• La région Poitou-Charentes au bord de la «faillite», Royal sommée de s'expliquer

    La région Poitou-Charentes au bord de la «faillite», Royal sommée de s'expliquer

    Home ACTUALITE Politique Par Mathilde Siraud Mis à jour le 08/04/2016 à 10:15 Publié le 08/04/2016 à 09:46    Lien

    L'ancienne présidente de la région Poitou-Charentes Ségolène Royal et son successeur Jean-François Macaire.

    L'ancienne présidente de la région Poitou-Charentes Ségolène Royal et son successeur Jean-François Macaire.

    VIDÉO - Un audit financier met au jour la situation alarmante de l'ex-région. Le montant des impayés s'élève à 132 millions d'euros, la dette à 450 millions d'euros. La politique volontariste de Ségolène Royal, à la tête de l'exécutif de 2004 à 2014, est pointée du doigt. Publicité LuisaviaromaIlluminez vos tenues des plus beaux bijoux DÉCOUVREZ Réglement de compte politique ou réelle cavalerie budgétaire? L'audit financier lancé par Alain Rousset, le nouveau président PS de la grande région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, et réalisé par le cabinet Ernst & Young, fait l'effet d'une bombe et met en cause l'actuelle ministre de l'Écologie Ségolène Royal, qui avait fait du Poitou-Charentes son laboratoire politique, ainsi que Jean-François Macaire, qui l'a remplacée à partir de 2014. Les résultats, qui concernent la période 2013-2015, ont été présentés jeudi après-midi au siège du Conseil régional, à Bordeaux. Ils font état de «points noirs». Sans la fusion (des trois régions), «nous serions vraisemblablement en train de constater la faillite et la banqueroute» du Poitou-Charentes, a affirmé le président Les Républicains de la commission des Finances de la région, Olivier Chartier, parlant de «cavalerie budgétaire». Les retards de paiements, déjà révélés en février et pointés du doigt par Alain Rousset, s'élèvent à 132 millions d'euros. La dette est estimée à 450 millions d'euros. L'audit révèle également une épargne «quasi-nulle» avec un taux net de 0,05%, une sous-budgétisation, «des dépenses qui ne sont pas inscrites au budget en fonction de la réalité des besoins», a énuméré pour sa part le vice-président de cette commission de Finances, le PS Florent Boudié. «Un tas de sable de dépenses reportées à des années ultérieures pour éventuel financement» Olivier Chartier, président LR de la commission des Finances de la région ALPC Le cabinet relève aussi, parmi les emprunts, «56 millions d'euros à très haut risque» qui nécessiteront un plan de désengagement, et 46 millions d'euros d'emprunts «à risque». Pèsent, enfin, deux crédits-bails pour le renouvellement du TER, obérant la capacité de désendettement. La Chambre régionale des comptes, saisie, devrait rendre un rapport à l'automne. C'est au juge des comptes qu'il reviendra d'apprécier «d'éventuelles responsabilités», et d'engager le cas échéant des procédures, ont indiqué les élus. Un complément d'audit a également été commandé, qui devra aussi préciser «la nature du risque» des 99 millions de garanties d'emprunt de l'ex-Poitou-Charentes, a précisé Florent Boudié. Dans le viseur des élus locaux, de gauche comme de droite: les ex présidents de région Ségolène Royal et Jean-François Macaire. «C'est une gestion absolument pas maîtrisée, et qui connaît une accélération de sa dégradation très forte» depuis 2013, a résumé Florent Boudié. Des élus PS de la région pourraient même porter plainte pour abus de confiance. Olivier Chartier (LR) a invités les ex responsables à «s'expliquer, d'une façon ou d'une autre, sur la situation». Il a critiqué un «volontarisme politique» en forme de «fuite en avant, un tas de sable de dépenses reportées à des années ultérieures pour éventuel financement» et a émis «un sérieux doute sur la sincérité des comptes présentés à l'époque». Dominique Bussereau, député LR de Charente maritime, a réagi sur Twitter et dénoncé la «gabegie financière».

    Merci à @al_rousset et à @OlivierChartier de rechercher la vérité sur l'invraisemblable gabegie financière de l'ex Région Poitou-Charentes.

    À la tête de la région, la ministre Ségolène Royal s'était illustrée par son interventionisme et son soutien financier dans le capital d'entreprises privées de l'économie verte comme Heuliez ou Mia, qui ont depuis fait faillite. «C'est une région qui manifestait beaucoup de volontarisme et avait sans doute les yeux plus gros que le ventre par rapport aux capacités de financement», avait épinglé Alain Rousset, ne ménageant pas la ministre de l'Écologie avec qui les rapports sont tendus. La Nouvelle République rappelle également que la région bouclait depuis plusieurs années son budget en reportant une partie de ses dépenses sur l'année suivante. Cette pratique avait déjà été condamnée par la chambre régionale des comptes sur la période 2005-2010, quand Ségolène Royal était aux manettes.

    Les royalistes voient une manoeuvre politique La ministre mise en cause a réagi vendredi sur ce rapport l'accablant. Elle dénonce auprès du Point une «basse vengeance», une manoeuvre visant «à justifier un arrêt des politiques régionales et une hausse des impôts». «Les personnes mises en cause n'ont pas eu communication du rapport, pointe Ségolène Royal. Il n'y a pas eu de procédure contradictoire! Quand on est sûr de soi, on communique le rapport. Les trois anciens directeurs généraux des services ont exigé d'être auditionnés hier et ont démonté point par point les attaques.» Lors de la primaire interne pour désigner le candidat socialiste à l'élection régionale de décembre, Alain Rousset l'avait emporté sur Jean-François Macaire, dauphin de Ségolène Royal. «Ceux qui me connaissent savent que ce n'est ni dans mes gênes ni dans mes pratiques politiques. Et d'ailleurs, pourquoi aurais-je voulu me venger de Jean-François Macaire puisque j'ai remporté cette primaire?», s'est déjà défendu l'intéressé. Les royalistes dénoncent eux aussi une opération politique du nouveau président de région. L'ancien premier-vice président PS de Poitou-Charentes et proche de Ségolène Royal, Yves Debien, a rappelé dans un communiqué que l'étude d'Ernst & Young est un simple «audit flash réalisé en quelques semaines», qui «ne peut donner une appréciation sur la gestion» de la région. Il a déploré «qu'on cherche à faire oublier les succès des politiques conduites par la Région, sans augmentation d'impôts, grâce à une maîtrise des dépenses».

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