Exhibition sexuelle présumée : Bayrou démet Rochefort de ses fonctions au MoDem
>Politique|06 septembre 2016, 11h56 | MAJ : 06 septembre 2016, 17h41| LIEN
François Bayrou avait appelé Robert Rochefort juste après la révélation de l'affaire pour lui demander de démissionner.
(LP/PHILIPPE DE POULPIQUET.)
François Bayrou, président du MoDem, a démis ce mardi matin Robert Rochefort de ses fonctions à la direction du parti. Mercredi dernier, l'eurodéputé, vice-président du mouvement centriste, avait été interpellé pour exhibition sexuelle dans un magasin de bricolage des Yvelines.
Après la révélation de l'affaire par RTL, François Bayrou avait téléphoné à Robert Rochefort pour lui demander de démissionner. « On est obligés de subir cette histoire », avait regretté l'ancien candidat à la présidentielle, joint par le «Parisien» - «Aujourd'hui en France». C'est Yann Wehrling, ancien secrétaire national des Verts passé au MoDem, qui remplace Robert Rochefort dans ses fonctions de vice-président. Il était déjà porte-parole du MoDem.
Robert Rochefort, ancien directeur du Credoc, a été interpellé après avoir été dénoncé par un agent de sécurité du magasin de Vélizy-Villacoublay (Yvelines). Cet agent a lui-même été alerté par un client qui a vu se masturber l'élu dans un rayon du magasin, alors que deux adolescentes se trouvaient non loin de là. Celles-ci ont expliqué n'avoir rien vu et n'ont pas déposé plainte.
Rochefort parle «d'accusations non fondées»
L'élu a été relâché à l'issue de la garde à vue durant laquelle il a reconnu «une partie des faits reprochés», selon son avocat Me Emmanuel Pierrat. Une source proche de l'enquête avait indiqué vendredi que l'élu avait dit aux policiers avoir «besoin de se masturber» quand il était «en situation de stress». Pour ces faits d'exhibition, il risque une amende de 1000 euros et il pourrait également faire l'objet d'une injonction de soins.
Dans un communiqué diffusé ce mardi, Robert Rochefort fait savoir qu'il s'agit «d'accusations non fondées». «Les pires atrocités continuant à être diffusées, je tiens à affirmer aujourd'hui le non-fondement de ces accusations», écrit-il. Dans ce communiqué, il précise que «ces faits se sont produits dans un contexte où j'ai été frappé, violemment jeté à terre par une personne ne faisant pas partie de l'établissement».
Un client du magasin a voulu se « faire justice lui-même »
Selon les informations du «Parisien» et «Aujourd'hui en France», c'est un client qui a interpellé le vice-président du Modem au niveau du rayon décoration, d'abord verbalement, avant de le mettre au sol, et de prévenir l'agent de sécurité. Cet homme a souhaité « faire justice lui-même au lieu d'appeler les vigiles », a déploré Me Pierrat qui se réserve le droit de porter plainte contre lui. En attendant, ce même individu a porté plainte contre M. Rochefort, «ce qui n'est pas le cas du magasin, ni d'autres clients», a ajouté l'avocat.
«Une proposition de composition pénale (mesure alternative à des poursuites) lui a été proposée par le parquet», mais M. Rochefort «ne prendra pas sa décision avant plusieurs jours», selon Me Pierrat. Cette option permettrait à l'élu d'éviter un procès public. «Nul doute que dans ce dossier, mon client paye son statut» d'élu, a estimé le conseil, estimant que d'autres justiciables, dans pareil cas, n'auraient écopé «que d'un rappel à la loi».
Emmanuel Pierrat, avocat qui a déjà eu pour clients d'autres hommes politiques, est également le défenseur de Denis Baupin, accusé de harcèlement sexuel par des élues.
leparisien.fr