermeture. Des faits qui sont aujourd’hui reprochés aux huit prévenus, dont cinq militants de la CGT.

    Il y a neuf mois, en janvier, le tribunal les a condamnés en première instance à 24 mois de prison, dont 9 ferme. Une décision dont ils font appel. A la barre, pour mieux décrire l’ambiance dans l’usine, l’homme raconte qu’un salarié avait même, à l’époque, été repéré avec une arme au sein des locaux. Ce qui aurait été vu, selon lui, par la direction, mais aussi les forces de l’ordre. Une information qui surprend le tribunal. «Pourtant cette personne n’a pas eu de poursuites…» s’étonne le prévenu.

    «Ça va partir en sucette»

    La salle où se joue, depuis 9 heures, le procès emblématique de la «répression syndicale», selon la CGT, est quasiment pleine. Au deuxième rang, Jean-Luc Mélenchon n’en perd pas une miette. Si ce n’est le temps d’échanger un geste de soutien avec Mickaël Wamen, ex-secrétaire général de la CGT de l’usine et figure de proue des Goodyear, également prévenu. «Il n’y a pas eu de mort, pas de blessures. On voit bien que tout cela est fait pour intimider les syndicalistes, et en particulier la CGT. Regardez lors du débat de la primaire de la droite, le seul syndicat qui a été montré du doigt, c’est la CGT», explique à la presse devant le tribunal Jean-Luc Mélenchon, leader du Parti de gauche. «Emu» par ce procès qui, estime-t-il, fonctionne «à l’envers», le candidat à l’élection présidentielle estime que «ceux qui devraient être au banc des accusés, ce sont ceux qui ont condamné l’entreprise à la mort sociale, les liquidateurs de l’entreprise». Et non «ces pauvres hommes sous le coup d’une condamnation à de la prison […] pour avoir défendu leur emploi».

    A lireGoodyear: «La répression syndicale devient systématique»

    A la barre, vient le tour de Mickaël Wamen, 44 ans, employé de Goodyear depuis le 9 juin 1992. «J’ai démarré à 22 heures, un mardi soir», précise-t-il au juge, qui ne demandait pas tant de détails. Surnommé le «gourou de la CGT» par la direction, selon un de ses collègues, l’homme parle fort, tout en confiance. Il revient sur les journées des 6 et 7 janvier : «J’ai passé les pires heures de toute ma vie, je n’ai pas dormi pendant trente-six heures. Je disais : "Ça va partir en sucette." J’ai téléphoné au cabinet du préfet. Si j’avais pu faire en sorte que cela ne se passe pas, je l’aurais fait.» Le ton monte.

    «Vous avez un ministère derrière»

    A chaque respiration, sa main droite vient frapper sa paume gauche. L’homme s’excuse : «J’ai une voix forte.» Il explique avoir tout fait lors de ces événements pour calmer les salariés qui «pétaient un plomb». «Mais comment voulez-vous gérer ça ? Et puis, on est quand même sur des sites classés Seveso… J’ai demandé une réunion exceptionnelle du CHSCT. On m’a répondu par la négative […]. Si j’avais su que c’était moi qui allais peut-être finir en prison…»

    Pourtant, le syndicaliste n’en démord pas : il n’a rien à se reprocher. Bien au contraire, «si nous n’avions pas été là, et pas que ce jour-là, l’usine aurait brûlé tout un tas de fois», estime-t-il. Avant de lancer une pique au procureur : «Vous avez un ministre derrière.» Une manière de s’étonner que le parquet ait décidé de poursuivre, alors même que les dirigeants de Goodyear ont, eux, décidé d’abandonner les leurs. Et de conclure, quelques minutes avant la suspension d’audience : «Si j’avais eu une opportunité, une seule seconde, d’éviter ce qui s’est passé, je l’aurais fait. Ça m’aurait évité des emmerdes.»

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    Attaque de policiers à Viry-Châtillon : "C'était des êtres humains qui brûlaient"

    Attaque de policiers à Viry-Châtillon : "C'était des êtres humains qui brûlaient"Les carcasses des voitures de police. (Thomas SAMSON / AFP)

    Quatre policiers ont été blessés, le pronostic vital d'un agent de 28 ans est engagé.

    "Je vois une dizaine de personnes cagoulées qui se dirigent directement vers les deux voitures de la police." Un témoin de l'agression samedi après-midi des quatre policiers en mission de surveillance dans la cité de la Grande Borne à Viry-Châtillon raconte, sous couvert d'anonymat, ce qu'il a vu à BFMTV.

    "Directement, ils cassent la vitre et jettent en même temps les cocktails Molotov dans les deux véhicules", poursuit-il. Quatre policiers ont été blessés, dont deux sérieusement.

    Le témoin cité par la chaîne d'info poursuit son récit :

    "Le policier le plus gravement brûlé a réussi à sortir de la voiture en courant. Il restait la femme dans l'autre véhicule. Elle s'est fait brûler aussi. On a essayé de faire sortir la policière. Une autre policière a essayé de répliquer, mais elle s'est fait frapper, donc elle est blessée aussi."

    Et d'ajouter : 

    "C’était des êtres humains qui brûlaient. C’était choquant. Quand je vois les gens qui se dirigent vers les forces de l’ordre, pour moi, ces gens sont vraiment, vraiment déterminés. Ce sont des gens qui n’ont pas peur."

    Le policier est dans un état préoccupant

    Les prochaines heures vont être cruciales pour l'adjoint de sécurité de 28 ans, "très grièvement brûlé aux mains et sur l'ensemble du corps", a indiqué le procureur de la République d'Evry, Eric Lallement, dans un communiqué à l'AFP. 

    Le "pronostic vital" de l'agent, transporté à l'hôpital Saint-Louis à Paris, est "engagé" et les médecins ne pourront se prononcer que "dans un délai de 48 heures". D'après le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, interrogé ce lundi matin sur RTL, le policier est "dans un état stationnaire".

    De nombreux vols avec violences à ce carrefour

    La patrouille de police était "chargée de la surveillance d'une caméra vidéo près d'un feu rouge", selon une source policière.

    Le feu rouge près duquel a eu lieu l'attaque a longtemps été le théâtre de vols à la portière avec violence. Depuis plus d'un an, la mairie tente de reprendre le territoire aux agresseurs à ce carrefour dit "du Fournil" - du nom de la boulangerie voisine - et y avait installé une caméra de vidéosurveillance.

    Le parquet d'Evry a ouvert une enquête en flagrance pour tentative d'homicide. 

    Les enquêteurs espèrent pouvoir identifier les auteurs de l'attaque grâce aux "objets trouvés dans et à proximité des véhicules", envoyés pour expertise au laboratoire de police scientifique de Paris, et "aux bandes vidéos de plusieurs caméras", a détaillé le procureur.

    (Avec agences)

    L'Obs

    L'Obs

    Journaliste

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  • Budget 2017: Ce qu’il faut retenir du projet de loi de finances 2017

    C.P. avec AFP

    Le ministère de l'économie et des finances, Bercy, à Paris, le 28 janvier 2013.Le ministère de l'économie et des finances, Bercy, à Paris, le 28 janvier 2013. - A. GELEBART / 20 MINUTES

    ECONOMIE Le gouvernement a présenté ce mercredi matin sa recette budgétaire pour faire passer le déficit public sous la barre des 3 % en 2017…

    Un dernier budget avant la présidentielle et une mesure fiscale « historique ». Le ministre de l’Economie et des Finances Michel Sapin n’a pas mâché ses mots ce mercredi matin lors de lors de la présentation à Bercy du projet de budget pour l’année prochaine. Au menu : des baisses d’impôts quelques ruses fiscales mais surtout l’adoption du prélèvement à source de l’impôt sur le revenu. 20 Minutes fait le point sur les principales nouveautés de ce PLF 2017.

    >> A lire aussi : Prélèvement à la source: Pourquoi ça semble plus compliqué en France qu'ailleurs?

