• Donald Trump n’exclut pas une attaque nucléaire sur l’Europe

    Marion DegeorgesLe 02/04 à 10:03 | Mis à jour le 28/06/2016 LIEN

     

     Interrogé par MSNBC, le candidat à l’investiture républicaine n’exclut pas de devoir bombarder l’Europe avec l’arme nucléaire un jour. - SIPANY / SIPA

    Puisqu’il refuse de se priver d’une quelconque « option », Donald Trump affirme qu’il serait prêt à bombarder l’Europe ou le Moyen-Orient avec l’arme nucléaire.

    Lâcher une bombe nucléaire sur l'Europe ? Donald Trump refuse d'exclure cette option. Dans une interview accordée à la chaîne MSNBC, le candidat à l'investiture républicaine s'est interrogé à voix haute : « pourquoi les Etats-Unis fabriquent-ils des armes nucléaires si ce n'est pas pour les utiliser ? ».

    Heureusement, le milliardaire précise qu'il serait « très, très lent à tirer sur la gâchette », et que « nous (les Etats-Unis) serions les derniers à utiliser l'arme nucléaire ».

    Une « possibilité »

    L'argument de Donald Trump pour justifier ce choix diplomatique étonnant réside dans le fait que retirer cette option ferait de lui « un très mauvais négociateur ». Simplement parce que l'utilisation de l'arme nucléaire reste une « possibilité ».

     

    « Pouvez-vous dire au Moyen-Orient que nous n'utiliserions jamais d'arme nucléaire ? », demande le journaliste Chris Matthews. « Je ne dirais jamais ça. Je ne me priverais jamais d'aucune de mes options », répond Trump.

    « Je ne me priverais pas de cette option, pour personne »

    « Et l'Europe ? », insiste Matthews. « Je ne me priverais pas de cette option, pour personne », tranche le candidat. Interrogé plus directement - « vous allez utiliser l'arme nucléaire sur l'Europe ? » - Trump reste sibyllin : « Non ! Je ne pense pas. Mais... »

    Comme le souligne Chris Matthews, « le problème, c'est que les gens sensés vous entendent, mais aussi les gens fous, et eux ne sont pas affectés par vos menaces. Les vrais fanatiques se disent "tant mieux, continuez comme ça" ».



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  • Donald Trump modère son discours

    contre les musulmans

    Le Monde.fr avec AFP | 28.06.2016 à 11h46 • Mis à jour le 28.06.2016 à 12h02    LIEN

     

    Donald Trump a finalement renoncé à son projet d’interdire l’entrée du territoire américain aux musulmans, a annoncé CNN, lundi 27 juin. Interrogée par la chaîne d’information, la porte-parole nationale de M. Trump, Katrina Pierson, a reconnu que le candidat républicain « allait affiner sa stratégie ».

     

    Samedi, une autre porte-parole de son équipe de campagne, Hope Hicks, avait dit à CNN que l’interdiction d’entrée concernerait les ressortissants des seuls pays qualifiés par M. Trump d’« Etats terroristes ».

    Lire aussi :   Donald Trump, l’art de la provocation pour tenir à distance ses rivaux

    Multiplication des propos hostiles

    Le candidat républicain présumé avait suggéré une « fermeture totale » des frontières américaines aux musulmans au lendemain de la tuerie de San Bernardino (Californie), au cours de laquelle Syed Rizwan Farook et Tashfeen Malik, un couple ayant prêté allégeance à l’organisation Etat islamique (EI), avaient tué quatorze personnes, le 2 décembre 2015.

    Après le massacre d’Orlando, le 12 juin, M. Trump avait encore durci sa position antimusulmane et proposé de suspendre l’immigration « issue de zones du monde qui ont un passé démontré de terrorisme contre les Etats-Unis ». Le candidat avait alors estimé que les Etats-Unis devaient davantage recourir aux contrôles au faciès, à l’image de ce qui se fait dans d’autres pays, et durcir leur politique répressive.

    Les prises de position de Donald Trump vis-à-vis des musulmans lui ont valu de nombreuses critiques au sein même du Parti républicain.

    Lire aussi :   Trump multiplie les propos et les propositions hostiles aux musulmans

    Décrochage dans les sondages

    Le revirement opéré ce week-end par M. Trump fait suite à son recul dans les enquêtes d’opinion. Un sondage Washington Post-ABC publié le 26 juin traduit ainsi le malaise grandissant chez les républicains, provoqué par la rhétorique incendiaire du candidat.

    Selon ce sondage, environ deux Américains sur trois pensent que Donald Trump n’est pas qualifié pour conduire le pays. Ils estiment que ses déclarations sur les femmes, les minorités et les musulmans montrent qu’il a « des préjugés ». Ils perçoivent également comme racistes ses attaques contre un juge fédéral dont il avait évoqué les origines mexicaines.

    Cette évolution du discours suit également l’annonce, cette semaine, que le candidat républicain aborde la dernière phase de la campagne des primaires avec un important retard financier sur sa rivale démocrate, Hillary Clinton.



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  • Israël et la Turquie se réconcilient pour faire face aux ambitions iraniennes

    LE MONDE | 27.06.2016 à 02h06 • Mis à jour le 27.06.2016 à 16h05 | Par Intérim (Istanbul) et Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)    LIEN

    Un choix de raison, au nom d’intérêts partagés. C’est ainsi que se résume la réconciliation entre Israël et la Turquie, conclue dimanche 26 juin, après six ans de brouille. Les deux équipes de négociation, qui avaient intensifié leurs contacts depuis le début 2016, ont achevé leurs travaux à Rome.

