• Comptes de campagne : le parquet demande un procès pour le FN et deux de ses dirigeants

    Le Monde.fr avec AFP | 22.07.2016 à 17h26 • Mis à jour le 23.07.2016 à 09h58

    Le parquet de Paris a demandé le renvoi en procès du Front national (FN) et de deux de ses dirigeants, ont annoncé vendredi 22 juillet des sources judiciaires et proches du dossier.

    La justice soupçonne un système d’enrichissement frauduleux aux frais de l’Etat. Si les juges d’instruction suivent ces réquisitions, le FN sera jugé pour complicité d’escroquerie dans le cadre des législatives de 2012 et recel d’abus de biens sociaux.

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    Parmi les mis en cause, le parquet demande aussi le renvoi en procès de Wallerand de Saint-Just, trésorier du FN, pour recel d’abus de biens sociaux, et de Jean-François Jalkh, vice-président du parti, notamment pour escroquerie lors des législatives et présidentielle de 2012, ont fait valoir ces mêmes sources.

    Sont visés également cinq autres personnalités – le patron de Riwal Frédéric Chatillon, sa compagne, le commissaire aux comptes du FN Nicolas Crochet, l’ex-trésorier du microparti Jeanne Olivier Duguet et son successeur Axel Loustau – ainsi que deux personnes morales, le microparti Jeanne pour escroquerie, et Riwal, la société qui fournissait le matériel de campagne du FN, pour financement illégal de campagnes électorales et escroquerie.

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    Le FN dénonce un dossier instruit à charge

    Le principal volet de l’affaire porte sur les législatives de 2012. Au centre de l’enquête, des kits de campagne (tracts, affiches, cartes postales), au tarif de 16 650 euros, fournis à 525 candidats par Riwal, dirigée par M. Chatillon, un ami très proche de Marine Le Pen. Pour les acheter, les candidats devaient contracter un prêt avec intérêts auprès de Jeanne.

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    Les juges soupçonnent derrière ce montage complexe des prestations gonflées et surfacturées au détriment de l’Etat, qui rembourse les frais de campagne aux candidats dépassant 5 % des voix. Les juges soupçonnent un système imposé aux candidats sans tenir compte de leurs besoins sur le terrain ni de la réalité de leur campagne, « dans l’unique but de majorer des dépenses électorales remboursables », avait indiqué une source proche de l’enquête.

    Le FN, qui dénonce un dossier vide et instruit à charge, pour lui nuire avant la présidentielle de 2017, conteste toute surfacturation et fait valoir que ses comptes ont été validés par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Marine Le Pen avait été entendue dans ce dossier sous le statut de témoin assisté, sans être mise en examen.

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  • Front national : la démission de Bruno Gollnisch refusée par Marine Le Pen

    Le Monde.fr avec AFP | 12.05.2016 à 10h54 • Mis à jour le 12.05.2016 à 11h35   LIEN

    Jean-Marie Le Pen (au centre) et Bruno Gollnisch (à droite), le 1er mai 2016.

    Dans un communiqué diffusé jeudi 12 mai, la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, annonce avoir « refusé » la démission de l’eurodéputé Bruno Gollnisch du bureau politique du parti. Mme Le Pen explique avoir pris cette décision dans un « souci d’apaisement ». En revanche, Marie-Chritine Arnautu, également eurodéputée, qui a refusé de démissionner, « sera convoquée incessamment devant les instances disciplinaires » du FN.

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    M. Gollnisch, ancien rival de Mme Le Pen pour la tête du parti en 2011 précise dans un communiqué qu’à « la suite de la divergence d’interprétation au sujet de ma participation aux cérémonies du 1er-Mai et dans un souci de conciliation qui a toujours été ma ligne de conduite à l’intérieur de mon mouvement, j’ai présenté ma démission du bureau politique du Front national à la présidente, Marine Le Pen, qui l’a refusée ».

    Un 1er-Mai, deux rassemblements

    Ces annonces font suite à la participation de Mme Arnautu et M. Gollnisch au rassemblement du 1er-Mai de Jean-Marie Le Pen, l’ancien président exclu du parti d’extrême droite. La présidente du FN avait prévenu : les membres du parti qui se rendraient au dépôt de gerbe organisé par Jean-Marie Le Pen devant la statue de Jeanne d’Arc ce 1er mai passeraient « en commission de discipline ». Les deux eurodéputés avaient passé outre cet avertissement par « fidélité » à M. Le Pen.

    Dans un communiqué, le FN avait qualifié cet événement de « manifestation politique réunissant un grand nombre d’organisations et de personnalités violemment hostiles au Front national ». L’événement officiel organisé par le FN s’est, lui, déroulé porte de la Villette, où sa présidente, Marine Le Pen, a donné un banquet en lieu et place du traditionnel défilé.

