Publié le 02/06/2022 à 12h25
Mis à jour le 03/06/2022 à 10h35
Selon des études menées depuis quinze ans par la Ligue pour la protection des oiseaux, les effectifs des limicoles dégringolent. Le chevalier gambette et le vanneau huppé sont les plus menacés
On savait que la population des oiseaux des villes et des champs (du moineau à l’alouette) avait chuté de 30 % en trente ans, selon une grande étude du Muséum d’histoire naturelle de Paris et le Centre national de la recherche scientifique rendue récemment. Les nouvelles données que vient de communiquer la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) sont tout aussi désolantes : les effectifs de limicoles nicheurs, ces petits échassiers qui nichent au sol, sont en forte diminution dans le Marais poitevin.
En 2021, 969 à 1 049 couples de limicoles nicheurs ont été recensés contre 1 122 à 1 360 en 2005-2006, soit une chute de 20 %. Le vanneau huppé, espèce la plus représentative du Marais poitevin, aurait même diminué de 40 % entre 2005 et 2021. Les effectifs du chevalier gambette et de la barge à queue noire ont baissé respectivement de 32 % et 50 %.
Dans un communiqué, la LPO interpelle une fois de plus les pouvoirs publics et en appelle à de nouvelles pratiques. « L’occupation du sol et la gestion des niveaux d’eau sont les facteurs essentiels influençant l’accueil des limicoles nicheurs. Face au déclin de l’élevage et à l’heure de la réforme de la politique agricole commune prévue pour 2023, il est impératif que les systèmes d’élevage extensif soient soutenus. Les mesures agri environnementales en cours de rédaction doivent permettre aux éleveurs d’exploiter des prairies sans engrais et en maintenant de l’eau dans les parties basses des prairies en période printanière. »
Car les limicoles aiment les prairies humides et les parties basses en eau au printemps pour s’y reposer, se nourrir et se reproduire. « Les sites en gestion conservatoire (réserves naturelles, marais communaux, acquisitions foncières à vocation environnementale) accueillent plus de la moitié des couples nicheurs du Marais poitevin pour seulement 3,5 % du territoire : ces sites représentent un intérêt majeur pour conserver ces espèces mais ne suffisent pas à compenser le déclin sur le reste du territoire », rappelle la LPO.
Au cours des derniers mois, plusieurs articles scientifiques ont attiré l’attention sur le fait que de nouvelles limites planétaires avaient été franchies (ici, ou encore là). De nombreux médias se sont fait l’écho de ces informations préoccupantes.
Mais que signifient ces fameuses limites planétaires ? Comment interpréter ces dépassements ? Et finalement, faut-il réellement s’en inquiéter ?
Pour répondre à ces questions, rappelons que les chercheurs qui étudient les limites planétaires sont issus d’un champ disciplinaire que l’on nomme les sciences du système Terre.
Ces dernières appréhendent la planète comme une entité qui met en jeu des interactions complexes entre l’atmosphère, la lithosphère, l’hydrosphère et la biosphère (le vivant). Et comme tout système, la Terre est dotée de capacités d’adaptation qui permettent de maintenir un état d’équilibre dynamique entre ces éléments – on parle de « régime » pour désigner cet état de relative stabilité.
Mais il arrive que cet équilibre soit rompu, au point que le système Terre se mette à fonctionner très différemment.
Par exemple, l’ère quaternaire (qui a débuté il y a environ 2,6 millions d’années) est marquée par des changements réguliers de régime climatique. À cause des variations du positionnement de la Terre par rapport au Soleil, le climat de notre planète passe régulièrement d’un régime glaciaire (qui peut durer jusqu’à 100 000 ans) à un régime interglaciaire (généralement plus court).
Nous vivons ainsi depuis plus de 10 000 ans dans un régime du système Terre que les géologues appellent l’Holocène.
Le régime de l’Holocène s’est avéré particulièrement favorable à l’épanouissement de l’espèce humaine. La bonne nouvelle, c’est que ce régime est censé durer encore plus de 10 000 ans. La mauvaise, c’est que nous sommes en train de menacer l’équilibre de ce régime. Autrement dit, nous sommes sur le point de franchir un point de bascule.
