• Mort de Benoîte Groult, grande figure

    du féminisme

    LE MONDE | 21.06.2016 à 10h35 • Mis à jour le 21.06.2016 à 18h08 | Par Josyane Savigneau

    LIEN

     La journaliste et écrivaine Benoîte Groult pose, le 7 avril 2007, dans sa maison à Hyères.

    La romancière et essayiste Benoîte Groult, figure du féminisme français, est morte, a annoncé, mardi 21 juin, sa famille.

    Ce 31 janvier 1920, André et Nicole Groult attendaient leur premier enfant, un petit Benoît. Mais c’était une fille. Alors ce fut Benoîte. Quatre ans plus tard viendrait une autre fille Flora. Ce prénom de Benoîte fut jugé trop rude pour une petite fille, et on lui substitua Rosie. Rosie attendra la fin de son adolescence pour comprendre que Benoîte, plus sec, moins mièvre, lui convenait beaucoup mieux. Sa mère, sœur du grand couturier Paul Poiret, était créatrice de mode. Elle avait, outre son mari, de nombreux admirateurs, des amitiés féminines, voire des amours, dont Marie Laurencin, qui était la marraine de Benoîte. Elle a transmis à sa fille son « goût forcené de la vie ». « J’admirais ma mère en bloc, écrit Benoîte Groult dans Mon évasion (Grasset, 2008), son autobiographie. Mais tout ce qu’elle faisait en détail me hérissait : j’avais horreur de la mode des chapeaux, des robes de la clientèle, horreur des réceptions, des grands dîners. »

    C’était Flora, la cadette, une belle blonde, qui aimait les robes créées par sa mère. Benoîte n’en était pas jalouse, elle a toujours gardé une tendresse pour sa sœur, elles ont écrit des livres ensemble, elle a été proche d’elle jusqu’à sa mort en 2001, après une longue maladie d’Alzheimer. Nicole avait une fille à son image, Flora, et le père, André – décorateur qui s’était spécialisé dans le travail du galuchat –, avait Benoîte, qui partageait son goût de l’effort physique et intellectuel, et, comme lui, aimait la Bretagne, que Nicole détestait. Benoîte Groult a eu jusqu’à la fin de sa vie une maison en Bretagne.

    Révolte instinctive

    A l’adolescence, Benoîte ne s’est pas contentée de se désintéresser de ses vêtements, elle s’est employée à devenir laide, comme elle l’a rappelé dans le livre où elle affirmait son féminisme, Ainsi soit-elle (Grasset, 1975) : « L’idée que mon honorabilité future, ma réussite en tant qu’être humain passaient par l’obligation absolue de décrocher un mari, et un bon, a suffi à transformer la jolie petite fille que je vois sur mes photos d’enfant en une adolescente grisâtre et butée, affligée d’acné juvénile et de séborrhée, les pieds en dedans, le dos voûté et l’œil fuyant dès qu’apparaissait un représentant du sexe masculin. » Mais cette révolte instinctive était encore loin d’une prise de conscience de la nécessité de s’affirmer féministe pour combattre un destin de femme tracé d’avance.

    Quand Benoîte a 23 ans, en 1943, sa mère s’inquiète déjà de la voir « coiffer sainte Catherine » si elle ne se fait pas épouser avant 25 ans. Après avoir manqué « un beau parti », le fils de l’écrivain Georges Duhamel, elle se fiance avec un étudiant en médecine, Pierre Heuyer. Ils se marient le 1er juin 1944, après le séjour de Pierre Heuyer dans un sanatorium. On le dit guéri de sa tuberculose, mais un mois après son mariage, il rechute, et meurt quarante jours plus tard. Jeune veuve dans Paris libéré, Benoîte refuse de se laisser aller au chagrin et rejoint, avec Flora, les bénévoles qui font visiter Paris aux Américains. Elle tombe amoureuse d’un des soldats, mais ne souhaite pas le suivre en Amérique. Ils gardent cependant une relation amoureuse, qu’elle racontera, en faisant de cet homme un marin pêcheur, dans son roman Les Vaisseaux du cœur, en 1988 (Grasset & Fasquelle).

    En dépit de ce veuvage précoce et de la rencontre avec l’Américain, Benoîte se remarie très vite, en 1946, avec un séduisant journaliste, Georges de Caunes. Ils ont eu deux filles en deux ans, Blandine et Lison, et leur mariage ne dure pas bien longtemps. Bien que Benoîte fasse de lui un magnifique portrait dans Mon évasion, il préférait de loin les soirées entre copains à la compagnie de sa femme. Avoir deux filles était peu gratifiant pour un « macho », mais Benoîte ne voulait plus d’enfant de lui, elle a préféré avorter, dans des conditions qu’elle raconte dans Mon évasion et qui semblent aujourd’hui d’une barbarie d’un autre âge.

    Enfin, si l’on peut dire, elle épouse, après son divorce, Paul Guimard, avec lequel elle restera jusqu’à la mort de celui-ci, le 2 mai 2004. Il avait un autre charme que celui de Georges de Caunes : une incurable nonchalance, un dédain absolu pour ce que les autres nomment le travail. Benoîte Groult savait qu’il « n’avait pas fait vœu de monogamie » et que tout ne serait pas facile. Mais avec lui a commencé une autre vie, qui l’a menée vers son destin de romancière et de féministe. Ils ont eu une fille, Constance, car Benoîte voulait un enfant de l’homme qu’elle aimait.

