• La justice met le holà aux abattages de choucas des tours

    La justice met le holà aux abattages de choucas

    des tours Réservé aux abonnés

                  Publié le 14 juin 2022 à 17h34 Le choucas des tours est considéré par les agriculteurs comme leur « bête noire » en raison des dégâts causés sur les semis. Le choucas des tours est considéré par les agriculteurs comme leur « bête noire » en raison des dégâts causés sur les semis. (Photo Le Télégramme)

    L’abattage des choucas n’est plus autorisé dans le Finistère, le Morbihan et les Côtes-d’Armor. La justice a suspendu les arrêtés qui permettaient la destruction de 25 000 oiseaux.

    La juge des référés du tribunal administratif de Rennes a donné raison, ce mardi 14 juin 2022, aux associations One Voice et Crow Life en suspendant les arrêtés préfectoraux qui avaient autorisé en avril et mai 2022 la destruction de 1 800, 8 000 et 16 000 choucas des tours dans le Morbihan, les Côtes-d’Armor et le Finistère.

     

    Les services de l’État justifiaient ces nouvelles « dérogations » à l’interdiction de destruction des espèces protégées par le fait que cet oiseau « sociable » et qui « craint assez peu les humains » cause des dégâts aux récoltes des agriculteurs bretons.

    Des destructions jugées inefficaces

    Mais « une proportion très significative des agriculteurs ayant déclaré des dégâts ne mettent en œuvre aucune technique alternative visant à limiter le risque de prédation des cultures », objecte la juge des référés dans son ordonnance. « Les diverses études (…) menées, en Bretagne comme dans d’autres régions européennes, [concluent] unanimement que les destructions à l’aveugle d’individus de cette espèce sont inefficaces », ajoute-t-elle.

    Plus d’un million d’euros de dégâts dans le Finistère, selon les agriculteurs

    Les services de l’État n’apportent ainsi « aucun élément » qui permet d’établir « avec certitude » que les choucas des tours opèrent « une prédation de grande importance » sur les cultures, en particulier de maïs et de blé. De même, ils ne démontrent pas que les dégâts constatés leur sont « exclusivement ou (…) principalement imputables ».

     

    Dans le Finistère, le préfet avait pourtant assuré que « 958 hectares » de cultures avaient été détruites pour la seule année 2021, occasionnant « 1,1 million d’euros » de pertes pour les 439 agriculteurs ayant déposé des déclarations en ce sens. Dans le Morbihan et les Côtes-d’Armor, ces chiffres s’élevaient à 333 et 478 ha, pour près de 400 000 € de dégâts à chaque fois ; 147 déclarations avaient été déposées par des agriculteurs dans le premier département, et 352 dans le second.

    Les oisillons, victimes collatérales

    Mais son arrêté reviendrait à détruire « presque 18 % » de la population de choucas des tours, sans compter les oisillons qui en seraient les victimes collatérales, recadre la juge. « Les membres du couple coopèrent pour la nidification, la femelle étant quasiment intégralement nourrie par le mâle (…) et ne pouvant (…) assurer seule l’élevage des jeunes », souligne-t-elle. Cet arrêté pourrait ainsi « entraîner la disparition (…) d’un très grand nombre d’oisillons (…) de cette espèce protégée, (…) alors même que ces jeunes sont déjà exposés à un fort taux de mortalité », résume la magistrate. « À supposer même que la population (…) soit effectivement sous-évaluée (…), ce qui n’est au demeurant pas établi (…), l’arrêté porte une atteinte grave et immédiate à l’espèce protégée qu’est celle des choucas des tours. »

     
     

     

    « Vague de chaleur : le gouvernement annonce une enveloppe de 500 millions d’euros pour la « renaturation » des villesDemandez à la Commission européenne d'interdire l'exportation d'animaux vivants »
    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    Tags Tags : , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :