Publié le 19/05/2022 à 10h11
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Par Marialis2 le 19 Mai 2022 à 20:03
Crise dans les hôpitaux : l’été « va être atroce, du jamais vu », prévient l’urgentiste Patrick Pelloux
L’urgentiste Patrick Pelloux dénonce « les pouvoirs publics qui veulent créer une situation de chaos pour fermer des structures ». © Crédit photo : LIONEL BONAVENTURE/AFPPar SudOuest.fr
Publié le 19/05/2022 à 10h11Face à la saturation des services d’urgences, en manque de personnel, Patrick Pelloux alerte sur « une situation de chaos » dans les hôpitauxLes hôpitaux français sont toujours dans la crise. Le recul de l’épidémie de Covid-19 ne cache pas la détresse dans laquelle se trouvent les soignants du pays. Dans un entretien à « Ouest France », l’urgentiste Patrick Pelloux dénonce « une situation catastrophique ». Le président de l’Association des médecins urgentistes hospitaliers de France accuse « les pouvoirs publics qui veulent créer une situation de chaos pour fermer des structures ». « Le système a été déstabilisé et les personnels ont été un peu abandonnés après avoir énormément travaillé » pendant la pandémie, selon Patrick Pelloux.
Face au manque de personnel, plusieurs CHU ont dû fermer des lits. Saturé, le service des urgences du CHU de Bordeaux n’accueille plus que les cas graves la nuit. « Nous estimons que cela concerne à peu près une centaine de services d’urgences sur les 690 que compte la France », selon Patrick Pelloux. Il assure que si la crise continue et qu’aucune mesure n’est mise en place, l’été « va être atroce, du jamais vu ». « Nous allons avoir des décès inopinés et involontaires dans les structures. Cela va être renforcé par l’afflux massif de touristes dans des zones balnéaires où les hôpitaux ne fonctionnent plus, ou seulement avec des médecins intérimaires », alerte-t-il.
Réintégrer les soignants non-vaccinés
L’urgentiste préconise de réintégrer les soignants non-vaccinés. « Nous sommes en pleine tempête, il faut que tout le monde vienne sur le bateau. » Il prône aussi une valorisation du travail de nuit et des gardes « en créant une égalité de salaire pour tous ». Selon lui, le Ségur de la Santé « a été sans effet » et l’augmentation des salaires mise en place « insuffisante ».
A lire aussiIls oublient leur fils sur une aire d’autorouteGuerre en Ukraine. Un pilote de Rafale témoigne : « On accepte d’ôter la vie mais aussi de donner la sienne »« Aujourd’hui, nos hôpitaux fonctionnent grâce à l’importation de médecins étrangers, venus d’Algérie, de Tunisie ou encore de Roumanie. Sans eux, les hôpitaux ferment », assure Patrick Pelloux. « Le désengagement de l’État dans le service public et le manque d’organisation, ce sont les plus faibles, les personnes âgées et les handicapés qui vont le payer. »
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Par Marialis2 le 23 Avril 2022 à 20:37
Enquête Après Orpea, le gestionnaire de maisons de retraite Bridge à son tour mis en cause
Le groupe Bridge, gérant d’Ehpad, se voit à son tour reprocher des dysfonctionnements. Entre certains résidents délaissés et des établissements en surcapacité, ses méthodes ne sont pas sans rappeler celles qui sont reprochées à Orpea.
Article rédigé parPublié le 22/04/2022 06:18 Mis à jour le 22/04/2022 16:52Temps de lecture : 10 min.Enquête sur les pratiques du gérant d’Ehpad Bridge, mis en cause pour de “graves manquements”. (GERARLDINE HALLOT / CELLULE INVESTIGATION DE RADIO FRANCE)Tous les jours, à la même heure, Jean-Jacques rend visite à sa femme qui a été admise l'an dernier à la maison de retraite “Les Fontaines”, à Horbourg-Wihr près de Colmar. Cet Ehpad de 84 places est spécialisé dans l'accueil de résidents souffrant de la maladie d'Alzheimer. Il jouissait jusqu'à peu d'une excellente réputation. Mais en décembre dernier, l’établissement a été racheté par le groupe Bridge. Depuis, d’après plusieurs familles, la prise en charge des résidents se serait fortement dégradée. "Je me suis rendu compte que ma femme n'avait pas été changée pendant quatre jours, nous indique Jean-Jacques lors de l’une de ses visites quotidiennes à laquelle nous avons assisté. J’ai remarqué aussi, devant l’état de ses cheveux, qu'elle n'avait pas été douchée pendant plus d'une semaine, poursuit-il. Avant d'arriver à l'Ehpad, on se pose la question : qu'est-ce qu'on va trouver ?"
La chambre de son épouse Colette est propre et lumineuse. Mais nous remarquons une grosse bosse sur son front. "A priori, elle a dû chuter, explique Jean-Jacques, mais personne ne s'en est rendu compte." Colette garde aussi sa tête penchée vers l’avant, alors qu’il y a encore quelques jours, elle la maintenait droite, toujours selon son mari. Lorsqu’il a interrogé la direction de l’Ehpad, on lui a répondu, nous raconte-t-il, que "personne n’avait constaté de chute, et que cela devait être un torticolis". Jean-Jacques se dit "sceptique" devant cette réponse. Il se dit aussi "convaincu" que le rachat de l’Ehpad et les "méthodes de management de Bridge" ont "fait fuir les salariés" et que cela a "dégradé la prise en charge des résidents".
Aujourd’hui, d’après nos constatations, l’établissement fonctionne avec trois aides-soignantes par étage, là où auparavant, d’après des documents que nous avons consultés, il y avait cinq aides-soignantes au deuxième étage pour 42 résidents très dépendants et quatre au premier étage pour 42 résidents un peu plus autonomes.
Des résidents levés "un jour sur deux"
Comment en est-on arrivé là ? En janvier 2022, selon des échanges de mails dont la Cellule investigation de Radio France a eu connaissance, le groupe Bridge a demandé à la directrice de l'Ehpad de l’époque de supprimer huit postes équivalent temps plein. Après avoir refusé ces suppressions de postes, la directrice a été licenciée pour insubordination lors d’un simple entretien par visioconférence, comme Le Canard Enchaîné l'a révélé dans son numéro du 30 mars 2022. Le groupe Bridge a aussi annoncé, dès son arrivée, la suppression des primes de remplacement, d’assiduité et de participation qui représentent entre 100 et 150 euros net sur le salaire d’une aide-soignante.
