• Les médecins exhortent à contenir le prix "exorbitant" des traitements anti-cancer

    Les médecins exhortent à contenir le prix "exorbitant" des traitements anti-cancerLe professeur Dominique Maraninchi, le 7 janvier 2014 à Paris, alors qu'il est directeur général de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé ((c) Afp)

    Paris (AFP) - Risque d'un accès inéquitable aux traitements innovants, menace du système de santé: les prix des médicaments anti-cancer jugés "exorbitants" sont cette fois la cible des cancérologues qui ont lancé une pétition mardi pour demander l'instauration d'un "juste prix".

    "De nombreuses innovations thérapeutiques apparaissent dans le domaine du cancer. (...) Pourtant, le coût d'abord croissant et maintenant exorbitant de ces innovations risque fort de compromettre ces espoirs", écrivent Dominique Maraninchi, ancien président de l'Institut national du cancer et Jean-Paul Vernant, auteur des recommandations du 3e Plan cancer, dans une pétition signée par 110 médecins publiée mardi par Le Figaro.

    En 2014, le Gleevec, traitement contre la leucémie myéloïde chronique, coûtait en France entre 27.000 et 40.000 euros selon la dose prescrite, indique l'association La Ligue contre le cancer.

    Le coût du Keytruda, l'une des dernières molécules contre le traitement du mélanome, est est

     

    Dès décembre, le Professeur Vernant dénonçait l'inflation des prix.

    "En 2004, les médicaments contre le cancer représentaient 24 milliards de dollars; en 2008, 40 milliards; en 2014, 80 milliards sur un total de 650 milliards du coût des médicaments", précisait-il. "Si l'inflation n'est pas contenue, en 2020, ils représenteront 155 milliards de dollars, soit un doublement en six ans", prévenait-il.

    L'augmentation des coûts de ces traitements est liée à la multiplication des thérapeutiques "ciblées".

    Autrefois, un seul médicament traitait des dizaines de milliers de patients. Aujourd'hui, les avancées scientifiques, qui identifient toujours plus précisément les types de cancers ou de tumeurs, conduisent à la mise au point de molécules s'adressant à des "sous-groupes de malades" qui se comptent parfois en quelques dizaines.

    - 'Indécence' -

    "Quand un médicament est efficace, est-il logique que l'industrie demande un prix colossal pour son efficacité? Il est normal qu'un médicament soit efficace", a déclaré à l'AFP le Pr Vernant. "C'est d'une indécence colossale. Aucune industrie n'a le culot de se prévaloir de cela".

    "Et le risque est que le système explose. Les Anglais commencent déjà à dérembourser certains médicaments", note-t-il.

    Ces traitements innovants pourraient à terme menacer l'équilibre financier du système de santé, a récemment estimé Agnès Buzyn, présidente de la Haute autorité de santé.

    Le directeur général de l'Assurance maladie, Nicolas Revel, notait en juillet 2015 que le principal défi pour les trois prochaines années était "de permettre à notre pays de pleinement bénéficier des avancées thérapeutiques (...) sans rationner l'accès à ces nouvelles thérapies, sans augmenter les restes à charge sur les assurés mais sans renoncer non plus à réduire nos déficits sociaux".

    L'objectif est d'autant plus difficile à tenir que "les demandes de prix des fabricants vont parfois au-delà de l'acceptable", observait-il alors.

    En 2015, le coût global de la prise en charge des traitements anticancéreux a représenté 10% des dépenses de l'Assurance maladie contre 6,6% en 2007, selon La Ligue.

    Le coût des innovations pose une question "légitime" mais "ne peut être dissocié des transformations profondes du système de santé qu'elles induisent" et des économies qu'elles rendent possibles, en réduisant les hospitalisations par une hausse des prises en charge à domicile, a réagi le Leem, l'organisation représentant le secteur pharmaceutique en France.

    - Débat sur la R&D -

    Les cancérologues dénoncent une diminution du coût de la recherche-développement (R&D) dans le secteur pharmaceutique, qui représenterait selon eux environ 15% du chiffre d'affaires des industriels, contre plus de 25% pour les dépenses en marketing.

