C’était une première. Une grosse vingtaine de villes, dont Tokyo et Pékin, réunies à Paris dans une conférence consacrée à la qualité de l’air et à la lutte contre les pollutions. C’était aussi l’occasion pour Anne Hidalgo, maire de Paris, d’annoncer la création prochaine d’un Observatoire mondial des villes sur la qualité de l’air. Les grandes métropoles sont invitées à y adhérer et Anne Hidalgo compte déjà sur les 83 membres du réseau C40, sur ceux qui font partie du réseau des «villes résilientes» ou d’autres regroupements de ce type. L’Observatoire, dont l’acronyme anglais est Guapo («beau» en espagnol), s’appuiera sur les données de l’Organisation mondiale de la santé et sur des expériences diverses.

Prévue de longue date par Paris et placée récemment sous la houlette de la Métropole du Grand Paris, la conférence a permis à des maires de villes très variées de témoigner de leur expérience. Daniel Guiraud, vice-président de la MGP, a beau affirmer que «nous sommes tous confrontés aux mêmes problèmes», on ne peut que constater que ce n’est pas dans les mêmes proportions. Bruxelles ou Montréal mettent en avant des plans climat proches de ceux de Paris. Mais Pékin en est encore à lutter contre la pollution du charbon, tandis qu’Athènes affiche des taux effrayants d’émissions de toutes les particules. Les adhésions des villes à l’Observatoire se dérouleront jusqu’à la fin de l’été et un comité de pilotage sera mis en place. Ce genre d’organisme doit servir à améliorer les connaissances et l’échange des bonnes pratiques, mais pas seulement. Hidalgo n’a pas manqué de rappeler l’action civile introduite par la Ville de Paris, et soutenue par une action de classe, contre la Commission européenne et sa «décision d’émettre des permis à polluer» en abaissant les normes du diesel. Et de soupirer : «Même le président de Volkswagen a dit qu’il fallait sortir du diesel…»

S.V.