En arabe dialectal marocain (et algérien), le terme désigne le mépris, mais aussi l’humiliation et l’injustice, que font peser les autorités sur la population. Des manifestations spontanées «contre la hogra» ont éclaté à Al-Hoceima, dans le nord du Maroc, dimanche, après la mort horrible de Mouhcine Fikri, 31 ans. Ce vendeur de poisson a été happé et broyé par une benne à ordures, vendredi, alors qu’il contestait la saisie de sa marchandise, «500 kg d’espadon, espèce interdite de pêche en ce moment», selon le site de l’hebdoTel Quel. La vidéo de l’accident, très violente, a été relayée sur les réseaux sociaux. Des sit-in sont prévus dans plusieurs villes du royaume.
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L’accord de libre-échange Canada-UE est signé
BRUXELLES — Après sept années de négociations, le Canada et l’Union européenne (UE) ont officiellement signé dimanche une entente de libre-échange, l’Accord économique et commercial global (AÉCG).
À l’issue d’un court sommet, à Bruxelles, le premier ministre Justin Trudeau et les autorités européennes, dont le président du Conseil européen Donald Tusk et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, ont paraphé ce pacte commercial.
L’accord concerne plus de 500 millions d’Européens et 35 millions de Canadiens.
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Les 28 États membres devront l’entériner.
M. Juncker a souligné l’importance de cette journée où des standards internationaux ont été établis.
«L’Union européenne est notre deuxième partenaire commercial, mais les liens qui nous unissent vont bien au-delà de la coopération économique», a pour sa part dit M. Trudeau après avoir signé l’AÉCG.
Le premier ministre canadien devait, au départ, parapher l’entente jeudi, mais a dû reporter sa visite à Bruxelles puisque la Wallonie —région francophone de Belgique— refusait d’appuyer l’accord jusqu’à vendredi.
Les politiciens de la Wallonie craignaient que l’accord, tel que proposé au départ, contrevienne aux normes du travail, environnementales et de consommation.
«Cet accord est le produit de longues discussions franches, mais qui se sont toujours déroulées dans le respect entre partenaires qui partagent des valeurs communes», a souligné le premier ministre canadien.
Plus de 200 manifestants s’étaient rassemblés près des quartiers généraux de l’UE, tentant de bloquer l’entrée principale. Certains d’entre eux avaient même réussi à entrer dans le hall. Les policiers ont demandé à 16 personnes de quitter les lieux, mais n’ont pas mis fin à la manifestation, a indiqué une porte-parole, Ilse Van de Keere.
Une délégation accompagnait M. Trudeau pour cet événement historique, dont le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, de même que les négociateurs et anciens premiers ministres québécois Jean Charest et Pierre-Marc Johnson.
Le gouvernement québécois estime que cette entente de libre-échange se traduira par la création de 16 000 emplois et l’injection de 2,3 milliards $ dans l’économie québécoise. M. Couillard avait rappelé, samedi, que le Québec avait été l’initiateur de cet accord.
Réagissant à l’annonce de la signature officielle de l’AÉCG, la porte-parole en matière d’agriculture de la Coalition avenir Québec (CAQ), Sylvie D’Amours, a dit que l’entente profitera à certains producteurs agricoles québécois comme ceux qui cultivent les canneberge et les bleuets, mais qu’elle s’inquiète toutefois pour d’autres.
«Il y a un secteur qui est très touché, et c’est (celui de) la production laitière. Déjà celui-ci subit des pertes à cause du dossier du lait diafiltré qui n’est toujours pas réglé, a souligné Mme D’Amours en entrevue avec La Presse canadienne dimanche. Et là, des fromages européens vont arriver sur le marché et vont concurrencer les (produits) du Québec. C’est là qu’il y a un problème.»
La CAQ a par ailleurs pressé, par voie de commumiqué, le gouvernement fédéral de soutenir financièrement les agriculteurs d’ici.
«Il faut qu’à la suite de la signature de cet accord, il y ait un engagement clair du fédéral d’offrir une aide financière aux agriculteurs d’ici, qui se démarquent avec des produits de grande qualité, souvent artisanaux. Il faut tout faire pour qu’ils puissent concurrencer les Européens à armes égales», y soutient Mme D’Amours.
