• Bachar el-Assad, État islamique...

    Quand la France et l'Arabie Saoudite

    sont

    sur la même longueur d'onde

    Antoine Izambard

     Voir tous ses articles

    Publié le 06-03-2016 à 17h30   lien

    Le chef de la diplomatie saoudienne Adel al-Jubeir, a notamment affirmé samedi à certains médias, dont Challenges, que le méga-contrat militaire Donas signé par l'Arabie Saoudite, le Liban et la France va se poursuivre.

    Adel al-Jubeir, le chef de la diplomatie saoudienne le 18 février 2016 FAYEZ NURELDINE / AFP 
    Adel al-Jubeir, le chef de la diplomatie saoudienne le 18 février 2016 FAYEZ NURELDINE / AFP
     

    À lire aussi

    La France et l'Arabie saoudite seraient-elles sur la même longueur d'onde? C'est ce qui est ressorti, samedi 5 mars, lors d'une rencontre à Paris entre le ministre des Affaires étrangères d'Arabie Saoudite, Adel al-Jubeir, et certains médias dont Challenges.  Un entretien qui intervenait 24 heures après que le ministre  de l'Intérieur saoudien, Mohammed ben Nayef, a été décoré de la  légion d'honneur par François Hollande à l'Élysée. Une décision vivement critiquée sur les réseaux sociaux alors que depuis le début de l'année le régime wahhabite a procédé à 70 exécutions.

    Voici les quatre dossiers principaux sur lesquels s'est exprimé le chef de la diplomatie saoudienne.

    Le départ de Bachar el-Assad

    Adel al-Jubeir a précisé les convergences de vues entre Riyad et Paris sur les problématiques liées à la Syrie et à l'EI. Le ministre de 54 ans, en poste depuis avril 2015, spécialiste de la communication, est notamment revenu sur les négociations autour d'un règlement politique du conflit syrien qui devraient reprendre le 10 mars, malgré les réticences de l'opposition qui réclame notamment des avancées sur le plan humanitaire. Et il s'est montré ferme concernant le cas Bachar el-Assad. Le dictateur syrien devra partir dès la mise en place d'une autorité de transition. "Un organe de transition (sera) mis en place, le pouvoir (passera) d'Assad à cet organe (...), et il s'en ira", a-t-il affirmé. Et d'ajouter : "A la fin, Bachar el-Assad doit partir, il n’y a aucun doute là-dessus. Un homme qui a fait tuer 400.000 personnes de son peuple, qui a fait déplacer 12 millions de personnes et détruit son pays n’est pas un homme qui a un futur en Syrie". Une position très proche de celle défendue par le Quai d'Orsay.

    Le chef de la diplomatie saoudienne a aussi précisé que Paris et Riyad cherchaient à obtenir "un cessez-le-feu plus efficace" en Syrie, accusant la Russie de "violer" ce cessez-le-feu conclu par Barack Obama et Vladimir Poutine, avec le soutien de l'ONU. "Il y a des violations de la trêve de la part de l'aviation russe et de l'aviation du régime syrien", a-t-il déclaré. Là encore, le Quai d'Orsay ne dit pas autre chose.

    La lutte face à l'État islamique

    "Daech disparaîtra de Syrie si Bachar el-Assad disparaît. Daech a aussi connu des succès en Irak, parce que le gouvernement de Bagdad n’a pas été équitable dans le traitement de tous ses citoyens, a jugé Adel al-Joubeir s'agissant de la lutte contre l'EI. Il n’y a pas de mystère, Daech profite de ces situations. Mais si vous avez un système équitable en Irak et un changement politique en Syrie, le terreau fertile sur lequel Daech a grandi n’existera plus. Il sera plus facile de lui infliger une défaite. (...). Mais cela prendra du temps".

    Il y a quelques semaines, lors d'un entretien au Spiegel, le chef de la diplomatie saoudienne avait affirmé au sujet des djihadistes. "Ces gens sont des criminels, des psychopathes. L’Etat islamique est autant une organisation islamique que le Ku Klux Klan en Amérique est une organisation chrétienne. Ils ont brûlé les gens d’origine africaine sur des croix et disaient le faire au nom de Jésus-Christ".

    L'arrêt de l'aide à l'armée libanaise... mais qui ne pénalisera pas la France

    L'Arabie Saoudite, qui a interrompu le mois dernier un programme d'aide de trois milliards de dollars à l'armée libanaise impliquant des armes françaises, récupèrera les équipements prévus par le contrat (Donas), a annoncé Adel al-Jubeir. "Nous n'avons pas interrompu le contrat. Il sera mis en oeuvre mais le client sera l'armée saoudienne (...). Nous avons décidé que les trois milliards de dollars (d'équipements) cesseraient d'être livrés à l'armée libanaise et seraient redirigés vers l'armée saoudienne", a-t-il dit.

    Ryad a interrompu le mois dernier son programme d'aide de trois milliards de dollars à l'armée libanaise pour protester contre les prises de position jugées hostiles à son égard inspirées par le Hezbollah libanais. "Nous sommes face à une situation où les décisions du Liban sont captées par le Hezbollah. (Les armes) iront à l'Arabie saoudite, pas au Hezbollah", le mouvement chiite favorable à l'Iran, a ajouté le ministre saoudien.

    Entre Paris et Ryad, il y avait eu ces dernières semaines plusieurs rencontres à ce sujet. La décision unilatérale de Ryad de mettre au fin au contrat avait notamment suscité un certain agacement côté français. Paris estimant être la victime collatérale de cette décision et surtout avoir été quelque peu maltraité par le royaume wahhabite, compte-tenu du rapprochement opéré entre les deux pays depuis l'arrivée au pouvoir de François Hollande. L'Élysée peut être soulagée.

