• Guerre en Ukraine en direct : série de frappes russes sur Kharkiv ; situation très incertaine à Marioupol

     

     

     
     
     
     
     

     Une femme est emmenée dans une ambulance après avoir été blessée lors d’un bombardement russe à Kharkiv, en Ukraine, dimanche 17 avril 2022.

    Live en cours

    Guerre en Ukraine en direct : série de frappes russes sur Kharkiv ; situation très incertaine à Marioupol

    Le président ukrainien, qui a qualifié la situation à Marioupol d’« inhumaine », a appelé les Occidentaux à fournir les armes qu’il réclame. La Russie a demandé aux soldats ukrainiens retranchés de se rendre.

     
     
     

     

    19:43

    Les vétérans ukrainiens ovationnés aux Invictus Games

    La cérémonie d’ouverture de la cinquième édition des Invictus Games, cette rencontre sportive entre soldats blessés organisée sur le modèle des jeux paralympiques, a permis de rendre un hommage appuyé, samedi, à l’équipe ukrainienne. Ses membres, qui ont fait le déplacement jusqu’à la ville de La Haye(Pays-Bas) malgré l’invasion du pays par la Russie le 24 février, ont été ovationnés par le public.

    « On ne soulignera jamais assez votre courage et votre choix de venir et d’être ici », a déclaré le prince Harry. L’équipe a dit être venue « sur cette scène mondiale pas simplement pour montrer notre force mais pour dire notre vérité », a relaté Harry.

    Nous pensons aux « membres de votre équipe ne peuvent pas être ici car ils combattent en première ligne », a déclaré pour sa part le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, lors de la cérémonie. « Et bien sûr nous pensons à ces Ukrainiens de la communauté Invictus qui ont payé le prix ultime pour leur combat pendant la guerre », a-t-il ajouté.

    L’équipe ukrainienne a en effet déploré la mort de plusieurs membres de la communauté Invictus depuis le début des combats, ainsi que l’absence d’une participante, qui serait emprisonnée à Marioupol. L’entraîneur de l’équipe, Dmytro Sydoruk, lauréat d’une médaille d’argent à la troisième édition des jeux Invictus en 2017, a été tué sur le front il y a deux semaines.


    Plus de 500 participants venant de plus de 16 nations participent à l’événement, qui a été reporté deux fois en raison de la pandémie de Covid-19, et qui doit s’achever le 22 avril.

    Le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a rendu hommage à l’équipe ukrainienne lors de la cérémonie d’ouverture des Invictus Games, samedi 16 avril. (AP Photo/Peter Dejong) Le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a rendu hommage à l’équipe ukrainienne lors de la cérémonie d’ouverture des Invictus Games, samedi 16 avril. (AP Photo/Peter Dejong) PETER DEJONG / AP
     
     

     

    19:07 Vos questions
    Bonjour. Merci pour votre live. Combien reste-t-il de soldats ukrainiens à Marioupol pour la défense de la ville ?
    Azov.

    Bonjour Azov,

    L’armée russe a affirmé dimanche qu’il n’y avait plus de soldats ukrainiens dans l’ensemble du périmètre de la ville de Marioupol. Cette information n’a toutefois pas pu être vérifiée de manière indépendante. Toujours selon la même source – toujours invérifiable donc – 2 500 soldats ukrainiens étaient en revanche toujours retranchés dans l’usine sidérurgique d’Azovstal, situé près du port de la ville. C’est à ces combattants que la Russie a lancé dimanche un ultimatum pour qu’ils déposent les armes au plus tard à 3 heures GMT (6 heures du matin, heure de Moscou ; 5 heures du matin, heure de Paris).

    Plus de douze heures après la fin de l’ultimatum, il n’y a toutefois aucun signe que les soldats ukrainiens aient accédé à l’injonction de Moscou. « La ville n’est toujours pas tombée », a déclaré le premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal, à la chaîne de télévision américaine ABC, ajoutant que les combattants ukrainiens encore sur place poursuivaient le combat et contrôlaient toujours certaines parties de l’agglomération.

