L’association Osez le féminisme! s’insurge vendredi contre la suppression par le conseil régional d’Ile-de-France, présidé par Valérie Pécresse (LR), du «Pass contraception», dispositif d’accès gratuit et anonyme des jeunes à des contraceptifs et des tests de dépistage.

«Pour des motifs budgétaires, supprimer le Pass contraception, c’est pénaliser, une fois de plus, les plus précaires», proteste l’association.

Dans le contexte actuel, «où des centres IVG disparaissent, où les Plannings familiaux manquent de ressources, et où les cours d’éducation sexuelle reposent largement sur la bonne volonté des établissements scolaires, cette suppression signe un vrai recul», ajoute Osez le féminisme!.

Le Pass contraception est supprimé «car c’est un échec», a affirmé pour sa part Valérie Pécresse, citée par Le Monde daté de samedi. La ligne budgétaire supprimée s’élève à 20.000 euros. «Pour 500 lycées publics, ça fait 40 euros par lycée, soit 4 centimes par lycéen. Ces 20.000 euros étaient inscrits au budget mais pas dépensés», avait-elle expliqué lors du vote du budget.

La région Ile-de-France a confirmé vendredi ce point à l’AFP, affirmant que «la réalité des chiffres est implacable», puisque 20.000 euros avaient été affichés dans le budget 2015, mais qu’au final zéro euro avait été dépensé et donc «zéro pass distribué» en 2015.

«Les associations seront reçues par Valérie Pécresse pour travailler sur un autre dispositif qui sera plus efficace et plus adapté que celui du Pass, qui a été un échec total, et qui explique son non-maintien», a-t-on précisé à la région.

De même source, on précise avoir par ailleurs relevé à 250.000 euros le budget investissement pour le soutien des centres IVG (contre 95.000 euros dépensés en 2015, pour un budget affiché de 2 millions d’euros), et à 300.000 euros le budget «Campagne information prévention sexualité-contraception IVG» (280.000 dépensés en 2015, pour un budget voté de 300.000 euros).

Mis en place en 2011 en Ile-de-France, le Pass contraception «permet aux lycéen-ne-s et apprenti-e-s d’accéder gratuitement et anonymement à des contraceptifs, des tests de dépistage et des consultations médicales, constituant un outil d’information et de prévention contre les grossesses non désirées et les infections sexuellement transmissibles» (IST), souligne Osez le féminisme!. Au total, 2.000 Pass ont été distribués.

«Nous demandons à Valérie Pécresse (...) de préserver cet outil, et même de le promouvoir davantage dans les lieux où il est diffusé», poursuit l’association.

Clémentine Autain (groupe Front de Gauche au Conseil régional) déplore que «la baisse de 83% du budget consacré à la création d’unités fonctionnelles IVG, la suppression de campagnes d’information et de prévention, du Pass contraception, la suppression encore de mesures liées à la sensibilisation aux processus de discriminations constituent des régressions majeures pour l’émancipation des Franciliennes».

Pour le groupe socialiste au Conseil régional, «cette suppression permet surtout à Valérie Pécresse et sa majorité de récompenser insidieusement les membres du mouvement d’extrême droite +Sens commun+ ayant rejoint sa liste aux dernières élections régionales».

En revanche, contrairement à une rumeur sur sa suppression, le budget de la région Auvergne-Rhône-Alpes a été voté jeudi en maintenant le Pass contraception-prévention, a précisé à l’AFP le porte-parole du président de la région Laurent Wauquiez (LR).

AFP