Depuis, entre les départs – volontaires ou contraints – et les arrêts maladie, l'établissement est en sous-effectif, nous raconte une aide-soignante. "Après le rachat, c'est vrai, ça s'est dégradé, nous explique-t-elle lors d’une rencontre le soir, après son travail. En moyenne nous sommes trois par étage, pour 42 résidents. Certains jours nous ne sommes que deux par étage", déplore-t-elle. Ce manque de personnels a des conséquences directes sur la prise en charge des résidents, selon elle. "Les douches sont aléatoires. On n’a pas le temps. On a les yeux rivés sur le chrono."
À l’Ehpad Les Fontaines, près de Colmar, depuis le rachat par le groupe Bridge, les aides-soignantes sont en sous-effectif(GERALDINE HALLOT / CELLULE INVESTIGATION DE RADIO FRANCE)Certains jours, les résidents ne sortent même pas de leur lit. "On essaie de faire au mieux, d’alterner, de les lever un jour sur deux." Les pensionnaires, précise-t-elle, sont très dépendants et atteints de la maladie d’Alzheimer. Ils peuvent difficilement se lever seul. Un témoignage que réfute la direction du groupe Bridge. Celle-ci nous affirme dans un mail : "Tous les résidents qui le peuvent, sont naturellement habillés chaque jour par nos équipes, désireuses de préserver la dignité et le lien social des personnes dont nous avons la charge."
Une autre salariée des Fontaines affirme qu’"à cause du manque de sollicitations, on constate davantage de chutes et de pertes de poids. Il y a eu toute une période où beaucoup de résidents ne voulaient plus manger. Selon la jeune femme, il y a eu aussi un allégement du protocole Covid. Avant, les soignants se faisaient tester une fois par semaine. Mais en février, les tests antigéniques hebdomadaires ont cessé. Depuis, des résidents sont tombés malade, chose qu'on n’avait plus vue chez nous depuis la première vague."
L’agence régionale de santé alertée
Deux résidents sont morts du Covid fin février début mars 2022. Coralie (prénom d'emprunt, NDLR) était à leurs côtés. Ecœurée par le peu de moyens dont elle disposait pour soulager leurs souffrances, elle a démissionné. "C'étaient des personnes qui étaient alitées et avaient du mal à respirer en restant couchées. On devait les redresser, raconte-t-elle, encore émue. Mais les coussins de positionnement pour les maintenir, il n'y en avait plus. Des devis ont été demandés pour que ces personnes puissent mourir... correctement." Faute de les avoir à temps, elle a dû "récupérer le coussin d'une personne qui venait de décéder pour le réattribuer à quelqu'un qui était en train de mourir". Coralie a quitté l’Ehpad des Fontaines d’Horbourg-Wihr après cet épisode.
Des familles et des salariés ont témoigné auprès du Conseil de vie sociale de l’établissement. Cette instance élue est un intermédiaire entre les résidents et la direction du groupe. Son président André Schmidt, inquiet face à l’afflux de témoignages circonstanciés, a alerté l’Agence régionale de santé (ARS) Grand Est. Jointe par la Cellule investigation de Radio France, l’ARS nous a répondu avoir conscience du "climat social dégradé" et des "difficultés de ressources humaines" dans cet Ehpad. "Une visite de l’établissement a d’ores et déjà été organisée le 17 mars 2022, poursuit l’ARS dans son mail, avant de conclure : "Nous restons attentifs à l’évolution de la situation au sein de l’Ehpad les Fontaines".
"Seul dans un couloir, les mains pleines d’excréments"
L’Ehpad d’Horbourg-Wihr n’est pas le seul à avoir été racheté par Bridge. Le groupe, fondé en 2017 par Charles Memoune, un ancien consultant d’Ernst & Young, a une stratégie : racheter des maisons de retraites médicalisées (Ehpad) de taille intermédiaire en zone rurale ou péri-urbaine. En cinq ans, Bridge a acquis 34 établissements, soit un peu plus de 2000 lits. Parmi eux, toujours en Alsace, il y a celui de Lutterbach près de Mulhouse. Là-bas aussi des familles se sont émues du traitement réservé aux résidents. Ainsi cette femme raconte dans un mail au Conseil de vie sociale de l’Ehpad de Lutterbach (voir ci-dessous) que début mars, elle a retrouvé son mari "seul dans le couloir, les mains pleines d'excréments". Elle a dû faire sa toilette elle-même.
Christiane, elle, constate que sa mère est souvent alitée, et pas habillée quand elle lui rend visite. "Maman est en pyjama car le personnel n’a pas le temps de l’habiller, nous raconte cette femme dynamique. Samedi dernier, il était 15h30. J’avais prévenu que je venais accompagnée de mon père. Mais là encore, ma mère était en pyjama. Papa a fait semblant de ne pas voir. Quand je l'ai ramené chez lui, il a fait une crise de larmes, et il a dit 'mais c'est ma femme, qu'est-ce qu'ils en font ?' C'est très dur." Christiane aussi estime qu’il y a "un avant et un après" le rachat par Bridge. "Depuis les effectifs de soignants ont fondu."
D’autres familles nous ont livré des témoignages similaires. "J’ai perdu confiance dans la méthode de gestion de Bridge, dit Bernard, dont l’épouse de 86 ans est arrivée à l’Ehpad de Lutterbach en 2019. Du coup, je rends visite à ma femme tous les jours pour observer comment ça se passe. Les aides-soignantes sont en nombre insuffisant, estime-t-il. Les repas sont souvent froids, je l’ai signalé à la direction." Bernard rappelle qu’il paie "2 700 euros par mois" pour "de telles prestations. Toute ma retraite y passe", conclut-il.
Le maire de Lutterbach lui-même a pris la plume en mars 2022 pour sermonner la direction du groupe Bridge. Dans un courrier dont nous avons eu connaissance (voir ci-dessous), Rémy Neumann (EELV) écrit : "La gestion financière semble être une priorité dans votre groupe avant celle de la gestion humaine des résidents et du personnel." La mairie de Lutterbach était en discussion avec le groupe Bridge pour la construction d’une résidence seniors dans la zone d’aménagement concerté (ZAC) Rives de la Doller. Mais le projet a été abandonné. "Nous avons décidé de rechercher un autre opérateur plus en phase avec les valeurs humaines que nous défendons", conclut le maire dans son courrier.
Sollicitée, la direction du groupe Bridge nous a répondu que si dysfonctionnements il y avait eu, ils étaient antérieurs à la reprise des établissements par le groupe : "Nous avons acheté trois établissements de l’est de la France fin décembre 2021 (…), la qualité de l’accueil et des soins apportés était en deçà de notre niveau d’exigence, et des dysfonctionnements majeurs ont été détectés. Nous avons été, en conséquence, contraints de prendre les mesures qui s’imposaient pour rétablir une situation satisfaisante", affirme le groupe.