La littérature scientifique sur les limites planétaires est en grande partie fondée sur ce concept de point de bascule (« tipping point »). De quoi s’agit-il ?
Dans un régime comme celui de l’Holocène, l’écosystème terrestre est doté de capacités de régulation qui lui permettent d’encaisser des perturbations – ce qu’on appelle des « rétroactions négatives ». Par exemple, si les émissions de CO2 augmentent anormalement, les océans vont séquestrer une partie de ce CO2 et ainsi limiter les perturbations climatiques.
Malheureusement, il arrive que ces amortisseurs finissent par céder, à l’image d’un élastique sur lequel on aurait trop tiré. Ce sont alors des « rétroactions positives » qui vont se mettre en action.
Par exemple, en se réchauffant, le permafrost va relarguer dans l’atmosphère des quantités importantes de méthane qui vont accroître l’effet de serre et donc le réchauffement.
Une fois qu’ils sont enclenchés, ces phénomènes vont amplifier et accélérer le bouleversement, au point de rendre tout retour à la normale impossible. Le changement de régime devient alors inévitable : le climat va trouver un nouveau point d’équilibre, caractérisé par un effet de serre et une température beaucoup plus importants que ceux de l’Holocène.
Certains scientifiques évoquent le scénario d’un régime climatique de « serre chaude », qui aurait des effets cataclysmiques sur l’ensemble des variables du système Terre.
Les scientifiques sont toutefois confrontés à un problème d’envergure : il est extrêmement difficile de déterminer avec précision le moment où s’opère un point de bascule.
Conscients des dangers que représente le dépassement d’une telle limite, les scientifiques invitent les décideurs à éviter de franchir la limite basse de l’incertitude. C’est cette limite basse qu’ils proposent d’appeler « frontière planétaire » (planetary boundary).
Pour mieux comprendre la différence entre limite et frontière, imaginons le cas d’un lac gelé dont l’épaisseur de glace irait en s’amincissant au fur et à mesure que l’on s’éloigne de sa berge. Même en connaissant l’épaisseur de la glace en plusieurs points, il est très difficile de déterminer à quelle distance la glace cassera sous le poids d’une personne. Tout au plus, on peut affirmer qu’au-delà de cinq mètres, par exemple, le risque apparaît. C’est cette valeur qui équivaut à une « frontière ».
En matière de climat, les modélisations montrent qu’en deçà d’une concentration de 350 ppm de CO2 dans l’atmosphère, le régime de l’Holocène n’est pas menacé. Au-delà de 500 ppm, en revanche, la bascule climatique est quasi certaine. La limite planétaire se situe quelque part entre ces deux pôles.
Or, nous avons aujourd’hui franchi la barre des 420 ppm : nous avons donc dépassé la frontière planétaire du climat.
Mais avons-nous franchi le point de bascule ? Cela reste un mystère. La seule chose dont nous sommes certains, c’est que nous jouons avec le feu. Un peu comme une personne qui aurait décidé d’avancer sur un lac gelé au-delà de la zone de sûreté évoquée précédemment…
Le constat est d’autant plus préoccupant que le climat n’est pas le seul élément du système Terre subissant des atteintes graves.
La biodiversité est dangereusement menacée, alors qu’elle conditionne la résilience de la biosphère. Les cycles biogéochimiques de l’azote et du phosphore ont été profondément perturbés par l’agriculture intensive, au point de faire apparaître de vastes zones mortes au sein des océans. La déforestation a généré des déséquilibres des cycles de l’eau et du climat qui prennent aujourd’hui une dimension globale.
Plus récemment, c’est l’impact des polluants chimiques qui a été pointé du doigt, ou encore la baisse inquiétante de la teneur en eau dans les sols.
Sur neuf variables planétaires aujourd’hui suivies, cinq font l’objet d’un dépassement de frontière documenté – et même six, si on prend en compte la plus récente étude publiée.
Stockholm Resilience Centre, CC BY
Cela ne signifie pas que le pire est certain. Mais la multiplication de ces alarmes doit clairement nous interpeller : nous sommes sur le point de provoquer une sortie de l’Holocène dont les conséquences seraient cataclysmiques.
Quelles leçons en tirer pour les sociétés humaines ?
