• Une quinzaine des 500 plus grandes fortunes françaises citées dans les "Panama papers"

    Une quinzaine des 500 plus grandes fortunes françaises citées

    dans les "Panama papers"

     

     

    Publication: 09/04/2016 16h12 CEST Mis à jour: 09/04/2016 16h35 CEST    Lien

     

    ÉCONOMIE - Les noms d'une quinzaine des 500 plus grandes fortunes françaises apparaissent dans les fichiers du cabinet panaméen Mossack Fonseca, au cœur des révélations des "Panama papers", et sont liés à des sociétés offshore, rapporte samedi 9 avril Le Monde. Parmi eux, cinq n'ont apporté aucune explication au journal français sur les motivations de leurs montages financiers.

    La famille Hennessy est ainsi, selon Le Monde, "associée à deux sociétés offshore créées en février 2000 par la banque privée Edmond de Rotschild Europe", l'une détenant les actifs d’un fonds d'investissement dans les nouvelles technologies, l'autre permettant l’administration du fonds. "Des millions de dollars ont transité par ce fonds de gestion un peu particulier", qui a été dissous en 2014, selon le quotidien.

    Le cofondateur du groupe Accor et ancien sénateur UMP, Paul Dubrule, est pour sa part résident fiscal suisse depuis 2006. "Il a utilisé en 2007 pendant quelques mois la société panaméenne Rymercu Securities Inc. pour investir dans Tok and Stok, la chaîne brésilienne de magasins de meubles créée par son frère Régis", rapporte le quotidien, sans dire si ces mouvements pourraient être répréhensibles.

    Les frères franco-libanais Salim et Jean-Gabriel Eddé, qui ont fait fortune grâce à l'éditeur de logiciels spécialisé dans la finance Murex, ont aussi eu recours au cabinet panaméen. "En novembre 2009, Salim Eddé a créé aux îles Vierges britanniques la société Seaview Development Equities Limited, dans le but d’acquérir à Murex 467 parts de sa filiale luxembourgeoise, Murex International Luxembourg SA, pour un peu moins d’un million d'euros", remarque Le Monde, sans détailler davantage.

    Fiscalité, héritage, dissimulation ?

    Le créateur d'Ecco, l'ancêtre de l'agence d'intérim Adecco, Philippe Foriel-Destezet, a pour sa part été à partir de 1994 actionnaire de plusieurs sociétés aux îles Vierges britanniques et au Panama. "Toutes ces sociétés renvoient à des activités réelles en Amérique centrale: des activités dans la forêt au Costa Rica , au Panama ou encore à Sainte-Lucie, sous le nom commercial Rain forest adventures, ou encore la construction (avortée) d'un parc d'attraction aux îles Vierges britanniques", écrit le quotidien, sans expliquer ce qui pourrait être reproché à l'entrepreneur.

    Le patron du groupe Alma (eau Cristalline) Pierre Papillaud, a de son côté reçu en mai 2002, une procuration sur la société Krewitt, enregistrée quelques mois plus tôt aux îles Vierges britanniques. "On ignore tout des activités menées par la société Krewitt jusqu’à sa liquidation, en octobre 2011", remarque Le Monde, sans en dire davantage.

    Le quotidien avait plus tôt dans la semaine détaillé les circuits empruntés par d'autres familles françaises fortunées ayant recours à des sociétés basées dans des paradis fiscaux pour optimiser leurs revenus fiscaux, pour préparer un héritage futur ou pour dissimuler des avoirs.

    » Retrouvez ci-dessous, les Français qui ont été cités dans les "Panama papers" depuis le début des révélations:

    • Jérôme Cahuzac
      AFP
      L'ancien ministre du Budget apparaît dans les "Panama papers" comme propriétaire d'une société immatriculée aux Seychelles en 2009. Lors de l'enquête qui a visé Jérôme Cahuzac en 2013, les autorités ont découvert que le compte bancaire relié à cette société appartenait à l'ancien ministre. La société a fermé en janvier 2015
    • Patrick Balkany
      AFP
      Partenaire de l’ICIJ, la société de production Premières Lignes à qui l'on doit "Cash Investigation" sur France 2 cite de son côté le nom de Patrick Balkany. L'émission reviendra mardi 5 avril sur l'implication du maire Les Républicains de Levallois-Perret dans la création ou l'utilisation des sociétés écran basées dans les paradis fiscaux.
    • Michel Platini
      AFP
      Michel Platini aurait eu recours aux services du cabinet d'avocats Mossack Fonseca, dont proviennent tous les documents, en 2007 –l'année où il a été désigné président de l'UEFA– pour administrer une société au Panama. "Michel Platini tient a faire savoir, comme il l'a indiqué à maintes reprises aux journalistes en charge de cette enquête, que l'intégralité de ses comptes et avoirs sont connus de l'administration fiscale suisse, pays dont il est résident fiscal depuis 2007", a fait savoir le service de communication de Platini, dans un texte transmis à l'AFP dimanche soir.
    • Patrick Drahi
      AFP
      Le magnat Patrick Drahi, dont le groupe Altice a racheté L'Express en juin 2015 avec une dizaine de titres (L'Expansion, Mieux vivre votre argent, Point de vue, Studio Cinélive, L’Étudiant, Lire...) mais possède aussi SFR et Numéricable, est cité par la société de production Premières Lignes. Le 5 avril, Cash Investigation reviendra sur France 2 son implication dans la création ou l'utilisation des sociétés écran basées dans les paradis fiscaux. Patrick Drahi a répondu en précisant que le groupe Altice avait eu recours à une société panaméenne entre novembre 2008 et décembre 2010. "L'existence de cette société a été évoquée à de nombreuses reprises par les médias. Elle n'est donc en rien une révélation". Patrick Drahi précise également qu'il n'a jamais eu de participation dans cette société et qu'il y a eu recours dans un cadre parfaitement légal, "sans aucune incidence fiscale".
    • Patrick Devillers
      AFP
      On trouve aussi mentionné Patrick Devillers, un architecte français proche de l'ancien "prince rouge" Bo Xilai, haut dirigeant du Parti condamné en 2013 pour détournement de fonds, corruption et abus de pouvoir après une retentissante disgrâce. Devillers avait aidé en 2010 l'épouse de Bo à créer une société-écran pour camoufler l'acquisition d'une villa dans le sud de la France, financée grâce au pot-de-vin d'un homme d'affaires.
    • Jean-Marie Le Pen
      AFP
      Le "patriarche" est également épinglé dans l'enquête. Selon Le Monde, Gérald Gérin, majordome de Jean-Marie Le Pen, reconnaît être l'ayant-droit d'une société offshore, Balerton, enregistrée par le cabinet d'avocats Mossack Fonseca, épicentre du scandale des "Panama Papers". Jean-Marie Le Pen a nié toute implication. "Ce n'est pas mon argent. Gérald Gérin, c'est Gérald Gérin, moi c'est moi. Et ceux qui affirmeront le contraire auront droit à un procès en diffamation", a-t-il assuré.
    • Frédéric Chatillon
      Capture Facebook
      "J'aurai droit demain (mardi) aux honneurs du Monde dans l’affaire de ‪#‎Panamapapers‬", avait prévenu sur sa page Facebook, Frédéric Chatillon, ce très proche de Marine Le Pen, la veille des révélations le concernant. Selon le quotidien, un système de dissimulation d'avoirs financiers a été "organisé par le premier cercle de fidèles de la présidente du Front national" et voyage entre Hong Kong, Singapour, les îles Vierges britanniques et le Panama. Il "a été utilisé pour sortir de l'argent de France, au moyen de sociétés-écrans et de fausses factures avec la volonté d'échapper aux services antiblanchiment français", affirme Le Monde. Le journal, s'appuyant sur des documents provenant du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca, met notamment en avant le rôle de l'expert-comptable Nicolas Crochet et de l'homme d'affaires Frédéric Chatillon, patron de la société Riwal qui réalise des prestations de communication pour des candidats FN.