     

     

    18:53

    Interventions des secours dans quinze différents sites de Kharkiv

    Dans le collimateur de Moscou depuis que le président russe, Vladimir Poutine, a annoncé retirer ses troupes de la région de Kiev pour se concentrer sur l’est de l’Ukraine, Kharkiv connaît chaque jour des bombardements meurtriers. Dans cette ville située à une trentaine de kilomètres à peine de la frontière russe, au moins cinq personnes ont été tuées et treize autres blessées dimanche par une série de frappes, selon les services de secours.

    Des journalistes de l’Agence France-Presse sur place ont entendu deux bombardements et vu cinq incendies se propager dans les quartiers d’habitation du centre, autrefois célèbre pour son charme. Juste après les frappes, vers 14 heures, heure locale, trente-trois véhicules des services de secours et cent cinquante pompiers ont été envoyés en plus de quinze points de la cité, selon un responsable, tandis que les piétons couraient se mettre à l’abri, paniqués.

     

    Kharkiv, deuxième plus grande ville d’Ukraine, est toujours restée sous le contrôle des forces ukrainiennes. Tous ses bâtiments administratifs ont été détruits par des frappes russes.

     
     

     

    18:48
    Une question que beaucoup se posent, moi même bien sûr, l'utilisation de l'arme nucléaire de Poutine sera considérer comme la LIGNE ROUGE ?
    question censée !

    Bonjour question censée !,

    Le problème avec les lignes rouges, c’est qu’il faut les faire respecter, comme les zones d’exclusion aériennes que l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) se refuse à établir en Ukraine. Ainsi, en août 2013, malgré l’évidence de l’usage d’armes chimiques contre les civils en Syrie, le président des Etats-Unis, Barack Obama, avait renoncé à appliquer la ligne rouge qu’il avait lui-même fixée.

    D’où le flou entretenu par les Occidentaux. Lors de sa visite en Pologne, le président américain s’est engagé pour la première fois à ce qu’il y ait une réponse des Etats-Unis ou de l’OTAN en cas d’utilisation d’armes chimiques par la Russie.

    Emmanuel Macron s’est refusé à préciser si la France et ses alliés de l’OTAN avaient défini des « lignes rouges » en Ukraine susceptibles de déclencher une intervention, notamment l’utilisation par la Russie d’armes chimiques. « Je serai très prudent sur ce sujet », a-t-il dit lors d’une conférence de presse après un sommet extraordinaire de l’OTAN, car, « à chaque fois que j’ai eu à définir des lignes rouges, je voulais être parfaitement sûr qu’elles avaient un effet dissuasif et que leur franchissement serait suivi d’effets ». « C’est comme ça que la parole de la France ou de tout allié est respectée. C’est ce que nous avons fait en avril 2018 lors de l’opération “Hamilton” », un raid aérien mené en Syrie conjointement avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne juste après l’utilisation d’armes chimiques par le régime de Bachar Al-Assad, a-t-il rappelé. Mais dans le cas de l’Ukraine, « je pense que l’ambiguïté stratégique et la discrétion sont plus efficaces », a jugé le chef de l’Etat.

    Lire aussi : Guerre en Ukraine : placer la ligne rouge à la frontière des pays de l’OTAN « risque de suggérer à la Russie qu’elle peut faire ce qu’elle veut » ailleurs

    Lire aussi : Ukraine : lignes rouges et ambiguïté

     
     

     

    18:26
    Bonjour, pouvez vous me dire combien y’avait-il de soldats russes dans le navire «Moskva » ?
    Tymar

    Bonjour Tymar,

    Son équipage pouvait compter jusqu’à 680 hommes, selon le ministère de la défense russe. Lors de son naufrage, il transportait environ 510 membres d’équipage.

    Le ministère de la défense russe a diffusé samedi une vidéo présentée comme montrant une rencontre entre le chef de la marine et des rescapés du croiseur qui a sombré en mer Noire. Dans cette vidéo d’une trentaine de secondes, on voit quelques dizaines d’hommes en uniformes de marin alignés au garde-à-vous face au chef de la marine, Nikolaï Ievmenov.

    La diffusion de cette vidéo est intervenue au moment où nombre d’experts et d’internautes s’interrogent sur le sort des membres de l’équipage du Moskva. La Russie a assuré que l’équipage avait été évacué avant le naufrage, sans faire état de victimes. Une nouvelle analyse de la vidéo diffusée par la marine russe estime qu’environ la moitié de l’équipage du croiseur est présente.