Un Ehpad interdit d’accueillir de nouveaux résidents
Hors Alsace, d’autres Ehpad du groupe Bridge sont également dans le viseur des ARS. Selon nos informations, les agences régionales de santé d’Ile-de-France, de Normandie et du Centre-Val de Loire ont, elles-aussi, reçu des signalements de familles et de salariés du groupe. La résidence "Les Cèdres" à Savigny-sur-Orge (Essonne) a fait l’objet d’une inspection inopinée le 24 février 2022, dont le résultat n’est pas encore connu. Quant à l’ARS de Normandie, elle avait placé l’Ehpad “Les Opalines” aux Moutiers-en-Cinglais (Calvados) sous administration provisoire début mars en raison de "dysfonctionnements graves". Cette tutelle a été levée par le tribunal administratif de Caen qui statuait en référé. Le juge a estimé qu’il n’y avait pas de "risques immédiats". Mais en attendant la décision du juge sur le fond, le tribunal a maintenu l'interdiction d'accueillir de nouveaux résidents pendant six mois en raison "d'une insuffisance chronique de moyens en personnels (...) qui ne permet pas d'assurer une prise en charge satisfaisante des résidents lors des toilettes, des repas et des couchers".
Ailleurs en France, une ancienne responsable d’un Ehpad du groupe Bridge, dénonce elle-aussi une "mauvaise prise en charge des résidents". Elle qui a quitté le groupe en automne dernier, raconte que dans son établissement, "une chambre n'avait plus de chauffage depuis deux ans", "des seringues pour piquer les résidents étaient périmées". Après les décès de plusieurs pensionnaires, raconte-t-elle encore, elle n’a pas pu envoyer de bouquets de fleurs aux familles car sa supérieure trouvait cela trop cher. Elle explique s’être donc contentée de "trois cartes", qu’elle juge "ridicules". Et puis elle décrit cette "pratique étonnante" : "Lors de la visite de préadmission, on montre aux familles un kit de présentation dans la future chambre du résident : un dessus de lit, un joli cadre, un vase avec des fleurs et un fauteuil très confortable… qui sont immédiatement enlevés une fois le contrat signé."
Interrogée sur ces affirmations, la direction du groupe Bridge nous a répondu que "ni les audits internes du réseau, ni le récent contrôle inopiné de l’ARS n’ont révélé de non-conformité autour de la gestion des seringues. Si un audit devait mettre en lumière une quelconque non-conformité, nous prendrions les mesures qui s’imposent avec la plus grande célérité." Le groupe ajoute : "Sur le service hôtelier (…), nous encourageons la personnalisation des espaces avec du mobilier et des habitudes de vie qui leur sont propres."
D’après un document interne à Bridge que nous nous sommes procuré (voir ci-dessous), le groupe pratique aussi la surcapacité. C'est-à-dire qu'il accueille dans ses Ehpad plus de résidents que les ARS ne l’autorisent. D'après nos calculs, cela concerne 19 établissements sur 34.
Accusé lui aussi de “surbooker” ses Ehpad, Orpea avait été épinglé pour la même raison dans le rapport de l’Igas (Inspection générale des affaires sociales) et de l’IGF (Inspection générale des Finances) publié début avril. La direction du groupe Bridge nous a précisé au sujet de ce document : "Nous n’avons jamais dépassé sur l’année l’occupation autorisée pour les places financées. Lorsqu’il arrive que des établissements disposent de chambres surnuméraires, elles sont soit dédiées aux familles, soit à l’accueil de personnes âgées autonomes qui souhaiteraient bénéficier de la sécurité d’un habitat collectif et des services associés (restauration, hôtellerie, animations)."
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Par Marialis2 le 2 Novembre 2016 à 16:40
Explosion du nombre de décès par cancers
chez les femmes
Désagréable mais nécessaire, le mammostest est trop souvent oublié selon François Duhoux, oncologue aux cliniques universitairesSaint Luc (UCL) à Bruxelles.-ReportersEn 2030, les cancers pourraient tuer 5,5 millions de femmes chaque année contre 3,5 millions aujourd’hui. Les principales causes sont
l’augmentation et le vieillissement de la population. Le point en Belgique avec François Duhoux, oncologue aux cliniques universitaires
Saint Luc (UCL) à Bruxelles.
Deux études, l’une menée par l’ACS (Société américaine du cancer), l’autre publiée dans la revue médicale The Lancet mettent en garde
contre l’explosion de décès par cancer chez les femmes. Le cancer, qui tue déjà une femme sur sept (14%) chaque année dans le monde,
est la deuxième cause de décès féminins, après les maladies cardiovasculaires, selon le rapport de l’ACS.
Les chiffres
Le cancer du sein, le plus fréquent, est la principale cause de décès par cancer chez les femmes dans le monde (521 900 décès en 2012) devant le cancer du poumon (491 200 décès).
Le cancer du col de l’utérus est responsable pour sa part de près de 266 000 morts chaque année. Pour ce cancer, «près de 90% des décès dans le monde surviennent dans les pays en développement, l’Inde à elle seule comptant pour 25% du total des cas», souligne le rapport. D’après la revue scientifique médicale The Lancet, le nombre de diagnostics pourrait augmenter d’au moins 25%, à plus de 700 000 d’ici à 2030, «principalement dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire»,
L’Afrique sub-saharienne, l’Amérique Centrale et du Sud, ainsi que l’Asie du Sud-Est et l’Europe de l’Est ont les taux d’incidence (nouveaux cas) et de mortalité les plus élevés pour ce cancer.
Les causes
L’accès aux traitements et au dépistage reste largement problématique pour le cancer du sein dans les pays en développement.
Le rapport relève des «pénuries» en matériel de radiothérapie en Afrique et en Asie du Sud-Est où environ 30 pays n’ont pas de services de radiothérapie. Les pays à faibles et moyens revenus, où sont concentrés 60% des cas de cancers, ne possèdent que 32% des appareils de radiothérapie disponibles.
Les médicaments antidouleurs opiacés, comme la morphine, sont sous-utilisés dans ces pays qui en consomment moins de 5%. Des patients meurent ainsi sans être soulagés de leurs souffrances.
Les solutions
Le rapport de l’ACS souligne que la vaccination protégeant contre les papillomavirus 16 et 18 pourrait éviter la majorité des cas de cancer du col de l’utérus.
Le dépistage des lésions précancéreuses ou de cancers à un stade précoce fait également partie de la lutte contre cette maladie, mais elle est encore loin d’être optimale dans le monde, tout comme pour la vaccination, selon les auteurs.
