Encore un cas de maltraitance animale à grande échelle. L’association L214 révèle, ce mercredi 25 mai, des images choquantes tournées dans un élevage industriel de poules en cage, au Gaec du Perrat, dans l’Ain. 200.000 poules y produisent des œufs pour le compte de la marque Matines, ensuite distribués par les enseignes Auchan, Carrefour, Casino, Intermarché et Super U.
Il s'agit du plus gros élevage de poules dans un département essentiellement producteur de volailles haut-de-gamme, les poulets de Bresse.
"Cette exploitation désastreuse est toujours en activité"
Les images sont choquantes : prolifération d’asticots, poux grouillant sur les oeufs, cadavres de poules dans les cages.
En 2013, l'association s’était déjà élevée contre les conditions d’élevage pratiquées dans ce même élevage de l'Ain. "Trois ans plus tard, malgré plusieurs arrêtés préfectoraux prescrivant des mesures correctives, cette exploitation désastreuse est toujours en activité", regrette L214, qui annonce déposer une plainte et réclame sa fermeture immédiate.
"Si la situation du GAEC du Perrat est très préoccupante, ne nous leurrons pas sur celle des autres élevages de batterie où les poules vivent dans des conditions misérables, enfermées dans des cages et privées du moindre rayon de soleil. Une attitude responsable de la part des enseignes de grande distribution serait de cesser la vente des œufs de batterie, comme l'a fait Monoprix au début du mois d'avril", déclare Brigitte Gothière, porte-parole de l'association.
Un Gaec déjà épinglé
Proche de Villefranche-sur-Saône, le Gaec du Perrat fait de l'élevage industriel de porcs et de volailles. Sur son site internet, il indique "accueillir 200.000 poules pondeuses" et disposer de "150.000 places" pour les poulettes. Il assure que l'élevage industriel en cage (code 3 sur les oeufs), "dénigré à l'heure actuelle", est "pourtant l'un des seuls pouvant vous garantir une réelle fraîcheur des oeufs" et que la poule en cage "bénéficie d'une sécurité bactériologique parfaite".
La direction départementale de la protection des populations de l'Ain a assuré suivre la situation de prés et multiplier les inspections. L'élevage a notamment été mis en demeure sur l'aspect sanitaire et son activité a été brièvement suspendue fin mars.
Dans l'un d'eux, datant du 6 janvier 2016, elle confirme que lors d'une inspection en août 2015 a été constatée "la présence importante de mouches dans le hangar 'poulettes' et de larves dans le hangar 'pondeuses'" et relève des "accumulations de fientes". Le texte évoquait aussi plusieurs courriers d'une mairie proche se plaignant de la prolifération de mouches dans le voisinage.
La dernière inspection, en date du 18 mai, va entraîner de nouvelles demandes de mise en conformité, sans pour autant entraîner de nouvelle fermeture, assure Laurent Bazin, directeur de la DDPP.