• Législatives 2022 : pourquoi les projections attribuent-elles moins de sièges à la Nupes qu'à Ensemble !, malgré des résultats similaires ?

    Selon une estimation Ipsos-Sopra Steria, la majorité présidentielle pourrait envoyer entre 255 à 295 députés à l'Assemblée nationale, contre 150 à 190 pour la coalition de gauche, alors que quelques dizaines de milliers de voix seulement les séparaient dimanche.

    Article rédigé par
    France Télévisions
     
    Publié le 14/06/2022 06:59 Mis à jour le 14/06/2022 09:14
    Temps de lecture : 4 min.
    Près de 200 candidats de la Nupes sont arrivés en tête dans leur circonscription au premier tour des élections législatives, dimanche 12 juin. Mais le plus dur reste à faire, comme l'explique le journaliste Serge Cimino dans le 19/20 du lundi 13 juin. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)Près de 200 candidats de la Nupes sont arrivés en tête dans leur circonscription au premier tour des élections législatives, dimanche 12 juin. Mais le plus dur reste à faire, comme l'explique le journaliste Serge Cimino dans le 19/20 du lundi 13 juin. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

    Ils sont au coude-à-coude. Ensemble ! et la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) ont récolté un peu plus de 25% des suffrages lors du premier tour des élections législatives, dimanche 12 juin. Un résultat si serré que l'identité du camp arrivé en tête était encore débattue lundi, les leaders de l'alliance de gauche contestant le décompte du ministère de l'IntérieurLes projections du nombre de sièges que pourraient obtenir les différents partis à l'issue du second tour laissent pourtant peu de doutes sur le visage de la future Assemblée nationale : elles donnent une avance conséquente à l'alliance autour d'Emmanuel Macron, même si elle risque ne pas atteindre la majorité absolue.

    >> Suivez la campagne avant le second tour des législatives 2022 dans notre direct

    Ensemble ! pourrait obtenir entre 255 à 295 des 577 fauteuils de l'hémicycle, selon l'estimation d'Ipsos-Sopra Steria, dimanche soir, pour France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et les chaînes parlementaires. La coalition de gauche disposerait, elle, d'un contingent compris entre 150 et 190 députés. Comment expliquer un tel décalage entre le nombre de voix et le nombre de sièges ?

    Parce que l'élection ne se joue pas à l'échelle nationale

    L'écart entre le nombre de suffrages exprimés sur l'ensemble du territoire et les projections en sièges s'explique principalement par le mode de scrutin. Les élections législatives se jouent dans 577 circonscriptions différentes, et non à l'échelle nationale. Dans chacune d'entre elles, les électeurs choisissent leur député au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Pour obtenir la majorité des sièges à l'Assemblée nationale, un parti ou une coalition doit donc l'emporter dans un maximum de circonscriptions.

    Il n'y a donc pas de proportionnalité entre le score d'un parti ou d'un bloc politique à l'échelle nationale et le nombre de circonscriptions qu'il peut remporter. Si ses électeurs sont inégalement répartis sur le territoire, ce mode de scrutin crée une distorsion entre son poids dans l'électorat et sa représentation à l'Assemblée nationale. C'est pour faire disparaitre ce décalage que certaines formations politiques plaident pour l'élection des députés à la proportionnelle. C'est le cas de la Nupes, mais aussi du Rassemblement national, à qui les projections prédisent entre 20 et 45 sièges alors qu'il a récolté 18,7% des voix. 

     

    Parce que l'électorat de la Nupes est plus concentré dans certains territoires

    Pour gagner des sièges aux législatives, il est plus efficace d'obtenir des résultats équilibrés dans un maximum de circonscriptions que d'avoir des scores très élevés dans certaines circonscriptions et très faibles dans d'autres. Ce fonctionnement a tendance à désavantager la gauche, dont les électeurs habitent essentiellement dans les zones urbaines et les banlieues périphériques. "La gauche a un électorat très concentré dans les grandes villes", expliquait à franceinfo Bruno Jeanbart, vice-président de l'institut de sondages OpinionWay, à quelques semaines des élections.

    Ainsi, à Paris et en Seine-Saint-Denis, quatre candidats de la Nupes ont été élus dès le premier tour dimanche. Tous ont réussi à obtenir plus de 50% des suffrages exprimés et un nombre de voix au moins égal à 25% du nombre d'électeurs inscrits dans leur circonscription. Un seul candidat de la majorité présidentielle a réussi la même performance : Yannick Favennec, en Mayenne.

    Cependant, l'électorat d'Emmanuel Macron est plus homogène sur l'ensemble du territoire. Ensemble ! a ainsi réussi à se qualifier au second tour dans davantage de circonscriptions que la Nupes : 417 contre 380, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

    Parce qu'Ensemble ! est avantagé par son positionnement centriste

    Pour faire basculer l'Assemblée à gauche, "il faudrait que la Nupes gagne 80% de ses seconds tours", analyse auprès de l'AFP Simon Persico, spécialiste de la gauche et chercheur à Sciences Po Grenoble. Or, l'alliance de la gauche ne part pas favorite dans nombre de ces duels en raison d'un désavantage sur les réserves de voix, qui seront potentiellement redistribuées en fonction des consignes de vote. Positionnée au centre de l'échiquier politique, la coalition Ensemble ! est en position de force de ce point de vue.

    Les soutiens d'Emmanuel Macron peuvent, par exemple, espérer qu'une partie des électeurs qui ont choisi LR au premier tour se tourneront vers eux au second. "Quand les candidats Ensemble ! feront face à un candidat de gauche, ils bénéficieront de reports plutôt favorables des électeurs de droite, notamment des électeurs des Républicains, qui obtiennent des scores qui ne sont pas négligeables", observe Mathieu Gallard, directeur d'études au sein de l'institut de sondages Ipsos-Sopra Steria, interrogé par franceinfo

    Pour emporter un maximum de sièges face à la majorité présidentielle, la Nupes mise de son côté sur une participation accrue au second tour, alors que l'abstention a atteint un record historique (52,49%) dimanche"La réserve de voix est chez les électeurs qui avaient voté Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle" mais qui ne se sont pas déplacés cette fois-ci, observe pour franceinfo Manuel Cervera-Marzal, sociologue à l'EHESS et spécialiste de l'électorat de La France insoumise.

     

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  • Ukraine: Reporters sans frontières ouvre un 2e centre d'aide aux journalistes

    Ukraine: Reporters sans frontières ouvre un 2e centre d'aide aux journalistes
    Reporters sans frontières ouvre un 2e centre d'aide aux journalistes à Kiev, en Ukraine

    AFP, publié le mercredi 18 mai 2022 à 17h52

    Reporters sans frontières (RSF) a ouvert un deuxième "centre de la liberté de la presse" en Ukraine, à Kiev, deux mois après un premier à Lviv, a annoncé mercredi l'ONG, qui a déjà fourni "440 gilets pare-balles" aux journalistes couvrant l'invasion russe.

    Cette nouvelle antenne "permettra de développer encore" les activités de "distribution de casques et de gilets pare-balles, entre autres, et de formation" à destination des reporters sur place, ukrainiens ou non, selon un communiqué de RSF.

    Elle est installée "dans les locaux de l'organisation partenaire de RSF, l'Institute of Mass Information (IMI, institut d'information de masse)" au 39, rue Pushkinska, au centre de la capitale, est-il précisé.

    Concrètement, "tout journaliste accrédité auprès des forces armées, se rendant dans une zone à risque, peut emprunter du matériel à Lviv (dans l'ouest du pays, NDLR), et désormais à Kiev, en contactant lvivpfc@rsf.org", explique RSF.

     
     
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    Le premier centre avait été ouvert le 9 mars dans le but notamment de regrouper les équipements de protection qui faisaient alors défaut. 

    Outre la distribution de 440 gilets pare-balles, l'ONG revendique à ce jour l'acheminement "de 199 casques, de 630 kits de premiers secours traumas et de 250 batteries externes à énergie solaire". 

    "Au moins 180 journalistes et autres acteurs de l'information ont bénéficié de prêts par le Centre pour la liberté de la presse, dont 40% de nationalité ukrainienne", ajoute l'ONG.

    Ses partenaires locaux, l'IMI et l'Union nationale des journalistes d'Ukraine (NUJU), ont également reçu "210 gilets et 125 casques", détaille RSF.

    Au moins sept journalistes ont été tués en Ukraine depuis le début du conflit le 24 février.

    En mars, l'Unesco avait annoncé qu'elle fournirait un premier lot de 125 casques et gilets pare-balles siglés "presse" aux reporters sur place, en s'appuyant sur le centre de RSF à Lviv et sur la Fédération internationale des journalistes.

     

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    Piscines : la laïcité sans naïveté ni hostilité

    Éditorial

    L’autorisation du Burkini dans les piscines de Grenoble, décidée par le conseil municipal conduit par le maire Eric Piolle, a ravivé le débat à propos du port de signes religieux musulmans. Mais la France n’a rien à gagner à ces éruptions nationales incessantes, à leur instrumentalisation religieuse, politique ou diplomatique.

    Publié aujourd’hui à 11h30, mis à jour à 11h30   Temps de Lecture 2 min.

    Etonnante vie politique française. Le pays sort plus fracturé que jamais d’une bataille présidentielle, il affronte une guerre aux portes de l’Europe, une inflation inquiétante et un défi climatique sans précédent. Et voilà qu’il s’enfièvre à propos du règlement intérieur des piscines municipales de Grenoble. Lundi 16 mai, le conseil municipal, conduit par le maire Eric Piolle (EELV), a adopté une modification de ce texte qui, sans le nommer, autorise notamment le port du burkini, ce maillot de bain couvrant le corps et la tête prôné par certaines associations musulmanes.

    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés A Grenoble, le burkini est autorisé dans les piscines municipales au terme d’un long débat sur la laïcité

    On peut s’interroger sur les raisons pour lesquelles le maire écologiste de Grenoble a souhaité donner à ce débat local une ampleur nationale, en pleine période de préparation des élections législatives. S’il s’agissait seulement, comme il l’a dit, de ne pas exposer les agents municipaux à des polémiques incessantes avec les usagers, le sujet ne supposait pas tant de publicité.

     

    Mais M. Piolle, en présentant le changement de règlement autorisant le burkini comme « un progrès social », en a fait un étendard. Ce faisant, il a alimenté une polémique dont se régalent la droite et l’extrême droite. Le maire, en exposant les divisions de sa propre majorité municipale – dont treize membres se sont désolidarisés de sa position –, a aussi mis en lumière la fracture de la gauche sur l’islam et la laïcité, au moment même où les partis de gauche tentent d’apparaître unis.

    Tandis que l’édile de Grenoble dit agir au nom de « la liberté des femmes » de choisir leur tenue vestimentaire et de l’égalité d’accès à un service public, ses opposants soutiennent que le burkini n’est pas un vêtement ordinaire mais le vecteur d’« un discours qui remet en cause l’émancipation des femmes », voire « un outil d’oppression patriarcale ». Dans ce contexte de controverse, le mécanisme des pressions exercées sur la municipalité grenobloise par l’Alliance citoyenne, un collectif local qui milite pour l’autorisation du maillot couvrant, mériterait d’être éclairci.

    Eruptions nationales incessantes

    La loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat protège la liberté de conscience, qui inclut celle de porter des signes religieux dans les lieux publics. En 2016, le Conseil d’Etat a estimé qu’un maire ne peut apporter des restrictions à cette liberté qu’au motif de « risques avérés d’atteinte à l’ordre public » et par des mesures « adaptées, nécessaires et proportionnées ». La haute juridiction a jugé que le port du burkini sur une plage ne crée pas de tels risques. L’avenir dira, en cas de saisine du tribunal administratif, si la délibération grenobloise est, en l’espèce, légale ou non.