    Toutefois selon Loïc Plantevin, directeur du pôle santé France de la société de conseil Bain and Cie, le coût de développement moyen d'un médicament innovant a augmenté ces dernières années et se situerait "au-delà du milliard d'euros", en raison de défis scientifiques plus importants et une réglementation plus exigeante.

    "La R&D représente environ 20% du chiffre d'affaires" dans le secteur, "un chiffre à peu près stable sur les dernières années", et "les laboratoires les plus innovants en oncologie ont les taux de R&D les plus élevés", selon lui.

    Les cancérologues proposent "de définir un juste prix pour les médicaments du cancer, basé sur les sommes investies par les industriels pour la R&D du produit", auquel "s'ajouterait un retour sur investissement raisonnable".

    Le maintien de soins de qualité et l'accès à l'innovation suppose "que les prix des traitements innovants soient maîtrisés", a noté l'entourage de la ministre de la Santé. "Marisol Touraine a déjà officiellement mobilisé ses homologues au niveau international" et "cette initiative doit se poursuivre", souligne-t-on.

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  • Arrêt cardiaque : les femmes moins

    bien prises en charge que les hommes

    Vincent Bargoin

     Auteurs et déclarations|08 mars 2016

    Paris, France – Déjà présentée au congrès de l’European Society of Cardiology (ESC) 2015, mais remise sur le devant de la scène et complétée à l’occasion de la Journée internationale des femmes , une étude menée à l’Hôpital Européen Georges-Pompidou (HEGP, Paris) suggère que les femmes ont moins de chances de recevoir un massage cardiaque en cas d’arrêt cardiaque devant témoin, et sont moins fréquemment orientées vers l’angiographie d’emblée lors de l’admission à l’hôpital [1].

    Il s’agit vraisemblablement des premières données publiées sur les arrêts cardiaques chez les femmes. Et manifestement, l’idée selon laquelle la maladie coronaire touche les deux sexes, a toujours du mal à faire son chemin, y compris parmi le personnel soignant.

                
    Dr Nicole Haram

    Interrogée par Medscape édition française, le Dr Nicole Haram (HEGP) souligne pourtant que les recommandations émises en 2014 par l’ESC et l’EACTS sur la revascularisation myocardique, ainsi que les recommandations ESC de 2015 sur l’arrêt cardiaque, indiquent une angiographie systématique pour tout arrêt cardiaque, à moins que celui-ci n’ait une cause évidente, comme une blessure corporelle [2,3]. « Les recommandations ne font aucune distinction entre les hommes et les femmes ».

    40% des arrêts cardiaques surviennent chez des femmes

    L’étude porte sur 11 420 sujets, victimes d’un arrêt cardiaque à Paris ou en banlieue entre 2011 et 2014, et dont les données ont été enregistrées prospectivement dans un registre du Centre d’Expertise sur la Mort Subite.

     
    Les témoins peuvent également avoir du mal à imaginer un arrêt cardiaque chez une femme, même si nous représentons 40% de l’effectif -- Dr Nicole Haram
     

    L’analyse montre que 40% des arrêts cardiaques concernent des femmes, que ces arrêt cardiaques surviennent plus fréquemment en présence de témoins que chez les hommes, mais qu’en un tel cas, l’intervention d’un témoin pour une RCP ou une défibrillation si un appareil est disponible, est moins fréquente chez une femme que chez un homme : les taux d’interventions sont de 60 et 70% respectivement.

    « Il est probable qu’une RCP suscite davantage de crainte chez une femme, car nous paraissons fragiles », commente le Dr Karam. « Les témoins peuvent également avoir du mal à imaginer un arrêt cardiaque chez une femme, même si nous représentons 40% de l’effectif ».Lire la suite

    Moins de cathétérisme chez les femmes

    Seconde étape : l’hôpital. Ici encore, les chiffres posent question, puisque 18% de femmes sont vivantes en arrivant à l’hôpital, contre 26% des hommes.

