Ce lundi fut animé pour les anciens patrons de la police, tous proches des réseaux de Nicolas Sarkozy. En fin de matinée, RTL révélait le placement en garde à vue de Christian Flaesch, ancien directeur de la PJ parisienne, limogé de son poste en décembre 2013 en raison d’un appel passé à Brice Hortefeux, au cours duquel il l’informait de sa convocation dans une affaire visant l'actuel patron du parti Les Républicains. Selon la radio, le domicile de Christian Flaesch a également été perquisitionné. Dans l’après-midi, c’est une autre huile de la Sarkozie, l’ex-patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), Bernard Squarcini, qui a été placé en garde à vue. Les deux hommes sont entendus dans le cadre d’une information judiciaire ouverte par le parquet de Paris, notamment pour «violation du secret de l’instruction», «entraves aux investigations», «trafic d’influence» et «compromission».

Peu d’éléments ont filtré sur les raisons de ces soudains interrogatoires. Selon le Monde, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) souhaiterait entendre Christian Flaesch sur «des soupçons de violation du secret de l’enquête du temps où il occupait ses fonctions au 36, Quai des orfèvres.» En avril, de nombreux documents avaient été saisis par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff) au domicile et au bureau de Bernard Squarcini.Trois enquêtes préliminaires avaient été ouvertes. A l’évidence, les enquêteurs cherchent désormais à déterminer la façon dont le «Squale» a pu faire usage de ces documents, ou des renseignements qui en émanent, avec des fonctionnaires en poste ou pour ses activités privées: il a fondé la société de conseil en sécurité Kyrnos en 2013.

Un troisième (très) proche de Nicolas Sarkozy, Michel Gaudin, ex-préfet de police de Paris de 2007 à 2012, a été entendu lundi dans le cadre d’une audition libre. Là encore, aucune information n’a filtré sur les motifs de cette convocation. Mais l’imminence de la primaire de la droite – qui se tiendra les 20 et 27 novembre – pourrait avoir conduit à une accélération du timing judiciaire.

Willy Le Devin