Le chômage joue aux montagnes russes. Après avoir baissé au mois de janvier (- 27 900), le nombre de demandeurs d’emplois inscrits en catégorie A (sans aucune activité) a bondi en février (+ 38 400), pour atteindre le chiffre record de 3,59 millions (3,85 millions avec les DOM), une progression de 1,1 % sur un mois et de 2,5 % sur un an.

En incluant les catégories B et C (activité réduite), la hausse est largement amortie (+ 3 100 inscrits), pour un nombre total de chômeurs de 5,46 millions (5,76 millions avec les DOM). Particulièrement touchés, en février, par la hausse en catégorie A : les 25-49 ans (+ 1,3 %), les seniors (+ 0,9 %), mais également les jeunes (+ 0,5 % chez les 18-24 ans), alors que cette dernière catégorie voyait son nombre d’inscrits baisser de façon quasi continue depuis plus d’un an.

Cette hausse mensuelle peut s’expliquer, en partie, par un effet de rattrapage par rapport au mois de janvier. Une part de la baisse du premier mois de l’année avait, en effet, été jugée inexpliquée à l’époque par Pôle Emploi. «Le nombre de sorties de catégories A, B et C pour cessation d’inscription pour défaut d’actualisation a enregistré un rebond inhabituellement fort, après la baisse observée en décembre», avait ainsi prévenu l’opérateur public de placement.

Cette envolée du nombre de chômeurs en février n’a cependant pas ébranlé l’optimisme du gouvernement. «Ce résultat s’inscrit dans le mouvement de hausses et de baisses observé depuis neuf mois, traduisant une reprise timide de l’activité économique», a tenté de relativiser la ministre du Travail, Myriam El Khomri, dans un communiqué, oubliant de préciser que 35 000 personnes supplémentaires sont venues s’inscrire, durant ces neuf mois, à Pôle Emploi. Avant de mettre l’accent sur les jeunes, chez qui la tendance, réellement à la baisse malgré le revers de ce mois-ci, soulignerait «l’importance des efforts engagés depuis le début de l’année pour accélérer la reprise et les créations d’emplois».

L.P.