• Brésil: le pays coupé en deux,

    la tempête politico-judiciaire fait rage

    Par AFP 19 mars 2016 à 04:49 (mis à jour à 16:34) Lien

     

     

    Manifestation de sympathisants de gauche en soutien de la présidente Dilma Rousseff,

    le 18 mars 2016 à Brasilia Photo BETO BARATA. AFP

    Le Brésil était samedi plus divisé que jamais, l’avenir de la présidente de gauche Dilma Rousseff et de son prédécesseur Luiz Inacio Lula da Silva restant suspendu au bon vouloir de la justice et de députés.

    Lula, qui fut le plus populaire président de l’histoire du Brésil, entre 2003 et 2010, est-il ou non ministre?

    Vendredi soir, dans un nouvel épisode du feuilleton judiciaire, un juge du Tribunal suprême fédéral (STF), plus haute juridiction du pays, a suspendu son entrée récente au gouvernement, y voyant une «forme d’obstruction des mesures judiciaires» alors qu’il est soupçonné de corruption.

    Selon le site juridique spécialisé Jota, le Tribunal, seule instance pouvant confirmer ou annuler cette suspension, ne se réunira pas avant le 30 mars, en raison des vacances de Pâques.

    Pendant 11 jours, Lula, icône de la gauche brésilienne, ne peut donc exercer ses fonctions de chef de cabinet (quasi-Premier ministre) de Dilma Rousseff, qui l’avait nommé mercredi.

    Plus important encore, il redevient simple justiciable.

    Dans ce laps de temps, le juge Sergio Moro, qui soupçonne Lula de corruption et blanchiment d’argent dans le cadre du scandale autour du groupe pétrolier d’Etat Petrobras, «peut ordonner sa détention (provisoire) mais il devra démontrer qu’il existe des faits la justifiant», a affirmé à l’AFP Carlos Gonçalves, professeur de droit de l’Université catholique de Sao Paulo.

    Renouant avec les accents de tribun de sa jeunesse de leader syndical, Lula avait harangué vendredi la foule de ses partisans à Sao Paulo: «Nous n’allons pas accepter qu’il y ait un coup d’Etat au Brésil!».

    La journée de mobilisation de la gauche brésilienne a vu 267.000 militants et sympathisants, selon la police, défiler dans 55 villes du pays.

    C’est dix fois moins que les trois millions de Brésiliens descendus dans les rues la semaine dernière pour réclamer le départ de la chef de l’Etat.

    «Nous voulons la démission de Dilma et la prison pour Lula, puis pour tous les politiciens corrompus, quel que soit leur parti», confiait samedi Bruno Balestrero, acteur de 27 ans, dans une manifestation anti-gouvernement à Sao Paulo.

    - 'L’exercice du pouvoir républicain' -

    Dans le géant d’Amérique latine, hôte des jeux Olympiques de Rio en août prochain mais paralysé par la récession économique et la tempête politico-judiciaire autour du Parti des travailleurs (PT) au pouvoir, les défilés des deux camps se succèdent depuis plusieurs mois, reflétant une société profondément divisée.

    «Les cris des putschistes ne vont pas me faire dévier de mon cap», a clamé jeudi Dilma Rousseff, elle aussi en danger alors que le Parlement se penche sur une éventuelle procédure de destitution.

    La Commission spéciale de 65 députés chargée de rendre un premier avis a entamé vendredi ses travaux à marche forcée, souhaitant les boucler d’ici un mois, sous l’impulsion du président du Congrès des députés Eduardo Cunha, farouche adversaire de Mme Rousseff et poursuivi dans le scandale Petrobras.

    L’opposition accuse la présidente d’avoir sciemment maquillé les comptes publics l’année de sa réélection, en 2014.

    Vendredi soir, l’Ordre général des avocats (OAB) a apporté son soutien à la procédure de destitution. «Il faut admettre qu’il y a, en effet, des éléments juridiques complets qui mènent à une demande de destitution pour des actes comptables» réalisés par la présidente, a expliqué le porte-parole du dossier pour l’OAB, Erick Venancio Lima do Nascimento.

    Il a rejeté les accusations de coup d’Etat brandies par la gauche: cette procédure «est l’exercice du pouvoir républicain», a-t-il souligné.

    Jusqu’à présent, le président Fernando Collor de Mello (1990-1992) avait été le seul dans l’histoire du pays à être destitué, pour corruption.

    Mais, selon Waldir Pucci, spécialiste de science politique interrogé par l’agence d’Etat Agencia Brasil, dans son cas «il y avait unanimité». Après les manifestations de vendredi, il est clair qu'«une partie de la société soutient Dilma».

    Le rapport de la Commission sera soumis à l’Assemblée plénière des députés: si les deux tiers (342 sur 513) prononcent la mise en accusation de la présidente devant le Sénat, elle serait écartée de ses fonctions pendant 180 jours au maximum. Il faudrait ensuite les deux tiers des sénateurs (54 sur 81) pour la destituer.

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  • Présidentielle au Congo: toutes les communications coupées dimanche

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    Brazzaville - Toutes les communications seront coupées dimanche, jour d'élection présidentielle au Congo, sur ordre des autorités pour éviter la publication illégale de résultats, a-t-on appris samedi de source gouvernementale.

