La branche française de WWF souhaite «influer sur l’exploitation des matières premières naturelles en agissant sur les chaînes d’approvisionnement». Dans son étude, la branche française de l’ONG a pour ce faire identifié et étudié, depuis 2010, 16 matières premières renouvelables «dont les modes d’exploitation menacent directement ses 35 écorégions prioritaires».

La grande distribution exploite 14 des 16 matières premières sensibles

Les grands noms de la distribution figurent en haut du tableau. Leur présence dans ce triste palmarès est due à «un chiffre d’affaire lié aux achats, à la vente ou la transformation de ces matières premières renouvelables». Carrefour, Auchan, Casino, E. Leclerc, Les Mousquetaires et Système U sont ex-aequo. Ils exploitent tous 14 des 16 matières premières renouvelables concernées : soja, huile de palme, bœuf, crevettes d’élevage et crevettes sauvages, saumon d’élevage, thon, poissons blancs et poissons d’alimentation, produits laitiers, canne à sucre, bois, pâte à papier, et coton. Seuls l’hévéa (caoutchouc naturel) et les biomatériaux échappent à leurs chaînes de transformation.

Sodexo et Elior, leaders français de la restauration collective, les talonnent de peu : hormis le bois, ils utilisent les mêmes matières premières.

9 entreprises du CAC 40 dans la liste des 25

Le bois est logiquement épargné par les entreprises de restauration collective mais on le retrouve parmi les matières premières exploitées par d’autres géants de l’industrie française, notamment les groupes Bolloré (énergie), Adeo (enseignes autour de l’habitat) et les membres du CAC 40, Bouygues (BTP), Vinci (BTP) et Saint-Gobain (matériaux de construction).

Dans le top 25 de WWF France, la liste des entreprises du CAC 40 (principal indice de la bourse de Paris), est complétée par L’Oréal, Danone, Total, Michelin, Carrefour et Sodexo.

Changer la donne avec des matières premières certifiées

WWF France a identifié ces entreprises comme prioritaires pour la transformation des marchés : elles doivent changer au plus vite leurs habitudes d’approvisionnement. L’organisation présente dans son bilan 2014/2015 une solution pour une parties des 16 ressources : choisir des matières premières généralement désignées par des sigles anglophones barbares, mais que l’on peut toutes regrouper sous l’appellation «certifiées» : le bois FSC ; l’huile de palme RSPO ; les poissons MSC et ASC ; le soja RTRS ; le coton BCI et la canne à sucre Bonsucro.

Et surtout, garder en tête que l’être humain consomme en huit mois les ressources naturelles renouvelées par la Terre en une année.

Rouguyata Sall