• Présidentielle : pourquoi la fusée Macron décolle aujourd'hui

     

    Présidentielle : pourquoi la fusée Macron décolle aujourd'hui

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    Présidentielle : pourquoi la fusée Macron décolle aujourd'huiEmmanuel Macron annonce sa candidature à la présidentielle. (LOIC VENANCE/AFP)

    Personne n'y croyait il y a quelques mois encore, l'ancien ministre de l'Economie va pourtant déclarer sa candidature à la présidentielle ce mercredi.

    Le secret de Polichinelle n'est plus un secret du tout. Sept mois après le lancement de son mouvement En Marche !, trois mois après son départ du gouvernement, Emmanuel Macron annoncera ce mercredi 16 novembre, à 10h30, sa candidature à l'élection présidentielle. Le lieu et le moment ont été soigneusement choisis.

    Le lieu, d'abord. L'ancien ministre de l'Economie parlera depuis le campus des métiers et de l'entreprise à Bobigny. Un centre d'apprentissage pour souligner encore sa double priorité, l'emploi et la jeunesse, comme il l'avait fait dans "l'Obs" la semaine dernière, en consacrant les premières annonces de son programme à ces deux thèmes. Qui plus est en Seine-Saint-Denis, terreau d'abstentionnistes et de déçus du hollandisme, deux catégories que vise particulièrement le néo-candidat.

    Macron dévoile son programme : "Plus de flexibilité, plus de souplesse"

    Le moment, ensuite. Macron le martelait : "Mes choix ne seront pas déterminés par l'extérieur." Sous-entendu : il n'attendrait pas de connaître l'issue des primaires de la droite et de la gauche pour se positionner. De fait, il se déclare à quelques jours du premier tour de la primaire de la droite, et grille au passage la politesse à François Hollande, lequel annoncera son propre choix début décembre.


    Un vrai parti politique

    Voici donc Emmanuel Macron aligné sur la ligne de départ de la course à la présidentielle. Pour la première fois, à 38 ans seulement. Lui qui, il y a moins de cinq ans, occupait l'obscur poste de secrétaire général adjoint de l'Elysée, endosse aujourd'hui les habits de lumière de présidentiable. Si sa candidature était certaine depuis quelques semaines, il n'en fut pas toujours ainsi. Au contraire. Longtemps, personne ne l'a vu venir, ou n'a voulu y croire.

    Quand "l'Obs" titre, le 3 mars 2016, "La fusée Macron, son plan secret pour 2017", les réactions sont dubitatives. L'intéressé ne confirme pas et on doute dans les arcanes du pouvoir. Tout trublion qu'il est, comment le protégé de Hollande pourrait-il tuer le père ? Un "père" qui, justement, est rassuré début avril, quelques jours avant le lancement du mouvement macroniste. Son poulain lui confie qu'il ne va créer qu'une simple plateforme numérique de mobilisation citoyenne. Cela pourra toujours servir au président sortant, le moment venu.

    La fusée Macron : son plan secret pour 2017

    Le 6 avril, dans sa ville natale d'Amiens, c'est pourtant une véritable formation politique que lance Emmanuel Macron. Il s'appuie certes sur un site internet, mais ses statuts sont ceux d'un parti, au sens classique du terme. Deux associations sont créées : une pour faire campagne, l'autre pour recueillir des dons. Comme le fait tout candidat.

    Une démission en suspens

    Le ministre de l'Economie, qu'il est alors toujours, joue sa carte personnelle, et tout le monde le comprend peu à peu. Plusieurs instituts de sondages commencent même à tester les intentions de vote le concernant. Et elles ne sont pas minces. De quoi continuer à alimenter la chronique, qui enfle aussi à mesure de ses déclarations contrevenant à la sacrosainte solidarité gouvernementale. Au point que la question n'est plus de savoir s'il va démissionner mais quand.

    Les fins limiers sont sur les rangs. "Mediapart" l'annonce le 10 juin, puis "Le Canard enchaîné" le 12 juillet. Las, rien ne se passe à la première date, mais le locataire de Bercy organise son premier grand meeting à Paris lors de la seconde. A la Maison de la Mutualité, il n'annoncera rien, mais pourra mesurer sa popularité. La salle est comble, ce qui se répètera à chaque nouvelle réunion publique.

    Les proches du président, désormais, mettent en garde l'Elysée. Mais le chef de l'Etat reste de marbre. Celui avec qui il entretient une relation quasi filiale ne peut se retourner contre lui, pense-t-il encore. Lorsque Macron lui fait personnellement part de l'hypothèse d'un départ, le 29 août dernier, Hollande se refuse toujours à y croire. Le même Macron démissionnera pourtant... le lendemain !

    Une candidature construite

    Ce n'est maintenant plus son envie de se présenter qui fait débat, mais sa capacité à pouvoir le faire. Chaque fois que sa candidature est évoquée, ses adversaires ne manquent pas d'agiter le chiffon rouge d'un nouveau 21 avril. Il présente son diagnostic de l'état de la France lors de trois meetings en octobre, ses contempteurs ne manquent pas de souligner son absence de programme.

    Pendant ce temps, Macron trace sa route, il poursuit sa marche en avant. Et répond point par point. Un nouveau 21 avril ? "Sans moi, la gauche est éliminée à coup sûr du second tour", répond-il. Son absence de programme ? Il est actuellement en train de l'annoncer, pan par pan.

    "Les éléphants du PS ne veulent pas voir ce qu'il se passe autour de Macron, comme ils ne voulait pas voir ce qu'il se passait autour de Royal en 2006", analysait-on au sein d'En Marche !. En effet, aujourd'hui lesté de près de 100.000 adhérents et de 3 millions de dons, il entre en campagne présidentielle. L'inconnue, désormais, ne concerne plus que le score qu'il réalisera.

    Julien Martin

     

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    Julien Martin

    Julien Martin

    Journaliste

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