La Fédération canadienne des entreprises indépendantes (FCEI) et le Conseil du patronat du Québec (CSQ) se sont quant à eux réjouis de la signature de dimanche.
Le président du CSQ, Yves-Thomas Dorval, a souligné la persévérance de plusieurs politiciens canadiens et québécois qui ont participé, depuis 2009, aux négociations relatives à l’AÉCG, mentionnant les contributions de l’ancien premier ministre québécois Jean Charest, de l’ex-premier ministre Stephen Harper, de son successeur Justin Trudeau ainsi que de Philippe Couillard.
«Compte tenu de notre situation démographique et du risque conséquent de la baisse de la demande, le Canada ne peut faire autrement que d’ouvrir ses horizons vers des marchés accessibles et accueillants, car la prospérité du Québec et du Canada, à l’avenir, passera encore davantage par les exportations», a insisté M. Dorval.
Le député de Québec solidaire Amir Khadir a prévenu, en entrevue avec La Presse canadienne, que la bataille contre l’AÉCG est loin d’être terminée. Les Wallons, de par leur résistance, ont selon lui ouvert la voie à un débat public qui n’était auparavant pas présent, a-t-il dit.
«On prévoit dans ces accords plus de droits aux investisseurs et aux multinationales qu’aux citoyens, ce qui est illégal selon la Charte», a t-il déploré.
Québec solidaire demande au gouvernement Trudeau de mettre en place une commission « aux pouvoirs élargis » qui entendrait les citoyens sur la question.
Plus encore, M. Khadir croit que l’AÉCG devrait être soumis à un vote référendaire.
«Si c’est si bon pour tout le monde et que les multinationales et leurs laquais qui (font pression) auprès des autorités (…) sont persuadés que cet accord va dans le sens du bonheur universel, on ne devrait pas avoir peur de mettre (l’accord) devant le jugement populaire.»
La ministre québécoise des Relations internationales, Christine St-Pierre, avait fait valoir, samedi, que toutes les parties impliquées bénéficieront de l’AÉCG, dont la Wallonie.
Vendredi, le parlement wallon a finalement accepté de lever son opposition, alors que cinquante-huit parlementaires votaient pour l’entente, tandis que cinq autres votaient contre.
Peu de temps après que l’avion devant le mener en Belgique eut décollé, Justin Trudeau avait dû se résigner à faire demi-tour pour cause de problèmes mécaniques. «Quelle patience!», s’est exclamé Jean-Claude Juncker en accueillant le premier ministre canadien finalement arrivé à destination, aux édifices de l’UE.
Que contient l'accord de libre-échange Canada-UE?
LIEN
L'Accord économique commercial et global (AECG) entre le Canada et l'Union européenne vise globalement deux objectifs:
-Réduire les droits de douane entre l'UE et le Canada;
-Harmoniser les normes et règlements, que les gouvernements appellent les «barrières non tarifaires», afin de faciliter le commerce.
D'une longueur de 2344 pages, l'AECG a fait l'objet de négociations depuis 2009.Douanes
Droits de douane éliminés sur plusieurs produits, dont le sirop d'érable, les fruits frais et congelés, les fruits et légumes transformés, les produits transformés et les légumineuses.
Droits de douane en baisse sur produits agricoles, produits de la mer, métaux, automobile et pièces détachées, et produits manufacturés.
Hausse des quotas d'exportations annuels sans droits de douane du Canada vers l'Europe, sur 7 ans:
-Bœuf (sans hormone)
4162 tonnes --> 45 840 tonnes
-Porc (sans ractopamine)
5549 tonnes --> 75 000 tonnes
-Blé
38 853 tonnes --> 100 000 tonnes
-Maïs
0 tonne --> 8000 tonnes
Hausse des quotas d'exportations annuels sans droits de douane de l'Europe vers le Canada, sur 7 ans:
Fromages
13 472 tonnes -> 18 500 tonnesAppellations d'origine contrôlées
145 des 1500 appellations européennes seront protégées en territoire canadien – de la bière belge à l'huile grecque ou espagnole, en passant par les fromages, les charcuteries et le foie gras français. Fini, donc, le Roquefort ou le Reblochon canadien.