    Les services d’urgences aussi sont moins susceptibles de transporter directement une femme en salle de cathétérisme pour une angiographie – Dr Karam

    En outre, à leur arrivée aux urgences, 40% de ces femmes ont bénéficié d’une angiographie, contre 60% des hommes. Or encore, parmi la majorité de femmes qui n’ont pas bénéficié de l’angiographie, près de la moitié présentaient une maladie coronaire.

    Que le public reste convaincu de la spécificité masculine de la maladie coronaire, est une chose. Mais l’ignorance n’est pas réservée aux non soignants : « les services d’urgences aussi sont moins susceptibles de transporter directement une femme en salle de cathétérisme pour une angiographie », déplore le Dr Karam.

    « Chez les femmes qui ont bénéficié d’une angiographie, nous avons observé une cause coronaire à l’arrêt cardiaque dans un tiers des cas », ajoute-t-elle. « L’angiographie n’est donc pas un geste inutile ».

    Aucun motif pour éviter l’angiographie chez une patiente victime d’arrêt cardiaque

    Le déficit concerne en fait toute la chaine de prise en charge. La patiente elle-même, pour commencer. « Une précédente étude menée à l’HEGP montrait que les victimes d’arrêt cardiaque présentent fréquemment des symptômes la veille : évanouissements, étourdissements, nausées, palpitations, douleurs à la poitrine, souffle court. Les femmes ont tendance à tenir ces symptômes pour imaginaires, ou décident de s’en occuper plus tard. Or, les femmes doivent écouter leur corps en cas de douleurs à la poitrine, et consulter un médecin très rapidement ».

    Les femmes ont tendance à tenir ces symptômes pour imaginaires, ou décident de s’en occuper plus tard.

    Les médecins traitants eux-mêmes « ne pensent pas au dépistage » de la maladie coronaire. Quant aux hospitaliers, ils restent dans le schéma général de pensée. Or, « la fréquence de la maladie coronaire chez les femmes est en augmentation », et « l’arrêt cardiaque n’est pas un évènement rare chez les femmes ».

    Il existe certes des causes d’arrêt un peu plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes, comme l’embolie pulmonaire. « Mais ceci ne dispense pas de l’angiographie systématique, hors cause évidente ».

    Conformément aux recommandations, « les médecins doivent prendre en charge les femmes exactement comme ils prennent en charge les hommes. Nous ne pourrons améliorer la survie des femmes après arrêt cardiaque que lorsque les médecins, les services d’urgences, le grand public et les femmes elles-mêmes accepteront que l’accident peut arriver à n’importe qui, quel que soit le sexe ».

    L’étude a été financée par l’Inserm, L’Université Paris-Descartes, et l’AP-HP.
    Les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêt en rapport avec le sujet.

    REFERENCES:

    1. Karam N, Marijon E, Beganton F, Lamhaut L, Dumas F, Cariou A, Spaulding C, Jouven X. Initial prognosis and management of out of hospital cardiac arrest in women: the SDEC Paris study. European Heart Journal. 2015;36(Abstract Supplement):206.

    2. 2014 ESC/EACTS Guidelines on myocardial revascularization. European Heart Journal. 2014;35:2541–2619. doi:10.1093/eurheartj/ehu278

    3. 2015 ESC Guidelines for the management of patients with ventricular arrhythmias and the prevention of sudden cardiac death. European Heart Journal. 2015;36:2793–2867. doi:10.1093/eurheartj/ehv316

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  • Dopage : 5 choses à savoir sur le Meldonium, médicament prisé des sportifs


    Par Clément Daniez, publié le 08/03/2016 à 20:00 , mis à jour à 20:20 Lien
     

    Maria Sharapova a révélé en première avoir été contrôlée positive au Meldonium, le 7 mars 2016, lors d'une conférence de presse à Los Angeles.

     

    Maria Sharapova a révélé en première avoir été contrôlée positive au Meldonium, le 7 mars 2016 , lors d'une conférence de presse à Los Angeles.