    Le premier ministre Benyamin Nétanyahou, qui se trouvait dans la capitale italienne pour rencontrer le secrétaire d’Etat américain John Kerry, s’est réjoui des « immenses implications » de cet accord, surtout économiques. « Le Moyen Orient est dans la tourmente, a-t-il dit lundi. Ma politique consiste à créer des îlots de stabilité avec nos voisins proches. »

     

    Des compromis de part et d’autre

    Les deux parties ont fait des compromis. Ankara n’a pas obtenu la levée complète du blocus naval israélien imposé sur la bande de Gaza, ce qui pourrait contrarier la base conservatrice du pouvoir turc. Toute l’aide humanitaire à destination du territoire palestinien passera par le port d’Ashdod et sera examinée à la loupe par les Israéliens. Un premier chargement de 10 000 tonnes devrait quitter la Turquie le 1er juillet, selon le premier ministre, Binali Yildirim.

    En revanche, Israël n’a pas convaincu la Turquie de cesser les contacts avec les représentants de la branche politique du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007. La semaine passée, Recep Tayyip Erdogan a une nouvelle fois reçu le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, comme il l’avait fait en septembre ou en décembre 2015.

    L’accord stipule qu’Israël accepte de verser environ 20 millions de dollars, via un fonds, à l’attention des familles de morts et des blessés lors de l’assaut donné au navire Marmara, en mai 2010. Cette compensation s’ajoute aux excuses publiques déjà formulées. A l’époque, un commando israélien avant lancé un raid contre ce navire d’une flottille de six bateaux qui essayait de briser le blocus maritime imposé par Israël sur la bande de Gaza. Neuf personnes de nationalité turque étaient mortes pendant l’assaut, une dixième des suites de ses blessures.

    Lire aussi :   Après des années de froid diplomatique, Israël et la Turquie se rapprochent

    En échange, la Turquie renonce aux poursuites judiciaires contre les responsables militaires israéliens. Des ambassadeurs seront nommés à la suite de la ratification officielle de l’accord, qui devrait être présenté le 29 juin par M. Nétanyahou en conseil de sécurité. La Turquie s’est aussi engagée à ce que le Hamas n’agisse pas contre Israël de son sol, après une visite secrète du chef du Mossad, Yossi Cohen, il y a dix jours, selon le Haaretz.

    L’hypothèse d’un conflit avec le Hamas

    En Israël, les avis sont partagés sur cet accord scellé avec un Erdogan imprévisible et autoritaire. L’hypothèse d’un nouveau conflit avec le Hamas pourrait à nouveau faire dérailler la réconciliation à l’avenir. Les premiers opposants sont les proches des quatre Israéliens morts ou détenus dans la bande de Gaza par le mouvement islamique, soit deux soldats annoncés disparus au cours de l’opération Bordure protectrice, à l’été 2014, et deux civils.

    Les parents du sergent Oron Shaul se sont entretenus en fin de semaine avec M. Nétanyahou, pour lui demander la restitution des restes de leurs fils, dans le cadre de l’accord avec la Turquie. « Nous poursuivons nos efforts constants, publics et secrets, pour [les] ramener à la maison », a assuré M. Nétanyahou dimanche. La Turquie s’est engagée par écrit à intercéder auprès du Hamas en faveur des quatre Israéliens.

    La réconciliation entre la Turquie et Israël, deux alliés des Etats-Unis, a un ressort régional. Les deux pays partagent une même défiance envers les ambitions iraniennes au Moyen Orient, vues comme hégémoniques.

    Lire aussi :   Gaza : Israël et le Hamas négocient en secret l’ouverture d’un port

    Des intérêts énergétiques partagés

    La rupture avec Israël s’était inscrite pour la Turquie dans une période où elle cherchait elle-même à affirmer son influence régionale, sur fond de révolutions arabes. Depuis, la guerre en Syrie, la crise des réfugiés et le durcissement intérieur en Turquie, qui a concentré les critiques occidentales, ont bouleversé ses plans.

    La réconciliation avec l’Etat hébreu témoigne du retour à la normale auquel Ankara aspire dorénavant. « Israël, la Syrie, la Russie, l’Egypte… il ne peut y avoir de haine éternelle entre ces pays qui sont autour de la Méditerranée et de la mer Noire », affirmait ainsi le 16 juin le premier ministre, Binali Yildirim.

    Ayant frôlé la confrontation avec la Russie sur le dossier syrien, se sentant menacée par l’alliance des forces kurdes avec Washington contre l’organisation Etat islamique (EI) dans le nord de la Syrie et en perte d’influence au Moyen-Orient, la Turquie doit sortir de sa « solitude précieuse », selon le mot d’Ibrahim Kalin, conseiller en politique étrangère de M. Erdogan. En ne s’opposant pas à l’ouverture d’une représentation israélienne auprès de l’OTAN, Ankara a illustré sa bonne volonté.

    Des intérêts énergétiques partagés pourraient encore rapprocher les deux pays. L’exploitation de gisements de gaz naturel en Méditerranée orientale, au potentiel faramineux selon les Israéliens, mais encore virtuelle, nécessite leur coopération. Ankara veut diversifier ses sources d’approvisionnement, pour ne pas trop dépendre de la Russie, alors qu’Israël perçoit la Turquie à la fois comme un client à venir et une porte vers l’Europe. Pour cela, il faudra construire un gazoduc de plus de 500 km, au coût considérable, qui réclamera plusieurs années.