     
     
     
     
     

     

    18:19 Vos questions
    Quand des soldats russes sont tués, comment sont-ils "rendus" à leur famille et sont-ils enterrés discrètement ou avec cérémonie ?
    BOLAND
     

    Bonjour Boland,

    Depuis un décret signé par Vladimir Poutine en mai 2015, en pleine intervention militaire russe en Syrie, les pertes militaires sont classées « secret-défense ». Le texte précisait « en temps de paix » mais aussi « en période de mise en œuvre d’opérations spéciales ». De fait, il n’y a donc aucune cérémonie accompagnant le retour des corps de soldats russes tués en opération, et les familles ont pour consigne de taire ces informations.

    A ce sujet, vous pouvez lire ce reportage de notre journaliste Isabelle Mandraud :

    Lire aussi : « Mon fils est mort, je ne comprends pas comment il a été envoyé en Ukraine »

     

     

    17:54

    Entretien avec le cinéaste russe Kirill Serebrennikov

    C’est en homme libre que Kirill Serebrennikov participera aux festivals de Cannes et d’Avignon, où il présentera respectivement La Femme de Tchaïkovski, en compétition, et Le Moine noir, d’après Tchekhov, dans la Cour d’honneur du Palais des papes, en ouverture de la 76e édition.

    A cette coïncidence, inédite, s’ajoutent les circonstances de sa venue en France, non moins exceptionnelles : le 28 mars, l’artiste de 52 ans a appris qu’il pouvait quitter la Russie, à la suite de longues années de procès et d’assignation à résidence. La justice de son pays lui reprochait d’avoir détourné des subventions publiques alors qu’il dirigeait le Centre Gogol, laboratoire de la création contemporaine où se pressait la jeunesse moscovite. En 2017, son arrestation avait suscité une vague de soutien internationale.

    Au Monde, il parle de la guerre en Ukraine, de son départ, mais aussi de son travail d’artiste :

    « Etre en Russie maintenant me donne l’impression de participer à la guerre, et je ne veux pas être partie prenante de cette guerre ! »

     

    Lire aussi : Kirill Serebrennikov, cinéaste russe : « On était là avant Poutine, on espère être là après »

     

     

    17:32
    Arme nucléaire tactique avec charge plus petite. Concrètement, cela signifie quoi comme dégâts ? Combien de fois Hiroshima ? Quelle surface détruite au sol ? Merci.
    Serge

    Bonjour Serge,

    La bombe d’Hiroshima avait une charge évaluée à 15 kilotonnes (soit 15 000 tonnes de TNT), celle de Nagasaki était évaluée à 21 kilotonnes.

    Le Bulletin of the Atomic Scientists, qui détaille l’arsenal nucléaire russe, indique que les missiles SS-26 Stone, SSC-7 Southpaw, SSC-8 Screwdriver peuvent emporter des têtes nucléaires allant d’une dizaine de kilotonnes à une centaine.



     

     

    17:14
    Bonjour et merci pour votre live que je suis assidûment. J’aurais aimé savoir quelles sont les raisons qui expliquent que les forces ukrainiennes ne semblent pas pouvoir venir en aide (logistique, militaire, humanitaire) aux habitants et aux soldats encore en place dans Marioupol ? Aucun ravitaillement n’est-il possible ?
    Sebbito
    Bonjour, Je trouve que vous ne répondez pas à la question de Rodrigue si l’armée ukrainienne pourrait briser le siège de Marioupol. L’armée russe s’est tout de même retiré du nord. Est-ce que le président Zelensky ne tiendrait pas un double discours : d’une part il sacrifie la ville portuaire et d’autre part il utilise l’image de ville martyr afin de maintenir la pression sur l’UE et les pays anglo-saxons?
    V

    Bonjour Sebbito et V,

    Il faut regarder attentivement les cartes (cliquez dessus pour ouvrir en plein écran) : la ville de Marioupol est encerclée. La mer d’Azov est contrôlée par les Russes, et, sur terre, les forces russes contrôlent le terrain et sont proches de leurs bases. Une offensive pour débloquer les défenseurs se déroulerait loin des bases ukrainiennes et nécessiterait des moyens logistiques et militaires que l’armée ukrainienne n’a visiblement pas.