Des efforts accrus en matière d’éducation et de prévention sont essentiels pour endiguer ce fléau grandissant, responsable de la mort de 3,5 millions de femmes en 2012 (sur plus de 8 millions de morts au total), majoritairement dans les pays en développement, souligne ce document.
Mais des centaines de milliers de ces décès pourraient être évités: bon nombre des plus de 700 000 décès annuels par cancers du poumon et du col de l’utérus pourraient en effet être prévenus grâce à une lutte efficace contre le tabagisme, à la vaccination et au dépistage, rappelle l’ACS.
«Chez nous, on n’est malheureusement pas très bon dans le dépistage du cancer du sein»
François Duhoux, oncologue spécialisé dans le cancer du sein aux cliniques universitaires Saint Luc (UCL) à Bruxelles fait le point sur le cancer chez la femme en Belgique.
En Belgique, les chiffres sont-ils comparables?
Au niveau belge, on s’attend également à une augmentation du nombre de cas de cancers chez les femmes et malheureusement également au nombre de décès. Chez nous, on n’est malheureusement pas très bon dans le dépisatge du cancer du sein car beaucoup de femmes ne font pas le dépistage recommandé par les pouvoirs publics. Il faut encourager les femmes à faire le mammotest tous les deux ans entre 50 et 69 ans, c’est un message important. Le dépistage ne permet pas d’éviter les cas de cancer du sein. Cela ne diminuera donc pas le nombre de nouveaux diagnostics mais ça peut diminuer la mortalité par cancer du sein.
À quoi est due cette augmentation?
La hausse du nombre de cancer du sein est liée à plusieurs facteurs. L’augmentation de la population: au plus il y a d’habitants, au plus il y a de cas de cancers. Le deuxième principal facteur est le vieillissement de la population. Après, il y a également des facteurs liés à notre mode de vie: l’alimentation, l’absence d’exercice physique, le fait d’avoir son enfant plus tard ou d’avoir moins d’enfants au cours de sa vie.
En ce qui concerne le nombre de cancers du col de l’utérus, on s’attend à ce qu’il baisse en Belgique grâce à la vaccination des filles à l’école.
Les rapports soulignent également une différence entre pays en voie de développement et chez nous?
Clairement, alors que chez nous on parle de prévention via la vaccination contre le cancer du col de l’utérus. Dans les pays envoie de développement, ils n’ont pas accès aux vaccins mais n‘ont souvent pas accès au frottis de dépistage qui est pourtant la première mesure à mettre en œuvre. Des études ont montré que les campagnes pour encourager les femmes aller faire un frottis diminue le taux de mortalité dû au cancer du col de l’utérus.
Des conseils à donner aux femmes belges?
– Ne pas fumer
– Faire leur mammographie de dépistage
– Faire le frottis pour le cancer du col de l’utérus
– Avoir une vie saine: manger équilibré sans oublier les fruits et légumes
– Faire du sport
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Par Marialis2 le 16 Octobre 2016 à 09:33
SANTE
Pesticides: Tout comprendre à «l’effet cocktail»
La ministre de la Santé veut que l'Europe fixe un seuil maximal global de pesticides pour les aliments alors qu'aujourd'hui, les limites sont fixées substance par substance au risque de provoquer un «effet cocktail»...
Illustration d'un épandage de pesticide dans une vigne. - Mary Evans / SIPA
Une expression qui peut sembler festive… mais qui révèle encore de mauvaises nouvelles pour votre santé. « L’effet cocktail » des pesticides est dans le viseur du gouvernement. Jeudi, la ministre de la Santé, Marisol Touraine a annoncé que le gouvernement souhaitait fixer « une limite maximale globale » pour la dose de pesticides autorisée dans les aliments. En effet, aujourd’hui, les pesticides sont certes limités, mais substance par substance. Un seuil qui ne prend pas en compte ce qu’on nomme « l’effet cocktail ».
Quels pesticides mangeons-nous sans le savoir ?
Une synergie des pesticides
L’effet cocktail, c’est l’impact cumulé de plusieurs pesticides sur la santé d’un consommateur. « Il arrive qu’une molécule seule n’induise pas d’effet nocif mais que, mélangée à d’autres, elle ait un impact, résume Nadine Lauverjat, coordonnatrice de Générations futures, association qui alerte depuis des années sur les dangers de pesticides. Et qui a cette semaine dévoilé une étude très relayée sur la présence de multiples pesticides dans le muesli non bio. Selon une étude de l’Inra, l’effet cocktail a bien été prouvé, mais uniquement sur des cellules humaines in vitro et non avec des expériences sur des humains. Cette étude s’est penchée sur l’effet conjoint de cinq pesticides très présents dans notre alimentation. Selon cette étude, deux molécules, le fludioxonil et le cyprodinil présentent un effet de synergie et endommagent l’ADN. « On ne peut cependant pas extrapoler ces résultats in vivo. Les doses auxquelles nous sommes exposés sont, a priori, bien inférieures aux doses qui seraient toxiques sur un organisme entier », nuance le chercheur en charge de l’expérience. « Mais on commence à peine à étudier cet "effet cocktail", insiste Générations Futures. Notre inquiétude aujourd’hui est liée à ce manque d’évaluation. »
Mais dans le détail, les effets sont plus complexes. « Certaines molécules interagissent », explique Robert Barouki, professeur à l’université Paris Descartes et toxicologue à l’Institut nationale de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Par exemple un pesticide peut être peu toxique seul mais associé à un autre, ils deviennent cancérigènes. A l’inverse, certaines molécules ont des effets qui s’annulent. Nous n’en sommes qu’au début de cette réflexion sur les effets cocktails des pesticides. Vous imaginez, avec 400 pesticides, le nombre de combinaisons possible… »
Une limite globale
Problème : les pesticides sont limités dans les aliments, mais substance par substance. C’est un règlement européen qui fixe depuis 2008 au niveau de toute l’Union des « limites maximales de résidus » (LMR), soit les niveaux maximaux de concentration de résidus de pesticides autorisés légalement dans les denrées alimentaires. « Et ces limites varient en fonction des aliments, renchérit Nadine Lauverjat. C’est une aberration. Si on respectait le principe de précaution, on devrait imposer une limite maximale globale. C’est d’ailleurs le cas pour l’eau : aujourd’hui, le seuil de pesticides ne peut dépasser 0,5 microgramme/litre dans l’eau. C’est très bas ! Mais la population n’est pas consciente que le principe de précaution est respecté pour l’eau… et pas pour les aliments. »
Avec une difficulté supplémentaire : tous les pesticides n’ont pas le même effet sur la santé. « Mais la recherche est assez active sur la question, rassure Robert Barouki, qui vient de publier Savez-vous ce qu’il y a dans votre assiette ? (éditions Solar). Notamment sur les pesticides qui ont le même effet sur la santé, je pense que nous sommes mûrs pour une nouvelle législation. Par exemple, certains fongicides ont un effet antiandrogénique, c’est-à-dire qu’ils s’opposent aux hormones mâles. Si plusieurs pesticides présents dans un aliment ont ce même impact sur la santé, il faudrait ajouter les seuils pour mesurer la réelle toxicité sur la santé. Aujourd’hui, on ne cumule pas les seuils de ces pesticides. Or, ça serait scientifiquement logique. C’est comme si vous disiez ce soir j’ai bu un verre de vin, un verre de champagne et un verre de whisky, donc je respecte la limite pour conduire. C’est en termes d’alcool qu’il faut raisonner… »
Entre 5 et 10 résidus de pesticides dans la salade
Difficile d’évaluer cet « effet cocktail » dans les fruits et légumes consommés chaque jour….