Premièrement, il faut comprendre que le climat est central dans le maintien des équilibres planétaires et qu’il est urgent de cesser les émissions anthropiques de gaz à effet de serre.
Ensuite, il faut intégrer la dimension plurielle du problème. Car malgré son importance, la résolution du dérèglement climatique ne doit pas s’opérer au détriment des autres variables planétaires. Par exemple, massifier le recours à la biomasse ou opacifier l’atmosphère pour limiter le rayonnement solaire pourrait avoir des effets catastrophiques sur d’autres variables fondamentales du système Terre.
Enfin, il faut sans doute privilégier les solutions qui s’attaquent à la racine du problème, en cessant d’imaginer que nous pourrons dépasser les limites planétaires grâce à la seule technologie.
Respecter ces limites suppose tout autant d’innovations économiques, sociales, culturelles, politiques ou encore géopolitiques. Autrement dit, il s’agit sans doute de dépasser une autre limite : celle de notre imaginaire.
Le Conseil d'Etat a imposé la suspension de la chasse au Grand tétras, plus gros oiseau terrestre sauvage d'Europe, dans une décision rendue publique mercredi.
Deux tétras-lyres photographiés dans le parc national du Mercantour. Photo J. Blanc / Parc national du Mercantour Abonnez-vous
La recharge des nappes d’eau souterraines de cet hiver a été modeste. Par ailleurs, selon les prévisions de Météo-France, le scénario le plus probable pour le printemps est une période plus sèche et chaude que la normale. A l’issue de la prochaine réunion du Comité d’anticipation et de suivi hydrologique prévue fin mai, le Gouvernement publiera une carte de prévision du risque de sécheresse pour cet été.
Parallèlement, les ministres ont décidé d’augmenter en 2022 de 100 millions d’euros le plafond de dépenses des agences de l’eau, ce qui permettra de lancer des actions supplémentaires, dans la suite du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique, notamment pour :
Par ailleurs, en conseil des ministres, a été nommé hier le préfet Frédéric Veau, délégué interministériel en charge du suivi des actions et travaux engagés dans le cadre du Varenne. Ses missions sont fixées par un décret publié le 23 avril dernier. Placé auprès des ministres en charge de l’Environnement et de l’Agriculture, il devra s’assurer du déploiement de l’ensemble des mesures arbitrées en conclusion du Varenne et de coordonner l’action commune des services de l’Etat au service d’une politique ambitieuse en termes d’adaptation de l’agriculture au changement climatique et d’accès aux ressources en eau mobilisables pour l’agriculture sur le long terme.
Retrouvez en ligne le communiqué de presse
Loup 600 kilomètres de l'Allemagne
vers les Pays Bas
Les analyses génétiques viennent de montrer une fois de plus les capacités de dispersion dont sont capables les loups, a fortiori à travers des territoires humanisés.
En septembre dernier, un loup était photographié à Beuningen, dans la région Twente, près de la frontière avec l’Allemagne. On pouvait voir sur les photos l’animal en train de déféquer. Les résultats des analyses génétiques des excréments récoltés sont tombés : il s’agit d’une louve originaire de la meute de Uekermünde, située dans le delta de l’Oder en Allemagne de l’est, soit à 600 km à vol d’oiseau.
La région du delta de l’Oder s’étend sur les frontières allemande et polonaise, sur plus de 250 000 hectares dont 80 % sont en zone Natura 2000.
Le loup a fait son retour officiel en Allemagne en 2000, depuis la Pologne : 46 meutes et 15 couples sont recensés à l’issue de l’hiver 2015-2016. Aux Pays-Bas, le retour de l’espèce est attesté depuis juillet 2013 avec la découverte d’un cadavre sur le bord d’une route, sur la commune de Luttelgeest.
Source : Wolf van Beuningen afkomstig uit Oost-Duitsland (novembre 2016)
Le tremblement de terre, de magnitude 7,8, a eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi à 23 kilomètres de profondeur et à 90 kilomètres au nord de la ville de Christchurch, sur l’île du Sud.