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  • Donald Trump accueilli en Écosse

    avec des balles de golf nazies

    Publication: 24/06/2016 15h08 CEST Mis à jour: 24/06/2016 15h08 CEST
     
     
     

    INTERNATIONAL - Décidément, Donald Trump ne laisse pas indifférent. En visite en Ecosse ce vendredi 24 juin pour son premier déplacement en tant que candidat républicain à l'élection présidentielle américaine, le milliardaire a participé à l'inauguration de l'un de ses parcours de golf. Il en a profité pour se réjouir de la victoire du Brexit, estimant qu'il s'agissait d'une nouvelle "fantastique".

    Sans surprise, sa venue n'a pas plu à tout le monde. Le magnat de l'immobilier a ainsi été accueilli par des manifestants, tenus à bonne distance, dont des associations comme "Scotland Against Trump" et "Stand Up To Racism Scotland" qui souhaitaient protester contre ses prises de position radicales, notamment envers les musulmans. Autre désagrément pour Donald Trump, il s'est retrouvé littéralement entouré de... balles de golf nazies.

    Comme vous pouvez le voir dans les images ci-dessous, un homme a ainsi lancé des balles de golf repeintes en rouge et ornées de croix gammées tandis que Donald Trump était en train de s'exprimer, à proximité de lui. "Trump a tenu la majeure partie de sa conférence de presse en Ecosse entouré de balles de golf nazies", comme l'a constaté une journaliste de l'AFP sur place.

    "Get him out" comedian Lee Nelson thrown out of Trump press conference after tossing golf balls with Nazi swastikas pic.twitter.com/s89v5F9anf

    Trump gave most of his press conference in Scotland surrounded by these Nazi golf balls pic.twitter.com/UsUoVK3nkW

    Voir l'image sur Twitter

    VIDEO

    Sorry for the delay giving out the balls you ordered Mr Trump...

    Pour l'anecdote, le perturbateur aux balles nazies (qui a ensuite été évacué par la sécurité) n'est pas n'importe qui puisqu'il s'agit de Simon Brodkin. Aussi connu pour son personnage de Lee Nelson, ce comédien anglais s'est déjà fait remarquer dans le passé, par exemple en juillet dernier lorsqu'il a jeté des faux billets sur Joseph Blatter, alors président démissionnaire de la Fifa, en pleine conférence de presse.

    LIRE AUSSI :

    • Donald Trump trouve le Brexit "fantastique"

    • Brexit: David Cameron va démissionner d'ici octobre

    • Le Royaume-Uni n'a jamais aussi mal porté son nom 

     
     
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  • Previously

    Révolte des anti-armes à feu, Trump sans le sou… une semaine d'élection américaine

    Par Baptiste Bouthier et Frédéric Autran, Correspondant à New York 24 juin 2016 à 12:40 (mis à jour à 13:35)
    LIEN
     

     

     

    John Lewis au milieu d'autres membres de la Chambre des représentants des Etats-Unis, le 22 juin. Photo : Elizabeth Esty. AFP

     

    Pour ne rien rater avant le rendez-vous du 8 novembre, «Libération» fait chaque semaine le point sur la campagne.

     

     

    Les primaires sont terminées : on connaît désormais les candidats, Hillary Clinton côté démocrate, Donald Trump chez les républicains, pour l’élection présidentielle américaine. Pour ne rien rater avant le rendez-vous du 8 novembre, Libération fait chaque semaine le point sur la campagne.

    A lire aussi L'épisode de la semaine dernière

     

    Le billet d’Amérique

    Rendre les armes, l'éternel vœu pieux américain

    «Vent de révolte», «rébellion sans précédent», «tournant historique» : les superlatifs ne manquent pas pour qualifier le sit-in organisé mercredi et jeudi par les démocrates à la Chambre des représentants. Pendant plus de 24 heures, plusieurs dizaines d’élus, assis sur la moquette et se relayant au pupitre, ont occupé l’hémicyle afin de réclamer un vote concernant les restrictions sur les armes à feux, après la tuerie d’Orlando.

    Le mouvement a été initié par le Congressman John Lewis, élu noir de Géorgie et figure du mouvement des droits civiques. Lors de la marche historique pour le droit de vote des Noirs, en 1965 à Selma, John Lewis s’était agenouillé pour prier. Il avait eu le crane fracturé par les matraques des troopers de l’Alabama. Plus d’un demi-siècle plus tard, l’élu de 75 ans s’est trouvé un nouveau combat. «Sommes-nous aveugles ? Combien de mères supplémentaires, de pères, vont-ils devoir verser des larmes de deuil avant que nous fassions quelque chose ?», s’est-il exclamé, avec le même timbre de voix, la même emphase que son ancien compagnon de route, Martin Luther King. «Nous avons été trop calmes pendant trop longtemps. Il est temps d’agir. Nous ne serons plus silencieux», a-t-il ajouté.

    Les élus démocrates veulent donc faire du bruit. Beaucoup de bruit pour pas grand chose, à en croire la réaction des responsables républicains, qui ont rejeté l’appel de leurs adversaires, coupé micros et caméras dans la salle puis ajourné les travaux de la Chambre pour deux semaines de congés. Circulez, rien à voir. «Nous reviendrons le 5 juillet, plus déterminés que jamais», a promis John Lewis.

