• Pesticides : Bruxelles va proposer une réautorisation du Roundup pour dix ans

    Pesticides : Bruxelles va proposer une réautorisation du Roundup pour dix ans

    LE MONDE | 22.04.2016 à 12h47 • Mis à jour le 23.04.2016 à 11h02 -    Lien                            Par Stéphane Foucart

     

    Pulvérisation de pesticides à Vimy, près de Lens, en juin 2014.
    Pulvérisation de pesticides à Vimy, près de Lens, en juin 2014. DENIS CHARLET / AFP

    La Commission européenne devrait proposer d’autoriser de nouveau le glyphosate pour dix ans. C’est en tout cas le sens d’un projet de règlement d’exécution, dont Le Monde a obtenu copie, qui sera soumis au vote des Etats membres les 18 et 19 mai. A Bruxelles, on ne souhaite pas commenter cette version de travail, mais on précise que « les discussions se poursuivent avec les Etats membres pour parvenir à une proposition qui sera adoptée à une majorité qualifiée ». Les 7 et 8 mars, une proposition de réautorisation de quinze ans n’avait pas été votée en comité, faute d’une telle majorité.

    La France en particulier s’y était opposée. Contacté par Le Monde, l’entourage de la ministre de l’environnement, Ségolène Royal, confirme que « Paris restera opposé à une remise en selle du glyphosate pour dix ans ».

    L’homologation du glyphosate – le pesticide le plus utilisé au monde, le plus fréquemment retrouvé dans l’environnement et la molécule active du célèbre désherbant Roundup – arrive à son terme le 30 juin et la question de sa réautorisation est au centre d’une vive polémique. En mars 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) – l’agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) chargée d’évaluer et d’inventorier les causes de cancer – a en effet classé la substance comme « cancérogène probable » pour les humains. Le processus européen de réévaluation de la molécule était alors en cours et s’est achevé en octobre de la même année, concluant au contraire que le potentiel cancérogène de la molécule était « improbable ».

    Lire aussi :   Roundup : le pesticide divise l’Union européenne et l’OMS

    Aucune restriction d’usage

    L’affaire est au centre d’une attention médiatique et politique considérable. Le 13 avril et pour la première fois de son histoire, le Parlement européen s’est autosaisi d’une question aussi technique que l’homologation d’une molécule phytosanitaire. Il a voté en séance plénière une résolution demandant une réautorisation de la substance restreinte à sept ans et assortie de nombreuses restrictions (interdiction d’utilisation par les particuliers et les collectivités, restriction de certains usages agricoles, etc.).

    Au contraire, le projet de règlement d’exécution consulté par Le Monde n’intègre aucune de ces restrictions. Il précise que certains coformulants – des substances qui renforcent l’efficacité du glyphosate – dits « POE-tallowamines » seront interdits, et qu’une liste de ces adjuvants dangereux devra être établie par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) en coopération avec les Etats membres et la Commission.

    Lire aussi :   Le Parlement européen demande une réautorisation limitée du glyphosate

    Perturbateurs endocriniens

    « Le projet est une vaste plaisanterie sur tous les plans, tempête la députée européenne Michèle Rivasi (EELV). Ce projet persiste et signe, à ne pas seulement autoriser le glyphosate comme herbicide mais aussi à traiter les plantes avant la récolte pour accélérer le processus de maturation. » Cet usage, qui consiste à appliquer le produit sur les cultures qui seront consommées, est celui qui expose le plus la population. La résolution adoptée par les eurodéputés avait jugé « inacceptable, tant pour la protection de la santé humaine que de l’environnement, de recourir à un herbicide non sélectif à de telles fins ».

    « La Commission demande aux entreprises qui vendent des produits à base de glyphosate d’apporter les données qui prouvent que cette substance n’est pas un perturbateur endocrinien : c’est un non-sens total, fustige Mme Rivasi. La Commission et les Etats membres sont prêts à réapprouver cette substance sans savoir si elle est un perturbateur endocrinien et en faisant confiance aux industriels pour leur apporter des éléments objectifs, mais seulement après la décision de renouvellement ! »

    Lire aussi :   Roundup : Bruxelles demande à Monsanto de rendre publiques ses études

    De leur côté, les industriels commercialisant des pesticides à base de glyphosate contestent le classement du produit par le CIRC comme « cancérogène probable » et assurent que cette substance est l’herbicide au meilleur profil toxicologique actuellement disponible.


    *** NB, rajouté par Marialis, source Wikipédia  Lien

    Le glyphosate (N-(phosphonométhyl)glycine, C3H8NO5P) est un désherbant total foliaire systémique, c’est-à-dire un herbicide non sélectif absorbé par les feuilles et ayant une action généralisée, autrefois produit sous brevet, exclusivement par Monsanto à partir de 1974, sous la marque Roundup. Le brevet est tombé dans le domaine public en 2000, d'autres sociétés produisent désormais du glyphosate.

    Le glyphosate seul est peu efficace, car il n'adhère pas aux feuilles et les pénètre difficilement. On lui adjoint donc un tensioactif (ou surfactant). Ces produits sont connus pour provoquer des mortalités cellulaires (par contact direct avec une cellule ou un tégument et des irritations).

    De nombreuses espèces de plantes, notamment des dicotylédones sur lesquels le glyphosate est en général moyennement efficace, développent des résistances au glyphosate, dont par exemple l'evil pigweed (Amaranthus palmeri de la famille des amarantes) qui pousse à une vitesse telle qu'elle force des agriculteurs du Sud des États-Unis à abandonner leurs champs5. L'apparition de cette espèce de plante résistante est considérée comme une véritable menace pour l'agriculture par l'Université de Géorgie6. Néanmoins les résistances aux herbicides les plus courantes concernent plutôt la famille des sulfonylurées. Ces résistances sont facilement contournées avec des rotations et l'alternance des molécules et c'est seulement la monoculture de soja résistant au Roundup qui est menacée par ces plantes.

    Le glyphosate est classé depuis le 20 mars 2015 comme cancérogène « probable » par le Centre international de recherche sur le cancer.

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  • Commentaires

    1
    Samedi 23 Avril 2016 à 15:23

    on veux vraiment auto -détruire l humanité et la planète  a petit et grande dose de poison!

      • Samedi 23 Avril 2016 à 15:29

        Oui, incroyable : il ya quelques jours,Bruxelles décide de l'interdire...Mais face au lobby des grainetiers et des agriculteurs, ils étudiaient déjà une solution pour le réintroduire! C'est pas beau ça?...bad   Affaire à suivre!

    2
    Samedi 23 Avril 2016 à 15:29

    Oui, incroyable : il ya quelques jours,Bruxelles décide de l'interdire...Mais face au lobby des grainetiers et des agriculteurs, ils étudiaient déjà une solution pour le réintroduire! C'est pas beau ça?...bad   Affaire à suivre!

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