• Piqûres de drogue en boîte de nuit : de Béziers à Grenoble, l'inquiétant phénomène prend de l'ampleur

    Piqûres de drogue en boîte de nuit : de Béziers à Grenoble, l'inquiétant phénomène prend de l'ampleur

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      Piqûre de drogue en boîte de nuit : l'inquiétant phénomène prend de l'ampleur, les plaintes se multiplient.
    • Piqûre de drogue en boîte de nuit : l'inquiétant phénomène prend de l'ampleur, les plaintes se multiplient.
    •   PHOTO D'ILLUSTRATION - UNSPLASH
    Publié le 21/04/2022 à 10:29, mis à jour à 10:56

    À Béziers, Grenoble, Nantes ou Rennes, les témoignages de victimes de piqûres sauvages en boîte de nuit se multiplient. Toutes décrivent une perte de contrôle, qui les a parfois menées à l'hôpital. Le GHB, la "drogue du violeur", est pointée du doigt. Mais dans certains cas, les analyses reviennent négatives.

    Une piqûre, puis plus aucun souvenir. En France, plusieurs enquêtes ont été ouvertes ces dernières semaines après les signalements inquiétants de jeunes noctambules. Tous décrivent une sensation de piqûre en pleine soirée, la plupart du temps dans des boîtes de nuit. Quelques minutes plus tard, c'est le trou noir.

     

    C'est l'expérience traumatisante vécue par Arthur, 18 ans, lors d'une virée dans une boîte de nuit de Béziers. "J’ai senti comme une piqûre (...). En quelques minutes j’ai eu la tête qui tournait, puis un malaise et enfin mes jambes m’ont lâché", nous indiquait hier le jeune homme, qui terminera sa nuit à l'hôpital.

    Les cas se multiplient à Béziers, Grenoble, Nantes ou Rennes

    Un cas loin d'être isolé. Dans la seule nuit du 17 au 18 avril à Béziers, neuf victimes ont déposé plainte, et les policiers suspectent des faits similaires pour la soirée du 6 au 7 avril.

     

    À Grenoble, sept plaintes ont été déposées par des clients de boîtes de nuit pour des injections sauvages. Le parquet a ouvert une enquête pour "administration de substances nuisibles", et craint que le nombre de victimes ne soit en fait bien plus important. Toutes "indiquent avoir senti une piqûre et s’être senties mal. (...) Aucune n’a été victime de vol ou d’agression sexuelle", a précisé le procureur de la république de Grenoble. Même constat à Nantes fin février, puis quelques semaines plus tard à Rennes.

    Le procureur de Béziers lance un appel aux victimes

    Raphaël Balland, le procureur de la République près le tribunal judiciaire de Béziers, a appelé les victimes à se signaler.  "Il est impératif que les victimes se manifestent sans délai auprès du commissariat ou de la gendarmerie de leur domicile, ou du centre hospitalier le plus proche, afin de procéder à des prélèvements urinaires et sanguins immédiats, afin de déterminer si elles ont été effectivement victimes de l'administration d'une substance nuisible", a-t-il indiqué par communiqué.

    "Même en l'absence d'administration d'une quelconque substance, l'auteur d'une piqûre dans de telles circonstances pourrait se voir reprocher le délit de violences avec arme, lui faisant encourir une peine de trois ans d'emprisonnement, même en l'absence d'incapacité totale de travail, et avec le même système d'aggravation des peines", a également précisé le procureur Balland.

    Les mêmes symptômes décrits par les victimes

    Le phénomène prend de l'ampleur en France, jusqu'à virer à la véritable psychose sur les réseaux sociaux. Et les jeunes se font désormais passer le mot sur les comportements à adopter face à une potentielle victime, afin que cette dernière ne soit pas jugée comme ayant simplement trop bu. Car les symptômes décrits sont toujours les mêmes : une sensation de piqûre très légère, parfois même indolore, puis une sensation de perte de contrôle quelques minutes plus tard.

    "J'ai commencé à me sentir lourde. Très lourde. J'avais l'impression que j'allais m'effondrer dans le sol. Tous mes gestes étaient lents, comme si tout se passait au ralenti. J'ai commencé à avoir mal à la tête, à avoir des bouffées de chaleur, à me sentir mal", rapporte Léa, une victime iséroise, auprès de France 3.

    Du GHB ou une autre substance ?

    Des symptômes qui rappellent ceux du GHB, la "drogue du violeur" qui a largement circulé sous sa forme liquide il y a près d'un an, notamment à Montpellier. À la demande de plusieurs associations, les bars et lieux festifs avaient alors renforcé leur vigilance pour éviter que le produit ne soit discrètement versé dans les verres des clients.

    Du GHB, c'est bien cette substance qui a été détectée dans le sang de l'une des victimes grenobloises. Mais pas de trace de cette drogue dans les analyses réalisées sur les plaignantes nantaises, comme l'a confirmé le procureur de la République. À Béziers, Athur était lui en attente de ses résultats.

    Certes, les victimes ont toute vue les effets de la drogue se dissiper en quelques heures. Mais au-delà du traumatisme psychologique, elles ont également été contraintes de suivre un long traitement contre le VIH.

     

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