• Présidentielle américaine: les trois raisons qui pèsent en faveur de Clinton

    Présidentielle américaine: les trois raisons qui pèsent en faveur de Clinton

    The Economist Publié le 07-05-2016 à 11h16Mis à jour à 12h05    Lien

    Pas vraiment populaire, incarnant l'establishment, la candidate à la primaire démocrate devrait pourtant l’emporter.

    Large victoire dans l’Etat de New York, le 19 avril. La candidate doit son avance aux Blancs âgés, aux Hispaniques et aux Noirs. © S. Platt/Getty Images-AFP 
    Large victoire dans l’Etat de New York, le 19 avril. La candidate doit son avance aux Blancs âgés, aux Hispaniques et aux Noirs. © S. Platt/Getty Images-AFP
     

    Hillary Clinton ne fascine guère les foules, et elle le sait. "Cela n’est pas facile pour moi, a-t-elle avoué lors d’un débat télévisé. Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, je ne suis pas un politicien-né, comme mon mari ou le président Obama." Elle aurait pu répondre plus franchement à la question - "Pourquoi les deux tiers des Américains ne vous font-ils pas confiance?" Elle sait parfaitement qu’elle a été impliquée dans de nombreux scandales au cours de ses trois décennies de vie publique. Dernière en date, l’enquête du FBI sur l’utilisation, alors qu’elle était secrétaire d’Etat, de sa messagerie personnelle pour ses courriels professionnels - une entorse à la loi sur la conservation des archives publiques. Mais même peu sincère, sa réponse était pourtant exacte et révélatrice. Hillary fait preuve de retenue en public, et veille à ne jamais laisser paraître le charme décontracté qu’elle montre en privé.

    Cette faiblesse la handicapait avant même qu’une bonne partie de l’électorat démocrate, exaspérée par la crise financière et ses conséquences, ne se retourne contre les politiciens de l’establishment. La candidature d’une ancienne première dame de 68 ans, ex-sénatrice et secrétaire d’Etat, ayant de nombreux amis à Wall Street, avait en effet de quoi hérisser les démocrates déçus. Et en se présentant contre elle, Bernie Sanders a comblé les aspirations des militants les plus idéalistes. Le seul représentant au Congrès à se déclarer socialiste est populaire parmi les électeurs jeunes et blancs et les gens de gauche éduqués. Mais il séduit aussi les femmes de moins de 35 ans, ce qui tendrait à indiquer que la perspective de voir une femme occuper la Maison-Blanche ne représente plus un événement majeur pour les personnes nées après 1970. Hillary Clinton doit son avance sur Bernie Sanders aux Blancs âgés, aux Hispaniques et aux Noirs de tous âges.

    Modèle Obama

    Inspirant la méfiance, l’ex-First Lady n’est sans doute pas la candidate idéale. Il ne fait pourtant guère de doute qu’elle remportera la nomination démocrate. Ensuite, elle affrontera Donald Trump. L’institut Predictwise lui donne plus de 70 % de chances de devenir présidente. Seule une inculpation dans l’affaire de sa messagerie privée serait susceptible de l’arrêter dans son élan, ce qui, d’après le site Politico, est "hautement improbable".

    Si elle réussit à revenir à la Maison- Blanche, elle devra sa victoire à plusieurs raisons. D’abord, la mutinerie fomentée par Sanders l’a contrainte à mener une campagne plus agressive que prévu. Reprenant le modèle inauguré par Barack Obama, elle a mobilisé un vaste réseau de volontaires qui ont travaillé en profondeur l’électorat noir, elle a musclé son discours sur des questions telles que les salaires, qui seront déterminantes lors du vote. Des femmes démocrates, auparavant favorables à Sanders, ont été conquises par sa promesse d’instaurer l’égalité des salaires hommes-femmes. Mais aucune des positions de Clinton prétendument plus à gauche, par exemple son engagement à réduire la dette étudiante, n’est susceptible d’effrayer les électeurs indécis en novembre. Rien n’indique qu’elle s’éloignerait beaucoup de la politique pragmatique, promarché et de centre gauche menée par Barack Obama et Bill Clinton.

    Parti uni

    Ce qui n’empêchera pas les deux tiers des électeurs de Bernie Sanders de voter pour elle lors de l’élection présidentielle, un chiffre qui montera encore à l’été. C’est le deuxième facteur favorable à Hillary Clinton: malgré leurs divergences, les démocrates sont fondamentalement unis. La plupart révèrent Barack Obama - qui la soutient discrètement -, détestent les républicains, et veulent le pouvoir.

    Le troisième facteur est que les républicains semblent engagés dans une guerre fratricide. Les sondages montrent qu’un tiers d’entre eux ne voteraient pas pour Trump s’il était candidat. Tout comme un électeur de Trump sur trois se refusera à voter pour un autre candidat républicain. Reste que c’est un paradoxe remarquable de constater que, en cette période de rébellion populiste, c’est Hillary Clinton, pur produit de l’establishment, qui paraît la mieux placée pour l’emporter.

    SOURCES : ASSOCIATED PRESS, SONDAGES HUFFPOST, THE GREEN PAPERS ET THE ECONOMIST

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