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Elections américaines: comment Trump tue le parti républicain
Donald Trump sera sans nul doute le candidat républicain à la présidentielle américaine. Or, il est précisément le candidat dont les caciques républicains ne veulent pas.
Donald Trump a fait le ménage. Et il semble désormais que plus rien ne peut empêcher le milliardaire populiste d'accéder à l'investiture républicaine en juillet pour la présidentielle américaine de novembre. Dans le camp conservateur, pour les nombreux observateurs qui prévoyaient un effondrement rapide du roi de la provoc', l'heure n'est pas à la fête.
"Candidat présumé"
A l'issue de la primaire en Indiana, qu'il a remportée, son principal rival chez les républicains, Ted Cruz, vient de jeter l'éponge. Seul John Kasich, gouverneur républicain de l'Ohio, reste en course. Au terme de plus de dix mois de campagne, Donald Trump a éliminé pas moins de 15 candidats. Il est d'ailleurs plus que probable que le milliardaire atteigne la majorité de 1.237 délégués requis pour être automatiquement désigné, lors des neuf dernières primaires qui se dérouleront jusqu'au 7 juin - il en a aujourd'hui au moins 1.053.
Par la voix de son président, Reince Priebus, le parti républicain s'est donc résigné et a appelé à l'unité autour de
Donald Trump, désormais "candidat présumé".
Mais la domination de Donald Trump n'est pas nécessairement une bonne nouvelle dans son camp. D'abord parce que, malgré l'imprévisibilité de cette campagne, il est donné perdant en cas de duel Clinton-Trump à la présidentielle. Hillary Clinton, la favorite du camp démocrate, recueille 47% des intentions de vote contre 40,5% pour Donald Trump, selon la moyenne des six derniers sondages réalisés.
Un "plan C"
Le "Grand Old Party" (GOP), surnom du parti républicain aux Etats-Unis, est aussi divisé sur l'attitude et les idées de Trump. Cependant, la marge de manoeuvre pour stopper l'animateur de télévision contre l'avis des électeurs a quasiment disparu. Pour le New York Times, les choses sont claires: "C'est le parti de Donald Trump maintenant". Dans un édito, le prestigieux quotidien s'étonne qu'"un homme qui fut ridiculisé par de nombreux républicains éminents devienne le porte-étendard du GOP".
John Kasich n'a aucune chance d'obtenir la majorité des délégués mais il mise encore sur une convention "ouverte", dans le cas où Donald Trump n'atteindrait pas les 1.237 soutiens. Selon le Washington Post, une autre option radicale reste sur la table parmi les ténors du parti: soutenir un candidat tiers, un frondeur sorti du chapeau, qui défendrait les positions traditionnelles des républicains. Le Huffington Post évoque lui aussi ce "plan C", relayant "les rumeurs autour de la possibilité d’une candidature indépendante menée par un conservateur classique".
Ces républicains qui pensent à Hillary
Le candidat de 2012, Mitt Romney, à la tête depuis plusieurs semaines des anti-Trump, semble très mal à l'aise. Ce mercredi, il n'a pas félicité l'homme d'affaires, qu'il considère comme un imposteur. Au contraire, c'est Ted Cruz qu'il a remercié, à l'issue de la primaire en Indiana.
Donald Trump, mal préparé pour une telle élection, incarne une fracture nette entre la base et les élites du parti dont certains se retrouvent derrière la bannière #NeverTrump. Fin février déjà, le Washington Post pronostiquait une implosion des républicains s'il représentait le camp conservateur. Certains de ses membres menacent même de voter pour Hillary Clinton.
Une difficile réconciliation
Le succès de l'homme d'affaires - qui n'a jamais été élu - repose sur son style provocateur, sans concession, et son absence totale d'expérience politique.
"C'est un échec pour la direction de ce parti républicain qui n'a pas réussi à lui barrer la route. Et d'ailleurs plus il a tenté de lui barrer la route, plus les électeurs se sont mobilisés", souligne Jean-Bernard Cadier, correspondant de BFMTV aux Etats-Unis.
Reste à savoir si Donald Trump, qui se présente volontiers comme un "rassembleur", recentrera son discours pour obtenir un maximum de ralliements, une fois les primaires terminées. "Comment va-t-il se réconcilier avec le reste du parti? Les premiers signes sont de mauvais augure. Le noyau intellectuel du parti républicain lui reste irrémédiablement hostile", analyse Larry Sabato, de l'université de Virginie, interrogé par l'AFP.
Jusque là, il a enchaîné les victoires sans jamais adoucir son ton ni son discours populiste, protectionniste et isolationniste. La violence et le racisme dont il a fait usage durant toute la campagne, ses positions hors de contrôle, inquiètent dans les rangs républicains et laisseront sans nul doute des traces quelle que soit l'issue de cette bataille.
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