    La coupure s'étendra à la journée du lundi 21 mars, selon une lettre adressée par le ministre de l'Intérieur Raymond Mboulou aux opérateurs de télécommunications et dont l'AFP a obtenu une copie.

    Pour des raisons de sécurité et de sûreté nationales, veuillez bloquer toutes les communications, SMS y compris, pour les journées du 20 et 21 mars 2016, peut-on lire dans cette lettre.

    Cette décision gouvernementale n'entraîne aucune entrave au vote et n'entrave en rien l'accès de l'opposition aux résultats, mais l'Etat cherche à se prémunir contre la publication illégale de résultats, a-t-on déclaré de source gouvernementale.

    Le téléphone n'est pas un outil démocratique qui justifierait son admission dans les bureaux de vote, a-t-on ajouté de même source.

    Disant craindre des fraudes et n'avoir aucune confiance dans la commission électorale nationale, cinq candidats d'opposition à la présidentielle ont créé une commission technique parallèle chargée de compiler les résultats à la sortie des bureaux de vote.

    L'opposition qui compte avoir ses observateurs dans tous les bureaux du pays comptait compiler ses propres résultats, sur la base des procès-verbaux de chaque bureau, qu'ils comptaient photographier à l'aide de téléphones portables, pas pour les comparer à ceux publiés in fine au niveau national par la Commission nationale électorale indépendante (CNEI).

    Dimanche, le président Denis Sassou Nguesso, qui cumule plus de 32 ans de pouvoir, brigue un nouveau mandat face à huit candidats. Sa candidature à été rendue possible par un changement de constitution qualifie de coup d'Etat constitutionnel par l'opposition.


    (©AFP / 19 mars 2016 17h37)

     
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  • Fox News dénonce «l'obsession maladive»

    de Donald Trump envers sa journaliste

    Megyn Kelly

    R.T. | 19 Mars 2016, 15h23 | MAJ : 19 Mars 2016, 15h23      Lien
     
    Megyn Kelly, journaliste politique de Fox News, est devenue la cible favorite de Donald trump. 
    Megyn Kelly, journaliste politique de Fox News, est devenue la cible favorite de
    Donald trump.  AFP

    L'empire Fox contre-attaque. La chaîne de télévision Fox News a vivement réagi après une nouvelle attaque de Donald Trump contre sa journaliste Megyn Kelly, dénonçant «l'obsession maladive» du candidat républicain à la Maison Blanche envers la présentatrice qu'il critique depuis des mois.

     
     

     «Les attaques au vitriol de Donald Trump contre Megyn Kelly, et son obsession extrême, maladive pour elle, sont en dessous de la dignité d'un candidat à la présidence qui aspire à la plus haute fonction du pays», a réagi Fox News dans un communiqué vendredi soir, après un nouveau tweet du milliardaire contre Megyn Kelly.

    Donald Trump a appelé sur Twitter à boycotter l'émission de la journaliste, affirmant qu'elle était «malade, et la personne (à la réputation) la plus surfaite de la TV».

    Everybody should boycott the @megynkelly show. Never worth watching. Always a hit on Trump! She is sick, & the most overrated person on tv.

     




    «Megyn est une journaliste exemplaire et une des présentatrices de premier plan en Amérique, nous sommes extrêmement fiers de son travail phénoménal et continuons à la soutenir pleinement, face au déferlement quotidien sans fin d'agressions verbales sexistes et grossières de Trump», a écrit la chaîne d'information.

    Donald Trump a récemment surnommé la journaliste de 45 ans «Megyn Kelly la folle»(crazy @megynkelly), attaque répétée une demi-douzaine de fois sur Twitter ces derniers jours. Il s'attaque à elle quasi quotidiennement sur le réseau social.

    Crazy @megynkelly supposedly had lyin' Ted Cruz on her show last night. Ted is desperate and his lying is getting worse. Ted can't win!





    Megyn Kelly ne répond pas directement

    Trump la prend pour cible depuis des mois, depuis qu'en août dernier Megyn Kelly l'avait interpellé sur ses propos misogynes, en rappelant que Donald Trump traitait les femmes qu'il n'aime pas de «gros cochons», «chiennes» ou «animaux dégoûtants». «On pouvait voir du sang sortir de ses yeux, du sang sortir de son... où que ce soit», avait alors réagi Donald Trump, entraînant une polémique.

    Depuis, Trump la traite régulièrement de «loser»(«ratée»), «bimbo», «surfaite»... et depuis peu de «folle». La journaliste, mère de trois jeunes enfants, anime une émission en soirée sur Fox News, «The Kelly File», l'une des plus regardées des chaînes câblées. Megyn Kelly n'a pas directement répondu aux nouvelles attaques de Trump, mais elle a posté sur son compte Twitter un sondage selon lequel la moitié des Américaines ont une opinion «très défavorable» d

    Half of U.S. women have 'very unfavorable' view of Trump: poll http://reut.rs/1ppK7U9  via @Reuters#

    Photo published for Half of U.S. women have 'very unfavorable' view of Trump: poll

    Half of U.S. women have 'very unfavorable' view of Trump: poll

    Real estate billionaire Donald Trump's coarse rhetoric has won him some fans, but there's at least one large group in America that is increasingly unimpressed: women.

    reuters.com
    u milliardaire républicain.
     