De son côté, le Canada n'a négocié aucune protection de ses appellations.Normes et certifications
L'accord veut accroître la reconnaissance d'équivalence de normes européennes et canadiennes. Dans les faits, des entreprises qui obtiendront des certifications en Europe n'auront pas à se soumettre à une seconde procédure au Canada, et vice versa, quand les équivalences seront reconnues.
Contrats gouvernementaux
Accès accru des entreprises européennes aux appels d'offres gouvernementaux canadiens: 30 % leur seront ouverts, contre 10 % actuellement.
En Europe, pas de changement, puisque 90 % des appels d'offres gouvernementaux sont déjà ouverts aux entreprises canadiennes.Mobilité de la main d'œuvre
L'accord prévoit une meilleure reconnaissance des diplômes et des qualifications des travailleurs de part et d'autre de l'Atlantique. Il promet aussi de faciliter les transferts de personnel entre le Canada et l'UE.
Brevets
La protection des médicaments des laboratoires européens passer de 20 à 22 ans sur le marché canadien, avant la fabrication de versions génériques. Ce qui se traduira par des coûts supplémentaires de 850 millions $ à 1,6 milliard de dollars par année pour les Canadiens, selon le Centre canadien de politiques alternatives.
Règlementations
Après l'approbation de l'accord, plusieurs forums doivent être mis en place pour étudier des règlements à harmoniser entre le Canada et l'UE et faire des recommandations. Ils n'auront cependant aucun pouvoir décisionnel.
Environnement
L'accord reconnaît le droit des gouvernements d'imposer des critères environnementaux et sociaux dans leurs appels d'offres.
Arbitrage
C'est le point qui rebutait le plus la Wallonie: la possibilité que des entreprises poursuivent des États pour leurs politiques.
L'accord protège les «attentes légitimes» des investisseurs, et prévoit un mécanisme d'arbitrage des différends entre États et entreprises. Mais la Wallonie a obtenu l'assurance que les arbitres dans ce genre de litige soient nommés exclusivement par les États, et soient rémunérés par l'Union européenne et le Canada.Culture
Le Canada ayant décidé de protéger l'ensemble de son industrie culturelle, ce secteur a été exclu de l'accord de libre-échange.
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Maroc : un marchand décède happé par la broyeuse d’un camion-benne suite à une saisie, le peuple demande justice
A Al Hoceima dans le rif, un poissonnier voulant sauver sa marchandise de la destruction après une saisie, monte sur le camion-benne dont la broyeuse s’est alors activée. La population indignée demande justice.
Une mort tragique
Dans la nuit de vendredi à samedi, à Al Hoceima, un marchand de poissons a été appréhendé par la police pendant qu’il était en train de transporter du poisson qui serait interdit à la pêche.
Les policiers auraient alors ordonné de détruire la marchandise, jetée dans un camion-benne. Pour protester, le vendeur et deux autres personnes se seraient alors introduits dans la benne, dont la broyeuse s’est alors activée. Deux ont réussi à sauter à terre à temps tandis que le pied du troisième a été aspiré par le mécanisme de compactage, entraînant sa chute dans la broyeuse. Quand certains médias avancent la thèse de l’accident, des témoins affirment que c’est un responsable des forces de sécurité qui aurait ordonné au chauffeur d’activer le broyeuse. Des rumeurs de corruption ont aussi été relayées. Un crime à défaut d’un bakchich.Que justice soit faite
Des dizaines de personnes étaient sur place et la scène a été filmée. Un attroupement s’est alors formé et des centaines de manifestants ont organisé un sit-in durant toute la nuit devant le commissariat de police d’Al Hoceima. Le gouverneur de la province et le procureur général du roi ont fait une brève apparition pour apaiser les tensions, mais en vain. La région du Rif ayant une réputation de « frondeuse » et entretenant des relations difficiles avec le pouvoir central marocain, la tension aurait ainsi poussé le roi à envoyer ce dimanche son ministre de l’intérieur pour rendre visite à la famille du défunt leur promettant l’ouverture d’une enquête « impartiale », afin de sanctionner d’éventuels responsables.
Le cortège funéraire de la victime enterrée ce dimanche a été suivi par des milliers de personnes, et un appel à manifester a été lancé sur les réseaux sociaux de plusieurs villes ce dimanche.