    John Lewis au milieu d'autres membres de la Chambre des représentants des Etats-Unis, le 22 juin.John Lewis au milieu d'autres membres de la Chambre des représentants des Etats-Unis, le 22 juin. (AFP)

    Les élus démocrates le savent pourtant, toute avancée législative sur cette question ultrasensible ne pourra se faire que si le peuple le réclame. On sait ce que la majorité des Américains souhaitent : un contrôle généralisé d’antécédents lors des ventes d’armes et l’interdiction de la vente à toute personne soupçonnée de terrorisme. Y compris dans les Etats conservateurs, la plupart des électeurs sont favorables à ces mesures, défendues par les démocrates mais catégoriquement rejetées par les républicains.

    Pourquoi alors un tel blocage ? Pourquoi ces mesures, soutenues par la population et qui semblent relever du bon sens, n’ont toujours pas été votées ? Il y a bien sûr le poids de la NRA, qui verse de l’argent aux élus. Lundi, sur les 47 sénateurs ayant rejeté une mesure restrictive, un seul n’avait pas touché de contribution de la part du puissant lobby des armes

    Mais rejeter entièrement la faute sur la National Rifle Association serait à la fois injuste et erroné. Car le principal responsable de cet immobilisme n’est autre que le peuple américain. Les sondages le montrent : les électeurs s’intéressent finalement assez peu au sujet des armes, très rarement en tête de leurs priorités. Tant que les Américains ne seront pas disposés à punir dans les urnes ceux qui refusent tout durcissement de la législation, aucune réforme ne sera possible. D’autant qu’en face, les défenseurs les plus ardents des armes, eux, se mobilisent. Encadrés par la NRA, ils ne ratent pas un scrutin. On les appelle des «single-issue voters», des électeurs qui ne votent qu’en fonction d’un seul sujet : les armes. Tant que la majorité silencieuse n’en fera pas autant, les fusils semi-automatiques continueront de semer la mort dans les écoles, les cinémas, les discothèques et les rues des Etats-Unis.

    Par Frédéric Autran, correspondant aux Etats-Unis

    A lire aussi Tribune : Après Orlando, les armes toujours, par Jonathan Metzl

    Les billets verts de la semaine

    Milliardaire et fauché

    C'est peut-être l'un des plus grands paradoxes de Donald Trump, qui n'en est pourtant pas avare : tout milliardaire qu'il est, sa campagne est jusqu'ici largement sous-financée. Son équipe a terminé les primaires avec à peine plus d'un million de dollars dans les caisses, contre 42 pour celle de Hillary Clinton, qui emploie aussi dix fois plus de personnes. Il faut dire que jusqu'ici, Trump a pu compter sur les médias pour faire sa promo malgré eux en ne parlant que de lui, ou presque. Conséquence directe, il a très peu investi dans les publicités, l'une des armes favorites des candidats américains. Ne pas lever d'argent, donc ne devoir des comptes à personne, était même pour lui un argument électoral de poids : au moins, lui n'était pas contraint par ceux qui le financent, les mains liées par des lobbys.

    Mais la présidentielle se profile, et l'écart financier va finir par avoir des conséquences. Toujours bravache, le milliardaire new-yorkais a assuré cette semaine qu'il était prêt à puiser dans sa propre fortune (qu'il auto-évalue à 10 milliards de dollars) pour financer sa campagne, ce qu'il a déjà fait pendant les primaires - il aurait dépensé 50 millions. Surtout, les pontes du parti républicain, sentant la banqueroute arriver, commencent à s'activer sérieusement pour lever des fonds. Le temps presse…

    A lire aussi Le Brexit fait réagir les personnalités politiques américaines

    La lettre de la semaine

    Sanders impose ses conditions

    Jeter l'éponge ? Se rallier ? Depuis des semaines, Hillary Clinton se desespère de l'attitude de Bernie Sanders, qui continue de battre campagne malgré l'assurance de voir son adversaire désignée candidate à la présidentielle lors de la convention démocrate de juillet. Entre réunions semi-secrètes et négociations âpres, le fameux discours de ralliement se précise mais se fait toujours attendre. Pire : Bernie Sanders en a remis une couche dans une tribune publiée par le Washington Post, sobrement intitulée «Ce que nous voulons». Et le sénateur du Vermont d'énumérer de nombreux axes de sa campagne, sonnant en creux comme autant d'absences dans le programme de l'ex-secrétaire d'Etat : une économie plus juste, un financement des campagnes électorales transparent, le droit de vote pour tous, des investissements dans la jeunesse, l'école et le système judiciaire, la transition énergétique, … Il reste un mois pour trouver un terrain d'accord, avant la convention de Philadelphie, le 25 juillet. Pour l'instant, Sanders s'est contenté de dire du bout des lèvres qu'il voterait Clinton contre Sanders en novembre. Bon courage.

    Bernie Sanders en meeting à Palo Alto, en Californie, le 1er juin. Bernie Sanders en meeting à Palo Alto, en Californie, le 1er juin. (AFP)

    Le licenciement de la semaine

    Trump se sépare de son directeur de campagne

    C'est comme un symbole de l'évolution que Donald Trump veut donner à sa campagne, maintenant qu'il ne s'agit plus de gagner les primaires républicaines mais l'élection présidentielle : le milliardaire new-yorkais s'est séparé de celui qui était son directeur de campagne depuis le début, Corey Lewandowski. Bien sûr, ce dernier était devenu un peu encombrant depuis une violente altercation avec une journaliste, en mars. Surtout, son inexpérience était largement critiquée depuis des mois par de nombreux membres du parti républicain. Un jugement que le camp Trump a longtemps balayé avant de finalement s'y ralier : «Pas au niveau.» Quand il s'agissait de s'accaparer le vote républicain, Lewandowski, qui ne tempérait jamais aucune saillie de Trump, faisait l'affaire. Mais maintenant qu'il faut convaincre l'ensemble des électeurs américains de voter pour le bouillant milliardaire, il va plutôt falloir trouver quelqu'un avec un peu plus de poigne…