Le Monde.fr avec AFP | 13.11.2016 à 13h18 • Mis à jour le 13.11.2016 à 17h24 LIEN
Le ministère de la défense civile néo-zélandais s’est limité à souligner que cette onde océanique, consécutive au choc tellurique, avait un caractère « dangereux » et qu’un « tsunami destructeur » était « possible ». Aucune victime n’a été signalée. « La première vague pourrait ne pas être la plus haute », a prévenu le ministère.
Le tremblement de terre, largement ressenti dans le pays, a eu lieu lundi à minuit heure locale (dimanche à 10 heures en France) à 23 kilomètres de profondeur et à 90 kilomètres au nord de la ville de Christchurch, sur l’île du Sud, où un séisme de magnitude 6,3 fit 185 morts en février 2011, a annoncé l’Institut d’études géologiques des Etats-Unis (USGS). Une série de fortes répliques se sont produites.
Le séisme a provoqué des pannes de courant et de téléphone dans certaines parties du pays. « Nous étions endormis et nous nous sommes réveillés en sentant la maison trembler, a déclaré à l’Agence France-Presse Tamsin Edensor, habitante de Christchurch. Ça a continué à aller et venir en s’intensifiant. » Le tremblement de terre a duré « longtemps ».
Les autorités ont déclenché une alerte au tsunami pour les zones côtières du Sud aussitôt après la principale secousse tellurique, appelant les habitants de la côte est de se rendre sur les hauteurs.
Des informations ont fait état de bâtiments endommagés dans la petite localité rurale de Cheviot, près de l’épicentre. Des pannes de courant et de téléphone ont été constatées dans de nombreuses régions.
Yowzer! Now they say 6.5 Hanmer not 7.5 Cheviot
That's caused a mess! #earthquake #eqnz #wellington
La Nouvelle-Zélande se trouve à la limite des plaques tectoniques de l’Australie et du Pacifique, zone qui fait partie de la ceinture de feu du Pacifique, où jusqu’à 15 000 séismes sont enregistrés chaque année.
Nommée « championne marocaine du climat » par les Nations unies, la ministre déléguée à l’Environnement expose les enjeux du sommet de Marrakech. Elle en attend des retombées très concrètes.
Hakima El Haite n’a pas volé son surnom de « ministre verte ». L’écologie, elle est tombée dedans très jeune. Sa licence en microbiologie des eaux, décrochée en 1986, n’a été que le premier d’une collection de diplômes – dont deux doctorats – dans le domaine de l’environnement. À l’issue de ses études, après une première expérience au sein de l’Agence urbaine de Fès (où elle est née en 1963), Hakima El Haite a créé en 1994 EauGlobe, une entreprise spécialisée dans l’ingénierie et les travaux environnementaux. Ses compétences lui ont permis d’exercer en tant qu’experte auprès de la Banque mondiale, chargée du suivi des projets de retraitement des déchets au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Féministe, Hakima El Haite est aussi une entrepreneuse engagée. Dès 2003, elle intègre les rangs du Mouvement populaire. Elle y gravit un à un les échelons, mais ce n’est que lors du remaniement ministériel de 2013 que les Marocains découvrent cette militante de l’ombre dans le gouvernement Benkirane II : elle est nommée ministre déléguée… chargée de l’Environnement, évidemment.
Son bilan au sein de l’exécutif est assez honorable : si la récente polémique autour de l’importation de 2 500 tonnes de déchets en provenance d’Italie (destinés à être incinérés au Maroc) a quelque peu entaché son mandat, son programme de modernisation des décharges publiques et la loi interdisant l’utilisation des sacs plastique (dont le roi est à l’initiative avant qu’elle ne soit portée par trois ministres de l’Industrie et du Commerce) ont été salués par les observateurs.
Sa consécration ? Avoir été nommée par les Nations unies « championne marocaine du climat », dans le cadre de l’organisation par le royaume de la COP22. Un événement plein de promesses, à en croire la ministre, qui dévoile pour JA les enjeux du sommet de Marrakech.
Jeune Afrique : En tant que « championne marocaine du climat », en quoi consiste votre mission ?
Hakima El Haite : C’est une expérience nouvelle. La COP a toujours été une affaire de ministres de l’Environnement et de négociations très techniques. Or le secteur privé et les organisations non étatiques sont eux aussi concernés par le changement climatique. Mon rôle, c’est de faire le pont entre les politiques publiques et les initiatives du secteur privé, des territoires ou des coalitions mondiales.