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  • Washington accuse Daech de « génocides »

    • Le chef de la diplomatie John Kerry a expliqué que les crimes commis par les djihadistes devraient être un jour jugés par un tribunal international. Le chef de la diplomatie John Kerry a expliqué que les crimes commis par les djihadistes devraient être un jour jugés par un tribunal international. | AFP

    Les Etats-Unis estiment que les massacres perpétrés par le groupe Etat islamique contre les minorités chrétienne, yazidi et chiite sont des génocides,

    Les Etats-Unis estiment que les massacres perpétrés par le groupe Etat islamique contre les minorités chrétienne, yazidi et chiite sont des génocides, une charge avant tout symbolique qui n'oblige pas Washington à engager d'action devant la justice internationale contre les djihadistes.

    L'exécutif américain, par la voix de son porte-parole Josh Earnest, a affirmé jeudi être prêt à coopérer « avec des efforts indépendants pour enquêter sur un génocide » en Irak et en Syrie commis par les djihadistes.

    « L'EI affirme lui-même qu'il commet des génocides, des faits confirmés par son idéologie et par ses actions, par ce qu'il dit, par ce qu'il croit et ce qu'il fait », a lancé plus tôt le secrétaire d'Etat américain John Kerry.

    Nettoyages ethniques
    « L'EI est aussi responsable de crimes contre l'humanité et de nettoyage ethnique contre ces mêmes groupes et, dans certains cas, contre d'autres musulmans sunnites, contre les Kurdes et d'autres minorités », a-t-il ajouté.

    Traitement de faveur pour les réfugiés syriens.
    Le tribunal pénal international « est typiquement l'organisation qui se pencherait là-dessus, et vu le jugement émis par le secrétaire Kerry, les Etats-Unis soutiendraient cet effort à la fois dans la rhétorique, mais aussi d'une manière tangible », a expliqué M. Earnest.

    Un génocide est un crime selon les règlements internationaux mais les propos de John Kerry n'obligent pas juridiquement Washington à engager des poursuites, selon des responsables américains.

    Le centre
    Simon Wiesenthal, qui recense les génocides, s'est en tout cas réjoui de cette annonce : « Nous renouvelons notre appel aux autorités américaines pour qu'elles mettent les yazidis et les chrétiens au sommet de la liste dans les demandes d'immigration dans notre pays » , a-t-il indiqué.

    Un responsable du département d'Etat a relevé, sous condition d'anonymat, que l'annonce ne changerait pas le statut des demandes des réfugiés en provenance de Syrie. Mais il a souligné que ceux-ci bénéficiaient déjà d'un traitement de faveur car les atrocités du groupe EI sont connues depuis longtemps.

    M. Kerry a également rappelé que les Etats-Unis faisaient leur maximum en menant une coalition de 66 pays pour « affaiblir et détruire » l'organisation par ses frappes aériennes.

    Tueries de masse
    Le chef de la diplomatie a lui aussi expliqué que les crimes commis par les djihadistes devraient être un jour jugés par un tribunal international et que Washington ferait tout son possible pour appuyer enquêtes et poursuites.

    L'EI recrute des extrémistes parmi les communautés sunnites et a commis des tueries de masse contre les chiites, les chrétiens et les yazidis.

    En mars 2015, les enquêteurs des Nations unies avaient déjà mis en garde sur le fait que l'EI essayait d'anéantir les yazidis, une minorité religieuse qui puise les origines de sa foi dans le mazdéisme iranien et le culte de Mithra.

    « Assad, criminel de guerre »
    « Pour ces communautés il s'agit d'enjeux existentiels, donc nous devons garder en tête qu'après tout, la meilleure réponse à un génocide est une réaffirmation du droit fondamental à survivre », a ajouté M. Kerry. Le Congrès américain avait déjà voté de son côté pour qualifier ces massacres de génocides.

    « Et maintenant? »,
    s'est interrogé Chris Smith, qui préside la commission en charge des droits de l'homme à la Chambre des représentants. Il plaide pour que Washington pousse à la création d'un tribunal international spécial, comme ceux mis en place pour juger les génocides au Rwanda et en Yougoslavie.

    « Un tribunal pour la Syrie jugerait non seulement les génocidaires de l'EI, mais aussi toutes les parties, notamment le criminel de guerre Bachar al-Assad, pour les faits horribles dont ils sont coupables », a-t-il lancé.

    Recenser les exactions,
    John Kerry a précisé que grâce à l'appui aérien de la coalition internationale, les forces locales avaient réussi à reprendre 40% des territoires contrôlés par l'EI en Irak, et 20% en Syrie.

    « Nous avons affaibli leur direction, attaqué leurs sources de revenus et perturbé leurs voies d'approvisionnement. Et actuellement nous sommes engagés dans une initiative diplomatique destinée à essayer de mettre fin à la guerre en Syrie », a-t-il repris.

    L'intensité du conflit et les meurtres de journalistes, de travailleurs humanitaires et de toutes les personnes suspectées d'être des « espions » par l'EI rendent très difficile un recensement précis des exactions. Mais le groupe lui-même a diffusé des vidéos dans lesquelles les djihadistes commettent des massacres.
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  • Le Retour de Lula au gouvernement

    met le Brésil dans la rue

    LE MONDE | 17.03.2016 à 06h50 • Mis à jour le 17.03.2016 à 14h06 | Par Claire Gatinois (Sao Paulo, correspondante) Lien

     
    Luiz Inacio Lula da Silva et Dilma Rousseff  saluent la foule à Sao Bernardo do Campo, près de Sao Paulo,  le 5 mars.