     

    Depuis plus de trois décennies, la France s’est enflammée à de multiples reprises à propos du port de signes religieux musulmans. Incompréhensibles aux yeux de beaucoup d’étrangers, y compris occidentaux, ces querelles traduisent à la fois le profond attachement des Français aux conquêtes historiques que constituent les lois laïques du début du XXe siècle et la nécessité de les traduire concrètement, sans naïveté ni hostilité, dans le contexte récent de l’enracinement de populations de culture ou de religion musulmane.

    Mais le pays n’a rien à gagner à ces éruptions nationales incessantes, à leur instrumentalisation religieuse, politique ou diplomatique. Des villes comme Rennes ou Surgères (Charente-Maritime) ont su adapter sans éclat le règlement de leurs piscines. A l’heure où le « local » est magnifié, chacun gagnerait à suivre leur exemple.

    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Burkini : la maire de Rennes évite la polémique dans les piscines

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    TECHNO
    25/04/2022 21:09 CEST

    Elon Musk rachète Twitter

    Le PDG de SpaceX et le conseil d'administration du réseau social sont parvenus à un accord.

     
     
    via Associated PressElon Musk, ici lors d'une conférence de presse au Kennedy Space Center à Cap Canaveral, en Floride, le 19 janvier 2020.

    TWITTER - Elon Musk a passé un accord avec le conseil d’administration de Twitter pour racheter le réseau social au prix de 54,20 dollars par action, ce qui le valorise à environ 44 milliards de dollars, annoncé ce lundi 25 avril Twitter dans un communiqué.

    Le patron de Tesla et homme le plus riche au monde devient donc le propriétaire de la plateforme qu’il considère comme “la place publique numérique où les sujets vitaux pour le futur de l’humanité sont débattus”, d’après une citation dans le communiqué.

     

    “J’espère que même mes pires détracteurs resteront sur Twitter, car c’est la définition de la liberté d’expression”, avait tweeté en début de soirée Elon Musk.

     
     

    Plus d’informations à venir...

     
     
     
     

     

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    Lego ne publiera plus ses pubs dans le "Daily Mail"

    Le géant danois refuse de "financer la haine."

    Décision

    Publié le 12 Novembre 2016         LIEN

     

    Lego ne publiera plus ses pubs dans le "Daily Mail"
     

    Grosse polémique au Royaume-Uni, après la décision de l'entreprise Lego de boycotter le "Daily Mail". Cette décision se fait dans le cadre de la campagne "Stop funding hate" ("arrêtez de financer la haine"). "Nous avons mis fin à notre accord avec le Daily Mail et ne prévoyons pas d'autre action commerciale à l'avenir", a indiqué à l'AFP une porte-parole du groupe. "Nous consacrons un soin particulier à écouter les enfants. Et lorsque des parents ou des grands-parents prennent le temps pour nous faire savoir ce qu'ils ressentent, nous les écoutons tout aussi attentivement."

    Le Daily Mail, grand tabloïd britannique conservateur, est accusé d'alimenter "la haine, la discrimination et la diabolisation", notamment des migrants.

    Le journal, deuxième tirage du pays, est réputé pour ses couvertures sensationnalistes et europhobes.

    Les tabloïds The Daily Express et The Sun sont  aussi visés par la campagne. Pour le moment, Lego est la seule marque à y répondre, après la diffusion virale, la semaine dernière, de la lettre d'un père de famille qui estimait que le Daily Mail "ne fait rien d'autre que de créer une méfiance envers les étrangers, de blâmer les immigrés pour tout, et (…) reprocher à un des juges les plus importants au Royaume-Uni d'être gay."