    De tous les combats

    Encouragées par Paul Guimard, Benoîte et Flora Groult publient en 1962 Journal à quatre mains, chez Denoël. Le livre est bien accueilli. Il est donc suivi, chez le même éditeur, par Le Féminin pluriel (1965) et Il était deux fois (1968). Mais Benoîte sent qu’on veut l’enfermer dans la « littérature féminine » et, de nouveau avec le soutien de Paul Guimard, elle publie en 1975 Ainsi soit-elle (Grasset) (qui aura une nouvelle édition, préfacée par elle, en 2002). Elle était un peu désarçonnée par la radicalité des jeunes féministes, après 1968, et elle a décidé de dire les choses à sa manière. Son livre non seulement a libéré les femmes de son âge – elle leur parlait d’elles, de leur excès de complaisance à l’égard de leurs maris, de leur sens du sacrifice –, mais a permis à ces femmes, qui étaient les mères de jeunes féministes se disant « révolutionnaires », de mieux comprendre leurs filles.

    Comme Simone de Beauvoir au moment du Deuxième Sexe (Gallimard, 1949), Benoîte Groult croyait que ses filles allaient être épargnées par ce qu’elle avait vécu, mais elle ajoutait une réflexion que les femmes peuvent encore méditer : « Rien ne changera profondément aussi longtemps que ce sont les femmes elles-mêmes qui fourniront aux hommes leurs troupes d’appoint, aussi longtemps qu’elles seront leurs propres ennemies. »

    Après ce coup d’éclat, Benoîte Groult, internationalement reconnue, n’a jamais baissé les armes, participant à tous les combats des femmes et s’engageant même dans une lutte qui divisait les féministes, celle de la féminisation des noms de métier. De 1984 à 1986, elle préside la Commission de terminologie pour la féminisation des noms de métiers, de grades et de fonctions, créée par Yvette Roudy, alors ministre des droits des femmes. Ce combat-là aussi, elle l’a gagné, et, désormais, celles qui détestent se voir qualifiées d’« écrivaines » ou d’« auteures » y sont contraintes, contre leur gré.

    Après Le Féminisme au masculin, en 1977 (Grasset), Benoîte Groult est revenue au roman avec Les Trois Quarts du temps, en 1983, puis Les Vaisseaux du cœur, en 1988, cette histoire d’amour « parallèle », cette affirmation de liberté amoureuse et sexuelle dont on sentait qu’elle était autobiographique et qui a choqué certaines personnes conventionnelles. Ensuite sont venus Pauline Roland ou comment la liberté vint aux femmes (Robert Laffont, 1991), Cette mâle assurance (Albin Michel, 1993) et un premier essai d’autobiographie, Histoire d’une évasion (Grasset, 1997).

    « Un goût forcené pour la vie »

    Puis Benoîte Groult s’est interrompue pendant presque dix ans, au point que, lorsqu’elle a publié La Touche étoile, en 2006, Grasset, son éditeur, était perplexe. N’avait-elle pas été un peu oubliée ? C’était ne pas comprendre qu’en trente ans on était passé de la question « comment avoir, ou non, un enfant » à « comment vieillir » et « comment mourir ». La Touche étoile a été un énorme succès. Benoîte Groult y parle de la vieillesse « qu’on ne peut pas dire », car ce serait « chercher à décrire la neige à des gens qui vivent sous les tropiques. Pourquoi leur gâcher la vie sans soulager la sienne ? » Elle qui a rejoint l’Association pour le droit de mourir dans la dignité est indignée par les propos qu’on lui tient sur la mort : « Réclamant le droit de choisir ma mort comme j’avais réclamé autrefois celui de donner ou non la vie, voilà que je me retrouvais dans la même position de quémandeuse devant la même nomenklatura ! Voilà qu’on me parlait comme à une petite fille, alors que j’avais le double de l’âge de tous ces médecins et n’étais plus coupable que d’avoir trop vieilli à mon goût ! Ma vie n’était donc plus à moi ! »

     

    Forte de ce succès, elle a repris, revu et complété son autobiographie, sous le titre Mon évasion (2008). On y retrouve une femme qui a constamment cultivé ses passions et son amour des maisons, en Bretagne, à Hyères, en Irlande. On partage les longues parties de pêche avec Paul Guimard, leurs virées en bateau. Elle réaffirme son désir, toujours, d’alterner grands combats, engagements politiques – Paul Guimard et Benoîte Groult furent des proches de François Mitterrand – et petits plaisirs de l’existence : une escapade en mer, un dîner entre amis. En un mot, et reprenant l’adage de cette mère pour laquelle elle avait pourtant des sentiments mêlés, Benoîte Groult transmet à ses lecteurs un beau message : « Avoir un goût forcené pour la vie ».

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  • Grande-Bretagne

    11 juin 2016 14:40; Act: 11.06.2016 16:28 LIEN

    Un défilé militaire pour les 90 ans

    de la Reine

    Elizabeth II a procédé samedi matin à la traditionnelle revue des troupes, près de Buckingham Palace, au deuxième jour des festivités organisées pour son 90e anniversaire.