    Carte de l'avancée russe au 17 avril 2022. Carte de l'avancée russe au 17 avril 2022. LE MONDE
     
     

     

    16:25 L’image à la « une »

    A Kharkiv

    Voici l’image que vous voyez en tête de ce direct :

    Une femme est emmenée dans une ambulance après avoir été blessée par un bombardement russe à Kharkiv, dimanche 17 avril 2022. Une femme est emmenée dans une ambulance après avoir été blessée par un bombardement russe à Kharkiv, dimanche 17 avril 2022. FELIPE DANA / AP Un homme entre dans son immeuble en feu après un bombardement russe à Kharkiv, dimanche 17 avril 2022. Un homme entre dans son immeuble en feu après un bombardement russe à Kharkiv, dimanche 17 avril 2022. FELIPE DANA / AP Des militaires ukrainiens courent pour se mettre à l’abri alors que des explosions sont entendues lors d’une attaque russe dans le centre-ville de Kharkiv, dimanche 17 avril 2022. Des militaires ukrainiens courent pour se mettre à l’abri alors que des explosions sont entendues lors d’une attaque russe dans le centre-ville de Kharkiv, dimanche 17 avril 2022. FELIPE DANA / AP Le corps d’une femme tuée par un bombardement russe gît sur un trottoir, dans le centre-ville de Kharkiv, dimanche 17 avril 2022. Le corps d’une femme tuée par un bombardement russe gît sur un trottoir, dans le centre-ville de Kharkiv, dimanche 17 avril 2022. FELIPE DANA / AP  

     

    16:12

    Volodymyr Zelensky invite Emmanuel Macron à venir constater l’existence d’un « génocide »

    Le président ukrainien a affirmé avoir invité Emmanuel Macron à se rendre en Ukraine pour constater de ses yeux que les forces russes commettent un « génocide », terme que son homologue français s’est jusqu’ici refusé à employer.

    « S’agissant d’Emmanuel, je lui ai parlé », a déclaré le président Zelensky dans un entretien avec la chaîne américaine CNN réalisé vendredi et diffusé dimanche. « Je pense qu’il veut faire en sorte que la Russie s’engage dans un dialogue », a-t-il ajouté, pour expliquer le refus du dirigeant français de dénoncer un « génocide » en Ukraine, à rebours du président des Etats-Unis, Joe Biden. Le président ukrainien avait dans un premier temps jugé mercredi ce refus « très blessant ». « Je lui ai dit que je voulais qu’il comprenne qu’il ne s’agit pas d’une guerre, que ce n’est rien d’autre qu’un génocide. Je l’ai invité à venir quand il en aura l’occasion. (…) Il viendra, et il verra, et je suis sûr qu’il comprendra », déclare dans cette interview M. Zelensky.

    Emmanuel Macron avait expliqué jeudi que le mot « génocide » devait à son avis être « qualifié par des juristes, pas par des politiques » et que « rentrer dans l’escalade verbale » n’était « pas aider l’Ukraine ».

    Dans son entretien, le président ukrainien dit aussi souhaiter la venue en Ukraine de M. Biden, qui a créé la surprise en affirmant cette semaine que les forces russes commettaient un « génocide ». « Je pense qu’il viendra (…) mais la décision lui revient, bien entendu, cela dépend de la situation sécuritaire, a-t-il précisé. Mais je pense qu’il est le dirigeant des Etats-Unis et que, pour cette raison, il devrait venir voir. » Le gouvernement américain réfléchit à envoyer un émissaire à Kiev, mais la Maison Blanche a exclu pour l’instant un déplacement à hauts risques du président lui-même.

     

    Lire aussi : Les alliés de l’Ukraine divergent sur la qualification des crimes commis en Ukraine

     
     
     

     

    16:05 Vos questions
    Bonjour, combien y a t’il de réfugiés ukrainiens en Europe à ce jour étant tenu compte des réfugiés qui reviennent au pays ?
    Ol

    Bonjour Ol,

    Hier, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) de l’ONU a recensé exactement 4 836 445 Ukrainiens ayant fui leur pays depuis l’invasion russe le 24 février. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), environ 215 000 ressortissants de pays tiers – principalement des étudiants et des travailleurs migrants – ont également fui vers les pays voisins, ce qui signifie que plus de 5 millions de personnes au total ont fui l’Ukraine depuis le début de la guerre.