Il s’agit de créer un environnement favorable au développement de technologies sobres en carbone. Avec mon homologue française, Laurence Tubiana, nous avons quasi sillonné la planète pour encourager les pays à faire plus d’efforts, à favoriser les financements sobres en carbone et à intégrer les initiatives du secteur privé dans les contributions des États.
L’une de vos missions était de mobiliser les pays pour faire ratifier l’accord de Paris. Êtes-vous soulagée d’y être parvenue ?
En effet, nous avons annoncé le 7 octobre avoir atteint, avec la ratification de l’Union européenne, le seuil nécessaire à l’entrée en vigueur de l’accord de Paris. C’est-à-dire plus de 80 pays signataires, qui totalisent 55 % des émissions carbone. De quoi faire du sommet de Marrakech un événement historique : cette COP sera la première sous le régime de l’accord de Paris.
Que restera-t-il alors à négocier à Marrakech ?
Beaucoup de choses ! Il faut encore déterminer les mécanismes de contribution des pays, définir les objectifs d’ici à 2020 et établir une feuille de route pour le financement, entre autres, des différentes initiatives lancées, comme Énergie pour l’Afrique ou la dernière initiative marocaine pour l’adaptation de l’agriculture africaine. En plus de ces négociations, nous avons également déposé 28 projets, en attente de financement, et nous avons même une proposition de création d’un nouveau fonds climatique.
Que sera-t-il annoncé à l’issue de cette COP ?
Les négociations se poursuivent encore, mais ce que je peux vous assurer, c’est que le Maroc fera de grandes annonces durant cette COP. Nous espérons, dès le 8 novembre et jusqu’à la fin de l’événement, réaliser une grande annonce par jour.
Où en sont les préparatifs ?
Nous sommes prêts, et nous comptons les minutes ! Le déroulé des négociations et de l’Agenda de l’action a été validé. Plus de 300 orateurs vont se relayer dans la zone bleue, tandis que 600 événements parallèles sont prévus dans la zone verte et le pavillon Maroc.
Il y aura en outre énormément d’activités en dehors du village de la COP. Nous allons, par exemple, recevoir les plus grands philanthropes lors d’une conférence. À New York, déjà, nous avons réuni quelque 150 investisseurs et plus de 70 mécènes, parmi lesquels Rockefeller et Bill Gates, qui ont tous confirmé leur présence à Marrakech. Nous comptons sur eux pour sortir leur chéquier.
Le royaume s’est engagé à réaliser des investissements de l’ordre de 40 milliards de dollars à l’horizon 2030
Et parmi les chefs d’État, qui a confirmé sa présence ?
C’est un volet dont s’occupe le cabinet royal. Mais, bien évidemment, il y aura de nombreux chefs d’État à l’ouverture de la COP22.
Quels sont concrètement les « instruments de ratification » de l’accord de Paris qu’a présentés le Maroc à New York ?
Le royaume s’est engagé à réaliser des investissements de l’ordre de 40 milliards de dollars [environ 36 milliards d’euros] à l’horizon 2030. À cette échéance, le Maroc espère porter la part des énergies renouvelables à 52 % dans son bouquet énergétique. Les instruments de ratification comprennent aussi tous les engagements pris à travers le pays dans divers domaines, comme l’efficacité énergétique, le recyclage ou le traitement des déchets.
Où trouver ces 40 milliards de dollars ? Est-ce vraiment un objectif réaliste ?
Bien sûr que cela est réaliste ! Il s’agit d’un montant à mobiliser sur quinze ans et de partenariats public-privé. Sachant que 1 dollar apporté par le secteur public entraîne environ 3 dollars d’investissement de la part du secteur privé, le royaume n’aura pas besoin de plus de 1,5 milliard de dollars par an pour dépasser cet objectif. Ce qui représente à peine 1,5 % de la cagnotte de 100 milliards de dollars par an promise par les pays développés dès 2020 dans le cadre de l’accord de Paris. Le Maroc mérite largement cette part.
Justement, comment réunir ces 100 milliards de dollars dont on parle depuis le sommet de Copenhague, en 2009 ?