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    La reine Elizabeth II a procédé samedi matin à la traditionnelle revue des troupes, près de Buckingham Palace, au deuxième jour des festivités organisées pour son 90e anniversaire, avant d'assister à une parade aérienne entourée de la famille royale. (11 juin 2016)
     
    La reine Elizabeth II a procédé samedi matin à la traditionnelle revue des troupes, près de Buckingham Palace, au deuxième jour des festivités organisées pour son 90e anniversaire, avant d'assister à une parade aérienne entourée de la famille royale. (11 juin 2016) Début d'un long week-end de festivités pour les 90 ans de la reine. (10 juin 2016). Un service religieux à la cathédrale Saint-Paul a lancé vendredi ce long week-end. (10 juin 2016) L'arrivée de la reine à la cathédrale de St-Paul. Une foule en liesse était rassemblée le long du parcours. La fête a commencé vendredi par un service à la cathédrale Saint-Paul de Londres en présence du Premier ministre David Cameron et de toutes les figures importantes du pays. (10 juin 2016) Toute la famille royale était présente. Ici le Prince William et Kate Middleton.(10 juin 2016) Kate Middleton et le prince Harry.(10 juin 2016) Une photographie officielle de la reine et de son époux, publiée ce vendredi 10 juin 2016. Pour fêter ses 90 ans, la reine Elizabeth II joue les prolongations en assistant à un spectacle grandiose donné en son honneur au château de Windsor. (dimanche 15 mai 2016) Le Château de Windsor, a été le théâtre d'une soirée exceptionnelle ce dimanche soir, à l'occasion du 90ème anniversaire de la reine britannique Eslizabeth II, le 21 avril dernier. (dimanche 15 mai 2016) 1'500 artistes et 900 chevaux ont participé au spectacle équestre et musical en présence de plusieurs célébrités telles que Shirley Bassey et Helen Mirren. 6000 convives ont chanté en coeur «happy birthday to you».(dimanche 15 mai 2016) La reine est amatrice de chevaux. (dimanche 15 mai 2016) Le spectacle était grandiose. (dimanche 15 mai 2016) Le spectacle retraçait les grands moments des 64 ans de la reine. (dimanche 15 mai 2016) La duchesse de Cambridge, Kate Middleton, était présente. (dimanche 15 mai 2016) Le Prince Charles aussi. Ici, il salue Dame Shirley Bassey.(dimanche 15 mai 2016) La chanteuse australienne Kylie Minogue faisait partie des 1500 artistes qui se sont produits à cette occasion. (dimanche 15 mai 2016) Kylie Minogue a livré une prestation très appréciée.(dimanche 15 mai 2016) Le spectacle était varié. (dimanche 15 mai 2016) Le Prince Philip, duc d'Edinbourgh et Kate, Duchesse de Cambridge aux côtés de la reine Elizabeth II. (dimanche 15 mai 2016) Le Prince Charles, Prince de Galles (à droite), s'entretient avec le Prince Philippe, duc d'Edinbourgh.(dimanche 15 mai 2016) Scènes du spectacle grandiose donné à l'occasion de cette deuxième partie de festivités des 90 ans de la reine Elizabeth II. (dimanche 15 mai 2016) Un fan de la royauté face au château de Windsor. (Mercredi 20 avril 2016) Les habitants célèbrent à leur manière l'anniversaire de la reine. (Mercredi 20 avril 2016) Les habitants célèbrent à leur manière l'anniversaire de la reine. (Mercredi 20 avril 2016) Les habitants célèbrent à leur manière l'anniversaire de la reine. (Mercredi 20 avril 2016) Début des festivités au Royaume-Uni autour de l'anniversaire de la reine Elizabeth. (Mercredi 20 avril 2016) Début des festivités au Royaume-Uni autour de l'anniversaire de la reine Elizabeth. (Mercredi 20 avril 2016) La reine Elizabeth est la monarque la plus âgée du monde. Elle fête ce jeudi ses 90 ans. (Jeudi 21 avril 2016) Les magasins profitent aux aussi des festivités. (Mercredi 20 avril 2016) Les habitants célèbrent à leur manière l'anniversaire de la reine. (Mercredi 20 avril 2016) Les habitants célèbrent à leur manière l'anniversaire de la reine. (Mercredi 20 avril 2016) La reine immortalisée avec ses arrière-petits-enfants par la photographe américaine Annie Leibovitz. (Mercredi 20 avril 2016) La reine immortalisée avec sa fille par la photographe américaine Annie Leibovitz. (Mercredi 20 avril 2016) La reine immortalisée avec ses chiens par la photographe américaine Annie Leibovitz. (Mercredi 20 avril 2016) Début des festivités au Royaume-Uni autour de l'anniversaire de la reine Elizabeth. (Mercredi 20 avril 2016)
     

    La reine a salué depuis son carrosse découvert la foule massée le long du Mall, l'allée majestueuse qui descend du palais de Buckingham. Elle était assise à côté de son époux, le prince Philip, qui fêtait vendredi ses 95 ans,

    Sa tenue, un chapeau et un manteau d'un vert particulièrement éclatant, ont attiré les regards. Ils ont même poussé certains internautes à comparer sur Twitter la tenue de la monarque à celle de la marionnette de Kermit la grenouille.

    300 chevaux

    Quelque 1500 soldats en uniforme d'apparat et 300 chevaux ont défilé pour cette cérémonie baptisée «Trooping the colour» («Salut aux couleurs»). Elle trouve son origine dans les préparatifs pour la guerre où tous les drapeaux étaient montrés aux soldats afin qu'ils les reconnaissent dans la confusion des combats.

    La famille royale a assisté ensuite à une brève parade aérienne depuis le balcon du palais de Buckingham. Née en mai 2015, la toute jeune princesse Charlotte y a participé pour la première fois.

