Les combats entre des tribus et le groupe Etat islamique (EI) à Fallouja ont pris fin après que l’ organisation jihadiste a enlevé plusieurs dizaines d’habitants de cette ville à l’ouest de Bagdad, ont indiqué dimanche des responsables.

Après deux jours d’affrontements, les combattants des tribus «se sont retirés, craignant pour le sort des prisonniers», a indiqué à l’AFP un lieutenant-colonel de l’armée irakienne sous couvert d’anonymat.

«Les combats ont cessé à cause du déséquilibre des forces et la crainte que les prisonniers soient exécutés», a déclaré Issa Sayir, nommé par le gouverneur de la province d’Al-Anbar - dont dépend Fallouja - pour administrer cette ville.

«Nous craignons désormais que l’organisation (Etat islamique) organise un massacre dans la ville», a confié Raja Barakat, membre du conseil de la province d’Al-Anbar.

Selon M. Sayir, le nombre de prisonniers oscille autour de 60, contre 110 selon le lieutenant-colonel et plus de 100 d’après un responsable d’une tribu.

Le cheikh Majid al-Juraissi, chef de l’une des tribus qui ont combattu les jihadistes, a précisé que les prisonniers avaient été enlevés au cours des deux derniers jours.

«Nous tenons le Premier ministre responsable de tout massacre mené contre la population de Fallouja», a lancé M. Barakat, appelant l’armée à lancer une opération pour reprendre le contrôle de la ville.

Samedi, plusieurs responsables avaient appelé le gouvernement à l’aide, évoquant le risque de «massacre».

Fallouja, située à 50 km à l’ouest de Bagdad, est l’une des deux dernières grandes villes irakiennes sous contrôle de l’EI avec Mossoul dans le nord du pays.

Ces combats meurtriers opposaient depuis vendredi plusieurs tribus à des membres de l’EI de la branche Al-Hisba, qui a imposé des restrictions religieuses dans la ville, ont indiqué des responsables.

Le groupe jihadiste s’est emparé de larges pans de territoire en 2014, mais les forces de sécurité irakiennes, appuyées par les milices chiites et les frappes aériennes de la coalition internationale , sont parvenues à reprendre de nombreuses villes dont Tikrit, au nord de Bagdad, et Ramadi dans Al-Anbar.

AFP