• Japon: le conservateur Abe renforce sa mainmise sur le Parlement

     

    Par AFP 10 juillet 2016 à 13:06 (mis à jour à 16:50)
     
    LIEN
     

     

     

    Le Premier ministre conservateur japonais Shinzo Abe (g), le 10 juillet 2016 à Tokyo Photo KAZUHIRO NOGI. AFP

     

     

    Le Premier ministre conservateur Shinzo Abe a renforcé dimanche sa mainmise sur le Parlement japonais à l’issue d’élections sénatoriales, malgré les résultats jugés mitigés de sa politique et la méfiance suscitée par son ambition de révision constitutionnelle.

    Son Parti libéral démocrate (PLD) et son allié le Komeito prendraient 65 des 121 sièges du Sénat à renouveler pour six ans, contre 59 précédemment, a indiqué la chaîne publique NHK.

    Cette estimation de la NHK se base sur un dépouillement partiel et ses propres sondages auprès des électeurs.

    «Je suis soulagé que nous ayons pu nous assurer plus de 61 sièges, soit la moitié de ceux soumis au vote. Je pense que c’est un appel à accélérer les abenomics», a déclaré en fin de soirée M. Abe à la chaîne privée TBS, dans une allusion à sa politique économique.

    Selon la NHK et d’autres chaînes, le PLD pourrait même avoir la majorité à lui seul, ce qui serait une première en 27 ans. L’autre moitié des 242 sièges du Sénat sera renouvelée dans trois ans. Les deux partis au pouvoir en contrôlent 77.

    Le PLD, aux commandes de façon quasi ininterrompue depuis 1955, associé à la formation centriste Komeito, avait en face de lui une opposition affaiblie. Le Parti démocrate (centre-gauche), principal adversaire, peine à se remettre d’un passage au pouvoir d’un peu plus de 3 ans (2009 à 2012), marqué par des revirements incessants et le tsunami de mars 2011 à l’origine de la catastrophe nucléaire de Fukushima.

    Au pouvoir depuis décembre 2012, M. Abe n’est toujours pas parvenu à redresser la troisième économie du monde en dépit de largesses budgétaires et d’une politique monétaire ultra-accommodante, deux piliers des abenomics.

    - La Constitution révisée ? -

    Ce nationaliste s’est engagé à mettre fin à la flambée du yen ainsi qu’à la déflation qui ronge l’activité économique du pays, tout en renforçant la défense et les valeurs traditionnelles. Il affiche aussi l’ambition de parvenir à une révision de la Constitution pacifiste du Japon.

    Sur ce dernier point, ce scrutin pourrait être déterminant. Si le PLD et les forces favorables à un tel changement contrôlaient les deux tiers du Sénat, après avoir déjà conquis la même proportion de la Chambre basse, une condition nécessaire serait remplie pour pouvoir convoquer un référendum proposant de premières transformations dans la loi fondamentale restée intacte depuis près de 70 ans.

     

    «Je suis venue car je crains une révision constitutionnelle (...), j’ai un petit garçon et je veux qu’il vive dans un pays en paix», avait confié à l’AFP, Mme Kimura, la trentaine, juste avant de voter.

    Selon les spécialistes, M. Abe ne s’attaquerait toutefois pas directement à l’article 9 de la loi fondamentale, qui consacre la renonciation «à jamais» à la guerre, se contentant dans un premier temps de soumettre des amendements plus anodins pour lever le tabou sans se mettre à dos la majorité des Japonais, attachés à cet article.

    «Mon mandat dure encore deux ans, mais c’est aussi l’objectif du PLD, nous allons nous asseoir et nous atteler à cette question», a-t-il déclaré dimanche soir, laissant entendre que d’autres pourraient reprendre le flambeau.

    «Si le PLD et d’autres partis favorables à une révision de la Constitution remportent les deux tiers, Abe va certainement aller de l’avant vers une révision, qui est son but ultime et son désir le plus profond», a déclaré à l’AFP Shinichi Nishikawa, professeur de sciences politiques à l’Université Meiji de Tokyo.

    Fait rare, des dizaines de milliers de Japonais étaient descendus dans les rues à plusieurs reprises l’été dernier pour défendre le pacifisme, lorsque M. Abe avait engagé une réinterprétation de la Constitution.

    Le taux de participation sans compter les votes anticipés était de 36,14% à 19H30, une demi-heure avant la fermeture des bureaux, a indiqué le gouvernement.

    Mais un record de 16 millions de personnes ont voté par anticipation, soit 15% de l’électorat. Plus de 106,6 millions de citoyens étaient invités à voter, dont pour la première fois les mineurs de 18 et 19 ans. Aucun résultat officiel n’est à attendre avant lundi en cours de journée, au plus tôt.

    AFP
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  • Basket

    TQO (Hommes) Les Bleus iront à Rio !

    Le 10/07/2016 à 16:44:00   LIEN
     
    L'équipe de France a décroché le dernier billet pour les JO de Rio grâce à sa victoire sur le Canada en finale du TQO de Manille (83-74). Tony Parker s'est montré décisif dans les dernières minutes d'un match étouffant.
     
     
    Basket - TQO (H) - Nando De Colo et Tony Parker disputeront un dernier tournoi ensemble à Rio. (Boué/L'Equipe)

    Nando De Colo et Tony Parker disputeront un dernier tournoi ensemble à Rio. (Boué/L'Equipe)

    LE MATCH

    On peut passer trente-deux minutes consécutives sans être mené, de la huitième à la quarantième, et ne jamais se sentir à l'aise une seule seconde. Telle a été l'histoire de cette finale à enjeu maximal, avec un seul billet à distribuer pour les JO de Rio (5-20 août), où les Français ont creusé plusieurs fois l'écart mais où les Canadiens ont su revenir à distance raisonnable plusieurs fois.

    En terme de jeu, cette rencontre a été telle que prévu avec du jeu rapide, plus en tout cas qu'en demi-finale face à la Turquie, des prises d'initiative individuelles et un suspense épais. Les Bleus, guidés comme d'habitude par un Nando de Colo très efficace, y ont pris un premier ascendant sur un 15-3 en fin de premier quart-temps (30-23, 10e). Mais les Canadiens l'ont effacé dans le deuxième (34-34, 18e).


