Mais ce que ce rapport souligne surtout, c’est que l’on manque d’informations quant à l’exposition aux pesticides des agriculteurs, de leurs familles, des riverains des champs et de tous ceux qui travaillent dans le secteur agricole. D’autre part, il indique que le processus de mise sur le marché des produits, le plan Ecophyto 2 et la réglementation en général, manquent d’efficacité.
C’est le résultat de plusieurs années d’enquête qui pousse l’Anses à rappeler que le problème de l’exposition aux pesticides n’est pas réglé en France, loin s’en faut.
La surexposition aux pesticides est due à un terrible manque d’information
L’Anses souligne que l’information des professionnels qui utilisent ou côtoient les pesticides est souvent minimaliste, et qui plus est disparate. Quant aux réglementations en vigueur, elles sont soit méconnues, soit mal appliquées parce que difficiles à comprendre ou mettre en oeuvre.
L’agence publie donc une série de recommandations allant de la poursuite des études d’impact des pesticides sur l’environnement et sur l’homme, à l’amélioration des équipements de protection et les règles d’emploi des pesticides (horaires, conditions météorologiques), en passant par l’harmonisation des règles d’autorisation de mise sur le marché des pesticides et de certains composants qu’ils peuvent contenir.
Un rapport qui dérange
Quand on voit le résultat de la bataille autour du glyphosate, désherbant le plus utilisé au monde, menacé d’interdiction au niveau européen le 1er juillet dernier, mais qui a finalement réussi à obtenir un sursis de 18 mois, on imagine aisément à quel point le rapport de l’Anses(1) et ses recommandations ont été difficiles à élaborer. D’ailleurs, l’Anses explique que son rapport a pris du retard, car plusieurs experts, co-auteurs, avaient émis un « avis minoritaire », qui a nécessité la saisine du comité de déontologie de l’agence, pour pouvoir aboutir à une version de synthèse acceptable…