    Outre les réfugiés, l’OIM estime que 7,1 millions de personnes ont quitté leur foyer mais se trouvent toujours en Ukraine. Ainsi, près des deux tiers de tous les enfants ukrainiens ont été forcés de quitter leur lieu d’habitation, qu’ils aient quitté le pays ou qu’ils soient restés sur le territoire ukrainien.

     

     

    15:59

    « Marioupol n’est pas tombée », assure le premier ministre ukrainien

    Alors que le délai laissé par les Russes aux combattants ukrainiens de Marioupol pour rendre les armes et quitter les lieux a expiré, le premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal, a assuré il y a quelques minutes que la ville n’était « pas tombée ». « Nos forces militaires, nos soldats y sont toujours. Ils combattront jusqu’au bout. A l’heure où je vous parle, ils sont toujours dans Marioupol », a-t-il déclaré lors d’une interview diffusée dimanche par la chaîne américaine ABC, laissant entendre que les soldats ne se rendraient pas. Selon lui, certaines zones de la cité portuaire échappent encore au contrôle de la Russie.

    Le premier ministre ukrainien a rappelé lors de cette interview que de nombreux civils, toujours piégés dans la ville, vivaient « sans eau, sans nourriture, sans chauffage, sans électricité », exhortant à nouveau tous les « partenaires » de l’Ukraine à apporter leur soutien au pays et à « aider à arrêter cette immense catastrophe humanitaire ».

     
     
     
     

     

    15:44 Vos questions
    Pensez-vous que Vladimir poutine utilisera le nucléaire comme réponse à l'augmentation de l’aide millitaire faite par les Etat-Unis pour l’Ukraine?
    Billyquads

    Bonjour Billyquads,

    C’est évidemment une question cruciale, qui plane au-dessus du conflit et inquiète tous les acteurs internationaux. La Russie peut-elle utiliser ses armes nucléaires tactiques en Ukraine ? Le précédent serait extrêmement dangereux et briserait un tabou qui tient depuis 1945.

    « Il est possible que le président Poutine et les dirigeants russes sombrent dans le désespoir, compte tenu des revers qu’ils ont subis jusqu’ici d’un point de vue militaire », a ainsi à nouveau souligné, jeudi, le chef de la CIA, William Burns, tout en admettant n’avoir « pas vraiment constaté de signes concrets (…) qui pourraient aggraver » les inquiétudes occidentales sur ce dossier.

    Officiellement, le Kremlin a affirmé qu’il n’utilisera l’arme nucléaire en Ukraine qu’en cas de « menace existentielle » contre la Russie. Dans une telle hypothèse, l’armée russe est lourdement équipée. Une arme nucléaire tactique – plus petite en charge explosive qu’une arme nucléaire stratégique – est en théorie destinée au champ de bataille et transportée par un vecteur ayant une portée inférieure à 500 kilomètres. Selon le très respecté Bulletin of the Atomic Scientists, « 1 588 têtes nucléaires russes sont déployées », dont 812 sur des missiles installés à terre, 576 sur des sous-marins et 200 sur des bombardiers.

    Le risque de voir la Russie utiliser une partie de cet arsenal ne peut donc être totalement écarté. « En cas d’enlisement ou d’humiliation, on peut imaginer une escalade verticale. Cela fait partie de la culture stratégique russe d’aller dans l’intimidation et l’escalade pour obtenir la désescalade, rappelait ainsi à l’Agence France-Presse un haut gradé français sous le couvert de l’anonymat. Poutine n’est pas entré dans cette guerre pour la perdre. »

    Mais d’autres veulent croire que le tabou absolu demeure. Si Vladimir Poutine décide d’anéantir ne serait-ce qu’un village ukrainien pour montrer sa détermination, toute vie humaine serait potentiellement exclue de la zone pour des décennies. Une attitude qui risquerait aussi de priver Moscou d’une partie de ses soutiens, notamment celui de la Chine, très précieux.

     

     

    15:33 Vos questions
    L’armée ukrainienne ne peut-elle pas briser le blocus imposé à Marioupol ?
    Rodrigue

    Bonjour Rodrigue,

    Dimanche matin, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté les pays occidentaux à fournir à l’Ukraine « toutes les armes lourdes nécessaires, les avions et, sans exagération aucune, immédiatement » pour « réduire la pression sur Marioupol et lever le siège ».

    Le port stratégique est enclavé dans une zone contrôlée par les Russes. Pour le libérer, les Ukrainiens devraient réussir à percer les positions russes sur la bande côtière le long de la mer d’Azov et cela paraît très difficile en l’état actuel des forces. Fin mars, Oleksiy Arestovych, un conseiller du président ukrainien, avait déclaré que les forces armées les plus proches qui pourraient apporter leur aide pour la défense de Marioupol luttaient déjà contre « la force écrasante de l’ennemi », ou se trouvaient à au moins 100 kilomètres. « Il n’y a actuellement aucune solution militaire pour Marioupol », avait-il affirmé.

     
     

     

    15:10 Sur le terrain

    Une série de frappes russes sur Kharkiv, grande ville du Nord-Est

    Au moins cinq personnes ont été tuées et treize blessées dimanche dans une série de frappes sur Kharkiv, ont annoncé les services de secours de la deuxième plus grande ville d’Ukraine. Les bombardements ont également provoqué des incendies, que les pompiers tentent actuellement de maîtriser.

    La ville de Kharkiv, située à une trentaine de kilomètres de la frontière russe, comptait quelque 1,4 million d’habitants avant la guerre. Depuis le début du conflit, elle est la cible quasi quotidienne de bombardements russes.

     

     

    14:31

    L’exode se poursuit pour les habitants de l’est de l’Ukraine

    Des femmes pleurent alors qu’un train de personnes déplacées s’apprête à quitter la gare principale de Zaporijia, dans le sud de l’Ukraine, le 17 avril 2022. Des femmes pleurent alors qu’un train de personnes déplacées s’apprête à quitter la gare principale de Zaporijia, dans le sud de l’Ukraine, le 17 avril 2022. ED JONES / AFP A la gare principale de Zaporijia, le 17 avril 2022. A la gare principale de Zaporijia, le 17 avril 2022. ED JONES / AFP Sergei regarde au dehors, quelques minutes avant d’arriver avec sa famille à Lviv, en provenance de Kiev, dimanche 17 avril 2022. Sergei regarde au dehors, quelques minutes avant d’arriver avec sa famille à Lviv, en provenance de Kiev, dimanche 17 avril 2022. RODRIGO ABD / AP  

     

    14:28

    « S’il vous plaît, ne nous habituons pas à la guerre », exhorte le pape François

    Le pape François lors de sa traditionnelle bénédiction « urbi et orbi », devant 50 000 fidèles réunis sur la place Saint-Pierre à Rome, le 17 avril 2022. Le pape François lors de sa traditionnelle bénédiction « urbi et orbi », devant 50 000 fidèles réunis sur la place Saint-Pierre à Rome, le 17 avril 2022. TIZIANA FABI / AFP

    Le pape François a appelé dimanche les dirigeants à « entendre le cri de paix des gens » en cette « Pâques de guerre ». « Nous avons vu trop de sang, trop de violence (…). Que l’on arrête de montrer les muscles pendant que les gens souffrent », a lancé le souverain pontife lors de sa traditionnelle bénédiction urbi et orbi, devant 50 000 fidèles réunis sur la place Saint-Pierre à Rome.

    « S’il vous plaît, ne nous habituons pas à la guerre, engageons-nous tous à demander la paix (…). Que ceux qui ont la responsabilité des nations entendent le cri de paix des gens », a-t-il exhorté, provoquant les applaudissements de la foule.

    Le chef spirituel de plus d’un milliard de catholiques a longuement insisté sur la nécessité de la paix pour « l’Ukraine martyrisée, si durement éprouvée par la violence et par la destruction de la guerre cruelle et insensée dans laquelle elle a été entraînée » avec l’invasion russe. Le souverain pontife a dit penser aux « nombreuses victimes ukrainiennes », citant « les millions de réfugiés et de déplacés internes, les familles divisées, les personnes âgées restées seules, les vies brisées et les villes rasées ». « J’ai dans les yeux le regard des enfants devenus orphelins », a-t-il ajouté.

    Il a aussi salué les « signes encourageants », comme « les portes ouvertes de nombreuses familles et communautés qui accueillent des migrants et des réfugiés dans toute l’Europe », y voyant « une bénédiction pour nos sociétés, parfois dégradées par tant d’égoïsme et d’individualisme ».