    A lire aussi Trump enchaîne les erreurs et plonge dans les sondages

    Pour aller plus loin…

    Nous vous proposons une sélection hebdomadaire d’articles en VO, pour se plonger encore plus dans la campagne. Au menu cette semaine :

    • Donald Trump a répété cette semaine, à l'occasion d'un énième discours, que sa politique et celle du parti républicain était la meilleure pour les «opprimés», des femmes aux LGBT en passant par les différentes minorités éthniques. Avec un argument massue : sa politique anti-immigration empêchera la venue de personnes «qui veulent tuer les gays et faire des femmes des esclaves». Une position battue en brêche par Charles M. Blow, éditorialiste au New York Times.

    • Mais pourquoi, après des mois de primaires, a-t-on l'impression que la campagne de Hillary Clinton n'a toujours pas décollé ? Charles Krauthammer est éditorialiste au Washington Post, et il a une idée assez précise de la question. Il appelle ça «l'hyllarisme».

    • Incontrôlable et incontrôlé, Donald Trump écoute-t-il seulement quelqu'un d'autre que lui-même ? Oui : ses enfants.

    (To be continued…)

    Baptiste Bouthier , Frédéric Autran Correspondant à New York
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  • La Cour suprême inflige un revers à Barack Obama sur sa réforme de l’immigration

    LE MONDE | 24.06.2016 à 06h38 • Mis à jour le 24.06.2016 à 10h47 | Par Stéphane Lauer (New York, correspondant)

    LIEN

    Barack Obama à la Maison Blanche, le 23 juin à Washington.

    Dans la dernière ligne droite de son second mandat, le président américain, Barack Obama, a essuyé, jeudi 23 juin, un sérieux revers dans son programme de réformes. La Cour suprême des Etats-Unis a en effet bloqué son projet sur l’immigration, qui visait à régulariser plus de cinq millions de personnes en situation irrégulière.

    Le vote des juges s’est soldé par une stricte égalité (quatre voix pour, quatre contre) qui revient à confirmer deux décisions, l’une du tribunal fédéral de Brownsville (Texas) en 2015, en première instance, et l’autre, en appel, par la cour fédérale de La Nouvelle-Orléans (Louisiane).

    Lire aussi :   La politique d’Obama sur l’immigration bloquée par la Cour suprême

    La Cour suprême n’a en effet pas pu trancher dans la mesure où son neuvième siège n’a toujours pas été pourvu depuis le décès, en février, du juge conservateur Antonin Scalia, qui aurait, de toute façon, très certainement voté dans le sens d’un blocage.

    « Décision frustrante »

    Face à l’opposition systématique des républicains au Congrès visant à faire évoluer la législation sur l’immigration, M. Obama avait décidé, en novembre 2014, d’user de ses pouvoirs exécutifs pour faire passer une réforme visant à sortir de l’illégalité des millions de clandestins.

    Les immigrants illégaux, présents depuis plus de cinq ans sur le sol américain, sans passé judiciaire et dont les enfants possèdent des documents officiels auraient pu ainsi éviter d’être expulsés et obtenir un permis de travail. Mais pas moins de 26 Etats, le Texas en tête, avaient accusé le président d’abuser de son pouvoir, estimant que seul le Congrès pouvait prendre ce type d’initiative.

    Ken Paxton, le procureur général du Texas, s’est félicité jeudi de la décision de la Cour suprême, estimant qu’il s’agit « d’une victoire pour ceux qui croient en la séparation des pouvoirs et en la primauté du droit ».

    Le président de la Chambre des représentants, le républicain Paul Ryan, constate avec satisfaction que le passage en force du président est « nul et non avenu », rappelant que « la Constitution est claire : le président n’est pas autorisé à écrire les lois, seul le Congrès le peut ».

    De son côté, M. Obama a fait une courte allocution pour exprimer sa déception. « La décision d’aujourd’hui est frustrante pour ceux qui cherchent à faire croître notre économie et à apporter de la rationalité à notre système d’immigration », ajoutant que c’était « navrant pour les millions d’immigrants qui ont fait leur vie ici ».

    Prendre date pour l’avenir

    Le président a reconnu que la question serait désormais gelée jusqu’à l’élection de son successeur, le 8 novembre, tout en voulant prendre date pour l’avenir. « Désormais, nous avons le choix sur là où nous allons en tant que pays et sur ce que nous voulons apprendre à nos enfants. »

    Lire aussi :   Après Orlando, Trump prône une « Amérique forteresse »

    Cette décision risque d’avoir un impact majeur sur la campagne électorale dans laquelle la question de l’immigration joue un rôle central. L’Amérique semble plus que jamais divisée sur le sujet. Le républicain Donald Trump appelle à la construction d’un mur à la frontière mexicaine et à l’expulsion des 11,5 millions d’immigrés clandestins, tandis que la démocrate Hillary Clinton se situe dans la droite ligne de l’actuel président.

    Cette dernière a d’ailleurs qualifié la décision de la Cour suprême d’« inacceptable », estimant que les familles avaient besoin « d’un répit face au spectre de l’expulsion ». Mme Clinton a promis que, dans les cent premiers jours de son mandat, si elle était élue, elle proposerait un plan d’immigration qui comprendrait un accès à la citoyenneté.