    Les Français ont de nouveau accéléré dès la reprise après la mi-temps grâce notamment à la défense agressive de Charles Kahudi, envoyé au feu à la place de Nicolas Batum (48-38, 24e). Mais les Canadiens ont encore recollé à une possession (50-47, 28e) sur une des rares actions positives du champion NBA Tristan Thompson (4 points, 5 rebonds).

    Rebelotte dans le dernier quart-temps : après être remontée à +8 (67-59, 35e), l'équipe de France a de nouveau été chatouillée par le capitaine Cory Joseph et ses équipiers (67-64, 37e). C'est à ce moment que Tony Parker est sorti de sa boite, enchaînant un panier plus faute puis un trois points (73-66, 38e). Cette fois, les Canadiens ne s'en sont pas remis.
    9 Ce sera la neuvième fois que l'équipe de France masculine, qui rejoint la bande de Céline Dumerc à Rio de Janeiro, participe aux Jeux Olympiques. Depuis 1956 et 1960, les Bleus n'y avaient plus été présents deux fois de suite.
    X.C.  

    INFOS

    CANADA (CAN)
    CANADA (CAN)
    Dernier match : Sam. 9/07 CANADA / NOUVELLE-ZELANDE
    Prochain match : Sam. 6/08 CHINE / CANADA
    France (FRA)
    France (FRA)
    Dernier match : Sam. 9/07 FRANCE / TURQUIE
    Prochain match : Sam. 6/08 TURQUIE / FRANCE
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    GP de Grande-Bretagne: Hamilton, une "pole" de dernière minute, à domicile

    Le pilote Mercedes-AMG Lewis Hamilton auteur de la pole position au GP de Grande-Bretagne, le 9 juillet 2016 sur le circuit de Silverstone / AFP

    Le pilote Mercedes-AMG Lewis Hamilton auteur de la pole position au GP de Grande-Bretagne, le 9 juillet 2016 sur le circuit de Silverstone / AFP

    Le Britannique Lewis Hamilton (Mercedes), triple champion du monde de Formule 1, partira en pole position pour le Grand Prix de Grande-Bretagne, dimanche à Silverstone, après avoir réussi le meilleur temps samedi à la dernière minute des qualifications.

    "J'avais beaucoup de pression sur le dernier tour, j'attendais dans mon stand et je savais que je ne pouvais pas laisser les gars tomber, comme au tour précédent. J'aime ressentir cette pression et j'y suis habitué depuis le début de ma carrière, donc ça me plaît", a expliqué Hamilton après sa 55e pole position en F1.

    Hamilton a déjà gagné trois fois à Silverstone, comme Nigel Mansell et aussi Jim Clark, trois fois d'affilée, dans les années 60. Il a devancé son coéquipier Nico Rosberg et les deux pilotes Red Bull, Max Verstappen et Daniel Ricciardo, grâce à un dernier tour lancé en 1 min 29 sec et 287/1000, en toute fin de séance. Soit sa 6e pole de la saison, en dix "qualifs".

    "Les fans ici me donnent énormément de motivation. Je ressens toute l'énergie que me donnent tous ces gens depuis jeudi. Il n'y a jamais eu autant de monde dans les tribunes, et je vois très bien les drapeaux dans chaque virage. Ca me rappelle quand j'étais petit et quand je regardais courir Nigel Mansell à Silverstone. C'est tout ça qui m'a permis de faire ce tour", a-t-il ajouté.

    Le premier tour lancé d'Hamilton en Q3, au début de la dernière portion des qualifications, a été effacé car il était sorti brièvement des limites de la piste au virage 9 (Copse). C'est l'un des trois virages, avec le 15 (Stowe) et le 18 (Club), identifié par la direction de course comme faisant l'objet de "zéro tolérance", en raison de l'avantage procuré par un passage hors-piste.

    F1 : Grand Prix de Grande-Bretagne / AFP

    F1 : Grand Prix de Grande-Bretagne / AFP

    L'Anglais de Stevenage, tout près de Silverstone, s'est bien rattrapé quelques minutes plus tard en améliorant de trois dixièmes le meilleur chrono de Rosberg, toujours leader du championnat avec 11 points d'avance sur lui.

    "Je n'étais pas dans un bon jour, Lewis a fait du bon boulot, donc bravo à lui", a dit Rosberg, très calme, en conférence de presse. Les pilotes Mercedes doivent suivre à partir de dimanche de nouvelles "règles d'engagement" décidées par leurs responsables, pour éviter un accrochage sur la piste, comme il y a une semaine au Grand Prix d'Autriche.

    - Red Bull devant Ferrari -

    Lewis Hamilton (Mercedes), lors des qualifications pour le GP de Grande-Bretagne, le 9 juillet 2016 sur le circuit de Silverstone / AFP

    Lewis Hamilton (Mercedes), lors des qualifications pour le GP de Grande-Bretagne, le 9 juillet 2016 sur le circuit de Silverstone / AFP

    "On va se battre sur la piste, comme nous l'avons toujours fait. Nous savons très bien ce qui nous a été dit au début du week-end, nous en sommes parfaitement conscients, donc on y pensera forcément, ce sera quelque part dans un coin de notre cerveau. Mais ça ne veut pas dire qu'on ne va pas continuer à attaquer le plus possible, comme d'habitude", a annoncé Hamilton. Et on peut lui faire confiance pour ne pas changer ses habitudes.

    Sebastian Vettel (Ferrari), auteur du 6e chrono, sera pénalisé de cinq places pour un changement de boîte de vitesses et partira de la 11e place sur la grille. Son coéquipier Kimi Räikkönen, dont le contrat a été prolongé cette semaine, sera sur la 3e ligne, derrière les deux Mercedes et donc les deux Red Bull à moteur Renault (badgé TAG-Heuer).

    C'est le meilleur résultat en qualifications de la carrière de Verstappen Jr, 18 ans, vainqueur à Barcelone en mai. Et c'est la première fois qu'il réussit à faire mieux que Ricciardo en qualifications. Les monoplaces de Milton Keynes seront mieux placées que les Ferrari pour viser un nouveau podium dimanche. "Notre but, c'est de marquer des gros points pour rejoindre Ferrari au championnat", a résumé Verstappen.