    • Jacques Glénat
      AFP
      Le Monde cite le patron et fondateur de la maison d'édition de BD Glénat, qui publie notamment Titeuf, Le Triangle Secret, Le Troisième Testament, Peter Pan de Loisel, Sambre, Il était une fois en France, etc. Contacté par Le Monde, Jacques Glénat confirme bien que Getway S.A. a donné des œuvres d’art à ses enfants, mais qu’en revanche, "il n’y a aucun lien direct entre cette société et [lui]-même". Quelques jours plus tard, il précise que "s’agissant d’un compte de société, il n’a pas à être déclaré à l’administration fiscale si bien entendu, vous parlez du compte de la société Getway".
    • Marcel Hermann
      Linkedin
      PDG de Medipôle Sud Santé, deuxième groupe français de cliniques privées et 274e fortune de France en 2015 selon le classement de Challenges. Selon Le Monde, il aurait acheté, par l’intermédiaire d’un paradis fiscal, des actions dans une holding luxembourgeoise ayant investi... dans son propre vignoble languedocien, le Mas de la Barben.
    • Gérard Autajon
      DR
      Le patron du groupe d'emballages Autajon aurait dissimulé 24 millions selon Cash Investigation. Contactée par Le Monde, l’avocate de Gérard Autajon assure que "les faits évoqués [par Le Monde] sont anciens. [Son] client regrette ces investissements, c’est pourquoi il a souhaité les régulariser auprès de l’administration fiscale". Ce qui aurait été fait au début de l’année 2015.
    • LSK, le fonds d'investissement de Dominique Strauss-Kahn
      ANAÏS LEFÉBURE
      Leyne, Strauss-Kahn & Partners (LSK) est un fonds d’investissement luxembourgeois dont DSK est associé. Le Monde a révélé qu’il a "aidé des clients à ouvrir des sociétés offshore dans des paradis fiscaux".
    • Philippe Santini
      Cash Investigation
      Cash Investigation a révélé que cet ancien directeur de la régie publicitaire de France Télévisions jusqu'en 2012 était impliqué dans les Panama Papers.
    • La famille Hennessy
      Reuters
      La famille Hennessy est "associée à deux sociétés offshore créées en février 2000 par la banque privée Edmond de Rotschild Europe", l'une détenant les actifs d’un fonds d'investissement dans les nouvelles technologies, l'autre permettant l’administration du fonds. "Des millions de dollars ont transité par ce fonds de gestion un peu particulier", qui a été dissous en 2014, selon Le Monde.
    • Paul Dubrule
      AFP
      Le cofondateur du groupe Accor et ancien sénateur UMP est pour sa part résident fiscal suisse depuis 2006. "Il a utilisé en 2007 pendant quelques mois la société panaméenne Rymercu Securities Inc. pour investir dans Tok and Stok, la chaîne brésilienne de magasins de meubles créée par son frère Régis", rapporte le quotidien, sans dire si ces mouvements pourraient être répréhensibles.
    • Salim et Jean-Gabriel Eddé
      Les frères franco-libanais, qui ont fait fortune grâce à l'éditeur de logiciels spécialisé dans la finance Murex, ont aussi eu recours au cabinet panaméen. "En novembre 2009, Salim Eddé a créé aux îles Vierges britanniques la société Seaview Development Equities Limited, dans le but d’acquérir à Murex 467 parts de sa filiale luxembourgeoise, Murex International Luxembourg SA, pour un peu moins d’un million d'euros", remarque Le Monde, sans détailler davantage.
    • Philippe Foriel-Destezet
      Reuters
      Le créateur d'Ecco, l'ancêtre de l'agence d'intérim Adecco, a été à partir de 1994 actionnaire de plusieurs sociétés aux îles Vierges britanniques et au Panama. "Toutes ces sociétés renvoient à des activités réelles en Amérique centrale: des activités dans la forêt au Costa Rica, au Panama ou encore à Sainte-Lucie, sous le nom commercial Rain forest adventures, ou encore la construction (avortée) d'un parc d'attraction aux îles Vierges britanniques", écrit le quotidien, sans expliquer ce qui pourrait être reproché à l'entrepreneur.
    • Pierre Papillaud
      AFP
      Le patron du groupe Alma (eau Cristalline) a reçu en mai 2002 une procuration sur la société Krewitt, enregistrée quelques mois plus tôt aux îles Vierges britanniques. "On ignore tout des activités menées par la société Krewitt jusqu’à sa liquidation, en octobre 2011", remarque Le Monde, sans en dire davantage.

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