    « Temps de protéger notre pays »

    M. Trump, actuellement en voyage en Ecosse, a estimé que la décision de M. Obama était « l’une des plus inconstitutionnelles jamais prises par un président », ajoutant que « cette décision partagée [de la Cour suprême] rend clair ce qui est en jeu en novembre. L’élection et la nomination à venir à la Cour suprême vont décider si, oui ou non, nous avons des frontières et si, par conséquent, nous sommes un pays. Il est temps de protéger notre pays et de le rendre à nouveau sûr. »

    De leur côté, les associations militant pour la régularisation affirment vouloir continuer le combat. Pour Rocio Saenz, l’une des dirigeants du syndicat Service Employees International Union, la décision de la Cour suprême ne va qu’inciter les électeurs hispaniques à se mobiliser. « Nous allons aller voter, nous allons manifester et demander des comptes à ceux qui, avec leurs rhétoriques et leurs politiques anti-immigrés, empêchent les familles de se réunir. »

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  • Comment le tueur d'Orlando a touché de l’argent de l’Etat américain destiné... à la lutte antiterroriste

    Les États-Unis dépensent 115 milliards de dollars par an pour leur sécurité intérieure. Des sommes gérées en dépit du bon sens et qui ont permis à une entreprise comme G4S d'employer Omar Mateen.

    Oups         LIEN

    Publié le 22 Juin 2016

     

    Comment le tueur d'Orlando a touché de l’argent de l’Etat américain destiné... à la lutte antiterroriste
     

    Les Etats-Unis dépensent des milliards de dollars par an dans la lutte contre le terrorisme, mais souvent avec peu de résultats. Avant d'assassiner 49 personnes et d'en blesser 53 autres, Omar Mateen était un agent de sécurité de l'entreprise britannique G4S qui possède des clients dans plus de 100 pays, dont le gouvernement américain. Et le département de la Sécurité nationale américain est l’un des plus gros clients de G4S depuis les attentats du 11 Septembre.

    G4S, une entreprise de sécurité très controversée

    La tuerie d'Orlando a attiré l'attention sur cette société qui avait fait l'objet d'un certain nombre de rapports embarrassants dans le passé, relate Libération.

    Mais G4S est juste le symptôme d'un problème plus vaste : les dépenses de lutte contre le terrorisme aux États-Unis sont généralement mal gérées et peu surveillées, explique Patrick Tucker du site spécialisé Defense One.

    115 milliards de dollars par an dans la sécurité intérieure des Etats-Unis

    Dans leur ouvrage, Chasing Ghosts : The Policing of Terrorism, John Mueller et Mark Stewart soutiennent que la peur du terrorisme dans l'opinion publique américaine a donné naissance à l'expansion rapide d'investissements et de programmes antiterroristes, sans aucun regard sur les dépenses engagées. Les États-Unis dépensent environ 115 milliards de dollars par an pour leur sécurité intérieure, dispatchés en grande partie sur une large variété d'organismes, de programmes et de technologies visant à juguler le terrorisme domestique. Les auteurs soulignent que le champ de lutte contre le terrorisme comprend au moins 1072 organisations gouvernementales ainsi que quelques 2000 entreprises privées, financées par l'argent des contribuables américains. Ce qui représente beaucoup d'argent pour des entreprises comme G4S, qui a embauché Omar Mateen en 2007.

    Le FBI a enquêté pendant 10 mois sur Omar Mateen

    En 2013, l'homme d'origine afghane est employé par G4S comme agent de sécurité dans le palais de justice de Floride, lorsque ses collègues se sont alarmés de "ses propos radicaux et contradictoires", a déclaré le directeur du FBI James Comey. "Tout d'abord, il a affirmé avoir des liens familiaux avec Al-Qaïda. Il a également dit qu'il était un membre du Hezbollah, une organisation terroriste chiite et un ennemi acharné de l'État islamique. Lorsque cela nous a été rapporté, le bureau du FBI de Miami a ouvert une enquête préliminaire. Pendant 10 mois, le FBI a enquêté pour savoir si Omar Mateen était un terroriste, un travail que nous effectuons régulièrement dans des centaines et des centaines de cas à travers tout le pays", a expliqué le directeur du FBI. Au cours des entretiens avec les agents du FBI, Omar Mateen a admis qu'il avait effectivement tenu ces propos, mais il s'est défendu en disant qu'il essayait juste de faire peur à ses collègues qui l'avaient menacé.

    Malgré les soupçons, le tueur a continué de travailler pour G4S

    Au final, il est impossible de blâmer le FBI qui a vraiment fait son travail, jugent John Mueller et Mark Stewart : l'agence a démêlé plus de 5000 pistes pour cerner la personnalité d'Omar Mateen.

    Mais ce qui est plus inquiétant, c'est que G4S a continué de le faire travailler malgré l'enquête et lui a permis de conserver son statut d'agent de sécurité. Il avait également un permis de port d'arme de poing, comme le pistolet Glock qu'il a utilisé lors de la fusillade à Orlando.

    Des milliards dépensés inutilement

    Seule sanction immédiate, le lendemain de la tuerie, G4S a enregistré une perte de 6 % en Bourse, atteignant son plus bas niveau depuis 2009, souligne l'agence Bloomberg. A tout le moins, le massacre dans la boite de nuit, le Pulse, indique que les 1 000 milliards de dollars d'impôts américains dépensés dans la lutte contre le terrorisme domestique depuis le 11 septembre n'ont pas été bien utilisés.