     

     

    14:09

    « Tous ceux qui continueront à résister à Marioupol seront anéantis », menace la Russie

    La Russie a lancé un nouvel ultimatum aux dernières forces ukrainiennes qui se battent à Marioupol : déposer les armes et quitter le complexe métallurgique d’Azovstal avant midi (heure de Paris).

    Aucune information de la situation sur le terrain ne nous est parvenue depuis, mais le porte-parole du ministère de la défense russe, le général Igor Konachenkov, qui accuse le commandement ukrainien d’empêcher la reddition de ses soldats à Marioupol, a prévenu que « tous ceux qui continueront à résister seront anéantis ». Selon les affirmations du ministère, environ 2 500 combattants ukrainiens sont toujours dans l’usine, ainsi que « 400 mercenaires étrangers ».

    L’Ukraine n’a pas répondu à cet ultimatum par une déclaration officielle. La vice-ministre de la défense ukrainienne, Hanna Maliar, a seulement affirmé, dimanche, que Marioupol tenait toujours. Après l’appel des Russes aux derniers soldats ukrainiens de Marioupol à rendre les armes, Volodymyr Zelensky a prévenu que leur « élimination (…) mettrait fin à toute négociation de paix » avec Moscou.

    Au petit matin dimanche, l’état-major ukrainien a déclaré que des frappes aériennes avaient été menées sur la ville par les Russes, notamment depuis la région de Donetsk. Il a également, dans un communiqué, mentionné « des opérations d’assaut près du port », sans autres détails.

     

     

    13:08

    Pourquoi n’y a-t-il pas de « no fly zone » avec une intervention de l’OTAN dans la guerre en Ukraine ? La Russie peut-elle être exclue de l’ONU ? Comment la Biélorussie est-elle engagée militairement dans le conflit ? Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par les armées russes, Le Monde répond en direct à vos interrogations sur l’évolution du conflit dans son direct quotidien. Voici les réponses à vos questions les plus fréquentes.

    Lire aussi : Guerre en Ukraine : les réponses du « Monde » à vos questions les plus fréquentes

     
    La situation en carte



     

    Le contexte

    Live animé par Pierre Bouvier et Charlotte Chabas

    • La bataille pour le contrôle de la ville de Marioupol se poursuit, faisant craindre un lourd bilan humain côté ukrainien. Selon le président Volodymyr Zelensky, « la situation à Marioupol reste aussi grave qu’il est possible de l’être. Tout simplement inhumaine », des propos publiés au moment où le ministère de la défense russe demandait aux derniers combattants ukrainiens retranchés dans le complexe métallurgique d’Azovstal de cesser les combats dimanche à 6 heures, heure de Moscou.
    • Le Moskva, navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, a coulé jeudi. L’Ukraine affirme l’avoir touché avec deux missiles, rejetant la version de Moscou, qui assure que le croiseur a été « gravement endommagé » par un incendie. Une responsable de l’armée ukrainienne a rapporté que l’équipage n’avait pas pu être évacué – une version, là aussi, opposée à celle de la Russie. Samedi soir, l’agence de presse russe a diffusé une vidéo montrant entre 50 et 80 personnes présentées comme l’équipage du navire, alors que ce dernier avait plus de 500 personnes à son bord au moment du naufrage.
    • La Russie a également continué ses bombardements, samedi et dimanche, visant des cibles dans huit différentes régions ukrainiennes. A Kiev, une personne a été tuée, et plusieurs autres blessées, dans le raïon (quartier administratif) Darnytsky, et une usine d’armement a été ciblée. A Kharkiv, un bombardement près d’un marché en plein air a fait au moins un mort et 18 blessés, selon les secouristes ukrainiens. Une raffinerie de Lyssytchansk a également été touchée, provoquant un vaste incendie.
    • La Russie a décidé d’interdire l’entrée sur le territoire russe au premier ministre britannique, Boris Johnson, ainsi qu’à une dizaine de hauts responsables et ministres britanniques, en réponse aux sanctions britanniques contre Moscou. Londres a réagi en affirmant rester « résolu dans [le] soutien à l’Ukraine ».
    • Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a annoncé samedi que 40 200 personnes de plus ont fui l’Ukraine en vingt-quatre heures. Ce nouveau bilan porte au total à 4 836 445 le nombre d’Ukrainiens ayant fui leur pays depuis le début de son invasion par la Russie, le 24 février.

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