    A lire: l'Arabie Saoudite torpille le méga contrat d'armement Donas

    La faiblesse des prix du pétrole

    Il ne faut pas s'attendre à une baisse prochaine de la production pétrolière du royaume saoudien. Les prix du brut, qui ont perdu 70% de leur valeur depuis la mi-2014, "seront déterminés par l'offre et la demande, et par les forces sur le marché (...). L'Arabie saoudite n'est pas prête à réduire sa production de pétrole" a déclaré Adel al-Jubeir.

    Rien ne semble donc pouvoir entraver la stratégie agressive de Ryad qui maintient coûte que coûte la production du royaume pour affaiblir les pays concurrents et conserver ses parts de marché. Il y a deux semaines, le ministre du Pétrole Ali al-Naïmi, avait même fait savoir que le royaume wahhabite "peut tout à fait s’accommoder d’un baril qui descendrait même à 20 dollars". Un coup de menton qui intervenait quelques jours après l'annonce de l'accord entre l'Arabie saoudite, la Russie, le Qatar et le Venezuela, surle gel de la production à son niveau de janvier, à condition que les grands pays exportateurs fassent de même. Une proposition que Téhéran avait jugé "risible". "Si les autres producteurs veulent limiter ou s'accordent à geler (...), cela peut avoir un impact sur le marché mais l'Arabie saoudite n'est pas prête à réduire sa production", a appuyé le ministre saoudien des Affaires étrangères, réaffirmant la politique pétrolière suivie par Ryad depuis plus d'un an et demi.

    C'est sous la pression de l'Arabie saoudite, chef de file de l'Opep, que les pays du cartel ont décidé en novembre 2014 de ne pas réduire l'offre pour soutenir le marché. La surabondance de l'offre, recensée depuis la mi-2014, a provoqué une spirale de baisses des cours, qui ont atteint un plus bas en 13 ans.

     

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •  

    Nancy Reagan, la veuve de l’ancien président américain Ronald Reagan,

    est morte

    Le Monde.fr avec AFP | 06.03.2016 à 17h52 • Mis à jour le 06.03.2016 à 18h32

    Nancy Reagan en 2009.

    Nancy Reagan, la veuve de l’ancien président américain Ronald Reagan, est morte dimanche 6 mars à l’âge de 94 ans d’une insuffisance cardiaque. L’ex- « First Lady » vivait à Los Angeles. Elle sera inhumée à la Ronald Reagan Presidential Library à Simi Valley, en Californie, à côté de son époux.

    Ancienne starlette de série B, Nancy Davis avait d’abord été critiquée pour sa grande influence sur le président avant d’être admirée pour sa défense de la dignité et de l’héritage politique de celui qui a été son compagnon pendant 52 ans. C’est sur les plateaux de cinéma qu’elle avait rencontré celui qui allait devenir son mari et le quarantième président des Etats-Unis. « Pour mon anniversaire, disait-elle, il envoyait des fleurs à ma mère pour la remercier de lui avoir permis de vivre avec moi ».

    De leur mariage, en 1952, sont nés deux enfants.

    Investi par le parti républicain, Ronald Reagan a passé huit ans à la Maison blanche, de 1981 à 1989. Défenseur d’un libéralisme pur et dur, il aura redonné sa fierté à l’Amérique et mis à genoux l’ex-URSS. Il est mort en 2004 à l’âge de 93 ans, atteint de la maladie d’Alzheimer.

    Lire aussi :   Ronald Reagan, une destinée à l’américaine

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Primaires

    Les Républicains américains au bord

    du chaos

    Par Frédéric Autran, Correspondant à New York 4 mars 2016 à 07:37  Lien
     
    Marco Rubio, Donald Trump, Ted Cruz et John Kasich lors d'un débat télévisé le 3 mars 2016 à Detroit dans le Michigan
     
     

    Marco Rubio, Donald Trump, Ted Cruz et John Kasich lors d'un débat télévisé le 3 mars 2016 à Detroit dans le Michigan Photo Geoff Robins. AFP

     

    La victoire de Donald Trump au Super Tuesday a déclenché un cataclysme au sein du parti conservateur, qui tente de freiner l’ascension du milliardaire.

     

     

    Le parti républicain est au bord de l’implosion. L’électrochoc du Super Tuesday, lors duquel Donald Trump a remporté sept primaires sur onze, a déclenché un cataclysme au sein du camp conservateur. «Bienvenue dans la guerre civile du GOP», titre même le site Politico, en référence au Grand Old Party, le surnom de la formation républicaine. Dans les primaires américaines, la semaine du «super mardi» permet souvent d’éliminer les candidats les plus fragiles et d’amorcer le processus de rassemblement autour du mieux placé. Traditionnellement, lorsqu’un prétendant jouit à ce stade d’une confortable avance sur ses rivaux, l’état-major du parti et les donateurs canalisent leurs efforts derrière sa candidature. Cela permet d’étouffer peu à peu les attaques intestines pour se focaliser sur le camp adverse.

    2016, toutefois, n’a rien d’une élection traditionnelle. Horrifiés par la perspective de voir Donald Trump remporter l’investiture, plusieurs figures et élus conservateurs ont sonné la charge jeudi, à commencer par les deux anciens candidats à la présidence, John McCain (2008) et Mitt Romney (2012). « Donald Trump est un imposteur, un escroc. Il prend les Américains pour des pigeons », a déclaré ce dernier dans un discours très médiatisé à Salt Lake City, dans l’Utah. «Sa politique intérieure nous conduirait à la récession. Sa politique étrangère rendrait l’Amérique et le monde moins sûrs. Il n’a ni le tempérament ni le discernement pour être président», a martelé l’ancien gouverneur du Massachusetts. «Il n’y a probablement jamais eu un tel niveau d’invective personnelle de la part d’un ancien nominé républicain envers le favori», a confié au New York Times David Greenberg, historien à la Rutgers University.

    Fidèle à son style outrancier, le magnat de l’immobilier a répliqué par une blague graveleuse. « J’ai soutenu Mitt Romney en 2012. Il m’a supplié pour obtenir mon soutien. J’aurais pu lui dire, "Mitt, mets-toi à genoux", et il se serait agenouillé », a lancé Trump lors d’un meeting à Portland, dans le Maine. Quelques heures plus tard, à l’issue du onzième débat télévisé républicain, le milliardaire s’est moqué de la défaite de Mitt Romney face à Barack Obama en 2012. « Il nous a vraiment laissé tomber il y a quatre ans. Il aurait dû gagner cette élection», a-t-il dit, reprochant à Mitt Romney d’être un «perdant» empli de «jalousie».

    Fracture irréparable

    De l’avis des observateurs, l’attaque en règle lancée par Mitt Romney illustre une fracture irréparable au sein du parti républicain. Mercredi soir, près d’une centaine de responsables conservateurs ont publié une lettre ouverte, promettant de ne jamais soutenir Donald Trump et critiquant ses positions sur le commerce, l’immigration, les musulmans, la torture ou encore Vladimir Poutine. En cas de victoire du milliardaire à la primaire, certains n’hésitent plus à pronostiquer un schisme au sein du parti. «Il ne semble pas y avoir de bonne solution pour recoller les morceaux. Si Trump est le nominé, un conservateur de l’establishment se présentera. Si, à l’inverse, il se fait écarter par le parti, il se présentera en indépendant », estime Matt Down, un ancien conseiller de George W. Bush.

    Fort de ses victoires dans 10 des 15 premiers scrutins organisés depuis le 1 er février, Donald Trump n’a toutefois pas grand-chose à craindre de Mitt Romney. Au contraire : les attaques pourraient renforcer sa candidature. Quoi de mieux, en effet, pour celui qui cultive son image d’homme fort et d’outsider, que d’être attaqué par les deux candidats battus par Barack Obama ? «Cela aide Donald Trump quand l’establishment s’acharne sur lui, parce que le fait qu’il ne fasse pas partie de l’establishment est justement l’une des raisons pour lesquelles les gens l’aiment», a réagi une porte-parole de la campagne Trump.

    Attaques répétées

    Outre la révolte d’une partie des élites républicaines, Donald Trump a dû faire face jeudi soir aux attaques répétées de ses adversaires, lors du débat télévisé organisé par Fox News. Tour à tour, Marco Rubio et Ted Cruz l’ont attaqué sur sa carrière d’homme d’affaires, sur les faillites de certaines de ses entreprises et sur le procès en cours, pour escroquerie, d’ex-étudiants de sa Trump University. Extraits vidéos à l’appui, les animateurs du débat ont également poussé Donald Trump dans ses retranchements, mettant en avant ses nombreux changements de positions sur l’accueil des réfugiés syriens, la guerre en Afghanistan ou l’immigration. Mis en difficulté, souvent incapable de répondre de manière spécifique à la question posée, le milliardaire a vanté sa «flexibilité» et la nécessité de négocier pour parvenir à des résultats.

    A lire aussiCinq affaires dans lesquelles Donald trempe

    Interrogés en fin de débat par les journalistes de Fox News, les trois rivaux de Donald Trump se sont engagés à le soutenir si jamais il obtenait l’investiture du parti. Des rumeurs prêtent toutefois à l’état-major républicain la volonté d’organiser un putsch pour écarter Donald Trump lors de la convention de Cleveland en juillet, dans l’hypothèse où celui-ci n’aurait pas obtenu la majorité des délégués d’ici-là. Bon joueur, le milliardaire a promis de ne pas se présenter en indépendant. Un point sur lequel il a souvent donné des réponses contradictoires. On est flexible ou on ne l’est pas.

    Frédéric Autran Correspondant à New York
    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Le match Hillary Clinton-Donald Trump se confirme

    02/03/2016 à 15h17 Mis à jour le 02/03/2016 à 16h14    Lien
     
     
     

    L’investiture se profile pour la démocrate Hillary Clinton et le républicain Donald Trump après le Super Tuesday. Les deux candidats ont renforcé leurs positions et devraient en toute logique représenter chacun leur camp pour la  présidentielle américaine.

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • "Super Tuesday" : comment Hillary Clinton a séduit les minorités

    Adrien Lelievre / Journaliste | Le 02/03 à 11:33, mis à jour à 11:47   lien
     
    Hillary Clinton selfie Miami électrice noire Miami, mardi 1 mars.
     

    La candidate démocrate s'est imposée dans sept Etats lors du "Super Tuesday", portée par le vote des minorités noire et hispanique.

    L'horizon se dégage pour Hillary Clinton. Au lendemain du "Super Tuesday", qui a vu la candidate s'imposer dans sept Etats (Alabama, Arkansas, Georgie, Tennessee, Virginie, Texas et Massachusetts), les chances de voir l'ancienne sénatrice de New York défendre les couleurs du parti démocrate lors de l'élection présidentielle n'ont jamais été aussi élevées.

    Après des débuts hésitants - une victoire étriquée dans l'Iowa, une défaite retentissante dans le New Hampshire -, Hillary Clinton a pu compter sur le vote des minorités pour s'imposer dans les Etats du Sud, marqués par l'héritage de l'esclavage et qui comptent une minorité hispanique de plus en plus importante.

    High five: We just won Alabama and Tennessee.