    F1 : Grand Prix de Grande-Bretagne / AFP

    F1 : Grand Prix de Grande-Bretagne / AFP

    Le double champion du monde Fernando Alonso (McLaren-Honda) a réussi à se hisser en Q3, dans le Top 10 de cette séance, mais son meilleur temps a été effacé pour un passage hors-piste au virage 15. Il partira sur la 5e ligne avec l'ambition de montrer, comme Jenson Button en Autriche (6e), que McLaren est en train de remonter la pente, lentement mais sûrement.

    afp
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  • Tour de France: Contador arrête son Tour

    au cours de la 9e étape

      >L'actu>Sports|10 juillet 2016, 16h02|

    LIEN

        
    L'Espagnol Alberto Contador (Tinkoff) lors de la 8e étape du Tour de France, le 9 juillet 2016 à Bagnères-de-Luchon (AFP/KENZO TRIBOUILLARD)
     
    SportsAlberto ContadorTour

    Le Tour de France 2016 s'est arrêté dès la 9e étape pour l'Espagnol Alberto Contador (Tinkoff), double vainqueur de l'épreuve (2007, 2009), qui a renoncé dimanche à une centaine de kilomètres de l'arrivée à Arcalis (Andorre).
    Contador, qui a chuté à deux reprises en début de Tour, comptait déjà trois minutes de retard au départ de l'étape sur le maillot jaune, le Britannique Chris Froome (Sky).
    Ambitieux au départ du Mont-Saint-Michel, quand il espérait lutter pour le maillot jaune à Paris, le Castillan est tombé à deux reprises en début d'épreuve, dans les deux premières journées passées dans le département de la Manche.
    Blessé sur les deux côtés du corps, le Madrilène a gardé le contact avec les favoris du Tour jusqu'à la 5e étape au Lioran, où il a été légèrement distancé. Dans les Pyrénées, il a été de nouveau à la peine samedi lors de la 8e étape menant à Bagnères-de-Luchon.
    Dimanche, Contador a tenté de se mêler à l'échappée lancée dès le premier des cinq cols du jour, le Port de la Bonaigua. Mais il a été repris par le peloton bien avant le sommet, sur une route surchauffée.
    Son directeur sportif Sean Yates a ensuite déclaré à France Télévisions que Contador était "un peu fiévreux le matin".
    Le coureur s'est laissé décrocher plusieurs fois pour parler avec la voiture de son directeur sportif. Dans l'ascension du Port del Canto, la deuxième montée au programme, il a fini par mettre pied à terre, poser le vélo contre la portière et prendre place sur le siège passager avant, bien avant la sortie du territoire espagnol.
    Au classement général, l'Espagnol, relégué à la 20e place, pointait à 3 min 12 sec de Froome au départ des 184,5 kilomètres de l'étape à Vielha (Espagne).
    - Une nouvelle déception -
    "Jusqu'à présent, mon Tour a été difficile, vraiment compliqué, reconnaissait Contador dimanche matin. "J'ai perdu beaucoup de temps et, pour le classement général, ce n'est pas bon".
    L'Espagnol, âgé de 33 ans, a gagné à deux reprises le Tour, en 2007 et 2009.
    "Malheureusement, je ne gagnerai pas le Tour de France, Alberto n'est plus là. Dommage mais il y a encore d'excellents coureurs", a commenté le propriétaire de l'équipe Tinkoff, le milliardaire russe Oleg Tinkov, en citant ses autres éléments, le Slovaque Peter Sagan, le Polonais Rafal Majka et le Tchèque Roman Kreuziger.
    Tinkov, qui doit se retirer en fin d'année, a fait référence à l'édition 2014 que Contador n'avait pu terminer: "On est déçu. C'est le deuxième Tour où cela se passe. Mon investissement est perdu mais ça, ce sont les risques inhérents au sport."
    Contador, annoncé sur le départ en fin d'année, avait fait du Tour de France son grand objectif de la saison avant les JO de Rio le mois prochain.
    Depuis sa seconde victoire en 2009, l'Espagnol a cumulé les déceptions sur le Tour. Sa victoire de 2010 lui a été retirée l'année suivante à cause d'un contrôle antidopage positif, pour quelques nanogrammes de clenbutérol.
    Absent par force (suspension) en 2012, il a échoué près du podium en 2013 et a été contraint à l'abandon l'année suivante après une chute dans la descente d'un col des Vosges.
    L'an passé, Contador avait gagné le Giro mais il n'avait pu faire mieux que 5e dans le Tour, à près de dix minutes de Froome.
    Juste avant l'Espagnol, l'Australien Mark Renshaw (Dimension Data) et le Français Matthieu Ladagnous (FDJ) avaient été les deuxième et troisième coureurs à abandonner dans cette édition 2016 après le Danois Michael Morkov (Katusha) la veille.
    Un autre Français, Cédric Pineau (FDJ), a également abandonné au cours de cette 9e étape qui emmène dimanche le peloton vers les sommets de la station andorrane d'Arcalis, plus haute arrivée (2240 mètres) du Tour 2016.

     

      AFP

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  • Clinton et ses emails, la carte Ivanka Trump... une semaine d'élection américaine

    Par Baptiste Bouthier , Kim Hullot-Guiot et Frédéric Autran, Correspondant à New York 10 juillet 2016 à 10:03    LIEN

     Hillary Clinton à Atlantic City le 6 juillet 2016. Photo KENA BETANCUR. AFP

     

    Pour ne rien rater avant le rendez-vous du 8 novembre, «Libération» fait chaque semaine le point sur la campagne.

     

     

    Les primaires sont terminées, on connaît désormais les candidats pour l’élection présidentielle américaine : Hillary Clinton côté démocrate, Donald Trump chez les républicains. Récap de cette semaine de campagne.

    A lire aussi L’épisode de la semaine dernière

    Le billet d’Amérique

    Clinton, libérée des poursuites, pas de ses mensonges

    Donald Trump ment souvent. Très souvent. Trois fois sur quatre, pour être précis, à en croire les fins limiers du fact-checking. Et pourtant, le prix du meilleur menteur politique de la semaine revient sans hésitation à Hillary Clinton, sérieusement épinglée par le patron du FBI dans l’affaire de ses emails.

    Bref rappel des faits : dans le cadre de l’enquête sur l’attaque, en 2012, du consulat américain de Benghazi (quatre Américains tués), une commission du Congrès réclame certains emails de l’ancienne secrétaire d’Etat. Ils auraient dû être archivés par le gouvernement. On découvre qu’il n’en est rien. Et que de 2009 à 2012, à la tête de la diplomatie américaine, Hillary Clinton a communiqué exclusivement via une adresse personnelle, hébergée sur un serveur privé. Après un long bras de fer, l’équipe Clinton remet environ 30 000 emails au département d’Etat, affirmant qu’un nombre équivalent de messages à caractère personnel a été effacé.

    En juillet 2015, le FBI ouvre une enquête pour déterminer si des informations confidentielles ont été échangées via cette adresse et ce serveur non protégé, un crime aux yeux de la loi américaine. Mardi, le directeur de la police fédérale américaine, James Comey, a rendu les conclusions de cette enquête minutieuse.  Verdict : «aucune poursuite ne s’impose» contre Hillary Clinton mais elle et ses conseillers ont fait preuve d’une «négligence extrême».

    À lire aussi Le FBI préconise de ne pas poursuivre Clinton

    Pour l’ancienne First lady, c’est une libération. Sa campagne,  empoisonnée depuis des mois par ce dossier, n’aurait sans doute pas survécu à une inculpation. Libérée de cette menace judiciaire, Hillary Clinton risque toutefois de traîner jusqu’en novembre un encombrant boulet politique, lesté du poids de ses nombreux mensonges.

    Mensonge n°1: «Je n’ai jamais reçu ou envoyé d’informations classifiées» via cet email, affirme-t-elle depuis un an. L’enquête du FBI prouve le contraire. Sur les 30 000 mails transmis au département d’Etat, 110 contenaient des informations secrètes, dont huit au niveau «top secret», le plus élevé.

    Mensonge n°2 : pour justifier sa décision de ne pas utiliser d’email professionnel, Hillary Clinton a souvent avancé l’argument de la commodité. «J’ai pensé qu’il serait plus facile de n’utiliser qu’un seul appareil au lieu de deux pour mon travail et pour mes emails personnels», déclarait-elle en mars 2015. Une version catégoriquement démentie par le patron du FBI : «La Secrétaire Clinton a utilisé différents serveurs et de nombreux appareils mobiles pour recevoir et envoyer des emails».

    Mensonge n°3 : l’ancienne secrétaire d’Etat a toujours affirmé que les serveurs privés, hébergés dans la maison du couple Clinton près de New York, étaient sécurisés. «Il va sans dire que des robustes protections ont été mises en place», assurait il y a quelques mois sa campagne dans un communiqué. Le FBI est nettement moins affirmatif. Même si le directeur de l’agence reconnaît qu’«aucune preuve directe que le compte mail personnel de la Secrétaire Clinton a été hacké avec succès n’a été trouvée», il souligne que le serveur des Clinton était moins sécurisé qu’une banale adresse Gmail. Compte tenu de l’utilisation par Hillary Clinton de téléphones privés à l’étranger, «sur le territoire d’adversaires sophistiqués», le patron du FBI estime «possible que des acteurs mal intentionnés aient pu avoir accès au compte email» d’Hillary Clinton.

    Pour une candidate que plus de six Américains ne trouvaient déjà ni «honnête» ni «digne de confiance», les révélations du FBI sont dévastatrices. Elles offrent de précieuses munitions au camp républicain, qui ne manquera pas d’utiliser dans des clips de campagne les deux mots ravageurs utilisés par James Comey pour qualifier le comportement d’Hillary Clinton : «négligence extrême». Au final, cette affaire ne fera peut-être guère bouger les lignes. Ceux qui détestent Clinton la détesteront un peu plus, ceux qui la soutiennent voteront tout de même pour elle. Mais l’ancienne secrétaire d’Etat n’en sort pas grandie. Sa version des faits a été balayée par une enquête fédérale. Et elle peut remercier le ciel d’avoir comme adversaire Donald Trump, l’indétrônable roi des menteurs. Pour l’honnêteté, il faudra repasser.

    Par Frédéric Autran, correspondant aux Etats-Unis

    La polémique de la semaine

    Un message antisémite relayé par l’équipe de Trump?

    Donald Trump est-il antisémite ? Peut-être pas, mais une partie de ses partisans, sans doute - et son équipe de campagne n’hésite pas à en jouer. En relayant par exemple sur Twitter cette image accusant Hillary Clinton d’être malhonnête, et en jouant sur les divers sens de «crooked», qui peut pouvoir dire «crochu» ou «malhonnête». Ajoutez à cela la pile de billets, et la forme étoilée sur laquelle est inscrit le label «candidate la plus corrompue du monde», et vous cochez quasi toutes les cases de la symbolique antisémite la plus basique.

    Ce 2 juillet, où a été posté le tweet, aurait pu être juste une autre journée ordinaire pour la campagne Trump, sauf que la journaliste Dana Schwartz en a eu assez, et a pris sa plume pour prendre à témoin Jared Kushner, gendre de Donald Trump, juif orthodoxe, et propriétaire de The Observer, pour lequel elle travaille. Titré «Une lettre ouverte à Jared Kuschner, de la part de l’une de vos employées juives», l’article liste toutes les raisons pour lesquelles il n’est pas possible pour l’équipe de Donald Trump d’essayer de faire croire qu’il n’y avait rien d’antisémite dans ce tweet (ce que Trump a tenté de faire, dans le style récurrent du «quoi ?! mais non ce n’était pas antisémite, je ne vois pas DU TOUT pourquoi ça serait vu comme cela, d’ailleurs je suis vexé que vous le pensiez, oh mon dieu, non jamais de la vie je ne dirais quelque chose d’antisémite», enfin, vous voyez le genre) et appelle Kushner à réagir. Dana Schwartz explique également pourquoi le fait que Trump ait un gendre juif n’excuse rien. C’est très bien déroulé, et vous pouvez le lire ici.

    Evidemment, Jared Kushner, qui est le mari d’Ivanka Trump, a pris la défense de son beau-père, mettant en avant ses ancêtres morts pendant l’Holocauste et affirmant par exemple que «The Donald» était «instinctivement pro-juifs et pro-Israël». Ce qui lui a valu d’être traité de «crétin» par deux de ses cousins.

    L’atout de la semaine

     

    Ivanka Trump, vice-présidente ?

    Après s’être retiré de la liste des vice-présidents potentiels de Donald Trump, le sénateur du Tennessee Bob Corker a déclaré qu’à son avis, la fille aînée du futur candidat républicain, Ivanka Trump, serait la meilleure option pour ce poste. Son frère, Eric Trump, a immédiatement abondé «Elle aurait certainement mon vote. Elle est belle, elle est intelligente, elle est intelligente, intelligente, intelligente». Du coup, la presse s’est demandée si Ivanka Trump, qui aura 35 ans d’ici novembre (c’est l’âge minimum requis par la Constitution pour occuper une telle position), pouvait effectivement constituer un ticket avec son père - l’homme d’affaires lui-même avait d’ailleurs plaisanté de cette possibilité l’an dernier à la télévision.

    La fille de Donald Trump, Ivanka Trump, le 6 avril à New-York. La fille de Donald Trump, Ivanka Trump, le 6 avril à New York. Photo Kena Betancur. AFP

    Non, Ivanka Trump ne sera pas vice-présidente, répond le journaliste Jake Novak de CNBC, mais elle pourrait bien occuper un poste dans le cabinet de son père s’il arrivait à la Maison blanche. Connue (elle passe très souvent à la télévision), jeune mais mère de famille, mariée à un homme juif (ce qui lui permet d’éloigner les soupçons d’antisémitisme envers son père, voir ci-dessus), et femme d’affaires accomplie (elle travaille pour la fondation Trump mais a également sa propre ligne de vêtements), Ivanka Trump est un atout important dans cette campagne, fait-il remarquer. Il est vrai qu’elle intervient régulièrement pour défendre son père des accusations de misogynie, expliquant à l’envi que grâce à lui, elle a eu très tôt des modèles de femmes fortes autour d’elle, puisque son père employait des femmes cadres de haut niveau dans son entreprise. Reste que l’idée de placer au poste de vice-présidente la fille d’un candidat est assez fantasque, et évoque davantage les républiques bananières que le pays qui se targue de défendre la démocratie dans le monde. 

    La good news de la semaine

    Sanders, soutien imminent pour Clinton

    Ce ne serait plus qu’une question de jours : après des semaines de tractations et de défiance, Bernie Sanders serait enfin sur le point d’annoncer son soutien à Hillary Clinton. Il est temps, puisque la convention démocrate, qui doit solennellement faire de Clinton la candidate démocrate à la présidentielle, commence le 25 juillet, à Philadelphie. Selon la presse américaine, c’est mardi 12 juillet, lors d’un déplacement dans le New Hampshire, que le sénateur du Vermont devrait officiellement jeter l’éponge dans sa campagne des primaires et soutenir l’ex-secrétaire d’Etat. Il faut dire que depuis plusieurs semaines déjà, Sanders ne cesse de répéter que la priorité est de barrer la route de la Maison blanche à Donald Trump, ce qui ressemblait déjà à s’y méprendre à un soutien à Clinton. Pourtant, ce ralliement officiel reste symboliquement capital : il permet au parti démocrate d’afficher une unité que le parti républicain, pendant ce temps-là, a toujours autant de mal à imposer autour de Donald Trump.

    Le fail de la semaine

    Trump dézingue des sénateurs républicains

    Donald Trump est considéré "aussi néfaste" que la cigarette pour BuzzFeedDonald Trump n’a visiblement pas très envie de se faire des copains chez les républicains. Photo AFP.

    Ce devait être une réunion pacificatrice, ça a tourné à l’aigre-doux, voire à l’acide. Jeudi, Donald Trump a rencontré plusieurs dizaines de parlementaires républicains à Washington. Avec eux, cela fait des mois que ce n’est pas franchement l’idylle, mais plutôt que de jouer au rassembleur, Trump a préféré distribuer les upercuts. Dans son viseur, plusieurs sénateurs : Ben Sasse, qui avait ouvertement souhaité voir un troisième candidat se présenter à la présidentielle de novembre, face à Trump et Clinton, ou encore Mars S. Kirk, qui n’était même pas présent (!), et qui s’est vu qualifier de «malhonnête» et de «loser» par le milliardaire new-yorkais. A l’issue de cette réunion, Paul Ryan, le président républicain de la Chambre des représentants, a assuré que l’entrevue s’était «bien passée» et que Trump «veut travailler avec [les parlementaires républicains]». On a comme un doute, quand même.

    Pour aller plus loin

    Nous vous proposons une sélection hebdomadaire d’articles en VO, pour se plonger encore plus dans la campagne. Au menu cette semaine :

    • Dans un pays, les Etats-Unis, où la religion occupe une place importante, quel est le rapport de Donald Trump avec celle-ci ? Pour l’éditorialiste républicain du New York Times Peter Wehner, «pour mieux comprendre comment Donald Trump appréhende la vie, la politique et la morale, c’est moins vers le Christ qu’il faut se tourner que vers Friedrich Nietzsche, qui rejetait le christianisme et le Christ».

    • Éditorialiste au Washington Post, Catherine Rampell est fatiguée de voir les politiques américains toujours se trouver des excuses lorsqu’ils perdent, plutôt que de se remettre en question. Pour elle «l’Amérique est dirigée par une bande de mauvais perdants».

    • Dans un édito du New York Times, le journaliste Charles M. Blow invite à «donner son dû à Hillary Clinton». Si l’attention des médias est centrée sur les outrances de Donald Trump, écrit-il, il faut reconnaître que la campagne menée par son opposante démocrate a été «incroyablement forte le mois dernier». «Clinton et Trump sont tous deux des candidats abîmés et qui ont des défauts, mais ils ne sont pas imparfaits et abîmés de la même façon. Tandis que Trump continue à s’enfoncer, Clinton demeure stable», plaide-t-il. C’est à lire ici.

    (To be continued…)

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  • Dès juillet, les aides au logement dégressives au-delà d'un certain loyer

    Dès juillet, les aides au logement dégressives au-delà d'un certain loyer 80 000 foyers devraient être concernés par la dégressivité des APL.
    AFP / PHILIPPE HUGUEN
     

    L e gouvernement prévoit de diminuer le montant des aides personnelles au logement (APL) au-delà d'un certain montant de loyer.

    Une mesure qui vise à prendre "mieux en compte la capacité financière effective et les besoins des ménages en prévoyant la dégressivité des prestations lorsque le loyer est supérieur à un plafond", indique le décret publié jeudi 7 juillet. Le ministère du logement prévoit de limiter, voire supprimer, le montant des APL quand le loyer est considéré comme visiblement trop élevé par rapport aux revenus du ménage.

     

    80 000 foyers concernés

    Elle "s'applique aux prestations dues à compter du 1er juillet 2016", est-il ajouté. Les seuils de loyers retenus dépendent notamment de zones géographiques. Cette disposition était prévue par la loi de Finances 2016 promulguée en décembre et est notamment destinée à enrayer la hausse constante des APL. La mesure touchera 80 000 foyers, selon la Confédération nationale du logement, qui en avait demandé le retrait début juin. L'APL est actuellement délivrée à quelque 6,5 millions de bénéficiaires, locataires ou propriétaires, sous conditions de ressources.

    Dès le 1er octobre, ces aides ne seront plus octroyées aux enfants dont les parents payent l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Les caisses d'allocations familiales (CAF) prendront aussi en compte le patrimoine du bénéficiaire, lorsqu'il excède 30 000 euros, pour déterminer le montant de l'allocation.

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  • Un préfet multipropriétaire logé en HLM

    à Puteaux

    LE MONDE | 09.07.2016 à 07h48 • Mis à jour le 09.07.2016 à 17h25 | Par Isabelle Rey-Lefebvre

    LIEN

    Le préfet Alain Gardère, à Marseille en septembre 2012.

    « Comment expliquer qu’un haut fonctionnaire, propriétaire de dix appartements et déclarant plus de 190 000 euros de revenus annuels, ait obtenu un logement social de trois pièces appartenant à l’Office public de l’habitat [OPH] de Puteaux ? » Christophe Grebert, l’infatigable opposant (MoDem) à la maire (Les Républicains) de la cité des Hauts-de-Seine, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, également présidente de l’office public HLM de la ville, a posé franchement la question, mardi 5 juillet, en conseil municipal.

    Le haut fonctionnaire en question est le préfet Alain Gardère, 59 ans, proche de l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, ex-directeur de cabinet adjoint de Claude Guéant au ministère de l’intérieur, directeur du Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps), organisme de contrôle de ces entreprises, jusqu’à sa mise en examen, en janvier, pour « corruption passive », « prise illégale d’intérêts », « recel d’abus de biens sociaux » et « détournement de fonds publics ».

    Lire aussi :   Enquête sur le préfet Gardère : un patron de l’immobilier mis en examen et écroué

    Selon un article publié le 30 juin par Mediapart, M. Gardère jouirait d’un salaire net mensuel de 9 800 euros, d’une prime annuelle de 18 000 euros et de 55 000 euros de revenus fonciers, qui le placent largement au-dessus des plafonds de ressources ouvrant droit à un logement social.

    L’appartement en cause, de 75 m2, avec un loyer de 2 000 euros, est l’un des treize logements sociaux, sur 65 au total, d’un ensemble flambant neuf, aux allures un peu kitsch, style Disney, du tout nouveau quartier du Théâtre, à Puteaux.

    « Aucun avantage économique »

    Selon le cabinet du maire, il s’agit d’une construction financée par un prêt locatif social (PLS), de gamme plutôt haute dans la complexe hiérarchie des logements sociaux, auquel a été appliqué le surloyer maximal. Mais le plafond de ressources exigé en PLS, dans ce secteur géographique, ne dépasse pas 45 000 euros par an pour un couple, et il doit être respecté à l’entrée dans les lieux, le surloyer ne pouvant s’appliquer qu’à un locataire déjà en place, dont les ressources ont progressé au fil des ans et outrepassent les plafonds.

    Le code de la construction stipule, en outre, que l’attribution d’un HLM ne peut se faire à une personne déjà propriétaire d’un logement correspondant à ses besoins. « Mon client, M. Gardère, a perdu son logement de fonction et, avec ce nouveau logement, ne bénéficie d’aucun avantage économique, puisque son loyer est même légèrement au-dessus de celui du marché privé dans cette ville », précise son avocat, Me Jean Veil.

    Lire aussi :   « Emploi fictif » et « corruption » : les affaires troubles du préfet Gardère

    « De nombreux candidats ont refusé cet appartement, précise le cabinet du maire. Il a été finalement attribué par une commission où siègent des représentants de la préfecture des Hauts-de-Seine, et sur le contingent préfectoral. » Dans un communiqué, la préfecture des Hauts-de-Seine a répondu, vendredi 8 juillet, que « M. Gardère n’a jamais figuré sur les listes d’allocataires proposés par les services de l’Etat, qu’il s’agisse des publics prioritaires ou des fonctionnaires, sur le contingent préfectoral relevant de l’OPH de Puteaux ».

    « Totalement inacceptable »

    Mardi, en conseil municipal, Mme Ceccaldi-Raynaud – elle aussi fidèle de Nicolas Sarkozy – s’est retranchée derrière le récent rapport, de mars, de l’Agence nationale de contrôle du logement social (Ancols), qui critique plusieurs attributions irrégulières de logements sociaux, mais, a-t-elle plaidé, pas celle-ci. Or, l’Ancols a examiné les attributions de 2009 à 2013, pas de 2014, année qui a vu exaucée la demande de M. Gardère.

    La ministre du logement et de l’habitat durable, Emmanuelle Cosse, a vivement réagi : « Cette situation, qui déroge aux principes et aux règles d’attribution des logements sociaux, est totalement inacceptable. Toute la lumière devra être faite sur les conditions dans lesquelles elle est intervenue et les responsabilités en cause. J’y veillerai personnellement. »

    Depuis sa création, le 1er janvier 2015, l’Ancols – aux pouvoirs renforcés par rapport à l’ancienne Miilos (Mission interministérielle d’inspection du logement social) – peut suggérer au ministre diverses sanctions. Vendredi, le préfet des Hauts-de-Seine a demandé « à la maire de Puteaux, en qualité de présidente de l’OPH, de prendre les dispositions nécessaires pour mettre fin à cette situation ».

    Lire aussi :   Avec la mise en examen d’Alain Gardère, la chute d’un pilier de l’ère Sarkozy



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  • Policiers tués à Dallas: Micah Johnson, cet ancien soldat qui voulait tuer «des Blancs»

     

    PORTRAIT Un tireur isolé qui a semé la terreur en tuant cinq policiers à Dallas aux Etats-Unis...

    LIEN

     

     

    Le principal suspect de la tuerie de Dallas, identifié par la police comme Micah Johnson, a été tué par une unité d'élite le 8 juillet 2016.Le principal suspect de la tuerie de Dallas, identifié par la police comme Micah Johnson, a été tué par une unité d'élite le 8 juillet 2016. - Handout / AFP

     

    20 Minutes avec AFP

     

     

    La police l'a identifié comme Micah Johnson, un Noir américains de 25 ans, vivant dans la banlieue de Dallas. Micah Johnson était réserviste de l'armée de terre américaine et avait été déployé en Afghanistan de novembre 2013 à juillet 2014.

     

    Selon le ministre de la Sécurité intérieure Jeh Johnson, Micah Johnson aurait agi seul, tuant cinq policiers à la fin d'une manifestation dans la ville texane contre le racisme et les brutalités policières. Elle était organisée après la mort cette semaine de deux Noirs sous les balles des forces de l'ordre, dans le Minnesota et en Louisiane aux Etats-Unis.

     

    >> A lire aussi : Ce que l'on sait de l'attaque

    Son profil 

     

    Micah Johnson n'a pas non plus de «lien connu» ni n'a été inspiré par un groupe terroriste international, a déclaré Jeh Johnson. Dépourvu de casier judiciaire, il n'était affilié à aucun groupuscule radical.

     

    Mais la police a découvert à son domicile un véritable arsenal : du matériel servant à fabriquer des bombes, des gilets pare-balles, des fusils, des munitions et un journal personnel de tactiques de combat.

     

    Micah Johnson a été tué par une unité d'élite de la police au terme d'une confrontation de plusieurs heures.

     

    >> A lire aussi : Policiers tués à Dallas : «La police municipale est sous-formée et surarmée»

    Ses motivations 

     

    Pendant les négociations avec la police, le principal suspect de la tuerie de Dallas a soutenu avoir agi seul en soutien du mouvement Black Lives Matter («Les vies noires comptent»). 

     

    «Il a dit avoir été irrité par les récents tirs de policiers (contre des Noirs). Le suspect a dit qu'il en voulait aux Blancs, qu'il voulait tuer des Blancs, en particulier des policiers blancs», a rapporté le chef de la police de Dallas, David Brown.

     

    Le compte Facebook de Johnson a été suspendu du réseau social vendredi. Mais des photos de ce compte continuaient de circuler sur internet.

     

    Micah Johnson, principal suspect de la tuerie de Dallas survenue le 7 juillet 2016.Micah Johnson, principal suspect de la tuerie de Dallas survenue le 7 juillet 2016. - Capture d'écran Facebook

    On le voit vêtu d'une tunique colorée de style africain, poing serré en l'air, rappelant le geste devenu symbole des luttes d'émancipation des Noirs aux Etats-Unis et popularisé par Nelson Mandela. Une autre photo montre le dessin d'un poing en noir et blanc avec les mots «BLACK POWER».

     

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  • Arabie Saoudite. La culture des Lumières, seule arme face au terrorisme

    Publié le 08/07/2016 - 12:21                       LIEN
    Dessin de Vlahovic.

    Après les attentats qui ont frappé le royaume à la fin du mois de ramadan, le débat est relancé sur les causes idéologiques du terrorisme. Un universitaire, s’exprimant dans l’un des principaux quotidiens du pays, met en cause la “culture passéiste”. Extraits.

    Soit les Lumières, soit l’arriération, l’extrémisme et le terrorisme. Il n’y a pas d’autre choix. Cela peut paraître trop binaire, et nombreux sont ceux qui y verront une forme d’intolérance, en contradiction avec les valeurs mêmes des Lumières.

    C’est pourtant ainsi que les choses se présentent. Dans les grandes lignes, le monde d’aujourd’hui correspond aux écrits des philosophes des Lumières du XVIIIe siècle. Les religieux, y compris les plus conservateurs, vivent dans ce monde régi par les principes des Lumières et jouissent de ce que ceux-ci ont apporté en termes matériels. Et pourtant, ils croient encore qu’ils vivent dans un monde à part où ils auraient le choix d’accepter ou de refuser cet héritage.

    Rupture avec le passé

    Les Lumières ont aussi produit la Déclaration des droits de l’homme adoptée lors de la Révolution française de 1789. Cette déclaration a consacré un certain nombre de principes, en premier lieu celui de la liberté. Elle a également investi chaque individu des mêmes droits que les autres. Cette approche dépasse toutes les expériences précédentes en ce domaine. Par conséquent, c’est une rupture avec ces expériences, avec un passé qui pouvait comporter des contradictions avec les droits fondamentaux de l’homme.


    Certaines pratiques étaient considérées comme licites dans le passé, en vertu des textes anciens. Aujourd’hui, plus personne n’oserait dire qu’il faudrait renouer avec ces pratiques. Il n’y a que [les groupes terroristes] Daech, le Front Al-Nosra, Boko Haram – pour ne citer que ces exemples-là – qui osent le faire.

    Le principe de l’égalité

    Ainsi, nous sommes tous, sans le savoir, plus ou moins le produit des Lumières. Aujourd’hui, du point de vue littéralement physique, nous vivons tous dans un monde façonné par l’époque des Lumières. Aussi, rêver ouvertement ou secrètement de rompre avec ces principes, c’est prendre le risque de devenir schizophrène. On a alors le choix entre rejoindre Daech en laissant derrière nous notre vie actuelle ou abandonner notre rêve, lié à un passé révolu, et le laisser se dissoudre dans l’oubli.  


    Prenons l’exemple des femmes. Pendant des siècles, elles étaient marginalisées et opprimées à travers le monde. Elles ne se sont libérées qu’à la faveur du principe de l’égalité entre les êtres humains, quel que soit leur sexe, leur religion, leur appartenance ethnique et leur position sociale. Ces droits de l’homme hérités des Lumières et au nom desquels il y a eu une révolution il y a plus de deux siècles protègent les êtres humains de toutes les violences, qu’elles soient verbales ou qu’elles produisent le pire, à savoir les exécutions et les tortures, pratiquées par des organisations terroristes ou par des Etats.

    L’ignorance et l’abêtissement

    La culture des Lumières doit être partagée à une grande échelle pour atteindre les masses populaires. Quand ces masses populaires ont une culture passéiste, ancrée dans les malheurs de l’Histoire, on peut s’attendre à ce qu’elles reproduisent ces mêmes malheurs. Autrement dit, si nous voulons produire une réalité sociologique réconciliée avec elle-même et avec le monde contemporain, il faut arracher les masses populaires à ce vieux marécage dans lequel elles baignent et qui érige en vertu la haine, la négation des droits d’autrui et le conflit avec le reste du monde, si ce n’est la soif de conquête.


    A défaut de changer de boussole au profit d’une culture des Lumières, nous laissons la voie libre aux représentants de l’ignorance et de l’abêtissement. Et qui, en outre, sont convaincus de prêcher la bonne parole.
     
    Mohamed Ali Al-Mahmoud
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    Un an après le plan de sauvetage, la Grèce peine à sortir la tête de l'eau

    Un an après le plan de sauvetage, la Grèce peine à sortir la tête de l'eauAlexis Tsipras (ARIS MESSINIS / AFP)

    Austérité, libéralisation, privatisation : la gauche radicale au pouvoir, élue sur le programme inverse, plonge dans les sondages.

       

      Un an après la signature par le Premier ministre, Alexis Tsipras, d'un accord avec les créanciers du pays pour un troisième plan de sauvetage de 86 milliards d'euros en échange de sévères mesures d'austérité, de libéralisation et de privatisations, la Grèce reste en convalescence. Asphyxié par 321 milliards d'euros (180% du PIB), le pays est toujours au bord de la faillite.

      Pour éviter la banqueroute et la sortie de l'euro, Alexis Tsipras avait dû passer en juillet 2015 sous les fourches caudines de l’Union Européenne et du FMI et entériner des mesures d’économies dénoncées naguère comme "criminelles". Pourtant c’est en dénonçant ces mêmes mesures que Syriza, le parti de la gauche radicale grecque, avait gagné les élections de janvier 2015 avec quelque 36% des voix. Alors que son fantasque ministre des Finances de l’époque, Yanis Varoufakis, militait en secret pour la sortie de l'euro, Alexis Tsipras avait refusé la rupture avec l'UE, d'ailleurs rejetée par l'écrasante majorité des Grecs. Signant l'accord, il applique depuis lors la potion amère ordonnée par les créanciers en contrepartie des 80 milliards d’aide promise.

      Un fonctionnement par échéances

      Cette somme est versée tranche par tranche, au fur et à mesure de l’adoption et de la mise en œuvre des réformes : sécurité sociale, retraites, fonction publique, privatisations, etc. À chaque fois, le gouvernement essaie de grignoter un petit avantage par rapport à ce qui est prévu dans le "mémorandum" européen. À chaque fois, il recule face à l’opposition des représentants des créanciers. Après de longues négociations avec l'Union Européenne et le Fonds monétaire international, la Grèce devrait bientôt recevoir un versement de 7,5 milliards d'euros du "MES", le Fonds de sauvetage de la zone euro. Cette nouvelle aide permettra au gouvernement d'Alexis Tsipras d'assurer le paiement d'arriérés et plusieurs remboursements aux créanciers dont 2,2 milliards à la Banque centrale européenne (BCE) le 20 juillet.

      Les ministres des Finances de la zone euro viennent aussi de donner un feu vert à un versement total de 10,3 milliards d'euros dans le cadre du plan d'aide de 86 milliards d'euros conclu l'été dernier. Pour la première fois, les 19 membres de la zone euro et le FMI ont évoqué un possible allègement du massif endettement de la Grèce (321 milliards d'euros, 180% du PIB). Mais cette réduction de l'endettement a été renvoyé fin 2017, mi-2018, et seulement "si nécessaire".


      L'image de Syriza affaiblie

      Le chômage reste à un niveau élevé, 24%, même si le taux a baissé de deux points. Chez les jeunes, il atteint toujours les 50%.  Depuis le début de la crise, 400.000 Grecs ont émigré. Ce ne sont plus des travailleurs non qualifiés, comme dans les années 1960-1970, mais des diplômés de l’enseignement supérieur. En un an, les importations ont baissé de 11,7% et la consommation de 4,3%. Toutefois la consommation des ménages est stable.

      Malgré le contrôle des capitaux, toujours en vigueur, les Grecs ont utilisé leurs économies. 40 milliards d’euros avaient été retirés des banques entre décembre 2014 et l’été 2015– et ont acheté des biens qu’ils craignaient inaccessibles après les hausses de taxes prévues dans le plan de sauvetage. L’évolution du PIB en 2015 a été un peu meilleure qu'anticipée : -0,2% au lieu de -2,3%. Le budget dégage un léger excédent primaire, avant service de la dette (de 0,7%). Mais il faudrait qu’il atteigne 3% en 2018 pour satisfaire aux exigences de Bruxelles. Le gouverneur de la Banque de Grèce, l’ancien ministre des Finances, Yanis Stournaras, estime plus raisonnable un objectif de 2%.

      Malgré les grèves à répétition, notamment dans la fonction publique et parapublique, c'est la résignation qui l’emporte. Mais ces réformes, totalement contraire au programme économique de Syriza, ont un coût politique. D’après de récents sondages, certes à prendre avec précautions, le parti de la gauche radicale de Syriza n’est plus crédité que de 17% des intentions de vote, loin derrière la Nouvelle démocratie (centre-droit) avec 24%.

      Jean-Baptiste Naudet

      Jean-Baptiste Naudet

      Jean-Baptiste Naudet

      Journaliste à l'Obs

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