Effectivement, ce montant a été annoncé dès 2009, mais depuis l’accord de Paris c’est devenu un engagement ferme de la part des pays développés. Mieux encore, on sait désormais que cela va relever d’une contribution des États et du secteur privé. Nous observons depuis 2014, dans le monde entier, que le secteur privé injecte plus d’argent dans les énergies renouvelables que dans les énergies fossiles.
Or ces investissements n’étaient pas intégrés dans les contributions des pays. Aujourd’hui, tout le monde est d’accord pour tenir compte de l’importance du secteur privé. C’est d’ailleurs le meilleur moyen pour que les États puissent revoir leurs ambitions à la hausse.
Le Premier Ministre, Manuel Valls, a assuré jeudi que le futur arrêté réglementant l’usage de pesticides sera « pour l’essentiel » celui de 2006, retoqué par le Conseil d’Etat pour une question de forme, mais avec des portes ouvertes à des précautions nouvelles liées à la technologie, aux pratiques.
POUR L’ESSENTIEL CALQUE SUR 2006
« Le nouvel arrêté, tant dans son architecture que dans les mesures de fond, sera pour l’essentiel le même que celui de 2006 », a déclaré le chef du gouvernement lors d’une rencontre avec des représentants de l’interprofession des vins de Bordeaux et de la Chambre d’agriculture, en marge d’un déplacement en Gironde.
En juillet, le Conseil d’Etat avait annulé l’arrêté ministériel du 12 septembre 2006 encadrant l’utilisation des produits phytosanitaires, au motif qu’il n’avait pas été soumis à la Commission européenne pour avis.
Ce texte, caduc au 7 janvier 2017, stipulait notamment que « des moyens appropriés doivent être mis en oeuvre pour éviter l’entraînement (des pesticides) hors de la parcelle ou de la zone traitée », intégrant de nombreux facteurs comme la force du vent, la proximité d’un cours d’eau ou d’une zone riche en biodiversité, la durée du traitement, etc.
Le futur texte « ne sera pas en recul » par rapport à 2006, a affirmé jeudi Manuel Valls, face à des professionnels de la viticulture, grosse consommatrice de pesticides, notamment inquiets de possibles entraves à leur usage à proximité de toutes zones habitées, indépendamment des précautions.
DE NOUVELLES PRECAUTIONS
Mais le Premier ministre a aussi indiqué que le futur texte devra, si des « mesures consensuelles » se dégagent, intégrer de nouvelles précautions « car la société française toute entière regarde avec plus d’acuité les questions de santé et de protection de la biodiversité ».
Manuel Valls a aussi insisté sur les leviers, autres que réglementaires, qui doivent être actionnés « pour atteindre une meilleure protection des exploitants agricoles eux-mêmes, de leurs ouvriers agricoles, des riverains, des cours d’eau et de la biodiversité »: notamment l’amélioration du matériel d’épandage, le recours à des produits de substitution moins dangereux, auxquels les producteurs de phytosanitaires seront de plus en plus soumis, et des changements de pratiques, plus économes en produits sanitaires.
Le futur arrêté, fruit d’un travail interministériel (Agriculture, Environnement, Santé), doit faire l’objet d’un avis du Comité national sur les pratiques fertilisantes et supports de cultures, attendu en novembre, puis d’une consultation publique avant d’être transmis à la Commission Européenne, rappelle-t-on dans l’entourage ministériel. Et il n’y aura pas de « vide juridique » sur les épandages, le texte de 2006 restant en vigueur jusqu’au prochain arrêté, souligne-t-on de même source.
Par ailleurs, le contenu du futur arrêté est aussi l’objet de toutes les attentions des opposants aux pesticides, qui craignent un affadissement des mesures de protection, déjà fortement insuffisantes, selon eux, en raison de l’influence tant du groupe de pression viticole, que de l’industrie phyto-sanitaire.
AFP.
Après de longues discussions, un accord vient enfin d’être signé le 28 octobre 2016 pour la création du plus grand sanctuaire marin du monde, dans la mer de Ross en Antarctique.