    Le « prélèvement à la source » de l’impôt sur le revenu

    Après des décennies d’atermoiements, le gouvernement a enfin franchi le pas : la France s’apprête à adopter le prélèvement à la source » de l’impôt sur le revenu, déjà en vigueur dans de très nombreux pays. Objectif : supprimer le décalage d’un an entre la perception des revenus et leur impositio

    Cette réforme, prévue pour entrer en vigueur au 1er janvier 2018, mais qu’une partie de la droite promet de supprimer, sera soumise au Parlement à l’automne a rappelé ce mercredi le secrétaire d’Etat au Budget, Christian Eckert, assurant qu’elle « bénéficiera à tous les Français », leur permettant « de mieux affronter (…) certains moments importants de leur vie ».

    Concrètement l’adoption de cette réforme obligera les entreprises à se préparer dès 2017, en adaptant par exemple leurs logiciels de paye. Chez les salariés, l’impôt sera prélevé directement par l’employeur sur la base d’un taux transmis par le fisc. Chez les retraités, la collecte sera réalisée par la caisse de retraite. Les travailleurs indépendants verseront quant à eux un acompte mensuel ou trimestriel, calculé en fonction de leurs revenus des mois précédents.

    >> A lire aussi : Impôts: Ce que le prélèvement à la source va changer pour vous (et pour votre employeur)

    Nouvelles baisses d’impôts

    En finir avec le « ras-le-bol fiscal », suscité par les fortes hausses des impôts du début du quinquennat. C’est l’autre objectif de cet ultime budget. Le PLF 2017 prévoit ainsi une baisse de l’impôt sur le revenu d’un milliard d’euros ciblée sur les classes moyennes, qui touchera cinq millions de foyers fiscaux, mais aussi une extension à tous les ménages du crédit d’impôt pour les services à la personne.

    Ce geste s’ajoutera à un nouveau train de mesures en faveur des entreprises, dans le cadre du pacte de responsabilité. D’un montant de cinq milliards d’euros, ce paquet fiscal prendra la forme d’un renforcement du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et d’une baisse ciblée de l’impôt sur les sociétés, pour un montant de cinq milliards d’euros. Les artisans bénéficieront quant à eux d’environ 100 millions d’allégements de charges.

    >> A lire aussi : Manuels Valls confirme une baisse de l'impôt sur le revenu en 2017

    Des dépenses ciblées (mais en hausse)

    L’Etat devrait dépenser 381,7 milliards d’euros en 2017, soit 7,4 milliards de plus qu’en 2016. En cause : les multiples mesures annoncées depuis le début de l’année face aux priorités de l’actualité, comme le plan pour l’emploi, et le renforcement de la sécurité sur le territoire après les attentats.

    Le projet de loi de finances prévoit la création nette de 13.847 emplois de fonctionnaires d’Etat. Dans le détail,11.712 postes seront créés dans l’Education nationale, l’enseignement supérieur et la recherche, 2.100 à la Justice et 1.746 à l’Intérieur. Les autres ministères verront leurs effectifs réduits de 2.521 postes, dont 1.540 pour le seul ministère des Finances.

    La hausse des dépenses prévue dans le cadre du projet de budget 2017 profitera principalement à l’enseignement et la recherche, dont l’enveloppe grimpera de 2,1 milliards d’euros, et à l’emploi, qui verra son budget augmenter de 1,8 milliard. La sécurité, la justice et la défense, en première ligne depuis les attentats, gagneront quant à elles 440 millions, 290 millions et 600 millions.

    >> A lire aussi : Education nationale: Comme promis, Hollande aura bien créé 60.000 postes supplémentaires

    Des économies surtout à la Sécu

    Pour les compenser, Bercy prévoit des efforts supplémentaires du côté de la Sécurité sociale (1,5 milliard d’euros).

    Bercy prévoit pas moins de 1,2 milliard d’économies supplémentaires en 2017 sur la charge d’intérêt de la dette. Les taux d’emprunt de la France à 10 ans sont aujourd’hui au plus bas, à 0,3 %. Michel Sapin se base sur un « scénario prudent de remontée du taux » à 1,25 % fin 2017.

    Le gouvernement table aussi des rentrées d’argent plus fortes que prévu dans la lutte contre la fraude fiscale. : Avec un secret bancaire sur le point de disparaître, en raison de la prochaine application de l’échange automatique d’informations, le retour de capitaux s’est accéléré ces dernières années. Les propriétaires de comptes non déclarés à l’étranger accourent désormais à Bercy pour régulariser leur situation. Cette année, l’Etat table sur 1,9 milliard de recettes supplémentaires issues de la lutte contre la fraude fiscale. Il maintient le même objectif pour l’année prochaine.

    L’objectif de 50 milliards d’euros d’économies en trois ans, promis à Bruxelles en 2014, ne sera pour sa part pas tenu, mais atteindront "46 milliards entre 2015 et 2017", selon Bercy.

    Des astuces fiscales

    Pour boucler son budget, Bercy mise également sur des astuces fiscales. Le recours au CICE pour remplacer la suppression de la C3S (contribution sociale de solidarité des sociétés) initialement prévue, permettra ainsi à l’Etat d’économiser 3,3 milliards d’euros, les crédits d’impôt pour l’année 2017 étant dus… en 2018.

    Le montant du dernier acompte de l’impôt sur les sociétés, versé en décembre, sera quant à lui augmenté pour les grandes entreprises. Ce qui permettra de faire glisser sur 2017 près de 400 millions d’euros qui auraient normalement dû être touchés l’année suivante.

    Un cadrage serré

    Malgré le scepticisme du Haut conseil des finances publiques (HCFP), qui a jugé mardi la prévision de croissance du gouvernement (1,5 %) « optimiste » et l’objectif de 2,7 % de déficit public « improbable », le ministre des Finances Michel Sapin, a de nouveau vanté ce mercredi le « sérieux budgétaire » du gouvernement. « Il n’y aura aucun dérapage des finances publiques dans ce budget, dans tous les cas tant que nous en aurons la responsabilité », a promis le ministre, qui s’est engagé à ramener le déficit public sous la barre des 3 % imposée par Bruxelles.

    >> A lire aussi : «Cadavres fiscaux» ou «sérieux budgétaire» pour le dernier budget du gouvernement ?

    L’équation apparaît néanmoins serrée. L’activité s’est contractée au deuxième trimestre, pour atteindre -0,1 %. Et le vote en faveur du Brexit a fait naître une série d’inquiétudes, poussant les grandes organisations à revoir à la baisse leurs prévisions pour 2017, à l’image du FMI (qui prévoit 1,2 %) et de l’OCDE (1,3 %).

    « L’élan pris par la croissance va se poursuivre », martèle de son côté Michel Sapin. Qui juge que les « moteurs internes » de la croissance française restent « vigoureux ».

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  • Escalade de la violence en Syrie: quatre pays européens envoient un message très ferme à la Russie

    Escalade de la violence en Syrie: quatre pays européens envoient un message très ferme à la Russie
    François Hollande (France), Matteo Renzi (Italie), Vladimir Poutine (Russie)

    Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit dimanche, à la demande des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France, qui pressent la Russie de sauver la trêve en Syrie et d'enrayer l'escalade de la violence à Alep.

    La nouvelle pluie de bombes larguées samedi sur les quartiers rebelles d'Alep, la grande ville du nord du pays, a tué au moins 45 civils, selon une ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est dit "consterné" par une "escalade militaire épouvantable". L'Union européenne a dénoncé "une violation du droit humanitaire international".


    La trêve dépend de la Russie selon les Européens

    Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont demandé une réunion en urgence du Conseil de sécurité, qui se tiendra dimanche à 11h00 heure locale (17h00 heure belge).

    Les Etats-Unis, l'Union européenne et les ministres des Affaires étrangères de quatre pays de l'UE (France, Italie, Allemagne et Grande-Bretagne) ont déclaré dans un communiqué commun que le rétablissement d'une trêve en Syrie dépendait de la Russie. "Il appartient à la Russie de prouver qu'elle est disposée et qu'elle est capable de prendre des mesures exceptionnelles pour sauver les efforts diplomatiques" en vue de rétablir la trêve, déclarent les Occidentaux.

    Dans leur texte, rédigé en termes très fermes, les signataires lancent un avertissement à Moscou, qu'ils tiennent pour responsable de la rupture de la trêve et de la reprise des hostilités à Alep. "La patience devant l'incapacité ou le refus persistants de la Russie de tenir ses engagements n'est pas infinie", déclarent-ils.


