• Turquie: Cumhuriyet, la bête noire du président Erdogan

    Turquie: Cumhuriyet, la bête noire du président Erdogan

    Par Dominique Cettour Rose@GeopolisFTV | Publié le 01/11/2016 à 15H55

    Cumhuriyet dernier grand quotidien d'opposition turc.
    Cumhuriyet avait révélé dans une enquête que les services secrets turcs ont fourni des armes à des rebelles islamistes en Syrie. © ADEM ALTAN / AFP

    Cumhuriyet est dans le collimateur du président Recep Tayyip Erdogan, après plusieurs révélations embarrassantes pour le pouvoir. La police a arrêté des journalistes ou des responsables du quotidien d'opposition dans le cadre d'une vaste purge menée dans la presse et les médias. Après le putsch raté du 15 juillet 2016, la répression du pouvoir a commencé par l'armée, la justice et l'enseignement.


    Le dernier grand quotidien d'opposition turc Cumhuriyet dénonçait encore en Une, le 31 octobre 2016, la dérive autoritaire du pouvoir avec ce titre: «Un coup contre l'opposition». Deux jour plus tôt, le Journal officiel avait annoncé la fermeture de 15 quotidiens, magazines et agences de presse, basés pour la plupart dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie.

    Cette publication a donné lieu à plus d'une dizaine d'arrestations et de placement en garde à vue de dirigeants et journalistes de Cumhuriyet, dont son rédacteur en chef Murat Sabuncu. Au total, 14 mandats d'arrêt ont été délivrés, selon le quotidien.

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    Gözaltına alınan Cumhuriyet yazarlarının köşeleri boş çıktıhttp://t24.com.tr/haber/gozaltina-alinan-cumhuriyet-yazarlarinin-koseleri-bos-cikti,368324 


    Les forces de l'ordre ont également perquisitionné les domiciles de plusieurs personnalités du journal, dont Akin Atalay, président du directoire, le journaliste Güray Oz et le caricaturiste Musa Kart.

    Les autorités turques qui nient porter atteinte à la liberté de la presse, justifient ces actions destinées à démanteler des «activités terroristes» en lien avec Fettulah Gülen, l'ennemi juré du président Erdongan, et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

    Une «purge sans limites»
    «C'est une opération politique, pas une opération judiciaire», a réagi Mahmut Tanal, député du Parti républicain du peuple (CHP), principale formation de l'opposition. De son coté, Reporter Sans frontières (RSF) dénonce «une purge sans limites», comme l'a écrit sur Twitter son directeur général, Christophe Deloire.

    Ce n’est pas la première fois que les médias turcs font l’objet de mesures répressives de la part du régime. Le 19 juillet, le régulateur turc des médias audiovisuels a retiré leur licence à plusieurs chaînes de télévision et de radios, elles aussi accusées de liens avec le réseau güleniste.

    En mars, le quotidien Zaman et l’agence de presse Cihan ont été placés sous la tutelle de l’État. Deux mois plus tard, deux journalistes de Cumhuriyet, Can Dündar et Erdem Gül, ont été condamnés à cinq ans de prison par un tribunal, après avoir révélé, vidéo à l'appui, que les services secrets turcs ont fourni, en 2014, des armes à des rebelles islamistes en Syrie.

    La Turquie figure au 151e rang du classement mondial 2016 de la liberté de la presse, établi par RSF, derrière le Tadjikistan et juste devant la République démocratique du Congo.
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