    Cap symbolique

    Née le 21 avril 1926, la reine a l'habitude de célébrer son anniversaire en deux temps: en privé, le jour J, puis lors d'une cérémonie officielle au mois de juin, selon une tradition séculaire pour échapper aux caprices de la météo. Mais cette année, cap symbolique des 90 ans oblige, l'anniversaire privé s'est mué en bain de foule géant au pied du château de Windsor, suivi de nombreuses célébrations.

    Il s'est ouvert vendredi par un service à la cathédrale Saint-Paul de Londres, en présence du Premier ministre David Cameron et de toutes les figures importantes du pays. Dimanche, une «street party» géante sera organisée sur le Mall, en présence de 10'000 convives. D'autres événements plus modestes sont prévus à travers le Royaume-Uni.

    (nxp/afp)

     
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  • Mohamed Ali, légende de la boxe, est mort

     

    Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters | 04.06.2016 à 06h19 • Mis à jour le 04.06.2016 à 10h09 | Par Mustapha Kessous

    LIEN

    Le boxeur Mohamed Ali pose avec ses gants pour ce portrait non daté.

    « Le plus grand », comme Mohamed Ali aimait se décrire lui-même est mort, vendredi 3 juin à Phoenix (Arizona), d’une insuffisance respiratoire, à l’âge de 74 ans.

    Après trente-deux années, la maladie de Parkinson a fini par terrasser l’une des dernières icônes planétaires du sport. Il restera, pour l’éternité, une belle et grande gueule qui n’hésitait pas à martyriser – avec sa verve ou ses poings – ses adversaires qui lui avaient manqué de respect.

    Mohamed Ali est né Cassius Clay à Louisville, dans le Kentucky, le 17 janvier 1942 dans un milieu pauvre, jure-t-il, même si sa propre famille a toujours préféré le terme modeste. Son père, Cassius Marcellus Clay senior, peint des affiches publicitaires et Jésus, qu’il aimait dessiner « blancs aux yeux bleus ». Sa mère Odessa, femme de ménage chez les riches blancs, élève ses deux garçons.

    Le « boxeur poète »

    Après une carrière amateure vertigineuse – médaille d’or olympique des mi-lourds (75-81 kg) aux Jeux de Rome en 1960, 108 combats, 100 victoires –, Cassius Clay rencontre, pour son premier championnat du monde, prévu à Miami, le 25 février 1964, le « vilain ours » Sonny Liston. A 32 ans, celui-ci est donné favori à huit contre un. Cassius Clay est déjà surnommé le « boxeur poète », lui se dit déjà « le plus beau, le plus grand ». Et à la surprise générale, c’est le jeune apollon de 22 ans qui pousse son aîné, blessé à l’épaule gauche, à l’abandon avant la reprise du 7e round. Durant le combat, Sonny Liston avait tenté d’aveugler le rejeton pour éviter de finir humilié dans les cordes. Il touchera 1,150 million de dollars et Cassius Clay 650 000 dollars pour son premier sacre.

    Mais pour la presse, ce combat est une « combine ». Cette année-là, Cassius Clay n’existe plus. Il exige qu’on l’appelle Cassius X, renonçant ainsi à son nom d’esclave légué par d’anciens propriétaires blancs. Il fréquente un certain Malcom X, et la secte politico-religieuse Nation of Islam, dirigée par Elijah Muhammad. Cassius X devient Mohamed Ali et exige qu’on l’interpelle uniquement par son nom musulman.

    Le refus d’aller au Vietnam

    La revanche Liston-Ali se profile. Et le 25 mai 1965, à Lewiston, dès le premier round, Sonny Liston tombe. « Debout et bas-toi, enfoiré », lance Mohamed Ali. C’est la victoire la plus rapide de l’histoire des championnats du monde des poids lourds. Le coup de poing fatal – surnommé « le coup de poing fantôme » – est si furtif que personne ne semble l’avoir vu dans le public. Encore une fois, ce combat est controversé…

    Mohamed Ali défendra, avec succès, neuf fois son titre. Mais la guerre du Vietnam le rattrape en 1966. Il refuse d’aller au front car sa religion le lui interdit. Pour lui, « les Vietcongs sont des Asiatiques noirs », et il n’a pas à « combattre des Noirs ». Il est condamné le 21 juin 1967 à cinq ans de prison et 10 000 dollars d’amende. On lui retire son titre et sa licence de boxe.

    Mais il ne baisse pas la garde. En 1970, on lui réattribue sa licence, un tribunal ayant reconnu qu’une condamnation pour insoumission ne justifiait pas qu’on lui retire son moyen d’existence. Le ring retrouve son maître et Mohamed Ali enchaîne de nouveau les combats et les victoires. Une seule chose l’obsède : la reconquête du titre. Le 8 mars 1971, au Madison Square Garden de New York, deux boxeurs invaincus vont s’affronter dans le « combat du siècle ». Mohamed Ali contre le champion du monde en titre Joe Frazier.

    « The Champ » va perdre ce duel aux points. Il faut repartir de zéro. Un long chemin pour devenir le challenger numéro un. L’ancien champion a vieilli et est moins agile. En 1973, face à Ken Norton, il perd une deuxième fois et quitte le ring avec une mâchoire fracturée.

    A Kinshasa, « le grondement de la jungle »

     

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    Pendant un entraînement, avant le match.