    AFP / ROBYN BECK

    Il y a encore quelques mois , peu de gens connaissaient l'existence du Meldonium. Uniquement les laboratoires pharmaceutiques, les médecins et les patients auxquels il était prescrit. A présent, cette molécule est devenue une célébrité.

    En ce début de l' année 2016 , le Meldonium est le nouveau produit classé dopant qui fait chuter une flopée de sportifs professionnels : la championne du monde suédoise du 1500 m Abeba Aregawi, la championne olympique 2014 de patinage artistique Ekaterina Bobrova et le vainqueur éthiopien du marathon de Tokyo 2015 Endeshaw Negesse. Et depuis lundi Maria Sharapova , vainqueur de cinq tournois du Grand Chelem dans son sport, le tennis. 

    La découverte du Meldonium

    Le Meldonium a été découvert en 1975 en Lettonie , alors simple république membre de l'URSS. Son inventeur est un scientifique Letton âgé de 68 ans . Pour ses fructueuses recherches, Ivars Kalvins était l'un des finalistes dans la catégorie "oeuvre d'une vie" du Prix de l'inventeur européenne 2015, organisé chaque année par l' Office européen des brevets , dont le sigle est EPO (sic). 

    Pourquoi prescrire du Meldonium?

    Le Meldonium traite préventivement l' infarctus du myocarde , tout comme ses séquelles. "Il permet d'éviter l'oxydation des acides gras dans le métabolisme énergétique du corps, l'une des principales causes d' accumulation de sous- produits toxiques dans les tissus du coeur , entraînant à terme des infarctus, explique l'EPO . En éliminant les sous- produits toxiques et en augmentant l' apport d' oxygène aux cellules, le Meldonium rétablit l' équilibre du métabolisme énergétique du corps." 

    En Europe de l'Est, il est également prescrit pour soigner "l' arythmie cardiaque , l'artériosclérose et le diabète ", a précisé à l'AFP Michel Audran, professeur de biophysique à la faculté de pharmacie de Montpellier et conseiller antidopage de nombreuses fédérations sportives. A cet égard, Maria Sharapova a précisé que le médicament lui été prescrit depuis 2006 pour "traiter des problèmes de santé récurrents, un déficit en magnésium , une arythmie cardiaque et des cas de diabète dans (sa) famille". 

    Le Meldonium, un produit letton qui rapporte

    On ne rigole pas avec le Meldonium en Lettonie . La molécule est l'un des produits phares de son industrie pharmaceutique . A l'export, il a généré "60 à 70 millions d'euros" de chiffre d' affaires en 2013, "soit une part de 0,6 à 0,7% du total des exportations lettones", selon l'EPO. Soit environ la moitié du chiffre d' affaires du laboratoire pharmaceutique Grindeks, qui le commercialise sous le nom de Mildronate . S'il n'est officiellement distribué que dans les pays de l'ex-URSS, le Mildronate s' achète aisément sur Internet , pour moins d'une vingtaine d'euros la boite. 

    Le Mildronate est le produit phare du laboratoire letton Grindex.

    Le Mildronate est le produit phare du laboratoire letton Grindex.

    Office européen des brevets

    Le Meldonium, quel intérêt médical pour les sportifs ?

    "Il fait diminuer le rythme cardiaque et amène plus d'oxygène au coeur. Et ce qui est bon pour le muscle cardiaque est bon pour les autres muscles. Il augmente l' endurance , et a un effet sur la récupération ", estime le professeur Audran. 

    Ivars Kalvins précise de son côté le bénéfice que les sportifs pourraient, selon lui, en tirer. "Les athlètes s'entraînent très dur, à la limite de leurs capacités physiques . Il pourrait donc être raisonnable de leur recommander du Meldonium en tant que protecteur des cellules pour éviter des crises cardiaques ou des dommages musculaires en cas de surentraînement, explique le Letton dans une interview sur un blog spécialisé du Monde . Le Meldonium est un protecteur du coeur en cas d'ischémie (diminution de l'afflux sanguin , NDLR ), il permet de s'entraîner avec une charge moyenne probablement de manière plus durable et plus sûre pour la santé des athlètes." 