    Le lendemain, le lundi 2 mai, le bureau politique du FN avait alors adopté une motion demandant à Marie-Christine Arnautu et à Bruno Gollnisch de quitter leurs fonctions au sein des instances du parti.

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  • Le FN ne veut plus des soutiens de Jean-Marie Le Pen dans ses instances

     

    Marine Le Pen, présidente du FN et Florian Philippot, vice-président

     

    LE SCAN POLITIQUE - Le bureau politique du parti a demandé à Bruno Gollnisch et à Marie-Christine Arnautu, qui se sont affichés dimanche avec Jean-Marie Le Pen, de démissionner de la direction.

     

    Règlement de compte au sommet du FN au lendemain d'un 1er Mai marqué par deux rassemblements séparés, l'un organisé par Marine Le Pen et l'autre Jean-Marie Le Pen. À l'origine des crispations, la présence de trois députés européens FN aux côtés du fondateur du FN, dont deux, Bruno Gollnisch et à Marie-Christine Arnautu, sont membres de la direction du parti.

    Le bureau politique du Front national a exigé lundi leur démission des instances du parti. Dans un communiqué, la direction «constate le caractère inacceptable de la participation de membres du Conseil d'administration du Front National à une manifestation politique réunissant un grand nombre d'organisations et de personnalités violemment hostiles au Front National».

    Bruno Gollnisch, député européen, est sommé de quitter le bureau politique du FN et Marie-Christine Arnautu, vice-présidente, à la fois le bureau politique et le bureau exécutif.

    «Quand on participe à une manifestation aussi hostile qui souhaite la défaite des ‘patriotes' en 2017, qui souhaite la défaite de Marine Le Pen et donc peut-être la victoire d'Alain Juppé, de François Hollande ou de Nicolas Sarkozy… On doit se dire qu'on n'a plus rien à faire dans les instances dirigeantes du Front national», estimait ce matin Florian Philippot, avant de souligner qu'il ne s'agit «pas de dirigeants de premier plan du FN».

     

    Florian Philippot a reçu le soutien des principaux lieutenants de Marine Le Pen. Dimanche soir, Steeve Briois, autre vice-président du parti, a réclamé «un geste d'autorité». Invité sur BFM, Louis Aliot, vice-président du FN, réclame lui aussi l'exclusion des deux «frondeurs» des instances dirigeantes : «On ne peut être au bureau politique du Front national (...) et jouer sur un autre tableau et aller à une autre manifestation avec les anti-Marine et les anti-Front qui existent». «Ils n'ont qu'une seule chose, non pas l'amour de la France comme ils disent, mais la haine de Marine Le Pen et de ce que représente aujourd'hui le Front national», a-t-il poursuivi. «Les relations personnelles et affectives ne peuvent justifier que l'on assiste à un rassemblement hostile au FN», a de son côté jugé le secrétaire général du parti Nicolas Bay, interrogé dimanche par le Scan.

    «Je ne démissionnerai pas»

    Les intéressés plaident un «geste d'amitié», «sans connotation politique». Auprès du Scan, Marie-Christine Arnautu affiche sa combativité: «Je ne démissionnerai évidemment pas, s'ils veulent m'exclure, et bien qu'ils engagent la procédure. Je pourrais demander la démission de Florian Philippot qui s'exprime dans les médias avant la tenue du bureau politique. C'est une faute ça aussi. Il n'est pas plus vice-président du parti que moi!». «Hier, notre présence aux côtés de Jean-Marie Le Pen était strictement personnelle. Je voulais pour ma part saluer quelques minutes le père de Marine et le grand-père de Marion», justifie l'élue niçoise. Avant de livrer une analyse plus politique du conflit. «Tout cela traduit un malaise profond. Il y a des divergences politiques en interne, notamment sur les sujets de société», poursuit Marie-Christine Arnautu.

    «J'ai été depuis 30 ans aux côtés de Jean-Marie Le Pen, je lui dois une gratitude et une loyauté», se justifie de son côté ce lundi l'eurodéputée Mireille d'Ornano, sur France Bleu Isère. «Je crois que mon geste n'a pas été compris. Marine ne peut pas dire que je ne suis pas pour elle, je l'ai tout de suite soutenue à la présidentielle, elle connait mon engagement à son égard», poursuit-elle. Avant d'afficher sa sérénité face aux menaces de sanctions. «Si je dois être exclue, ce n'est pas grave. Pour moi c'est la fidélité à cet homme qui a tout donné de sa vie au Front national. Sinon, je pourrais faire autre chose».

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