D’après une étude de l’EFSA, près de la moitié des échantillons testés en 2008 dans l’UE contiennent plusieurs pesticides : 27 % des échantillons en contiennent au moins deux, 9 % plus de quatre. « D’autant que de nouvelles molécules arrivent tout le temps sur le marché, ajoute Nadine Lauverjat. Or, parmi les pesticides que nous ingérons environ un quart sont des perturbateurs endocriniens. « On sait qu’un cocktail de perturbateurs endocriniens peut avoir des conséquences sur la santé notamment des femmes enceintes et des jeunes enfants », complète Nadine Lauverjat. Ces substances qui dérèglent des hormones sont suspectées de favoriser les troubles de la thyroïde, l’obésité, l’hyperactivité, la puberté précoce et surtout d’infertilité. Une limite globale devrait donc protéger davantage la santé des consommateurs.
Mais l’annonce d’hier est prise avec des pincettes par les associations. « Ce serait une véritable avancée, reprend Nadine Lauverjat. Mais ce n’est qu’un premier pas. On imagine bien que les industriels vont résister. » En effet, aujourd’hui l’agroalimentaire peut ajouter nombre de pesticides à condition que les résidus ne dépassent par la limite maximum de chaque pesticide. « Par exemple sur les pommes, on pulvérise environ 36 traitements en moyenne en France, explique Nadine Lauverjat. Mais tous ces pesticides ne se retrouvent pas dans la pomme propre à la consommation, heureusement ! Selon notre enquête, il reste entre 2 et 5 résidus de pesticides dans une pomme mais ça dépend des régions et des années. » D’autres enquêtes de Générations Futures dévoilent que dans les salades ou le raisin par exemple, on dénombre entre 5 et 10 résidus de pesticides différents. « Alors imaginez quand vous combinez tous nos menus, le soir vous avez un cocktail impressionnant de pesticides. »
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Par Marialis2 le 21 Septembre 2016 à 17:12
Alzheimer : 900 000 malades, 2 millions d’aidants, 19 milliards d’euros de coûts…
et 0 traitement
La 23e Journée mondiale de l’Alzheimer met l’accent sur le rôle des accompagnants de victimes de cette maladie neurodégénérative, qui touche 1,3 % des Français.
LE MONDE | 21.09.2016 à 14h11 • Mis à jour le 21.09.2016 à 15h05 | Par Anne-Aël Durand
La maladie d’Alzheimer se manifeste par une démence résultant de lésions progressives au sein du système nerveux central. Bien qu’elle ait été décrite il y a cent dix ans par le neurologue allemand Alois Alzheimer, ses causes sont encore débattues et il n’existe aujourd’hui aucun vaccin ni traitement pour la guérir. Cette affection neurodégénérative est devenue un enjeu majeur de santé publique, lié au vieillissement de la population, et une journée mondiale lui est consacrée le 21 septembre.
Qui sont les malades d’Alzheimer ?
Hormis de rares cas d’Alzheimer précoce (moins de 1 % des patients ont moins de 65 ans), la maladie touche les personnes âgées : entre 2 et 4 % des plus de 65 ans et jusqu’à 15 % des plus de 80 ans en sont atteints.
Quand Alzheimer touche même les plus jeunes par lemondefrLa maladie touche inégalement les sexes : les femmes représentent 60 % des malades, contre 40 % d’hommes. Un décalage qui s’explique notamment par la différence d’espérance de vie.
Au total, environ 900 000 personnes souffrent d’Alzheimer en France, un chiffre qui pourrait atteindre 1,3 million en 2020 avec l’augmentation de l’espérance de vie, selon l’Inserm, bien que de nouvelles études montrent une tendance à la stabilisation des nouveaux cas en Europe de l’Ouest. Chaque année, 225 000 nouveaux cas sont diagnostiqués.
Au niveau mondial, l’OMS estime que 35,6 millions de personnes sont touchées par une maladie d’Alzheimer ou apparentée à travers le monde.
Combien coûte la maladie ?
Le rapport mondial 2015 de l’organisation Alzheimer’s Disease International estime à 818 milliards de dollars (733 milliards d’euros) le coût annuel de la maladie dans le monde, soit plus de 1 % du PIB mondial. Un chiffre en hausse de 35 % par rapport à une évaluation de l’OMS réalisée cinq ans auparavant.
5,3 milliards d’euros de coûts médicauxEn France, seule la moitié des malades est diagnostiquée, et à peine plus d’un tiers (350 000) bénéficie d’une prise en charge pour affection de longue durée, selon le ministère de la santé. Une étude de la Fondation Médéric Alzheimer évalue à 5,3 milliards d’euros par an les coûts médicaux et paramédicaux de la maladie. Une somme qui recouvre le diagnostic, les soins annexes et surtout les hospitalisations liées aux complications (chutes, malnutrition, dépression). La maladie est la quatrième cause de mortalité en France.
Des études réalisées avec diverses méthodes évaluent entre 12 et 16,50 euros le coût horaire de l’aide informelle aux malades d’Alzheimer. En moyenne, la Fondation Médéric Alzheimer estime à 14 milliards d’euros par an le coût global de l’aide informelle pour la société française.
Au niveau des familles, France Alzheimer a évalué en 2010 que, pour chaque patient, les aides s’élèvent à 414 euros par mois en moyenne, principalement sous forme d’allocation personnalisée d’autonomie (APA), aides au logement ou aides sociales du conseil général. Le reste à charge financier est estimé à 1 000 euros par mois, avec un décalage important entre les malades encore à domicile (570 euros) et ceux qui résident en établissement (2 300 euros).