    Alep sous les bombes: une situation humanitaire catastrophique

    Pour le cinquième jour consécutif, l'est d'Alep a subi le feu du régime et de son allié russe. Le correspondant de l'AFP sur place a décrit de nouvelles scènes d'horreur et constaté l'ampleur des destructions. Ajoutant à leurs souffrances, les habitants de la deuxième ville de Syrie ont été privés d'eau samedi à cause des bombardements, selon l'Unicef.

    Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a affirmé samedi à l'ONU que l'armée de Damas enregistrait d'importants succès militaires, aidée par la Russie, l'Iran et le Hezbollah libanais, et il s'est déclaré confiant dans une victoire finale.

    Alep est un enjeu majeur du conflit syrien, qui a fait plus de 300.000 morts depuis 2011 et engendré la pire crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale. Le régime de Bachar al-Assad en contrôle la partie ouest et assiège la partie est, tenue par les insurgés.


    Pas d'accord sur une nouvelle trêve

    La guerre en Syrie et la situation dans la deuxième ville du pays ont été au coeur de plusieurs réunions cette semaine à New York en marge de l'Assemblée générale des Nations unies. Mais Russes et Américains n'ont pas réussi à s'entendre sur un nouveau cessez-le-feu.

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    François Hollande lors d'une déclaration à la presse, à Bucarest le 13 septembre 2016 (ALEX NICODIM/SIPA)

    A l'occasion de la journée nationale d'hommage aux harkis, le chef de l'Etat a reconnu "les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon" de cette communauté.

     

    François Hollande a "reconnu" dimanche 25 septembre "les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis" lors d'une cérémonie dans la cour de l'Hôtel des Invalides à Paris à l'occasion de la journée nationale d'hommage qui leur est consacrée.

    "Je reconnais les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil inhumaines des familles transférées dans les camps en France", a déclaré le chef de l'Etat, applaudi par les représentants des harkis présents dans l'assistance.

    Un certain nombre avait protesté, accompagné de nombreuses voix à droite, lorsque le chef de l'Etat avait commémoré cette année le cessez-le-feu du 19 mars 1962 en Algérie au lendemain des accords d'Evian, une date qu'ils considèrent comme symbolique de leur abandon.

    "Vérité implacable"

    En reconnaissant ces "responsabilités", François Hollande a honoré une promesse faite en avril 2012 durant la campagne présidentielle, en reprenant pratiquement au mot près le texte de sa déclaration de l'époque. Il l'avait déjà fait en partie lors de la même cérémonie le 25 septembre 2012, mais à l'époque c'était via un message lu par Kader Arif, son ministre délégué aux Anciens combattants.

    Cette reconnaissance au nom de la France avait aussi été faite par Nicolas Sarkozy en avril 2012 lorsqu'il était encore chef de l'Etat, huit jours avant le premier tour de l'élection présidentielle.

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  • Intempéries : 84.000 foyers toujours privés d'électricité, 10 départements en alerte orange

    MÉTÉO - Environ 84.000 foyers étaient toujours privés d'électricité mercredi à la mi-journée à la suite des orages qui ont traversé l'ouest du pays la nuit précédente. Dix départements du sud-est sont toujours en vigilance orange.

    Douze heures après le passage des orages, la situation n’est toujours pas rentrée dans l’ordre. D’après Enedis (ex-ERDF), environ 84.000 foyers sont toujours privés d'électricité mercredi à la mi-journée à la suite des orages qui ont traversé le pays dans la nuit de mardi à mercredi.

     

    Ces pannes concernent 45.000 clients en Nouvelle-Aquitaine, 30.000 en Pays de la Loire et 9.000 en Centre-Val de Loire. Enedis a déployé plus de 1.000 techniciens pour rétablir le courant dans les régions affectées.  En fin de nuit, 120.000 foyers étaient dans le noir. Des équipes sont pré-mobilisées dans les départements qui pourraient être touchés la nuit prochaine.

     

    Un risque d'inondation élevé

    Dix départements du Sud-Est sont placés à leur tour  en vigilance orange pour les orages et les pluies : l'Aveyron, la Lozère, le Gard,  l'Hérault, l'Ardèche, les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse, le Var, les Alpes-de-Haute-Provence et les Alpes-Maritimes. Devant "l'abondance des précipitations sur une période brève, le risque d'inondation est élevé", précise Météo France. Les quantités de pluies pourront atteindre 80 millimètres par heure. L'organisme prévoit la fin du phénomène jeudi matin vers 6 h.

     

     

    Chutes d'arbres, caves inondées, départs de feux

    Dans les Pyrénées-Atlantiques et les Landes, premiers départements du Sud-Ouest touchés par l'épisode orageux mardi, les pompiers ont fait état de près d'une centaine d'interventions au total, notamment des chutes d'arbres, de tuiles ou de lignes électriques, des caves inondées, des départs de feux, sans caractère de gravité ni victimes. Quelques milliers de foyers

    dans le secteur d'Oloron-Sainte-Marie ont été privés d'électricité en raison de l'incendie d'un transformateur.

     

    En Lot-et-Garonne, les pompiers ont recensés deux blessés légers, atteints par des chutes de branches. En Gironde, les pompiers ont recensé environ 195 interventions, là encore principalement pour des caves inondées ou des chutes d'objet.

     

    En Dordogne, les pompiers ont réalisé une centaine d'interventions au total, pour des arbres sur la chaussée, des fils électriques tombés, ou des départs d'incendie dus à la foudre. Ils ont fait état de nombreuses coupures d'électricité.

     

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  • Damien Meslot : Le PDG d’Alstom est "prêt à faire évoluer la situation"

      18h54, le 13 septembre 2016, modifié à 19h09, le 13 septembre 2016     LIEN
     

    Invité d'Europe 1, le maire de Belfort, qui a rencontré mardi le PDG d’Alstom, croit toujours au sauvetage du site de production basé dans sa ville.

    INTERVIEW

    Non, la fermeture du site de production d’Alstom à Belfort n'est pas inéluctable. C’est en tout cas le message que ne cessent de scander tour à tour François Hollande et Manuel Valls. La direction du constructeur ferroviaire a quant à elle affirmé mardi qu'"aucune décision" ne serait prise avant la fin des discussions engagées avec le gouvernement français sur l'avenir de son site.

    "On sent que la situation évolue". Mardi, le PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge, a reçu à ce propos un groupe d'élus franc-comtois à Paris. "Il ne nous a pas donné de garanties mais nous l’avons rencontré, déjà", se satisfait Damien Meslot, le maire LR de Belfort. "Nous avons trouvé le président d’Alstom ouvert à la discussion et prêt à faire évoluer la situation, mais rien n’est acquis. On sent que les discussions sont en cours, que la situation évolue", confie-t-il sur Europe 1.

    Entendu sur Europe 1
    Maintenant, il ne faut pas se contenter de belles paroles. Il faut que les commandes (...) soient au rendez-vous.
     

    "La balle est dans le camp du gouvernement". Le secrétaire d'État à l'Industrie, Christophe Sirugue, a indiqué pour sa part se donner dix jours pour apporter des réponses. "Maintenant, il ne faut pas se contenter de belles paroles", presse Damien Meslot. "Il faut que les commandes publiques, qui permettront de sauver Belfort, soient au rendez-vous. Je rappelle que le carnet de commandes de est plein jusqu’en 2018 et recommence à être chargé à partir de 2021, donc il y a deux-trois ans de trou dans les commandes. Si on arrive à trouver les commandes nécessaires, on pourra sauver le site, mais tout l’enjeu est là. La balle est très clairement dans le camp du gouvernement", estime-t-il.

    La mobilisation continue. Pas question pour autant de faiblir dans la mobilisation. Un conseil municipal extraordinaire est prévu mercredi soir "pour apporter le soutien de tous les élus et de la population aux ‘Alsthommes’". L'édile a également appelé à une opération "Belfort ville morte", le 24 septembre à 14h, demandant à "l'ensemble des habitants de se réunir autour des élus et des organisations syndicales", et aux commerçants de baisser leur rideau pendant une heure, à cette occasion.