    La Meldonium sur la liste des produits dopants

    Comme elle l'avait annoncé en septembre, l'Agence mondiale antidopage (AMA) a placé officiellement au 1er janvier dernier le Meldonium parmi la liste des substances prohibées . Tout test positif depuis cette date peut entraîner des sanctions - Maria Sharapova a été contrôlée pendant l'Open d' Australie. 

    L'AMA a pris cette décision à la suite d'alertes par des laboratoires anti -dopage européens. Ils constataient un détournement très répandu de l' utilisation du Meldonium par des sportifs souhaitant améliorer leur performance . Il avait ainsi été découvert en 2010 parmi la sulfureuse pharmacopée du Canadien Anthony Galea , médecin de Tiger Woods et de stars de l' athlétisme , du baseball et de football américain. 

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    Le lien entre Zika et la microcéphalie du foetus établi scientifiquement

    • La1ere.fr avec AFP
    • Publié le 05/03/2016 | 10:05, mis à jour le 05/03/2016 | 10:24   Lien

    Le Zika attaque et détruit des cellules cérébrales humaines en développement. C’est ce que vient de démontrer des chercheurs en laboratoire, établissant la première preuve scientifique d'un lien entre ce virus et la microcéphalie du fœtus.

    Bébé de cinq mois né avec une microcéphalie au Brésil © DIEGO HERCULANO / BRAZIL PHOTO PRESS
    © DIEGO HERCULANO / BRAZIL PHOTO PRESS Bébé de cinq mois né avec une microcéphalie au Brésil
    Jusqu'alors, cette relation de cause à effet entre Zika et microcéphalie n'avait pas été prouvée scientifiquement. Le virus était cependant fortement soupçonné d'être à l'origine de nombreux cas de microcéphalies, en particulier au Brésil. Cette malformation grave et irréversible se caractérise par une taille anormalement petite du crâne et du cerveau des nouveau-nés.

    Au Brésil, 583 cas           

    L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'attend à une propagation "explosive" de cas de Zika dans les Amériques, avec trois à quatre millions de contaminations cette année. Pays le plus touché, le Brésil a recensé 583 cas de microcéphalie depuis octobre 2015, soit quatre fois plus que la moyenne annuelle historique.

    Urgence de santé publique           

    Début février, l'OMS avait estimé qu'un possible lien entre le virus Zika et l'explosion des cas de microcéphalie constituait "une urgence de santé publique de portée internationale". Les chercheurs ont travaillé avec des cellules souches humaines cultivées in vitro, et leur résultat a été publié ce vendredi dans la revue américaine Cell Stem Cell. Ils ont déterminé que le virus infecte de façon sélective les cellules souches qui forment le cortex cérébral et les empêche de se diviser normalement pour former de nouvelles cellules, entraînant leur destruction.

    Trois types de cellules          

    Pour ces expériences, les scientifiques ont exposé trois types de cellules humaines au Zika. Les premières, appelées cellules neuronales progénitrices, sont essentielles au développement du cortex cérébral du foetus. Les dommages provoqués par le virus à ces cellules, qui en se différenciant deviennent des neurones, correspondent aux défauts observés dans le cerveau résultant de la microcéphalie, ont constaté ces chercheurs. Les deux autres types de cellules exposées au Zika dans cette expérience sont des cellules souches et des neurones.
      
    © A.D.A.M
    © A.D.A.M
             

    Cellules détruites

    Comme anticipé, le virus Zika a attaqué les cellules neuronales progénitrices humaines et après trois jours, 90% étaient infectées et près d'un tiers ont été détruites. Certaines cellules infectées ont été aussi utilisées par le Zika pour produire de nouvelles copies de lui-même. De plus, les gènes qui normalement se mobilisent contre des agents viraux envahisseurs n'ont pas fonctionné, chose très inhabituelle, soulignent ces scientifiques. En revanche, les deux autres types de cellules humaines testés (cellules-souches et neurones) ont largement été épargnés par le virus.