    Abbas / Magnum Photos

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    L’homme n’est pas abattu, et remonte sur le ring : il prend sa revanche sur Ken Norton, puis sur Joe Frazier et défie le champion du monde George Foreman, 25 ans. C’est probablement le combat le plus emblématique de sa carrière et le plus mythique de la boxe : c’est au Zaïre, à Kinshasa, grâce aux 10 millions de dollars du président Mobutu promis aux deux protagonistes, et grâce à l’entregent du promoteur Don King, que les deux hommes vont s’affronter. L’Afrique, un retour aux sources. Dans les rues poussiéreuses de Kinshasa, Mohamed Ali redécouvre brutalement sa notoriété et réalise qu’il a participé, d’une certaine manière, à… changer le monde en refusant d’aller se battre au Vietnam. « Ali boumayé » (« Ali, tue-le »), hurle-t-on lorsque l’on croise sa grande silhouette.

     

    Mohamed Ali va adopter une étonnante stratégie pour vaincre en encaissant pendant sept rounds les coups rageurs de son adversaire jusqu’à ce que la « momie » s’épuise. Et au huitième, il se lâche et envoie, le 30 octobre 1974, devant 100 000 personnes, George Foreman au tapis. Dix ans après son premier titre, à 32 ans, Mohamed Ali redevient « le plus grand » après un combat surnommé « The Rumble in the Jungle » (« Le grondement de la jungle »).

     

    Mohamed Ali défend dix fois de suite avec succès son titre avant de le concéder aux points le 15 février 1978, à Las Vegas, à Leon Spinks, 24 ans. Sept mois plus tard, il reprendra son titre, pour la troisième fois ! Ali a 36 ans. Il combattra laborieusement encore en 1981 avant de dire adieu aux cordes après vingt-et-un ans de professionnalisme. Son palmarès chez les pros : 61 combats, 56 victoires – dont 37 par KO – et 5 défaites.

     

    En 1984, on lui diagnostique la maladie de Parkinson. L’homme consacre alors son existence à délivrer un message de paix, celui qu’il dit avoir trouvé dans l’islam. Il a même une étoile sur Hollywood boulevard, à Los Angeles. Mais elle est accrochée sur un mur à l’entrée du Kodak Theater, et non placée sur le trottoir comme pour les autres stars car il ne souhaite pas qu’on piétine le nom du prophète.

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  • 1H16 Le 31/05/16 News     LIEN  

    Décès de notre confrère

    Emmanuel Maubert

    Hospitalisé mi-mai après un accident cardiaque, Emmanuel Maubert n'a pas survécu.
    Emmanuel Maubert
    Emmanuel Maubert

     

    C'est avec une immense tristesse que nous venons d'apprendre le décès de notre confrère et ami Emmanuel Maubert, âgé de 51 ans. Hospitalisé depuis mi-mai après un malaise cardiaque grave, il n'a pas survécu. Nous pensons à sa famille, à ses proches et à ses nombreux amis dans le métier. Son accident était survenu à Cannes le 15 mai dans le hall d'un hôtel, après le tournage de trois numéros de son émission sur France Ô, "Les petits plats de Babette", un programme produit par Troisième Oeil qu'il animait depuis 2010 en duo avec avec Babette de Rozières, l'un des chefs de "C à vous".

     

    Homme de radio et de télévision

     

    Agé de 51 ans, Emmanuel Maubert est surtout connu du grand public pour avoir été chroniqueur médias dans "C à vous" sur France 5 de 2009 à 2014, aux côtés d'Alessandra Sublet. Il a ensuite fait un court passage dans "Touche pas à mon poste", sur D8. En radio, Emmanuel Maubert a longtemps officié sur Europe 1 où il a notamment présenté le 5h-7h et a collaboré à la quotidienne sur les médias de Jean-Marc Morandini, dont il a été le joker. En 2014, le journaliste avait été l'un des chroniqueurs de "Petit dimanche entre amis", l'émission d'Alessandra Sublet, arrêtée en juin 2015.

     

     

    Passionné par les médias

     

    Diplômé de l'ESJ Paris, il a fait ses débuts derrière un micro dans les radios libres. Emmanuel Maubert était un grand passionné des médias. En septembre 1995, il animait sur France Info une chronique quotidienne sur le PAF, dans laquelle il recevait quotidiennement un invité. Trois ans plus tard, il a rejoint Marc-Olivier Fogiel sur Canal+, au sein de la rédaction de l'émission sur les médias de référence "TV+". Sa passion pour la télévision se déclinera dans "Nulle part ailleurs" puis en 2001 dans l'émission "+ Clair". "Maître Maubert", son surnom à l'antenne, participe même à la première saison du "Grand Journal" en tant que chroniqueur. Il a collaboré à de nombreuses émissions sur le câble et le satellite, "Star Mag" ou encore "Pif Paf", avec Philipe Vandel.

    Sa famille me demande de vous le confirmer.
    C'est d'une tristesse infinie. Emmanuel comme un soleil... pour toujours.
    2/2

     

    Emmanuel Maubert s'est éteint cet après-midi. Il n'a pas survécu à la crise cardiaque qui l'avait frappé il y a 10 jours. 1/2

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  • Mort de Jean-Claude Decaux, le roi de l’affichage qui n’aimait pas s’afficher

    LIEN

    Publié le 27/05/2016 à 19:28

    Jean-Claude Decaux, l'inventeur de l'abribus financé par la publicité et fondateur du groupe d'affichage publicitaire JCDecaux, le 21 septembre 1978 à Plaisir-Sainte-Appoline près de Paris

    Jean-Claude Decaux, l'inventeur de l'abribus financé par la publicité et fondateur du groupe d'affichage publicitaire JCDecaux, le 21 septembre 1978 à Plaisir-Sainte-Appoline près de Paris

    AFP/PIERRE GUILLAUD

     

    L’inventeur de l’Abribus est décédé à l’âge de 78 ans. Depuis déjà trois ans, ses fils sont aux commandes de cet empire où les vraies stars sont les Abribus, les panneaux déroulants et les Vélib’. Un comble : les rois de l’affichage ont toujours détesté s’afficher. Le patriarche a toujours refusé de figurer au «Who’s Who» et de recevoir la Légion d’honneur. Il y a quelques années, Capital avait révélé les petits secrets de la famille très discrète. Morceaux choisis.