    "Une catastrophe économique et affective". La fermeture de l’usine de production de sa ville serait "une catastrophe économique et affective", témoigne le maire. "Alstom c’est Belfort et Belfort c’est Alstom. C’est l’histoire de plus d’un siècle qui s’éteindrait", conclut-il.

     
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  • Histoire(s)

    Il y a quinze ans, le 11 Septembre 2001...

    Par LIBERATION 11 septembre 2016 à 07:00 (mis à jour à 16:15)     LIEN
     
     
     

    New York, 11 septembre 2001. Photo Reuters

    Une sélection d’articles, parus dans Libération ou ailleurs, pour revenir sur le 11 septembre 2001. Des premières dépêches AFP aux réflexions, dix ans plus tard, de l’écrivain Richard Ford sur les responsabilités de son pays.

    Les toutes premières dépêches

    «URGENT : La deuxième tour du World Trade Center, défoncée par un avion, s’est désintégrée et s’est effondrée mardi une demi-heure après la première, selon des images apocalyptiques diffusées en direct par les chaînes de télévision américaines.»

    Le 11 septembre 2001, vers 10h30, l'AFP publie une dépêche qui semble elle-même ne pas croire à ce qu'elle décrit. Elle est rédigée par Michel Moutot, du bureau de New York, qui se remémore quinze ans après, sur le blog «Making Of» de l'agence de presse, cette journée essentielle dans sa carrière de journaliste. Essentielle au point qu'il admet : «Nous sommes tous partagés entre l’effroi d’assister à de telles scènes et la jubilation, que certains pourront trouver malsaine mais qui fait partie du métier, d’être là, à "Ground Zero", le "point zéro" de cette journée. Nous savons qu’elle entrera dans l’histoire. Pour un reporter, c’est là qu’il faut être.»

    A lire ici «On nous signale un incendie...»

    La photo de l'homme qui tombe

    Lesite du Time revient sur la photo d'un homme chutant à la verticale, le long du World Trade Center, après avoir sauté par une fenêtre. Elle a été prise par Richard Drew, qui ignorait d'abord avoir capturé cet instant. Il commente aujourd'hui : «C'est une photo très tranquille. Elle n'est pas comme d'autres photos violentes, prises dans d'autres catastrophes. Il n'y a pas de sang, pas de tripes, personne ne se fait tirer dessus. Mais les gens réagissent comme s'ils avaient un lien avec cette photo, comme si ça avait pu être eux.» Diffusée mondialement, la photo a fait la une du New York Times le lendemain de l'attentat. Son titre, «The Falling Man» («l'homme qui tombe») lui a été donné par un article d'Esquire. Richard Drew relève que c'est une des seules photos de l'événement où l'on voit une victime en train de mourir.

    A voir en vidéo (et en anglais) :

    Les Etats-Unis basculent dans un autre monde

    Un an après, Libération revient sur les quelques heures où les Etats-Unis ont basculé : «De ce jour, il reste des chiffres venus des décombres : 144 alliances, 437 montres, 119 boucles d’oreilles, 80 bracelets, 19 858 débris humains... Et d’autres encore, 760 km/h et 950 km/h, la vitesse des avions s’encastrant dans les tours du World Trade Center, 980 °C la température des incendies qui les anéantirent. Autopsie du plus grand attentat jamais perpétré. Il était une fois le 11 septembre...»

    A lire 11/09, un jour dans l'histoire des Etats-Unis d'Amérique

    Dans la même édition du journal, un an après l'événement, le correspondant de Libé à New York, Fabrice Rousselot, retraverse Manhattan du nord au sud, recueillant les souvenirs des New-Yorkais. «Je crois qu’on n’oubliera jamais, souffle James Legree, un grand-père de 72 ans. Cette catastrophe a touché tout le monde. Les Noirs, les Blancs, les Jaunes. Et puis nous, les vieux, on a toujours peur. Après un truc pareil, comment pourrait-on se sentir en sécurité ?»

    A lire En descendant Broadway, sur la trace des vestiges d’un jour

     

    «Nous sommes le seul avion dans le ciel»

    George Bush apprend les attentats du 11 septembre, alors qu'il est dans une école en Floride.