    Thérapies potentielles

    "Nos résultats démontrent clairement que le Zika peut directement infecter les cellules neuronales progénitrices humaines in vitro (...) avec une grande efficacité", conclut l'étude. "Maintenant que nous savons comment ces cellules neuronales formant le cortex cérébral sont vulnérables au Zika, elles pourraient aussi être utilisées pour un dépistage rapide de l'infection et mettre au point de nouvelles thérapies potentielles", explique Hongjun Song, également chercheur de l'Institut d'ingénierie cellulaire et co-auteur de l'étude.

    Microcéphalie et Guillain-Barré           

    En dehors du foetus, le Zika lui-même, généralement transmis par la piqûre d'un moustique, ne présente pas de danger, provoquant dans le pire des cas des symptômes de rhume ou de légère grippe, passant même parfois inaperçu. Mais avec sa propagation rapide dans plus d'une quarantaine de pays, surtout en Amérique du Sud et dans les Caraïbes, on le suspecte d'être responsable du nombre inhabituellement élevé de microcéphalies et d'autres syndromes graves, en particulier le syndrome de Guillain-Barré attaquant le système nerveux.
      

    Jeaux Olympiques à Rio         

    Le virus se transmet principalement par des moustiques, mais de récents cas suggèrent également une infection par voie sexuelle. Avec plus d'un million et demi de cas depuis 2015, le Brésil est de loin en tête des pays touchés, suscitant des inquiétudes à six mois des Jeux Olympiques de Rio de Janeiro. Le comité olympique américain a d'ailleurs annoncé vendredi la création d'un groupe d'experts dans la lutte contre les maladies infectieuses.
     

    Colombie touchée, Argentine épargnée          

    En Colombie, deuxième pays le plus touché, des scientifiques ont signalé le premier cas de microcéphalie lié au Zika, selon la revue britannique Nature. Quant à l'Argentine, tout au sud du continent américain, elle a recensé 14 cas de Zika au cours des deux premiers mois de l'année, d'après le ministère de la Santé.
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    Un extrait du webdocumentaire "A l'heure de la pause". Récit multimédia

    Un premier cas de transmission par

    voie sexuelle du virus Zika en France

    Le Monde.fr avec AFP | 27.02.2016 à 15h31 • Mis à jour le 27.02.2016 à 15h47  Lien

    La ministre de la santé, Marisol Touraine (ici au CHU de La Meynard, en Martinique), a annoncé samedi que le virus s’était transmis lors d’un rapport sexuel et non par un moustique.

    La ministre de la santé, Marisol Touraine (ici au CHU de La Meynard, en Martinique), a annoncé samedi que le virus s’était transmis lors d’un rapport sexuel et non par un moustique. La ministre de la santé, Marisol Touraine, a annoncé samedi 27 février que le virus Zika s’était transmis en France par voie sexuelle (et non par un moustique) pour la première fois.

    Ce cas de transmission par voie sexuelle, détecté il y a quelques jours, « a eu lieu chez une femme qui n’est pas enceinte. Elle a été contaminée par son compagnon, qui revenait du Brésil », a déclaré la ministre, en déplacement en Guyane. Le couple réside en Ile-de-France et la femme se « porte bien », n’a pas dû être hospitalisée, a précisé l’entourage de la ministre.

    Le Brésil est le pays le plus touché par l’épidémie de Zika, avec plus de 1,5 million de personnes contaminées. Comprendre : Zika : dix questions sur un virus qui inquiète Plusieurs cas ont été signalés déjà, notamment aux Etats-Unis.

    Le risque de transmission par ce biais reste toutefois faible.

    Lire aussi : Le risque de transmission sexuelle du virus Zika reste marginal

    Les femmes enceintes sont particulièrement surveillées, car le virus Zika est soupçonné d’être responsable de cas de malformations congénitales chez les fœtus, notamment la microcéphalie (malformation de la boîte crânienne). Mais le plus souvent, les symptômes sont bénins : éruption cutanée avec ou sans fièvre, fatigue, douleurs musculaires et articulaires, conjonctivite, maux de tête. Cependant, dans 80 % des cas, les patients atteints ne développent aucun de ces signes.

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