    Le Brésil est-il au bord du chaos ou à la veille de sa résurrection ? Quelques heures après l’annonce de la nomination, mercredi 16 mars, de l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) au poste de ministre de la Casa Civil, sorte de premier ministre ou chef de cabinet de la très impopulaire chef d’Etat Dilma Rousseff, les Brésiliens hésitaient entre révolte et soulagement.

    Evoquée depuis plusieurs jours, l’entrée au gouvernement du fondateur du Parti des travailleurs (PT, gauche), icône des plus démunis, est censée sauver le gouvernement de sa protégée « Dilma », menacée par une procédure d’impeachment (destitution). Mais cette arrivée porte aussi le soupçon d’un arrangement avec la justice. Lula, suspecté de corruption, est la cible de l’enquête dite « Lava Jato » (lavage express), qui a mis au jour un scandale d’appels d’offres truqués impliquant le groupe pétrolier Petrobras, des entreprises du bâtiment et travaux publics (BTP) et des hommes politiques. Ministre, l’ex-président échapperait aux poursuites du juge fédéral Sergio Moro pour n’être redevable que devant la Cour suprême.

    Ces doutes ont été renforcés dans la soirée par la divulgation d’une récente écoute téléphonique menée par la police fédérale entre Lula et la présidente. Dans cet enregistrement d’une minute et demie, Dilma Rousseff prévient son prédécesseur qu’elle lui fera parvenir son « décret officiel » de nomination afin qu’il puisse « s’en servir en cas de besoin ». Ces quelques secondes, entendues comme la preuve du délit, ont embrasé mercredi soir une trentaine de villes dont Brasilia et Sao Paulo, où la foule appelait à la démission immédiate de Dilma Rousseff et à l’emprisonnement de Lula. « Le contenu des écoutes est grave et vaut impeachment. Dilma Rousseff pourrait ne pas s’en remettre », estime Stéphane Monclaire, professeur à la Sorbonne et expert du Brésil.

    Récession historique

    Réélue en 2014, haïe des conservateurs pour sa foi en l’interventionnisme de l’Etat, mal-aimée d’une partie de la gauche pour le « tournant de la rigueur » entamé il y a plus d’un an, la présidente aura joué avec Lula sa dernière carte. Elle, qui avait assuré n’avoir pas la « tête de celle qui renonce », accepte ainsi de s’effacer devant celui qui, bien qu’abîmé par les affaires, reste une figure mythique au Brésil.

    Le ministère offert à Lula est un poste-clé. Avant de l’accepter, l’ancien syndicaliste, habile négociateur et fin tacticien, a posé ses exigences : une modification radicale de la politique économique. Il y a urgence, le pays sombre dans une récession historique. A moins que la justice ou la rue n’empêche le déroulement de ses plans, Lula devrait inviter au gouvernement d’autres poids lourds du PT qui, jusqu’ici, préféraient ne pas accoler leur nom à celui de Dilma Rousseff.

    « Nous pourrions vivre une sorte d’expérience à la française avec une présidente chef de l’Etat et un premier ministre qui gouverne », commente Marco Antonio Carvalho Teixeira, professeur de sciences politiques à la Fondation Getulio-Vargas. Lula est apparu en homme providentiel après le discrédit jeté ces dernières quarante-huit heures sur l’ancien candidat présidentiel Aécio Neves, du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB, opposition), et sur le vice-président Michel Temer, du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre) censé remplacer Dilma Rousseff en cas de destitution. Un discrédit lié aux révélations de Delcidio do Amaral, ancien chef du groupe PT au Sénat, qui se décrit comme le « prophète du chaos » et a accusé des dizaines d’hommes politiques dans le cadre de l’enquête « Lava Jato ».

    « Charles de Gaulle ou Poutine »

    « S’il réussit, Lula sera notre “Charles de Gaulle” ; s’il échoue, il sera, avec Dilma, considéré comme un Poutine avec son Medvedev, estime le politologue Mathias de Alencastro. A court terme, l’image pour Lula est désastreuse. Mais tout peut se retourner. Nous étions dans une situation de coma politique et économique. Une partie de la population imagine que tout changement, désormais, ne peut être que positif. »

    Pour faire taire les rumeurs d’obstruction à la justice, Brasilia a pris soin d’expliquer que Lula reste justiciable. Et que la Cour suprême, qui a condamné José Dirceu, ancien chef de cabinet de Lula, n’est guère plus tendre que le juge Moro. Mais la partie est risquée. « La population va se radicaliser, les indignés seront encore plus indignés, les “lulistes” feront encore davantage corps avec Lula », pronostique Carlos Melo, de l’institut d’études supérieures Insper à Sao Paulo. Un recours auprès de la Cour suprême pour empêcher l’arrivée de Lula au gouvernement est aussi probable, pense-t-il.

    Et quand bien même l’ancien président parviendrait à exercer le pouvoir, il pourrait se révéler incapable de parvenir à ses fins. « Pour éloigner la menace d’impeachment, il faut que le PT parvienne à mobiliser la rue face aux opposants, à éloigner les menaces judiciaires liées à l’opération Lava Jato, à retrouver une majorité au Congrès et à redresser la situation économique. Lula peut-il faire tout ça ? », s’interroge M. Melo. Aimé de 80 % des Brésiliens à l’issue de son dernier mandat, l’homme pourrait compromettre son aura. En apparaissant cynique et sur la défensive ces dernières semaines, il a déjà terni sa réputation d’homme d’Etat. Un homme qui a tiré de la misère plus de 25 millions de Brésiliens et qui fut adulé par la presse internationale.

     
     
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  • Barack Obama choisit le juge Merrick Garland pour la Cour suprême

    Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 16.03.2016 à 16h14 • Mis à jour le 16.03.2016 à 17h01  Lien

    Merrick Garland, loué par les élus des deux camps, a été nommé juge en chef de la Cour d’appel de Washington par le président Bill Clinton en 1997.

    Après des semaines de réflexion et de consultations secrètes, Barack Obama a décidé d’engager, mercredi 16 mars, le bras de fer avec les républicains en désignant Merrick Garland, 63 ans, pour occuper le neuvième siège de la Cour suprême, vacant depuis la mort d’Antonin Scalia. M. Garland, loué par les élus des deux camps, a été nommé juge en chef de la Cour d’appel de Washington par le président Bill Clinton en 1997, un choix alors confirmé par le Sénat avec 76 voix pour – et 23 contre.

    Aux termes de la Constitution américaine, les neuf magistrats de la plus haute instance judiciaire – régulièrement appelée à se prononcer sur les grands débats de société aux Etats-Unis – sont nommés à vie par le président. Il appartient ensuite au Sénat d’approuver ce choix.

    Or les républicains, qui dominent le Congrès, soutiennent que le remplacement du juge conservateur Scalia devrait attendre l’arrivée du prochain président, en janvier 2017. Ils disent avec insistance qu’ils refuseront même d’entendre tout candidat du président, quel que soit son curriculum vitae.

    Pour M. Obama, qui quittera le pouvoir en janvier 2017, l’enjeu est de taille : la Cour est en effet aujourd’hui partagée entre quatre juges conservateurs et quatre juges progressistes. Le nouveau venu aura donc un poids déterminant. Avec ce choix, M. Obama pourrait, pour la première fois depuis des décennies, priver les conservateurs de la majorité à la Cour suprême s’il réussit à faire accepter son candidat.

    Lire aussi :   La bataille de la succession du juge Scalia s’ouvre à Washington

    Arguties juridiques

    Il a rejeté l’idée de retarder la nomination d’un candidat pour cause d’année électorale malgré la volonté affichée des républicains de ne tenir aucune audition ni de procéder à aucun vote sur un candidat. M. Obama, qui a enseigné le droit constitutionnel, a estimé que le droit pour un président des Etats-Unis de nommer quelqu’un lorsqu’il y a une vacance à la Cour suprême ne doit pas susciter de débat au regard de l’histoire.

    Dans un court texte diffusé mercredi matin, M. Obama a promis le choix d’une personne « éminemment qualifiée » pour ce poste, énumérant les qualités que devra avoir, selon lui, le remplaçant du juge Scalia : « Un esprit indépendant, un parcours irréprochable (…), quelqu’un qui ne voit pas seulement le droit comme un exercice intellectuel, mais en saisit aussi l’impact sur la vie quotidienne des gens. »

    « J’ai consacré énormément de temps et de réflexion à cette décision. J’ai consulté des experts et personnalités de l’ensemble de l’échiquier politique », souligne-t-il, pour mieux insister sur la responsabilité qui pèse désormais sur les épaules des élus du Congrès. « J’espère que nos sénateurs feront leur travail », poursuit-il. « C’est ce que la Constitution exige et c’est ce que les Américains attendent – et méritent – de leurs dirigeants. »

    Cette annonce a pour toile de fond l’élection de novembre, pour la Maison Blanche mais aussi pour le renouvellement d’une partie des élus du Congrès. L’objectif du président des Etats-Unis est de prendre l’opinion publique à partie et de placer les candidats républicains à l’élection – ou à la réélection – au Sénat dans une position inconfortable. Il peut, pour ce faire, espérer bénéficier de la défiance qu’inspirent les élus du Capitole à nombre d’Américains.

    Lire aussi :   Etats-Unis : la bataille politique autour de la Cour suprême a commencé

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  • Primaires américaines : John Kasich sort (enfin) de l’ombre

      12h31, le 16 mars 2016   Lien
     

    Primaires américaines : John Kasich sort (enfin) de l’ombre © Brendan Smialowski / AFP

     

    Le troisième candidat républicain à l’investiture derrière Trump et Cruz, pourrait tirer son épingle du jeu.

    "Après cette soirée, le pays, si ce n'est le monde entier, saura qui est John Kasich". Cette petite phrase d’un supporter du candidat républicain a pris tout son sens mercredi matin, au lendemain du "super mardi". John Kasich, 63 ans, candidat républicain jusque là dans l'ombre dans la course à l’investiture, a raflé les 66 délégués de l’Ohio mardi soir, portant son nombre de délégués à 138.

    S’il reste loin derrière Donald Trump (621 délégués) et Ted Cruz (395 délégués), John Kasick, gouverneur de l’Ohio, va profiter pleinement de l’abandon de Marco Rubio, quatrième candidat républicain, en étant désormais le seul candidat modéré du Grand Old Party. Il devient donc le choix le plus naturel pour les républicains traditionnels, qui ont vu leurs favoris s'effacer, de Jeb Bush à Marco Rubio.  

    John Kasick s’est toujours présenté comme un candidat responsable face à des adversaires qui rivalisent d'insultes. Les dirigeants du Parti républicain, peu enclins à voir Donald Trump accéder à l’investiture, cherchent à freiner l'ascension du milliardaire américain. Kasick pourrait être la solution.

    Mitt Romney, candidat républicain de la présidentielle de 2012, s’est d’ailleurs déjà positionné sur la question. Il avait annoncé qu'il apporterait son soutien officiel à un candidat après ce "super mardi". En réalité, dès lundi, il a fait campagne avec John Kasich. John McCain, ancien candidat en 2008, s’est aussi rallié à lui, appelant les Américains à "réfléchir longuement à la personne qu'ils souhaitent avoir comme commandant en chef et leader du monde libre".

    Une défaite de Donald Trump est possible
     

    La candidature de John Kasich met en difficulté Ted Cruz. Le gouverneur du Texas était galvanisé par l'élimination de Marco Rubio, mais le maintien de John Kasich l'empêche de faire le plein de voix. "Chaque républicain a un choix simple", a déclaré le Texan Cruz, à Houston. "Deux campagnes seulement ont une chance plausible de gagner l'investiture : la nôtre et celle de Donald Trump". Pas sûr que les républicains l’entendent de cette manière. "Cette soirée de mardi pourrait être un tournant", a réagi à Cleveland, un supporter de Kasick, venu soutenir son gouverneur, ajoutant "qu'une défaite de Donald Trump est possible".

    Cette course à trois se prolongera encore au moins plusieurs semaines. Le rythme des primaires va se ralentir : Arizona et Utah voteront le 22 mars, puis il faudra attendre le 26 avril, pour un nouveau "super mardi". Et si aucun candidat n'atteint le seuil des 1.237 délégués à la fin des scrutins en juin, l'investiture serait déterminée à la convention de Cleveland, en juillet, selon une procédure complexe qui pourrait entraîner une féroce bataille.

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    Un nouveau président pour la Birmanie

     

    15/03 08:32 CET   

      | mis à jour le 15/03 - 11:38    Lien

    Le nouveau président birman Htin Kyaw. Photo AFP
     
    Le nouveau président birman Htin Kyaw. Photo AFP

    La Birmanie a un nouveau président. Le premier élu démocratiquement après des décennies de dictature militaire. Htin Kyaw est un fidèle compagnon d’Aung San Suu Kyi. Une victoire donc pour la prix Nobel de la paix qui, en vertu de la Constitution héritée de la junte, ne peut pas devenir elle-même présidente.

    “C’est la compassion et l’amour du peuple. C’est une victoire pour le peuple de ce pays. Et c’est aussi la Victoire Aung San Suu Kyi”, a exprimé Htin Kyaw.

    Htin Kyaw a été élu par 360 voix sur un total de 652 députés. Le président et le nouveau gouvernement, dont la composition devrait être annoncée dans les jours qui viennent, prendront leurs fonctions le 1er avril.

    Aung San Suu Kyi n’a pas précisé si elle serait ministre de ce gouvernement ou si elle tirerait les ficelles de l’exécutif depuis son poste de députée. Elle a cependant déjà prévenu qu’elle serait “au-dessus” du président.

    Henry Van Thio, diplômé en droit et représentant de la minorité ethnique Chin – et Myint Swe, le candidat présenté par les militaires deviennent vice-présidents. Ils ont respectivement obtenu 79 voix et 213 voix.

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    1. Vladimir Poutine annonce le début
    2. du retrait des troupes russes de Syrie

    Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 14.03.2016 à 19h16 • Mis à jour le 14.03.2016 à 22h43   Lien

    La base russe de Lattaquié, en Syrie.

    Le président russe, Vladimir Poutine, a annoncé, lundi 14 mars, qu’il avait ordonné le début du retrait de « la majeure partie » des forces russes présentes en Syrie. Ce mouvement devrait débuter dès mardi, a fait savoir le chef de l’Etat, qui a estimé que « les objectifs fixés au ministère de la défense ont été atteints ».

    Cette annonce est faite dans un contexte d’intenses négociations entre les acteurs du conflit syrien, qui dure depuis cinq ans et a fait plus de deux cent cinquante mille morts. « J’espère que cette décision sera un bon signal envoyé à toutes les parties belligérantes », a souligné

    « Je souhaite que cela soit aussi un moyen d’augmenter significativement le degré de confiance entre les participants au processus [de paix]. »

    Lire aussi :   Reprise des négociations sur la Syrie, entre surenchère et ambiguïtés

    Les bases russes « poursuivront leur travail »

    On ignore toutefois l’ampleur exacte de ce retrait, puisque la Russie n’a jamais détaillé ses effectifs présents en Syrie. M. Poutine a d’ores et déjà annoncé que la base navale de Tartous et la base aérienne de Khmeymim « poursuivront leur travail habituel ». « Elles doivent être efficacement défendues, du sol, de la mer et des airs », a-t-il encore affirmé. Un communiqué du Kremlin précise qu’une présence aérienne serait maintenue pour contrôler l’application du cessez-le-feu.

    La Russie avait lancé sa campagne militaire en Syrie le 30 septembre, dans le cadre d’une opération de lutte « contre le terrorisme international », en soutien au régime de Bachar Al-Assad, allié de Moscou.

    Peu après l’annonce du retrait des troupes russes, le Kremlin a fait savoir que M. Poutine s’est entretenu par téléphone avec le dirigeant syrien, à l’initiative de Moscou. Cet entretien a permis de souligner que « les conditions actuelles permettent de commencer un processus de paix sous l’égide de l’Organisation des Nations unies », note le Kremlin dans un communiqué.

    Selon Moscou, M. Al-Assad a « loué le professionnalisme et le courage » des militaires russes et « a exprimé sa profonde reconnaissance ». Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, a ajouté ensuite que M. Poutine n’a « pas évoqué le sort de Bachar Al-Assad » lors de leur entretien au téléphone.

    La question du retrait des forces russes de Syrie « n’a pas été discutée avec d’autres dirigeants », mais seulement avec M. Al-Assad, a déclaré M. Peskov, mais « bien sûr le président aura d’une façon ou d’une autre des contacts avec d’autres collègues occidentaux ».

    Lire aussi :   Le sort de Bachar Al-Assad, « ligne rouge » des discussions intersyriennes

    Prudence de l’opposition

    Le régime syrien a affirmé lundi que la Russie continuerait à le soutenir dans sa lutte contre le « terrorisme ». « Les parties syrienne et russe ont convenu lors d’un entretien téléphonique entre les présidents Bachar Al-Assad et Vladimir Poutine de réduire le nombre des forces aériennes russes en Syrie avec la poursuite de la cessation des hostilités », a indiqué la présidence syrienne dans un communiqué sur sa page Facebook.

    « Les Russes (…) ont quasiment cessé de frapper les “insurgés” modérés », indique le ministre de la défense français, Jean-Yves Le Drian. « Ils frappent un peu Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique]. C’est dans leur intérêt car l’Etat islamique compte de nombreux russophones », déclare M. Le Drian dans une interview au Figaro à paraître mardi.

    L’opposition syrienne a accueilli avec prudence l’annonce de Vladimir Poutine. « Nous devons vérifier la nature de cette décision et sa signification », a déclaré à la presse à Genève Salem Al-Meslet, porte-parole de la délégation du Haut Comité des négociations (HCN), rassemblant les groupes clés de l’opposition. « S’il y a une décision de retirer les forces [russes], il s’agit d’une décision positive, et nous le verrons sur le terrain », a-t-il dit. Mais « cette décision signifie-t-elle un retrait des forces ou une simple réduction du nombre des avions, cela reste à vérifier », a poursuivi le porte-parole.

    Le retrait de l’essentiel des troupes russes de Syrie annoncé lundi par M. Poutine, s’il se concrétise, va contribuer à « augmenter la pression » sur le président Bachar Al-Assad, a pour sa part estimé le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier.

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    Myanmar

    Birmanie : Aung San Suu Kyi propose

    son candidat à la présidence

    Par Arnaud Vaulerin, correspondant au Japon 10 mars 2016 à 11:17 Lien

      

    Htin Kyaw, le 11 novembre 2015. Photo AFP

    Très proche de l'ex-opposante birmane, Htin Kyaw a été nommé candidat pour devenir le prochain président de l'Union birmane.

    Fin du suspense. Ce ne sera pas la Dame. Le prochain président birman sera très probablement Htin Kyaw. Cet homme de 69 ans, proche parmi les proches d’Aung San Suu Kyi qui n’a jamais caché son ambition de diriger le pays, a été désigné par la Ligue nationale pour la démocratie jeudi. Cette nomination met un terme (provisoire ?) à des mois, sinon des années de spéculation fiévreuse sur le nom du successeur de Thein Sein, l’actuel président qui a procédé à l’ouverture du régime birman depuis cinq ans.

    Aung San Suu Kyi se serait bien vue en première présidente démocratiquement élue de la Birmanie, après les premières élections libres de novembre dernier. Mais en vertu de l’article 59-F de la Constitution, tout candidat ayant un conjoint ou des enfants étrangers ne peut assumer la responsabilité de président ou de vice-président de l’Union birmane. Mariée à Michael Aris, universitaire britannique aujourd’hui décédé avec lequel elle a eu deux fils, Aung San Suu Kyi était donc disqualifiée. Cela ne l’a pas empêché de faire campagne dès 2013 pour occuper la fonction suprême et amender la constitution de 2008 à laquelle les généraux attachent un respect sourcilleux.

    Htin Kyaw n’est pas très connu. C’est un fidèle du cercle rapproché de la Dame. Il a longtemps été son chauffeur quand elle n’était pas en résidence surveillée. Ils sont allés à l’école ensemble. Diplômé de l’université de Rangoun et titulaire d’un diplôme en économie d’Oxford, Htin Kyaw est issu d’une famille connue en Birmanie dont la lignée se mêle à l’histoire de la LND. Son père, Min Thu Wun, était un écrivain et poète réputé. Il a remporté un siège aux élections de 1990 dont le résultat n’a jamais été reconnu par les militaires. U Lwin, son beau-père, a été l’un des cofondateurs de la Ligue avant d’en devenir secrétaire et trésorier.

    «Au-dessus du président»

    Aujourd’hui, Htin Kyaw est marié à Su Su Lwin, parlementaires et l’une des meilleures amies d’Aung San Suu Kyi. Il dirige la fondation Daw Khin Kyi, créée par l’ex-opposante birmane en mémoire de sa mère et pour promouvoir l’éducation, la santé et un meilleur niveau de vie dans les zones reculées de Birmanie.

    Son indéfectible loyauté à la Dame semble avoir été l’un des critères de choix pour sa nomination. Au lendemain des élections, Aung San Suu Kyi avait dit qu’elle se situerait «au-dessus du président». La présidente de la Ligue entend diriger le pays et il est fort probable qu’un curieux tandem va s’installer à la tête de la Birmanie dans les mois qui viennent. Il cheminera en attendant qu’un artifice constitutionnel soit trouvé, sinon un accord avec les militaires qui contrôlent encore 25% du Parlement et s’arrogent les nominations aux postes cruciaux.

    Htin Kyaw est le candidat LND de la Chambre basse au Parlement. La Chambre haute, où la LND est également majoritaire, présentera son candidat. Un dernier, issu des rangs militaires, participera à l’élection du président qui sera désigné par les parlementaires la semaine prochaine. Mais avec 390 sièges sur 664, la Ligue peut sans suspense élire le candidat de son choix. Le nouvel élu prendra ses fonctions en avril dans un pays en chantier qui n’a jamais connu d’alternance politique.

    Arnaud Vaulerin correspondant au Japon

     

     

    Htin Kyaw, le 11 novembre 2015. Photo AFP

    Très proche de l'ex-opposante birmane, Htin Kyaw a été nommé candidat pour devenir le prochain président de l'Union birmane.

    Fin du suspense. Ce ne sera pas la Dame. Le prochain président birman sera très probablement Htin Kyaw. Cet homme de 69 ans, proche parmi les proches d’Aung San Suu Kyi qui n’a jamais caché son ambition de diriger le pays, a été désigné par la Ligue nationale pour la démocratie jeudi. Cette nomination met un terme (provisoire ?) à des mois, sinon des années de spéculation fiévreuse sur le nom du successeur de Thein Sein, l’actuel président qui a procédé à l’ouverture du régime birman depuis cinq ans.

    Aung San Suu Kyi se serait bien vue en première présidente démocratiquement élue de la Birmanie, après les premières élections libres de novembre dernier. Mais en vertu de l’article 59-F de la Constitution, tout candidat ayant un conjoint ou des enfants étrangers ne peut assumer la responsabilité de président ou de vice-président de l’Union birmane. Mariée à Michael Aris, universitaire britannique aujourd’hui décédé avec lequel elle a eu deux fils, Aung San Suu Kyi était donc disqualifiée. Cela ne l’a pas empêché de faire campagne dès 2013 pour occuper la fonction suprême et amender la constitution de 2008 à laquelle les généraux attachent un respect sourcilleux.

    Htin Kyaw n’est pas très connu. C’est un fidèle du cercle rapproché de la Dame. Il a longtemps été son chauffeur quand elle n’était pas en résidence surveillée. Ils sont allés à l’école ensemble. Diplômé de l’université de Rangoun et titulaire d’un diplôme en économie d’Oxford, Htin Kyaw est issu d’une famille connue en Birmanie dont la lignée se mêle à l’histoire de la LND. Son père, Min Thu Wun, était un écrivain et poète réputé. Il a remporté un siège aux élections de 1990 dont le résultat n’a jamais été reconnu par les militaires. U Lwin, son beau-père, a été l’un des cofondateurs de la Ligue avant d’en devenir secrétaire et trésorier.

    «Au-dessus du président»

    Aujourd’hui, Htin Kyaw est marié à Su Su Lwin, parlementaires et l’une des meilleures amies d’Aung San Suu Kyi. Il dirige la fondation Daw Khin Kyi, créée par l’ex-opposante birmane en mémoire de sa mère et pour promouvoir l’éducation, la santé et un meilleur niveau de vie dans les zones reculées de Birmanie.

    Son indéfectible loyauté à la Dame semble avoir été l’un des critères de choix pour sa nomination. Au lendemain des élections, Aung San Suu Kyi avait dit qu’elle se situerait «au-dessus du président». La présidente de la Ligue entend diriger le pays et il est fort probable qu’un curieux tandem va s’installer à la tête de la Birmanie dans les mois qui viennent. Il cheminera en attendant qu’un artifice constitutionnel soit trouvé, sinon un accord avec les militaires qui contrôlent encore 25% du Parlement et s’arrogent les nominations aux postes cruciaux.

    Htin Kyaw est le candidat LND de la Chambre basse au Parlement. La Chambre haute, où la LND est également majoritaire, présentera son candidat. Un dernier, issu des rangs militaires, participera à l’élection du président qui sera désigné par les parlementaires la semaine prochaine. Mais avec 390 sièges sur 664, la Ligue peut sans suspense élire le candidat de son choix. Le nouvel élu prendra ses fonctions en avril dans un pays en chantier qui n’a jamais connu d’alternance politique.

    Arnaud Vaulerin correspondant au Japon

     

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