Arrestation à Nice d'un homme dans le cadre de l'enquête sur l'attaque commise jeudi soir sur la Promenade des Anglais. Le groupe Etat islamique a revendiqué samedi cette attaque meurtrière au camion frigorifique perpétrée par un Tunisien de 31 ans, dont la femme et "quatre relations présumées" sont en garde à vue. /Photo prise le 16 juillete 2016/REUTERS/Eric Gaillard © Reuters

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Publié le 16/07/2016 à 11:50       LIEN

Le groupe Etat islamique (Daech) a revendiqué samedi l'attaque meurtrière au camion frigorifique perpétrée à Nice jeudi soir par un Tunisien de 31 ans, dont la femme et "quatre relations présumées" sont en garde à vue.

Daech a attendu plus de 36 heures avant de revendiquer, via son agence de communication Amaq, cette attaque, qui a fait au moins 84 morts et 202 blessés et dont l'auteur, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, n'était pas connu des services de renseignement.

Les services de renseignement français sont en train de vérifier l'authenticité de cette revendication, a-t-on appris auprès du ministère de l'Intérieur, alors que François Hollande présidait un conseil de défense restreint à l'Elysée.

"L'homme qui a mené l'opération à Nice, en France, visant à renverser des passants, était un soldat de l'Etat islamique", écrit l'agence Amaq, voie habituelle de communication du groupe djihadiste en pareil cas.

"Il a mené cette opération afin de répondre aux appels à frapper des ressortissants de pays prenant part à la coalition combattant l'Etat islamique", ajoute ce message.

Le procureur François Molins, responsable de l'enquête, avait déclaré vendredi que l'attaque de Nice portait la marque de l'extrémisme islamique, bien que son auteur, abattu par la police au terme de sa course meurtrière le long de la Promenade des Anglais juste après le feu d'artifice du 14-Juillet, n'ait pas été connu par les services de renseignement français.

Les enquêteurs cherchent à déterminer si Mohamed Lahouaiej Bouhlel, qui n'était pas non plus fiché pour radicalisation, a pu bénéficier de complicités.

Trois hommes ont été arrêtés samedi matin à Nice dans le cadre de l'enquête, a-t-on appris de source policière.

LE FOLL RÉPOND À LA DROITE

Cela porte à cinq le nombre de personnes en garde à vue, dont la femme du tueur et un homme interpellés vendredi, a-t-on précisé de source judiciaire. Les quatre hommes sont "des relations présumées" de l'auteur de l'attaque, un chauffeur-livreur, a-t-on ajouté de même source.

Les arrestations de samedi ont eu lieu dans deux endroits distincts de la ville, précise-t-on de source policière.

Selon un journaliste de Reuters sur place, une quarantaine de policiers sont notamment intervenus à 06h00 du matin rue Miollis, au nord de la gare de Nice, au premier étage d'un petit immeuble d'habitation, où ils ont arrêté un homme.

Il y avait aussi une femme et un enfant dans l'appartement perquisitionné. Des voisins interrogés par Reuters ont dit ne pas connaître vraiment le couple.

Les policiers ont également fouillé une voiture, une Renault Laguna, garée à proximité.

Un des officiers de police présent sur place a précisé qu'il s'agissait de "l'entourage proche" du tueur.

Élus et dirigeants du parti Les Républicains (LR) ont mis en cause la responsabilité du gouvernement dès les heures qui ont suivi l'attaque.

"Ceux qui, après un drame comme celui-là, viennent dire qu'ils auraient la solution et qu'avec eux il ne se serait rien passé, je les laisse à leur manque total de responsabilité", a répliqué samedi le porte-parole du gouvernement sur Europe 1.

Interrogé sur le conseil de défense, Stéphane le Foll a par ailleurs précisé que des évaluations étaient notamment en cours "sur la question du renseignement" et sur le "retour d'expérience" à avoir dans ce type de situation.

Le conseil de défense a été suivi par une réunion élargie aux autres ministres.

(Emmanuel Jarry, avec Marine Pennetier et Simon Carraud à Paris, Michel Bernouin à Nice, Omar Fahmy au Caire)