     

    Il est difficile d'imaginer pire endroit pour les dollars américains de la lutte contre le terrorisme que la poche d'Omar Mateen, concluent les auteurs.

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  • Pluies torrentielles et tornades font

    78 morts et 500 blessés

    dans l'est de la Chine



    Par AFP , publié le 23/06/2016 à 22:30 , mis à jour à 22:30

    Des habitants de Yancheng, dans la province de Jiangsu à l'est de la Chine marchent dans les ruines des maisons détruites par des pluies torrentielles, de la grêle et des tornades, le 23 juin 2016

    Des habitants de Yancheng, dans la province de Jiangsu à l'est de la Chine marchent dans les ruines des maisons détruites par des pluies torrentielles, de la grêle et des tornades, le 23 juin 2016

    afp.com/STR

    Pékin - Des pluies torrentielles, de la grêle et des tornades ont tué jeudi 78 personnes et blessé près de 500 autres, dont 200 grièvement, dans la province de Jiangsu dans l'est de la Chine, selon l'agence officielle Chine nouvelle.

    La ville de Yancheng a été touchée en début d'après-midi, des témoins rapportant que des villages entiers avaient été détruits, et des arbres déracinés, a précisé l'agence. 

    Des vents de 125 km/h ont frappé la ville et ses environs, détruisant de nombreuses maisons. 

    Des images prises sur place ont montré des habitants hagards devant les ruines de leurs maisons. 

    "On aurait dit la fin du monde", a dit Xie Litian, 62 ans, de Donggou, racontant comment toutes les maisons du voisinage avaient été emportées. 

    "J'ai entendu le vent et suis montée à l'étage pour fermer les fenêtres. J'avais à peine atteint le haut de l'escalier que j'ai entendu un boum et vu le mur avec les fenêtres tomber d'un coup", a-t-elle ajouté. 

    Le président Xi Jinping a donné l'ordre de mettre tout en oeuvre dans les opérations de secours, après ce que l'agence Chine Nouvelle a décrit comme la pire catastrophe naturelle jamais survenue dans le Jiangsu. 

    Des témoignages et des offres d'aide sont apparus sur les réseaux sociaux  

    Xiang Shanfeng, un opérateur de grue, a raconté avoir sorti des dizaines de personnes d'amas de ruines après avoir offert son aide sur le réseau WeChat. 

    "Les pertes sont effrayantes", a-t-il déclaré selon Chine Nouvelle. 

    Des pluies torrentielles saisonnières particulièrement violentes se sont abattues sur de nombreuses régions de Chine cette semaine, causant des dégâts dans tout le pays.  

    Dans le centre du pays, 22 personnes ont été tuées et près de 200.000 ont été déplacés, avait annoncé Chine Nouvelle lundi. 

    Huit personnes ont été piégées dans une mine de charbon inondée dans la province de Guizhou (sud-est), selon l'agence.  

    Le vice-premier ministre Wang Yang a attribué les intempéries qui frappent la Chine au phénomène climatique El Nino. 

    Les dégâts ont été évalués à près de 2,7 milliards de yuan (410 millions de dollars ou 360 millions d'euros), selon les médias officiels

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    L'ONU juge "inacceptables" les tirs nord-coréens

    L'ONU juge "inacceptables" les tirs nord-coréensUn lanceur de missile à Tokyo le 21 juin 2016 ((c) Afp)

     

    Nations unies (Etats-Unis) (AFP) - L'ONU a jugé "inacceptable" le lancement coup sur coup mercredi par la Corée du Nord de deux puissants missiles à moyenne portée et va réunir dans l'après-midi le Conseil de sécurité, dont Paris réclame une réaction "ferme et rapide".

    Ces missiles semblent avoir volé sur des distances nettement plus importantes que lors de précédents lancements infructueux, d'après le ministère sud-coréen de la Défense. Il s'agirait de missiles Musudan à portée intermédiaire susceptibles, en théorie, de menacer les bases américaines de l'île de Guam, dans le Pacifique.

    Ces tirs balistiques nord-coréens sont "une violation flagrante et inacceptable des résolutions du Conseil de sécurité", a estimé l'ambassadeur français auprès des Nations unies François Delattre, qui préside le Conseil en juin.

    Le représentant de la France a souhaité une "réaction ferme et rapide" du Conseil, qualifiant le programme balistique nord-coréen de "grave menace pour la paix et la sécurité régionale et internationale".

    A la demande des Etats-Unis et du Japon, les ambassadeurs des 15 pays membres du Conseil de sécurité tiendront des consultations à huis clos en fin d'après-midi, après une session consacrée au Soudan du Sud, ont rapporté des diplomates.

    M. Delattre a exprimé l'espoir que le Conseil condamnera à l'unanimité ces tirs, comme lors de précédents lancements par Pyongyang. Mais la rédaction du texte pourrait prendre plusieurs heures, voire jours, ont noté des diplomates, le temps pour les ambassadeurs de consulter leurs capitales, en particulier la Chine, seule alliée de Pyongyang.

    Le porte-parole adjoint de l'ONU Farhan Haq a qualifié les nouveaux tirs de "défi lancé à la communauté internationale unanime". Il s'agit d'un "acte irresponsable et effronté" qui n'améliorera ni la sécurité de la Corée du Nord ni le sort de sa population, a-t-il affirmé.

    Washington, l'Otan comme Tokyo ont dénoncé des violations claires des résolutions de l'ONU, Séoul promettant de rechercher un durcissement des sanctions contre cet Etat doté de l'arme nucléaire.