    Leur "Decauxland". Un Abribus signé Philippe Starck, une colonne Morris revisitée par Jean-Michel Wilmotte, des panneaux interactifs futuristes : au siège de Plaisir, une voie de 220 mètres de long faisant office de showroom a été aménagée pour en mettre plein la vue aux maires. Autre attrait de la visite, une auberge campagnarde y a été reconstituée pour les accueillir à déjeuner. Et après avoir admiré les 400 pieds de rosiers nourris à l’engrais naturel (du marc de café récupéré dans les distributeurs de boissons du siège), ces derniers repartent avec un pot de miel maison, fruit de la ­récolte des quinze ruches installées il y a trois ans, à la demande de Jean-Claude, sur un domaine de plusieurs hectares.

    Leur obsession de la propreté. La grand-mère de Jean-Claude Decaux, qui l’a en partie élevé, à Beauvais, passait son temps à briquer sa maison, au point de laver soigneusement son canari chaque semaine. Le fondateur de JC­Decaux avait hérité de cette manie. «Je suis intransigeant sur les détails», prévenait-il les cadres lors des en­tretiens d’embauche. Parmi ses exigences : le port d’une chemise claire, d’une cravate, d’un costume sombre et de chaussures impeccablement cirées. Toujours tirés à quatre épingles, ses fils sont tout aussi rigoristes : pas de «Friday wear» chez Decaux, où chacun doit par ailleurs garer sa voiture le nez ­devant le mur du parking, afin d’éviter les salissures pro­jetées par le pot d’échappement. Et tout salarié est prié de donner l’alerte par numéro spécial s’il tombe par hasard sur un Abribus mal entretenu.

    Leur machine à gagner les appels d’offres. Ne jamais renoncer ! C’est l’une des devises inculquées par Jean-Claude à ses troupes. Clear Channel, le grand rival, l’a appris à ses dépens. En 2007, c’est ce géant américain de l’affichage qui avait remporté l’appel d’offres pour exploiter les futurs Vélib’ à Paris. Qu’à cela ne tienne : les redoutables juristes de JCDecaux SA ont déniché une minuscule faille dans les documents de leur concurrent (un article mal rédigé), saisi le Conseil d’Etat pour faire annuler l’appel d’offres avant de soumettre une nouvelle proposition à prix cassé.

    Leurs loisirs ultrasélects. Côté sport, le patriarche avait des plaisirs simples : c’est à vélo qu’il aimait décompresser le week-end, en pédalant dans la forêt de Rambouillet ou à La Baule, parfois en compagnie de son ami Nicolas Sarkozy. Mais ses fils ont choisi des disciplines bien plus aristocratiques. L’aîné, Jean-François, est un fan de polo. Quant au cadet, Jean-Charles, il est fondu de régates.

    Leur cagnotte secrète. Avec un patrimoine professionnel estimé à 5,9 milliards d’euros, la famille Decaux figure dans le top 20 des fortunes françaises. Elle contrôle 65% des actions du groupe. 

    Retrouvez l'intégralité de l'enquête de Capital : Les petits secrets de la famille Decaux.

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  • L'écrivain hongrois Imre Kertész, prix Nobel de littérature 2002, est décédé

    Cécile Mazin - 31.03.2016

     

     

    Imre Kertész, prix Nobel de littérature en 2002, est décédé à l’âge de 86 ans à son domicile de Budapest. Survivant du camp de concentration d’Auschwitz, il avait été vivement critiqué par le régime du Premier ministre Viktor Orban. L’écrivain s’était exilé en Allemagne depuis 2004 : il vivait alors à Berlin, loin de toutes les affaires politiques de Hongrie.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le prix Nobel a été emporté par une longue maladie. Né le 9 novembre 1929, ses œuvres ont été traduites en différentes langues – en France, c’est Actes Sud qui fut son éditeur. 

     

     

     

    En 1944, à l’âge de quinze ans, il est déporté à Auschwitz-Birkenau, puis transféré à Buchenwald, d’où il sera libéré en 1945. Après la guerre, il retourne vivre en Hongrie et découvre que toute sa famille a été exterminée. Il exerce le métier de journaliste à Budapest, mais il est licencié en 1951, lorsque le journal pour lequel il travaille est proclamé organe du parti communiste. 

     

     

     

    À 25 ans, il découvre L’étranger de Camus et décide de devenir écrivain. Dès 1953, il se consacre ainsi à l’écriture, mais aussi à la traduction d’auteurs de langue allemande, tels que Nietzsche, Hofmannsthal, Schnitzler, Wittgenstein, ou encore Canetti. L’écrivain hongrois publie — dans l’indifférence générale — son premier roman en 1975, qu’il a commencé à écrire en 1963 (Être sans destin, Actes Sud, 1997). 

     

     

     

    Pendant quarante ans, il vit avec sa femme dans un studio minuscule, en marge de la société hongroise. Il gagne sa vie en écrivant des comédies musicales, des pièces de boulevard et des traductions. 