Alors que la thèse officielle serait celle de l’accident, la population dénonce un acte de barbarie des forces de l’ordre. Ce ne serait pas la première fois que ceux qui sont censés faire respecter la justice fassent plutôt respecter leurs propres lois, profitant de leur autorité au détriment du petit peuple.
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Cette nuit en France, à 3 heures il sera 2 heures
L’ensemble des pays de l’Union européenne changera d’heure dans la nuit de samedi à dimanche. Un changement d’heure qui fera gagner une heure de sommeil.
Le Monde.fr avec AFP | 29.10.2016 à 17h00 LIEN
La France et les autres pays de l’Union européenne (UE) vont repasser à l’heure d’hiver dans la nuit de samedi 29 à dimanche 30 octobre. Leurs habitants gagneront une heure de sommeil puisque dimanche à 3 heures, il sera 2 heures. En France, le décalage par rapport à l’heure GMT se réduira à + 1 heure, contre GMT + 2 de fin mars à fin octobre.
Depuis 1998, les dates du passage à l’heure d’été, le dernier dimanche de mars, et à celle d’hiver, le dernier dimanche d’octobre, sont harmonisées au sein de l’Union européenne. En France, le dispositif existe depuis 1923, mais il a connu des interruptions. C’est en 1976 qu’il a finalement été rétabli par Valéry Giscard d’Estaing pour des raisons d’économie après la première crise pétrolière. L’idée était de faire coïncider les horaires d’activité avec l’ensoleillement pour limiter l’utilisation de l’éclairage artificiel.
Tout comprendre : Qu’est-ce qui justifie (ou pas) le changement d’heure ?
La Turquie abandonne le changement d’heure
Le changement d’heure continue cependant à susciter des critiques. Selon Claude Gronfier, chercheur à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), « changer d’heure provoque entre autres des troubles du sommeil et de l’attention. Les enfants et les personnes âgées sont particulièrement touchés et mettent environ une semaine pour s’adapter aux nouveaux horaires ».
L’heure d’été reviendra en 2017 dans la nuit du 25 au 26 mars. A l’instar des pays du Golfe, la Turquie a fait récemment le choix de conserver l’heure d’été toute l’année à partir du 30 octobre et de ne plus changer d’heure.
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Islande : ce qu'une victoire du parti Pirate pourrait changer
pour le monde
Le parti contestataire arrive en tête des intentions de vote alors que les élections législatives ont lieu ce samedi.
Attention !
Le parti Pirate, en Allemagne Crédit Reuters
Avec ses 320 000 habitants, l'Islande fait figure de petit poucet mondial. Pourtant, outre son équipe de foot, l'île nordique pourrait frapper un grand coup sur les relations diplomatiques mondiales. Ce samedi, ont lieu les élections législatives du pays et le favori des sondages est le parti Pirate, une formation contestataire qui a profité des déboires des partis traditionnels, éclaboussés par les "Panama papers", pour s'imposer dans le champ politique.
Le parti Pirate axe son programme sur le partage de la culture, des données, de l'information. Une première mesure que pourrait prendre l'Islande serait ainsi d'accorder l'asile politique, voire la citoyenneté à Edward Snowden. La tête d'affiche du parti, Birgitta Jonsdottir, a aussi travaillé aux côté de Julian Assange, avant de considérer que le travail de Wikileaks manquait de "transparence." Elle souhaite aussi faire de l'Islande un coffre-fort du data, pour stocker les données du monde entier en toute sécurité, sans que les Etats étrangers n'y mettent leur nez.
Le pays pourrait aussi devenir un laboratoire pour une constitution citoyenne, réclamée depuis la crise financière de 2008. La constitution, impliquant des centaines de citoyens, avait bien vue le jour mais avait été enterrée par le retour de la droite en 2013.
Mais une victoire à cette élection impliquera néanmoins des alliances qui pourraient bien mettre un frein à l'enthousiasme des pirates…
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Samedi 29 octobre, le chef de l’État a assisté à une cérémonie d’hommage sur le site d’un ancien camp à Montreuil-Bellay, au sud d’Angers.
ZOOMFrançois Hollande lors de la cérémonie au camp de Montreuil-Bellay samedi 29 octobre 2016. / Jean-Sébastien Evrard/Afp
« La République reconnaît la souffrance des nomades qui ont été internés et admet que sa responsabilité est grande dans ce drame. » Par ces mots, prononcés samedi 29 octobre lors d’une cérémonie d’hommage à Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire), François Hollande a admis la responsabilité de la France dans l’internement des Tsiganes durant la Seconde guerre mondiale.
Soixante-dix ans après la libération tardive des derniers internés, le chef de l’État s’exprimait devant 500 personnes réunies sur le site d’un des 31 camps gérés par les autorités françaises entre 1940 et 1946. Au total, entre 6 000 et 6 500 nomades y ont été enfermés. À Montreuil-Bellay, au sud d’Angers, 2000 personnes ont été internées, dont une centaine a péri.
Un livret de circulation depuis 1969
Samedi, François Hollande, qui était accompagné d’Emmanuelle Cosse, ministre du logement et de Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’État aux anciens combattants, a également fait référence à l’éventuelle suppression du livret de circulation encore imposé aux gens du voyage en France. Le président a ainsi rappelé que le député PS Dominique Raimbourg avait « proposé l’abrogation de la loi de 1969, dans le cadre du projet de loi Égalité et Citoyenneté. Il en sera, je l’espère, décidé par le Parlement, pour que les gens du voyage n’aient plus ce livret de circulation à produire, pour qu’ils soient des citoyens comme les autres. » Ce projet de loi doit être à nouveau examiné à l’Assemblée à partir du 7 novembre.
> À lire : Un camp d’internement tsigane inscrit au patrimoine
Avec cette première visite présidentielle dans un camp d’internement de Tsiganes, une page peu connue de l’histoire s’éclaire. Pour Karim Fikri, de l’association Les Amis de la Mémoire du camp tsigane de Montreuil-Bellay, cette reconnaissance, ainsi que l’installation d’un mémorial national, étaient attendues « depuis longtemps ». C’est « un aboutissement après beaucoup de fausses joies et de désespoir », a-t-il souligné, rappelant que l’ancien camp avait failli « devenir un rond-point ».
> À lire : L’histoire méconnue de l’internement des Tsiganes pendant la guerre
Les préfets en charge des camps
Dès avril 1940, les nomades – déjà sous étroite surveillance – avaient été interdits de circulation sur tout le territoire car suspectés de collusion avec l’ennemi. Quand six mois plus tard, l’occupant allemand ordonne aux préfets d’interner les Tsiganes, les gendarmes arrêtent en priorité les familles déjà assignées à résidence. « Si l’ordre est allemand, tout sera français après : les arrestations, le choix des camps, la gestion », assure l’historienne Marie-Christine Hubert. Selon elle, même à l’issue de la guerre, les autorités françaises « n’auront aucun scrupule » à laisser les familles dans les camps jusqu’en 1946.
« La faim, la crasse »
« C’est la première fois qu’on va nous reconnaître. On va passer de l’ombre à la lumière, c’est extraordinaire ! », confie de son côté Jean Richard, dit « Jeanjean », 75 ans, en parcourant le site où furent internés 17 de ses proches, « marqués à vie par l’enfermement, la faim, la crasse ». Il témoigne du long silence de ses aînés face au drame. « Mon sentiment, c’est qu’ils sont morts la peur au ventre qu’on revienne les chercher et qu’on les enferme encore. » L’État avait franchi un premier pas vers la reconnaissance de la participation de la France dans cet internement familial en 2010, par la voix de l’ancien secrétaire aux anciens combattants Hubert Falco, l’évoquant lors d’une « Journée nationale de la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français ».
> A lire : Tsiganes, la mémoire à petits pas
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Affaire emails: Clinton dénonce la lettre "sans précédent" du directeur du FBI
La candidate démocrate à la Maison Blanche Hillary Clinton a qualifié samedi la lettre du directeur du FBI relançant l'affaire de sa messagerie personnelle de "sans précédent" et "profondément inquiétante".
"Il est plutôt étrange qu'une chose pareille soit publiée, contenant si peu d'information, juste avant une élection", a déclaré Hillary Clinton lors d'un meeting à Daytona Beach, en Floride.
"En fait, ce n'est pas seulement étrange, c'est sans précédent et c'est profondément inquiétant, car les électeurs méritent les faits dans leur ensemble. Nous avons donc appelé le directeur (du FBI James) Comey à expliquer tout et tout de suite, à tout mettre sur la table", a ajouté Hillary Clinton.
La favorite pour succéder à Barack Obama le 8 novembre dénonçait ainsi la lettre envoyée vendredi par James Comey au Congrès, informant les élus que ses enquêteurs avaient découvert de nouveaux messages potentiellement liés à l'affaire classée en juillet concernant la messagerie qu'Hillary Clinton a utilisée pendant quatre ans au département d'Etat, en lieu et place d'un compte gouvernemental sécurisé.
LIRE AUSSI :
»Présidentielle américaine : les trois questions après «la bombe» lancée par le FBI
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Fin de 10 mois de paralysie politique en Espagne avec le retour des conservateurs
Mariano Rajoy est revenu au pouvoir après avoir remporté un vote de confiance au Congrès. A la tête d’un gouvernement très minoritaire, il devra faire preuve de diplomatie.
LE MONDE | 29.10.2016 à 20h27 • Mis à jour le 29.10.2016 à 21h23 LIEN
Le président du Parti populaire (PP), Mariano Rajoy, a été reconduit à la tête du gouvernement espagnol, obtenant la confiance du Congrès, samedi 29 octobre. Il a obtenu 170 voix favorables, 111 voix défavorables et 68 abstentions chez les députés de gauche du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE).
M. Rajoy, qui a bénéficié des votes de son parti et de 32 députés centristes de Ciudadanos, revient ainsi au pouvoir après un blocage politique qui aura duré 10 mois marqués par deux élections législatives (le 20 décembre et le 26 juin) qui n’ont pas donné de majorité claire.
Lors de son discours devant le Congrès, Mariano Rajoy a plaidé pour un vote favorable en disant qu’il « ne demandait pas un chèque en blanc, ni la lune, mais un gouvernement stable ». Celui-ci devrait être dévoilé le 3 novembre.
« Il va diriger le gouvernement le plus minoritaire de l’histoire de l’Espagne »
La marge de manœuvre de M. Rajoy sera bien plus étroite que lors de ses précédents gouvernements, remontant jusqu’en 2011. Comme l’expliquait au Monde le politologue Pablo Simon, universitaire et membre du groupe de réflexion Politikon :
« Il va diriger le gouvernement le plus minoritaire de l’histoire de l’Espagne avec seulement 137 députés sur 350. Il n’a pas d’autres choix que de changer ses manières. »
Cela veut dire que Mariano Rajoy devra sans cesse négocier, ce qui n’a jamais été son fort. Pour approuver des lois ordinaires, il faudra au PP une majorité simple – plus de voix pour que de voix contre –, ce qui l’obligera à se mettre d’accord, au minimum, avec Ciudadanos.
Pour les lois organiques, il a besoin de la majorité absolue – plus de la moitié des députés –, ce qui se révélera plus compliqué. Car le PSOE, malgré son abstention lors du vote de confiance, prévoit de mener une « opposition dure » et s’est fixé parmi ses objectifs d’abroger les grandes réformes du mandat de M. Rajoy : les lois du travail, de l’éducation ou de la sécurité intérieure.
Lire aussi : En Espagne, Mariano Rajoy va devoir dialoguer pour réussir à gouverner
Pendant que le vote avait lieu, près de 6 000 personnes ont manifesté autour du bâtiment à Madrid pour dénoncer le retour au pouvoir des conservateurs. La manifestation était organisée par le collectif du « 25-S », qui avait organisé une action similaire en 2012. Avec des panneaux « non », entourés par de nombreux policiers, les manifestants s’étaient réunis « contre le coup d’Etat de la mafia », rappelant les affaires de corruption dans lesquels sont impliqués des membres du parti conservateur.
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Avertissement sans frais du parlement espagnol à Mariano Rajoy
MADRID (Reuters) - L'opposition espagnole, Parti socialiste en tête, a lancé jeudi un avertissement sans frais au Premier ministre conservateur Mariano Rajoy en lui refusant la confiance qu'il sollicitait afin de sortir l'Espagne de dix mois de crise institutionnelle.
Après deux élections législatives, en décembre et en juin, qui n'ont pas permis d'obtenir une majorité claire à la chambre des députés, les parlementaires ont tenu à rappeler à Rajoy qu'il ne pourrait gouverner qu'avec un cabinet minoritaire.
Les socialistes du PSOE ont voté contre leur adversaire jeudi mais ont prévu de s'abstenir samedi lorsque Rajoy demandera une seconde fois la confiance des élus.
Le président du gouvernement devrait alors obtenir grâce au Parti populaire (PP), première formation politique du pays, une majorité relative suffisante pour qu'il puisse entamer un second mandat.
Le PSOE a clairement fait comprendre à Rajoy qu'il n'aurait pas les mains libres et a répété qu'il s'opposerait à d'éventuelles mesures d'austérité venant s'ajouter à celles déjà prises.
Si le parti Podemos (anti-austérité) reste farouchement opposé à Rajoy, les socialistes sont parvenus à définir une conduite commune après avoir vécu une crise interne conclue par la démission de leur patron, Pedro Sanchez, le 1er octobre.
La décision de s'abstenir lors du second vote de confiance samedi ne fait pas l'unanimité au sein de la formation de gauche, limitant encore un peu plus la marge de manoeuvre du futur gouvernement.
Le parti catalan a pour sa part annoncé que sa position serait le "non" en raison de l'opposition de Rajoy à l'organisation d'un référendum sur l'indépendance de la région.
La priorité du gouvernement Rajoy sera de s'attaquer à la réduction du déficit budgétaire et de répondre aux exigences de Bruxelles qui demande des économies d'au moins cinq milliards de d'euros pour 2017.
(Carlos Ruano et Angus Berwick; Pierre Sérisier pour le service français)
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Turquie : le rétablissement de la peine de mort entre les mains
du Parlement
© AFP | Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé qu'il reviendra au Parlement de trancher concernant un éventuel rétablissement de la peine de mort.
Dernière modification : 29/10/2016 LIEN
Le Parlement turc devra se prononcer sur un éventuel rétablissement de la peine de mort, a annoncé samedi le président Erdogan. Le retour de cette pratique, qui avait été abolie en 2004, pourrait mettre à mal les relations avec l'Union européenne.
Après avoir conduit à des purges massives, le coup d’État manqué de juillet pourrait mener au rétablissement de la peine de mort en Turquie. Le président Recep Tayyip Erdogan a en effet déclaré samedi 29 octobre que le retour de la peine capitale serait soumis au Parlement, sans toutefois donner de calendrier.
"Bientôt, bientôt, ne vous en faites pas. C'est pour bientôt, si Dieu le veut", a-t-il déclaré lors d'un discours à Ankara, en réponse à la foule qui scandait "nous voulons la peine de mort" pour les auteurs du putsch avorté. "Notre gouvernement soumettra cela au Parlement. Et je suis convaincu que le Parlement l'approuvera et, quand cela arrivera devant moi, je le ratifierai."
"Ce qui compte, c'est ce que dit mon peuple"
Dès le surlendemain du putsch avorté du 15 juillet, le président Erdogan, promettant d'éliminer "le virus" factieux au sein de l'Etat, avait évoqué un possible rétablissement de la peine capitale, provoquant l'indignation de l'Union européenne (UE), avec laquelle Ankara entretient des relations orageuses. "Excusez-moi, mais ce qui compte, ce n'est pas ce que dit l'Occident, c'est ce que dit mon peuple", a-t-il martelé lors de la cérémonie d'inauguration d'une gare de train à grande vitesse dans la capitale turque.
La peine de mort a été abolie en 2004 dans le cadre de la candidature d'Ankara à l'entrée dans l'UE et son rétablissement pourrait sonner le glas des négociations sur une adhésion de la Turquie, tout en aggravant les inquiétudes relatives à l'Etat de droit.
Plus de 35 000 personnes ont été arrêtées en Turquie dans le cadre des enquêtes ouvertes après le coup d'Etat manqué, selon les chiffres du gouvernement. Ankara accuse un prédicateur exilé aux Etats-Unis, Fethullah Gülen, d'avoir ourdi le putsch et réclame son extradition à Washington. Le principal interressé dément toute implication.
Avec AFP
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