    - Pas inquiétant -

    Le premier engin a été tiré peu avant 06H00 (21H00 GMT mardi) et a vraisemblablement volé sur 150 kilomètres au-dessus de la mer Orientale, également appelée mer du Japon. Le second Musudan a atteint une altitude de 1.000 mètres et parcouru 400 kilomètres de distance, selon des analystes militaires japonais.

    Cette trajectoire aurait été calculée de façon à éviter toute violation de l'espace aérien japonais, d'après des analystes.

    Quatre Musudan tirés cette année ont explosé sur le pas de tir ou peu après leur lancement.

    Un tir réussi représenterait une avancée considérable pour les programmes militaires de la Corée du Nord, qui aspire à se doter d'une force de frappe nucléaire capable d'atteindre le continent américain.

    Melissa Hanham, spécialiste des armes de destruction massive nord-coréennes à l'Institut Middlebury en Californie, estime que ces deux tirs constituent un pas en avant inquiétant.

    "Le second tir était vraisemblablement un succès. Les tests sont des répétitions et ils tirent les leçons de chaque vol", a-t-elle dit à l'AFP, exhortant les dirigeants politiques à "se concentrer sur l'interdiction des essais pour empêcher que ce missile ne devienne opérationnel".

    Le porte-parole du département d'Etat américain John Kirby a déclaré que ces derniers tirs ne feraient qu'accélérer les efforts de la communauté internationale pour mettre en échec le programme d'armements illégal de Pyongyang et faire que la Corée du Nord "rende des comptes pour ces actions provocatrices".

    Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a jugé "intolérable" ce genre d'essais, selon la télévision NHK.

    Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a prévenu Pyongyang qu'il risquait un alourdissement des sanctions, dénonçant "l'hypocrisie et le caractère trompeur" d'une récente proposition nord-coréenne de dialogue avec Séoul.

    La Chine, traditionnellement l'allié le plus proche de Pyongyang, a mis en garde contre "toute action qui pourrait déboucher sur une escalade des tensions", appelant à une reprise du dialogue sur le programme nucléaire nord-coréen.

    - Lourdes sanctions -

    Le Musudan, qui aurait une portée de 2.500 à 4.000 kilomètres, pourrait atteindre la Corée du Sud et le Japon mais également, dans l'hypothèse haute, l'île de Guam.

    En avril, trois tirs ratés de ce missile dévoilé lors d'un défilé militaire à Pyongyang en 2010 avaient été perçus comme un revers avant un congrès historique du parti unique nord-coréen.

    Un autre tir de Musudan en mai est également considéré comme un ratage.

    Markus Schiller, un ingénieur allemand qui se penche depuis longtemps sur le programme balistique nord-coréen, a averti qu'il ne fallait pas tirer de conclusions trop hâtives.

    "On ne sait même pas si ce sont bien des missiles Musudan qui ont été lancés aujourd'hui", a-t-il noté, relevant que les missiles Rodong pouvaient voler suivant des trajectoires similaires.

    Le climat s'est considérablement dégradé sur la péninsule depuis le quatrième essai nucléaire nord-coréen du 6 janvier, suivi le 7 février par le lancement d'une fusée, considéré comme un essai déguisé de missile longue portée.

    Le Conseil de sécurité de l'ONU avait alors adopté les sanctions les plus lourdes jamais infligées à Pyongyang.

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    VIDÉO - Fusillade à Orlando : Barack Obama en colère après les attaques de Donald Trump

    Le président américain a répondu aux saillies de Donald Trump sur l'immigration et le terrorisme lors d'un discours au Trésor.

     

    Obama Rebuffs Trump on 'Radical Islam' Crédit Image : SAUL LOEB / AFP

     

    Le président des États-Unis est monté au créneau face aux dernières sorties de Donald Trump, à l'occasion d'un discours devant le Trésor américain mardi 14 juin. L'homme d'affaires avait réagi à la fusillade d'Orlando lors d'un meeting dans le New Hampshire. Il avait alors appelé à stopper "l'immigration en provenance de pays ayant un passé de terrorisme contre les États-Unis". Selon lui, cette mesure constitue l'unique moyen d'éviter des telles tragédies. 

    "Nous sommes dirigés par un homme qui, au choix, n’est pas fort, pas malin, ou qui a quelque chose d’autre en tête. Et ce 'quelque chose en tête', vous savez, les gens ne peuvent pas y croire. Les gens ne peuvent croire au comportement de Barack Obama qui ne peut même pas prononcer les mots de 'terrorisme islamique radical'. Il se passe quelque chose. C’est inconcevable. Il se passe quelque chose", a-t-il ajouté.

    Barack Obama lui a répondu sans le nommer. Il est pourtant clair qu'il avait Donald Trump en ligne de mire : "On entend un discours qui pointe les immigrés et suggère que des communautés religieuses entières soutiennent la violence… mais où ça va s’arrêter ? Va-t-on commencer à traiter tous les musulmans américains différemment ? Va-t-on les soumettre une surveillance spéciale ? Va-t-on les discriminer sur la base de leur foi ?"

    Le président américain en a également profité pour questionner le parti républicain. "Sont-ils d'accord avec tout ça ? Parce que ce n'est pas l’Amérique que nous voulons." Le clan républicain est tiraillé par la candidature de Trump. Mais la majeure partie des membres du parti semble avoir opté pour un soutien de raison, même si la gêne autour des discours de Trump se fait souvent sentir. À l'image de Paul Ryan, le président de la chambre des représentants, qui avait attendu le dernier moment pour soutenir la candidature du milliardaire.

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