    Son succès avait beau être annoncé, il n'en demeure pas moins spectaculaire. L'ancienne secrétaire d'Etat a remporté 82% du vote noir en Virginie et raflé les deux tiers des voix des hispaniques au Texas, selon les sondages de sortie des urnes. Elle avait déjà attiré 84% des voix des Afro-Américains en Caroline du Sud le week-end dernier, où ils représentent 61% de la population. Un résultat supérieur à celui obtenu par Barack Obama en 2008 !

    La famille Clinton et les Noirs, une longue histoire

    Ces excellents résultats ne sont pas le fruit du hasard. Depuis son entrée en campagne , Hillary Clinton a cajolé les Etats du Sud en y effectuant plusieurs visites. Elle a également mis l'accent sur son histoire personnelle. N'est-elle pas l'épouse de Bill Clinton, celui qu'on surnomma "le premier président noir des Etats-Unis" dans les années 90 ?

    Avant d'être élu à la Maison Blanche en 1992, Bill Clinton avait dirigé l'Arkansas : un Etat rural du Sud où Hillary Clinton s'est imposée facilement mardi. L'ancienne avocate capitalise enfin sur ses années passées aux côtés de Barack Obama, qui a certes déçu l'électorat noir, mais restera dans l'histoire comme celui qui a réussi l'impossible en 2008.

    Autant d'éléments qui, mis bout à bout, renforce la candidature d'Hillary Clinton. Et ce d'autant plus dans un pays marqué ces dernières années par le mouvement "Black Lives Matter", dénonçant les discriminations et les violences policières dont sont victimes les Afro-Américains.

    La jeunesse acquise à Bernie Sanders

    Le succès n'est cependant pas total pour Hillary Clinton. Bernie Sanders a remporté quatre Etats (Colorado, Minnesota, Vermont et l'Oklahoma) lors du "Super Tuesday". Une des raisons ? La formidable popularité du candidat "socialiste" chez les jeunes. Pour tenter d'inverser la tendance, l'ex-secrétaire d'Etat américaine multiplie les gestes en direction de cet électorat. L'objectif : élargir sa base électorale.

    Lors de l'élection présidentielle de 2012, les Noirs et les Hispaniques s'étaient rangés à 93% et 71% derrière Barack Obama. Face à un candidat républicain polarisant comme Donald Trump, Hillary Clinton pourrait profiter d'une dynamique électorale similaire. De quoi en faire la favorite pour remplacer Barack Obama dans le Bureau ovale.



    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Hillary Clinton creuse l’écart dans la primaire démocrate avant le « super Tuesday »

    Le Monde.fr | 28.02.2016 à 04h38 • Mis à jour le 28.02.2016 à 16h41 | Par Gilles Paris (Washington, correspondant) Lien

    Hillary Clinton, à l’université de Caroline du Sud, à Columbia, le 27 février.

    Les campagnes présidentielles se suivent et ne se ressemblent pas pour Hillary Clinton. En 2008, elle avait perdu dans l’Iowa, remporté le New Hampshire puis le Nevada, avant d’être à nouveau défaite en Caroline du Sud face à un jeune sénateur encore peu connu, Barack Obama. Le « Palmetto State » avait donné un avant-goût de la difficulté finalement insurmontable rencontrée dans la course à l’investiture démocrate par l’ancienne First Lady.

    Cette année, Mme Clinton l’a emporté d’un cheveu dans l’Iowa. Elle a été mise en déroute dans le New Hampshire, puis s’est rétablie dans le Nevada, avant de creuser un écart considérable en obtenant 73 % des voix contre 26 % pour son unique adversaire, le sénateur indépendant du Vermont Bernie Sanders, samedi 27 février, en Caroline du Sud.

     

    Le « pare-feu » évoqué par la presse américaine, à savoir le soutien massif dont l’ancienne secrétaire d’Etat bénéficie auprès des électeurs afro-américains, fonctionne donc. Compte tenu du poids de cette communauté dans les Etats du Sud dont une partie se prononcera lors du Super Tuesday, mardi 1er mars, il assure à Mme Clinton un avantage déterminant qui s’ajoute à celui des super-délégués, ces sympathisants démocrates qui choisissent leur candidat en dehors de tout processus électoral.

    Lire aussi :   Primaires démocrates : la bataille du vote noir

    L’ex-première dame bénéficie déjà du soutien d’une fraction importante de ces derniers. Pour l’instant, elle a engrangé 542 d’entre eux, selon les pointages de l’agence Associated Press, alors que M. Sanders n’en compte que 83. Il faut obtenir au moins 2 383 délégués pour s’assurer de l’investiture démocrate pour la présidentielle du 8 novembre.

    Lire aussi :   Primaire démocrate aux Etats-Unis : qui est en tête ?

    M. Sanders doit élargir sa base

    M. Sanders avait cependant anticipé le revers de samedi. C’est d’ailleurs dans le Minnesota, où il fait campagne, qu’il a félicité son adversaire avant d’assurer que la course était loin d’être finie. Si l’arithmétique électorale ne lui est pas favorable, le sénateur du Vermont ne cesse de rappeler que Mme  Clinton bénéficiait d’une très large avance dans les intentions de vote mesurées à titre indicatif au niveau national (de l’ordre de cinquante points) lorsqu’il a annoncé sa candidature, il y a moins d’un an. Cet écart se limite aujourd’hui à environ cinq points.

    Compte tenu de l’écho inattendu suscité par une campagne qui repose sur des propositions radicales (gratuité des études supérieures, hausse massive du salaire horaire minimal, généralisation des couvertures santé), M. Sanders draine depuis l’été des foules considérables lors de ses réunions électorales.

    Ce mouvement se double d’une collecte de fonds sans précédent. Plus de quatre millions de dons ont afflué ces derniers mois dans les caisses du sénateur du Vermont. Ce trésor de guerre lui garantit de pouvoir poursuivre sa campagne aussi longtemps qu’il le souhaitera. Si le Nevada et la Caroline du Sud ont souligné l’ampleur de la tâche qu’il lui reste pour convaincre les Afro-Américains de ne pas soutenir en bloc M me Clinton, il peut espérer compenser ses pertes dans les Etats industriels du nord des Etats-Unis, là où son discours contre des accords de libre-échange synonymes de délocalisation et de désindustrialisation sonne plus authentique que celui de l’ancienne secrétaire d’Etat, et où la part des Afro-Américains dans l’électorat démocrate est moins importante.

    Voir aussi :   En cartes : le rôle du vote afro-américain dans les primaires démocrates

    Le raz de marée attendu dans son Vermont d’élection, mardi, voire des succès dans le Massachusetts et le Minnesota n’empêcheront cependant pas Mme Clinton de creuser encore l’avantage au soir du Super Tuesday. Le doyen de la course à la présidentielle, 74 ans, doit impérativement élargir sa base électorale pour entretenir l’espoir.

    Lire aussi :   Les démocrates ont aussi leur primaire aux Etats-Unis : quand et comment votent-ils ?

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Le Conseil de sécurité va prendre des sanctions sans précédent contre Pyongyang

     

    Par AFP 25 février 2016 à 02:35 (mis à jour à 23:49)   Lien
     
    Un homme regarde le lancement d'un missile balistique nord-coréen, le 3 février 2016
     

     

     

    Un homme regarde le lancement d'un missile balistique nord- coréen, le 3 février 2016  Photo JUNG YEON-JE. AFP

     

     

    Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait adopter des sanctions sans précédent contre Pyongyang, en réponse à son essai nucléaire début janvier , exigeant notamment pour la première fois l’inspection systématique des cargaisons en provenance ou à destination de la Corée du Nord.

    La résolution , proposée par Washington et âprement négociée avec Pékin , seul allié de Pyongyang, sera examinée à la loupe par la Russie. Ce qui pourrait retarder son adoption, prévue ce week-end , sans toutefois la remettre en cause, selon des diplomates du Conseil.

    «Nous avons besoin de temps pour étudier le projet de texte qui est très technique et détaillé », a déclaré l’ ambassadeur adjoint russe Petr Iliichev.

    L’ambassadrice américaine Samantha Power a présenté le projet à ses 14 collègues du Conseil de sécurité. «Pour la première fois dans l’ histoire , toutes les cargaisons allant ou provenant de la Corée du Nord seront soumises à une inspection obligatoire», a-t- elle précisé.

    Ce texte répond au quatrième essai nucléaire mené par Pyongyang le 6 janvier, qui avait été suivi d’un tir de missile le 7 février.

    Le projet -- 22 pages avec ses annexes -- «stipule que tous les Etats devront inspecter les cargaisons (nord-coréennes) se trouvant ou transitant sur leur territoire, y compris les aéroports , ports et zones franches».

    Selon le président du Conseil, l’ambassadeur vénézuélien Rafael Ramirez, le texte pourrait être adopté «au cours du week -end».

    Mme Power a aussi cité parmi les nouveautés du texte un embargo total sur les armes conventionnelles et sur les équipement à double usage civil et militaire.

    La Corée du Nord subira des restrictions à l’exportation de certains minéraux (charbon , fer , or, titane , terres rares) ainsi qu’une interdiction de lui fournir du carburant pour avions ou fusées.

    Les navires nord-coréens «soupçonnés de transporter des produits illicites» ne pourront plus faire relâche dans les ports étrangers.

    Appliquées strictement, ces sanctions feront peser sur le régime communiste «une pression beaucoup plus importante» que les précédentes résolutions prises par l’ONU depuis dix ans , a affirmé Mme Power.

    Elles «enverront un message sans ambiguïté au régime nord-coréen: (..) nous travaillerons sans relâche et de manière collective pour stopper votre programme nucléaire», a-t-elle ajouté.

    L’ambassadeur français François Delattre a salué «des sanctions d’une ampleur sans précédent pour mettre un terme à la fuite en avant irresponsable du régime nord-coréen».

    - Ne pas asphyxier la population -

    Les nouvelles mesures, a expliqué Mme Power, ont pour objectif non pas d’asphyxier l’ économie nord-coréenne , au détriment de sa population, mais de réduire les revenus qui servent à Pyongyang à financer ses programmes nucléaire et balistique.

    Ainsi le pétrole brut n’est pas concerné.

    La résolution permet de bloquer les vols vers la Corée du Nord soupçonnés de transporter des produits de contrebande et des mesures sont prévues pour empêcher Pyongyang d’affréter des cargos sous pavillon de complaisance.

    Trente -deux navires nord-coréens sont mis sur une liste noire et ne pourront plus accoster à l’étranger.

    Les pays membres de l’ONU seront tenus «d’expulser les diplomates nord-coréens impliqués dans des activités illicites».

    Les sanctions financières et bancaires sont aussi alourdies: fermeture de succursales bancaires en Corée du Nord et de succursales nord-coréennes à l’étranger.

    Dans son annexe, la résolution double le nombre de personnes (17 au total) et d’entités (12) sanctionnés pour leur rôle dans les programmes nucléaire et balistique.

    Enfin le projet détaille les produits de luxe que les dignitaires du régime communiste ne devraient plus pouvoir se procurer: montres , jet- skis, équipements de sport, etc..

    «Nous sommes tout à fait réalistes», reconnait cependant un responsable américain : Pyongyang a «donné la priorité à ses programmes d’armement massifs».