     

     

     

    Considérant qu’il est impossible de décrire Auschwitz, il réfléchit aux conséquences éthiques et humaines de cette période de sa vie passée dans les camps. « Je hais la peinture des horreurs. Ce qui m’intéresse, c’est la distance », explique-t-il. Refusant tout nationalisme, il se décrit comme un juif européen, et vivait avec sa femme entre Berlin et Budapest. 

     

     

     

    En 2014, malgré ses mauvaises relations avec le pouvoir hongrois, il reçut la médaille de l’ordre de Saint Stephane, la plus haute récompense nationale. Cette récompense, réintroduite par Viktor Orban en 2011, avait été abolie en 1945. L’écrivain avait été encouragé à refuser cet honneur, chargé d’une histoire controversée.

     

     

     

    Il fut promu en 2015 Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres par Fleur Pellerin, et publia la même année L’Ultime Auberge.

     

     

     

    Œuvre inclassable, ce livre est une exploration des tréfonds de l’âme et de l’esprit d’un écrivain malade, aux prises avec les revers de l’existence autant qu’avec un pays d’origine abhorré. Entre confessions et réflexions, joies et souffrances, vie personnelle et vie publique, Kertész saisit le monde autant que lui-même, offrant un autoportrait de l’artiste au travail – un artiste réfractaire et toujours insoumis. L’Ultime Auberge, œuvre superbe et vertigineuse, prouve une fois de plus le talent d’un immense écrivain de renommée internationale. (traduit par Charles Zaremba et Natalia Zaremba-Huzsvai)

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  • Décès de Jean-Pierre Coffe, le tonitruant pourfendeur de la malbouffe

    Décès de Jean-Pierre Coffe, le tonitruant pourfendeur de la malbouffeLe chroniqueur gastronomique Jean-Pierre Coffe, le 22 septembre 2013 à Paris ((c) Afp)
     

    Paris (AFP) - "C'est de la merde!": Le chroniqueur gastronomique Jean-Pierre Coffe, célèbre pour son franc-parler et ses coups de gueule contre la malbouffe, est mort à l'âge de 78 ans, après avoir imposé pendant trente ans son personnage truculent sur les ondes et sur les écrans.

    Jean-Pierre Coffe, qui avait collaboré avec de très nombreux médias, était encore l'un des chroniqueurs de l'émission les Grosses Têtes animée par Laurent Ruquier sur RTL. Selon la radio qui a annoncé son décès, il continuait à venir chaque semaine et y était encore allé ces tout derniers jours.

    "J'aimerais tant qu'il m'engueule encore", a tweeté mardi soir Laurent Ruquier, en hommage au critique gastronomique.

    Selon plusieurs médias, il s'est éteint dans la nuit de lundi à mardi dans sa maison de Lanneray, en Eure-et-Loir dans des circonstances qui n'ont pas été divulguées.

     

    Crâne rasé, ses célèbres lunettes rondes et colorées sur le nez, ce bon vivant piquait volontiers des colères, comme ses célèbres sorties contre le jambon sous vide.

    Peu de médias ont échappé à ses coups de gueule poussés pendant une trentaine d'années aussi bien à la télévision (il a commencé sur Canal Plus en 1984 et a passé près de dix ans sur France 2 aux côtés de Michel Drucker) qu'à la radio (dont RTL et France Inter avec l'émission culinaire "Ca se bouffe pas, ça se mange!").

    Convaincu que l'on pouvait bien manger pour pas cher, Jean-Pierre Coffe appelait les consommateurs à "changer leurs habitudes alimentaires", à privilégier les produits de saison, à renouer avec le plaisir de cuisiner.

    L'animateur, qui affirmait toujours payer l'addition dans les restaurants parce que "la liberté est à ce prix-là", a également signé une soixantaine d'ouvrages sur la cuisine et le jardinage, de livres de recettes.

    Dans une autobiographie parue en mai 2015, "Une vie de Coffe", il évoquait son enfance difficile (rejeté par sa mère, placé en famille d'accueil), mais aussi sa souffrance quand son ex-femme avait décidé d'avorter ou lorsqu'il perdit sa fille emportée par un cancer à 37 ans.

    Il confiait également sa bisexualité.

    Avant cela, en 2013, il avait publié "Arrêtons de manger de la merde" (Flammarion). En 2002, il proposait de passer "A table en famille avec quinze euros par jour" (Plon).

    - 'Ne sait rien faire'-

    "Je suis tout seul contre des groupes alimentaires qui n'arrêtent pas de me mettre des bâtons dans les roues", se plaignait-il en 2005.

    Pourtant, il a enchaîné les publicités pour les marques. Après une mission pour Carrefour dans les années 2000, il a vanté les mérites des yaourts Weight Watchers. Et surtout, en 2009, il a mis son image au service de la chaîne de hard discount Leader Price.

    Les critiques ont été nombreuses, mais il en fallait plus pour faire vaciller cet homme qui avait trouvé son premier emploi grâce à un billet publié dans le Figaro annonçant: "Ne sait rien faire, mais plein de bonne volonté".

    Ce qui lui avait permis de commencer à la direction commerciale d'une marque de papier à cigarettes.

    Jean-Pierre Coffe, dont le père est mort à la guerre en 1940, deux ans après sa naissance à Lunéville, en Meurthe-et-Moselle, a été élevé dans une maison bourgeoise par sa mère, coiffeuse, sa grand-mère cuisinière et son grand-père maraîcher.

    Placé dans une famille en tant que pupille de la nation, il a également passé une année dans la campagne jurassienne. Mais plus que de poules courant dans les prés et de légumes verts, il rêvait, adolescent, de devenir comédien.

    Il s'est inscrit au Cours Simon à Paris. Il est d'ailleurs apparu dans plusieurs films dans les années 70 et 80 ("Violette Nozière" de Claude Chabrol, "La clé sur la porte" d'Yves Boisset...) ainsi que dans des téléfilms.

    "Triste la disparition de Jean-Pierre Coffe. Epicurien à l'humour tranchant. Dent dure et coeur tendre", a réagi la comique Anne Roumanoff sur Twitter, à l'annonce de sa mort.

    "C'était pas de la merde", a renchéri l'acteur et animateur Laurent Baffie.

     

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  • Décès de l'écrivain et historien de la radio et de la télévision, Alain Decaux

    L'écrivain et académicien Alain Decaux est décédé ce dimanche à 90 ans à l'Hôpital Georges-Pompidou à Paris, a annoncé à l'AFP son épouse, Micheline Pelletier-Decaux. L'homme qui a incarné pendant près de 50 ans l'histoire de la radio et de la télévision, a vécu à Chantilly jusqu'en 2008.

    • AFP
    • Publié le 27/03/2016 | 19:37   lien
       
    L'académicien Alain Decaux, en 2014. © PHOTOPQR/LE PARISIEN

    © PHOTOPQR/LE PARISIEN L'académicien Alain Decaux, en 2014.

     
    Alain Decaux a été président du Collège des Conservateurs du Domaine de Chantilly où il a vécu jusqu'en 2008.

    Élu à l'Académie française en 1979, ministre de la Francophonie du gouvernement Rocard (1988-1991), ce grand conteur et vulgarisateur a créé et animé plusieurs émissions devenues cultes.
    En 1951, il crée "La tribune de l'histoire" à la radio (diffusée de 1951 à 1997). En 1956, c'est le tour de la télévision avec "La caméra explore le temps" (avec Stellio Lorenzi et son complice André Castelot), qui ne s'arrêtera que dix ans plus tard.
    De 1969 à 1987, dans "Alain Decaux raconte", "Alain Decaux face à l'histoire", puis "Le dossier Alain Decaux", il occupe le petit écran chaque mois pendant une heure, traitant d'un personnage ou d'un événement historique.

    Né le 23 juillet 1925 à Lille, ce fils d'avocat a étudié le droit à Paris et suivi des cours d'histoire à la Sorbonne, sans se soucier d'obtenir un diplôme. Il publie son premier livre, "Louis XVII retrouvé", en 1947 et est couronné par l'Académie française, trois ans plus tard, pour son second ouvrage, "Letizia".

    En 1960, il fonde la revue Histoire pour tous, et va collaborer à de nombreux journaux et revues. Dialoguiste du film "Les misérables" (1982) de Robert Hossein, avec qui il aura une intense collaboration artistique, il est aussi biographe de Victor Hugo et admirateur d'Alexandre Dumas, à qui il consacre en 2010 un "Dictionnaire amoureux", et de Sacha Guitry, dont il était l'ami intime.
    On lui doit aussi "Alain Decaux raconte la Bible aux enfants", "C'était le XXe siècle" (en quatre volumes), "Le Tapis rouge", sur son expérience ministérielle, ou au théâtre, "N'ayez pas peur" sur le pape Jean Paul II.

    Alain Decaux a été en 1973 le premier président, élu au titre de la télévision, de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques. En 1989, il a été nommé coordonnateur de la politique télévisuelle extérieure française. Depuis 1999, il existe un prix Alain Decaux de la francophonie.

    Marié deux fois, père de trois enfants, il a été élevé en 2014 à la dignité de grand'croix de la Légion d'honneur.
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    Décès de Serge Kampf, fondateur de Capgemini

    Business : L'homme avait créé Sogeti en 1967 avant d'acquérir de nombreux concurrents pour forger en trente ans un groupe de conseil en informatique de dimension mondiale.

     

    Le fondateur du groupe français de services informatiques Capgemini Serge Kampf est décédé hier à l'âge de 81 ans. L'entreprise à réalisé un chiffre d'affaires de près de 12 milliards d'euros en 2015.

    Ingénieur grenoblois passé par Bull, l'homme avait fondé la société d'informatique Sogeti en 1967. La structure donnera naissance au groupe Capgemini en 1975, suite à de nombreux rachats. Le Groupe entre au CAC 40 en 1988. Dès 1989 l'entreprise devient un des 5 leaders mondiaux du secteur. Serge Kampf avait quitté la présidence du groupe en avril 2012. Il était toujours vice-président du conseil d'administration et président d'honneur de Capgemini.

    « Serge était un homme exceptionnel, un bâtisseur comme il en existe si peu. Il comprend dès l'origine de notre métier que ce sont les hommes qui donnent de la valeur à la technologie » déclare dans un communiqué Paul Hermelin, le PDG actuel de l'entreprise.

     

    « Fondateur de Cap Gemini, il en a fait un des fleurons de l'économie française et une entreprise de taille mondiale. Il avait su, avant les autres, anticiper les révolutions industrielles de la fin du XXème siècle » souligne de son côté le Président de la République.

    Il était par ailleurs un mécène pour le rugby français. Passionné de ce sport rugby, il avait soutenu les clubs de Biarritz et Grenoble, tout comme la sélection des Barbarians.

    A lire pour en savoir plus :

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