Depuis l’élection de Donald Trump, ses opposants cherchent tant bien que mal des moyens de lui barrer la route de la présidence. Sur le site Change.org, une pétition invitant le collège électoral à élire Hillary Clinton a recueilli en six jours plus de 4,3 millions de signatures. Ce souhait a peu de chances de se réaliser, mais n’est pas totalement absurde.

Comment marche le collège électoral ?

Aux Etats-Unis, le président est élu au suffrage indirect. En votant le 8 novembre, les citoyens américains ont, en fait, élu des grands électeurs, 538 au total. Dans presque tous les Etats, le système du «winner takes all» (le gagnant prend tout) s’applique : le parti qui remporte la majorité gagne la totalité des grands électeurs. En Californie, les 55 grands électeurs sont donc censés voter pour Hillary Clinton, et les 29 de Floride pour Donald Trump. Ces grands électeurs doivent se réunir le 19 décembre pour élire le nouveau président. Le dépouillement a lieu quinze jours après au Sénat.

Qui sont les grands électeurs ?

Ce sont les partis politiques qui choisissent un panel de grands électeurs potentiels. Sont choisies généralement des personnalités ayant occupé, ou occupant, une position d’importance dans les partis. On peut aussi trouver des grands donateurs ou des activistes. Ensuite, en fonction des résultats du vote, ces candidats deviennent ou non grands électeurs.

Peuvent-ils voter pour qui ils veulent ?

Bien qu’aucune loi n’oblige les grands électeurs à voter pour le candidat pour lequel ils ont été élus, les écarts sont très rares. Pour les limiter, il existe des lois dans 26 Etats sur 51 (le district de Columbia compte pour un dans l’élection) qui imposent aux élus de voter en conformité au serment qu’ils ont fait au préalable à leur parti ou à leur Etat. Selon l’association Fairvote, engagée pour une réforme du système électoral américain, seuls 82 grands électeurs auraient dévié depuis la création du mode de scrutin indirect en 1787. Certains Etats prévoient dans ce cas des amendes de 500 à 1 000 dollars. De plus, les grands électeurs dits «faithless» (sans foi) peuvent être disqualifiés et remplacés. Bien que cela reste possible, il y a ainsi très peu de chances pour que les grands électeurs renversent le scrutin.

A.Mt.