    «Il y aura toujours, ajoute-t-il, des gens pour essayer de contourner ces mesures», dont certaines ont d’ ailleurs une marge d’interprétation.

    La Corée du Nord est déjà sous le coup d’une panoplie de sanctions internationales et américaines adoptées après trois précédents essais nucléaires, en 2006, 2009 et 2013. Ces sanctions n’ont pas empêché la dictature communiste de poursuivre sa course aux armements, soulignaient récemment des experts de l’ONU.

    Malgré ce qui apparait à la communauté internationale comme une série de provocations nord-coréennes, la Chine s’efforce toujours de protéger Pyongyang, ce qui explique les six semaines qu’il a fallu à Washington et Pékin pour mettre au point un texte.

    La Chine redoute un effondrement du régime communiste qui déverserait un flot de réfugiés à sa frontière. Elle s’inquiète aussi de la perspective d’une Corée réunifiée à sa porte et inféodée aux Etats-Unis.

    Ces inquiétudes sont partagées en partie par la Russie, membre permanent du Conseil ayant droit de veto sur toute décision et en froid avec Washington.

    AFP
    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Présidentielle aux États-Unis : des primaires américaines complètement dingues !

     

    Publié le 27/02/2016 - Mis à jour le 27/02/2016 à 10:01   lien

     

    PAR OLIVIER BERGER - PHOTOS AFP

     

     

    La course aux investitures démocrate et républicaine pour la présidentielle du 8 novembre 2016 n’a jamais été aussi radicale et dépensière. Panorama d’une folle campagne.

     

    AFP

     

     

    Comme dans une partie de poker Texas Hold’em , il n’y a plus de limite ! Verbale ou financière… L’heure est au bluff, aux grandes gueules. Les républicains raflent la mise avec un bras de fer à trois entre le milliardaire Donald Trump et deux fils d’immigrés cubains purs et durs, Mario Rubio et Ted Cruz. Sans l’icône Obama (à la retraite dans onze mois après deux mandats), les démocrates attendent la finale et le probable retour d’une Clinton sur la scène : Hillary, cette fois.

    Super mardi 1er mars

    Plus que la primaire démocrate en Caroline du Sud de ce jour, l’Amérique politique tremble avant le Super Tuesday, ce mardi 1er mars. Avec dix-huit primaires dans neuf États, plus cinq caucus républicains et deux démocrates, c’est un moment charnière de la course à l’investiture. « Pour la première fois chez les républicains, les États du Sud se sont placés en début de calendrier pour avoir plus d’importance et élire le champion du Sud et de l’aile conservatrice », prévient Soufian Alsabbagh, spécialiste de la politique US (auteur de La Nouvelle Droite américaine, éditions Demopolis).

    Et super PAC !

    Il faudra plus d’un milliard de dollars pour être élu président des États-Unis d’Amérique. Des sommes délirantes sont allouées par les Super PAC, les Political Action Committees , pilotés par des lobbies qui agitent les millions pour faire avancer leurs idées et leurs intérêts. Cette course folle, autorisée par la décision de la Cour suprême en 2010 de lever le plafond du financement des campagnes, a totalement déréglé la machine politique américaine qui se radicalise.

    Petite pause dans cette folie, nous avons demandé à Soufian Alsabbagh de présenter les cinq candidats majeurs. Crazy !

    CÔTÉ DÉMOCRATES

    Hillary Clinton , la favorite

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Déjà favorite démocrate en 2008 mais balayée par un certain Barack Obama (qui ne peut se représenter après deux mandats), Hillary Clinton, 68 ans, peut-elle encore louper le coche ?

    Malgré l’insistance de Bernie Sanders (lire ci-dessous), son expérience reste incomparable : ancienne première dame de son mari Bill malgré la tourmente Monica Lewinsky (1993-2001), sénatrice de l’État de New York (2001-2009), secrétaire d’État, l’équivalent du ministre des Affaires étrangères (2009-2013). « C’est extraordinaire. Jamais dans l’histoire politique américaine, une personne ne s’est présentée avec un CV aussi qualifié », apprécie Soufian Alsabbagh.

    Hillary Clinton mène une campagne de femme d’État prête à la mission suprême. Sans excès ni passion, avec un petit écart par le tournage de la série TV Scandal qui singe les arcanes et turpitudes de la Maison-Blanche et du Washington DC politique.

    Outre Sanders, son caractère (de mauvaises relations avec la presse) et quelques casseroles pourraient plomber sa candidature. L’affaire des e-mails top secret, gérés par une adresse personnelle et un serveur à domicile alors qu’elle était secrétaire d’État à Washington, continue de rebondir pour l’accuser de légèreté.

    Bernie Sanders, la surprise

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Personne n’attendait Bernie Sanders, le vénérable sénateur du Vermont de 74 ans (né en 1941, sous Roosevelt !), pour animer les primaires démocrates, promises à Hillary Clinton. Il était à peu près inconnu il y a encore un an !

    « Papy » Sanders séduit les jeunes en lâchant délibérément un discours de gauche et usant du mot « socialisme » dans un pays qui sort aussitôt le fusil et voit rouge en pensant à l’URSS. Il est favorable à l’augmentation du salaire minimum. Il réclame la gratuité des prêts étudiants dans l’enseignement supérieur public. Il veut une couverture santé vraiment universelle (plus qu’Obamacare). Il joue enfin de son image pacifiste (il avait voté contre l’invasion de l’Irak en 2003) et de défenseur des droits humains. La panoplie complète.

    S’il ne devrait pas contester Clinton longtemps en raison de ses finances, Bernie Sanders a battu le record d’Obama de contributions à sa campagne, soit 4 millions à 27 $ de moyenne.

