• Le Brexit souffle un vent de panique sur les investisseurs immobiliers du Royaume-Uni

    Le Brexit souffle un vent de panique sur les investisseurs immobiliers du Royaume-Uni

    Publication: 06/07/2016 13h30 CEST Mis à jour: 06/07/2016 18h02 CEST
     
     
    LONDON RAIN

    BREXIT - C'est le genre de surprise qui ne plaît pas du tout aux investisseurs. Les 4 et 5 juillet, trois fonds immobiliers britanniques (Standard Life, Aviva Investment, M&G) ont brutalement suspendu leur activité face à l'afflux des demandes de retraits d'investisseurs inquiets.

    Ces fonds investis dans l'immobilier commercial et de bureau souffrent de la chute de la livre sterling et des incertitudes liées au Brexit. Surtout, ce sont des fonds "ouverts", c'est-à-dire que leurs clients peuvent retirer leur mises immédiatement, même s'il faut plusieurs mois, ou années, pour vendre de tels biens.

    Ils représentent environ 5% d'un marché de l'immobilier commercial de 800 milliards de livres au Royaume-Uni (contre 5000 milliards pour les particuliers), selon le Wall Street Journal.

    Le 6 juillet, deux nouveaux groupes financiers ont imité l'exemple. Columbia Threadneedle a gelé les activités de deux fonds. Il a été en capacité de faire face aux demandes de retraits jusqu'à présent, mais s'attend à ce que "ces demandes de ventes continuent" d'affluer.

    Idem pour Henderson Global Investors. "La décision a été prise en raison de pressions exceptionnelles exercées sur les fonds, résultats de l'incertitude suivant le référendum sur l'UE et de la récente suspension d'autres fonds immobiliers", a expliqué mercredi l'entreprise dans un communiqué.

    Pour l'instant, le mouvement de panique est contenu, mais le signal est mauvais. "En 2007, la crise avait commencé en sourdine par la suspension de rachats sur des fonds monétaires", rappelle les Echos.

    La livre sterling atteint son plus bas depuis 31 ans

    Il faut dire que ce n'est pas le seul nuage à l'horizon de l'économie britannique depuis le vote du Brexit le 23 juin. La croissance du secteur des services, prépondérant au Royaume-Uni, a fortement ralenti en juin, selon des données compilées avant et après le vote.

    Le gouverneur de la Banque d'Angleterre Mark Carney est omniprésent depuis le référendum pour tenter d'apaiser les marchés. Il a incité hier les banques à ouvrir les vannes pour soutenir une économie britannique en proie aux craintes de récession.

    Après avoir plutôt bien encaissé le choc du référendum, les marchés semblent plus inquiets à mesure qu'ils calculent ses conséquences. "Juste quand nous pensions être revenus dans des eaux plus calmes, la livre se fait marteler", relevait Stephen Innes, trader de OANDA Asia Pacific. Ce 6 juillet, elle a atteint son plus bas niveau par rapport au dollar en 31 ans.

    "Nous voyons un semblant d'effet domino sur les actifs exposés à la livre sterling, et plus généralement sur les actifs risqués à travers le monde", analysait mercredi matin Michael Hewson de CMC Markets.

    Taux de change livre sterling/dollar

    brexit livres

    Les investisseurs inquiets recherchent frénétiquement des placements sûrs, comme le yen japonais ou des obligations d'Etat, une ruée qui provoque mécaniquement une baisse du rendement de ces dernières. Le Bund allemand, le placement obligataire considéré comme le plus sûr en Europe, s'est enfoncé à des niveaux jamais vu en territoire négatif, à -0,19%.

    Mercredi, pour la première fois, le taux de l'obligation japonaise à 20 ans a basculé en territoire négatif, et le rendement de l'obligation américaine à 10 ans, toujours positive, continuait à reculer après avoir touché la veille un plus bas historique.

    L'onde de choc fait vaciller les banques italiennes

    Au-delà du Brexit, un autre élément pèse sur les marchés: les banques italiennes. Elles se font laminer en Bourse (MPS, n°3 du marché, est valorisée à peine à hauteur de 10% de ses actifs selon le Financial Times).

    La crainte des investisseurs est qu'elles ne soient le déclencheur d'une nouvelle crise financière en zone euro. D'autant plus qu'un désaccord profond semble exister entre le chef du gouvernement italien Matteo Renzi et ses partenaires européens sur la manière dont il faudra les renflouer.

    Rome a engagé des discussions avec l'Union européenne pour soutenir son système bancaire. Mais l'UE, et l'Allemagne notamment, exigent que les solutions adoptées respectent les règles sur les aides d'Etat.

    Concrètement, les nouvelles règles exigent que les actionnaires, créanciers et déposants d'une banque payent pour la sauver un bail-in), tandis que l'Italie préfèrerait un sauvetage public, moins douloureux pour l'opinion publique (un bail-out).

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