La création du plus grand sanctuaire marin du monde
TUI DE ROY / Minden Pictures / BiosphotoHISTORIQUE. Les négociations sont enfin terminées. Les 25 membres de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR) se sont mis d'accord sur la création du plus grand sanctuaire marin au monde ce 28 octobre 2016 dans la Mer de Ross, en Australie. Ce projet, présenté par la Nouvelle-Zélande et les États-Unis, avait été freiné par le véto de la Russie, réticente vis-à-vis des restrictions liées à la pêche.
L’Océan Antarctique représente 15% de la surface des océans mondiaux et accueille des écosystèmes exceptionnels, regroupant plus de 10.000 espèces uniques. Le sanctuaire, d’une surface de 1,55 million de kilomètres carrés, sera créé au niveau de la Mer de Ross, dans une baie du côté du Pacifique (dont 1,12 million de kilomètres carrés seront interdits de pêche). Cette mer, parfois appelée « le dernier océan », est considérée comme le dernier écosystème marin intact, ou quasi-intact, de la planète, c’est-à-dire non touché par la surpêche, la pollution et les espèces invasives. Elle fournit en effet les trois-quarts des nutriments nécessaires au maintien de la vie du reste des océans du monde. On y retrouve de nombreuses espèces animales, comme la légine, qui est fortement impactée par la surpêche à d’autres endroits du globe, ou encore les baleines de Minke, les phoques de Weddell, les manchots empereurs, etc. 40% de la population mondiale de manchots Adélie y est également présente.
Quelques modifications ont été effectuées au niveau des termes de l’accord pour que celui-ci soit signé. "L’accord final tient en l’équilibre de la protection marine, de la pêche durable et des intérêts scientifiques", explique Murren McCully, ministre des affaires étrangères de Nouvelle-Zélande. La pêche a été autorisée dans certaines zones du sanctuaire, pour satisfaire aux demandes de la Russie, mais d’autres sont totalement fermées et réservées à la recherche scientifique, sur le krill notamment. Cependant, les frontières maritimes restent inchangées. "Cette décision est historique, car c’est la première fois que des nations acceptent de protéger une gigantesque portion d’océan au-delà des juridictions nationales", souligne Andréa Kavanagh, directrice de Pew Charitable Trusts, une ONG visant à informer le public sur les actualités environnementales. Cet accord sera valable pendant 35 ans.
J.L. avec AFP
L’Île de Beauté ne respire plus ! C’est à peu près le message d’alerte lancé par l’association Qualitair Corse qui analyse les niveaux de pollution dans les principales villes de l’Île du Sud de la France. Un épisode de pollution par particules fines frappe le territoire corse depuis plusieurs jours. Mais l’amélioration ne devrait pas tarder à arriver.
Le temps ne joue pas en la faveur des habitants de la Corse selon l’association Qualitair qui lance l’alerte mardi 25 octobre 2016.
Depuis plusieurs jours, l’Île de Beauté se retrouve frappée par des niveaux de pollutions dépassant les seuils limite. Au-delà de ces seuils la pollution, notamment la pollution aux particules fines, devient dangereuse pour la santé.
C’est le Sud de l’île qui est plus touché avec la ville d’Ajaccio placée en niveau d’alerte 10, soit le maximum. Le centre est en alerte 9 et Bastia, au Nord, en alerte 8. Tous ces niveaux de pollution aux particules fines sont considérés dangereux pour la santé, donc les Corses et les touristes doivent se prémunir et ménager leurs activités.
Le phénomène devrait durer plusieurs jours : la première amélioration de la qualité de l’air sur l’Île de Beauté est attendue jeudi 27 octobre 2016.
Preuve qu’il ne faut pas prendre à la légère ces alertes sur la pollution de l’air et les niveaux de particules fines, la préfecture elle-même, donne les conseils sur comment se comporter en cas d’alerte. Et ça commence, bien évidemment, par une limitation de l’utilisation des voitures et autres véhicules à moteur. Co-voiturage, vélo ou marche (uniquement pour les courtes distances), vitesse réduite… la moindre petite chose peut aider l’air à se désengorger.
De même, question santé, les personnes fragiles (personnes âgées, femmes enceintes, enfants) sont invitées à ne pas pratiquer des activités physiques intenses afin de réduire l’absorption des particules fines par le corps.