    CÔTÉ RÉPUBLICAIN

    Donald Trump, le trublion

    Republican presidential candidate Donald Trump declares victory, winning Nevada’s First in the West presidential caucus at the Treasure Hotel & Casino in Las Vegas on February 23, 2016. Donald Trump won Tuesday's Republican caucuses in Nevada by a wide margin, US networks projected, giving the billionaire businessman his third straight victory in the race for the White House. Early projections gave Trump 42 percent of the vote, with senators Marco Rubio of Florida and Ted Cruz of Texas trailing. / AFP / John Gurzinski/AFP

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    « Nous allons rendre à notre pays sa grandeur. Je serai le meilleur président pour l’emploi que Dieu ait jamais créé. Je récupérerai les emplois pris par la Chine, le Mexique, le Japon et je rapatrierai notre argent. » Ladies and gentlemen, Mr Donald Trump ! Cette déclaration tonitruante lance sa campagne en juin 2015. Le rigolo ne fait plus rire personne.

    Le magnat de l’immobilier de 69 ans, ancien producteur-animateur de l’émission de téléréalité The Apprentice, est un phénomène. Le cauchemar en politique incarné : immensément riche (fortune estimée à 10 milliards de dollars), populiste à outrance, fort en gueule, malin communicant et loin d’être idiot.

    Il ravage tout sur son passage en ce début de course des primaires avec des victoires au New Hampshire, en Caroline du Sud et au Nevada. Or le candidat républicain a toujours gagné ces deux premiers États... « Il faut le respecter car il met tout en œuvre pour gagner. Il se positionne dans le sens d’un populisme extrême. Il fait la course vers le moins disant, voire le moins intelligent. Ça fait peur. Malheureusement, la moitié du public américain croit toutes sortes de choses... », analyse Soufian Alsabbagh.

    Il faut donc supporter ses saillies contre les musulmans, les Mexicains... Et son discours protecteur qui s’adresse aux faibles et tranche au Parti républicain. Jusqu’où les Américains le suivront-ils ?

    Marco Rubio, le patient

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le sénateur de Floride depuis 2010 est un beau gosse de 44 ans, fils d’immigrés cubains. Il incarne le rêve américain idéal et les valeurs plus classiques du Parti républicain. Il est libéral économiquement et conservateur sur les sujets de société, à l’exception notable de l’immigration.

    Il a notamment pris des positions fortes lors de la préparation de la nouvelle loi migratoire.

    Un certain sens de l’opportunisme le porte à se lancer, durant ces primaires, dans des discours anti-système et anti-Washington, le populiste leitmotiv de ces primaires républicaines.

    Pour l’instant, il reste tapi dans l’ombre du bras de fer infernal entre Donald Trump et Ted Cruz. Patient et au profil plus consensuel, Marco Rubio pourrait tirer les marrons du feu républicain. L’aile droite se déchire.

    Il devrait accélérer à partir de la mi-mars, date des primaires dans son fief de Floride.

    Ted Cruz, l’ultra

    Republican presidential candidate Ted Cruz speaks during a campaign event in Las Vegas, Nevada on February 22, 2016. Republican presidential contender Ted Cruz said he has asked his national spokesman to resign for a

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Plus conservateur que Ted Cruz, tu meurs ! Comme si ce fils d’immigré cubain né à Calgary (Canada) devait laver encore plus blanc que blanc. Pro-armes, anti-avortement, prêcheur dans l’âme, le sénateur du Texas (ceci explique aussi cela) a su séduire l’aile droite du Parti républicain, représentée par l’égérie des Tea Parties , Sarah Palin, et Rick Santorum.

    À la surprise générale, l’ultra-conservateur de 45 ans avait remporté la toute première primaire, dans l’Iowa (27,7 % contre 24,3 % à Trump) mais depuis, il marque le pas. Débordé par les excès verbaux de Donald Trump.

    Il devrait retrouver des couleurs lors du Super Tuesday de mardi avec les primaires dans son fief du Texas.

    Pour Soufian Alsabbagh, Ted Cruz est à l’image du parti, qui se radicalise sur les sujets de société : « Sur le changement climatique par exemple, le candidat McCain dit en 2008 qu’il est réel et provoqué par l’homme ; en 2012, Romney doute que l’humain soit responsable et en 2016, Cruz nie le réchauffement et que ce n’est pas bon pour le business. C’est la même chose sur l’immigration et l’avortement. »

    Les autres candidats républicains : Ben Carson (64 ans, ex-neurochirurgien), John Kasich (63 ans, gouverneur de l’Ohio) ; Jeb Bush (62 ans, ex-gouverneur de Floride, fils de George et frère de George W) a renoncé samedi 20 février.

    Primaires américaines, mode d’emploi

    Primaires et caucus

    Le mode de désignation des candidats à l’élection présidentielle américaine est complexe et variable. Les primaires ressemblent à un vote classique, ouvert, fermé (pour les partisans déclarés sur les listes électorales), parfois modifié (avec obligation de vote). Le caucus est un mot un peu mystérieux (des origines amérindiennes ou d’une organisation de défense des ouvriers du port de Boston, le Caucus club) pour un système électoral qui l’est tout autant. Il s’agit d’un long débat local discutant les mérites comparés des candidats. Ils doivent se dérouler en même temps dans un État (1 784 caucus dans l’Iowa par exemple). Ces groupes désignent ensuite des délégués.

    Délégués

    Ces délégués, nommés État par État au fil des primaires et des caucus, désigneront le candidat final. Ils sont 4 764 au Parti démocrate et 2 472 au Parti républicain. Attention, chez les démocrates, des super délégués, non élus lors des primaires mais puissants politiquement (anciens ou actuels élus nationaux) s’ajoutent et influent sur le résultat final. Ce lobby officiel interne n’existe pas chez les républicains.

