• Fonctionnaires : une hausse de salaires très politique pour finir le quinquennat

    Fonctionnaires : une hausse de salaires très politique pour finir le quinquennat

    Leïla de Comarmond / Journaliste | Le 15/03 à 18:29   Lien
    Annick Girardin, la nouvelle ministre de la Fonction publique. - Kenzo Tribouillard/AFP

    Manuel Valls promet un geste « significatif ».

    Après avoir évoqué une augmentation « symbolique », la nouvelle ministre de la Fonction publique , Annick Girardin, était montée d’un cran dans ses revendications, vendredi dernier. Manuel Valls lui a donné raison sur RMC ce mardi : « Il y aura un geste significatif » d’annoncé lors du rendez-vous salarial programmé jeudi matin avec les syndicats de fonctionnaires, a promis le Premier ministre.

    Ce passage du « symbolique » au « significatif » n’est pas qu’une question de sémantique pour les quelque 5,3 millions d’agents de l’Etat, des collectivités locales et des hôpitaux. Ils n’ont eu aucune augmentation générale depuis juillet 2010. En 2012, contrain­tes budgétaires obligent, François Hollande n’avait pas rompu sur ce plan avec la politique de son prédécesseur. Après avoir maintenu quelques mois le suspense, Marylise Lebranchu, alors ministre de la Fonction publique, avait annoncé début 2013 la poursuite du gel du point d’indice, qui sert de base au calcul du traitement des fonctionnaires. Une décision renouvelée en 2014 et 2015.

    Eviter les tensions

    Deux sujets doivent être tranchés d’ici à jeudi : le niveau de la hausse et son calendrier qui pèseront évidemment sur le coût budgétaire de la mesure en 2016. Comme « Les Echos » l’annonçaient dès vendredi , l’augmentation devrait se situer entre 0,5 % et 1 % au total. Accorder 1 % représenterait 750 millions d’euros en année pleine pour le budget de l’Etat, une facture qui monterait à 1,85 milliard d’euros par an pour les trois fonctions publiques, selon la Cour des comptes.

    Mais le choix de s’en tenir à un demi-point seulement de hausse pourrait être un casus belli avec les syndicats, après plus de cinq ans d’attente. Compte tenu de la dégradation générale du climat social provoquée par le projet de loi El Khomri , il est délicat pour le gouvernement de prendre le risque d’ajouter des tensions dans la fonction publique, à un an de l’élection présidentielle.

    Mobilisation le 22 mars

    Les syndicats ont pris les devants en arrêtant la date du 22 mars pour une mobilisation des fonctionnaires. Leur unanimité n’est pas acquise : FO préfère se concentrer sur le 31 mars, où les opposants à la nouvelle version du projet de loi travail ont prévu de manifester. Mais la journée d’action s’intercalerait entre deux appels des jeunes, le 17 et le 24 mars, et pourrait ajouter du bruit au bruit.

    Bercy plaide toutefois pour un geste limité en raison des contraintes budgétaires. Car si le point d’indice est resté gelé, les fonctionnaires ont bénéficié de revalorisations ciblées, en particulier les agents de catégorie C (la plus basse). En outre, le protocole sur les carrières décidé l’an dernier va représenter un coût de 4 à 5 milliards pour les trois fonctions publiques d’ici à 2020, et pèsera déjà pour plus de 500 millions au sein de l’Etat dès 2017. Les dépenses de personnel dans la fonction publique représentent 278 milliards d’euros, soit près du quart de la dépense publique.

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