    Début novembre, une couverture du tabloïd présentait le visage de 3 juges de la Haute cour d'Angleterre avec le titre : "Ennemis du peuple." Ils avaient en fait rappelé que le Brexit devait passer par un vote du parlement britannique.

     
     


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  • Hillary Clinton perd alors qu'elle recueille plus de voix que Donald Trump: les dessous d'un système électoral archaïque

    Le collège électoral des grands électeurs fait partie de l'histoire des Etats-Unis, mais pose de plus en plus de problèmes. Si l'élection s'était déroulée en France, le mode de scrutin l'aurait désignée gagnante.

    10/11/2016 15:05 CET | Actualisé 10/11/2016 21:46 CET         LIEN

     

    HuffPost
    Pour la quatrième fois dans l'histoire des Etats-Unis, les grands électeurs vont choisir un président que le peuple n'a pas désigné majoritairement.

     

     

    INTERNATIONAL - "Hillary Clinton est la première femme présidente des États-Unis". Cette phrase aurait dû tourner en boucle sur toutes les chaînes d'information, mercredi 9 novembre, si ce pays fonctionnait avec un suffrage universel direct, comme la France.

     

     

     

    En effet, la candidate démocrate a remporté, selon toute vraisemblance, quelque 55,9 millions de voix, plus de 200.000 de plus que son rival. Le décompte final des voix prendra encore quelques jours, mais l'écart est tel que la projection est quasi-certaine.

     

     

     

    Pour autant, le 45e président des États-Unis sera Donald Trump. C'est la quatrième fois que cela arrive dans l'histoire du pays. Et à chaque fois, le bénéficiaire fut républicain. Pourquoi? A cause de ce fameux système des grands électeurs. Les citoyens américains ne votent pas directement pour le président, mais choisissent quels grands électeurs vont voter pour le candidat de leur camp, et ce dans chacun des 50 États. Surtout, il suffit d'obtenir la majorité de 0,1% pour que tous les grands électeurs d'un État basculent.

     

     

     

    Ainsi, les 61% d'électeurs qui ont voté pour Hillary Clinton en Californie ont eu le même effet que si seulement 50,1% avaient voté pour elle. Trump a donc réussi à utiliser ce système électoral compliqué, en pariant sur des Etats clés (swing states, notamment), pouvant basculer, pour s'imposer, même si la majorité des électeurs américains a pourtant voté pour Hillary Clinton.

     

     

     

    Ce système semble archaïque et inégalitaire. Il l'est certainement (et des manifestants l'ont dit quelques heures après l'annonce du résultat, demandant pour certains une réforme du mode de scrutin). Mais il n'existe pas sans raison.

     

    Une république avant d'être une démocratie

     

    "Il faut bien comprendre qu'avant 1830, les Etats-Unis ne sont pas une démocratie, mais une république", rappelle au HuffPost Pierre Guerlain, professeur de civilisation américaine. "Au début, les penseurs américains se méfient de la démocratie, synonyme de chaos". Historiquement, les grands électeurs étaient simplement nommés par les États composant le pays, sans processus d'élection. C'est ce que prévoit la constitution. Le vote s'est mis en place progressivement, répondant à un besoin de représentativité démocratique, ce qui aboutit au système mis en place en 1830 et encore d'actualité aujourd'hui, à peu de choses près.

     

    Comme l'avait si bien noté Alexis de Tocqueville en 1835, la démocratie américaine ne s'est pas créée par le haut, par l'idée de la nation, mais par le bas: d'abord au niveau des villes, puis des comtés, des États, et enfin du gouvernement fédéral.

     

    "L'objectif du système des grands électeurs était d'éviter la domination de certains États puissants et très peuplés", rappelle Pierre Guerlain. Une égalité des différents États plutôt que des citoyens.

     

    Cela donne donc un avantage aux petits États ruraux. D'autant plus que ceux-ci disposent, au minimum, de trois grands électeurs. Comme le rappelle Vox, actuellement, un électeur du Wyoming dispose d'un poids électoral 3,5 fois plus important qu'un électeur du Texas.

     

    Un système qui avantage les Républicains...

     

    Le système électoral américain est "une construction inachevée", estime Pierre Guerlain, pour qui "les Etats-Unis ne sont pas, sur ce plan, un modèle de démocratie". Surtout que cet état de fait avantage le parti républicain.

     

    En effet, les quatre présidents des États-Unis élus grâce aux grands électeurs mais n'ayant pas remporté le vote populaire national sont tous Républicains. Deux d'entre eux ont été élus au XIXe siècle et il faudra attendre le duel Al Gore - Bush, en 2000, pour que le cas de figure se présente une nouvelle fois. Un cas de figure rare, mais qui risque de se multiplier à l'avenir.

     

    "Les petits États ruraux avantagés par ce système sont en majorité composés de Blancs plutôt que de minorités", rappelle Pierre Guerlain. Or, ceux-ci votent plutôt républicain. Et les choses ne sont pas mieux pour les élections du Sénat et de la Chambre des représentants. Ici aussi, les petits Etats disposent de plus de représentants que les grands, par rapport au nombre d'habitants.

     

    De plus, "les gouverneurs locaux déterminent le découpage électoral pour les élections du Congrès. Or, la majorité des États sont contrôlés par les Républicains", note Pierre Guerlain.

     

    ... Et qui n'est pas près de changer

     

    Et le problème devrait empirer dans les années à venir. En 2016, Clinton a surperformé dans les Etats majoritairement démocrates, de plus en plus peuplés, notamment de jeunes et de minorités. Mais que le candidat gagne un Etat avec 1 ou 30 points d'avance, le résultat est le même.

     

    Mais si ce système de grands électeurs est si peu représentatif, pourquoi perdure-t-il après plus de deux siècles? Tout simplement car un changement aussi important du système est plus qu'improbable. Pour passer un amendement constitutionnel, les deux tiers du Congrès doit le valider, de même que 38 Etats, rappelle Vox. Il est donc impensable que des petits Etats valident un changement des règles en leur défaveur.

     

    De plus, ce débat n'est pas prioritaire dans le système politique américain, "le rôle de l'argent cristallise bien plus de tensions", explique Pierre Guerlain. Pour autant, certaines initiatives existent. Il serait même possible de respecter le suffrage universel direct des citoyens américains sans changer la constitution, précise Vox.

     

    En effet, celle-ci ne précise pas comment doivent être nommés les grands électeurs. Un système a donc été imaginé où les États s'engagent à ce que ses grands électeurs votent pour le candidat qui a remporté le plus de suffrages dans l'ensemble des États-Unis.

     

    10 États, représentant 165 grands électeurs, ont même déjà accepté ce système. Mais pour qu'il rentre en application, il faut qu'il soit accepté par suffisamment d'États pour totaliser 270 grands électeurs. Or, sur tous les États ayant accepté ce changement, pas un républicain ni un "swing state", les précieux sésames de l'élection qui concentrent l'attention. Et, encore une fois, il y a peu de chances que ceux-ci acceptent un changement qui ne leur sera assurément pas bénéfique.

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  • Médias

    09 novembre 2016 16:46; Act: 09.11.2016 16:49      LIEN

    La grève dure à «iTélé», la ministre s'en mêle

    Les salariés de la chaîne d'info ont voté mercredi la reconduction de leur grève jusqu'à jeudi midi

    pour un 24e jour d'affilée.

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    C'est l'arrivée de Jean-Marc Morandini le 17 octobre à l'antenne, souhaitée par le propriétaire de CANAL+ Vincent Bolloré,

    qui a mis le feu aux poudres dans la rédaction.

    Les grévistes réclament toujours la mise à l'écart de l'animateur controversé Jean-Marc Morandini, la signature d'une charte éthique, la nomination d'un directeur de la rédaction distinct du directeur général, et plus largement la définition d'un projet stratégique et éditorial «clair et précis» pour la chaîne d'information en continu du groupe Canal+.