    Au moment des attaques, le président George W. Bush se trouvait dans une école, en Floride (photo Reuters). Ayant recueilli plus d'une vingtaine de témoignages, le site Politico.com raconte cette journée du 11 septembre 2001 à travers ceux qui accompagnaient le président ce jour-là, et notamment à bord d'Air Force One. De la première réaction de Bush («Nous sommes en guerre») à ce qu'il a dit en découvrant le Pentagone, percuté par un avion à Washington («Le plus fameux bâtiment du monde est en feu. Voilà le visage de la guerre au XXIe siècle»), une longue plongée dans ces huit heures étranges.

    A lire ici (en anglais) : «We’re the Only Plane in the Sky» et, également au plus près de Bush, cet article de Yahoo News qui a pris connaissance des notes rédigées par un assistant du président. Qui a également déclaré, à 12h25 : «On aura ces connards.»

     «Je ne sais plus trop où j’en suis. Après tout, je ne suis qu’un mec ordinaire.» 

    Le19 septembre 2001, Libération publie le portrait de Danny Whitehead, 30 ans, métallurgiste, un des anonymes cherchant encore des survivants dans les ruines des Twin Towers.

    A lire Working Class Hero

    Comment le paysage de New York a changé, avec et sans les tours jumelles

    «Elles étaient de l'art minimaliste [...], détachées et distantes des passions de la rue», se souvient Brian Rose, un artiste arrivé à New York en 1977, dans un article de Slate.com. «Aujourd'hui, One World Trade Center, qui a été construit à leur place, rempli le vide qu'elles avaient laissé dans le ciel, mais ne remplit pas, j'en ai peur, le vide laissé dans mon cœur.»

    A lire ici (en anglais) : Brian Rose’s WTC is a visual history of the World Trade Center.

    Les Etats-Unis, complices de leur destin

    Le 10 septembre 2011, à l'occasion du dixième anniversaire des attentats, l'écrivain Richard Ford réfléchit dans Libération au rapport des Etats-Unis à leur histoire : «certaines réflexions légitimes concernant le 11 Septembre - le fait d’avoir été, non intentionnellement, les complices de notre destin - passent pour des hérésies officielles. Celui qui exprime ce genre d’opinions ne peut être sain. Alors, quoi de bon dans les débats et commémorations s’ils ne mènent qu’à des idées reçues ?»

    A lire 9/11, une nouvelle de Tchekhov

    Il poursuit «L’histoire du 11 Septembre ressemble à une énorme nouvelle de Tchekhov qu’il nous faut relire une fois terminée. La fin en est le commencement. La conclusion reste ouverte et chaque étape de la relecture vous apprend quelque chose d’important. Cela engage moins la curiosité pour ce qui s’est passé (les limites de la tournure journalistique) que l’imagination. C’est le cas pour toutes les grandes tragédies. Mener la pensée vers l’autre. Voilà pourquoi nous commémorons.»

    Après les attentats, la crise sanitaire

    Le très lourd bilan des attentats du 11 septembre ne se limite pas aux 3 000 victimes qui ont péri ce jour-là. Depuis quinze ans, un bon millier de personnes sont en effet décédées à New York après avoir été exposées aux cendres toxiques liées à l’effondrement des tours jumelles, explique The Guardian. La crise sanitaire post-11 septembre est même plus profonde que ça: selon les exeperts, au moins 37 000 personnes ont été reconnues malades depuis 2001. Au total, le nombre de morts post-attentats pourraient être supérieur au nombre de victimes décédées dans les attaques du Wolrd Trade Center d'ici à cinq ans. 

    A lire (en anglais) : 9/11 health crisis: death toll from illness nears number killed on day of attacks

    Les victimes, leurs visages, leurs portraits

    En 2011, pour l'anniversaire des dix ans des attentats, The New York Times dressait le portrait de chacune des 2977 victimes du 11 septembre 2001. Un très long format, auquel on s'est malheureusement habitué ces dernières années, quand il s'agit de mettre un nom sur les victimes des attentats à Paris, Bruxelles ou Orlando. 40% des dépouilles retrouvées n'ont en revanche pas encore été identifiées. 


     
    A lire (en anglais) sur The New York Times : 9/11 Portraits of grief 

    LIBERATION
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