- Anne-Aël Durand
Journaliste au Monde
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Par Marialis2 le 20 Septembre 2016 à 19:45
Soins dentaires : la Cour des comptes s’alarme du « désengagement » des pouvoirs publics
LE MONDE | 20.09.2016 à 11h23 • Mis à jour le 20.09.2016 à 11h48 | Par François Béguin
Restes à charge élevés, renoncements aux soins, territoires délaissés… Six ans après avoir sévèrement critiqué la prise en charge des soins dentaires en France, la Cour des comptes tire de nouveau la sonnette d’alarme. Depuis 2010, la situation s’est même « aggravée », fait-elle valoir. Dans son rapport annuel sur la Sécurité sociale, publié mardi 20 septembre, la Cour dénonce le « désengagement » et « l’attentisme » des pouvoirs publics dans le secteur et les appelle à prendre des mesures fortes.
Regrettant une « érosion continue » des prises en charge par l’Assurance-maladie, la Cour constate que celle-ci ne rembourse que 33 % des 10,6 milliards d’euros de dépenses dentaires. Les assurances complémentaires en financent 39 % et les assurés 25 %. Ce reste à charge élevé aurait poussé en 2012 près de 4,7 millions de patients à renoncer à des soins prothétiques, les soins les plus coûteux. Conséquence : l’état de santé bucco-dentaire de la population française est « médiocre ».
Lire aussi : Les centres dentaires low cost sous surveillance
Trois jours avant leur démarrage, jeudi 22 septembre, la Cour des comptes inscrit donc ses propositions au programme des négociations conventionnelles entre l’Assurance-maladie, les complémentaires santé et les syndicats de chirurgiens-dentistes. Celles-ci doivent fixer les tarifs pour les cinq prochaines années. Pour faciliter l’accès aux soins, estiment les magistrats de la rue Cambon, la Sécu devra exiger des « contreparties » de la part des chirurgiens-dentistes.
Les trois revalorisations tarifaires accordées depuis 2006, pour un montant annuel de 160 millions d’euros, n’ont en effet pas réussi à enrayer la hausse continue des dépassements d’honoraires sur les actes prothétiques. Ceux-ci représentent 62 % des honoraires des dentistes pour seulement 12 % de leurs actes. La part de ces dépassements dans le total des honoraires a « continûment progressé, passant de 47,9 % en 2005 à 52,5 % en 2014 ». « Aucune mesure de maîtrise médicalisée de la dépense n’a été mise en œuvre », regrette la Cour.
Le risque d’une forte hostilité des chirurgiens-dentistes
Celle-ci fait huit recommandations, dont quelques propositions chocs. Le « conventionnement sélectif » des dentistes, qui permettrait de mieux réguler l’installation des nouveaux arrivants, est déjà au menu des discussions. Le plafonnement « par voies législatives » des tarifs des actes prothétiques les plus fréquents risque, lui, de se heurter à une forte hostilité des chirurgiens-dentistes.
Si les négociations ne parvenaient pas à déterminer un « cadre de régulation efficace, et donc contraignant », la Cour propose que la Sécu se concentre sur une prise en charge à 100 % des soins conservateurs et chirurgicaux, laissant aux complémentaires santé la prise en charge de soins prothétiques à tarifs plafonnés.
- François Béguin
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Par Marialis2 le 24 Juillet 2016 à 00:49
Ultime passe d’armes sur la consultation médicale à 25 euros
LE MONDE | 22.07.2016 à 00h49 • Mis à jour le 22.07.2016 à 11h18 | Par François Béguin
Une agence de la Caisse primaire d'assurance-maladie, à Tourcoing, en 2014. PHILIPPE HUGUEN / AFPLes syndicats de médecins libéraux vont sans doute y réfléchir à deux fois avant de rejeter la proposition de convention quinquennale que leur a faite, jeudi 21 juillet, la Caisse nationale de l’assurance-maladie des travailleurs salariés (Cnamts). A l’issue d’une ultime journée de négociation, celle-ci a porté à 920 millions d’euros son effort financier en leur faveur, soit 1,25 milliard d’euros d’ici à 2019 en comptant la part des mutuelles. Un montant « sans précédent », selon la Cnamts, la précédente convention, signée en 2011, s’étant élevée à 663,6 millions d’euros.
« L’architecture générale et l’ampleur des mesures sont finalisées », a annoncé Nicolas Revel, le directeur général de l’Assurance-maladie, qui s’est dit « ouvert et disponible » à des ajustements dans le cadre de cette enveloppe budgétaire d’ici la prochaine – et sans doute dernière – réunion, programmée mercredi 27 juillet.
Principal point d’achoppement avec les organisations syndicales : la date du passage de 23 à 25 euros du montant de la consultation standard pour les généralistes, inchangé depuis 2011. Pour les syndicats, cette hausse doit avoir lieu en une seule fois, en avril 2017, au moment de l’entrée en vigueur prévue de la convention.
Afin de limiter le coût de la mesure, Nicolas Revel a proposé, jeudi, qu’il y ait un passage de 23 à 24 euros au 1er avril 2017, puis à 25 euros au 1er décembre 2017, au lieu du 1er avril 2018, comme initialement annoncé.
Lire aussi : Pour les généralistes, la consultation à 25 euros est une « reconnaissance » de leur travail
Une question de calendrier
Mais pour les syndicats, cette question de calendrier est devenue un enjeu crucial des discussions. Et ils ne veulent pas reculer. « C’est deux euros tout de suite », a répété Jean-Paul Ortiz, le président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), premier syndicat chez les médecins libéraux. « La signature de la CSMF est plus qu’hypothétique dans ces conditions », a-t-il estimé, listant cinq autres « points durs » pour signer. L’organisation doit se réunir samedi en assemblée générale pour se prononcer sur le texte.
« M. Revel a fait son travail, c’est désormais aux politiques de faire le leur », a déclaré Claude Leicher, le président de MG France, premier syndicat chez les généralistes, appelant le gouvernement à un « coup de pouce », évalué à 160 millions d’euros. M. Leicher doit rencontrer un conseiller du président de la République le 26 juillet à l’Elysée.
« Avec 1,2 milliard d’euros, on est loin du compte », a pour sa part lancé Jean-Paul Hamon, le président de la Fédération des médecins de France, qui a annoncé qu’il ferait « d’autres propositions » à la Cnamts d’ici à mercredi.