    La ministre de la Culture Audrey Azoulay a appelé mercredi la direction de la chaîne à tenir ses «engagements» d'une indépendance de la rédaction, au 24e jour de grève, la plus longue de l'histoire de l'audiovisuel privé. «Des engagements ont été pris devant nous pour que soient données aux rédactions les garanties nécessaires à leur fonctionnement indépendant de l'intérêt des actionnaires. (...) Il faut maintenant que ces engagements soient tenus», a déclaré la ministre devant la presse, dans les couloirs de l'Assemblée. Elle a jugé que «jouer la montre, jouer l'épuisement qui commence à être réel de la part des équipes serait irresponsable».

    Plusieurs députés écologistes contestataires, dont Noël Mamère et Cécile Duflot, ont apporté mercredi leur soutien aux salariés en grève et défendu l'indépendance des journalistes, notamment face aux actionnaires. Vincent Bolloré, principal actionnaire de la chaîne privée, «s'est servi de Jean-Marc Morandini comme d'un cheval de Troie pour tuer iTélé et se débarrasser des journalistes», a estimé mercredi le député-maire (ex-EELV) de Bègles (Gironde), Noël Mamère.

    (L'essentiel/nxp/afp)

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    Lactalis obtient l’interdiction de rediffusion d’une partie d’un reportage d’« Envoyé spécial »

    Le géant laitier a saisi le tribunal de grande instance de Laval en référé afin de « mettre un terme à ces attaques injustifiées ».

    Le Monde.fr avec AFP | 27.10.2016 à 21h16     LIEN

    La journaliste Elise Lucet pose le 5 septembre 2011 à Paris, lors de la conférence de présentation des grilles de rentrée de la chaîne publique de télévision, France 2.

    Le géant laitier Lactalis a annoncé, jeudi 27 octobre, avoir obtenu en référé l’interdiction de la rediffusion d’une partie de l’émission de France 2 « Envoyé spécial », et dit dans un communiqué qu’il « portera plainte contre la chaîne ».

    Le jeudi 13 octobre, la chaîne de télévision France 2 a diffusé dans le cadre d’« Envoyé spécial » « un reportage mettant gravement en cause le groupe Lactalis et son président Emmanuel Besnier », ce qui avait poussé le groupe à saisir le tribunal de grande instance de Laval en référé afin de « mettre un terme à ces attaques injustifiées et à la diffusion d’une émission uniquement à charge », explique-t-il dans son communiqué.

    « Des informations erronées ont été avancées voulant laisser croire que d’un cas d’une exploitation laitière, il faut faire une généralité afin de vouloir rendre Lactalis unique responsable de la crise profonde qui frappe les producteurs de lait. »

    « Dicter ses règles »

    Le reportage intitulé « Août 2016 : la crise du lait bat son plein » racontait le bras de fer entre les producteurs laitiers et Lactalis. Il dénonçait « les cours intenables imposés par le numéro un mondial du lait », qui assure 20 % de la collecte en France, et « en profite pour dicter ses règles ».

    Lactalis exploite des marques très connues de lait de consommation (Lactel), de fromage ou de beurre (Bridel, Président, Lanquetot, Roquefort Société...), et affiche, selon son site Internet, un chiffre d’affaires de 17 milliards d’euros en 2015. Il compte environ 15 000 employés en France et 75 000 au total dans le monde.

    En septembre, un reportage de l’émission sur Bygmalion, l’agence de communication soupçonnée d’avoir permis un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012, avait déjà provoqué des remous à France Télévision et un conflit ouvert entre la journaliste Elise Lucet et Michel Field, le directeur de l’information.

    Celui-ci estimait que le sujet devait être programmé en dehors de la période de campagne officielle de la primaire des Républicains, qui court du 21 septembre au 27 novembre. Mais le reportage avait finalement été diffusé le 29 septembre.

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  • La rapporteure du Conseil d’Etat recommande de ne pas s’opposer aux crèches de Noël dans les mairies

    Pour Aurélie Bretonneau, le principe de neutralité « n’interdit pas d’installer des crèches sur le domaine public », sauf quand une « intention religieuse » préside à une telle manifestation.

    LE MONDE | 21.10.2016 à 12h40 • Mis à jour le 21.10.2016 à 13h03

    La rapporteure publique du Conseil d’Etat a recommandé, vendredi 21 octobre, d’autoriser, sous conditions, l’installation de crèches de Noël dans les bâtiments administratifs, au nom du principe de laïcité. Les avis de ce magistrat, qui dit le droit, sont généralement suivis par l’institution, qui devrait se prononcer dans l’après-midi.

    Selon Aurélie Bretonneau, l’article 28 de la loi du 9 décembre 1905 et plus généralement le principe de neutralité « n’interdit pas d’installer des crèches sur le domaine public », sauf quand une « intention religieuse » préside à une telle manifestation.

    Deux décisions contradictoires en 2015

    L’« assemblée du contentieux » de la plus haute juridiction administrative française, formation de 17 juges présidée par le vice-président du Conseil d’Etat, examinait deux affaires liées à l’installation de représentations de la scène de la Nativité dans des lieux publics, qui avaient donné lieu à deux décisions contradictoires de la justice.

    En octobre 2015, la cour d’appel de Nantes avait validé l’installation d’une crèche au conseil général de Vendée, alors que celle de Paris avait au contraire donné raison à l’association qui refusait l’installation d’une crèche à la mairie de Melun.

    Trois conditions pour l’installation d’une crèche

    Installer une crèche dans une mairie ne peut être autorisé qu’à trois conditions, que cette exposition soit « temporaire », qu’elle ne s’accompagne d’aucune manifestation de « prosélytisme religieux » et enfin qu’elle revête le « caractère d’une manifestation culturelle ou au moins festive », a nuancé le rapporteur.

    « Nous ne croyons pas que le contexte de crispations sur la laïcité vous impose d’instruire par principe le procès de la crèche », a conclu Mme Bretonneau, insistant sur la « dimension pacificatrice de la laïcité ».

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  • Le général Piquemal radié des cadres de l'armée

    Le ministère de la Défense prive cet ancien patron de la Légion étrangère de son uniforme après sa participation à une manifestation interdite

     

    05/10/2016 23:38 CEST | Actualisé il y a 12 heures    LIEN
     
    AFP
    Christian Piquemal au tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer le 12 mai 2016

     

     

    JUSTICE - Le général Christian Piquemal, ancien patron de la Légion étrangère qui avait participé en février 2016 à un rassemblement anti-migrants à Calais malgré une interdiction de la préfecture, a été radié des cadres, rapporte mercredi 5 octobre Le Figaro.

     

     

     

    Cet ancien parachutiste avait été relaxé par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer en mai dernier, la justice ne pouvant prouver qu'il était à l'origine de cette manifestation interdite, mais était toujours sous le coup d'une procédure disciplinaire, lancée par le ministère de la Défense.

     

     

     

    L'institution estimait en effet que le général de 75 ans avait manqué au devoir de réserve imposé aux militaires et a décidé en conséquence, comme le recommandait le Conseil Supérieur de l'Armée de Terre, de sa radiation des cadres.

     

     

     

    La sanction, effective depuis le 23 août, a été notifiée à Christian Piquemal mi-septembre par courrier recommandé, précise Le Figaro. Ce dernier conserve son grade, qui ne peut lui être retiré, mais a désormais interdiction de porter son uniforme ou de présenter sa carte d'identité militaire d'officier général.

     

     

     

    "Le plus inacceptable pour moi, c'est d'être mis au ban de cette manière après avoir donné quarante années au service de la France, d'être rayé comme ça et traité comme un paria", a réagi auprès du quotidien le général qui compte saisir le Conseil d'État "avant d'aller devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), si besoin".

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