Capture d'écran d'une vidéo du ministre espagnol de l'Intérieur, montrant le démantèlement d'un réseau qui envoyait des armes et du matériel militaire aux organisations djihadistes sous couvert d'aide humanitaire, depuis l'Espagne.
Ministère de l'Intérieur espagnol/Antena 3
Les 20 000 uniformes militaires saisis dans les ports de Valence et Alicante, en Espagne, aurait pu "équiper toute une armée". Sous couvert d'aide humanitaire, un réseau devait les transmettre aux djihadistes actuellement en Syrie et en Irak.
La police espagnole a annoncé ce jeudi avoir saisi quelque 20 000 uniformes militaires destinés à des organisations djihadistes, dont le groupe Etat islamique (EI), actives en Syrie et en Irak. Cette quantité serait "suffisante pour équiper toute une armée", a indiqué la police espagnole dans un communiqué.
Les uniformes ont été découverts dans trois conteneurs saisis dans les ports de Valence et Alicante, au sud-est du pays, lors du démantèlement par la police d'un réseau qui envoyait des armes et du matériel militaire aux organisations djihadistes sous couvert d'aide humanitaire. Sept personnes avaient alors été arrêtées dans le cadre d'une enquête ouverte en 2014 sur "les structures étrangères" fournissant un soutien logistique à l'EI et au Front Al-Nosra, branche d'Al-Qaïda en Syrie.
"Les conteneurs transportant les uniformes étaient déclarés comme 'vêtements d'occasion' afin de ne pas éveiller les soupçons et pouvoir passer les différents contrôles douaniers sans difficulté", a ajouté la police. "Avec les quelque 20 000 uniformes militaires et accessoires il aurait été possible d'équiper toute une armée prête à combattre sur n'importe quel champ de bataille des organisations terroristes djihadistes dans le monde", selon le communiqué.
Comment fonctionnait ce réseau?
L'une des entreprises gérées par les suspects arrêtés en février se consacrait à l'importation de vêtements usagés. L'un des suspects arrêtés organisait l'envoi en Syrie et en Irak "de matériel militaire, d'argent, d'équipements électroniques et de transmission, d'armes à feu et de précurseurs utilisés pour la fabrication d'explosifs" par l'intermédiaire d'une société, avait expliqué la police à l'époque.
Le matériel était expédié dans des conteneurs fermés sous couvert d'aide humanitaire et les envois étaient financés par la "hawala", un système islamique informel de transfert de fonds, beaucoup plus discret que les transferts bancaires classiques. Le chef du réseau avait en outre des relations "constantes" avec un membre de l'EI, qui lui avait demandé à plusieurs reprises de recruter des femmes en vue de les marier à des djihadistes en Syrie.
MÉTÉO Neige-verglas : l'Isère, la Savoie et la Haute-Savoie en vigilance orange
Capture d'écran. Source Météo France
ce vendredi, Meteo-France a placé les départements de l'Isère, de la Savoie et de la Haute-Savoie en Vigilance Orange, à la fois pour la neige, le verglas et les risques d'avalanche.
Le début de suivi concerne la Savoie, la Haute-Savoie, l'Isère et les Alpes-Maritimes mais aussi plusieurs départements d'Ile de France pour une vigilance orange neige-verglas.
"L'activité avalancheuse attendue au cours des prochaines 24 heures ne sera pas exceptionnelle mais suffisamment sérieuse pour justifier une vigilance orange, elle est observée en moyenne une à deux fois par hiver dans les massifs concernés." indique le communiqué qui ajoute qu'une perturbation active traverse la région Rhône-Alpes.
Partir vendredi soir ou samedi après-midi
"Nous attendons deux épisodes neigeux ce samedi, détaille Hervé Gérin, directeur de cabinet du préfet de la Haute-Savoie. Le premier entre 4h et 10h du matin, qui devrait apporter 30cm de neige fraîche en station, avec une limite pluie-neige aux alentours de 500m. Nous déconseillons fortement aux vacanciers de partir ou d'arriver pendant les chutes de neige. Le mieux serait de différer le départ ou l'arrivée en station. soit ce vendredi soir si c'est possible, soit demain entre 11h et 16 heures. Un second épisode neigeux est en effet attendu ce samedi en fin d'après-midi. La encore, les chutes de neige pourraient se produire jusqu'en plaine, avec des cumuls localement importants. Dans tous les cas, il est conseillé de disposer d'équipements spéciaux (chaînes, pneus hivers,...) et d'éviter le plus possible de rouler au plus fort des perturbations."