Nouvelles avancées
Les syndicats ont toutefois obtenu de nouvelles avancées jeudi soir. Le « forfait structure », une subvention destinée à financer un secrétariat afin de libérer du temps médical, devrait être porté à 4 900 euros par an et par médecin. Le « forfait patientèle », qui tient compte des caractéristiques des patients, passerait, lui, à 15 000 euros, soit une hausse de 1 500 euros par médecin. Il s’agit de hausses significatives financées par un doublement de la participation des complémentaires santé, dont l’apport passerait, d’ici à 2019, de 150 millions à 300 millions d’euros sous réserve d’un accord formel de leur part, le 16 septembre.
Après avoir obtenu plusieurs millions d’euros de revalorisation pour les chirurgiens, les gynécologues-obstétriciens et les anesthésistes, Le Bloc, qui les représente, a annoncé qu’il signerait la convention.
En cas d’absence d’accord majoritaire, le 26 août, c’est un règlement arbitral qui sera mis en place par le haut fonctionnaire Bertrand Fragonard. Un règlement qui sera « bien en deçà des propositions mises sur la table », a déjà prévenu M. Revel. « Ce sera dur pour les syndicats d’expliquer qu’ils ont lâché la proie pour l’ombre et refusé 1 milliard d’euros dans une période difficile », juge Claude Pigement, l’ancien responsable santé du Parti socialiste.
L’Elysée et Matignon pourraient donc décider, d’ici à mercredi, s’ils sont prêts à lâcher quelques millions d’euros supplémentaires pour obtenir un accord avec les médecins, à quelques mois de l’élection présidentielle. Quitte peut-être pour cela à ne pas respecter la hausse de l’évolution naturelle des dépenses de santé (Ondam), qui a été fixée au taux historiquement bas de 1,75 %.
« Il faut que [la ministre de la santé] Marisol Touraine dise que ce taux sera relevé, a demandé jeudi soir Eric Henry, le président du Syndicat des médecins libéraux. Sinon, avec les sommes qui sont mises sur la table, je ne suis pas sûr que le comité d’alerte sur l’évolution des dépenses d’Assurance-maladie ne siffle pas la fin de la partie. »
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Par Marialis2 le 16 Juillet 2016 à 15:59Médecine libérale
Négociations conventionnelles :
les consultations complexes revalorisées
par Julien PriouxDans un contexte plus que tendu, l'Assurance maladie a accepté d'augmenter de 86 millions son budget pour la convention. Les consultations complexes notamment ont été revalorisées.
Au centre : Nicolas Revel, directeur général de l’Assurance maladie, Bruno Martrette,PourquoidocteurLe premier syndicat de médecins libéraux, la CSMF (1), n'a pas participé à la séance de négociations conventionnelles prévue ce mercredi. Dans un communiqué publié la veille, elle écrivait qu' « aucune avancée significative et concrète n’a été annoncée depuis le 7 juillet dernier par la CNAM (2) sur les éléments prioritaires, novateurs et structurants du New Deal de la CSMF (contrat en 10 points pour sauver la médecine libérale en France) ». Une absence qui a peut-être fait bouger les lignes puisque l'Assurance maladie a revu sa copie.
Elle a mis aujourd'hui près de 86 millions d'euros supplémentaires sur la table des discussions tarifaires avec les syndicats de médecins libéraux présents (MG France, SML, FMF). Cette rallonge porte à au moins 829 millions d'euros l'enveloppe globale pour la prochaine convention médicale. « Le total en remboursable (Assurance maladie + mutuelles, NDLR) atteindrait le milliard d'euros. Nous n'y étions pas la semaine dernière, nous y sommes », a déclaré à l'AFP, Nicolas Revel, directeur général de la CNAM, en fin de séance.
Les consultations complexes revalorisées
Parmi les propositions qui ont fait grimper la facture, on trouve la revalorisation des consultations complexes (avis ponctuel de consultant). Elles seraient portées à 48 euros, contre 46 euros proposés la semaine dernière. De plus, la majoration de coordination assurée par les spécialistes et généralistes passerait de 3 à 5 euros. C'est elle qui permet à un spécialiste de facturer sa consultation 28 euros au lieu de 25 lorsqu'un patient lui est adressé par un médecin traitant. Avec la majoration proposée, cette consultation atteindrait donc les 30 euros
Par ailleurs, l'aide à l'installation dans les déserts médicaux de 50 000 euros, destinée aux jeunes médecins exerçant en groupe serait étendue à ceux s'installant seuls. Enfin, la prise en charge de patients atteints d'un handicap mental lourd et sévère devrait également être revalorisée.
3 séances prévues la semaine prochaine
Pour Nicolas Revel, ces « propositions sont de nature à ce que tous les syndicats participent aux travaux de la semaine prochaine ». Et la réponse arrivera bientôt puisque trois séances de négociations sont prévues les 19, 20 et 21 juillet.
Pour rappel, les syndicats médicaux et l'Assurance maladie ont jusqu'au 26 août pour se mettre d'accord. Si tel n'est pas le cas, un règlement arbitral, confié à une personnalité indépendante, interviendra.
Pas d'accord sur la consultation à 25 euros
Enfin, le tarif de la consultation de base du généraliste reste un point de crispation important de ces négociations conventionnelles. L'Assurance maladie a proposé la semaine dernière une augmentation en deux étapes du C : de 23 à 24 euros en avril 2017, et de 24 à 25 euros avril 2018. « Nous ne signerons pas une augmentation en deux fois », a répété ce mercredi le Dr Claude Leicher, président de MG France, le premier syndicat de généralistes.
Une insistance que Nicolas Revel a visiblement entendu. « Les dates des deux étapes peuvent se rediscuter, mais le principe de ces deux temps me paraît devoir s'imposer compte tenu du coût de la mesure », a répondu Nicolas Revel. L'impasse sur ce sujet demeure...
(1) Confédération des Syndicats Médicaux Français(2) Caisse Nationale d'Assurance Maladie
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Par Marialis2 le 25 Juin 2016 à 20:15
Drogues en Europe : l'ecstasy fait
son grand retour
par la rédactionLe cannabis est la drogue la plus consommée en Europe, mais l’ecstasy regagne du terrain, selon les dernières données de l’OEDT.
INNAMORATI/SINTESI/SIPAPublié le 31.05.2016 à 13h47Le rapport annuel de l’OEDT (Observatoire européen des drogues et des toxicomanies) est tombé. Le panorama des consommations de drogues qu’il livre n’est pas des plus réjouissants. Premier constat : l’usage de cannabis poursuit sa hausse, avec des concentrations en THC (tétrahydrocannabinol) toujours plus fortes.
