• Le Conseil de Paris valide la piétonisation des berges de la rive droite

     

    Le Conseil de Paris valide la piétonisation des berges de la rive droite

    Publication: 26/09/2016 14h02 CEST Mis à jour: il y a 3 heures

     

     
     
     

    PARIS - Malgré les critiques, le conseil de Paris a définitivement approuvé ce lundi 26 septembre la piétonisation des berges de Seine rive droite au coeur de Paris, projet porté par Anne Hidalgo (PS) et contesté à droite. La maire de la capitale a salué une "décision historique, la fin d'une autoroute urbaine à Paris et la reconquête de la Seine".

    Le conseil a approuvé la "déclaration de projet de piétonisation définitive" des berges, avec toutes les voix des partis de gauche (PS-PCF, PRG, PG) et des écologistes. A droite, LR et UDI ont voté contre, le MoDem s'est abstenu, lors de débats pugnaces mais courtois dans l'ensemble.

    Décision historique au : la fin d'une autoroute urbaine à Paris et la reconquête de la Seine.

    Le projet ferme donc définitivement la voie Georges-Pompidou à la circulation automobile sur 3,3 km du quai bas, de l'entrée du tunnel des Tuileries (Ier arrondissement) à la sortie du tunnel Henri-IV (IVe arrondissement). Quelque 43.000 véhicules circulaient chaque jour sur ces berges classées au patrimoine mondial de l'UNESCO.

    Un arrêté municipal définitif suivra le vote dans quelques semaines. Il doit recevoir l'avis conforme du préfet de police de Paris, qui a voix au chapitre en matière de circulation dans la capitale. Dans un entretien accordé au Parisien le 5 septembre dernier, le préfet de police Michel Cadot s'était prononcé en faveur d'une période de test de 6 mois.

    Des diminutions de la circulation déjà constatées, selon Anne HIdalgo

    A l'antenne de RTL quelques heures avant le vote du Conseil de Paris, Anne Hidalgo avait déjà fait valoir des "diminutions de la circulation", "de l'ordre de 10%", depuis la fermeture des quais le 20 juillet dernier. "Il y a déjà eu une adaptation des automobilistes", a-t-elle affirmé, estimant que "ceux qui disent que la méthode est brutale voudraient qu’on n’agisse pas, qu’on ne bouge pas."

    "C’est un projet qu’on porte depuis 15 ans. Je ne sais pas si au bout de 15 ans on peut considérer que la démarche est brutale, mais il y a un enjeu de santé publique", a plaidé Anne Hidalgo. "Paris est une ville qui est trop polluée, une ville dans laquelle il y a des morts liés à la pollution. Sur la métropole du Grand Paris ce sont environ 6500 décès par an supplémentaires. Donc il faut agir maintenant". Le trafic "génère aujourd’hui deux-tiers des émissions de dioxyde d’azote et 56% des particules fines dans Paris", a-t-elle dit.

    Avant les débats, la maire de Paris avait affirmé que cette décision était "souhaitée par les Parisiens, bénéfique sur les plans urbain et culturel et absolument indispensable sur le plan sanitaire et environnemental".

    L'enjeu du débat au ce matin : la pollution tue 6500 personnes par an dans la métropole du

    "Il faut respecter l'enquête publique!"

    Côté opposition, Nathalie Kosciusko-Morizet, cheffe du groupe Les Républicains, a dénoncé un projet "conduit en force" sans concertation et qui "ne pouvait se concevoir qu'à l'échelle de la métropole". C'est aussi "un projet mal préparé, aux effets sur la qualité de l'air bien incertains". Pour le président du groupe UDI-MoDem, Eric Azière, ce projet a été exécuté trop rapidement car il "prend en compte un calendrier politique", en l'occurrence avant l'élection présidentielle.

    Pendant les débats, dans la tribune du public, quelques élus LR venus notamment du Val-de-Marne, et vêtus de leur écharpe tricolore, ont chahuté à plusieurs reprises la séance. "Il faut respecter l'enquête publique !", a lancé Sylvain Berrios, député-maire de Saint-Maur-des-Fossés, en référence à l'avis défavorable de cette enquête que la maire de Paris n'a pas pris en compte. Parmi les ponts pointés par le rapport en août dernier, le périmètre restreint de l'enquête publique, limitée à quelques arrondissements parisiens, et que ne tiendrait pas compte des répercussions engendrées par la fermeture des berges de la rive droite sur la petite couronne parisienne.

    Le député-maire LR du VIIIe arrondissement Pierre Lellouche a de son côté lancé que "Paris (n'était) pas le Bucarest de Mme Ceausescu" en comparant la gestion de Mme Hidalgo avec la dictature roumaine dans les années 1970 et 1980. Le projet est en effet critiqué depuis des mois, principalement à droite et en banlieue, qui crient à la "thrombose" annoncée pour le trafic.

    Pour la Ville au contraire, les effets seront "concentrés et temporaires" dans l'hyper-centre, avec des reports en banlieue "extrêmement mineurs". Une étude de la Ville dévoilée dimanche pour les trois premières semaines de septembre a montré une hausse du trafic sur les quais hauts entre 13% et 73% selon les heures. La situation est par ailleurs "tendue" en terme de temps de parcours par exemple sur le boulevard Saint-Germain. Les chiffres sont "conformes voire inférieurs aux prévisions", s'est félicité l'exécutif.

    La piétonisation a été mise sous surveillance avec la mise en place de divers observatoires de la Région et la Métropole du Grand Paris (MGP). La présidente de la Région Ile-de-France Valérie Pécresse (LR) a aussi décrété les berges "d'intérêt régional".

    En séance lundi, le préfet de police de Paris Michel Cadot, rappelant son devoir de s'assurer de la "fluidité" de la circulation dans la capitale, a annoncé un "comité technique de suivi" qui se réunira pour la première fois le 3 octobre et tous les deux mois. Il réunira Etat, collectivités, organismes de transports et d'études de qualité de l'air, associations d'usagers. La décision prévoit également un principe de réversibilité "si les perturbations étaient jugées trop importantes", avec un bilan à six mois et un an.

    Lire aussi :

    • BLOG - Oui à la piétonisation des berges

    • BLOG - La chance d'une Région exemplaire en matière écologique

     

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