Météo France attend 5 à 10 cm vers 500 m d'altitude dans les vallées intérieures, 10 à 20 cm sur les accès aux tunnels du Mont Blanc et du Fréjus, et jusqu'à 20 à 30 cm sur les accès aux stations. On attend également 2 à 5 cm au col de la Rossatière, sur le point haut de l'A48 (axe Lyon-Grenoble) Cette perturbation s'évacue vers l'est en milieu de matinée et cède la place à un régime de giboulées avec une limite pluie-neige autour de 600 m, mais pouvant donner du grésil jusqu'en plaine.
Risque avalanche 4/5 dans de nombreux massifs
Le risque avalancheux sera également fort ce samedi, en particulier en Haute-Savoie où le risque estimé est de 4/5 dans tous les massifs: "Il est plus que jamais improtant de ne pas partir seul, d'être bien équipé et d'indiquer son itinéraire avant son départ en montagne, le plus sage étant, dans la plupart des cas de renoncer à sa sortie si le risque est trop fort, poursuit Hervé Gérin. D'autant que des départs spontanés pouvant être de grande ampleur seront possibles ce samedi. Nous ne voulons pas revivre ce qui s'est passé samedi dernier dans le département, avec huit avalanches ayant emporté des victimes, dont une qui s'est révélée mortelle.."
D'après Météo France, dans les Alpes du Nord, les chutes de neige seront plus importantes sur les massifs des Préalpes, du Beaufortain et du Mont-Blanc (40 cm à partir de 1500 m) que sur les massifs plus au sud (20 à 30 cm). De nombreuses avalanches de neige poudreuse se déclencheront spontanément pendant les chutes de neige (risque fort, niveau 4). Certaines de ces avalanches, de plus grande ampleur, pourraient atteindre des infrastructures d’altitude ou quelques secteurs routiers de moyenne montagne habituellement exposés.
Le pic d’activité avalancheuse est à attendre en fin de nuit et début de matinée. L’activité avalancheuse baissera ensuite nettement avec l’arrêt des précipitations.
Sao Paulo (AFP) - L'ancien président brésilien Lula, icône de la gauche, a été entendu vendredi par la police fédérale qui a perquisitionné son domicile avant de l'emmener pour l'interroger sur de présumés délits de corruption et blanchiment d'argent dans le cadre du vaste scandale Petrobras.
Luiz Inacio Lula da Silva, 70 ans, a été conduit au siège de la police fédérale de l'aéroport de Congonhas (Sao Paulo) pour l'interrogatoire, qui a pris fin à 11H40 (14H40 GMT) selon la presse.
Des dizaines de manifestants --partisans et adversaires de l'ancien dirigeant de gauche-- s'étaient massés dans le hall, certains criant "Lula, guerrier du peuple", d'autres conspuant "Lula voleur", en venant parfois aux mains selon des images montrées par la télévision Globo news.
Auparavant, la police fédérale avait "mené des fouilles et perquisitions chez Lula (à Sao Paulo, ndlr), à l'Institut Lula et chez plusieurs de ses collaborateurs et membres de sa famille", a déclaré à l'AFP José Chrispiniano, attaché de presse de l'ex-président brésilien et de la fondation portant son nom.
Dans un communiqué, la police a de son côté précisé que l'opération "Lavage Rapide" avait mobilisé "près de 200 policiers et 30 inspecteurs des impôts" en exécution de "44 mandats judiciaires, dont 33 mandats de fouilles et perquisitions et 11 mandats d'amener dans les Etats de Rio de Janeiro, Sao Paulo et Bahia".
- 'Beaucoup de faveurs' -
Selon le procureur Carlos Fernando dos Santos Lima, l'ex-chef d'Etat a bénéficié de "beaucoup de faveurs" de la part de grandes entreprises du bâtiment, accusées de corruption dans le scandale Petrobras.
Environ 30 millions de reais (huit millions de dollars, ndlr) constitués de dons et d'honoraires pour des conférences "ont été versés par les grandes entreprises du BTP" à Lula, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Curitiba (sud).
"Les faveurs sont nombreuses et difficiles à évaluer. Il est plus facile de quantifier les travaux effectués dans l'appartement triplex et la maison de campagne", qui auraient été financés par de l'argent du réseau de fraudes autour de Petrobras, a-t-il ajouté.
"Personne n'est au-dessus de la loi dans ce pays", a martelé le procureur, qui n'envisage toutefois pas de demander l'incarcération de l'ancien chef d'Etat à l'heure actuelle.
Lula a déjà nié à plusieurs reprises être le propriétaire de ce triplex, situé dans la cité balnéaire de Guaruja (Sao Paulo), ou de la maison de campagne.
- 'Agression contre l'Etat de droit' -
Dans un communiqué, l'Institut Lula a déploré l'action de la police, "arbitraire, illégale et injustifiable" selon lui.
"La violence pratiquée aujourd'hui contre l'ex-président Lula et sa famille" constitue "une agression contre l'Etat de droit", a estimé cette fondation qui se consacre à la coopération du Brésil avec l'Afrique et l'Amérique latine.
Lula, au pouvoir de 2003 à 2010 et parti avec une popularité record de 80%, reste une figure illustre de la politique brésilienne. Son destin est étroitement lié à celui de la présidente Dilma Rousseff et du parti qu'il a fondé en 1980, le Parti des Travailleurs (PT, gauche), à la fin de la dictature.
Lancée en 2014, l'enquête sur le scandale Petrobras a mis au jour un système de trucage systématique des marchés passés entre le géant pétrolier contrôlé par l'Etat et 16 entreprises, donnant lieu à des commissions de 1 à 3% sur chaque contrat dont une partie était reversée à des élus de la coalition au pouvoir.
L'opération "Lavage rapide" intervient au lendemain d'une avalanche de nouvelles accusations de corruption dans le scandale Petrobras avec notamment la déclaration d'un sénateur impliquant, selon la presse, Rousseff et Lula.
Ces nouvelles ont fait l'effet d'une bombe à Brasilia, l'hebdomadaire IstoE assurant que la présidente avait manipulé l'enquête sur Petrobras, en nommant par exemple un juge pour libérer des industriels détenus.
"Ces révélations filtrées, apocryphes, sélectives et illégales doivent être rejetées et leur origine rigoureusement tirée au clair car elles bafouent la loi, la justice et la vérité", a réagi la présidente dans un communiqué.
Une procédure de destitution à l'encontre de Dilma Rousseff a été lancée fin 2015 par un groupe de juristes, soutenus par l'opposition, qui l'accusent d'avoir maquillé les comptes publics.
Fermeture de Fessenheim : la polémique franco-allemande en trois actes
Alors que la ministre allemande de l'Environnement demande la fermeture du site alsacien, l'Autorité de sûreté nucléaire estime qu'il n'y a "pas de raison" de mettre fin à son exploitation.
Mis à jour le 04/03/2016 | 17:59, publié le 04/03/2016 | 17:59
Les écologistes français ne sont pas les seuls à voir d'un mauvais œil le vieillissement de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), la plus ancienne du parc nucléaire français. L'Allemagne s'est officiellement inquiétée, vendredi 4 mars, de la présence de ce site à sa frontière, et met en cause son maintien en activité. Francetv info revient sur la nouvelle polémique qui entoure les deux réacteurs alsaciens, dont la fermeture est prévue en 2018.
1/La presse allemande évoque un grave incident en 2014
Vendredi matin, deux médias allemands affirment qu'un incident survenu le 9 avril 2014 dans la centrale a été plus grave qu'annoncé par les autorités françaises. D'après le quotidien Süddeutsche Zeitung et la chaîne locale WDR, un des deux réacteurs serait devenu "momentanément incontrôlable". Les deux médias évoquent "une suite d'échecs techniques et de chaos", en s'appuyant notamment sur les déclarations d'un expert, auteur d'un rapport commandé par les Verts allemands.
La version officielle est qu'une fuite d'eau a pénétré dans une armoire contenant des systèmes électriques, mettant hors circuit un des systèmes de sécurité permettant de contrôler la puissance du réacteur. Les opérateurs de la centrale ont alors décidé d'arrêter en urgence le réacteur, en introduisant du bore, une substance servant à réguler sa puissance, dans son système de refroidissement.
D'après Manfred Mertins, l'expert cité par les médias allemands, l'utilisation de bore est un procédé rarissime. Il dit n'avoir "connaissance d'aucun réacteur en Europe occidentale qui ait dû être arrêté avec un ajout de bore".
L'incident avait à l'époque été classé au niveau 1 de l'échelle internationale des événements nucléaires, qui compte huit niveaux de gravité, classés de 0 à 7. Il avait été annoncé par EDF puis analysé publiquement par l'Autorité de sûreté nucléaire.
2/Fessenheim est "trop vieille", selon le ministère de l'environnement allemand
Quelques heures après cette mise en cause, un porte-parole de Barbara Hendricks, la ministre de l'Environnement allemande, estime que Fessenheim, proche de la frontière avec l'Allemagne et la Suisse, est "trop vieille" et "devrait être fermée le plus vite possible" :"Evidemment, un réacteur aussi âgé a beaucoup de problèmes techniques. Pour nous, des réacteurs aussi vieux représentent un risque sécuritaire". D'où, explique-t-il, "les inquiétudes des habitants des régions frontalières".
Néanmoins, aux yeux du ministère allemand de l'Environnement, chargé de la sécurité nucléaire, la France ne s'est rendue coupable d'aucun manquement dans la gestion de l'incident du 9 avril. Et la classification par les autorités françaises de l'incident en niveau 1 "était justifiée", selon Berlin.
Barbara Hendricks, membre du Parti social-démocrate (SPD), a déjà par le passé exprimé sa volonté de voir fermer Fessenheim. En septembre, elle avait publiquement regretté que le gouvernement français décide de prolonger la durée de vie de la centrale alsacienne jusqu'en 2018. Mais "nous n'avons aucune prise sur la durée de vie des centrales en France", avait-elle reconnu.
3/"Pas de raison" de fermer Fessenheim, assure l'ASN
Vendredi en fin d'après-midi, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) réagit à cette polémique. Sophie Letournel, chef de la division de Strasbourg de l'ASN, déclare qu'"il n'y a pas de raison de fermer" la centrale de Fessenheim "du point de vue de la sûreté nucléaire".
"Fessenheim est tout à fait dans la moyenne de l'appréciation que l'ASN porte sur les centrales nucléaires françaises – c'est-à-dire que c'est globalement satisfaisant, poursuit-elle. Après, il y a des décisions de politique énergétique qui relèvent du gouvernement et qui peuvent conduire à des choix différents."
Une déclaration qui fait écho à la promesse faite en 2012 par François Hollande de fermer Fessenheim avant la fin du quinquennat. En septembre 2015, Ségolène Royal a repoussé cette fermeture à 2018, au terme d'un processus censé être lancé en juin 2016.
La ministre française de l'Environnement a depuis indiqué, le 28 février, qu'elle souhaitait prolonger la durée de vie des centrales nucléaires, sans préciser si cette décision remettait en cause le calendrier de la fermeture de Fessenheim. Sollicité sur le sujet, le ministère n'a pas encore répondu à francetv info.
Marco Rubio, Donald Trump, Ted Cruz et John Kasich lors d'un débat télévisé le 3 mars 2016 à Detroit dans le Michigan Photo Geoff Robins. AFP
La victoire de Donald Trump au Super Tuesday a déclenché un cataclysme au sein du parti conservateur, qui tente de freiner l’ascension du milliardaire.
Les Républicains américains au bord du chaos
Le parti républicain est au bord de l’implosion. L’électrochoc du Super Tuesday, lors duquel Donald Trump a remporté sept primaires sur onze, a déclenché un cataclysme au sein du camp conservateur. «Bienvenue dans la guerre civile du GOP», titre même le site Politico, en référence au Grand Old Party, le surnom de la formation républicaine. Dans les primaires américaines, la semaine du «super mardi» permet souvent d’éliminer les candidats les plus fragiles et d’amorcer le processus de rassemblement autour du mieux placé. Traditionnellement, lorsqu’un prétendant jouit à ce stade d’une confortable avance sur ses rivaux, l’état-major du parti et les donateurs canalisent leurs efforts derrière sa candidature. Cela permet d’étouffer peu à peu les attaques intestines pour se focaliser sur le camp adverse.
2016, toutefois, n’a rien d’une élection traditionnelle. Horrifiés par la perspective de voir Donald Trump remporter l’investiture, plusieurs figures et élus conservateurs ont sonné la charge jeudi, à commencer par les deux anciens candidats à la présidence, John McCain (2008) et Mitt Romney (2012). « Donald Trump est un imposteur, un escroc. Il prend les Américains pour des pigeons », a déclaré ce dernier dans un discours très médiatisé à Salt Lake City, dans l’Utah. «Sa politique intérieure nous conduirait à la récession. Sa politique étrangère rendrait l’Amérique et le monde moins sûrs. Il n’a ni le tempérament ni le discernement pour être président», a martelé l’ancien gouverneur du Massachusetts. «Il n’y a probablement jamais eu un tel niveau d’invective personnelle de la part d’un ancien nominé républicain envers le favori», a confié au New York Times David Greenberg, historien à la Rutgers University.
Fidèle à son style outrancier, le magnat de l’immobilier a répliqué par une blague graveleuse. « J’ai soutenu Mitt Romney en 2012. Il m’a supplié pour obtenir mon soutien. J’aurais pu lui dire, "Mitt, mets-toi à genoux", et il se serait agenouillé », a lancé Trump lors d’un meeting à Portland, dans le Maine. Quelques heures plus tard, à l’issue du onzième débat télévisé républicain, le milliardaire s’est moqué de la défaite de Mitt Romney face à Barack Obama en 2012. « Il nous a vraiment laissé tomber il y a quatre ans. Il aurait dû gagner cette élection», a-t-il dit, reprochant à Mitt Romney d’être un «perdant» empli de «jalousie».
Fracture irréparable
De l’avis des observateurs, l’attaque en règle lancée par Mitt Romney illustre une fracture irréparable au sein du parti républicain. Mercredi soir, près d’une centaine de responsables conservateurs ont publié une lettre ouverte, promettant de ne jamais soutenir Donald Trump et critiquant ses positions sur le commerce, l’immigration, les musulmans, la torture ou encore Vladimir Poutine. En cas de victoire du milliardaire à la primaire, certains n’hésitent plus à pronostiquer un schisme au sein du parti. «Il ne semble pas y avoir de bonne solution pour recoller les morceaux. Si Trump est le nominé, un conservateur de l’establishment se présentera. Si, à l’inverse, il se fait écarter par le parti, il se présentera en indépendant », estime Matt Down, un ancien conseiller de George W. Bush.
Fort de ses victoires dans 10 des 15 premiers scrutins organisés depuis le 1 er février, Donald Trump n’a toutefois pas grand-chose à craindre de Mitt Romney. Au contraire : les attaques pourraient renforcer sa candidature. Quoi de mieux, en effet, pour celui qui cultive son image d’homme fort et d’outsider, que d’être attaqué par les deux candidats battus par Barack Obama ? «Cela aide Donald Trump quand l’establishment s’acharne sur lui, parce que le fait qu’il ne fasse pas partie de l’establishment est justement l’une des raisons pour lesquelles les gens l’aiment», a réagi une porte-parole de la campagne Trump.
Attaques répétées
Outre la révolte d’une partie des élites républicaines, Donald Trump a dû faire face jeudi soir aux attaques répétées de ses adversaires, lors du débat télévisé organisé par Fox News. Tour à tour, Marco Rubio et Ted Cruz l’ont attaqué sur sa carrière d’homme d’affaires, sur les faillites de certaines de ses entreprises et sur le procès en cours, pour escroquerie, d’ex-étudiants de sa Trump University. Extraits vidéos à l’appui, les animateurs du débat ont également poussé Donald Trump dans ses retranchements, mettant en avant ses nombreux changements de positions sur l’accueil des réfugiés syriens, la guerre en Afghanistan ou l’immigration. Mis en difficulté, souvent incapable de répondre de manière spécifique à la question posée, le milliardaire a vanté sa «flexibilité» et la nécessité de négocier pour parvenir à des résultats.
Interrogés en fin de débat par les journalistes de Fox News, les trois rivaux de Donald Trump se sont engagés à le soutenir si jamais il obtenait l’investiture du parti. Des rumeurs prêtent toutefois à l’état-major républicain la volonté d’organiser un putsch pour écarter Donald Trump lors de la convention de Cleveland en juillet, dans l’hypothèse où celui-ci n’aurait pas obtenu la majorité des délégués d’ici-là. Bon joueur, le milliardaire a promis de ne pas se présenter en indépendant. Un point sur lequel il a souvent donné des réponses contradictoires. On est flexible ou on ne l’est pas.
La chancelière allemande est arrivée peu avant 10 h 30 à l’Elysée pour un entretien en tête à tête avec le président de la République, qui doit être suivi d’une déclaration conjointe à la presse et d’un déjeuner de travail.
Mme Merkel et M. Hollande veulent s’entendre en vue de convaincre leurs partenaires de s’engager dans une réponse coordonnée face à la plus grave crise migratoire qu’ait connue l’Europe, au lieu de se diviser. Les restrictions aux frontières récemment décidées en cascade par plusieurs pays des Balkans ont ainsi piégé des milliers de migrants en Grèce, conduisant pour la première fois l’Union européenne à accorder une aide humanitaire à l’un de ses membres.
« La visite de la chancelière à Paris vendredi vise à préciser les sujets, faire le point sur là où on en est, et engager la dernière phase durant le week-end pour obtenir le maximum lundi », explique un diplomate français, estimant que l’Europe est désormais « engagée dans une course de vitesse pour rattraper le temps perdu ».
Paris et Berlin veulent notamment pousser la Turquie à tenir ses engagements pour le contrôle de l’accès à son territoire, voie de passage vers la Grèce, la réadmission des migrants irréguliers et la surveillance de ses frontières. La Turquie doit également, selon la France, améliorer ses structures d’accueil en échange des 3 milliards d’euros qui lui ont été alloués par l’UE.
La crise des migrants a provoqué de fortes turbulences dans le couple franco-allemand. Les critiques du premier ministre, Manuel Valls, le 13 février à Munich contre la politique d’ouverture aux réfugiés de la chancelière et sa proposition d’un mécanisme permanent de répartition dans l’UE n’ont guère été appréciées outre-Rhin.
En dépit des déclarations réitérées de solidarité de François Hollande à la chancelière, le grand écart persiste toutefois, dans les faits, entre Paris et Berlin. La chancelière allemande est aujourd’hui plus pugnace que son partenaire français pour appeler les Européens à ne pas laisser la Grèce « plonger dans le chaos ».
A demi-mot, Paris reconnaît d’ailleurs que Mme Merkel était fondée à trouver que la France avait été « un peu longue pour mettre en place » des dispositifs d’accueil pour les relocalisations, afin de soulager Athènes. « Mais aujourd’hui ça marche », assure un diplomate à Paris. Ce dernier précise que le cap de 300 personnes accueillies sur le territoire français était sur le point d’être franchi, avec un rythme prévisible de plusieurs centaines d’admissions par mois. Au total, la France s’est engagée à en accueillir 30 000.
Donald Tusk rencontre le président turc
De son côté, le président du Conseil européen, Donald Tusk, s’entretient vendredi à Istanbul avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, à qui il va demander de faire davantage pour lutter contre la crise migratoire. La veille, M. Tusk a prôné à Athènes de nouvelles mesures pour ralentir un flot « encore beaucoup trop élevé ». Il a aussi tenté de décourager les migrants économiques :
« Ne venez pas en Europe. Ne croyez pas les passeurs. Ne risquez pas vos vies et votre argent. Tout cela ne servira à rien. »
Ces rencontres diplomatiques interviennent deux jours après l’annonce d’une aide européenne inédite de 700 millions d’euros pour aider les Etats membres en première ligne sur la route des migrants qui veulent rejoindre l’Europe du Nord, en particulier la Grèce. Celle-ci abrite actuellement 23 000 migrants, dont 10 000 bloqués à la frontière macédonienne. Plus de 130 000 migrants ont afflué en Europe depuis début janvier selon le Haut-Commissariat aux réfugiés, après un million l’an dernier.
Pouria Amirshahi : « Les partis sont au mieux incapables, au pire dangereux »
LE MONDE | 04.03.2016 à 09h31 • Mis à jour le 04.03.2016 à 10h44 Lien
Le député socialiste Pouria Amirshahi, souvent critique de la politique gouvernementale depuis 2012, annonce qu’il quitte son parti, une formation qu’il a rejoint en 1987 et qu’il juge aujourd’hui « sans ressort » et « sans idées ».
Je quitte le PS et le monde des partis en général, rhizomes d’un système institutionnel à bout de souffle. Ils sont devenus des machines électorales sans grande conviction, sans promesse d’avenir heureux pour le pays. Ils sont au mieux incapables, au pire dangereux comme par exemple le Front national. Notre système, confiscatoire de pouvoirs et de richesses, mène à l’abîme démocratique, social ou écologique.
Et les partis semblent ne pas pouvoirfaire grand-chose quand ils ne sont pas carrément dans le renoncement ou la complicité. Le mien est sans ressorts, sans idées malgré de nombreuses bonnes volontés avec qui je continuerai de partager des espaces de réflexion et d’action. Il y a chez nous comme ailleurs une caste de technocrates et de possédants de plus en plus puissants, et c’est contre cela que la gauche et les authentiques républicains doivent lutter.
La France n’est pas gouvernée par l’aile droite du PS, mais par des néoconservateurs, dans tous les domaines, à quelques exceptions près… D’ailleurs, leurs alliés sont désormais issus du bloc réactionnaire : déchéance de nationalité, état d’urgence, surenchère pénale, droit du travail.
Depuis 2012, la succession de renoncements donne le vertige : cela a débuté avec le traité européen. Sur le contrôle bancaire ou les insolentes rémunérations, le gouvernement a vite cédé. Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi[CICE] et le pacte de responsabilité ont légalisé le vol de l’argent public dont on dit pourtant qu’il est si rare. 40 milliards d’euros donnés sans conditions, sans que les salariés aient vu le début d’une amélioration substantielle de leur niveau de vie ! Le mépris est vécu directement par beaucoup de nos compatriotes, les ouvriers, les jeunes et bien d’autres. S’ajoute à cela le choix de gouverner par la peur… D’où mon opposition.
Pourtant, vous avez également décidé d’abandonner la députation et de ne pas vous représenter en 2017…
Il me reste plus d’un an de mandat et je continuerai d’agir avec la même éthique et la même énergie. Mais je ne veux pas m’accrocher absolument à un mandat. Ma circonscription est passionnante, les gens sont d’une grande richesse pluriculturelle. J’y ai été « bien » élu en 2012, avec 62 % des voix, mais après cinq ans de mandat, je souhaite retourner à la vie professionnelle, ce qui ne coupera pas mon appétit militant !
Le communiqué décrit ce programme comme étant « le plus avancé en Europe » :
« (Il) sera axé sur une plate-forme de drones polyvalents qui pourrait servir de base à une future capacité opérationnelle au-delà de 2030. Nous prévoyons d’investir plus de 2 milliards d’euros dans ce programme, avec un bilan technique vers 2020. »
En 2014, Paris et Londres étaient convenus de travailler ensemble sur un Futur Combat Air System(FCAS, système de combat aérien futur) et, après une étude de faisabilité, les deux pays entendent passer à la phase de développement en taille réelle de démonstrateurs opérationnels de drones de combat aérien d’ici à 2025.
Les groupes britanniques BAE System, Selex ES et Rolls Royce devraient bénéficier de cet investissement, tout comme les français Dassault Aviation, Snecma (filiale du groupe Safran) et Thales.
Ces dernières années, Dassault et BAE Systems ont développé chacun un drone de combat, jusqu’au stade du démonstrateur (exemplaire unique). Il s’agit pour l’avionneur français de l’avion sans pilote nEUROn, lancé en 2005 en partenariat avec la Suède, la Suisse, l’Italie, la Grèce, l’Espagne, et qui vole depuis décembre 2012. En concurrence avec ce programme européen de 450 millions d’euros, les Britanniques ont développé le Taranis, en test depuis avril 2013 pour un coût d’environ 200 millions d’euros.
Pour concevoir le futur drone de combat, les ingénieurs vont s’inspirer de ces deux expériences mais iront plus loin, pour prendre davantage en compte l’aspect militaire. Le FCAS intégrera ainsi des systèmes d’armement répondant aux demandes des armées des deux pays.
Ce projet franco-britannique est symbolique et est le dernier programme d’envergure, lancé dans la défense au niveau européen. Jusqu’alors, ce secteur avait été le théâtre de nombreux programmes dans les hélicoptères, les avions ou les missiles.
La députée PS de la Corrèze Sophie Dessus, qui avait succédé à François Hollande dans sa circonscription, est morte jeudi 3 mars à l’âge de 60 ans au CHU de Limoges, où elle avait été admise en raison d’un cancer, ont annoncé des sources concordantes au Parti socialiste et en Corrèze.
Elle avait été hospitalisée il y a une quinzaine de jours à la suite d’une aggravation de son état de santé. Sa mort a été annoncée en fin d’après-midi à l’Assemblée nationale, lors d’une séance consacrée à la réforme pénale.
François Hollande a exprimé, dans un communiqué, « [sa] peine de perdre une amie si proche et si digne de sa fonction » :
« C’était une femme dotée d’une énergie incroyable et d’une ténacité infatigable. Elle ne se résignait jamais. Même pas devant le mal qui allait l’emporter en moins de trois mois. »
« Le chagrin nous bouleverse », a réagi le premier ministre Manuel Valls, saluant « une femme rayonnante, engagée pour la Corrèze » :
Des commentaires humoristiques du « Petit Journal » de Canal + d’une vidéo où l’on voyait l’ancien président Jacques Chirac lui faire des confidences à l’oreille, au grand agacement de son épouse, Bernadette, avaient contribué à faire connaître Sophie Dessus du grand public.
Ancienne agricultrice
Sophie Dessus, une proche du chef de l’Etat, avait été élue députée en 2012 dans l’ancien fief électoral de François Hollande, la première circonscription de la Corrèze, à Tulle, devenant ainsi la première femme députée de ce département.
Née à Suresnes (Hauts-de-Seine) et issue d’une famille originaire du Limousin, elle s’était installée en Corrèze à l’âge de 19 ans et y avait exercé le métier d’agricultrice pendant une trentaine d’années, s’engageant progressivement dans la vie politique locale. Elle était depuis 2001 maire d’Uzerche, une ville de 3 300 habitants.
A l’Assemblée nationale, Sophie Dessus était membre de la commission des affaires culturelles et de l’éducation, et membre de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre hommes et femmes. Elle intervenait aussi sur les sujets touchant aux collectivités territoriales et à la ruralité.
Mère de quatre enfants
Sophie Dessus était la petite-fille du juriste et académicien Henri Mazeaud (1900-1993), et petite-cousine du gaulliste Pierre Mazeaud (juriste et homme politique), président du Conseil constitutionnel de 2004 à 2007. Elle était mère de quatre enfants, nés entre 1976 et 1987.
Gérard Vandenbroucke, ancien président (PS) de la région Limousin, a salué le souvenir« d’une sacrée femme politique qui bougeait tout le temps, ne lâchait pas un dossier tant qu’elle ne l’avait pas mené au bout, une femme optimiste et avec du punch. A [s]es yeux, c’était une battante et une combattante ».
Alain Lagarde, ancien premier secrétaire fédéral du PS en Corrèze, a rendu hommage a une femme « de grand talent, d’une grande pugnacité, qui ne calait pas sur ses convictions ».
Loi Travail : les syndicats accentuent encore la pression
Les Echos | Le 03/03 à 12:21, mis à jour à 19:42 Lien
Reçu par Myriam El Khomri, Philippe Louis, président de la CFTC, sent que « des choses vont bouger » sur la loi Travail. - AFP
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Carole Couvert, Philippe Louis, Jean-Claude Mailly, Laurent Berger et Philippe Martinez. -
Witt/pool/REA
La CFDT, la CGC, la CFTC et l’Unsa exigent une refonte de la loi. La CGT, FO, FSU et l’Unef mobiliseront le 31 mars pour son « retrait ».
Toutes les centrales syndicales (sauf Solidaires) réunies – ce jeudi matin au siège de l’Unsa après une première rencontre à la CGT la semaine dernière – contre un projet de loi : la scène ne s’était plus vue depuis la réforme des retraites de 2010. Pour un gouvernement de gauche, c’est même une première. A trois jours d’une semaine cruciale de concertations à Matignon, la force du symbole rappelle à Manuel Valls l’ampleur de la fronde contre le projet de loi réformant le Code du travail.
Mais l’issue de cette intersyndicale aura aussi laissé de petits motifs d’espoirs au pouvoir, en soulignant les divergences, sur le fond du texte comme sur les premiers moyens d’action, qui fragilisent le front syndical.
« Rééquilibrer en faveur des salariés »
Après quatre heures d’âpres débats, et contrairement aux déclarations unitaires de la semaine dernière, seuls les syndicats réformistes (CFDT, CFTC, CGC, Unsa) ont signé le communiqué commun appelant à « impérativement modifier en profondeur » la loi El Khomri pour « la rééquilibrer en faveur des salariés ». Ils se gardent d’exiger son retrait pour ne pas sacrifier les mesures, non négligeables, qu’ils y approuvent, comme la construction du compte personnel d’activité et le renforcement des accords d’entreprise.
Mais ils profitent de leur position de force pour détailler les lourdes modifications attendues, comme « le retrait de la barémisation des indemnités prud’homales » et la suppression de l’essentiel des assouplissements des 35 heures, dont la possibilité pour les PME de passer unilatéralement des salariés en forfait jour. Sur le licenciement économique, « le texte doit permettre aux juges d’apprécier la réalité des difficultés économiques et retirer le périmètre national », soit une quasi suppression de la réforme prévue.
Même si l’exécutif se dit prêt à « faire bouger les curseurs », l’ampleur de ces revendications lui laisse peu d’espace tant y accéder intégralement viderait le texte de sa substance sociale-libérale et marquerait un très net recul.
« Un retrait pur et simple »
Les syndicats de culture plus protestataire (CGT, FO, FSU, Solidaires) n’ont pas signé le communiqué pour mieux souligner leur volonté de parvenir, eux, à « un retrait pur et simple » du texte en s’appuyant sur la rue. Dans l’après-midi, ce jeudi, ils se sont réunis au siège de la CGT – en présence également de la CGC – pour acter un appel à manifester et à faire grève le 31 mars contre « une régression sociale ».
Ces divergences d’approche se retrouvent dans les organisations étudiantes. L’Unef et les lycéens (Fidl, UNL) s’associent au mouvement des contestataires tandis que la Fage suit les réformistes et a signé leur communiqué. Les jeunes joueront en tout état de cause un rôle clef dans l’évolution du bras de fer avec le pouvoir. L’Unef, la Fidl, l’UNL et une quinzaine d’associations de gauche les appellent à de premières mobilisations dès le mercredi 9 mars. Un « tour de chauffe », dixit l’Unef, qui sera scruté par le gouvernement, tant une entrée massive des jeunes dans la contestation rendrait vite sa position intenable.
La pression est d’autant plus forte que les réformistes menacent déjà de rejoindre à terme le mouvement. « On mobilisera si le gouvernement n’entend pas nos revendications », a assuré Véronique Descacq (CFDT). Carole Couvert et Luc Bérille, leaders de la CGC et de l’Unsa, ont brandi la même menace. Pour « faire pression » sur le gouvernement avant qu’il ne présente, le lundi 14 mars, une nouvelle version du texte, les syndicats réformistes ont même décidé dans l’après-midi d’ajouter dans leur communiqué un appel à des rassemblements locaux le samedi 12 mars.
Au moins, le dialogue n’est pas rompu avec l’exécutif : se croisant au Salon de l’agriculture, ce jeudi, Jean-Claude Mailly (FO) et Emmanuel Macron y ont bu une bière.