1 % de fumeurs quotidiens
Le cannabis reste ainsi la drogue la plus consommée en Europe (51,4 millions d'hommes et 32,4 millions de femmes y ont goûté au moins une fois). La substance représente également les trois quart des saisies de drogue en Europe (50 % pour l'herbe et 24 % pour la résine), très loin devant la cocaïne et le crack (9 %), les amphétamines (5 %), l'héroïne (4 %), l'ecstasy (2 %).
L'observatoire estime qu’environ 1 % des adultes européens consomment quotidiennement du cannabis. Dans les produits, les teneurs en THC oscillent entre 8 et 12 % pour l’herbe, et vont jusqu’à 18 % pour la résine. Des taux historiquement élevés, notent les rapporteurs, qui soupçonnent « une hausse peut-être due à l'émergence de techniques de production intensive en Europe et, plus récemment, à l'introduction de plants à forte teneur en principe actif au Maroc ».
Renouveau de l’ecstasy
Mais le cannabis n’est pas la seule drogue dont le succès ne se dément pas. L’ecstasy, qui avait quelque peu disparu du paysage des consommations massives, semble ressurgir ; « tant auprès des consommateurs de stimulants classiques qu'auprès d'une nouvelle génération de jeunes usagers ».
Les conditionnements de la MDMA (principe actif de l’ectsasy) ont évolué, avec des formats divers qui attirent un nouveau public. « Des poudres, cristaux et comprimés fortement dosés, avec toute une série de logos, de couleurs et de formes, sont disponibles, de même qu'une production à la commande et un recours à un marketing sophistiqué et ciblé ».
Un marché à 24 milliards d’euros
Au total, plus de 88 millions d'adultes, soit plus d'un quart des personnes âgées de 15 à 64 ans dans l'Union européenne, ont déjà consommé des drogues illicites. Sur le marché des stimulants, des disparités régionales sont observées. Ainsi, la consommation de cocaïne est plus élevée dans les pays d'Europe de l'Ouest et du Sud, tandis que les amphétamines sont plus présentes au nord et à l'est. Tous ces produits ont vu une amélioration de leur pureté, à prix stables.
Le marché des drogues illicites dans l'UE est estimé à 24,3 milliards d'euros en 2013. Avec 38 %, le cannabis (importé ou produit localement) représente la plus grande part de ce marché et sa production est devenue « un générateur de revenus majeur pour la criminalité organisée », selon l'OEDT. Viennent ensuite l'héroïne (28 %), la cocaïne (24 %), les amphétamines (8 %) et l'ecstasy (3 %).
Jeunes « cobayes »
Enfin, l’OEDT alerte sur les Nouveaux Produits de Synthèse (NPS), disponibles sur Internet – notamment sur le Darknet. « Le potentiel d'expansion de l'offre de drogue en ligne semble considérable », soulignent les auteurs, qui mettent en garde : « les jeunes consommateurs peuvent, à leur insu, servir de cobayes humains pour des substances dont les risques potentiels pour la santé sont dans une large mesure inconnus ». En 2015 tout comme en 2014, une centaine de nouvelles substances ont été recensées.
Enfin, les overdoses liées aux drogues augmentent, selon ces données. Au moins 6800 décès sont à déplorer au sein de l’UE, principalement associés à l'héroïne, avec des hausses « préoccupantes » en Irlande, Lituanie, Suède et au Royaume-Uni.
« L'Europe est confrontée à des problèmes de drogue de plus en plus importants. L'offre et la demande de nouvelles substances psychoactives, de stimulants, d'héroïne et d'autres opiacés continuent d'augmenter, ce qui a des conséquences majeures en termes de santé publique », concluent les auteurs.
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Par Marialis2 le 25 Juin 2016 à 20:07Rapport de l'ONU
Drogues : 250 millions de consommateurs dans le monde
par la rédactionLe nombre de consommateurs de drogues est resté stable dans le monde en 2014, mais les dégâts associés restent problématiques, selon un rapport de l’ONU.
elchonock/epicturaPublié le 24.06.2016 à 18h01Un adulte sur 20 dans le monde a consommé au moins une drogue en 2014. « Cela représente 250 millions de personnes âgées de 15 à 64 ans, chiffre équivalant aux populations de l’Allemagne, de la France, de l’Italie et du Royaume-Uni réunies », précise l’ONU dans son rapport annuel sur les drogues.
« C’est beaucoup, mais il ne semble pas y avoir eu d’augmentation ces quatre dernières années proportionnellement à la population mondiale », note l’UNUDC (Office des Nations unies contre la drogue et le crime).
12 millions d'injecteurs
Cependant, l’ONU estime que 29 millions de consommateurs de drogues souffriraient de troubles liés à cet usage ; « 12 millions d’entre eux pratiqueraient l’injection et 14 % de ceux-ci vivraient avec le VIH ».
Ainsi, c’est bien les injecteurs qui alarment les auteurs du rapport. « Les usagers de drogues injectables sont ceux qui s’exposent à certaines des conséquences sanitaires les plus graves ». Par ailleurs, cette population, « généralement en mauvaise santé », est particulièrement exposée aux risques de surdose et d’infections sexuellement transmissibles. « Un sur sept vit avec le VIH et un sur deux avec l’hépatite C », précise le rapport.
Les risques d’IST semblent particulièrement marqués chez les personnes qui s’injectent des stimulants, bien que ceux qui consomment des opiacés par voie injectable soient aussi exposés.
Baisse de la production d’opium
Par ailleurs, l’ONUDC note une très forte baisse de la production mondiale d’opium (-38 % en 2015 par rapport à l’année précédente), laquelle a atteint 4770 tonnes, soit le niveau enregistré à la fin des années 1990. « Cette baisse s’explique notamment par un déclin de la production en Afghanistan », précisent les rapporteurs.
Malgré cela, le marché de l’opium est stable en 2014 et pourrait le rester un certain temps. En effet, « il semble peu probable que la forte baisse de la production d’opium enregistrée en 2015 entraîne de graves pénuries sur le marché mondial de l’héroïne compte tenu des hauts niveaux de production des années précédentes » et des stocks accumulés au cours des années précédentes.
Concernant le cannabis, en 2014, « 183 millions de personnes auraient consommé du cannabis, drogue qui serait donc toujours la plus couramment consommée à l’échelle mondiale, suivie par les amphétamines ».
Les auteurs précisent qu’au total, « les hommes sont trois fois plus susceptibles que les femmes de consommer du cannabis, de la cocaïne ou des amphétamines, alors que les femmes sont plus susceptibles que les hommes de prendre des opioïdes et des tranquillisants à des fins non thérapeutiques ».
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