• La petite phrase de Hollande qui a déclenché le "krach éclair" de la livre sterling

    ÉCONOMIE

    La petite phrase de Hollande qui a déclenché le "krach éclair" de la livre sterling

    La devise britannique a sombré après la déclaration du président français à propos du Brexit.

    07/10/2016 13:37 CEST | Actualisé il y a 9 heures
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    ÉCONOMIE - Un "krach éclair". La livre sterling s'est subitement effondrée ce vendredi 7 octobre au début des échanges en Asie, certains courtiers évoquant des raisons techniques, sur fond de craintes d'un "Brexit dur". De craintes ravivées par... des propos de François Hollande.

     

    Le président français a affirmé dans un discours tenu jeudi soir que l'UE devait faire preuve de "fermeté" face au Royaume-Uni. "Il faut qu'il y ait une menace, il faut qu'il y ait un risque, il faut qu'il y ait un prix", a-t-il dit, plaidant pour "aller jusqu'au bout de la volonté des Britanniques de sortir" de l'UE.

     

    Des propos tenus dans un contexte tendu, alors que le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker appelle l'UE à être "intransigeante" face aux "manoeuvres" britanniques sur le Brexit et que la chancelière allemande, Angela Merkel, a mis en garde le Royaume-Uni sur la question de l'accès au marché commun.

     

    Peu après 8h à Tokyo, soit 1h du matin à Paris, la livre a ponctuellement chuté à 1,1841 dollar, soit un nouveau plus bas depuis 1985, avant de se redresser autour de 1,24 dollar. Elle valait deux heures plus tôt 1,2614 dollar, soit un décrochage brutal de 6,1%.

    A l'égard de l'euro, elle a connu un plongeon similaire: la monnaie unique a atteint 94,15 pence au même moment, un niveau inédit depuis 2009, contre 88,42 pence à 1h heure du matin heure française. Elle est ensuite revenue au-dessus de 89 pence.

     

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    La livre a toutefois effacé rapidement une bonne partie de sa dégringolade et, vers 12h30 heure française, elle valait 1,2323 dollar et 90,41 pence pour un euro.

    "Période floue" sur les marchés

    "Malheureusement", les commentaires de François Hollande ont été rapportés par les médias "dans la période floue située entre la fermeture de New York et l'ouverture en Asie, à un moment où les liquidités sont toujours limitées", explique à l'AFP Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

    "En quelques minutes, la livre a dévissé sur des ventes ordonnées par des algorithmes avec un phénomène boule de neige du fait du peu d'activité sur le marché".

    Le quotidien britannique Financial Times, parmi les premiers à rapporter les déclarations de François Hollande, a de son côté observé: "De nombreux courtiers incluent dans les paramètres le suivi des sites d'information. A la minute où l'article a été publié, le mouvement de descente de la livre a débuté".

    La livre n'avait pas été aussi secouée depuis l'annonce des résultats du référendum du 23 juin sur le Brexit, qui l'avaient fait glisser de 10% et provoqué le chaos sur les marchés financiers de la planète.

    Elle était déjà sous forte pression cette semaine, après l'annonce par la Première ministre britannique, Theresa May, du lancement d'ici fin mars 2017 de la procédure de sortie de l'Union européenne par le Royaume-Uni. Mais de là à dégringoler autant...

    "Ce qui s'est passé était insensé"

    "Ce qui s'est passé était insensé - appelez cela un krach éclair - mais des mouvements de cette ampleur montrent jusqu'où la monnaie peut descendre", a réagi Naeem Aslam, analyste de Think Markets, dans une note citée par l'agence Blommberg News. "La livre sterling est hantée par les craintes d'un Brexit dur".

    Des courtiers ont avancé des facteurs techniques pour expliquer cet affaissement soudain, avec pour possible élément déclencheur les déclarations de François Hollande surinterprétées par les systèmes informatiques.

    Quelle qu'en soit la raison, un tel krach apparaît à certains inévitable alors que se dessine la perspective d'un divorce sans compromis sur le plan économique avec Bruxelles, qui serait le pire scénario pour les milieux d'affaires, avec à la clé la possible perte de l'accès au marché unique.

    "Ce n'était qu'une question de temps avant que ne survienne un plongeon de cette ampleur", a affirmé auprès de l'AFP Yosuke Hosokawa, de Sumitomo Mitsui Trust Bank. "Les éléments négatifs se sont accumulés jusqu'à ce que la digue cède. Nous n'avons pas encore vu le pire, le record de 31 ans (face au dollar) peut désormais être battu".

    On en est tout de même encore loin: la livre était descendue à 1,05 dollar début 1985, quand le billet vert était dopé par les "Reaganomics", politique de déréglementation du président américain Ronald Reagan.

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