    Conventions

    Ce sont les deux grands raouts estivaux qui lancent véritablement la campagne présidentielle. Le champion démocrate et le républicain sont désignés et reçoivent dès lors le soutien inconditionnel de leur parti.

    Élection présidentielle

    C’est un suffrage indirect créé en 1804. Des grands électeurs sont élus dans chaque État en fonction du nombre d’habitants et sur le mode du winner-takes-all, le vainqueur prend tout (55 en Californie, 29 à New York, 3 en Alaska...). Pour un total de 538 (majorité à 270). Ceux-ci voteront le 19décembre 2016 pour désigner le président et son vice-président.

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •  

    Des milliers de Russes dans la rue pour commémorer l'assassinat de l'opposant Boris Nemtsov

    27 Févr. 2016, 14h57 | MAJ : 27 Févr. 2016, 14h57   lien

     

    Des partisans de l'opposant russe assassiné Boris Nemtsov participent à une marche en son hommage, un an après sa mort, le 27 février 2016 à Moscou
                               Des partisans de l'opposant russe assassiné Boris Nemtsov participent à une marche
                       en son hommage, un an après sa mort, le 27 février 2016 à Moscou (AFP/KIRILL KUDRYAVTSEV)
     

     

    Plusieurs milliers de Russes défilaient samedi dans les rues de Moscou et Saint-Pétersbourg pour commémorer le premier anniversaire de l'assassinat de l'opposant Boris Nemtsov, dont le ou les commanditaires n'ont toujours pas été retrouvés.

     

     


    A Moscou, encadrés par des centaines d'OMON, les policiers anti-émeutes, les manifestants scandaient sous un beau soleil d'hiver des slogans contre le président russe Vladimir Poutine et brandissaient le portrait de Boris Nemtsov, abattu de quatre balles dans le dos à quelques pas du Kremlin le 27 février 2015.

    Selon l'antenne moscovite du ministère russe de l'Intérieur, les manifestants étaient environ 7.500. Les journalistes de l'AFP sur place en comptaient plus de 20.000.
    En silence, au début du cortège, des jeunes Russes faisaient flotter des drapeaux nationaux dans une atmosphère de recueillement. "Ce n'est pas seulement (M. Nemtsov) qui est mort: les assassins ont aussi tiré sur nos espoirs de construire une nouvelle Russie", a expliqué à l'AFP Emil, très ému.

    A Saint-Pétersbourg, deuxième ville du pays, plus de 4.000 manifestants sont venus rendre hommage à l'opposant et ancien vice-Premier ministre, selon une correspondante de l'AFP sur place.
    "Il fallait que je vienne, pour ne pas avoir honte devant mes petits-enfants", a expliqué, l'air grave, Ilia Volkov, 55 ans.
    Pour Varvara Mikhaïlova, 24 ans, le meurtre de Boris Nemtsov reste un choc, même un an après. "Sa mort m'a bouleversée", confie-t-elle. "C'était un coup dur pour chacun d'entre nous. Il faut que nous marquions notre présence, que le gouvernement sache que les gens (contre sa politique) existent".


    - 'Qui a osé?' -
    L'assassinat de Boris Nemtsov, alors âgé de 55 ans et codirigeant du mouvement d'opposition Parnas, a provoqué une onde de consternation à travers la Russie et au-delà. Qualifiant l'assassinat de "provocation" délibérée, le président russe Vladimir Poutine a placé l'enquête sous son autorité directe.
    "Qui a osé?", a-t-il crié, furieux, lorsqu'il a appris l'assassinat de l'opposant, selon le journal d'opposition Novaïa Gazeta.
    Pour autant, "son meurtre n'a jamais été élucidé", regrette une manifestante moscovite, qui agite une pancarte "Poutine Kaput".
    Bien que cinq suspects - tous Tchétchènes - aient été arrêtés par la justice russe, ils ont jusqu'à présent nié leur culpabilité, affirmant avoir avoué sous la torture.
    Considéré comme le principal suspect et accusé d'avoir soigneusement planifié l'assassinat, l'ancien policier Zaour Dadaïev a été qualifié de "vrai patriote russe" par le président tchétchène Ramzan Kadyrov.


    Malgré les demandes répétées des proches de Boris Nemtsov, la justice russe n'a jamais interrogé le dirigeant ni d'autres hauts responsables de cette république de l'instable Caucase russe.
    "Kadyrov, tu es la honte de la Russie!", criaient les manifestants en parcourant les rues les plus huppées de la capitale. "A bas le pouvoir du FSB", les services de renseignement russes, continuaient-ils.
    Les manifestants étaient presque aussi nombreux à marteler des slogans sur la crise économique que subit la Russie depuis presque deux ans en raison de la chute des cours du pétrole et des sanctions occidentales mises en place contre Moscou pour son rôle dans le conflit ukrainien.
    "La situation économique est de pire en pire. Et le soutien aux autorités s'effondre. Tout cela va finir en une guerre civile, comme il y a cent ans", s'inquiète Evgueni Michtchenko, 41 ans.

    "L'année dernière, tout a changé. Si cela continue, il y aura une révolution à l'automne", prédit une autre manifestante. "Et cela me fait peur", ajoute-t-elle.
    Non loin, une femme porte, serré contre elle, un immense bouquet de fleurs. "Je suis venue pour me souvenir d'un homme que j'admirais, qui défendait une Russie que j'aimais", a-t-elle confié à l'AFP. "Les gens qui sont ici me font espérer que mon pays peut redevenir ce qu'il était".

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique